La Roche-sur-Yon

Localisation

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La Roche-sur-Yon : descriptif

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La Roche-sur-Yon

La Roche-sur-Yon est une commune de l'Ouest de la France, préfecture du département de la Vendée, situé dans la région des Pays de la Loire. Arrosée par l’Yon et par ses affluents, la Riaillée et l'Ornay (et son tributaire la Soivre), La Roche-sur-Yon doit sa physionomie actuelle à Napoléon Ier, qui fait d'un petit bourg une cité moderne, basée sur un plan régulier en forme de pentagone et dotée d'édifices publics imposants (préfecture, hôtel de ville, théâtre, tribunal, lycée, église Saint-Louis, etc.) répartis autour d'une vaste esplanade centrale (place Napoléon)

La ville est fondée par décret impérial le 25 mai 1804 (elle est promue à cette même date préfecture de la Vendée en remplacement de Fontenay-le-Comte). Ville napoléonienne mais conçue par des ingénieurs des Ponts-et-chaussées, son nom même est source de querelles au gré des changements politiques qui agitent le XIXe siècle : elle est débaptisée et rebaptisée à huit reprises : La Roche-sur-Yon, Napoléon (sous le Premier Empire, les Cent-Jours et la Deuxième République), Bourbon-Vendée (sous la Restauration), Napoléon-Vendée (sous le Second Empire)

Elle reprend son nom d'origine en 1870. Elle est le principal centre urbain du département, au cœur de l'ancien Bas-Poitou, un centre économique aux fonctions multiples (secteurs secondaires et tertiaires essentiellement), mais aussi un pôle universitaire fort de 8 000 étudiants

La Roche-sur-Yon est la commune la plus peuplée du département, comptant 54 952 habitants en 2021 et son aire d'attraction atteignant 172 907 habitants à la même date

La ville occupe la 5e position au niveau régional et son aire d'attraction occupe également la 5e position.

Géographie

Le territoire municipal de La Roche-sur-Yon s’étend sur 8 779 hectares. L’altitude moyenne de la commune est de 68 mètres, avec des niveaux fluctuant entre 32 et 94 mètres,

Localisation

La Roche-sur-Yon se situe au cœur du bocage vendéen, dans la vallée de l'Yon, affluent du Lay. La ville est construite sur une roche granitique qui surplombe la vallée de l'Yon et lui donne une position stratégique. La ville se situe au centre du département. Napoléon Bonaparte a d'ailleurs choisi La Roche-sur-Yon comme préfecture pour sa position centrée et stratégique au cœur d'un département qui devait être pacifié après les Guerres de Vendée.

Rose des vents Challans 43 Saint-Hilaire-de-Riez 47 Saint-Jean-de-Monts 60 Saint-Nazaire 134 La Baule 153 km Nantes 70 km Les Herbiers 50 Angers 134 Paris 432 km Rose des vents
N Parthenay 124 Poitiers 165 km
O    La Roche-sur-Yon    E
S
Les Sables-d'Olonne 35 km La Rochelle 84 Bordeaux 295 km Luçon 33 Fontenay-le-Comte 59 Niort 91 km

Communes limitrophes

Communes limitrophes de La Roche-sur-Yon
Mouilleron-le-Captif Dompierre-sur-Yon La Ferrière
Venansault La Roche-sur-Yon La Chaize-le-Vicomte
Aubigny-Les Clouzeaux Nesmy Rives-de-l'Yon

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 amplitude thermique annuelle de 13,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records LA ROCHE-SUR-YON (85) - alt. : 88 m, lat : 46°42'17"N, lon : 1°22'54"O
Records établis sur la période du 01-08-1984 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 3,2 2,7 4,4 6 9,3 12,3 13,9 13,9 11,4 9,4 5,9 3,6 8
Température moyenne (°C) 6,1 6,4 8,8 10,9 14,3 17,5 19,4 19,5 16,8 13,4 9,2 6,5 12,4
Température maximale moyenne (°C) 9 10,1 13,1 15,7 19,3 22,8 24,9 25,1 22,1 17,3 12,5 9,5 16,8
Record de froid (°C)
date du record
−14,9
16.01.1985
−15,4
10.02.1986
−10,3
01.03.05
−4,1
04.04.1996
−0,4
01.05.16
2,8
01.06.06
7,2
08.07.1996
5,1
31.08.1986
2,5
26.09.10
−4,5
30.10.1997
−7,1
22.11.1988
−9,5
30.12.1996
−15,4
1986
Record de chaleur (°C)
date du record
15,9
26.01.08
21,6
27.02.19
24,1
19.03.05
28,1
30.04.05
31,9
26.05.17
38,8
27.06.19
41,5
18.07.22
38,7
09.08.03
34,3
04.09.23
30,5
08.10.23
21,1
01.11.15
18,7
07.12.00
41,5
2022
Ensoleillement (h) 73,6 106,4 151,1 183,6 210,8 229 241,4 235,7 199,1 128,8 88,9 74 1 922,4
Précipitations (mm) 94,8 70,5 64,4 65,9 62,4 45,3 47,9 52,1 71,9 98,7 108,1 103,5 885,5
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base


Cadre géologique

La ceinture de leucogranites de la virgation ibéro-armoricaine.
La Roche-sur-Yon fait partie de la ceinture de leucogranites de l'ouest de la France.

La Roche-sur-Yon est située dans le domaine sud armoricain (plus précisément le domaine ouest-vendéen) marqué par la phase orogénique bretonne de l'orogenèse varisque, au début du Carbonifère inférieur, ou Tournaisien, il y a environ 360 orogenèse varisque proprement dite se traduit dans le Massif armoricain par un métamorphisme général de basse-moyenne pression, formant les gneiss et micaschistes, par des phases de cisaillement et par une anatexie générant migmatites et granites. Elle se traduit enfin, par la mise en place de nombreux leucogranites (à deux micas muscovite et biotite) intrusifs à travers les schistes cristallins, concomitamment aux cisaillements et à ce métamorphisme. La Roche-sur-Yon fait ainsi partie d'une grande ceinture de leucogranites au sud du Massif armoricain. Cette ceinture correspond à un immense batholite mis en place dans des roches métamorphiques, seuls quelques plutons atteignant le Paléozoïque épimétamorphique. Ce batholite est subdivisé en plusieurs bandes (« rubans ») qui montrent une nette divergence vers l'Est : un axe majeur (Pointe du Raz - Nantes - Parthenay - Millevaches) à convexité nord-est (orienté N 110-130 °E) associé au cisaillement sud-armoricain avec le cisaillement sud-armoricain (décrochement dextre selon une orientation cadomienne dont le rejet horizontal atteindrait 500 ) ; au nord de cet axe, la bande Locronan-Lizio correspondant à plusieurs rubans orientés N 60 à 100°E (chapelet d'apophyses Bignan, Guéhenno, Savenay, etc.) ; au sud de cet axe, une échine discontinue de moles syntectoniques (massifs de Trégunc, Pont-l'Abbé, Port-Louis-Ploemeur, Glénan-Quiberon-Houat-Hoedic-Guérande-Le Croisic, Saint-Brévin, Noirmoutier-La Roche-sur-Yon allongés en direction sud-armoricaine dont le parallélisme avec le cisaillement sud-armoricaine incite à penser à l'influence indirecte d'une contrainte linéamentaire).

La présence des granites dans le territoire yonnais se reconnaît souvent dans les sous-bois, dans les prés et dans les carrières, à de gros blocs arrondis à texture grenue (tors, arènes, chaos, coulées appelés « chirons » en Vendée), et dans les lits de rivière aux marmites du diable. Les gneiss et micaschistes forment de longues bandes orientées du nord-ouest au sud-est.

  1. « Commune 33748 », Géofla, version 2.2, base de données de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) sur les communes de la France métropolitaine, 2016 Modèle:Lire en.
  2. « La Roche-sur-Yon », Répertoire géographique des communes, fichier de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) sur les communes de la Métropole, 2015.
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  8. Sciences de la terre, Foundation scientifique de la géologie et de ses applications, , p. 18.
  9. C. Lorenz, Géologie des pays européens: France, Belgique, Luxembourg, Dunod, , p. 135.
  10. Distribution des cinq associations plutoniques constituant les granitoïdes varisques du Massif Armoricain
  11. Sur un versant légèrement incliné, les chaos granitiques sont déstabilisés, glissent vers le fond de la vallée et s’empilent, phénomène de coulée connue sous le nom de solifluxion. Le terme de chiron se retrouve dans la toponymie de la région. Géomorphologie et toponymie. Le chiron des domaines granitiques de l’Ouest de la France, Les Cahiers nantais, 2013, p. 15-23
  12. P. Fénelon, Atlas et géographie des Pays de la Loire, Ed. Famot, , p. 27.

Toponymie

Le toponyme La Roche-sur-Yon a pour origine la situation de la ville construite sur un roc et déterminée par la rivière Yon qui la traverse. Elle est ainsi dénommée Rocha super Oionis fluvium, Rocha super Oium et Roca super Yon au castrum élevé sur le rocher) en 1128.

Cas unique en Europe, La Roche-sur-Yon a changé huit fois de nom en moins de 70 ans :

  • La Roche-sur-Yon, jusqu'au ;
  • Napoléon, sous le Premier Empire (de 1804 à 1814) ;
  • La Roche-sur-Yon, durant une quinzaine de jours en 1814 ;
  • Bourbon-Vendée, pendant la Restauration (d’ à ) en référence à la famille des comtes de Bourbon-Montpensier ;
  • Napoléon, lors des Cent-Jours (d’ à ) ;
  • Bourbon-Vendée, pendant la Seconde Restauration et Monarchie de Juillet de juin 1815 à 1848 ;
  • Napoléon, pendant la Deuxième République (de 1848 à 1852) ;
  • Napoléon-Vendée, durant le Second Empire (de 1852 à 1870) ;
  • La Roche-sur-Yon, depuis 1870.

Ses habitants sont appelés les Yonnais.

  1. Pierre Gauthier, Noms de lieux du Poitou : introduction à la toponymie, Bonneton, , p. 77.
  2. Henry Brunetière, La ville de Napoléon - La Roche-sur-Yon (1804-1870), Éditions d'Orbestier, 2006, p. 25
  3. «  », sur archives.ville-larochesuryon.fr (consulté le ).
  4. Lois, décrets, ordonnances, règlements, avis du conseil-d'état Tome 19 par JB Duvergier page 23
  5. Gentilé sur le site habitants.fr Consulté le 22 juillet 2008.

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Plusieurs découvertes archéologiques prouvent que le sol yonnais fut occupé dès la préhistoire (hache préhistorique à deux tranchants, outils en silex, éventuellement un dolmen…). Des pièces et des objets antiques ont été retrouvés de même que des fondations d'enclos gaulois en bordure de l'Yon.

Moyen Âge et Révolution

Le bourg est durant le haut Moyen Âge sous la dépendance juridique de l'importante viguerie régionale de Talmont. Au Guillaume le Grand, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, entreprend de réorganiser la défense du Bas-Poitou, choisissant comme principal point d'appui le site de Talmont et comme base arrière La Roche-sur-Yon, deux forteresses qu'il confie à son fidèle Guillaume le Chauve.

Représentation d'une vue aérienne de la ville de la Roche-sur-Yon telle qu'elle pouvait être vers le XIVe siècle, avec son château fort et le bourg fortifié.

En 1296, le bourg, la seigneurie et le château, construit à un endroit stratégique de la vallée de l'Yon, sont cédés par le roi Philippe le Bel à Charles de Valois. Au gré des investitures, des héritages et des ventes, le château passe de mains en mains. Il appartient à la famille de Beauvau au Bourbon en 1454 lors du mariage d'Isabelle de Beauvau, dame de La Roche-sur-Yon, avec de Bourbon, comte de Vendôme. Au principauté aux mains des Bourbon-Montpensier, puis des ducs d'Orléans.

Le château de la ville est assiégé et repris aux Anglais par Olivier de Clisson lors de la guerre de Cent Ans. Il est en partie détruit lors des guerres de Religion qui secouent le Poitou et finalement incendié au cours des guerres de Vendée. En 1793, le nord de la Vendée se révolte contre la République, La Roche-sur-Yon reste républicaine mais, le , les insurgés vendéens prennent la ville. Après les guerres de Vendée et le passage des colonnes infernales, la ville n'était plus qu'un petit bourg en grande partie détruit.

Un souterrain-refuge à caractère défensif, occupé vraisemblablement vers le début du Moyen Âge, est découvert dans le village de Moulin-Neuf, au nord de la Roche-sur-Yon, en 1907. De même A. Blanchet indique la présence d'une motte à proximité de la grotte cachette de la Brunetière.

La ville de Napoléon

La Roche-sur-Yon, gravure de Thomas Drake, vers 1850.

Le décret impérial du 5 prairial  () pris par Napoléon Bonaparte alors premier consul de la République, prévoit le transfert de la préfecture de la Vendée de Fontenay-le-Comte, ancienne capitale du Bas-Poitou, à la Roche-sur-Yon. Ce décret qui fonde une cité administrative et militaire s'inscrit dans le cadre des mesures de pacification des départements de l'Ouest de la France après les Guerres de Vendée et dans celui plus vaste de la réorganisation territoriale de l'Empire.

Le choix de La Roche-sur-Yon s'explique par la position de la ville au centre géographique du département. Déjà traversée par la route de Saumur aux Sables-d'Olonne, elle est suffisamment éloignée du littoral pour ne pas être atteinte par une invasion étrangère en moins d'une journée de marche. De plus, elle est traversée par la rivière l'Yon susceptible d'être canalisée jusqu'à la mer. Naît alors une ville nouvelle, dessinée par les ingénieurs Cormier et Valot, dont la singularité première réside en son tracé géométrique en forme de pentagone, son maillage en forme de grille (ou damier) et sa division en quatre quartiers organisés autour d'une grande place centrale.

Aucun changement de nom n'était prévu dans le décret fondateur. C'est le préfet Merlet, avec l'accord de l'Empereur, qui proposa de remplacer le nom de « La Roche-sur-Yon » par celui de « Napoléon », ce qui fut fait par arrêté préfectoral du 10 fructidor an XII (28 août 1804) :

« si le nom du département rappelle les souvenirs des ravages et de la destruction, que le nom de la nouvelle ville conserve celui du Génie bienfaisant qui répara ses malheurs »

— Jean-François Merlet

Le , lors de sa première et unique visite, Napoléon, devenu empereur des Français, fait part de sa colère de voir les travaux de construction de « sa » ville si peu avancés, il dira : « J'ai répandu l'or à pleines mains pour édifier des palais, vous avez construit une ville de boue » (allusion faite à la technique de construction, le pisé). En effet, Emmanuel Crétet, son ministre de l'intérieur et directeur des ponts et chaussées, avait décidé sans son avis de faire reconstruire la ville par François Cointeraux, premier spécialiste du pisépermettant ainsi d'éviter les dépenses.

Dans le but de stimuler le développement, une loi fut promulguée, exonérant de la taxe foncière pour une période de quinze ans les habitations, jardins et tout édifice situé à l'intérieur des boulevards. En parallèle, un octroi fut instauré dans le dessein double de contrôler les flux migratoires attirés par les chantiers et de générer des revenus pour la municipalité. L'afflux de criminels et de forçats contribua à la prospérité de cette nouvelle ville, ces individus fuyant des contrées où leur réputation était notoire. Malgré de multiples expulsions et condamnations, il demeurait difficile de débarrasser entièrement cette agglomération composite de ses éléments nuisibles.

L'Empereur a vainement cherché à encourager l'implantation d'une raffinerie de sucre de betterave dans cette région. Il a ordonné la formation de commissions techniques pour étudier la navigabilité de l'Yon. De même, la mine de kaolin, située à une distance de dix kilomètres et que le chimiste d'Arcet avait estimée propice à la fabrication de faïences légères, semble n'avoir pas prospéré.

En 1812, la population de la ville était estimée à seulement 1 902 individus, parmi lesquels 494 étaient établis avant même l'établissement officiel de ladite cité. Le reste de la population se composait de migrants en provenance d'autres localités, comptant 114 personnes venant de Fontenay-le-Comte, 498 de diverses régions de la Vendée et 337 de la Loire-Inférieure, principalement issus de la ville de Nantes. Au début du règne de Napoléon III, la population urbaine s'élevait à environ 7 500 âmes. Cependant, l'objectif démographique ambitieux de 15 000 habitants ne fut réalisé qu'en 1886.

Après le Premier Empire

Verrière de la gare de La Roche-sur-Yon, dans les années 1910.

Certains travaux seront terminés après la chute du Premier Empire, comme l'église Saint-Louis, commandée en 1804 et dont la construction commencée en 1809 se termine en 1859.

En 1842, plusieurs édifices publiques d'envergure vouées à l'habitation ou au commerce ont vu le jour principalement le long des axes majeurs, tandis que le périmètre intérieur, formant un pentagone, demeure largement dépourvu de constructions. Cependant des vastes espaces vides sont encore présents au-delà des boulevards, attestant d'un statu quo urbanistique. La caserne temporaire construite sur l'emplacement de la gendarmerie et du théâtre demeure en place tandis que les premiers édifices de la caserne Travot sont édifiés depuis 1830.

Statue de Paul Baudry fondue sous l'occupation en 1942.

La ville s'est développée progressivement, jusqu'à atteindre les limites du territoire de la commune. Le désenclavement de la ville a permis de relier le chef-lieu aux villes principales du département, à la fin du Premier Empire. Pendant cette période, un événement d'une importance notable fut l'établissement en 1866 de la ligne ferroviaire reliant Nantes à Bordeaux. Tracée à l'ouest de la ville pour des raisons topographiques, cette voie de chemin de fer a apportée l'essor d'un nouveau quartier en dehors du périmètre urbain principal. Ce quartier s'est distingué par la construction d'hôtels destinés aux voyageurs ainsi que par l'implantation d'industries et de commerces affiliés au secteur ferroviaire. Parallèlement, à l'ouest de cette ligne, des ensembles de résidences de faible hauteur ont été érigés, destinés principalement aux employés des chemins de fer.

Parmi les projets de construction entrepris dans le cadre du plan initial figurent notamment le théâtre et sa place, les habitations de la place de la préfecture, qui ont été agencées de manière coordonnée, et l'achèvement de la Caserne Travot en 1871. Au cours de cette période caractérisée par un calme relatif, la ville semble avoir trouvé un certain apaisement, s'adaptant en quelque sorte à son nouvel espace considérable. Les quartiers se sont progressivement complétés, accueillant l'installation de divers commerces et industries. Parallèlement, les habitations ont amorcé un mouvement de dispersion au-delà du périmètre urbain principal, se dirigeant vers les communes avoisinantes de Saint-André-d'Ornay et du Bourg-sous-la-Roche. À la fin de cette phase, les infrastructures d'importance publique se sont accrues, incluant des écoles normales, un gymnase, un haras, un hôpital psychiatrique ainsi qu'une deuxième caserne. Simultanément, les prémices des infrastructures de réseau font leur émergence, notamment pour l'approvisionnement en eau, gaz et électricité. Toutefois, les systèmes d'égouts demeurent encore rudimentaires. En 1911, la population agglomérée était de 11 417 habitants.

Lors de la Première Guerre mondiale, plusieurs soldats de la commune meurent au combat, parmi lesquels Henri Haigron.

Seconde Guerre mondiale

Durant la période de la Seconde Guerre mondiale, la ville fut soumise à l'occupation allemande dès le 22 juin 1940. Sous cette autorité, diverses institutions militaires furent établies, dont une Feldkommandatur au sein de l'institution Saint-Joseph, une Kreiskommandatur sur la place du Champ de Foire, et une Standorstkommandatur à l'hôtel de ville. Ces entités avaient pour mandat de faire respecter les directives émises par les autorités d'occupation en France, notamment en ce qui concerne l'administration et la logistique des troupes allemandes. Par ailleurs, le lycée et le collège de jeunes filles, situés place Napoléon, furent saisis pour servir de casernes sous les noms de Blücher et Seydlitz. À la suite d'une directive concernant la réquisition des métaux non ferreux, certaines statues notables telles que celles représentant Paul Baudry et le général Travot ont été sujettes à la fonte par les forces d'occupation. En 1943, des barrages antichars composés de rails ont été érigés, restreignant ainsi l'accès aux voies secondaires hors des boulevards centraux de la ville à un passage étroit au milieu de la chaussée. Le 22 juin de cette année-là, une attaque aérienne a ciblé les voies ferrées, déployant quatre bombes d'une tonne qui ont également endommagé les hangars de l'aérodrome des Ajoncs. Le 4-5 août 1944, la gare de La Roche-sur-Yon a été bombardée. Dans le contexte de la retraite allemande, débutée le 26 août avec l'évacuation nocturne initiée par l'armée allemande et la Milice française, la ville a été traversée le 1er septembre par une colonne militaire importante en route de la poche de Saint-Nazaire à celle de La Rochelle. Au cours de cette traversée, un membre de la Résistance, Auguste Murail, a été exécuté près du passage à niveau de Tournefou. Le 7 septembre, une opération de la Wehrmacht a eu lieu dans la ville, aboutissant à la saisie de cent millions de francs à la Banque de France et à la libération de prisonniers allemands blessés présents à l'hôpital. Ce jour-là, un résistant nommé Hubert Cailler a été abattu rue Sadi-Carnot. Le , la ville est libérée du joug nazi et des festivités y sont organisés.

Depuis 1945

Après la Seconde Guerre mondiale, le développement urbain de la ville s'est maintenu de façon soutenue. Dès l'année 1945, une réponse aux nouvelles conditions ainsi qu'aux demandes croissantes en matière de logements neufs a été apportée par la création d'habitations à loyer modéré (HLM) et de zones industrielles. Ce processus s'est formalisé à travers l'approbation du plan d'aménagement communal en 1953, suivi du plan de regroupement d'urbanisation englobant les municipalités de La Roche-sur-Yon, Saint-André-d'Ornay et Le Bourg-sous-la-Roche, ce dernier ayant reçu l'approbation le 23 octobre 1958. Ces plans ont été conçus par le service départemental de l'urbanisme et ont également anticipé une croissance démographique similaire à celle envisagée en 1936, mais à une échéance plus rapprochée. Le 11 juillet 1964, la ville a fusionné avec Le Bourg-sous-la-Roche et Saint-André-d'Ornay, consolidant ainsi son expansion territoriale. À l'occasion d'une tournée en Vendée, le Général de Gaulle, président de la République, rend visite à la ville, le .

Élections municipales de 1977

À La Roche-sur-Yon, où il n’y a pas de section du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), les sections du Parti communiste français (PCF) et du Parti socialiste (PS) ont dès 1975 manifesté publiquement leur volonté de mettre en place une liste commune de la gauche pour les élections municipales. Un groupement de militants socialistes autogestionnaires dont fait partie le Parti socialiste unifié (PSU) participe aussi à cette liste commune. Menée par Jacques Auxiette, la liste est composée de 17 candidats présentés par la section du PS, de 10 candidats présentés par la section du PCF et de 6 candidats présentés par les militants socialistes autogestionnaires et le PSU. La liste dirigée par le maire en place depuis , Paul Caillaud, qui regroupe la Fédération nationale des républicains et indépendants (FNRI), le Rassemblement pour la République (RPR) et le centre des démocrates sociaux (CDS) est défaite dès le premier tour face à la liste de la Gauche unie, menée par Jacques Auxiette, qui obtient 51,93 % des voix. Pour la première fois depuis les débuts de la Ve République, la municipalité de La Roche-sur-Yon est détenue par la gauche, alors que la droite reste majoritaire à l’échelle du département de la Vendée.

Bicentenaire

La ville a fêté tout au long de l'année 2004 le bicentenaire de sa fondation par Napoléon Bonaparte.

Outre les nombreuses manifestations organisées à cette occasion, ont été commandées plusieurs œuvres pour laisser une trace significative de cet événement : une tapisserie monumentale réalisée par Jacques Brachet, une sculpture de Jean-Pierre Viot et une médaille créée par Thérèse Dufresne.

Une fédération des cités napoléoniennes d'Europe a été constituée, parmi lesquelles Ajaccio, Iéna, Pontivy, Pułtusk, Waterloo et La Roche-sur-Yon qui en est cofondatrice.

  1. Joseph Bouet, La Roche-sur-Yon, Éditions S.A.E.P., , p. 11.
  2. Michel Dillange, Les comtes de Poitou, Geste éditions, , p. 130.
  3. Joseph Bouet, op. cit., p. 12
  4. E.Boismoreau 1921, p. 247.
  5. Sébastien Noël et Luc Stevens, Souterrains et mottes castrales : Émergence et liens entre deux architectures de la France médiévale, Paris, Éditions L'Harmattan, , 422 ISBN ), p. 380.
  6. Gilles Bienvenu, Géraldine Texier-Rideau, Autour de la ville de Napoléon: Colloque de La Roche-sur-Yon, Presses universitaires de Rennes, , p. 13.
  7. Joseph Bouet, op. cit., p. 87
  8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Histoire de la Ville - Les Archives Municipales de La Roche-sur-Yon
  9. Élisabeth Allaire, Bicentenaire Pontivy-Napoléonville: 13 novembre 2004, Préfecture du Morbihan, , p. 16.
  10. a b c d e f g h i et j Mazurelle, Jeannie., La Roche-sur-Yon : une capitale pour la Vendée, Le Cercle d'Or, (ISBN  et , OCLC 419795098, lire en ligne).
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  15. « La gauche unie emporte la mairie de La Roche-sur-Yon », Ouest-France. Edition Vendée Ouest : La Roche-sur-Yon, Le Poiré-sur-Vie, Les Essarts, Venansault, Aubigny,‎ , p. 7.
  16. «  ».

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