Tallard

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Tallard : descriptif

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Tallard

Tallard (Talard en occitan vivaro-alpin) est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Tallardiens.

Géographie

Localisation

La commune est située à 15 Gap, au bord de la Durance, au point où celle-ci, sortant d'une série de défilés creusés dans les marnes, s'oriente progressivement vers le sud pour aborder une zone moins encaissée, où les cultures s'étendent dans la plaine alluviale, de part et d'autre de la rivière, jusqu'à Sisteron. Cette situation en fait une place de contrôle naturelle des circulations venant du sud.

Sur tout le cours de la Durance, Tallard est une des rares communes dont le territoire est situé de part et d'autre de la rivière. La commune est cependant beaucoup plus étendue sur la rive droite, zone de basses collines arrosée par le Rousine, petit affluent de la Durance qui conflue à la pointe sud de la commune.

À Tallard même, la Durance est particulièrement calme, régulée par le barrage de Serre-Ponçon, situé à une vingtaine de kilomètres en amont, et délestée de la majeure partie de son débit par le canal de Ventavon, dont la prise est juste au-dessus de Tallard, et surtout par le grand canal EDF, souterrain depuis Rochebrune, qui se jette dans la Durance juste au sud du village.

Communes limitrophes

Huit communes sont limitrophes de Tallard, dont deux appartenant au département limitrophe des Alpes-de-Haute-Provence :

Communes limitrophes de Tallard
Neffes Châteauvieux Lettret
Sigoyer,
Fouillouse
Tallard Venterol
(Alpes-de-Haute-Provence)
La Saulce Curbans
(Alpes-de-Haute-Provence)

Voies de communication et transports

Tallard est située à la jonction de deux axes majeurs de desserte de la région : la route nationale 85 venant de Grenoble par Gap, prolongée au sud par l'autoroute A51 vers Sisteron et Marseille, et la départementale 942, qui draine les circulations en provenance de l'Ubaye (Barcelonnette) et de la haute Durance (vers Briançon), traverse le village de Tallard, et rejoint la RN 85 peu avant l'entrée de l'autoroute.

Le territoire communal est également traversé par les routes départementales 45 (vers Châteauvieux), 46 (reliant le centre-ville à Neffes et à Gap vers l'ouest, puis de la RD 942 à Curbans à l'est de la commune, en direction du sud), 346, et à l'ouest de la RN 85 les RD 119 vers Fouillouse et 219 vers Sigoyer.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 18,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 766,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records TALLARD (05) - alt : 593m, lat : 44°27'07"N, lon : 6°01'59"E
Records établis sur la période du 01-01-1987 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −4 −3,8 −0,4 2,9 6,9 10,5 12,5 12,3 8,8 5,2 0,4 −3,2 4
Température moyenne (°C) 2,2 3,4 7,3 10,4 14,4 18,5 21,1 20,9 16,5 12 6,5 2,6 11,3
Température maximale moyenne (°C) 8,4 10,5 15,1 17,9 21,9 26,6 29,7 29,6 24,2 18,8 12,6 8,4 18,6
Record de froid (°C)
date du record
−20,5
13.01.1987
−18,5
15.02.1991
−13,7
01.03.05
−6,2
08.04.21
−4
07.05.1991
−0,1
01.06.06
4,2
16.07.00
2
26.08.1988
−1,1
27.09.20
−6,1
30.10.1997
−14,7
20.11.1999
−19,3
18.12.10
−20,5
1987
Record de chaleur (°C)
date du record
22,6
19.01.07
23,9
24.02.20
26,5
18.03.1993
29,5
08.04.11
33,8
22.05.22
40
28.06.19
37,4
25.07.22
39,4
23.08.23
33,9
04.09.06
29,7
01.10.1997
23,7
10.11.15
18,4
10.12.04
40
2019
Précipitations (mm) 53,5 42,3 47,5 65 68,6 52,5 38,8 46 76 102,4 106,1 67,3 766
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
8,4
−4
53,5
 
 
 
10,5
−3,8
42,3
 
 
 
15,1
−0,4
47,5
 
 
 
17,9
2,9
65
 
 
 
21,9
6,9
68,6
 
 
 
26,6
10,5
52,5
 
 
 
29,7
12,5
38,8
 
 
 
29,6
12,3
46
 
 
 
24,2
8,8
76
 
 
 
18,8
5,2
102,4
 
 
 
12,6
0,4
106,1
 
 
 
8,4
−3,2
67,3
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées geoportail
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Talarno et Talarnum en 739, Tallardum en 1271.

Talard en occitan.

Du gaulois talo, signifiant « front », et qui a donné le français « talus » ou du gaulois « talla », signifiant « terre », ce nom pouvait signifier « terre haute », en référence à sa situation géographique d'alors, sur le flanc de la colline au nord du village actuel.

  1. a et b Ernest Nègre - Toponymie générale de la France - page 131 - (ISBN ).
  2. Tallard, cité pour la 1ère fois dans une charte du VIIème

Histoire

Château de Tallard.

Préhistoire

On a retrouvé au Gap. Ce qui témoigne d’une population présente dès la fin de la préhistoire.

Moyen Âge

Entre le Sarrasins venus de Provence étaient redoutés pour piller et saccager sur leur passage. Après de nombreuses exactions, dont l'attaque de Mayeul de Cluny, en 974, ces Sarrasins furent décimés par Guillaume Ier de Provence, et chassés définitivement de la région.

Sous le règne des princes d’Orange, les Tallardiens descendent dans la vallée et élevèrent une tour en bois en haut d'une butte, tour de défense, sous laquelle la population se réfugia peu à peu, pour se protéger mais aussi pour son côté pratique en matière de commerce. C'est plus tard l’emplacement du château.

À partir du .

Les princes d’Orange accordent une charte de liberté aux Tallardiens en 1209. Les Tallardiens gardent les clés de la ville. Dans la guerre de l’Union d'Aix, son successeur Louis de Trians se rallie aux Angevins en 1385, après la mort de .

Les Hospitaliers

En 1215, Tiburge, veuve du prince d’Orange et son neveu vendent tous les droits et la seigneurie de Tallard aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui pratiquent la charité, en tant qu'ordre militaire et religieux. Les moines-soldats protègent les pèlerins et les voyageurs. Leur commanderie siège pendant 107 ans. En 1326, les Hospitaliers échangent Tallard contre le comté d'Alife (royaume de Naples). Arnaud de Trian, neveu du pape Jean XXII et jusque-là comte d'Alife, devient donc à partir de cette date, vicomte de Tallard.

Le château

Arnaud de Trians (1280-1350) fut le premier seigneur de Tallard. Il va créer une imposante forteresse, avec l’édifice préexistant à savoir le corps de logis seigneurial flanqué de tours notamment du donjon. Sa petite-fille Anne de Trians, seule héritière, épousa en 1375 Antoine de Sassenage. Ils deviendront les nouveaux seigneurs de Tallard. Leur fille unique, Françoise, épousera en 1439 Antoine de Clermont, issu d'une grande famille du Dauphiné.

Le château de Tallard au Alexandre Debelle (1805-1897).

Héritier du château, Bernardin de Clermont (1440-1522), qui épousa la riche héritière Anne de Husson-Tonnerre en 1496, va agrandir le château en y ajoutant la salle des corps de garde, la chapelle seigneuriale, le châtelet d’entrée, le parc de la Garenne et les écuries du château qu’il va faire construire en dehors du château, dans le village médiéval, par manque de place. Durant les guerres de Religion, les Clermont s’exilent ; le château est mis sous la gouvernance de Bonne d’Auriac.

Armes des princes d'Orange
Armes des Bonne
Armes des Hostun

Après avoir été la cible de 25 ans de combat, le château a été affaibli. En 1600, Catherine de Bonne d’Auriac (1550-1636) racheta le château, puis son fils Camille d'Hostun (1652-1728), héritier par sa mère, va en être le nouveau propriétaire. Il est maréchal de France sous Louis XIV et n’est pas souvent présent au château. En 1692 le Duc de Savoie, ennemi de Louis XIV, attaqua le château et le village avec ses troupes ; le château va être quasiment détruit et sera laissé à l’abandon jusqu’en 1897, où Joseph Roman, un historien archéologue, le racheta. Il va classer la chapelle Monument historique, va mettre une toiture d'appoint sur la salle du corps de garde pour éviter qu’elle ne s’abîme, et va reboiser le parc de la Garenne.

Armes des Trians
Armes des Sassenage
Armes des Clermont

En 1927, Blanche de Clermont Tonnerre, qui passait dans les Alpes, apprend que ce château appartenait à ses aïeux et le racheta. Elle s’installe à Tallard avec sa petite-nièce, Marie-Christine de Bourbon Sicile. À sa mort en 1944, sa nièce hérite mais elle n’a que 10 ans et elle est éduquée ailleurs. Dans les années 1950, le prêtre Richard Duchamblo demeurant à Tallard, soucieux du patrimoine de la ville, décide de sauver le château ; il retrouve la petite-nièce de Blanche de Clermont Tonnerre. Il faudra attendre sa majorité (21 ans) pour que la commune rachète le château en 1957.

À compte de cette date, des restaurations sont entreprises

  • 1961 : la toiture de la salle du corps de garde est refaite ;
  • 1964 : restauration de la chapelle Saint-Jean ;
  • 1968 : consolidation du cœur du logis seigneurial, puis classement de l'ensemble du château en 1969 ;
  • 1988 : restauration de la tour des escaliers ;
  • 1999 : restauration des courtines ;
  • 2012 : début des travaux de restauration de la salle souterraine à la salle des gardes.

Le village

Après les guerres de Religion, au XVIIe siècle, les entrées des maisons, qui s'appuyaient contre les murailles, s'ouvrent peu à peu. Des ouvertures sont pratiquées, d'abord à l'étage, puis au rez-de-chaussée, lorsque le ruisseau du Reynaudia, qui se jette encore dans la Durance, est recouvert d'une voûte.

Autrefois, la Durance arrivait au pied du village de Tallard. Pour accéder à leurs terres, les paysans étaient obligés de traverser la Durance à l'aide d'un bac, tel qu'il en est attesté en 1291. Un autre est établi pour la desserte du hameau des Boulongeons à partir du bourg, pour 20 passages par jour, au . Un passeur faisait traverser la rivière à la « Porte Durance ».

À la Révolution française, on dévie le lit de la Durance pour accéder directement aux jardins, qui sont surnommés « les conquêtes. »

En 1860, le premier pont qui traverse la Durance est construit, puis emporté par la crue des et

Dans le centre historique, les ruelles étaient très étroites ; tellement étroites que l'on pouvait se faire passer des affaires en tendant une corde entre les fenêtres des maisons. Aujourd'hui encore cette pratique perdure. Dans certaines maisons, les caves communiquaient entre elles. C'était un moyen stratégique, en cas d'attaque, de se déplacer sans être vu.

Vue d'avion du village de Tallard en août 1997.

« La Placette » était la place principale du village. Elle y réunissait les commerces tels qu'un marchand de chaussures, une boucherie, trois épiceries, une matelassière ou encore un ferblantier. Un puits était présent à l'entrée de la rue, ses vestiges sont visibles depuis les caves. Il a été rebouché pour des raisons de sécurité et de circulation. À partir de 1960, le petit bourg perd de son intérêt et les commerces s'installent à l'extérieur des remparts, sur l'esplanade.

L'ancienne mairie du village se situait au bout de la Placette, à l'angle de la rue Chevallerie et de rue du Mazel, qui abritait les triperies. En raison des odeurs nauséabondes et du manque de place, la mairie est déplacée en 1912 dans les locaux actuels de la Poste. Cette maison fut appelée « la Couronne », la mairie occupant les locaux du justice de paix le rez-de-chaussée. La mairie est ensuite déplacée en 1980, sur la place Charles-de-Gaulle, à l'ancien emplacement de l'école communale.

  1. Le Vieux Bourg de Tallard
  2. Tallard, Histoire
  3. Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, lire en ligne) (note 55).
  4. Château de Tallard
  5. Notice historique sur l'ancienne communauté de Tallard
  6. Anthony Luttrell et Anne-Marie Legras, « Les Hospitaliers autour de Gap : une enquête de 1330 », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes, lire en ligne).
  7. Les Travaux de restauration du château de Tallard (1986-1988), Alain Tillier, Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, 1990, imprimerie Louis-Jean
  8. Réfection de la couverture du « Corps de Garde », Pierre Lotte, Imprimerie Ribaud Frères,1962
  9. La Chapelle du Château de Talalrd, Jean-Claude Rochette et Jean-Yves Bourdeaux, Imprimerie Ribaud frères, 1966
  10. Catherine Lonchambon, « D’une rive à l’autre de la Durance : d’étranges bateaux », dans Guy Barruol, Denis Furestier, Catherine Lonchambon, Cécile Miramont, La Durance de long en large : bacs, barques et radeaux dans l’histoire d’une rivière capricieuse, Forcalquier, Les Alpes de lumière ISBN ), p. 55.
  11. Catherine Lonchambon, op. cit., p. 56-57.
  12. Jean-Paul Clébert et Jean-Pierre Rouyer, La Durance, Toulouse, Privat, ISBN ), p. 91.
  13. Visite de Tallard Centre historique, réalisé par la commune de Tallard, Imprimerie Roca communication

Héraldique

Blason
D'or à la bande componée de sinople et d'argent de cinq pièces.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. Jean-Charles d'Amat, Armorial des communes des Hautes-Alpes, Société d'étude des Hautes-Alpes, , 46 p.

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-pac/40747.html

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