Batz-sur-Mer

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Batz-sur-Mer : descriptif

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Batz-sur-Mer

Batz-sur-Mer (prononcé [bɑ syʁ mεʁ]) est une commune de l'Ouest de la France dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Elle est située sur une île qui, jusqu'aux environs du IXe siècle, demeure séparée du sillon de Guérande et de l'île voisine du Croisic

Le territoire de la commune fait aujourd'hui partie de la côte sauvage de la presqu'île guérandaise, avec des falaises rocheuses et des plages de sable du côté de l'océan Atlantique, et une large étendue de marais salants au nord-est et à l'est. L'Homme a fréquenté ce territoire depuis le Paléolithique et l'Antiquité

En 945, le duc de Bretagne Alain Barbe-Torte, après avoir repoussé les Normands installés à Batz, en offre le territoire à l'abbaye de Landévennec qui y fonde un prieuré dédié à saint Guénolé

Les religieux qui s'y installent développent alors l'activité salicole de la paroisse, qui comprend les trèves du Croisic jusqu'en 1764, et du Pouliguen jusqu'en 1820. Les marais salants font profondément partie de l'histoire de la localité et ont fortement influencé sa physionomie

Se reconnaît ainsi un style architectural propre à cette zone salicole, qui a été durant les années 1970 l'objet de convoitises immobilières et de projets d'infrastructures, déjà en maturation depuis l'avènement du tourisme balnéaire et de la connexion ferroviaire de la fin du XIXe siècle ; en réaction, les différents acteurs professionnels, environnementaux et politiques de la région ont élaboré et fait accepter un modèle prenant en compte l'activité salicole et une protection environnementale dont les actuelles zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) sont les héritières. Outre les marais salants et ses côtes, qui ont attiré nombre d'artistes aux XIXe et XXe siècles, dont Honoré de Balzac et Jean Fréour, la commune présente un patrimoine civil et religieux dont certains éléments sont classés par le ministère de la Culture, telle l'église Saint-Guénolé.

Géographie

Localisation

Frontières de Batz-sur-Mer avec les communes limitrophes.

Batz-sur-Mer se situe à l'ouest du département de la Loire-Atlantique, sur la façade atlantique ; elle est distante de 19,5 kilomètres, à vol d’oiseau de Saint-Nazaire, chef-lieu de l’arrondissement auquel appartient la localité.

Elle appartient à la presqu'île guérandaise et constitue la partie centrale de la presqu'île du Croisic qui sépare les marais salants de Guérande de l'océan.

Communes limitrophes de Batz-sur-Mer
Guérande
Le Croisic Batz-sur-Mer Le Pouliguen
Océan Atlantique

Géologie et relief

La plage Valentin réunissant l’île du Croisic, au fond, à celle de Batz, au premier plan.
Les marais salants de Batz-sur-Mer (mai 1977). Le clocher de Batz se détache sous l’horizon.

La superficie de la commune est de 927 hectares ; son altitude varie entre zéro et vingt-et-un mètres.

La configuration actuelle du littoral jusqu’à Guérande est relativement récente. Au Pléistocène supérieur, entre 37000 et 24000 dernier stade glaciaire, les îlots rocheux de Saillé et de Lanclis sont rattachés au sillon de Guérande, par l’apport d’alluvions ; cette phase est contemporaine de la naissance de la presqu’île de Pen-Bron. Il y a 20 000 ans — soit 18000 av. J.-C. — la mer s’avance encore jusqu’au coteau de Guérande. Les dépressions du Massif armoricain — qui est, dans sa partie sud, en grande partie constitué de granites d'origine hercynienne — sont envahies par l’océan, soumis aux effets de la transgression flandrienne. L'accumulation de sédiments colmate l'avancée de la mer dans les terres méridionales. Enfin, à une période comprise entre la fin de la Préhistoire et le début de la Protohistoire de nouveaux apports sableux, tant maritimes que fluviaux, consolident la grande falaise de Pen-Bron et le cordon d’Escoublac. Le dépôt de sédiments fins va donner naissance aux prés salés argileux aujourd’hui utilisés pour la production de sel. La fin de la transgression semble intervenir à peu près au .

Jusqu’au , — étaient encore séparées par un bras de mer du littoral, constitué par le sillon de Guérande. Par la suite, plusieurs flèches sablonneuses se sont établies : celle de Pen-Bron à l'ouest est restée incomplète ; celle de la plage Valentin a réuni les deux îles ; celle des dunes d'Escoublac a créé la baie du Pouliguen. Le détroit de La Barrière relie aujourd’hui les deux îles, au point de séparation des deux communes du Croisic et de Batz-sur-Mer.

L’île de Batz est également rattachée à l’îlot granitique de Penchâteau, situé sur le territoire du Pouliguen. La plage de la Govelle, prolongée vers l’intérieur par la dépression de Toulen, souligne la faille entre les deux blocs.

La côte rocheuse présente des aiguilles de granite, recélant des grottes profondes — comme celle dite des Korrigans, aujourd’hui sur le territoire du Pouliguen — et des chaos rocheux, parsemés d’anses sableuses. La roche contient des veines de minéraux du groupe des silicates (zircons, béryls et tourmalines noires) ou des nésosilicates comme les grenats. Certains filons, qui s’enfoncent sous le niveau marin — essentiellement des sulfures et sulfosels suivant la classification de Strunz tels que stibine, chalcopyrite, galène, ainsi que du kaolin — ont été exploités dans le passé.

Une grande partie du territoire est constituée par des marais salants qui couvrent 459 des 927 hectares de la superficie de la commune. La limite entre Guérande et Batz est établie sur des ramifications des étiers principaux : l'étier de Curusson et la bondre — canal affluent d'un étier — du Yoro, qui dépendent de l'étier de Pen-Bron ; l'étier de Sigomo et la bondre de Laguecan qui dépendent de l'étier du Pouliguen.

Le littoral sud fait partie de la Côte sauvage avec ses falaises rocheuses et ses nombreuses anses. D’ouest en est, c’est-à-dire du Croisic vers le Pouliguen, plusieurs baies se succèdent sur environ 4,5 plage Valentin, close par la pointe de Casse-Caillou. La baie des Bonnes-Sœurs précède la plage Saint-Michel, puis viennent les baies du Grand-Mathieu, du Carbonet, du Dervin et celle du Manéric. La baie de Gentilly annonce la plage de la Govelle, longue de 520 . Les falaises de la côte s’élèvent à une hauteur moyenne de cinq mètres.

Hydrographie

Camille Corot, Bretonnes à la fontaine, Bourg-de-Batz, propriété du musée du Louvre (Paris),.
La fontaine d’à bas.

Aucun ruisseau ou cours d’eau douce n'irrigue la commune,. Plusieurs sources ont été utilisées par le village pour les besoins quotidiens, et servent encore à l’alimentation en eau de la commune. Ainsi, près de la plage Valentin, les sources de la Barrière, aujourd'hui sur le territoire du Croisic, ont longtemps appartenu à Batz-sur-Mer. À compter de ce point, et en se dirigeant vers le centre du village, on trouve la fontaine d’à bas et la fontaine neuve, puis la fontaine de la Bonne eau et la source de la Herpe. Les puits de Kerdour, de la Violette, de Ker Babon et de Kerland servent également de points d’eau, tout comme, en suivant la côte, les sources du Derwin et du Squale.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 amplitude thermique annuelle de 12,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pte de Chemoulin », sur la commune de Saint-Nazaire à 20 vol d'oiseau, est de 13,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.


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  1. Marie Rouzeau, Du Pays de Guérande à la Côte d’Amour, Plomelin, Palatines, ISBN ).
  2. Institut national de l'information géographique et forestière, Répertoire géographique des communes, [lire en ligne].
  3. a et b André Vigarié, Jean-François Caraës, Yves Cosson, Pierre Gauthier, Loire-Atlantique, Paris, Bonneton, (ISBN  et , BNF 37031130), p. 232 et 248.
  4. a b et c Buron 2000, p. 6.
  5. a et b Buron 1999, p. 23.
  6. André Vigarié, Jean-François Caraës, Yves Cosson, Pierre Gauthier, Loire-Atlantique, Paris, Bonneton, (ISBN  et , BNF 37031130), p. 228 et 232.
  7. « Topographie de Batz-sur-Mer » sur Géoportail (consulté le 18 avril 2015)..
  8. Patricia Plaud-Dilhuit, Peintres en pays de Guérande, Douarnenez, Chasse-Marée-ArMen, coll. « La Bretagne, un monde à découvrir » (no 64), , 75 p., p. 63.
  9. «  », notice base Joconde, ministère français de la Culture.
  10. « Carte hydrologique de Batz-sur-Mer » sur Géoportail (consulté le 19 avril 2015)..
  11. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  12. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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Toponymie

Quelques toponymes bretons.

  • Kerdour : le village de l’eau
  • Kerdréan : le village des épines
  • Kermoisan : le village des Moisan (< Moïse)
  • Kervalet : hauteur blanche
  • Pin-nin-nin (de Kervalet) < Pennein : entrée du chemin
  • Roffiat : de Roffiac, origine gallo-romaine
  • Trégaté : le passage du lièvre

La commune est appelé Batz-sur-Mer [ ε] (nom français et officiel), Bourc'h-Baz [ ] (nom breton),, et L'Bourr de Ba [ɑ̈] (nom gallo, écriture MOGA). Avant 1931, le nom officiel de la commune était Bourg-de-Batz ; ce changement de nom a eu lieu pour éviter des confusions avec la commune de l'île de Batz et, surtout, pour promouvoir le développement balnéaire de la commune. En breton on rencontre aussi la forme Baz-Gwenrann, où le deuxième élément désigne la ville voisine de Guérande.

Le nom de la localité est attesté sous les formes insula Baf en 854, Baf Montro en 855, Baf, Isle-de-Baas, Baz et Bath Wenran au , Uas en 869, Bath Uuenrann et Bath Uuenran au .

Son étymologie demeure très incertaine : le rapprochement avec celle de l'île homonyme du Finistère où saint Pol Aurélien fonde un monastère — puisqu'en breton bazh signifiant « bâton », ferait allusion au bâton de pèlerin du saint — est une hypothèse. L'étymologie pourrait également provenir de la racine bretonne baz (du latin bassus) signifiant « bas », « peu profond » faisant référence aux eaux peu profondes des environs. Cette dernière théorie semble être démentie par les formes anciennes de la toponymie du lieu : Baf (vers les .

Selon Fernand Guériff, la syllabe si ou sil « semble être un terme usuel pour désigner la saline ». On trouve ainsi dans les marais salants de Batz-sur-Mer le pont de Sihascouet, la bondre de Sidanvé et celles de Sialan, du Sigoff et de Sigadio, l’étier de Sibéron et celui du Sigo, la pointe de Sinabat et encore Simoine.


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  1. «  », Office public de la langue bretonne..
  2. Pierre Le Roux (Atlas linguistique de la Basse-Bretagne, Paris, Librairie Droz, (lire en ligne), 1er fascicule, carte 1 (« Nom, en breton, des communes où l'enquête a été faite »)
    Batz-sur-Mer est le point 90 de l'enquête.
    .
  3. «  », Chubri (consulté le ).
  4. Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Paris, Éditions Jean-paul Gisserot, , 126 ISBN  et , lire en ligne), p. 55.
  5. infobretagne.com, «  ».
  6. Dans les archives, « les miracles de saint Philibert » (écrits par le moine Ermentaire)
  7. Office Public de la Langue Bretonne, «  ».
  8. Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Loire-Atlantique, Saint-Jean-d'Angély, J.-M. Bordessoules, , 287 ISBN , BNF 39036809), p. 17.


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Histoire

Préhistoire et protohistoire

La Pierre Longue, à la plage Saint-Michel.

Lors de la construction de la voie ferrée de Saint-Nazaire au Croisic, des outils en silex datés du Paléolithique moyen (Moustérien), ont été trouvés dans une couche de tourbe sous les dunes, près du moulin de la Falaise. À cette occasion des restes d'éléphants antiques et de grands mammifères ont aussi été mis au jour, sans qu'on puisse, d'après les données disponibles aujourd'hui, établir de liens entre ces deux découvertes. D'autres silex du Moustérien ont été trouvés en place par Henri Quilgars dans le secteur de la plage Valentin. Ces trouvailles sont les plus anciens témoignages d'occupation de la presqu'île guérandaise.

La découverte d’un atelier de taille de silex atteste la présence de l’Homme sur la Côte sauvage entre 12 000 ans et 4 000 ans av. J.-C., c’est-à-dire à la fin du Magdalénien, période qui coïncide avec une période de réchauffement coupée de rechutes.

L’affleurement leucogranitique sur lequel est construite la chapelle de Kervalet a révélé 28 cupules et deux traits gravés à l’est de l’édifice et 9 autres cupules au sud du même bâtiment, vraisemblablement d’origine humaine. Les cupules — préalablement creusées à l’aide d’un outil en pierre, mais pour certaines reprises par un outil métallique — sont associées à des vasques naturelles. Cet élément permet à Emmanuel Mens d’envisager une chronologie protohistorique pour une partie des cupules observées.

Plus proche de nous, on trouve quelques mégalithes (époque néolithique) dans la commune, tels que le menhir de la plage Saint-Michel, appelé Pierre longue, utilisé comme amer, et la croix des Douleurs.

Antiquité

À proximité immédiate de Batz-sur-Mer, sur le territoire de la commune du Pouliguen, la pointe de Penchâteau est fortifiée en oppidum vers 450 av. J.-C.. Les remparts d’un camp celtique protohistorique y sont classés par le ministère de la Culture,.

Si aucune trace de la présence romaine n’est encore attestée, « le parcellaire [entre le bourg et Kermoisan] est organisé en modules quadrangulaires orthogonaux réguliers, typique des territoires cadastrés par les géomètres et les arpenteurs de l’administration romaine […]. »

Moyen Âge et époque moderne

Page du cartulaire de Redon.

Le cartulaire de Redon, conservé aux archives historiques du diocèse de Rennes, atteste d’une population bretonne à Batz au haut Moyen Âge : « L’existence d'une population bretonne à Batz […], est confirmée par le cartulaire de Redon. Une demi-douzaine de chartes de la seconde moitié du . » Ainsi la saline Sissal est attestée dans les chartes du .

En 843, avant d’attaquer Nantes, les Normands débarquent et se regroupent à Batz. Ils en sont chassés par le duc de Bretagne, Alain Barbe-Torte après 936, soutenu par l’abbé Jean de Landevennec ; le duc donne en 945 le territoire de Batz — l’île est alors appelée Bath-Uuernan, « Batz en Guérande » — à l’abbaye de Landévennec qui y fonde un prieuré dédié à saint Guénolé. La communauté est constituée d’un prieur, nommé par l’abbaye mère, qui est responsable d’une petite communauté monastique. Les religieux favorisent par la suite le développement de la région en se consacrant aux cultures et à l’entretien des marais salants, et relancent le commerce du sel. L'administration civile de l'agglomération est assurée par Le Croisic.

À partir de 1450, Batz-sur-Mer fait partie du domaine d’Isabelle d'Écosse, duchesse consort de Bretagne entre 1442 et 1450, par son mariage avec de Bretagne. Le prieur de l’abbaye bénédictine, qui dépend de celle de Landévennec, est alors Jean de Kerguz, premier chapelain du duc François . Dans la seconde moitié du Cornouaille. En effet, à Jean de Kerguz, toujours en fonction en 1475 à l’époque de la construction de la nouvelle église, succède Pierre de Kerguz, second degré de la dynastie.

En cette seconde moitié de XVe siècle, la paroisse relève de plusieurs autorités et influences, tant religieuses que civiles. L’évêché de Nantes n’hésite pas à intervenir dans la gestion de la paroisse, l’une des plus riches de son territoire. En 1478, Pierre du Chaffault se déplace en personne jusqu’au Croisic, qui, tout comme Le Pouliguen, fait partie de la paroisse de Batz. Un clergé nombreux, que dirige un vicaire perpétuel auquel le prieur délègue la charge des âmes, en assure le fonctionnement. Si le nombre d’ecclésiastiques n’est pas connu, il est suffisamment important pour justifier la constitution d’une confrérie placée sous l’invocation du Saint-Sacrement, déjà mentionnée en 1460.

Les notables laïcs possèdent, à cette même période, une influence importante. La gestion du domaine temporel leur revient et une trentaine de notables délèguent deux des leurs, chaque année, pour les représenter : les procureurs de la fabrique. Si certains sont des bourgeois, que l’on retrouve dans l’administration du Croisic qui entame l’affirmation de son autonomie vers 1460 en dominant de sa puissance financière maritime la communauté paroissiale, d'autres sont des nobles, tel Alain Bouchart vers 1430, ou Jean Bouchart vers 1470, ou encore Michel Le Pennec, seigneur de Kerdour (Batz) et de Lauvergnac (Guérande), officier de finances du duché de Bretagne.

La famille Bouchart, dont sont issus les seigneurs de Kerbouchart à Batz, est au service du duché de Bretagne depuis au moins le Alain Bouchart, auteur des Grandes chroniques de Bretaigne publiées en 1514, des soldats, des marins — Nicolas Bouchart est amiral de Bretagne au .

Révolution française et Empire

La paroisse Saint-Guénolé de Batz a longtemps couvert toute la presqu'île du Croisic, correspondant à l'ancien canton du Croisic. Le Croisic, ancienne trêve paroissiale, est érigée en paroisse de plein droits par lettres patentes royales de —  règne alors sur la France — et Le Pouliguen devient une commune indépendante en 1854 par séparation de la commune de Batz, après avoir été érigée en paroisse en 1820.

Le , François Montfort, alors recteur de la paroisse de Batz, devient le premier maire de la commune. Sa démission est acceptée au mois d’août suivant. Refusant de prêter le serment constitutionnel, il doit se cacher. Il rentre clandestinement dans sa paroisse à l’automne 1796, et demeure protégé par la population. « Le peuple attaché à son culte, désire ardemment le retour de M. Monfort. En se rendant à ce vœu, ce prêtre ne peut qu’augmenter la tranquillité, et donner un bon exemple utile au gouvernement républicain […] » écrit le , .

Époque contemporaine

Les séjours d’Honoré de Balzac au Calme Logis.
Mulon de sel dans les marais de Batz-sur-Mer.

Dans les années 1830, Balzac séjourne avec Laure de Berny à Batz dans la maison de Madame de La Valette, le Calme Logis. Il y écrit Un drame au bord de la mer, court récit romanesque qui inspira Marcel L'Herbier en 1920 pour son film L'Homme du large, et qui a pour cadre Le Croisic et la Côte sauvage (« Grande Côte »), ainsi qu'un roman, Béatrix, dont l'action se déroule à Guérande.

En 1844, Pitre-Chevalier décrit les paludiers de Batz :

« Les paludiers de Batz sont prodigieux à voir le dimanche avec leur taille majestueuse, leur blonde tête saxonne [sic], leurs souliers jaunes, leurs larges culottes blanches, leurs amples vestes superposées, leur manteau à la Charles-Quint et leur grand chapeau relevé sur l'oreille ; ou bien pendant la semaine, dans les marais ou sur les grandes routes, maniant le laz ou conduisant leurs mules aux grelots sonores, le sarrau blanc sur la culotte blanche, avec le fouet en bandoulière. »

En 1874, Anatole Roujou écrit que les paludiers habitent trois ou quatre grands villages depuis les temps les plus reculés, se marient entre eux et ne parlent pas le breton, ajoutant que la tradition les fait venir du nord de la Suède.

En 1887, Adèle Pichon, une religieuse, fille de paludier, fonde un des premiers musées d'art et de traditions populaires de Bretagne, nommé musée des anciens costumes. Fermé en 1970, le musée est rouvert en 1984 sous le nom de « musée des marais salants ».

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, à cause de l'existence de la Poche de Saint-Nazaire, l'occupation allemande se prolonge à Batz comme sur l'ensemble des localités voisines de l'estuaire durant neuf mois de plus d' au , la reddition effective de la poche intervenant trois jours après la capitulation de l'Allemagne.

Les années 1960 voient un projet immobilier et de rocade routière se développer, au détriment des marais salants et des traicts. Cette situation se produit alors que la filière économique salicole est en régression, la dépression se traduisant par le recul du commerce et de la production — crise récurrente depuis la Révolution et les guerres de l’Empire qui perturbent le commerce maritime vers le Nord de l’Europe —, en lien direct avec la diminution du nombre des sauniers et des surfaces exploitées. Depuis le Salins du Midi, l’activité salicole des côtes atlantiques est affectée, même si Batz qui contrôle l’essentiel du négoce du pays guérandais, résiste encore. De plus, le développement des procédés frigorifiques dans la conservation des denrées modifie les usages du sel,. En parallèle de ce phénomène économique, la pression foncière sur le littoral s'intensifie, en réponse à l’urbanisation croissante des bassins d’emploi proches que sont Saint-Nazaire, voire Nantes, et à la demande immobilière de tourisme. Enfin, la politique d’aménagement du territoire de la DATAR nouvellement créée (1963) accentue la transformation et le remodelage des territoires afin d’équilibrer la répartition des activités — et de la richesse nationale — sur l’ensemble de l’Hexagone ; ceci se traduit localement par l’exigence du développement des infrastructures routières de l’axe Saint-Nazaire - Le Croisic, qui passe par La Baule.

La résistance qui s’organise dès le début des années 1970 préfigure le futur économique, culturel et environnemental des années 2010. Elle regroupe « des paludiers, des riverains, des environnementalistes et écologistes, des universitaires et des militants bretons » et voit la création de pas moins de 17 associations, rassemblées pour onze d’entre elles en un collectif associatif. Les résultats obtenus participent à la préservation et à la conservation des marais salants ; les filières professionnelles qui lui sont attachées se réorganisent et serviront de modèle pour les salines du Sud de la Loire. L'action relance également la production et la commercialisation du sel, favorisant la reconnaissance des spécificités locales par la création de labels. Elle permet le développement de la valorisation touristique et culturelle de la zone, et la reconnaissance de l’importance économique des marais salants par l’Administration et le monde politique. Elle aboutit enfin à la création de zones de protection du patrimoine naturel, couvrant une zone humide protégée par la convention de Ramsar (voir infra le développement relatif au patrimoine naturel).


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  1. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Gildas Buron, Bretagne des marais salants : 2000 ans d'histoire, Morlaix, Skol Breizh, , 175 ISBN , BNF 37102418), p. 40.
  4. Alain Gallicé, Le pays de Guérande à la fin du Moyen Âge : le pays de Guérande au Moyen Âge, Guérande, Société des amis de Guérande, ISSN 0765-3565), p. 7.
  5. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Paroisse
  6. Bulletin communal no 15, été 2000, p. 20.
  7. Pitre-Chevalier, La Bretagne ancienne et moderne, Paris, W. Coquebert, , page 634.
  8. Anatole Roujou, « Sur quelques races ou sous-races locales observées en France », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, II° série, tome 9, 1874, p. 254 (lire en ligne).
  9. Rémy Desquesnes, Les poches de résistance allemandes sur le littoral français : août 1944-mai 1945, Rennes, éditions Ouest-France, ISBN , BNF 42388744), p. 64 à 69.
  10. Geneviève Delbos, Exploitation artisanale des sites salicoles : techniques et savoir-faire spécifiques, presqu’île guérandaise, projet interrégional III B n° 159, , p. 27 à 28.
  11. André Olivaux, Les marais salants de la presqu’île guérandaise : de l’hydro-système à l’anthropo-système, Guérande, Société des amis de Guérande, ISSN 0765-3565), p. 8.
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Héraldique
Blason
Parti : au premier, d'argent à trois dauphins de sable ; au second, d'azur à la crosse d'or.
Devise
Terre et mer ne crains.
Détails
Le premier parti reprend les armes de Nicolas Bouchart, Grand Amiral de Bretagne en 1374 (sceau de 1387). Le second parti reprend les armes du prieuré de Saint-Guénolé construit sur des terrains donnés par le duc de Bretagne Alain , et par la commune en 1933.
  1. a et b Bulletin communal n° 16, 1969, p. 10.


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Batz-sur-Mer dans la littérature

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