Ruabon
Localisation
Ruabon : descriptif
- Ruabon
Ruabon est un village minier et une commune du comté de Wrexham, au pays de Galles
Son nom gallois de « Rhiwabon » est composé de Rhiw, qui signifie « coteau », et de Fabon, une corruption de Saint-Mabon, premier nom de l'église du lieu, d'époque celtique
On trouve parfois encore l'ancienne graphie anglaise Rhuabon. En 2001, plus de 80% de la population était née au pays de Galles, et 13.6% étaient, à des degrés divers, locuteurs du gallois.
Histoire
On a retrouvé quelques vestiges d'habitat de l'Âge du Bronze à Ruabon : en 1898, lors de travaux dans le centre de Ruabon, un ciste en pierre contenant des restes humains calcinés, daté du début du a été dégagé. En 1917, les vestiges d'un tumulus de l'Âge du Bronze ont été mis au jour sur le terrain de sport de la Grammar School de Ruabon ; on y a retrouvé des restes humains, une pointe de flèche en silex et une hache de bronze.
Surplombant le bourg de Ruabon, la colline de Gardden (gallois : Caer Ddin) est un oppidum entouré de fossés circulaires, datant de l’Âge du fer.
On peut encore voir d'importants vestiges de la digue d'Offa (clawdd Offa en gallois) aux franges ouest de Ruabon. Cette levée de terre imposante, qui s'étend de Chepstow au sud, jusqu'à Prestatyn, a été construite à la fin du siècle par le roi Offa de Mercie, afin de protéger son royaume saxon des raids des Gallois. Il faudra encore des siècles pour les terres à l'est de la digue d'Offa soient enfin rattachées au pays de Galles. Il reste aussi des traces d'une fortification plus ancienne encore, la digue de Wat, à l'est de Ruabon.
Dans les années 1850, l’écrivain anglais George Borrow a visité le pays de Galles ; dans son journal de voyage, il écrit à propos de Ruabon :
« Rhiwabon… gros bourg à mi-chemin entre Wrexham et Llangollen. Je n'ai rien vu de remarquable à cet endroit à part une vieille église. De là, ma route continuait en gros vers l'ouest. J'ai monté la colline, et de ses hauteurs j'ai découvert une vallée enfumée. En redescendant, j'ai traversé une multitude de mines, où j'ai vu des hommes crasseux se débattre au milieu de la fumée et des flammes. Au fond du vallon, près d'un pont, je me suis retourné. Un coteau à l'est retenait particulièrement mon attention : il était couvert d'édifices sombres, d'où semblaient provenir des coups de tonnerre, et d'où s'échappaient des panaches de fumée. Une femme passa à côté de moi, allant vers Rhiwabon ; je lui désignai la crête puis lui demandai son nom, le tout en anglais. Cette femme secoua la tête et me répondit Dim Saesneg (« pas anglaise »). « C’est bien ainsi, me suis-je dit : je vois à présent que je suis vraiment au pays de Galles. »
— George Borrow, Wild Wales (1862)
Les Williams-Wynn étaient les plus gros propriétaires terriens du nord et du centre du pays de Galles, ainsi que des marches galloises. Pendant des siècles, ils exercèrent une profonde influence sur la vie politique, culturelle, sociale et littéraire du pays de Galles. Bien que cette famille eût possédé plusieurs maisons, elle habitait la terre de Wynnstay, près de Ruabon. Le cinquième baronnet devint si puissant qu'on lui donnait le titre officieux de « Prince du pays des Galles. »
La famille Wynn (comme on l'appelait encore au siècle) avait acquis cette terre de Wynnstay par mariage. La propriété, appelée jusque-là Rhiwabon, était détenue par la famille Eyton, qui la baptisa ensuite Watstay. En héritant du domaine, Watkin, 3e baronnet Williams, fit ajouter à son nom celui de « Wynn » et ordonna la construction d'un manoir, connu comme le « château de Wynnstay », pour remplacer l’ancienne ferme.
Les armoiries des Williams-Wynn portent d'aigle avec la devise galloise Eryr Eryrod Eryri (« L'aigle des aigles du pays des aigles »), allusion aux montagnes de Snowdonia (gallois : Eryri), d'où cette famille était originaire.
L'un des plus fameux harpistes du pays de Galles, John Parry (John Parry Ddall de Rhiwabon), était un protégé des Williams-Wynns. Né vers 1710 à Pen Llyn, cet aveugle de naissance grandit à Wynnstay, mais il se produisit ensuite très souvent dans l'hôtel londonien de ses maîtres, interprétant ses œuvres à la harpe galloise pour l’élite culturelle anglaise.
Une partie du domaine a été dessinée par Capability Brown et le parc était considéré au siècle comme l'un des plus vastes et des plus beaux du pays de Galles, de par ses multiples monuments : la colonne dessinée par James Wyatt, et dédiée en 1790 au quatrième baronnet Williams-Wynn ; la tour de Nant y Belan et la tour Waterloo.
Un incendie détruisit en 1858 l‘« old Wynnstay » et sa bibliothèque, riche de nombreux manuscrits. Sir Watkin fit reconstruire le manoir au même endroit. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce château et une partie de son parc devinrent le quartier-général du RE Survey, département du génie militaire chargé de former les sapeurs à la reconnaissance des territoires sur lesquels progressait la British Army. Un incendie détruisit les étables voisines du château servant au cantonnement des officiers. Le domaine fut restitué en 1946.
Ne pouvant faire face aux droits de succession, les Williams-Wynns quittèrent Wynnstay pour la ferme voisine de Plas Belan, appartenant au domaine, et quittèrent définitivement Ruabon en 1948, rompant avec une tradition pluriséculaire ; seule Lady Daisy Williams-Wynn demeura à Belan bien après 1948. La plus grande partie du domaine fut mise en vente et Wynnstay fut convertie en une école privée, Lindisfarne College (d'après l'île de Lindisfarne au Northumberland, bien qu'il n'y ait aucun rapport historique entre cette école et le monastère). L'établissement scolaire fit à son tour faillite en 1994, et le manoir a été découpé en appartements de luxe.
L'orgue de Wynnstay avait été fabriqué par John Snetzler en 1774 pour l'hôtel particulier londonien de Sir Watkin Williams-Wynn, dans St James's Square ; il a été rapporté à Wynnstay en 1863. Au cours de la vente de Wynnstay, cet orgue et plusieurs autres trésors ont été rachetés par la nation galloise. Il est aujourd'hui exposé au musée national de Cardiff.
Les forêts du domaine ont été reprises par la Commission des forêts du Royaume-Uni ; ses arbres ont été abattus et remplacés par des conifères. D'autres destructions ont accompagné la reconstruction de la propriété, dans le cadre du percement de la rocade de Ruabon.
- Cf. « », sur Wrexham Borough Council.
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Ruabon dans la littérature
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