Ongles
Localisation
Ongles : descriptif
- Ongles
Ongles est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le nom des habitants d’Ongles est Onglois,.
Géographie
Le village est situé à 613 .
Le terrain calcaire a permis la création de nombreux phénomènes karstiques (avens de la Belette, de la Bizote, du Cassaïre, etc.).
La commune est traversée par le GR 6.
Communes limitrophes
Banon | Lardiers | Saint-Étienne-les-Orgues | ||
Banon | N | Saint-Étienne-les-Orgues | ||
O Ongles E | ||||
S | ||||
Revest-des-Brousses | Limans | Forcalquier |
Lieux dits et hameaux
La commune d'Ongles compte plusieurs hameaux :
- le Rocher d'Ongles ;
- Ganas ;
- Bouiron ;
- Les Vallettes.
Végétation
La commune compte 1 707 .
L’asparagus sauvage est présent sur la commune.
Géologie
Au nord de la commune, les roches sont essentiellement des calcaires cénomaniens ; au sud, ils sont recouverts d’une couche de grès verts. On trouve dans cette couche une grande diversité de formations géologiques : macignos, de grès ferrugineux, de marnes calcaires de couleur bleue, d’argiles de couleurs variées, de sables verts avec pyrites, des géodes, des coquilles marines.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Dauphin », sur la commune de Dauphin à 15 vol d'oiseau, est de 12,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 693,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,1 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Carte IGN série verte n°60
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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Toponymie
Le site originel du village est le hameau ruiné de Vière qui a pu être occupé jusqu’au Bas-Empire romain.
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Castrum d'Ungula en 1073, hospitalis de Ungula en 1274.
Le nom du village, tel qu’il apparaît dès 1073, serait une comparaison de la forme du rocher où le Vieux Ongles était construit avec un ongle,. Le couple Fénié y voit plutôt un vieil oronyme *on-k que l'on retrouve notamment dans le toponyme Ongrand.
Ongles se nomme Ongla en provençal selon la norme classique de l'occitan et Onglo selon la norme mistralienne.
Selon le couple Fénié, le nom du hameau de Ganas est issu de la racine oronymique *Gan-.
- Mariacristina Varano, siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I, 2011, p. 146-147.
- Géraldine Bérard, Guy Barruol - Carte archéologique de la Gaule: 04. Alpes-de-Haute-Provence - page 238 - (ISBN ).
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Histoire
Antiquité
Le village ancien (situé à Vière) succède à un oppidum occupé pendant la protohistoire et au Haut-Empire romain (jusqu’au , (selon d'autres auteurs, il n'est occupé qu'à la fin de l'Antiquité, voir plus bas).
Parmi des vestiges gallo-romains assez nombreux, on a retrouvé une fonderie de fer datant de l’époque gallo-romaine dans la commune . Dans l’Antiquité, le territoire d’Ongles fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), qui peuplent la montagne de Lure, en étant fédérés aux Voconces. Après la Conquête, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron).
Au Bas-Empire (.
Moyen Âge
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Godomar III, la régente ostrogothe Amalasonte lui rend ce territoire.
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1073 (Ungula). Ongles se construit sur un éperon de Lure au Moyen Âge : le site est facile défendre, mais sans eau ,. On y retrouve un château, une église, la maison de la communauté .
La région est touchée plusieurs fois par la peste : d’abord la Grande Peste en 1348, puis les épidémies de retour en 1358, 1361, 1374 et 1391.
Les Hospitaliers
La seigneurie est partagée entre les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Elle est ensuite réunie à la vicomté de Reillanne (créée en 1379), passe aux d’Agoult (Glandevès (. La communauté relève depuis le Moyen Âge jusqu’à la Révolution de la viguerie de Forcalquier.
Les Hospitaliers y possédaient également l’église Sainte-Marie de Boira à partir du début du .
Des guerres de religion à la Révolution
Lors des guerres de Religion, le village est pris par les huguenots (1575) commandés par le baron de Consonoves. Il s’y retrancha, tout en permettant aux catholiques de pratiquer leur culte, mais est chassé en 1576 après plusieurs escarmouches contre la garnison de Forcalquier, . En 1586, c’est l’armée royale qui le met à sac. En 1596, les fortifications et le temple protestant sont détruits et le village se déplace dans la plaine. C’est surtout le hameau de Fontaine qui se développe, un peu plus bas, sur un replat bien exposé. Lorsque le trésorier de la Marine à Toulon, Jacques Bibaud de Lignonet y fait construire une vaste résidence (début des années 1670), le mouvement s’accélère. Lorsque la maison de la communauté est reconstruite en 1765 dans le village du bas, le vieux village — devenu Vière — ne compte plus que 12 des 132 maisons habitées de la communauté .
Le château construit à Fontaine introduit plusieurs innovations : il est doté d’une glacière et on y pratique, dès 1670, la sériciculture, ce qui fait de cette magnanerie une pionnière dans la région. Plus tard, la production de cocons de soie devient une culture spéculative importante pour la commune.
La Réforme, qui avait connu un certain succès à Ongles, une partie des habitants s’étant convertis. Malgré les guerres de Religion, la communauté protestante se maintient au édit de Nantes (1598). Mais l’abolition de l’édit de Nantes (1688) lui fut fatal, et elle disparut, ses membres émigrant ou étant convertis de force.
La rédaction d’un terrier en 1689 permet de se rendre compte que la communauté avait une situation fiscale privilégiée : elle possédait son propre four, et le moulin à blé et le moulin à huile ne donnaient lieu à aucun droit de ban, il n’y avait aucun droit de péage sur le blé (pour les membres de la communauté), de champart, de tasque (équivalent de la taille), ni de capage ou fouage, non plus que de droit de mainmorte.
Au début du argent est exploitée, le minerai du hameau des Orges se présentant sous forme de paillettes, mais sans que l’exploitation soit rentable.
Révolution française
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792.
Le château a probablement été vendu comme bien national : bien qu’on n'ait pas de trace de la vente, la commune et plusieurs habitants en sont propriétaires à la fin du .
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L’agriculture d’Ongles bénéficie de sols variés et d’altitudes relativement peu élevées, qui lui permettent des cultures variées. En 1805, les oliviers étaient exploités pour l’huile à Ongles ; les grès verts sous-Aptiens permettent de planter des châtaigniers. Néanmoins, la possession d’un cheval, qui suffit à signer l’exploitation prospère dans la montagne de Lure, est encore rare en 1804 : 2 seulement pour toute la commune. À la même époque, on compte 38 bœufs (soit quinze ou seize attelages, si on déduit les vieux bœufs conservés pour l’abattage). À la fin du siècle, on compte 36 chevaux dans la commune, avec moins d’exploitations : cela permet de cultiver des pièces plus grandes, et de compenser la baisse de main-d’œuvre, surtout après la Première Guerre mondiale.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 17 habitants d’Ongles sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie.
La migration de l’habitat s’achève avec l’église, réinstallée en 1840 dans le château acheté en 1825 par la commune et l’ancienne église paroissiale de Vière est abandonnée pour cet usage en 1841. Le village achève son déplacement de son site perché vers la plaine quand le bâtiment abritant la mairie et l’école de garçons sont construits à La Fontaine en 1861. En 1860, on ne compte plus que 4 habitants à Vière et le village est définitivement abandonné à la fin du siècle. Comme de nombreuses communes du département, Ongles a donc une école bien avant les lois Jules Ferry . Bien que la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants, Ongles a aussi une école de filles.
Un peu plus tard, avec l’autonomie accrue des communes, c’est l’époque des premières réalisations édilitaires d’utilité publique, comme la fontaine publique.
La vigne, qui occupait 56 hectares en 1836 à Ongles, est presque abandonnée au cours du , alors que la culture de la lavande se répand. Plusieurs alambics situés sur la commune servaient à distiller l’essence qui était vendue pour le parfum. La sériciculture est aussi une source de revenus importante, avec 140 kg de cocons produits en 1836.
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Au début du . La sériciculture surtout avait une place importante, avec 74 exploitations productrices et 2991 kg de cocons en 1900.
Jusqu’au milieu du vigne était cultivée à Ongles. Le vin produit, de qualité médiocre, était destiné à l’autoconsommation. Cette culture est aujourd’hui abandonnée.
Le , dans le contexte de la fin de la guerre d'Algérie, le maire André Laugier, et son adjoint Raymond Reybaud, accueillent 25 familles de réfugiés harkis (soit 133 personnes) majoritairement originaires de la région de Palestro (aujourd'hui Lakhdaria) en Kabylie. Ce rapatriement a été permis grâce à l’ancien officier de Section administrative spéciale (SAS) le lieutenant Durand qui commandait à Palestro, et qui s’est occupé du voyage et de l’accueil avec son épouse. Après avoir transité dans une ferme près de Palestro, le camp de Tefeschoun, puis Alger, Marseille, elles passent l’été au camp de Millau dans le Larzac pendant l’été. Enfin, elles sont dirigées vers les Basses-Alpes, où elles sont attendues par le préfet qui, prévenu par l’ancien officier de SAS, a donné son accord. Après une longue prospection des villages susceptibles de les accueillir, c’est finalement à Ongles que ces familles aboutissent le : le village est peu peuplé, forestier (ce qui justifie l’implantation d’un hameau de forestage), et possède quelques commerces. Pendant que les harkis construisent leur hameau, les familles campent avec du matériel militaire, excepté en novembre où la neige force leur accueil dans les familles et les granges du village. En , la construction du hameau de forestage est achevée. Après deux années pendant lesquelles les deux communautés ont sympathisé, le hameau de forestage ferme et la plupart des familles aboutissent à Cannes (cité des Mimosas).
À la fermeture du hameau de forestage, en 1965, les structures sont utilisées pour accueillir un centre de formation professionnelle pour les enfants d'anciens supplétifs. Les fils de harkis y passent le certificat d'études primaires. Le centre obtient en outre d’excellents résultats sportifs ; tout comme dans les hameau de forestage, les harkis restent sous une discipline militaire stricte et parfois pesante malgré leur grande docilité. Sa fermeture en 1971 fait perdre une dizaine d’emplois aux habitants de la commune et une centaine de clients aux commerçants.
- Daniel Thiery, « », sur archeoprovence, (consulté le ).
- Irène Magnaudeix ISBN et ), p.176.
- Magnaudeix 1999, p. 28.
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- Magnaudeix 1999, p. 35.
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- Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (BNF 35450017), p. 188
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- Jordi 2008, p. 9.
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- Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p. 296-298.
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- Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, p. 71.
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- Jean-Christophe Labadie (ISBN ), p.9.
- Labadie 2013, p. 16.
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- Moumen 2008, p. 57.
Héraldique
Les armoiries de la commune sont similaires à celles des barons de Vins, qui possédèrent la seigneurie.
Blason | D'azur à une tour d'or maçonnée et ouverte de sable, accostée de deux étoiles d'or, la tour posée sur une terrasse du même, chargée du mot ONGLES en caractères de sable,. |
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---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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- Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, Raphèle-lès-Arles, Marcel Petit CPM, (1re éd. 1866).
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Ongles dans la littérature
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