Barles
Localisation
Barles : descriptif
- Barles
Barles est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le nom de ses habitants est Barlatans,.
Géographie
Le village est situé à 987 , dans la vallée du Bès.
Les communes limitrophes de Barles sont Selonnet, Auzet, Verdaches, La Javie, La Robine-sur-Galabre, Authon et Bayons.
Relief
Le territoire de Barles est très compartimenté, divisé en vallées séparées par des montagnes hautes et des barres abruptes. La vallée du Bès réunit ces vallées, mais coupée par des cluses, elle n’est un trait d’union que depuis quelques décennies, l’essentiel des déplacements se faisant auparavant à pied et à mule, par des chemins muletiers empruntant les hauteurs.
Entre Barles et Verdaches, se trouvent le sommet du Marzenc, à 1 934 .
Dans la partie ouest de la commune, se trouvent la crête de Val-Haut, entre Barles et Bayons, marquée par les sommets de la Chanau (1 885 ; plus au sud, se trouvent le sommet de Clot Ginoux ou les Cimettes (2 112 . Un peu plus au sud, se trouve le col de la Clapouse (1 692 . Au sud des Monges (2 115 Authon) se trouve le sommet de Chine, ou Rabanu, à 1 952
Plus au sud, sur la limite entre Barles et La Robine-sur-Galabre, les principaux sommets sont le Sommet de Nibles, ou Petite Cloche, à 1 909 Blayeul (2 189 Verdaches, Esclangon (rattachée à La Javie) et Beaujeu.
Hydrographie
La commune est traversée par le Bès.
Les principaux affluents rive droite sont :
- le ravin de Charrui, qui passe au pied du hameau du même nom ;
- le torrent de Val-Haut, formé du torrent des Cabanes et de l’Embournié, et qui reçoit les eaux de très nombreux ravins intermittents, dont ceux de Paravoux et du Villard ;
- la Descoure, formée du ravin des Gardettes et du Collet de Chine : elle tire son nom, qui signifie « qui sort de son lit », de son régime torrentiel. Elle recueille elle aussi les eaux de nombreux ravins intermittents ;
- puis le Gros Vallon et le ravin des Graves, dont le nom témoigne de sa capacité à arracher des graviers à la montagne et à les transporter dans la vallée.
Rive gauche, le Bès reçoit :
- les ravins de la Cadenière, de la Boulette, intermittents ;
- au nord et au sud de Saint-Clément, les ravins des Fraches et des Eyssarts, ce dernier étant réputé pour son franchissement difficile.
Le ravin de Blayeul coule depuis ce sommet, mais se jette dans le Bès en amont de Barles.
Le Bès entre dans Barles par les clues de Verdaches et en sort par les clues de Barles.
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Vallée du Bès, vue sud du village, prise du hameau du Château.
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Vieux pont sur le Bès et tunnel à Barles.
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Cascade du Saut de la Pie, entre Barles et Verdaches.
Environnement
La commune compte 862 .
Hameaux et lieux-dits
Rive droite du Bès :
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Rive gauche du Bès :
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Transports
La commune est desservie par la départementale RD 900A, ancienne .
La route de Chine permet d’atteindre la bergerie de Chine à partir du Forest.
Risques naturels et technologiques
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Seyne auquel appartient Barles est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Barles est également exposée à quatre autres risques naturels :
- avalanche,
- feu de forêt,
- inondation,
- mouvement de terrain.
La commune de Barles n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture.
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune et le Dicrim n’existe pas non plus.
Parmi les principales inondations, celle causée par l’orage du 18 août 1739 provoque une crue du Bès, qui emporte les digues et une partie des terres cultivables, et inonde les maisons basses. En 1917, de fortes pluies provoquent un glissement de terrain qui barre le lit du Bès. Le barrage naturel ne peut être dégagé par les travaux, et c’est une crue qui dégage le passage à l’automne.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,8 amplitude thermique annuelle de 17,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Montclar_sapc », sur la commune de Montclar à 16 vol d'oiseau, est de 9,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 889,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 36 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Jean-Christophe Labadie, Irène Magnaudeix, La route de Barles : le centenaire : 1913-2013, Digne-les-Bains, Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2013. (ISBN ), p. 30.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1193 (de Barlis).
Le nom de la localité provient, selon Charles Rostaing, de la racine oronymique (désignant une montagne) *BAR. Selon Ernest Nègre, qui adopte une explication proche, le nom est formé du gaulois barro, qui désigne un sommet, et du diminutif -ulus, ce qui lui donne comme sens la petite montagne,. Selon Rostaing, le toponyme serait antérieur aux Gaulois.
Ce nom pourrait aussi être lié au provençal barlac signifiant « bourbier, point de franchissement usuel d'un cours d'eau, plus profond qu'un gué », d'où le verbe barlacar, « tremper, se mouiller, s'embourber ». Ce toponyme pourrait alors désigner un passage où se mouiller est obligatoire.
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- Robert LUFT - Vocabulaires et toponymie des pays de montagne - page 23.
Histoire
Antiquité
Dans l’Antiquité, les Bodiontiques (Bodiontici) peuplaient la vallée de la Bléone, et étaient donc le peuple gaulois qui vivait dans l’actuelle commune de Barles. Les Bodiontiques, qui sont vaincus par Auguste en même temps que les autres peuples présents sur le Trophée des Alpes (avant 14 av. J.-C.), sont rattachés à la province des Alpes-Maritimes lors de sa création.
Moyen Âge
Son château fort existe en 1206. En 1300, une petite communauté juive était établie à Barles. Un hôpital accueillant les malades et les voyageurs était implanté à Barles en 1351.
Au Moyen Âge, certains impôts étaient payés collectivement par la communauté. La répartition par tête était de sa responsabilité et l’autorité n’intervenait pas dans cette répartition. Pour certains impôts, la communauté de Barles était imposée avec celle de Feissal. Aux et siècles, Barles dépend de la viguerie de Digne.
La mort de la reine ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre d'Anjou. La communauté de Barles soutient les Duras jusqu’en 1386, puis change de camp pour rejoindre les Angevins grâce aux négociations patientes de Marie de Blois, veuve de Louis Louis II. À la fin de la guerre, Marie de Blois rattache Barles à la baillie de Seyne,. À cette époque, les seuls itinéraires vers le sud, utilisables uniquement par les piétons, passent par le Pas de Saint-Pierre (1 407 Esparron-la-Bâtie ou par Feissal et Authon : l’essentiel des échanges culturels et économiques se font d’ailleurs avec Sisteron et l’habitude de se marier dans le massif des Monges perdure jusqu’aux années 1900.
Temps modernes
En 1602, une mine de plomb est brièvemement exploitée (ou simplement explorée) à Barles, au lieu-dit Les Cluses, le minerai contenant également de l’argent et du cuivre. En 1614, la même mine est à nouveau concédée.
La déforestation excessive aggrave les phénomènes climatiques naturels, comme inondations et glissements ou éboulements de terrain. Les éboulements de 1746 et 1755 causent la destruction de 20 bastides. À la veille de la Révolution française, il existait deux fiefs sur le territoire de Barles : le fief de Barles proprement dit et celui d’Auzet (d’après l’état d’afflorinement de 1783). Des troubles liés à la crise frumentaire et au nouveau système d’imposition ont lieu à l’été 1790.
Époque contemporaine
En 1820, un mineur italien exploite pendant quelques jours une mine de cuivre gris : c’est la dernière tentative d’une exploitation du minerai dans la commune, et finalement aucune n’a été rentable.
Jusqu’au siècle, aucune route ne passe par Barles. La route la plus proche est la route nationale 100, de Digne à Coni par le col du Labouret et Verdaches, construite en 1854. Un chemin muletier, le chemin d'intérêt commun siècle. Ce chemin est d’un usage souvent difficile dès que le temps est mauvais, comme au passage du ravin des Eyssarts après les orages (vers Saint-Clément) et parfois coupé par des éboulements (comme en 1890 à Tanaron). Les clues de Saint-Clément sont franchies par des tunnels de la largeur de la mule.
Comme de nombreuses communes du département, Barles se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède deux, installées au chef-lieu et dans un hameau, qui dispensent une instruction primaire aux garçons. Bien que la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants, la commune instruit ses filles dès 1863. Ce manque de routes entraîne la multiplication des écoles : d’une en 1863, destinée aux garçons, la commune en crée cinq : au chef-lieu (104 habitants, 170 avec les hameaux dépendants en 1881), à Vaux (49 habitants en 1881), au Forest (108 habitants), aux Sauvans (82 habitants avec les Bloudes et le Mas en 1881) et à Saint-Clément (87 habitants avec le Lauzet à la même date),. La commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve aux Sauvans et rénover les autres.
La construction de la route passant par les clues de Barles est entamée en 1882 : reliant Digne à Verdaches, puis Coni, elle est inaugurée en juillet 1913,. Le chantier fut long et difficile : commencé en 1891, il n’aborde les clues de Saint-Clément (actuellement dites clues de Barles) qu’en 1908 qu’il franchit grâce au percement de nouveaux tunnels. L’ouverture de la route permet la création d’un service de diligence par un aubergiste de Barles, remplacé par un autocar au siècle.
Le cheptel de la fin siècle témoigne de la dureté des cultures et de la subsistance : peu de chevaux et de bœufs sont utilisés pour travailler les terres (19 chevaux et 14 bœufs), et on leur préfère les mules et mulets, plus aptes à travailler les terres en pente et les sols légers. Quelques années plus tard, la foire qui avait lieu à Barles le lundi suivant le 16 mai disparaît : les Barlatans fréquentent préférentiellement les foires d’Authon, les habitants de Saint-Clément celles de Digne.
Dans les années 1950, des routes sont construites pour desservir les hameaux, qui ont conservé l’usage de la mule, du bât et du traineau jusqu’à ce moment.
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- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 16.
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, cartes p. 417-418 et p. 419.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 26.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 36.
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- Joseph Billioud, « Les Mines de plomb des Basses-Alpes », Provence historique, volume 8, no 31, 1958, p. 43.
- Billioud, op. cit., p. 45.
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- Billioud, op. cit., p. 52.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 4.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 10.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 38.
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- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 28.
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- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 6.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 12.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 40.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 34.
- Labadie, Magnaudeix, op. cit., p. 42.
Héraldique
Blason | De gueules à un pal d'or, accosté de deux bars adossés du même. |
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Détails | Armes parlantes.
(mot valise, contraction du nom des deux figures de l'écu : bars + pal) Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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