Villar-d'Arêne

Localisation

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Villar-d'Arêne : descriptif

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Villar-d'Arêne

Villar-d'Arêne, orthographiée localement Villar-d'Arène ou Villar d'Arène, est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Elle fait historiquement partie de l'Oisans, bien qu'administrativement elle se rattache au Briançonnais depuis la création des départements après la Révolution française de 1789

Commune rurale, elle a compté au minimum 155 habitants en 1975, évoluant depuis plusieurs années, elle regroupe 330 habitants en 2014, répartis entre un village principal et plusieurs hameaux. Au cœur des Alpes françaises et plus particulièrement dans le massif des Écrins, cette commune, dont le bourg principal est à une altitude de 1 650 m, se trouve sur un territoire de moyenne et haute montagne

Elle bénéficie d'un environnement naturel préservé, d'une flore et d'une faune valorisés et protégés notamment au sein du parc national des Écrins et de la réserve naturelle nationale des Pics du Combeynot, ainsi qu'au sein du jardin botanique du col du Lautaret

De même que la commune voisine de La Grave, avec laquelle elle partage de nombreuses activités, c'est un domaine prisé des alpinistes et randonneurs, ainsi que des amateurs de sports d'hiver

Le patrimoine naturel, bâti et culturel de la commune comporte des particularités locales, telles la fabrication du « pain bouilli », tandis que des festivals artistiques contemporains prennent place sur la commune depuis plusieurs années. Les habitants de Villar-d'Arêne se nomment les « Faranchins » et les « Faranchines ».

Géographie

Bouquetin des Alpes, vers le torrent du Rif de la Planche, sur la commune de Villar-d'Arêne et dans le parc national des Écrins.

La commune de Villar-d'Arêne, traversée par le  parallèle nord, est de ce fait située à égale distance du pôle Nord et de l'équateur terrestre (environ 5 000 km).

Localisation

Villar-d'Arêne est une commune située dans les Alpes françaises. Elle se trouve à l'extrême nord-ouest des Hautes-Alpes. Elle est voisine de La Grave, qui était autrefois le chef-lieu du canton formé par les deux communes. Des villes proches sont à l'est Briançon (Hautes-Alpes) et à l'ouest Le Bourg d'Oisans (Isère). Les communes limitrophes sont La Grave, Le Monêtier-les-Bains, Pelvoux, Saint-Christophe-en-Oisans.

Rose des vents La Grave La Grave Le Monêtier-les-Bains Rose des vents
La Grave / Saint-Christophe-en-Oisans N Le Monêtier-les-Bains
O    Villar-d'Arêne    E
S
Saint-Christophe-en-Oisans Saint-Christophe-en-Oisans
Pelvoux
Le Monêtier-les-Bains

Géologie et relief, hydrographie et climat

La superficie de la commune est de 7 751 hectares, son altitude varie entre 1 519 et 3 883 mètres, la plaçant en moyenne et surtout en haute montagne.

Villar-d'Arêne est située dans le haut Oisans, dans la vallée de la Romanche. Au sud, se trouve le Massif des Écrins, avec le massif de La Meije. Au nord, s'élève le Massif des Arves.

Plusieurs espaces naturels protégés se trouvent en tout ou partie sur la commune : le parc national des Écrins, la réserve naturelle nationale des Pics du Combeynot et une partie du site Combeynot - Lautaret - Écrins classé Natura 2000.

La Romanche, qui prend sa source sur ce territoire, le traverse d'est en ouest.

Le climat est montagnard, marqué par des hivers longs et des étés brefs.

Voies de communication et transports

L'unique voie d'accès est la route départementale 1091 (anciennement la route nationale 91), qui va de Grenoble (Isère) à Briançon (Hautes-Alpes). Cette route traverse la commune de part en part et longe le bourg principal. Des routes départementales de moindre importance (D 7, D 207) permettent d'accéder aux hameaux du village.

La RD 1091 permet la circulation des véhicules automobiles. Celle des véhicules tels que les camions est réglementée en fonction du gabarit et du tonnage de ceux-ci. L'itinéraire est également fréquenté par les motards. Enfin, de nombreux cyclistes empruntent également cette route, en cyclotourisme ou pour du vélo sportif.

La commune bénéficie du réseau de transports départemental avec la Ligne d'Express régional LER 35 (Briançon - Grenoble).

Il existe également plusieurs solutions de covoiturage ainsi que des arrêts dédiés à ce mode de transport (points de rendez-vous).

Enfin, le territoire est doté d'un réseau de sentiers de randonnée à pied tels le GR 50 et le GR 54.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 5,5 amplitude thermique annuelle de 15,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 5,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 861,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 32,6 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records VILLAR D'ARENE (05) - alt : 1665m, lat : 45°01'50"N, lon : 6°21'42"E
Records établis sur la période du 01-07-2004 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −9,8 −10,6 −6 −0,6 2,7 5,5 6,8 6,5 3,9 1,3 −3,4 −7,8 −1
Température moyenne (°C) −3,7 −3,6 0,2 5,1 8,6 12,3 14,1 13,6 10,5 7 1,6 −2,4 5,3
Température maximale moyenne (°C) 2,4 3,3 6,4 10,8 14,5 19 21,5 20,6 17 12,7 6,6 3,1 11,5
Record de froid (°C)
date du record
−26,8
27.01.05
−29,6
05.02.12
−25,7
13.03.06
−18,1
05.04.19
−8,7
06.05.19
−6,1
01.06.06
−1,2
25.07.11
−2
31.08.10
−7,3
27.09.20
−11,4
29.10.12
−21,7
27.11.10
−25,1
18.12.10
−29,6
2012
Record de chaleur (°C)
date du record
12,9
13.01.07
14,9
02.02.16
16,8
31.03.21
21,7
08.04.11
25,6
22.05.22
32,5
27.06.19
31,1
18.07.23
32,6
23.08.23
27
12.09.18
24,5
02.10.23
19,1
10.11.15
13,1
10.12.16
32,6
2023
Précipitations (mm) 44,3 44,1 52,6 65,7 95,4 77 70,4 81,9 58,1 92 102,2 77,5 861,2
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
2,4
−9,8
44,3
 
 
 
3,3
−10,6
44,1
 
 
 
6,4
−6
52,6
 
 
 
10,8
−0,6
65,7
 
 
 
14,5
2,7
95,4
 
 
 
19
5,5
77
 
 
 
21,5
6,8
70,4
 
 
 
20,6
6,5
81,9
 
 
 
17
3,9
58,1
 
 
 
12,7
1,3
92
 
 
 
6,6
−3,4
102,2
 
 
 
3,1
−7,8
77,5
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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Toponymie

Selon le Dictionnaire topographique de la France du Comité des travaux historiques et scientifiques, Villar-d'Arêne et sa paroisse ont eu successivement les noms de :

  • Durotingo (Ravenne) ; (table de Peutinger) ; ou Durotinco ; Il s'agissait alors d'un relais sur la voie romaine menant du Mont-Genèvre à Grenoble.
  • Arene superiores, 1080 (Cart. Ulc. p. 160)
  • Arene, 1310 (Inv. des Dauph. p. 20)
  • Vilarium Arenarum, 1334 (« Villar d'Arène »).(Valb. II, p. 245)
  • Arene superiores, XIVe siècle (Cartulaire de saint Hugues, p. 272)
  • Vilarium Arenarum, 1409 (Is. B, 2,994)
  • Ecclesia Villaris Arenarum seu de Arenis superioribus, 1497 (Cartulaire de saint Hugues, p. 285)
  • Parrochia Villarii Arenarum in Oysenco, 1497 (Cartulaire de saint Hugues, p. 381)
  • Ecclesia Villaris Arenarum superiorum, 1497 (Cartulaire de saint Hugues, p. 307)

Au début du Jean de Beins (1577-1651), fait apparaître deux villages proches : Le Vilars et Darene et quelques hameaux. Le même auteur mentionne un seul village nommé Vilars Darene dans sa carte Delphinatus vulgo Dauphiné avec ses confins des Pais et provinces voisines, éditée en 1631, et qui a un moindre niveau de détail que l'autre carte.

La carte de Cassini ( et nomme les hameaux : le Chardoufsier, Grandes Cours, Petites Cours, le Pied du Col de Lautaret, les Paluds, les Arsines. Elle cite aussi au col du Lautaret : Lautaret Hospice Roial.

Il semble qu'en 1793, le nom de la commune ait été orthographié Villardarennes dans certains documents, et Villard-Darenne en 1801.

Vilar Arenas en occitan.

Villar garde, au sens latin du terme, ou de l'occitan vilar, le sens de « village, hameau ».

Arène définit un sable plus ou moins grossier et issu de la décomposition des roches sédimentaires.

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  7. Du latin arena, sable.

Histoire

Période de l'Âge du Bronze

Des découvertes archéologiques ont permis de constater la présence de l'homme sur le territoire pendant l'Âge du Bronze,,. 70 pièces de bronze datant de cette période ont été découvertes sur un site à 2 070 Ucenni, à l'origine des villages de la Haute Romanche, aurait plus tard remplacé ces premiers habitants connus ; ce seraient également ses membres qui auraient été les premiers à défricher les environs.

Antiquité

Durant l'Antiquité, une voie romaine le traverse. La table de Peutinger, une copie faite au Moyen Âge d'une carte de l'Empire romain, annonce sur cette voie romaine Durotinco à VII milles (soit 7 x 2222 mètres) de Stabatione (Le Monêtier les bains). Il semble que cette station corresponde au hameau du Pied-du-Col ou à celui des Cours.

Moyen Âge

Extrait de la Table de Peutinger, datant du  siècle, concernant l'actuel sud-est de la France. La station Durotinco (peut-être Villar-d'Arêne ou le Pied-du-Col) est proche du territoire des Caturiges.
Les pagi de la Bourgogne Viennoise aux VIIIe siècle et IXe siècle : l'Oisans fait partie du « Grésivaudan » et se situe au sud de la Maurienne et à l'est du Briançonnais.

Les écrits les plus anciens que nous ayons sur la vie dans le territoire de La Grave et Villar-d'Arêne semblent remonter au . Les deux villages étaient alors nommés les Arènes Inférieures (La Grave) et les Arènes Supérieures (Villar-d'Arêne). Ils appartenaient au mandat de l'Oisans et étaient sous la dépendance de l'abbaye d'Oulx. Il semble que les limites communales au XIIe siècle étaient assez semblables à celles qu'on connaît aujourd'hui. Quant aux hameaux, la plupart existaient déjà à cette époque, et peu d'entre eux ont disparu.

Au Moyen Âge, Villar-d'Arêne et La Grave sont une place importante dans les échanges et l'administration dans le Haut-Oisans. Ces communes étaient bien plus peuplées que de nos jours. Elles font partie du Dauphiné ; le Dauphin y ayant étendu son autorité jusqu'en 1250 et fait disparaître la petite féodalité locale. Ce dernier envisageait le développement d'un axe important de circulation dans la vallée de la Haute Romanche (passant donc par les deux villages). Cependant, les registres d'enquête pour la révision des « feux » entre 1339 et 1450 décrivent les communautés comme très pauvres, avec des habitations tenant plus de cabanes que de maisons, et très peu de mobilier.

Des conflits pour l'utilisation de pâturages éclatent parfois entre les populations de Villar-d'Arêne et du Monêtier-les-Bains, notamment pour le pâturage d'Arsine : il semble que le premier conflit violent date de 1339. La production agricole comprenait essentiellement de l'orge et du seigle, ainsi qu'un peu d'avoine.

Les grandes épidémies et les épisodes de peste de 1347 et 1438 frappent l'Oisans, ainsi que plusieurs périodes marquées par des années froides et pluvieuses, ce qui entraîne une diminution de la population.

Au fil des siècles, les forêts de l'Oisans ont pour certaines été fortement défrichées et, en 1405 et 1428 selon des documents d'archives, il faut aller à au moins 5 lieues des villages de La Grave et Villar-d'Arêne pour trouver du bois pour le feu, et les habitants de ces villages vont jusqu'au Bourg-d'Oisans ou dans la vallée de la Guisane pour en acheter. Ils utilisent également des blocs de fumier séché (les « blaytes ») pour le chauffage, au moins depuis 1428 pour Villar-d'Arêne ; ce matériau sera encore ponctuellement utilisé jusqu'au .

La fin du Moyen Âge voit les nobles délaisser les terres les plus pauvres et les paysans s'organiser en communautés, qu'ils gèrent. C'est à cette époque que les habitants de Villar-d'Arêne sont affranchis d'impôts, en raison de leur pauvreté et du climat très rigoureux qui règne dans la vallée. Ainsi, les habitants de Villar-d'Arêne se nomment les Faranchins en souvenir du territoire local, « La Faranche », qui bénéficiait des franchises, ce qui lui garantissait une relative autonomie. Les terres sont alors des propriétés individuelles et il y a relativement peu d'inégalités dans la structure sociale du village.

Époque moderne

Jean de Beins, « Delphinatus vulgo - Dauphiné avec les confins des pais et provinces voisines ». Villar-d'Arêne apparaît sous le nom Villars darene. On constate la proximité de la frontière savoyarde au nord.

Entre le début du Petit Âge glaciaire, une modification du climat affectant l'Europe et l'Amérique du Nord, amène un refroidissement et une augmentation des pluies sur ces territoires ; cela affecte aussi la vie des populations locales.

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Plusieurs incendies ont eu lieu au cours des siècles, certains ayant ravagé une partie ou l'intégralité d'un village ; ces événements pouvaient être très destructeurs. En 1664, le hameau des Cours (« Les Grands-Cours », selon un document de l'époque) brûle ; puis en 1667 et 1682, celui d'Arsine (« Alpont », selon un document de l'époque, incluant les deux hameaux actuels du Pied-du-Col et d'Arsine) ; en 1672, c'est la moitié du bourg principal, Villar-d'Arêne, qui subit un incendie.

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Guillaume de L'Isle, « Carte du Dauphiné et des pays voisins (...) », 1710. Villar-d'Arêne apparaît sous le nom Villarum Arenarum et le Lautaret sous le nom Lautaretum.

Les communautés de l'Oisans situées sur la route du Lautaret voyaient le passage des « gens de guerre » entre France et Italie depuis des siècles et elles devaient, moyennant finances, leur délivrer gîte et ravitaillement ; cet état de fait durera jusqu'à la Révolution française de 1789. Quelques exemples : en mars 1510, les troupes du chevalier Bayard avaient fait halte à La Grave ; en septembre 1692, les troupes du maréchal Catinat avaient descendu la vallée de la Romanche. En 1712, ce sont 22 régiments qui passent sur la route du Lautaret : Villar-d'Arêne fournit le couvert pour les soldats, leur ration de bouche, le foin pour les chevaux et de nouvelles montures. En mai 1748, ce sont 450 quintaux de foin que La Grave et Villar-d'Arêne doivent fournir aux régiments stationnés à Briançon.

Une nouvelle plante est introduite en Oisans après 1750 : la pomme de terre ; une variété hâtive mûrissant en 100 jours est sélectionnée et, au fil des décennies, sa culture et son commerce se développeront.

Le dimanche , à l'issue de la messe, un incendie se déclare, attisé par un vent violent. Il dévaste l'intégralité du village — 72 ou 76 maisons — en moins d'un quart d'heure et l'église elle-même subit des destructions importantes. Le village est reconstruit après une collecte de bois au Monêtier-les-Bains et dans la petite forêt de Villar-d'Arêne. C'est à partir de cette époque que les toitures délaissent le chaume, trop aisément combustible, et se couvrent d'ardoises.

Au début de la Révolution française, le nouveau découpage de la France en départements (1790) intègre initialement la commune au département de l'Isère, situé sur le même bassin hydrographique et économique (à l'ouest du col du Lautaret). Mais les communes de La Grave et de Villar-d'Arêne souhaitent être intégrées au département des Hautes-Alpes, vraisemblablement dans l'espoir de bénéficier du régime fiscal préférentiel de la République des Escartons ainsi que de l'exploitation des forêts du Monêtier-les-Bains. Lorsque l'Assemblée nationale abolit ce privilège fiscal, il est trop tard pour revendiquer une intégration au département de l'Isère.

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Carte du département des Hautes-Alpes, par le géographe Victor Levasseur, en 1852. Villar-d'Arêne et la Grave sont à l'extrême nord du département.

Le premier tiers du  siècle voit une explosion démographique dans le canton (2 300 habitants au total sur les territoires de Villar-d'Arêne et de La Grave). Pour nourrir cette population, on utilise de toutes les ressources du site et l'on récolte le foin destiné aux animaux jusqu'à 2 350 .

Les forêts de mélèze qui existent de nos jours sur le versant ubac de la vallée de la Romanche au niveau de la commune se sont développées à partir du .

La modification du système agricole traditionnel débute vers les années 1830, alors que certains se tournent davantage vers l'engraissement de bétail en été, à la différence de ceux qui conservent les usages anciens et équilibrent fourrage, animaux et cultures, les uns permettant l'entretien des autres (nourriture, fertilisation). Le premier troupeau de moutons transhumant venu de Camargue s'installe dans les pâturages de l'Alpe de Villar-d'Arêne en juin 1852 ; le Briançonnais accueillait la transhumance depuis le .

Vers le milieu du siècle, les foyers les plus aisés commencent à utiliser le « pétri de charbon » (anthracite) issu de la mine du Pont de l'Alp (vallée de la Guisane) pour se chauffer.

Le Lautaret, Dauphiné, affiche d'Eugène-Victor Bourgeois (1855-1909).

Dans la seconde moitié du route du Lautaret, remplaçant les anciennes voies d'accès, permet une circulation facilitée et le désenclavement du territoire. Cela occasionne aussi pour les habitants de la commune un enrichissement de leur activité, autrefois essentiellement basée sur l'agriculture et le colportage, avec de nouvelles activités liées aux équipages et visiteurs de passage ainsi qu'aux alpinistes en quête de sommets à gravir.

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Sur le plan agricole, les labours cèdent peu à peu la place aux prairies de fauche, l'économie agricole s'orientant de plus en plus vers la production de fourrage et de lait et, à partir de 1918, la production de jeunes bovins de qualité. La commune voit arriver peu à peu de nouvelles technologies, comme la faucheuse à traction animale dans la première moitié du siècle, et par la suite les motofaucheuses qui remplacent la faux vers 1950, les tracteurs mécaniques dans les années 1960-1970, 

Le exode rural marquer le village, avec une partie de la population migrant vers les villes. Il voit également se développer l'activité touristique des lieux, autant hivernale qu'estivale.

Villar-d'Arêne dans les guerres mondiales

La commune paie un tribut de dix-sept combattants durant la Première Guerre mondiale puis quatorze autres durant la Seconde.

Les morts de la Seconde guerre mondiale comprennent les fusillés du col du Lautaret le 11 août 1944 et les otages morts au tunnel du Chambon le même jour. En effet, la colonne allemande en provenance de Briançon, après s'être fait attaquer par des résistants, a réuni les hommes présents au col du Lautaret (dix-sept) et les a exécutés en représailles. Poursuivant son avancée, elle a pris de force tous les hommes de Villar-d'Arêne qui n'étaient pas aux champs. Arrivée à la Grave, elle a fusillé deux résistants. Enfin, au tunnel du Chambon, elle a fait passer les otages Faranchins devant elle dans le tunnel miné, ce qui a mené à la mort de neuf d'entre eux tandis que les autres étaient blessés.

Seconde moitié du | ]
Le massif de la Meije vu du col du Lautaret, dont on voit les prairies.

Après la seconde guerre mondiale, l'exode rural s'intensifie, la population paysanne diminue ainsi que son cheptel, et la fruitière ferme, remplacée par une coopérative laitière, la « Maison Dauphinée », qui ramasse le lait de Villar-d'Arêne jusqu'en 1970. L'élevage de génisses et leur vente aux éleveurs laitiers des Alpes, notamment de Savoie et de Haute-Savoie, se poursuit sous forme d' « ateliers génisses », qui comportent en majorité des races abondance et tarine ; par ailleurs, l'élevage de mouton est toujours d'actualité. Apparue en 1975, l'Association Foncière Pastorale (AFP) regroupe d'abord les terrains des parties hautes de l'adret de la commune, puis l'ensemble de l'espace agricole à partir de 1990 ; elle permet une organisation collective : les propriétaires de parcelles les louent à l'AFP, qui les loue aux agriculteurs.

La commune a connu un minima de population dans les années 1970, puis un accroissement progressif depuis les années 1990 et l'installation de nouveaux habitants.

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Des recherches scientifiques sont menées au col du Lautaret et dans d'autres sites de la commune de Villar-d'Arêne par des entités telles que le Laboratoire d’Écologie Alpine, dépendant de l'Université de Grenoble et du CNRS, notamment autour de questions liées à la biodiversité et aux paysages, au changement climatique, et à des évolutions de l'agriculture en montagne.

Jusqu'en 2015, la commune de Villar-d'Arêne a fait partie du canton de La Grave, dont La Grave était le chef-lieu, jusqu'à ce que ce canton fusionne avec le canton de Briançon-sud pour former le nouveau canton de Briançon-1.

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Culture

Patrimoine culturel

La commune et ses habitants ont un patrimoine culturel marqué par la situation géographique des lieux et leur histoire. Le caractère ancien des villages, le bâti typique de la région, les anciens récits oraux (comme la légende du « pas de l'Anna Falque », qui renvoie à un lieu entre le hameau d'Arsine et l'Alpe de Villar-d'Arêne) et la conservation de traditions telles que la fabrication du pain bouilli ou de recettes traditionnelles typiques font partie de ce patrimoine.

Le « pain bouilli » et sa fabrication

Pendant des siècles, ce pain a été à la base de la nourriture faranchine. Cuit une fois l'an, au mois de novembre (après que la farine ait été moulue), dans le four banal du village, ce pain fait uniquement de seigle et d'eau bouillie (avec préparation d'un levain) était conservé pendant de longs mois.

La fabrication traditionnelle de ce pain est actuellement poursuivie par les habitants du village, afin de continuer à la faire vivre et la préserver.

De nombreux écrits (livres, articles) et reportages (télévisuels, radiophoniques) ont été faits sur cette tradition et ce pain.

Marcel Maget, ethnographe, a étudié le canton de La Grave et la tradition du pain bouilli à Villar-d'Arêne, ainsi que la culture locale liée à cette tradition. De cette étude est notamment sorti un ouvrage (cf. bibliographie).

Plats traditionnels

La cuisine traditionnelle locale était marquée par les contraintes climatiques et d'altitude du site, qui permettaient ou non certaines cultures, l'utilisation de certaines herbes sauvages et l'élevage d'animaux.

Les céréales à la base de l'alimentation étaient le seigle (utilisée notamment dans la fabrication du pain bouilli, cette céréale est très résistante au froid et peut pousser jusqu'à 2000 m d'altitude dans les zones les mieux exposées au soleil), l'orge, le blé (qui n'apparaît dans ces contrées qu'en 1724 et servait à la fabrication du « pain de ménage » ou « pain d'étape », mêlé d'un peu de farine de seigle, destiné alors aux armées qui faisaient étape dans le village, consommé plus tard comme « pain de fantaisie » les dimanches et jours de fêtes ; la farine de blé pouvait être utilisée pour les girades — des pains en forme de couronne — et pour des pâtisseries). Les années 1850 virent les surfaces de culture de pomme de terre augmenter, au détriment de celles destinées aux céréales ; le froment est alors plutôt importé que cultivé dans le Haut-Oisans. Pendant la guerre, des lentilles étaient plantées et consommées, mais elles n'étaient plus utilisées après la guerre.

Les légumes, tels le chou, la rave, le navet, étaient cultivés et consommés. Plus récemment, d'autres cultures ont vu le jour dans les villages du canton : poireau, carotte, persil, oignon, salade, haricot vert, fève, blette, betterave rouge, courgette (qu'il est nécessaire de protéger du gel, y compris certaines nuits d'été), et même parfois des tomates.

Les familles produisaient chacune leur fromage, notamment pendant l'été, alors que les bêtes paissaient dans les alpages. Ces fromages servaient à la consommation personnelle. Ils consistaient en une tomme de lait de vache ou en fromages de chèvre. Les familles produisaient également du beurre, pour leur consommation et pour la vente. Le petit-lait du beurre était recueilli et chauffé, pour être ensuite transformé en sarasse, une préparation fromagère locale. L'ensemble des filtrages et transformations du lait était permis par l'utilisation d'outils et de plantes spécifiques.

Les animaux d'élevage étaient le cochon (permettant la fabrication de boudin, jambon, caillettes, pâté de tête, saucisses de chou à bouillir, et murçons assaisonnés aux graines de carvi), la chèvre (salée ; des saucissons de bouc existaient également), le coq, la poule, le lapin (mangés plus occasionnellement). Il était rare de manger du bœuf ou du mouton. Les animaux sauvages, parfois braconnés, pouvaient aussi contribuer à l'alimentation locale ou la vente (chamois, renards, marmottes, chevreuils, lièvres, perdrix, poissons...). La chasse de certains de ces animaux est réglementée de nos jours, comme celle du chamois.

Les petits fruits tels les myrtilles et les airelles, poussant dans les alpages, ou de petites baies issues d'arbustes et d'arbres sauvages étaient consommés. Les arbres fruitiers ne peuvent pas pousser sur le territoire de la commune, mais des buissons tels que les framboisiers, groseilliers ou cassissiers sont de nos jours accueillis dans certains jardins.

D'autres plantes faisaient office de condiment : le carvi (ou cumin des montagnes, appelé « charaï » dans le village), la sauge des prés, le cerfeuil musqué (appelé localement « fenouil »), le céleri perpétuel ; d'autres plantes et racines étaient utilisées pour des macérations dans des alcools, comme le génépi.

À l'automne, les champignons tels que le rosé des prés ou les pleurotes font leur apparition.

Les plats traditionnels de Villar-d'Arêne sont constitués en fonction des plantes qui pouvaient être cultivées à cette altitude et des animaux qui pouvaient être élevés, voire parfois chassés. Parmi ceux-ci : les tourtes (au chou, aux pommes, ou au pain mêlé de lait et de raisins secs imbibés de rhum), les pognes de pomme de terre (sorte de pâte à pain étalée et garnie de purée de pommes de terre assaisonnée d'oignons rissolés et de crème), les ravioles de pomme de terre (spécialité faranchine à base de pommes de terre écrasées en purée, d'oignons et de crème, cuite au four), les pommes de terre à la braise (une sorte de gratin de pommes de terre additionné de crème fraîche et de vert d'oignon ou de ciboulette, cuit dans une cocotte en fonte appelée « cloche » recouvert de « blaytes » incandescentes — ces dernières étant des découpes de fumier séché qui servait de combustible dans cette région déboisée, comme cela peut avoir eu lieu en Haute-Maurienne, au Tibet hymalayen ou dans la steppe mongole) les pompes, les rissoles (qui ressemblent aux tourtons du Champsaur), les crozets (spécialité locale, différente des crozets savoyards, qui consiste en des petits tronçons de pâte roulés avec le doigt d'une façon particulière, cuits à l'eau bouillante puis additionnés d'une sauce composée de crème, d'oignons dorés et de fromage bleu — ou du fromage local qui existait autrefois dans le village), les tourtelles (sortes de crêpes faites avec du petit-lait et de la farine), les , et les pognes aux prunes, pruneaux ou pommes. Les recettes du canton de La Grave et Villar-d'Arêne comportaient aussi des soupes : à base de pomme de terre et d'herbes conservées dans du sel en hiver, ou à base d'herbes sauvages au printemps, alors que celles-ci pointent hors de terre après la fonte des neiges et sont encore tendres. Les picons, sortes de boulettes formées de farine, œufs, chou haché fin, poireaux, légumes, herbes du jardin et lardons, cuites à l'eau, peuvent être mangés avec de la soupe. D'autres herbes sauvages telles que le pissenlit encore jeune, le chénopode bon-Henri (ou « épinard sauvage ») ou le salsifi sauvage nommé localement « barnabot » (et mangé comme une asperge sauvage) sont appréciées en salades ou cuites.

Les noms des plats sont propres au village, et un même plat peut avoir un nom très différent à La Grave ou dans ses hameaux, pourtant distants de peu de kilomètres de Villar-d'Arêne.

Différents ouvrages sur les plats de pays et une étude ethnographique de l'alimentation ont été écrits.

Événements et festivals

  • La fabrication du « pain bouilli », le .
  • Le festival Messiaen au Pays de la Meije, festival international de musique contemporaine. Basé à La Grave, commune voisine à 3 km, ce festival comporte habituellement plusieurs concerts à Villar-d'Arêne.
  • Les Rencontres de la Haute Romanche au Pays de la Meije : créer sur le territoire et à partir du territoire, tel est le credo de cet événement novateur. Autre originalité, les lieux de création, de répétitions et de spectacle, sont aussi divers que révélateurs de l’esprit des Rencontres : tour à tour, granges, chapelles, églises, anciennes maisons de roulages ou encore cafés et gîtes hébergent les représentations artistiques.
  • La journée « Jeux et traditions » pendant l'été, qui rend disponible gratuitement des jeux sur la place du village, accompagnés d'autres animations.
  • Les animations culturelles et concerts proposés par l'association « Les Amis de l'église Saint Martin » en période estivale.
  • Du 2 au 4 juillet 2021 : le canton de La Grave et Villar-d'Arène accueille le « Forum Design » ; évènement ayant précédemment eu lieu en 2018 à Paris.

Bibliothèque médiathèque municipale

Le village comporte une bibliothèque médiathèque municipale, située au-dessus des locaux de l'école et ouverte quelques heures par semaine,. Cette bibliothèque comporte un fonds propre et bénéficie du fonds et des services offerts par le bibliobus départemental des Hautes-Alpes,.

Autres lieux de culture et spectacles

Villar-d'Arêne appartenant à la communauté de communes du Briançonnais, elle est également concernée par les lieux culturels de celle-ci, tels que le Théâtre du Briançonnais.

Observatoire d'astronomie amateur

La commune possède le chalet La Guindaine, où l'association Astroguindaine propose des activités de découverte de l'astronomie aux amateurs,.

Personnalités liées à la commune

  • Maurice-Étienne Amieux, né en 1807 à Villar-d'Arêne, décédé en 1865 à Toulouse, premier conserveur de la famille Amieux et père des fondateurs de la maison Amieux-Frères, fut un pionnier du développement agro-industriel en Bretagne.
  • Georges Ribemont-Dessaignes (1884-1974), écrivain, poète, dramaturge et peintre français ; il ouvre en 1934 avec son épouse un hôtel à villar-d'Arêne, mais l'entrée en guerre de l'Italie de Mussolini le pousse à quitter le village pour s'installer en Ardèche ; il revient dans les Hautes-Alpes vers 1943 et dessine des paysages de Villar-d'Arêne en 1944, mais il regagne Paris après la guerre.

Héraldique

Blason
D'azur à un mont de deux coupeaux d'argent, au pal de gueules brochant sur le mont et à un chamois de sable issant de la pointe et brochant sur le tout.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Tournage de films sur la commune

  • Plusieurs séquences de l'épisode L'Homme perdu de la série télévisée Alex Hugo diffusé à la télévision française le 20 septembre 2017.
  • Plusieurs scènes du film ont été tournées à Villar-d'Arêne.
Vallée de la Romanche au Pied-du-col, Charles Bertier.
  1. «  », (consulté le ).
  2. Marcel Maget, Le Pain anniversaire à Villar-d'Arêne en Oisans, Archives contemporaines, , 237 p.
  3. Thierry Guillo, «  », sur villardarene.com (consulté le ).
  4. «  », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  5. «  », sur lagrave-lameije.com (consulté le ).
  6. a b et c Aline Mercan, Isabelle Girard et Serge Aubert, Ces bonnes choses que l'on mange et savoure en Haut-Oisans : Ethnographie de l'alimentation en Haute-Romanche (La Grave et Villar d'Arène), , 92 lire en ligne)
  7. a et b « Villar-d’Arêne : le commerce de proximité toujours là malgré la fermeture du tunnel », L'e-media 05,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. «  », sur rencontreshauteromanche.com (consulté le ).
  9. Le Dauphiné Libéré, «  », sur ledauphine.com, (consulté le ).
  10. Communaute de communes du brianconnais, «  », sur ccbrianconnais.fr (consulté le ).
  11. «  », sur lagrave-lameije.com (consulté le ).
  12. Le Département des Hautes-Alpes, «  », sur hautes-alpes.fr (consulté le ).
  13. Blaise MIJOULE, «  », sur bibliotheques.hautes-alpes.fr (consulté le ).
  14. Communaute de communes du brianconnais, «  », sur ccbrianconnais.fr (consulté le ).
  15. «  », sur astroguindaine.com (consulté le ).
  16. Annie Béalon, « Et La Guindaine accoucha du CAL », Journal of Alpine Research | Revue de géographie alpine,‎ (ISSN 0035-1121, lire en ligne, consulté le )
  17. Ces informations sont tirées de l'article Georges Ribemont-Dessaignes de Wikipedia.
  18. Jean-Charles d'Amat, Armorial des communes des Hautes-Alpes, Société d'étude des Hautes-Alpes, , 46 p.

Héraldique

Blason
D'azur à un mont de deux coupeaux d'argent, au pal de gueules brochant sur le mont et à un chamois de sable issant de la pointe et brochant sur le tout.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. Jean-Charles d'Amat, Armorial des communes des Hautes-Alpes, Société d'étude des Hautes-Alpes, , 46 p.

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Villar-d'Arêne dans la littérature

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981 autres localités pour la Provence-Alpes-Cote-d'Azur

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-pac/292242.html

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