Marignane
Localisation
Marignane : descriptif
- Marignane
Marignane (en occitan provençal [maɾiˈɲanɔ], Marinhana selon la norme classique ou Marignano selon la norme mistralienne) est une commune française située dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans le département des Bouches-du-Rhône
Elle est baignée par les rives des étangs de Berre et de Bolmon et traversée par le canal du Rove. La ville est connue dans la région pour héberger l'aéroport Marseille-Provence ainsi que le siège social et l'une des usines de conception et d'assemblage de la société Airbus Helicopters (anciennement Eurocopter), fabricant d'hélicoptères civils et militaires.
Géographie
Les communes limitrophes sont Châteauneuf-les-Martigues, Gignac-la-Nerthe, Saint-Victoret, Vitrolles et Berre-l'Étang.
Situation
Marignane est située au sud-est de l'étang de Berre, dans une plaine anciennement marécageuse bordée au sud par la chaîne de l'Estaque et à l'est par le plateau de l'Arbois. La ville est séparée de l'étang proprement dit par une lagune, l'étang de Bolmon ; la langue de terre entre les deux étangs, accessible depuis le nord de la ville, est dénommée le Jaï.
Elle est traversée d'est en ouest par le ruisseau de la Cadière et son affluent le Raumartin, ainsi que par le canal de Marseille au Rhône.
Le seul relief de la commune est un petit plateau, nommé la plaine Notre-Dame, qui culmine à 104 mètres d'altitude, à l'est de la commune.
Communes limitrophes
Communications et transports
Marignane est située à proximité de deux axes autoroutiers :
- l'autoroute A7 (Lyon – Avignon – Marseille) passe à l'est de la commune ; l'échangeur de Vitrolles est à 3,5 km à l'est du centre-ville ;
- l'autoroute A55 (Marseille – Fos – Montpellier) passe au sud ; l'échangeur de Gignac est à 5 km au sud du centre-ville.
La ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) Paris - Marseille passe sur le plateau de l'Arbois ; la gare d'Aix-en-Provence TGV est à 10 kilomètres de Marignane. La touche la commune de Marignane, mais la gare de Pas-des-Lanciers n'est desservie que par quelques TER reliant Marseille à Avignon. L'ancienne ligne de Marignane à Martigues, gérée par la régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône (RDT 13), assure encore le trafic de marchandises entre la Mède (raffinerie), la zone industrielle de Marignane (plusieurs raccordements) et la gare de Pas-des-Lanciers où elle se raccorde à la ligne Paris–Marseille.
L'aéroport Marseille-Provence est situé en quasi-totalité sur la commune de Marignane, bien qu'on n'y accède qu'en transitant par Saint-Victoret et Vitrolles. C'est un aéroport de classe internationale, qui dessert de nombreuses destinations françaises et étrangères.
Le canal de Marseille au Rhône traverse la partie sud-ouest de la commune. Sur ce tronçon il est navigable, mais la fermeture du tunnel du Rove le prive de tout trafic. Le port aménagé au quartier Saint-Pierre est inutilisé.
La ville possède un bus à haut niveau de service, le Zenibus, critiqué à son lancement pour ses dysfonctionnements notamment sur la priorité aux feux.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,7 amplitude thermique annuelle de 16,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 15,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 532,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,7 ,,.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,6 | 3,7 | 6,5 | 9,4 | 13,3 | 17,2 | 19,7 | 19,4 | 15,9 | 12,6 | 7,7 | 4,4 | 11,1 |
Température moyenne (°C) | 7,7 | 8,3 | 11,4 | 14,3 | 18,4 | 22,5 | 25,2 | 24,9 | 20,9 | 17 | 11,7 | 8,4 | 15,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,8 | 12,8 | 16,4 | 19,3 | 23,5 | 27,9 | 30,7 | 30,5 | 25,9 | 21,3 | 15,7 | 12,4 | 20,7 |
Record de froid (°C) date du record |
−12,4 07.01.1985 |
−16,8 12.02.1956 |
−10 07.03.1949 |
−2,4 05.04.1935 |
0 01.05.1960 |
5,4 09.06.1932 |
7,8 04.07.1948 |
8,1 29.08.1924 |
1 25.09.1931 |
−2,2 31.10.1941 |
−5,8 11.11.1921 |
−12,8 26.12.1940 |
−16,8 1956 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19,9 19.01.07 |
22,5 17.02.22 |
25,4 28.03.1989 |
29,6 24.04.1947 |
34,9 24.05.09 |
39,6 28.06.19 |
39,7 26.07.1983 |
39,2 13.08.1922 |
34,3 05.09.1949 |
30,4 02.10.1997 |
25,2 05.11.1924 |
20,7 30.12.21 |
39,7 1983 |
Ensoleillement (h) | 147,9 | 173,1 | 234,7 | 250,8 | 298,6 | 337,8 | 372,2 | 333,8 | 263,7 | 196,1 | 150,8 | 138,1 | 2 897,6 |
Précipitations (mm) | 47,1 | 29,8 | 29,5 | 51,6 | 37,7 | 27,9 | 10,8 | 25,8 | 82 | 73,3 | 75,9 | 40,9 | 532,3 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
11,8 3,6 47,1 | 12,8 3,7 29,8 | 16,4 6,5 29,5 | 19,3 9,4 51,6 | 23,5 13,3 37,7 | 27,9 17,2 27,9 | 30,7 19,7 10,8 | 30,5 19,4 25,8 | 25,9 15,9 82 | 21,3 12,6 73,3 | 15,7 7,7 75,9 | 12,4 4,4 40,9 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Le mot provençal plan, qui signifie « plateau » (cf. le plan de Canjuers), est malencontreusement traduit par « plaine » en français (cf. la Plaine à Marseille).
- Lionel Modrzyk, « Sous la critique, le Zenibus tente de garder le cap », LaProvence.com, (lire en ligne, consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.com, (consulté le ).
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Histoire
Antiquité
À l'âge du bronze, les habitats étaient dispersés et aucune trace n'apparaît à ce jour sur Marignane sinon des traces plus anciennes du Chasséen au sud de la chapelle Notre-Dame-de-Pitié (découvertes Sicard portées à la carte archéologique de la Gaule - CAG -).
Cette présence semble être liée à des événements particuliers plutôt qu'au mouvement général dû à l'expansion de la cité grecque de Massalia à la fin du VIe siècle av. J.-C.
Au second âge de fer, le territoire semble s'être organisé autour et depuis l'oppidum de Notre-Dame-de-Pitié, tardivement édifié vers et précocement abandonné vers Nous n'avons aujourd'hui aucune indication sur ce qu'était le territoire entre la fin de l'occupation de l'oppidum (180 Caius Marius en avancée par Nicolas-Claude Fabri de Peiresc à la fin du siècle.
La première trace de la présence romaine concerne la christianisation de Marignane et de Berre-l'Étang. D'ailleurs plusieurs sites d'habitats étaient sur ce territoire à l'époque romaine.
Pomponius Mela ( – 54 apr. J.-C.), indique dans son traité de géographie la description des peuples et des pays des bords de la Méditerranée depuis la villa qu'il occupait dans le territoire du peuple des Aruas (Aryens).
La tradition rapportait que Marignane aurait été fondée par Caius Marius, général et homme politique romain. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), conseiller au Parlement d'Aix écrivit dans son Histoire Abrégée de Provence à propos de la ville :
« et pendant que les barbares estoient allés ravager l'Espagne, il (Caïus Marius) campa premièrement en Camargue, puis sur le bord de l'estang des Anatiques où il édifia Marignane et les Maritimes au port voisin »
— Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, Histoire Abrégée de Provence
Les écrits de l'abbé Roquebrune qui parle d'un effroyable massacre sur les flancs de la colline Notre Dame de Pitié pourraient alors correspondre aux combats, rapporté par Plutarque dans la Vie des hommes illustres, menés par Caius Marius lorsqu'il écrasa les Cimbres et les Teutons en .
Des érudits locaux qui participèrent à l'élaboration de l'encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, retinrent pour leur part Marinius qui y avait séjourné dans la cité, comme fondateur de la ville. Marinius aurait donc donné son nom à Marignane lorsqu'il y meurt en 479. Ce dernier avait été nommé par Majorien (empereur romain de 456 à 461) pour commander les armées romaines qui étaient présentes dans la basse région rhodanienne. Marinius avait obtenu l'admiration de Rome par sa stratégique réussie contre les Huns à Badriacum. Sa dépouille fut ramenée à Rome par Bimardus.
Moyen Âge
Selon A. Longnon, à l'époque carolingienne ( siècle, Marignana, Cadarascum, Istrum et Fossa étaient les seules villes autour de l'étang de Berre et, au début du règne de , en 1032, Marignana — avec les premiers chevaliers du pays d'Oc — et Fos étaient des fiefs.
Les membres de la famille des Baux ont été entre autres, seigneurs de Marignane et en particulier, ceux issus de l'union de Bertrand .
Un château fut fondé sur les emprises d'une construction templière, hypothèse renforcée par le fait que Guillaume et Raymond des Baux furent de la première croisade et bienfaiteurs et membres de l'Ordre. Les Templiers avaient des biens dans cette seigneurie de Marignane et en particulier sur le site de Saint-Michel de Gignac, aujourd'hui sur la commune du Rove.[réf. nécessaire]
La mort de la reine ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l'Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre d'Anjou. Le seigneur de Marignane, François des Baux, se rallie aux Angevins en 1385, après la mort de Louis .
Le miracle de Saint Isarn : après l’un de ses long parcours à cheval en Provence, Isarn, épuisé s’arrête au prieuré de Marignane. Le bedeau le reçut dans l’église et lui installa une couche dans la sacristie pour qu’il s’y repose. La Vie de Saint Isarn rapporte que c’était lors d’une veillée liturgique à Marignane. Les dévotes priaient chacune devant son cierge. Alors que l’une d’elles s’était absentée, le clerc prit son cierge et le plaça au chevet de l’abbé pour qu’il ait de la lumière à son réveil. De retour, la dévote rentra dans une colère et protesta « J’ai apporté la chandelle pour Saint Victor, pas pour n’importe quel abbé », un miracle se produisit qui força la femme à laisser le cierge auprès de Saint-Isarn : elle s’empara violemment du cierge qui alors s’éteignit. Elle ne put jamais le rallumer sinon au chevet du saint. Le texte de la Vita rajoute : « c’est que Dieu avait visiblement préféré réserver (à Isarn) un luminaire destiné à son glorieux martyr ».
Ce témoignage est tiré de la Vita Isarni (la vie de saint Isarn) où elle est l’unique mention explicite du culte de saint Victor avec d’autre raison que de justifier un transfert de dévotion vers l’abbé Isarn.
Époque moderne
Les limites du territoire sous l'Ancien Régime, ne sont pas celles d'une cité avec ses bornes administratives telles que nous les connaissons aujourd'hui, elles sont celles de l'emprise du seigneur : la seigneurie.
Au sommet de son expansion territoriale, la seigneurie de Marignane recouvrait Marignane, mais aussi Saint-Victoret et les territoires de Gignac et du Rove allant jusqu'aux calanques méditerranéennes.
Marquisat érigé en 1647 en faveur de Jean-Baptiste de Covet de Marignane.
Révolution française
À Marignane, le comité de surveillance est institué en 1793. Il se recrute en partie chez les simples paysans, parfois illettrés, et son institution marque en quelque sorte l'apogée démocratique de la Révolution. Le comité, chargé de la surveillance de l'application des lois, consacre une grande part de son activité à les lire, les recopier, discuter de leur portée, et surtout à les faire connaître à l'ensemble de la population. Il participe ainsi à la formation politique et démocratique des citoyens.
Époque contemporaine
- 1910 : création d'une école nationale d'aviation, sur le plateau de Pas-des-Lanciers
- 1922 : inauguration de l'aéroport de Marseille-Marignane
- 1927 : inauguration du tunnel du Rove, tunnel souterrain de 7,2 L'Estaque (Marseille) et débouchant à Marignane
Le régime de Vichy applique sa politique rapidement, y compris dans le domaine du symbolique. C’est ainsi que, s’appuyant sur des dispositions remontant aux derniers mois de la Troisième République, il impose la débaptisation de rues dont le nom ne concorde pas avec ses valeurs, notamment celles évoquant l’Angleterre (anglophobie), les Juifs (antisémitisme), le communisme etc. Les rues Voltaire et Émile-Combessont débaptisées (la seconde renommée Jeanne-d’Arc ; une autre est baptisée Frédéric-Mistral.
- 1947 : création du Bureau de bienfaisance
- 1958 : création de l'Aéroclub Marseille-Provence
- 1958 : aménagement du stade Saint-Exupéry
- 1960 : inauguration du lycée Louis-Blériot
- 1961 : reconstruction de l'aérogare par l'architecte Fernand Pouillon
- 1967 : inauguration de l'avenue du 8-Mai-1945
- 1967 : mise en service de l'avenue du Maréchal-Juin
- 1969 : création de l'École municipale des sports
- 1973 : création du Musée d'arts et de tradition populaires (baptisé en 2013 Musée Albert-Raynaud)
- 1977 : inauguration du stade du Bolmon
- 1978 : inauguration du lycée Maurice-Genevoix
- 1979 : création de l'École municipale de musique
- 1981 : inauguration de la bibliothèque
- 1982 : création d'un atelier municipal d'arts graphiques
- 1986 : inauguration de la halle des sports du Carestier
- 1994 : intervention du GIGN lors de la prise d'otages du vol 8969 Air France
- 2003 : inauguration du complexe culturel Saint-Exupéry
- 2015 : inauguration du musée Raimu
- ISBN ).
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, p. 412 (note 55).
- Vita Isarni, XX (35)
- D'après Marcel Germain, Marignane en brèves, atelier du patrimoine marignanais.
- Jacques Guilhaumou et Martine Lapied, « Paysans et politique sous la Révolution française à partir des dossiers des comités de surveillance des Bouches-du-Rhône », Rives nord-méditerranéennes, 5 , 2000, mis en ligne le 25 mars 2004
- Richard Vassakos, « Une revanche symbolique dans le Royaume du maréchal. La toponymie urbaine sous Vichy : premiers bilans d’une recherche », Nouvelle revue d’onomastique, 2019, no 61, p. 244.
- R. Vassakos, op. cit., p. 252.
- R. Vassakos, op. cit., p. 255.
- R. Vassakos, op. cit., p. 258.
Héraldique
Blason | D'azur à la lettre M capitale d'or surmontée d'une étoile du même. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- Louis J. S. de Bresc (planche K), Armorial des communes de Provence, Paris, Librairie Bachelin-Deflorenne, (lire en ligne).
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Marignane dans la littérature
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