Saint-Nazaire
Localisation
Saint-Nazaire : descriptif
- Saint-Nazaire
Saint-Nazaire est une commune de l'Ouest de la France, chef-lieu d'arrondissement du département de la Loire-Atlantique dans la région Pays de la Loire. La ville est située dans le massif armoricain, au nord de l'estuaire de la Loire et au sud de la façade maritime de la Bretagne. Saint-Nazaire constitue avec Nantes un pôle économique important du Grand Ouest, notamment grâce aux infrastructures portuaires du Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, mais aussi par le poids important du secteur industriel avec les constructions aéronautique et navale. Historiquement, la ville fait partie de la Bretagne
Saint-Nazaire relevait du Duché de Bretagne, puis du Parlement de Bretagne à partir de 1532 (Union de la Bretagne à la France)
Sur le plan religieux, Saint-Nazaire relève de l'évêché de Nantes depuis le Moyen Âge. Les Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire sont l'un des plus grands sites du monde à construire des grands navires de plus de 300 mètres
Ainsi, un des plus gros paquebot au monde actuel, le Wonder of the Seas, et des plus long, le Harmony of the Seas, ont été construits à Saint-Nazaire. En 2021, la commune compte 72 057 habitants
Elle est au cœur de l'unité urbaine de Saint-Nazaire qui, avec dix-sept communes, rassemble 190 847 habitants
Deuxième agglomération du département, elle se situe au 4e rang régional.
Géographie
Localisation
La commune de Saint-Nazaire est située sur la rive droite de l'estuaire de la Loire (son territoire incluant la pointe de Chémoulin qui en marque la fin), à 50 à l'ouest de Nantes. Elle se trouve à proximité des marais de la Brière, important parc naturel régional regroupant de nombreuses espèces animales et végétales, la deuxième plus grande zone humide de France après la Camargue.
Les communes limitrophes sont, dans le sens des aiguilles d'une montre, Pornichet à l'ouest, La Baule-Escoublac au nord-ouest, Saint-André-des-Eaux, Saint-Joachim, Trignac et Montoir-de-Bretagne . Au sud de la Loire, Saint-Brevin-les-Pins. La commune de Pornichet a été créée en 1900 par démembrement de Saint-Nazaire et d'Escoublac.
Saint-André-des-Eaux | Saint-Joachim | Trignac | ||
La Baule-Escoublac | N | Montoir-de-Bretagne | ||
O Saint-Nazaire E | ||||
S | ||||
Pornichet | Océan Atlantique | Estuaire de la Loire Saint-Brevin-les-Pins |
Géologie et relief
La partie est de la commune se trouve sur les terrains alluviaux situés entre la Brière et l'estuaire de la Loire. La partie ouest, plus étendue, correspond au prolongement du coteau de Guérande : le relief est vallonné et d'altitude plus élevée, où l'on trouve un socle granitique et métamorphique.
Le changement a lieu de façon assez brusque le long d'une ligne reliant la pointe de Ville-ès-Martin au lieu-dit La Belle Hautière, où l'on atteint les marais de Brière.
À l'est de cette ligne, l'altitude est en général de seulement 2 m, à l'exception de quelques hauteurs (Prézégat à Saint-Nazaire, Butte de Savine, Trefféac à Trignac). Cette zone inclut toutes les installations portuaires, le centre-ville (mairie, sous-préfecture, marché) et les plages centrales (Petit Traict et Grand Traict).
À l'ouest de cette ligne, l'altitude varie entre 10 Saint-Marc-sur-Mer ; les secteurs ruraux de Saint-Nazaire.
La commune a un littoral assez étendu, juste un peu au-delà de la pointe de Chémoulin à l'ouest.
À l'ouest de la pointe de Villès-Martin, il s'agit d'une côte de falaises rocheuses que l'on peut, en général, suivre sur le sentier des douaniers (GR 34), avec plusieurs plages, comme celles de Villès-Martin, de Porcé, et surtout celles qui entourent la station balnéaire de Saint-Marc-sur-Mer.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,4 amplitude thermique annuelle de 12,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 13,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 5 | 4,9 | 6,6 | 8,3 | 11,3 | 13,8 | 15,6 | 15,8 | 13,9 | 11,7 | 8,2 | 5,5 | 10,1 |
Température moyenne (°C) | 7,1 | 7,4 | 9,7 | 11,7 | 14,9 | 17,6 | 19,1 | 19,5 | 17,7 | 14,5 | 10,7 | 7,8 | 13,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,2 | 10 | 12,7 | 15,1 | 18,5 | 21,4 | 22,7 | 23,2 | 21,4 | 17,3 | 13,2 | 10 | 16,2 |
Record de froid (°C) date du record |
−12 20.01.1963 |
−10 03.02.1956 |
−6,4 07.03.1971 |
−3 12.04.1986 |
1,6 09.05.1951 |
4 02.06.1962 |
8 05.07.1965 |
7,8 31.08.1986 |
5 19.09.1977 |
−1,4 27.10.1947 |
−5,8 20.11.1985 |
−8,6 25.12.1962 |
−12 1963 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15,1 16.01.1996 |
17,4 28.02.1948 |
23,8 29.03.12 |
27 22.04.1984 |
33 28.05.1947 |
36,6 25.06.1976 |
37,6 11.07.1983 |
35,2 09.08.03 |
33 03.09.05 |
28,4 01.10.11 |
20 06.11.1992 |
15,6 11.12.00 |
37,6 1983 |
Précipitations (mm) | 61,1 | 47,7 | 45,2 | 44,1 | 41,5 | 28,7 | 35 | 33,4 | 46,8 | 68,9 | 70,9 | 72 | 595,3 |
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sanctus Nazarius de Sinnuario en 1051, Sancto Nazario en 1096.
L’origine du nom viendrait du fait qu’une basilique abritant les reliques de Nazaire, martyr du Milan sous Néron y aurait été édifiée selon Grégoire de Tours.
D'après Jacques de Voragine (vers 1228-1298), Nazaire vient du mot Nazaréen, qui signifie pur, consacré.
Durant la Révolution, la commune porte le nom de Port-Nazaire.
Son nom breton est Sant Nazer en breton moderne. Señ Neñseir dans le dialecte breton de la Loire-Atlantique, voir Breton de Batz-sur-Mer. Son nom en gallo est Saint-Nâzére (écriture ABCD) ou Sint-Nazèrr (écriture MOGA).
Ses habitants sont appelés les Nazairiens.
- Office Public de la Langue Bretonne, « ».
- La légende dorée de Jacques de Voragine.
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- « », Office Publique de la Langue Bretonne
- « », Institut du Galo
- « », Chubri
- Nom des habitants de la commune sur habitants.fr.
Histoire
Jusqu'au Guérande, dès le Moyen Âge, et le port du Croisic s'est développé bien avant celui de Saint-Nazaire. La création du port et de la ville modernes en quelques décennies à la fin du XIXe siècle a représenté un changement majeur à l'échelle non seulement locale, mais régionale.
Préhistoire et Antiquité
Le site de Saint-Nazaire est habité au moins depuis l'époque néolithique, comme le prouve la présence de constructions mégalithiques, comme le tumulus de Dissignac ou le dolmen situé au cœur de la ville actuelle. Des vestiges de l'époque néolithique et de l'âge du bronze ont été retrouvés dans l'anse de la Ville-Halluard ou au . Le village se trouve alors sur les terres en bordure de Loire (voir aussi : dolmen des Trois Pierres) sur une zone difficile à apprécier aujourd'hui, en raison de l'extension de la ville de Saint-Nazaire et du peu de recherches archéologiques modernes, zone allant du bassin de Penhoët au débouché du Brivet.
Outre les mégalithes sus-nommés et facilement accessibles au public, d'autres mégalithes sont encore existants dans la commune, comme le pseudo cromlech du Pez (ou Pé sur les cartes IGN) (en fait il s'agit d'un dolmen dont les orthostates de la chambre forment un cercle approximatif, il était encore inclus au début du tumulus avec plusieurs structures mégalithiques, probablement comparable à l'ensemble mégalithique de Dissignac), le menhir de la pierre blanche dans les marais en limite de commune sur Trignac, ou le tumulus de la Jacquerie dans les marais de Brière.
Des traces plus anciennes sont connues, au niveau de la limite entre Pornichet et Saint-Nazaire par exemple, elles sont datées du Magdalénien au Mésolithique à microlithes.
Saint-Nazaire est une des localisations proposées pour l'antique cité de Corbilo, qui aurait été, au gauloise du littoral atlantique. Le nom de Corbilo est mentionné au Polybe comme le plus grand port gaulois après Marseille (Massilia), ainsi que par . Lors de la création du bassin à flot de Penhoët au Corsept, Besné notamment.
Au moment de la conquête de la Gaule par César, au Namnètes ; la délimitation précise entre les Vénètes et les Namnètes est cependant peu assurée en ce qui concerne la presqu'île guérandaise.
Moyen Âge et époque moderne
D'après le chroniqueur Alain Bouchart ( siècle), faisant mention des origines légendaires des Bretons, c'est vers Saint-Nazaire que se dirigea Brutus, l'ancêtre mythique des Bretons, pour prendre pied sur sa nouvelle patrie. À la fin de l'Empire romain, à la suite de la grave crise du siècle, les Bretons d'Outre-Manche (province de Bretagne) s'installent en Armorique, et donc dans la presqu'île guérandaise, le but étant de repeupler (feoderati) et de protéger les côtes contre les attaques barbares (tractus armoricanus). L'extension maximale de la langue bretonne sur la Loire se trouve un peu à l'est de Saint-Nazaire (Donges, raffinerie pétrolière aujourd'hui).
Au siècle, un texte de Grégoire de Tours fait mention d'une basilique abritant les reliques du martyr Nazarius. En cette basilique, un baudrier d'or en offrande était exposé. Il aurait suscité la convoitise du chef breton Waroch, qui fit envoyer un émissaire pour s'en emparer. Celui-ci se fracassa le crâne sur le linteau de la porte. Par ce miracle, Waroch, effrayé, combla l'église de dons. Le village prit le nom de Sanctus Nazarius de Sinuario.
L'histoire de Saint-Nazaire est ensuite plus discrète. Elle connut des affrontements, comme celui de 1380, où Jehan d'Ust défendit la ville au nom du duc Jean IV contre la flotte castillane, lors de la guerre de Cent Ans. Le bourg était le chef-lieu d'une paroisse qui allait de Penhoët à Pornichet, siège d'une châtellenie de la vicomté de Donges.
La vicomté de Saint-Nazaire, fut un démembrement de la vicomté de Donges. Elle fut créée à l'origine du Lucé.
Saint-Nazaire fit partie, comme l'ensemble de la Bretagne, du royaume breton, puis du duché de Bretagne jusqu'en 1532, année d'annexion à la France.
En 1624, la ville fut menacée par les calvinistes.
En 1756, un fort fut construit sur l'ordre du duc d'Aiguillon pour protéger le littoral. Le bourg comptait alors 600 habitants.
Jusqu'à la Révolution française, Saint-Nazaire fit partie de la province de Bretagne.
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Première moitié du | ]
Au début du siècle, le port n'est encore qu'un havre. Saint-Nazaire est alors essentiellement un port de lamaneurs et de pilotes de Loire, qui guident les bateaux de commerce dans l'estuaire.
En 1802, on décide de construire une chaussée sur le Portereau, un phare, un môle, des bassins et des cales de constructions. Le môle, après une longue attente, s'édifia de 1828 à 1835. La ville est construite sur l'emplacement actuel du quartier du « Petit Maroc ».
Saint-Nazaire a pendant longtemps été un petit port puis le terminus d'une ligne de ferry vapeur (pyroscaphe) qui menait jusqu'à Nantes. Au milieu du siècle, la paroisse de Saint-Nazaire qui inclut le territoire actuel de Pornichet, ne compte que 3 216 habitants.
Création du port moderne et développement de la ville
Un nouveau Saint-Nazaire est créé sous le règne Napoléon III, comme port avancé de Nantes sur la Loire, profitant de trêves dans les guerres qui empêchaient jusque-là son évolution. Les navires de gros tonnage ne pouvant plus remonter jusqu'à Nantes, on en fit un port de substitution.
En 1856, le premier bassin, celui de Saint-Nazaire, est creusé par le remblaiement de l'anse de la Ville Halluard. Cette darse permettait aux navires de s’amarrer et de faire demi-tour.
En 1857, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans ouvre la Saint-Nazaire sur la ligne de Tours à Saint-Nazaire via Nantes.
L'installation des lignes postales transatlantiques vers l'Amérique centrale en 1862 ainsi que l'ouverture des premiers chantiers navals amorcent l'industrialisation de la ville et la modernisation de ses installations portuaires notamment avec les chantiers Scott. En 1865, le quartier de Méan situé à proximité des chantiers de Penhoët est détaché de la commune de Montoir-de-Bretagne pour intégrer celle de Saint-Nazaire. C'est le premier chantier naval français à lancer des navires modernes avec des coques en métal. En 1866, les chantiers Scott font faillite.
En 1868, Saint-Nazaire devient sous-préfecture à la place de Savenay, son arrondissement ne cessera alors de prendre de l'importance.
En 1879 fondation de la Chambre de commerce de Saint-Nazaire.
En 1881, l'inauguration du second bassin, celui de Penhoët, permet l'escale d'un nombre de navires plus important. Il assure avec son équipe la formation de la main d’œuvre du chantier nazairien. Ce trafic est alors régit par la convention postale qui prévoit que les navires exploités par le concessionnaire de la ligne doivent être construits pour moitié en France. Une écluse d'accès est aussi construite. Le vieux Saint-Nazaire, est ainsi coupé par cette écluse, créant ainsi une île artificielle appelée petit Maroc.
Durant cette période, la population de Saint-Nazaire connaît une croissance considérable, ce qui lui vaut le surnom de « petite Californie bretonne », en allusion à la ruée vers l'or en Californie, ou encore de « Liverpool de l'ouest » ; l'apport de population fut principalement local : (Brière), Basse-Bretagne (du Morbihan au Finistère-sud), et secondairement d'autres régions françaises.
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Bassin de Saint-Nazaire.
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Terminal sablier.
Saint-Nazaire va ensuite connaître un épisode fondateur de son identité de Ville rouge : la grève des Forges de Trignac en 1894 (situées à l'époque sur la commune de Montoir-de-Bretagne, aujourd'hui commune de Trignac), qui a un retentissement national. Elle démarre en opposition à une réduction d'effectifs dans les ateliers de puddlage. Aussitôt, le , les ouvriers se mettent en grève à une écrasante majorité. La grève, de peu d'importance, semble devoir être brève. Mais elle fait suite à d'autres évènements (la fusillade de Fourmies). Les socialistes affluent, défendent les grévistes arrêtés, organisent un battage médiatique important. La grève leur sert de porte-voix au plan national. C'est une démonstration de force, qui toutefois n'amènera ni généralisation du conflit ni avancée sociale.
Création de la commune de Pornichet
En 1900, est créée la commune de Pornichet par démembrement de Saint-Nazaire. Adjoint spécial à la mairie de Saint-Nazaire — dont dépendent alors les quartiers de Sainte-Marguerite et de Saint-Sébastien — Charles Mercier devient le premier maire de Pornichet à sa création en 1900 par séparation de terres de Saint-Nazaire et d'Escoublac-La Baule. Le premier conseil municipal est constitué le .
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Première Guerre mondiale
La ville est le plus important port de débarquement des troupes américaines. C'est à Saint-Nazaire que débarquent les premiers contingents de soldats. L'installation de ces nouveaux combattants impose d'importants travaux et aménagements dans la région, en particulier plusieurs étangs sur la commune de l'Immaculée, au nord-ouest de la ville, afin de constituer des réserves suffisantes d'eau potable. Sur le port, un entrepôt frigorifique, l'un des premiers en France, est édifié.
Entre 1917 et 1918, 198 000 soldats américains débarquent dans le port de Saint-Nazaire. Neuf camps les accueillent, construits sous forme de baraquements en bois ou de tentes. Majoritairement en transit, ces militaires représentent entre 1917 et 1919 un effectif total stationné en permanence de 30 000 militaires, à comparer aux près de 40 000 habitants de la localité.
En mémoire de ces soldats est inauguré, en 1926, le Monument américain, dit Le Sammy ou Le Soldat de la liberté. Œuvre de la sculptrice Gertrude Vanderbilt Whitney, installé au bord du front de mer, il figure un soldat américain muni d'une épée et dressé sur un aigle, en bronze. En 1941, les Allemands le détruisent. Une souscription franco-américaine permet sa reconstruction en 1989. En 2019, une réplique est réalisée par les élèves du lycée Brossaud-Blancho et installée au bord de l'étang du Bois-Joalland, un lac artificiel aménagé en 1918 par l'armée américaine,,.
Entre-deux-guerres
En 1926, la suppression de l'arrondissement de Paimbœuf au profit de celui de Saint-Nazaire, augmente encore l'influence administrative de la ville au sud de l'estuaire de la Loire.
La construction aéronautique fait son apparition dès 1922 sur le site des chantiers navals qui, pour diversifier sa production, construit des hydravions. En 1936, l'entreprise est nationalisée, et les programmes militaires assurent le développement de l'activité.
Entre 1931 et 1932, la forme-écluse Joubert est réalisée, transformation nécessaire pour pouvoir accueillir la construction du nouveau fleuron de la Compagnie générale transatlantique, le paquebot Normandie.
En 1932, le casino de Saint-Nazaire en faillite est revendu à l’évêché de Nantes, qui le rase en partie et construit une école privée.
En 1935, la première partie de l’actuel Collège-Lycée Saint-Louis est construite à la place du casino.
En juin 1936, la grève générale affecte grandement la ville, les chantiers navals sont paralysés.
Seconde Guerre mondiale
En 1940, après l’évacuation en juin des forces alliées lors de l’opération Ariel, marquée par la tragédie du , le port est rapidement occupé par des unités de la Kriegsmarine. En décembre, les ingénieurs de l'organisation Todt inspectent le port et ses installations. Le site de l'ancienne darse de retournement des paquebots de la Compagnie générale transatlantique est retenu pour la construction d'un abri pour sous-marin, UBB pour les Allemands, c'est-à-dire U-Boot Bunker. Les trois premières alvéoles sont inaugurées le 30 juin 1941 après à peine quatre mois de travaux, par l'amiral Dönitz en personne et Fritz Todt. L'abri sera sans cesse agrandi pour atteindre quatorze alvéoles en 1943. Le toit, de trois mètres soixante d'épaisseur au départ, sera lui aussi renforcé par une seconde dalle d'une trentaine de centimètres d'un béton très dur contenant des granulats de granit. Puis une troisième dalle d'un mètre soixante-dix en moyenne couvrira une majorité du toit sauf à l'arrière de la base et sur les alvéoles numérotés 12, 13 et 14 où les travaux étaient en cours au mois de juin 1944. L'importance stratégique de la base amène les Allemands à fortifier les abords de la ville, tant du côté terrestre (aidés au nord par la présence de la Brière, vaste étendue de marais) que sur la côte. L'estuaire de la Loire coupe en deux parties le secteur de défense. De nombreuses et performantes batteries de DCA, la Flak, assurent, en cercles concentriques, la défense contre les raids aériens. De nombreux points de résistance sont établis tout au long de la côte.
Bombardements anglo-américains
Devant l'impossibilité de détruire la base, les Alliés décident de « rendre impossible » la vie aux Allemands en détruisant la ville et toutes les infrastructures civiles ou militaires. Des raids de destruction massive tant de jour que de nuit vont anéantir la ville à plus de 80 %. Ces bombardements feront de nombreuses victimes civiles, mais ne gêneront guère l'occupant qui a déplacé à La Baule la majorité de ses services et hébergements. En 1943, la ville de Saint-Nazaire est évacuée après de nouveaux raids meurtriers.
En mars 1942, l'opération Chariot permit à un commando britannique d'endommager la forme Joubert de manière à empêcher les cuirassés allemands de pouvoir y être réparés. La porte-écluse fermant le bassin est détruite pendant le raid — grâce au navire qui servit de navire bélier — et ne sera réparée qu'après la guerre. Cette année verra se dérouler 19 bombardements, avec 389 victimes civiles
L'année 1943 connaît neuf bombardements dont le 3 janvier (bombardement de la base sous-marine en travaux), les 28 février (bombes explosives et incendiaires créant 600 foyers d’incendies) et 29 mai, qui détruiront 60 % des habitations et des commerces, dont l'hôtel de ville. L'école d'apprentissage des Chantiers de Penhoët est touchée par le bombardement du 9 novembre 1942, entraînant le décès de 134 apprentis âgés de 14 à 17 ans sur un total de plus de 180 morts et plus de 100 blessés. Lors des semaines qui suivirent le débarquement de Normandie, les troupes allemandes se replièrent dans la région et créèrent une zone de résistance où les combats se poursuivirent, appelée poche de Saint-Nazaire. Celle-ci fut libérée trois jours après la capitulation nazie, soit le . Ainsi, Saint-Nazaire est la dernière ville libérée du joug nazi en Europe.
Après-guerre : reconstruction et réaménagement urbain
Saint-Nazaire est reconstruit autour de l'axe de l'avenue de la République, en tournant le dos à la mer.
Ce passé de guerre, et surtout de reconstruction, est encore largement visible le long des plages, avec des bunkers témoins des batailles passées. Contrairement à ce qui est affirmé, elle ne doit pas son plan hippodamien — cet urbanisme à rues perpendiculaires — à la reconstruction, mais à la première création de la ville nouvelle ( siècle). Des éléments notables sont les étangs du Parc paysager ou du Bois Joalland à l'Immaculée (crée par les Américains durant la Première Guerre mondiale), qui furent creusés pour répondre aux besoins en eau de la ville (cf. Première Guerre mondiale). La reconstruction de la ville fut confiée dès 1943 à l'architecte prix de Rome Noël Le Maresquier. Nommé par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, ce dernier opta pour une architecture moderne, minimaliste et fonctionnelle.
Depuis quelques années, la municipalité essaie de recentrer la ville vers le port, avec notamment le réaménagement des abords de la base sous-marine qui accueillent à présent des équipements de loisirs avec par exemple le multiplexe Cinéville, des commerces (avec notamment le centre commercial Ruban bleu) ainsi que plusieurs sites de visites (Escal'Atlantic sur l'histoire des paquebots, l'Écomusée ou encore le sous-marin Espadon). L'ensemble forme un projet urbain dénommé « Ville-port » qui a pour vocation de devenir une extension du centre-ville. Le projet laisse également une place importante à la construction de programmes neufs de logements. Enfin, l'ancienne gare de voyageurs délaissée après-guerre a subi une importante rénovation afin d'accueillir un nouveau théâtre, qui abritait un temps le théâtre et cinéma « Le Fanal » lors de la destruction de l'ancienne salle Jacques Tati, pour devenir ensuite le Théâtre Simone Veil, scène nationale. L'ensemble du secteur proche de l'ancienne gare accueille également Agora, un espace associatif qui abrite notamment le cinéma Art et Essai Jacques Tati, nommé en hommage au film Les vacances de Monsieur Hulot tourné sur le littoral nazairien. Le quartier de la nouvelle gare a quant à lui subi des transformations à visée d'attractivité économique, avec la réalisation des deux tours du projet Meteor, la rénovation de la gare, et plus récemment la construction d'un complexe hôtelier. Ce quartier attire aujourd'hui plus d'un million de visiteurs chaque année.
Conflit social de 1955
Un des événements marquants de l'après-guerre est la grève des chantiers navals en 1955, décrite par Louis Oury dans son livre Les Prolos (1973) ; cette grève précède de peu celle des chantiers navals de Nantes.
Le conflit commence à la fin de 1954 lorsque la direction impose aux soudeurs le système du paiement au boni : principe selon lequel à une tâche donnée, est affecté un temps minimum d'indice 100 et un temps maximum d'indice 150. Si l'équipe utilise le temps maximum (ou plus), elle touche le salaire de base (indice 100) ; si elle utilise le temps minimum, elle touche un salaire d'indice 150 : le boni est dans ce cas de 50 (le maximum possible). Ce système peut se concevoir dans un chantier naval où il n'y a pas de travail à la chaîne. Le problème, c'est que le salaire de base est insuffisant et que les temps sont calculés de façon arbitraire. Jusqu'en 1954, les soudeurs touchent le boni moyen de l'atelier où ils travaillent, ce qui est logique puisqu'ils interviennent à la demande des autres ouvriers.
Le changement de statut des soudeurs, ajouté à la faiblesse générale des salaires et notamment à l'écart par rapport aux salaires dans la métallurgie parisienne, va provoquer un mouvement de grèves larvées, avec arrêts de travail de courte durée en rotation entre les différents corps de métier, ce qui désorganise la production de façon anarchique (du point de vue de la direction). Les trois syndicats : la CGT, la CGT-FO et la CFTC sont en revanche dans une phase d'unité d'action, dans la lutte et dans la négociation, ce qui renforce le mouvement.
Après cette longue période de grèves larvées, la situation devient très tendue au cours de l'été et le août 1955 une véritable bataille a lieu entre ouvriers et forces de l'ordre dans l'atelier des chaudières de Penhoët puis sur le terre-plein de Penhoët 50 ouvriers et 60 policiers sont blessés; malgré la violence du combat, il n'y a pas de mort, contrairement à Nantes (comme l'illustre le film de Jacques Demy, Une chambre en ville). À la suite de cet événement spectaculaire, les positions patronales se trouvent très affaiblies et les négociations aboutissent à une augmentation des salaires de 22 %.
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- Il s'agit d'un fragment des Histoires de Polybe qui est cité par Strabon : Géographie, IV, 2. Strabon parle aussi à cet endroit de Pythéas, mais ne dit pas que Pythéas ait parlé de Corbilo. Citation complète de Strabon (français et grec) dans l'article Corbilo.
- Loup Odoevsky Maslov, « », (consulté le ).
- Blog sur le quartier de Méan avec photos.
- « », sur stxeurope.com.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesCassini
- Manuella Le Bohec, « », sur pornichet-patrimoine.com, (consulté le ).
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- Jean-Claude Chemin, « La Ville qui n’existait plus », Autrement, no 6, , p. 109.
- Bombardements aériens de 1943 : une affiche de propagande vichyste.
- Max Lagarrigue , Comment les Français vivent-ils les bombardements alliés ?, in 99 questions... La France sous l'occupation, Montpellier, CNDP, 2007.
- Michelle Zancarini-Fournel, Les luttes et les rêves : Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, Paris, Éditions La Découverte, , 995 ISBN ), chap. 16 (« L'envers des Trente Glorieuses »), p. 748.
Héraldique
Blasonnement :
D'azur à la nef équipée et habillée d'argent voguant sur une mer du même mouvant de la pointe, la voile chargée d'une clef de sable posée de fasce ; au chef d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine de sable et d'une clef d'or brochant en fasce sur les mouchetures, le panneton à senestre vers la pointe et découpé en croix.
Commentaires : Les mouchetures d'hermine évoquent le blasonnement d'hermine plain de la Bretagne, rappelant l'appartenance passée de la ville au duché de Bretagne. Déclaration à la Chancellerie en 1910, étude de Fernand Guériff en 1990, version revue et « corrigée » en réunion Bannieloù Breizh par R. Vinet.[non neutre]
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Durant les années 1990 il fut incéré sur les plaques de rues une représentation des armoiries dont les mouchetures d'hermine ont disparu du chef ; avec une figuration de la couronne murale non conforme aux usages héraldiques. Cette fantaisie est due au graphiste de l'époque. La Mission des Patrimoines veille depuis à ce que cette erreur ne se produise plus.
Il existe une version fautée des armoiries de la ville, parfois utilisée à tort. Odoevsky Maslov en a donné l'origine :
« Le 9 mai 1881, durant les festivités de l’inauguration du bassin de Penhoët, en présence de Sadi-Carnot pas encore président, mais alors ministre des Travaux publics, on décora la ville et le port de panneaux armoriés aux armes des villes de Nantes et de Saint-Nazaire. Les peintres firent une erreur en peignant le champ de l'écu de gueules. Cela causa un fort émoi, au point que même le journaliste Louis de Kerjean, qui couvrait l'événement pour le compte de la " Revue de Bretagne et de Vendée ", mentionna l'incident :
" […] seul reproche qu'on ait pu faire aux organisateurs de cette fête remarquable, a été de s'être tellement attachés à l'exactitude extérieure qu'ils en ont oublié de veiller à leurs propres insignes. Nous ne pensons pas que ce soit par amour de Nantes que tous les cartouches aux armes de Saint-Nazaire aient été peints, ce jour-là, sur fond de gueules comme aux armes de Nantes. La galère de Saint-Nazaire doit être portée sur fond d'azur. ",. »
- Loup Odoevsky Maslov, « » , (consulté le ).
- Loup Odoevsky Maslov, Histoire & Patrimoine - Armoiries municipales en pays de Guérande, APHRN, (ISSN 2116-8415, lire en ligne), p. 34 à 36.
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