Portiragnes
Localisation
Portiragnes : descriptif
- Portiragnes
Portiragnes [poʁ.ti.ʁa.ɲə] (en occitan Portiranhas [pur.ti.'ra.ɲɔs]) est une commune française située dans le sud du département de l'Hérault en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le canal du Midi, le ruisseau de l'Ardaillou, le ruisseau de la Maïre Vieille et par divers autres petits cours d'eau
La commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (le « plateau de Roquehaute », « la Grande Maire » et « est et sud de Béziers »), trois espaces protégés (la réserve naturelle nationale de Roque-Haute, « la Grande Maire » et la « Roque Haute ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
On distingue Portiragnes-Village et Portiragnes-Plage, station balnéaire. Portiragnes est une commune rurale et littorale qui compte 3 247 habitants en 2021
Elle est dans l'unité urbaine de Portiragnes et fait partie de l'aire d'attraction de Béziers
Ses habitants sont appelés les Portiragnais ou Portiragnaises.
Géographie
Localisation
Portiragnes est situé le long de la Mer Méditerranée. La commune est bordée par celles de Béziers, Vias et Sérignan.
Communes limitrophes
Généralités
La partie côtière dite Portiragnes-Plage (La Redoute-plage jusqu'en 1985 ou parfois simplement : La Redoute) possède le caractère commun au littoral du Languedoc : un cordon de plages appréciées des touristes. Au nord et à l'ouest de Portiragnes-Plage dans un secteur compris entre la plage, l'étang de la Grand Maïre (commune de Sérignan) et le canal du Midi, on trouve une zone humide appelée « Grand Salan », lieu de reproduction de diverses espèces d'oiseaux (flamants roses, guépiers, hérons cendrés, huppes, colverts, tadornes, ibis… et depuis quelques années un couple de cigognes). À l'est de Portiragnes-plage, en direction de Vias, c'est le domaine des campings qui accueillent une vingtaine de milliers de personnes durant l'été. Au-delà du canal du Midi, en remontant vers le nord, on trouve le « village » puis une zone de garrigue en partie cultivée de vignes. L'« aéroport de Béziers - Cap d'Agde » s'y est implanté depuis la fin des années 1990. Dans la garrigue, il est possible d'observer des canepetières, espèce d'oiseaux rare (et protégée) dans la région.
Géologie
La plaine alluviale de l’Orb, dans sa partie basse, est pour une grande part composée de sédiments (quaternaire). De Béziers à la mer s’épandent les matériaux les plus fins, argiles et limons. Plus généralement, le double bassin de l’Hérault et de l’Orb porte les marques de l’ancienne transformation de ces fleuves en « ria » (ou aber) lors d’un relèvement eustatique (voir Eustatisme) durant le Pliocène. En dessous de Béziers, le lit majeur de l’Orb, encore discernable malgré les activités humaines, est encadré sur la rive gauche par un plateau de molasses marines,.
Mais, pour Portiragnes, le phénomène le plus marquant est l’importance des basaltes issus du volcanisme. Sur le territoire de la commune, le volcan de Roque-Haute est l’un des plus méridionaux d’une série de volcans alignés grossièrement nord-sud (partant du nord de Millaud jusqu’à une dizaine de kilomètres en mer au sud du Cap d’Agde) qui deviennent de plus en plus « jeunes » au fur et à mesure qu’on s’avance vers le sud. De type strombolien – donc au volcanisme explosif, projectif – le volcan de la Roque-Haute serait le plus jeune volcan du Languedoc, actif il y a « seulement » 0,56 million d’années (bien que d’autres proposent 0,8 ou 0,64 million d’années). Sa faible taille (il n’est qu’une modeste colline) indiquerait que ses éruptions ont peu duré (quelques jours ou semaines) et ont été peu productives. Manifestations secondaires du «point chaud» sous le Massif Central ou des étirements des rivages méditerranéens ? L’origine de ces volcans du Bas-Languedoc fait encore débat.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,8 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 15,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,6 | 3,5 | 6 | 8,7 | 12,2 | 15,9 | 18,3 | 18 | 14,6 | 12 | 7,3 | 4 | 10,3 |
Température moyenne (°C) | 7,8 | 8,3 | 11,1 | 13,6 | 17,2 | 21,4 | 24 | 23,7 | 19,9 | 16,5 | 11,6 | 8,3 | 15,3 |
Température maximale moyenne (°C) | 12,1 | 13,1 | 16,3 | 18,6 | 22,3 | 27 | 29,7 | 29,3 | 25,3 | 21 | 15,9 | 12,6 | 20,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−9,6 05.01.1995 |
−7,6 11.02.12 |
−8,7 02.03.05 |
−1,6 14.04.1998 |
3,4 01.05.01 |
7,4 12.06.19 |
9,8 13.07.00 |
10,1 30.08.1998 |
6,3 29.09.20 |
−0,8 31.10.1997 |
−7,4 22.11.1998 |
−8,1 17.12.01 |
−9,6 1995 |
Record de chaleur (°C) date du record |
21,1 13.01.04 |
23,8 19.02.23 |
28,1 30.03.12 |
32,5 08.04.11 |
33,6 28.05.06 |
39,7 28.06.19 |
40,4 15.07.22 |
39,4 02.08.22 |
34,8 23.09.18 |
33,1 02.10.1997 |
24,9 09.11.15 |
21,4 23.12.22 |
40,4 2022 |
Précipitations (mm) | 47,5 | 52 | 41,4 | 51,2 | 42,4 | 26,3 | 13,7 | 25,5 | 61,6 | 83,9 | 68,6 | 41,2 | 555,3 |
Milieux naturels et biodiversité
Espaces protégés
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,.
Trois espaces protégés sont présents sur la commune :
- la réserve naturelle nationale de Roque-Haute, créée en 1955 et occupant une superficie de 160 volcan, elle protège un ensemble de mares temporaires (plus de 200) qui sont apparues après l'abandon d'une carrière de basalte, ;
- « la Grande Maire », un terrain acquis par le Conservatoire du Littoral, d'une superficie de 156 , ;
- la « Roque Haute », un terrain acquis par le Conservatoire du Littoral, d'une superficie de 5,6 ,.
Réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Deux sites Natura 2000 ont été définis sur la commune au titre de la directive habitats :
- le « plateau de Roquehaute », d'une superficie de 154,83 Isoetion ;
- « la Grande Maire », d'une superficie de 422 sansouires, lagunes et prés salés) ;
et un au titre de la directive oiseaux :
- « est et sud de Béziers », d'une superficie de 6 102 Rollier d'Europe, l'Outarde canepetière, le Circaète Jean-le-Blanc, le Milan noir et le Bruant ortolan.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Quatre ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune :
- le « domaine de Roque-Haute » (127 ;
- « la Grande Maïre » (388 ;
- le « lido de la Grande Maïre » (15 ;
- la « plaine de Béziers-Vias » (606 ;
et une ZNIEFF de type 2, : le « marais et ancien grau du Libron » (331 .
-
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
-
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
- H2Geau, « Atlas des zones inondables du bassin versant de l’Orb par analyse hydrogéomorphologique », Direction régionale de l’environnement Languedoc-Roussillon, Montpellier, 2005, p. 13 ainsi que « Carte géologique du bassin versant de l’Orb et tronçons de l’Orb (d'après la carte géologique du BRGM 1/1 000 000 modifiée) », p. 11.
- Amberta, Paul Aguilarb, Jean-Pierre et Michaux, Jacques, « Évolution géodynamique messino-pliocène en Languedoc central: le paléo-réseau hydrographique de l'Orb et de l'Hérault (sud de la France) », Geodinamica Acta Volume 11, Issues 2-3, March-August 1998, Pages 139-146, Elsevier SAS, doi:10.1016/S0985-3111(98)80010-7
- Dautria J.-M., « Présentation du Volcanisme récent du Bas- Languedoc », Document PDF, Université de Montpellier 2, Montpellier, sd (2009 ?), http://www.gm.univ-montp2.fr/spip/IMG/pdf/Volcanisme.pdf
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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- Réseau européen Natura 2000, Ministère de la transition écologique et solidaire
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Toponymie
Attestée sous les formes Guilhelmus clericus de Portainiacos (vers 1035), Rostagnus de Porcairanicis en 1116, Bernardus de Porcairanicis en 1118, Petri Gaucelini de Porcairanegues en 1141, Porchairanegues en 1142, in castro de Porcairanicis en 1152, ad Porcaranecas en 1179, apud Porcarainegues en 1213, castrum de Porcairanicis en 1231, Azalais de Porcairagues au XIIIe siècle, de Porcayranicis en 1351, de Porcairanicis au XVIe siècle, Portiraignes en 1708, Portiragnes en 1740.
Domaine gallo-romain : latin Porcarius, surnom de basse époque + suffixe -anicis. Le changement Porc > Port peut s'expliquer par l'attraction tardive du mot « port », le village se trouvant au bord d'un étang asséché,
- Frank R. Hamlin et abbé André Cabrol, Les noms de lieux du département de l'Hérault : Dictionnaire Topographique et Étymologique, , 415 ISBN , lire en ligne), p. 300
- Toponymie des villages autour de Béziers
Histoire
Les fouilles notamment du pont de la Roque-Haute et de Peiro Signado mettent en évidence, pour la Roque-Haute, une des plus anciennes installations du Néolithique (5750-5600 av. J.-C.) d’agriculteurs éleveurs dont l'origine semble toscane et, pour Peiro Signado, un peuplement également agricole mais d'origine différente, venant du nord.
Une douzaine d’établissements ruraux datant de l’Antiquité romaine ont été mis au jour (-121 à 462 après J.-C.). Avec la fin de l’empire romain, Portiragnes fait partie du royaume des Wisigoths. On a pu mettre à jour des vestiges datant de cette époque. Le village s’est implanté en bordure de l’embouchure de l’Orb qui se divisait en trois bras; l’un se jetant dans la Riviérette, le second dans la Grande Maïre et le troisième qui reste sensiblement le cours du fleuve actuel. La terre y était incultivable, car salée, couverte de salicornes et de saladelles. C’était une terre de moutons. Jusqu’à la 2e moitié du XXe siècle, les zones humides des marais étaient insalubres, infestées de moustiques et peu fréquentées.
Au Moyen-Âge, Portiragnes était sous la domination des évêques d’Agde avant que l’église devenue prieuré soit rattachée à la cathédrale de Béziers. Le droit de l’évêque d’Agde sur l’église Saint-Félix de Portiragnes est confirmé dans des écrits de 1156. Aux XIIe et XIIIe siècles, Azalaïs de Porcairagues, une personnalité noble et instruite, probablement originaire de Portiragnes – comme son nom l’indique, Porcairagues étant l’ancien nom du village - était très connue dans l’Europe entière en tant que jeune troubadour. Les femmes troubadours sont assez rares au Moyen-Âge, le terme de « troubadour » étant plutôt employé pour qualifier les auteurs/interprètes de chants lyriques relatant leurs exploits ou de poèmes d’amour.
Sous la Révolution, Portiragnes est un petit village de 60 feux en tout. La population du village était composée en majorité de bergers, de brassiers et de valets de labour. Les maisons, minuscules, sont en minorité par rapport aux écuries "patus" et pailliers. Les notables - tous parents ou alliés - sont les propriétaires des troupeaux, des champs et des pâturages. Ils ne vivent pas au village (mais à Villeneuve, Cers ou Béziers). Plusieurs façades d'aujourd'hui (rue Muette, du Vieux-Puits, de la Tour, place Saint-Jacques) portent des dates antérieures à 1789…
Vers la fin du XIXe siècle, c’est la vigne qui fait vivre le village.
- Guilaine Jean, Manen Claire, Vigne Jean-Denis et al. "Pont de Roque-Haute Nouveau regard sur la néolithisation de la France méditerranéenne", CRPPM EHESS Archives d'Écologie Préhistorique, Toulouse, 2007 Voir aussi le musée Jean-Saluste à Portiragnes où de nombreuses pièces issues des fouilles sont exposées
- Delhon Geneviève, Delhon Jacques "Portiragnes Chroniques d'un village pendant la période révolutionnaire, ed. de la Ville de Portiragnes, Portiragnes, 1989
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Héraldique
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Les armoiries de Portiragnes se blasonnent ainsi : |
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Portiragnes dans la littérature
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Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-occ/39539.html
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