Draguignan

Localisation

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Draguignan : descriptif

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Draguignan

Draguignan est une commune française située dans le département du Var en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Siège de la préfecture varoise de 1800 à 1974, elle est aujourd'hui la 2e ville administrative du Var après Toulon et la 5e ville du Var par sa population. La commune est le lieu de localisation de deux Écoles militaires : l'École de l'infanterie et l'École de l'artillerie

Géographie

Localisation

Elle se trouve à la limite du Haut-Var. La ville a été nommée « Ville Porte du parc naturel du Verdon ».

La commune de Draguignan, qui s'étend sur 5 375 hectares environ, est située dans un large vallon d'orientation NO-SE, qui mesure environ 2 km de large.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Géologie et relief

Géographie
Communes limitrophes de Draguignan
Ampus Châteaudouble Figanières
Flayosc Draguignan La Motte
Lorgues, Taradeau Les Arcs La Motte, Trans-en-Provence
Reliefs

La ville est située à une altitude d'environ 200 .

Elle est préservée des brusques rafales du mistral par le Malmont qui culmine à 550 m d'altitude.

Hydrographie et eaux souterraines

Cours d'eau sur la commune ou à son aval, :

  • le principal cours d'eau qui la traverse est la Nartuby, affluent de l'Argens. La Nartuby, rivière à truites, s'assèche en été à partir du hameau de Rebouillon ;
  • ruisseaux le Réal, la Foux, la Tuilière ;
  • vallons du Figueiret, des Prouits, de la Tunis, de la Riaille, des Gattières, des Corneirèdes.

Dans le cadre des politiques publiques de prévention des risques / plan de prévention du risque inondation, le Syndicat Mixte de l'Argens (SMA), créé en 2014, a validé un Programme d'actions et de préventions des inondations (PAPI). Dans ce cadre un projet de d'aménagement de la Nartuby est à l'étude, pour réduire le risque d'inondation.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Var, Alpes-Maritimes, caractérisée par une pluviométrie abondante en automne et en hiver (250 à 300 mm en automne), un très bon ensoleillement en été (fraction d’insolation > 75 %), un hiver doux (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14 amplitude thermique annuelle de 16,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 15,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 865,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,8 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records DRAGUIGNAN_SAPC (83) - alt : 173m, lat : 43°31'34"N, lon : 6°27'11"E
Records établis sur la période du 01-03-1996 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2 2,2 4,8 7,6 11,4 15,2 17,5 17,4 13,9 10,6 6 2,8 9,3
Température moyenne (°C) 7,3 8,1 11 13,8 17,8 22,1 24,7 24,6 20,5 16,3 11,1 7,9 15,4
Température maximale moyenne (°C) 12,6 14 17,2 20 24,2 28,9 31,8 31,8 27,1 21,9 16,2 12,9 21,6
Record de froid (°C)
date du record
−7,8
26.01.05
−8
07.02.12
−6,8
02.03.05
−1,1
03.04.22
4,2
07.05.10
5,8
01.06.06
10,1
16.07.00
10,1
23.08.07
4,1
27.09.20
−3,1
30.10.1997
−6,2
23.11.1998
−8,8
30.12.05
−8,8
2005
Record de chaleur (°C)
date du record
22,7
10.01.15
25,2
03.02.20
27,1
22.03.02
29,5
07.04.11
35
21.05.22
40,8
27.06.19
40
19.07.23
40
24.08.23
34,9
01.09.19
33,7
09.10.23
25,3
14.11.23
22,6
06.12.01
40,8
2019
Précipitations (mm) 69,1 52,1 55,4 78,4 65,9 61,3 19,8 35 69,5 111,3 157,2 90 865
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
12,6
2
69,1
 
 
 
14
2,2
52,1
 
 
 
17,2
4,8
55,4
 
 
 
20
7,6
78,4
 
 
 
24,2
11,4
65,9
 
 
 
28,9
15,2
61,3
 
 
 
31,8
17,5
19,8
 
 
 
31,8
17,4
35
 
 
 
27,1
13,9
69,5
 
 
 
21,9
10,6
111,3
 
 
 
16,2
6
157,2
 
 
 
12,9
2,8
90
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communications

L'entrave à la communication par les gorges des plateaux a valorisé les échanges au sud de l'imposante barrière montagneuse. Sont nés à différentes époques, mais en liaison constante depuis l'Antiquité, les lieux-dits ou villes de Grasse, Fayence, Draguignan, Flayosc, Salernes, Tavernes. Le réseau de voies supposées les plus anciennes venant de Fayence passait devant la porte aiguière. De là vers l'ouest, elles pouvaient :

  • aller vers Montferrat en direction d'Ampus et des gorges du Verdon, voire au-delà vers Moustier et Riez ;
  • franchir la Nartuby à gué et gagner les replats et collines de Flayosc, Salernes, Tavernes vers la basse vallée de la Durance ;
  • franchir la Nartuby au même gué et gagner Lorgues plus méridional, ce qui permet de rejoindre facilement la haute vallée de l'Argens et au-delà Aix ou un vieux lieu de pèlerinage, Saint-Maximin au nord du massif de la Sainte-Baume.
Voies routières actuelles

La ville de Draguignan n'est pas desservie par l'autoroute mais elle est reliée directement par la D 1555 à l' (échangeur Muy situé à 13 km).

Un itinéraire de contournement permet d'éviter le centre-ville depuis le sud en arrivant de Trans-en-Provence et d'accéder plus rapidement au centre hospitalier situé au nord de l'agglomération.

La ville est située à 869 Paris, 141 Marseille, 89 Nice, 86 Toulon, 30 Fréjus, 105 Digne-les-Bains et à environ 35 Saint-Tropez.

Transport ferroviaire
L’ancienne gare ferroviaire, devenue gare routière.
Ancien pont ferroviaire (ligne Central-Var) sur la Nartuby (lieu-dit pont d'Aups)

La ville fut desservie par le train par la ligne des Arcs à Draguignan, qui s'embranchait sur la ligne de Marseille à Vintimille à l'est de la gare des Arcs, mais qui a été fermée en 1980.

La ligne à voie unique et électrifiée est intacte jusqu'à la gare militaire de La Motte-Sainte-Roseline et est aujourd'hui réservée au trafic militaire. Elle contribue ainsi à la desserte de la base militaire de Canjuers situé à proximité. Toutefois, au-delà de cette gare, elle a été démontée sur sept kilomètres et sa plate-forme a ponctuellement disparu, notamment à la suite de l'élargissement de la RD 1555.

La gare la plus proche de Draguignan est celle des Arcs-Draguignan, desservie par le TGV et située à douze kilomètres du centre-ville. Des navettes par autobus ont été mises en place par la communauté d'agglomération, au départ de la gare de Draguignan, transformée désormais en gare routière par ajout d'une halle couverte où stationnent les autobus au départ, à l'emplacement de l'ancien faisceau de voies. La gare de Draguignan accueille deux guichets, celui de la SNCF et celui des transports de l'agglomération.

Draguignan fut également desservie par la ligne ferroviaire Central-Var, aujourd'hui entièrement démantelée, mais dont il subsiste de nombreux vestiges (plate-forme, ponts, tunnels).

Lignes SNCF
  • Lignes Express Régionales (LER).
  • Les gares SNCF les plus proches sont :
    • la gare d'Aix-en-Provence,
    • La gare de Marseille-Saint-Charles,
    • La gare des Arcs - Draguignan,
    • La Gare de Toulon.
Transports en commun

Les transports urbains sont gérés par la communauté d'agglomération dracénoise (TED Bus) qui propose trois lignes urbaines ainsi que des lignes à destination de certaines communes de l'agglomération comme la gare de Les Arcs-Draguignan, Ampus, Flayosc, Le Muy et Lorgues et une autre qui relie les communes de l'agglomération dracénoise entre elles qui fonctionnent à la demande. Les bus du conseil général du Var desservent depuis Draguignan les villes de Toulon, Brignoles, Aups, Fayence, Fréjus ou encore Le Luc.

Les collectivités territoriales ont mis en œuvre un « service de transports à la demande » (TAD), réseau régional Zou !.

Les lignes interurbaines :

  • Lignes de transports Zou ! La Région Sud est la collectivité compétente en matière de transports non urbains, en application de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République).
Aéroport en Provence-Alpes-Côte d'Azur

En particulier :

  • Aéroport de Marseille Provence,
  • Aéroport de Toulon-Hyères.
  • Aéroport de Nice-Côte d'Azur,
Transport en Provence-Alpes-Côte d'Azur
  • Ports en Provence-Alpes-Côte d'Azur :
    • Rade de Toulon, 345 Quai Cronstadt,
    • Port Lympia (port de Nice),
    • Port de Marseille,
    • Port Hercule (Port de Monaco).

Sismicité

Depuis mai 2011 et la requalification du zonage sismique en France, les trois zones sismiques dans le Var sont :

  • Zone Ia : Risque faible. Concerne essentiellement les communes allant de Fréjus-Saint Raphaël à l'Est jusqu'à une grande partie ouest du département. Environ 70 % du département se situe dans cette zone.
  • Zone Ib : Risque modéré. Concerne les communes situées au nord de la Dracénie. Environ 25 % du département se situe dans cette zone.
  • Zone II : Risque moyen. Concerne 7 communes situées au nord du département. Environ 5 % du département se situe dans cette zone.

La commune de Draguignan se situe en zone Ib: Risque modéré.

Rues et quartiers dracénois

La liste des rues de Draguignan précise l'ensemble des informations concernant l'étymologie ou les personnalités honorées.

  1. Cartes topographiques > France > Provence-Alpes-Côte d'Azur > Draguignan
  2. «  », sur sierm.eaurmc.fr (consulté le ).
  3. Le Chemin de l’Eau à Draguignan
  4. Le Vallon du Figueiret est un affluent de la Florièye,
  5. «  », sur Syndicat Mixte de l'Argens (consulté le ).
  6. Dracénie mag, no 49 hiver 2018, Bilan à mi-mandat 2014-2017, Une gestion saine pour des investissements moteurs en 2018, p. 21.
  7. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  8. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
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  12. «  », sur meteofrance.com, (consulté le )
  13. Réseau régional de transports en commun
  14. mai 2011
  15. Didacticiel de la règlementation parasismique


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Géographie
Communes limitrophes de Draguignan
Ampus Châteaudouble Figanières
Flayosc Draguignan La Motte
Lorgues, Taradeau Les Arcs La Motte, Trans-en-Provence

Toponymie

En provençal, le nom de la ville est Draguignan. La prononciation est /dragiˈɲaŋ/.

La localité apparaît mentionnée pour la première fois en l'an 909 sous la forme latinisée Dragonianum.

Il y a trois hypothèses anciennement formulées pour expliquer le toponyme :

  • Selon la légende, le lieu serait né de la lutte contre un dragon (draconem), qui figure sur les armes médiévales de la ville. L'interprétation est en accord avec la légende de l'évêque d'Antibes, le pieux Hermentaire qui aurait combattu victorieusement vers l'an 400 un dragon ailé. Les latinistes expliquent alors que Draco désigne ce dragon vaincu et que la terminaison guinum est relative aux habitants. La lutte entre un saint et un dragon, qui représente le païen non converti ou plus largement les forces du mal, est une allégorie classique dans l'histoire de la chrétienté (cf. la légende de saint Georges).
  • L'abbé Raymond Boyer, prenant le contre-pied de la tradition médiévale de la ville elle-même, explique que c'est à l'époque romaine que s'est formé le nom de Draguignan. Tous les textes médiévaux proposent la forme latine Dragonianum, parfois Draguinianum ou des variantes mineures suffixées en - anum. Or, les noms de lieux terminés en - anum désignent très souvent un domaine rural gallo-romain dont l'appellation est tirée du nom du propriétaire suivi de la terminaison - anum. Dragonianum doit ainsi dériver d'un anthroponyme Draconius.
  • Les toponymistes Albert Dauzat et Charles Rostaing réconcilient en partie les deux points de vue. Partant des mêmes prémices et en se basant sur une autre forme ancienne Drogoniano, attestée après 909, ils expliquent que ce toponyme suggère le nom d'un homme latin, * Draconius, masculin de draconia qui serait un surnom tiré du draco, le dragon, auquel a été ajouté le suffixe -anum marquant le nom d'un domaine.

Les toponymistes d'aujourd'hui, basant leurs analyses sur le latin médiéval et la connaissance paysanne tardive des lieux par une triviale observation visuelle, se méfient toujours du découpage systématique. Tout au plus peuvent-ils proposer la prudence en évoquant phonétiquement draganae un nom proche de peuple ligure et faire remarquer que drac semble désigner la rivière ou la vallée torrentueuse en ligure, vieille langue indo-européenne. Si le toponyme de ce lieu modeste est plus ancien que l'époque romaine, il provient du monde ligure, ou mixte associant Ligures et Celtes. Sans preuve linguistique, le toponyme indiquerait un lieu habité, de passage aisé à travers la vallée, un gué pratique sur la rivière.

Les vocables pseudo-latins des guides ou dépliants touristiques : Griminum, Ingrimaldum, inventés jadis de toutes pièces tout comme Dracenae, autre forme qui a donné l'adjectif d'appartenance « dracénois » sont fortement incertains, voire inventés de toutes pièces. Est à rejeter, également, tout rapprochement avec le nom d'Arquinaut, habitat médiéval proche du village de Tourtour. Tant pis, donc, concluent les tenants d'une hypothèse historienne, si le nom de Draguignan a une origine moins pittoresque que celle qui provient de la légende du Dragon.

  1. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1773.
  2. Texte d'après l'abbé Raymond Boyer, centre Archéologique du Var

Histoire

Avant 1945

L'histoire millénaire de la ville fait l'objet d'un article détaillé. Voir à ce sujet :

De 1945 à 2000

Les années d'après-guerre sont ternes malgré la liberté retrouvée. Mais l'essor économique reprend avec vigueur dans les années cinquante.

En 1955, l'équipe de football de Draguignan parvient en quart de finale de la coupe de France de football.

Edouard Soldani, originaire des Arcs, qui avait été élu sénateur du Var en 1946, et après avoir été élu à la présidence du conseil général du Var en 1956, est élu maire de Draguignan en 1959 à la tête d'une liste d'union municipale. Il restera maire de Draguignan durant un quart de siècle, jusqu'en 1984.

Entre 1945 et 1985, la population dracénoise est multipliée par trois. Cet essor est dû à l'arrivée massive, entre 1960 et 1980, de migrants rapatriés ou volontaires, et surtout de militaires :

  • installation d'un régiment de soutien matériel dans la ville de garnison,
  • installation du camp de Canjuers dans le Haut-Var,
  • arrivée de rapatriés d'Algérie en 1962,
  • retour de nombreux retraités au pays,
  • effet d'attraction méridional pour d'autres citoyens hexagonaux à partir de 1970,
  • installation de l'École de l'artillerie depuis 1976.

La ville est appelée « capitale de l'Artillerie » en raison de l'école de l'artillerie et du camp de Canjuers situé à quelques dizaines de kilomètres.

Le , le gouvernement Chirac prend la décision de transférer la préfecture du Var à Toulon. Cela provoque la colère de certains Dracénois (qui pensent que le gouvernement veut tout à la fois « punir » une ville qui vote traditionnellement à gauche depuis un siècle et « récompenser » Toulon, qui vote à droite depuis 1959). Il y a des émeutes et les CRS doivent intervenir pour rétablir l'ordre. La voie de chemin de fer est bloquée aux Arcs par des manifestants ; François Mitterrand participe à un meeting le 17 novembre 1974 ; les maires du haut-Var manifestent devant l'Élysée. La préfecture est malgré tout changée en sous-préfecture. En compensation, le conseil général du Var, déplacé à Toulon par la suite, reste provisoirement à Draguignan, ainsi que de nombreux services départementaux comme les archives ou la cour d'assises. L'École d'artillerie, qui forme tous les artilleurs de l'armée française, s'installe à trois kilomètres du centre ville en bordure de la commune de Trans-en-Provence. À la suite des fortes contestations, un arbre a été planté symboliquement sur le boulevard Clemenceau en souvenir du soulèvement des dracénois. Dans le cadre de la rénovation du Boulevard en 2017, l'arbre a été arraché parmi tant d'autres.

La ville compte alors 28 194 dracénois en 1983 dans un arrondissement de plus de 186 700 habitants en forte croissance.

Le 13 janvier 1984, le Conseil d'État annule l'élection d'Édouard Soldani qui avait eu lieu en 1983. Une nouvelle campagne électorale s'ouvre dans une atmosphère passionnée et « électrique ». Le 22 février 1984, Edouard Soldani est alors victime d'un attentat entre les deux tours de l'élection municipale partielle. Cette affaire a un gros retentissement car les médias nationaux s'étaient focalisés sur cette élection et sur celle de La Seyne-sur-Mer qui se déroulaient dans un contexte particulièrement tendu, avec un reflux électoral du parti socialiste trois ans à peine après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Alors qu'il circulait dans sa voiture de fonction, Édouard Soldani reçoit une décharge de fusil de chasse dans l'épaule, tirée par des inconnus postés au bord de la route sous le pont d'Aups. Hospitalisé à Marseille, grièvement blessé, il apprend trois jours après sa défaite aux élections face à la liste menée par Jean-Paul Claustres (proche de Jacques Médecin, alors maire de Nice, impliqué dans plusieurs affaires judiciaires). Cette affaire n'a jamais été élucidée. Un des témoins appréhendé sur les lieux reviendra sur sa déposition dans laquelle il affirmait avoir vu des suspects se cacher dans des buissons. Il ajoutera par la suite qu'ils portaient un panier à champignon, malgré la saison. Un autre justifiera sa présence, quelques jours avant, avec une carte IGN dans les mains par une "étude volontaire et indépendante" par la recherche d'un autre parcours pour la course de la côte d'Ampus. Etrangement cette dernière disparaîtra avec le départ de l'ancien maire. Edouard Soldani s'est alors retiré de la vie politique et les divers élus locaux ne l'ont plus cité qu'avec parcimonie.

Ses proches se sont déchirés à l'occasion des élections municipales partielles de 1986, à la suite de la démission de la majorité des membres de l'équipe de M. Claustres, sur un fond de soupçons de détournements des deniers publics, de sommes importantes versées à des intermédiaires toulonnais ou niçois, de travaux réalisés avec du matériel et des matériaux de la mairie au profit d'amis ou de proches du maire. Un comité de défense des contribuables dracénois (Le Codécod) est créé et sollicite l'ouverture d'une enquête judiciaire. Ce comité est un certain temps suspecté d'être affilié au CDCA dont les inscriptions et les tags fleurissent sur les murs de la cité à ce moment. Pour rappel, le CDCA d'inspiration poujadiste avait pour objectif de défendre les petits commerçants et artisans et les travailleurs indépendants des cotisations sociales que celui-ci qualifiait "d'insupportables". Le nom choisi (Codécod) présente de plus une ressemblance avec celui du CDCA. L'instruction, qui sera close en 1990, finira par un non-lieu général. À ce moment, de nombreux documents recueillis au tribunal ont disparu, se sont égarés dans d'autres juridictions ou administrations. Un sabotage présumé du service de courrier interne est envisagé et on évalue à une perte de temps inestimable le préjudice (des documents se seraient même retrouvé dans les DOM-TOM ou TAAF). Il est a noter également que des témoins ont soit fourni des déclarations contradictoires ou sont revenus sur leur dépositions.

Max Piselli, personnalité de centre-droit, proche des commerçants et n'étant pas défavorablement connu, soutenu par François Léotard alors maire de Fréjus, est alors élu maire de Draguignan, face à une autre liste de droite menée par le Dr Angelin German, et à une gauche profondément divisée.

Compte tenu du déficit laissé par la précédente équipe municipale, il est décidé d'augmenter la fiscalité locale ; des emprunts auprès de la Caisse des dépôts et consignations sont souscrits ; la ville reçoit aussi l'aide financière du conseil général. Max Piselli, fort de ses bons résultats, se présente à nouveau aux élections municipales régulières de 1989, et est élu dès le premier tour.

Aux élections municipales de 1995, Christian Martin, à la tête d'une liste de rassemblement de la gauche, l'emporte face à l'équipe Piselli, dans le cadre d'une triangulaire avec le FN.

Le nouveau « cimetière paysager » est inauguré en 1997 et la ville est traversée par le Tour de France en 2000.

| ]

Tendance générale et mutation de la ville

On note un déplacement de la ville vers l'est : la transformation de la caserne du quartier Chabran et son urbanisation en zone de résidences de standing, ainsi que le projet d'aménagement du quartier Saint-Barbe, sans oublier l'idée de création d'une base de loisirs à la Foux, attestent d'un déplacement du cœur de ville.

Cette urbanisation se fait parfois au détriment de l'environnement, exemple :

  • aménagement ou détournement du cours de rivières (surtout la Nartuby) ;
  • construction en zone inondable et apport de remblais, y compris dans la rivière même (certains ponts sont même partiellement obstrués) ;
  • comblement de zones humides, surtout les multiples dépressions (aven, doline, poljé…) liées à la géologie du secteur. Exemple de la dépression des Négadis ;
  • utilisation des dolines du Malmont comme décharges publiques, à l'amont des sources ;
  • mitage des zones naturelles entrainant entre autres, la disparition de l'espace de vie de la tortue d'Hermann ;
  • urbanisation de la mare du Col de l'Ange…

L'arrivée à partir de 2010 des militaires de l'École de l'infanterie de Montpellier renforce la démographie dracénoise, avec pour corollaire de « tendre » le marché immobilier.

Vie politique et projets d'aménagement

Aux élections municipales de 2001, Max Piselli et Olivier Audibert-Troin, à la tête d'une liste d'union de la droite, l'emportent de justesse sur la liste de gauche.

Les élections municipales de 2008 sont assez tendues, avec cinq listes au total, dont une liste U.M.P. dirigée par Max Piselli et Olivier Audibert-Troin, une liste conduite par Gérald Pultrini et Fabienne Lemaire, challengers divers droite inconnus six mois avant l'élection, une liste PS menée par Christian Martin et Jacqueline Pozzana.

Au premier tour, le Modem et une liste alternative de gauche sont éliminés. Au second tour, les listes de droite ne parviennent pas à trouver un compromis : la liste Piselli-Audibert l'emporte sur la liste Martin-Pozzana, celle conduite par M. Pultrini et Mme Lemaire ne réunissant que 14 % des voix.

La nouvelle équipe doit alors s'atteler à divers projets développés durant la campagne électorale :

  • création d'un cinéma multiplexe au quartier Chabran,
  • réaménagement du quartier Chabran,
  • création d'une « base de loisirs » à la Foux (projet abandonné),
  • aménagement du quartier Saint-Barbe.
Le traumatisme du transfert de la préfecture à Toulon

Lorsque le transfert de la préfecture du Var à Toulon est évoqué c'est surtout le choc premier de la population que l'on retient, pourtant cette décision transformera la ville en profondeur au cours du déclassement administratif ou des aménagements censés compenser cette perte,.

Il faut distinguer plusieurs types de changements, ceux vécus directement comme un déclassement (fermeture de la gare, disparition de la course de la côte d'Ampus, crise du financement du Corso Fleuri, dépérissement de la Foire de l'Olive, suppression du Rallye des 1000 Pistes...) et ceux qui marquèrent plus profondément l'urbanisme de Draguignan (nouvel hôpital, quartier d'habitation des Colettes, École d'artillerie...). Ces transformations qui se voulaient apaisantes éclatèrent la société en créant différents groupes sociaux et catégoriels séparés de surcroit par la géographie. Elles accélérèrent un phénomène centrifuge déjà observé et détaillé par Raymond Boyer.

Les conséquences au niveau politique se firent sentir peu après : élections tendues de 1984, tentative d'attentat sur Edouard Soldani, affaire Claustres jusqu'en 1990, changement de couleur politique de l'électorat traditionnel...

La crue meurtrière de juin 2010
Inondation de juin 2010 à Draguignan.
La crue de juin 2010 à Draguignan.

Le 15 juin 2010, la Nartuby entre en crue après un orage particulièrement violent et inhabituel en cette période de l'année. Une telle catastrophe a pu être amplifiée par des sols relativement secs, où les pluies trop abondantes n'ont pas eu le temps de s'infiltrer, et une urbanisation excessive dans la vallée, qui expose beaucoup de personnes et de biens au risque naturel d'inondation.

Ce phénomène météorologique important a débuté par une arrivée massive de nuages chargés d'humidité provenant de la mer Méditerranée et qui se sont condensés brusquement lors d'une descente d'air froid venant du nord. La masse nuageuse a stagné au-dessus de la région de Draguignan et des vallées de la Nartuby et de l'Argens. Des trombes d'eau continuelles sont tombées et ont laissé place à des torrents de boue d'une force inouïe ravageant et emportant tout sur leur passage.

Il est tombé 400 Arcs et de 200 à 300 villes alentour comme Trans-en-Provence, Le Muy, Vidauban… La décrue ne s'est amorcée que 24 heures après le début des inondations, le temps que le fleuve l'Argens et ses affluents puissent drainer et acheminer toutes les eaux déchaînées vers la mer. C'est d'ailleurs par ce fait que Fréjus a subi des dégâts matériels importants (plusieurs campings dévastés - quatre interdits de réouverture) dans la plaine inondable de l'Argens. Les communes de Puget-sur-Argens et de Roquebrune-sur-Argens ont également été durement touchées par la crue du fleuve.

Le bilan humain est très lourd, avec vingt-cinq morts, dont douze à Draguignan, et trois disparus. Cette catastrophe restera ancrée dans les esprits dans la mesure où l'on ne se souvenait pas d'événements comparables, la dernière crue équivalente datant de 1827. Les pertes économiques se chiffrent à un milliard d'euros, ou un peu plus, dont 13 millions d'euros uniquement pour la ville de Draguignan. Le président de la République se déplace à Draguignan et dans des communes alentour pour assurer les Varois de la solidarité nationale. Les stigmates de cette catastrophe mettront plusieurs années à se résorber ; un débat s'est instauré sur le point de savoir si cette crue était prévisible ou pas et sur le nettoyage des cours d'eau, tandis que l'urbanisation des zones inondables se poursuit.

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  3. Jean-Pierre Bonicco, éditions Bartillat : Contrats sur la démocratie ; Paca : ces élus qu’on assassine...
  4. HOMELIE POUR UN MAIRE A L'AGONIE Jean-Paul Claustres Losange Éditions 2001
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  19. Voir par exemple : cet article de blog.

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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