Meslay-du-Maine
Localisation
Meslay-du-Maine : descriptif
- Meslay-du-Maine
Meslay-du-Maine [mɛlɛ dy mɛn] est une commune française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, peuplée de 2 780 habitants. La commune fait partie de la province historique du Maine, et se situe dans le Bas-Maine.
Géographie
Meslay-du-Maine est située à 22 Laval et à 22 Sablé-sur-Sarthe. Grez-en-Bouère est à 9 A 81 à 15 km.
Communes limitrophes
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 13,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Grez-en-Bouère à 9 vol d'oiseau, est de 12,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Premières mentions de la paroisse dans un document écrit au .
Le nom de la paroisse est basé sur le gallo-roman MESPILU « nèfle », issu du latin mespila (« épine blanche »), suivi du suffixe -ETU servant à désigner un « ensemble de végétaux appartenant à la même espèce » et qui a donné les finales -ey / -et dans la toponymie, parfois orthographié -ay par confusion avec le suffixe -acum locatif. Le sens global est donc « les néfliers » ou « endroit où poussent des nèfles »
Remarque : la variante féminine -ETA a donné le suffixe -aie en français, encore productif, d'où chênaie, fougeraie, etc.
Le gentilé est Meslinois.
- Stéphane Gendron, Les noms des lieux en France, essai de toponymie, 2003, p. 216.
Histoire
Préhistoire
Présence d’habitat aux Rochères. Des outils de tradition magdalénienne (17000-10000 av. J.-C.) ou épipaléolithique (vers 12000 av. J.-C.) ont été découverts : grattoirs sur bout de lame, grattoirs éventails, lamelles et points à dos, et des outils du néolithique (4500-1800 av. J.-C.) (pointes de flèches, poignards). L’essentiel de cette collection se trouve au musée des Sciences de Laval.
Moyen Âge
En 1129, le comte d’Anjou Geoffroy Plantagenêt assiège Meslay-du-Maine, appartenant alors à Guy IV de Laval, pendant trois semaines. La victoire des Angevins est suivie d’un pillage, du massacre d’une partie de la population, de la destruction des murs et des chaumières du village.
Lors de la guerre de Cent Ans, en 1427, le château de Meslay est brièvement assiégé lors d'une attaque des Anglais de John Falstaf contre les troupes du comte de Laval et de Richemont. Au début de l'année 1434, le château est rasé par les Anglais du comte d'Arundel, lieutenant-général du roi . L'occupation du comté de Laval par les Anglais se poursuit jusqu'en 1449.
Époque moderne
Il existe encore au .
Les plans du clochers sont dessinés en 1629 par Jean Martinet.
Le registre paroissial de Meslay semble commencer en 1668. Il est brûlé pendant la Révolution.
L’avocat Leclerc, chargé de l’établissement des rôles (pour l’impôt) est violemment pris à partie par les notables locaux en juin 1701. Le géographe Alexis Hubert Jaillot note en 1721 les relais de postes de Paris à Rennes dont une voie passait par Le Mans, puis Guesselard, puis Malicorne puis Sablé-sur-Sarthe puis Meslay-du-Maine et Laval. On voit encore ce bâtiment à l'angle de la rue de Laval et du boulevard d'Aldingen.
La Révolution et l'Empire
Le 10 mars 1793, jour du tirage au sort pour l'envoi de soldats à l'armée pour la levée en masse votée par la Convention, des habitants se rassemblent pour s'y opposer et pour s'emparer des armes déposées chez le commandant en second de la garde nationale du canton. Ainsi, certains habitants de Meslay entrent-ils ouvertement dans l'opposition à la République comme 600 communes de l'Ouest de la France le même jour. Le 4 juin, Julien-Simon Duchesne, chirurgien de Meslay, accompagné de dix gardes nationaux de la commune, fait appliquer un arrêté obligeant à fermer les églises de prêtres non constitutionnels. Il fait exécuter l'ordre à Arquenay, Bazougers, Saint-Denis-du-Maine et dans le canton. Le curé de Meslay, Fournier, et le vicaire, Duchemin, refusant de prêter serment à la Constitution civile du clergé, furent déportés à l'île de Jersey. En novembre, les Vendéens de l'armée catholique et royale passent par Meslay en direction de La Flèche, Durtal, Angers lors de la virée de Galerne.
Vers fin janvier 1794, une soixantaine de Républicains repoussent l’incursion d’un détachement chouan dirigé par le capitaine Haller. En février 1796, les chouans de Lechandelier et de Claude-Augustin de Tercier attaquent Meslay. Ils refoulent les soldats républicains dans l'église, mais battent en retraite à l'arrivée des volontaires de Ballée.
L’activité de chouannerie reprend à partir de la mi-août 1799. Un détachement de la troupe cantonné à Meslay revenant de Sablé est attaqué par une quarantaine d'hommes. Le 20 octobre 1799, les chouans reviennent. Les patriotes et soldats se réfugient dans l'ancienne chapelle du Château de Meslay, acquise comme bien national par Duchesne. Il était du nombre des assiégés.
Le 23 janvier 1800, le comte de Bourmont, qui dirige une division de l’armée royaliste de l’Ouest, est attaqué et battu à Meslay par le général républicain Chabot (1757-1837). Bourmont capitule quinze jours plus tard, le 4 février 1800. Le chevalier de La Volvène, lieutenant de Bourmont est tué lors de ce combat.
En novembre 1801 (brumaire an X), la commune devient chef-lieu de canton, nouvelle circonscription administrative créée par le Consulat.
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Dans les cantons de Meslay et de Grez, on procède vers 1830 aux premiers essais et à la diffusion de la race bovine.
En 1832 a lieu le soulèvement de légitimistes en faveur de la duchesse de Berry, contre le gouvernement de Louis-Philippe d’Orléans. C’est le dernier épisode de la chouannerie dans l’Ouest de la France.
« Deux engagements suffirent pour disperser tout ce ramassis de paysans… le premier eut lieu le 26 mai, auprès du château de la Vézouzière, en Bouère… Arsène Avril de Pignerolles, maire de Laval au moment de la révolution de juillet [1830] rassembla à son château des Arcis, en Meslay environ deux cents hommes dont une partie étaient fils ou domestiques de ses métayers. La campagne se borna pour lui à faire sa jonction aux débris de la bande de Gaullier au château de la Jupellière, en Maisoncelles… Les chefs de la révolte qui avaient compté sur la défection de la garde nationale dont ils avaient mal jugé l’esprit, sur la masse de la population dont ils n’avaient pas mieux apprécié les dispositions, ces chefs malencontreux venaient de s’apercevoir qu’ils avaient devancé l’ordre, en tout cas que leur soulèvement était un fait isolé. »
Sont présents à Meslay en 1844 une cure, un bâtiment d'enregistrement, une perception, un notaire, une brigade de gendarmerie, un relais de poste, un gîte d'étape. Le marché a lieu le jeudi. Plusieurs foires sont organisées dans l'année : le premier samedi après Pâques, les 8 et 30 mai, 26 octobre et le premier vendredi de chaque mois. L'activité économique est notamment constituée de la faïencerie et la poterie, la tannerie et mines de fer.
En 1848, une enquête parlementaire sur le travail constate 85 % d’agriculteurs dans le canton de Meslay, composés pour l'industrie agricole de 8 000 hommes, 4 000 femmes, 1 000 enfants de moins de 16 ans. Dans les mines travaillent 640 hommes, les fours à chaux, 550 hommes et dans les autres activités 700 hommes et 400 femmes. Deux mines à charbon de terre sont actives et trente fourneaux à chaux. Une aisance satisfaisante pour les ouvriers agricoles est constatée, avec peu d’indigence. La somme nécessaire pour vivre pour un ouvrier s'élève à 300 .
La commune compte des mines d’anthracite depuis le . En 1848, les mineurs de Meslay gagnaient bien leur vie, étant payés 3 .
Les idées socialistes sont diffusées dans le canton de Meslay et de dans celui de Sainte-Suzanne, parmi les artisans, par René Pilard, menuisier à Saulges. Acquis aux idées de Cabet, il diffuse le Catéchisme des socialistes, ouvrage de Louis Blanc. Condamné à quatre ans d’internement en Vendée après le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, peut-être déporté en Algérie en 1852.
Un corps de sapeurs-pompiers est créé en 1864.
Les 14 et 15 janvier 1871, l’artillerie du général de Curten (un détachement de la Saint-Jean-sur-Erve fait retraiter son infanterie sur Laval où il arrive le 16 janvier. Les troupes françaises évacuent Meslay vers le 20 janvier.
L'harmonie Sainte-Cécile est créée en 1874. La voie ferrée et la gare sont construites vers 1880. Un terrain considéré comme un hippodrome est signalé en 1896 dans les sources. L'actuel hippodrome est construit dans les années 1930.
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Un réseau téléphonique et un circuit Meslay-Laval, financé par la chambre de commerce de Laval (avance à l’État, 11 750 ).
Lors de la Première Guerre mondiale, Meslay accueille des réfugiés du département du Nord, comme d’autres communes de la Mayenne (Laval, Mézangers, Chammes, Parné-sur-Roc, etc.)
Au début de la Seconde Guerre mondiale, dans le camp de Meslay-du-Maine sont internés des civils allemands et autrichiens à partir de la déclaration de guerre en 1939 jusqu'à juin 1940 : il s’agit d’intellectuels, d’artistes, d’hommes d’affaires, de juifs, de résistants aux régime nazi, plus de 2 000 prisonniers, surtout des hommes, provenant de la région parisienne, arrêtés en raison de leur nationalité. Devant l’avance allemande, le camp est évacué le 17 juin 1940 et les prisonniers sont déplacés vers Angers, puis vers Albi. Certains sont libérés, d’autres sont remis aux autorités allemandes. Début juin, les internés du camp de Forcalquier, annexe du camp des Milles, sont envoyés à Meslay-du-Maine pour y être employés comme main-d'œuvre de guerre.
Une section de résistants est organisée en 1942 à Meslay par le réseau Libération-Nord du Groupe de résistance de Château-Gontier. Elle a pour chef Camus. Le Saint-Charles-la-Forêt (avec pour code radio "Avez-vous le mal de mer", deux fois) avec les groupes de Meslay, Bouère, Château-Gontier, mais, se retrouvant pris entre deux colonnes allemandes, ils doivent se replier. L'ennemi fait un prisonnier et de nombreuses bicyclettes sont abandonnées. Début juillet, les groupes de Meslay et Bierné accompagnés par les chefs Ollivault de Bouère et Legrand de Parné doivent recevoir un parachutage. Au dernier moment ils s'aperçoivent qu'une rampe de lancement allemande est installée sur la commune du Bignon-du-Maine à 1 500 .
En 1963, le club de football de Meslay est créé. La commune adhère au Pays du Sud-Est mayennais (devenu Pays de Meslay-Grez) en 1976 : dix-sept communes et 9 200 habitants à l’époque.
- Collectif, La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean d’Angely, Bordessoules, 1984, p.33.
- Jacques Lalubie, Une baronnie médiévale, de l’an 1000 à 1500, 1994 et Collectif, La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean d’Angely, Bordessoules, 1984, p. 113. Voir également la chronique de Jean de Marmoutiers : il raconte la coalition autour de Guy de Laval contre le comte du Maine Geoffroy Plantagenêt
- Malcolm Walsby, The counts of Laval, Culture, Patronage and religion in 15th and 16th centuries, Ashgate Publishing, 2007
- Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval (818-1855), Imp. Godbert, , 608 détail des éditions] (lire en ligne), p. 171
- Liste générale des postes de France 1721, page 47 (lire en ligne).
- Dom Piolin, L'Eglise du Mans duant la révolution, 1868, vol. 2, p. 241 p. 293, p. 597
- Lepelletier de la Sarthe, Histoire complète de la Province du Maine, Paris, ed. Victor Palmé, 1861, p. 255
- Deux compagnies.
- Revue historique et archéologique du Maine, 1989
- Au nombre de douze à quinze cents.
- Ils y entassèrent leurs objets les plus précieux, les archives de la mairie, des vivres et des munitions, s'y barricadèrent solidement, et repoussèrent l'assaut. Les royalistes firent alors jouer la mine : l'explosion coupa en deux le juge de paix, fracassa les cuisses de l'agent de la commune, en blessa cinq ou six autres, le reste se rendit. Trois des gendarmes furent fusillés ; Julien-Simon Duchesne, plus heureux, fut gardé pour soigner les blessés ; il put s'échapper avec sa malle, bien garnie ; les soldats réfugiés dans l'église purent s'enfuir à Château-Gontier. Les brigands brûlèrent les archives et demandèrent à leurs captifs une rançon de 10.000#
- Archives départementales de la Mayenne, M., minute d’un rapport préfectoral de 1832. Collectif, La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean d’Angely, Bordessoules, 1984, p. 308
- Narcisse Desportes, Bibliographie du Maine, précédée de la description topographique et hydrographique du diocèse du Mans, Le Mans, librairie Pesche, 1844, p. 119
- Jean Steunou, L'enquête parlementaire de 1848, le monde du travail en Mayenne au milieu du Archives départementales de la Mayenne, 2000, p. 6 et p. 19
- Paul Fénelon, Atlas géographique des Pays de la Loire, p. 254
- Collectif, La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean d’Angely, Bordessoules, 1984, p. 311
- Bulletin trimestriel de la Société archéologique de Touraine, 1971, p. 222 et Antoine Chanzy, La deuxième armée de la Loire, 1871
- Bulletin des lois de la République française, 1906, vol. 72, p. 713
- Dominique Barnéoud, Le camp de Meslay-du-Maine : ses internés civils, leur odyssée, leur sort (2 septembre 1939-juin 1940-fin 1942). Quelques souvenirs dans la tourmente : le camp des étrangers de Meslay-du-Maine (Mayenne, 2 septembre 1939-juin 1940), présentation préliminaire de soixante pages d'extraits du témoignage du lieutenant Dubuc, Nantes, Laval, Siloë, 2003, 245 p. Voir également l'article de Denis Peschanski, "Allemands et Autrichiens dans un camp français d’internement (1939-1940). Journal d’Albert Mary Dubuc, commandant du camp de Meslay-du-Maine", Histoire et archives, no 1, juin 1997, p. 61-81.
- Robert Menchérini, « De la Galaxie des Milles aux rafles de juifs en Provence », in Robert Menchérini (directeur), Provence-Auschwitz : de l'internement des étrangers à la déportation des juifs (1939-1944), Aix-en-Provence : Publications de l'Université de Provence, 2007. (ISBN ), p. 16.
- Francis Robin, La Mayenne de 1940 à 1944, Occupation, Résistance, Libération, Courrier de La Mayenne, édition spéciale 40e anniversaire de la Libération, 1986
Héraldique
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : |
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