Carcassonne (Carcassona en occitan) est une commune française, préfecture du département de l'Aude dans la région Occitanie.
Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Carcassès, un pays centré sur la ville de Carcassonne, entre les prémices du Massif central et les contreforts pyrénéens
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le canal du Midi, l'Aude, le Fresquel, l'Arnouze, le ruisseau de Bazalac, le ruisseau de Malepère, le ruisseau de Fount Guilhen et par divers autres petits cours d'eau, dont les ruisseaux de Garrel et de Montirat qui alimentent le lac de la Cavayère.
Carcassonne est une commune urbaine qui compte 46 218 habitants en 2021, après avoir connu une croissance quasiment continue de la population depuis les années 1800
Elle appartient à l'unité urbaine de Carcassonne et fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne
Ses habitants sont appelés les Carcassonnais et ses habitantes les Carcassonnaises
Carcassonne est la ville principale de Carcassonne Agglo (113 827 habitants en 2021).
Occupée depuis le Néolithique, Carcassonne se trouve dans la plaine de l'Aude entre deux grands axes de circulation reliant l'Atlantique à la mer Méditerranée et le Massif central aux Pyrénées.
La ville est connue pour la Cité de Carcassonne, ensemble architectural médiéval restauré par Viollet-le-Duc au XIXe siècle et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997.
Géographie
Localisation
Carcassonne est située dans le Sud-Ouest de la France à 95 kilomètres au sud-est de Toulouse. Son emplacement stratégique sur la route entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique est connu depuis le Néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre la montagne Noire au nord et les Corbières à l'est, la plaine du Lauragais à l'ouest et la vallée de l'Aude au sud. Cette région naturelle est appelée le Carcassès ou le Carcassonnais.
La superficie de la commune est de 65 Aude, le Fresquel et le canal du Midi.
Les communes limitrophes sont Berriac, Caux-et-Sauzens, Cavanac, Cazilhac, Couffoulens, Fontiès-d'Aude, Lavalette, Montirat, Palaja, Pennautier, Pezens, Roullens, Trèbes, Villedubert et Villemoustaussou.
Les limites communales de Carcassonne et celles de ses communes adjacentes.
Communes limitrophes de Carcassonne
Pezens
Pennautier, Villemoustaussou
Villedubert
Caux-et-Sauzens, Lavalette
Berriac, Trèbes
Roullens, Couffoulens
Cavanac, Cazilhac, Palaja
Fontiès-d'Aude (sur 50 m), Montirat
Géologie et relief
La ville se situe dans un couloir entre la montagne Noire au nord et la chaîne des Pyrénées au sud. La plaine est constituée de dépôts récents amenés par l'Aude et provenant des Pyrénées. Il s'agit de la molasse de Carcassonne, qui se caractérise par une alternance de grès, de conglomérats et de marnes gréseuses fluviatiles datant de l'Éocène.
Carcassonne se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible).
Hydrographie
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens », au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse. Elle est drainée par le canal du Midi, l'Aude, le Fresquel, l'Arnouze, le ruisseau de Carrel, le ruisseau de Malepère, le ruisseau de Régal, le ruisseau des Bouteillères, le Rieu, le ruisseau de Conquet, le ruisseau de Montirat, le ruisseau de Saint-Martin, le ruisseau des Sabartèzes, qui constituent un réseau hydrographique de 69 ,.
Le canal du Midi, d'une longueur totale de 239,8 canal de navigation à bief de partage qui relie Toulouse à la mer Méditerranée depuis le .
L'Aude, d'une longueur totale de 223,59 Angles et s'écoule du sud vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans le golfe du Lion à Fleury, après avoir traversé 73 communes.
Le Fresquel, d'une longueur totale de 63 Baraigne et s'écoule d'ouest en est. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude sur le territoire communal, après avoir traversé 22 communes.
L'Arnouze, d'une longueur totale de 15 Alairac et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans le Fresquel sur le territoire communal, après avoir traversé 3 communes.
Le ruisseau de Carrel, ou ruisseau de Bazalac, d'une longueur totale de 10,9 Mas-des-Cours et s'écoule vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à Trèbes, après avoir traversé 6 communes.
Le ruisseau de Malepère, d'une longueur totale de 10,9 Alairac et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à Cavanac, après avoir traversé 4 communes.
Carcassonne est située sur les bords du fleuve de l'Aude. La commune est traditionnellement divisée en deux, la ville basse qui occupe les berges du fleuve à l'ouest et la ville haute (ou Cité) qui occupe la colline surplombant l'Aude. La Cité est construite sur un petit plateau constitué par le creusement de l'Aude à environ 150 mètres d'altitude au-dessus de la ville basse. La ville basse se situe au niveau de l'Aude dont l'altitude est de 100 mètres.
L'Aude arrive à Carcassonne après son périple montagneux dans les gorges de la haute-vallée de l'Aude et devient alors un fleuve plus tranquille. Elle passe au Païcherou, longe le cimetière Saint-Michel puis se sépare en deux bras formant une île appelée l'île du Roy. Quatre ponts permettent de la franchir : le pont Garigliano, le Pont-Vieux accessible uniquement aux piétons, le pont Neuf et le pont de l'Avenir. Le canal du Midi passe également au nord de la ville entre la gare et le jardin André-Chénier jouxtant la bastide Saint-Louis.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Occitanie et Climat de l'Aude.
En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,1 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 14,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Statistiques 1991-2020 et records CARCASSONNE (11) - alt : 128m, lat : 43°12'55"N, lon : 2°17'43"E Records établis sur la période du 01-01-1948 au 13-04-2024
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
3,5
3,5
5,9
8,1
11,6
15,1
17,3
17,3
14,1
11,3
6,9
4,2
9,9
Température moyenne (°C)
6,7
7,5
10,4
12,9
16,5
20,5
23,1
23,1
19,4
15,5
10,4
7,4
14,4
Température maximale moyenne (°C)
10
11,4
14,9
17,7
21,4
25,9
28,8
28,9
24,8
19,7
13,9
10,7
19
Record de froid (°C) date du record
−12,5 16.01.1985
−15,2 04.02.1963
−7,5 01.03.05
−1,6 08.04.1956
0,9 04.05.10
6 01.06.1949
8,4 04.07.1948
8,2 30.08.1986
2,9 27.09.1972
−2 29.10.1949
−6,8 22.11.1998
−12 28.12.1962
−15,2 1963
Record de chaleur (°C) date du record
21,1 15.01.1955
25,2 27.02.19
27,3 21.03.1990
31,3 13.04.24
35,2 30.05.01
40,7 17.06.22
40,2 06.07.1982
43,2 23.08.23
36,4 07.09.1988
31,9 10.10.23
26,2 13.11.1948
22,4 18.12.1989
43,2 2023
Ensoleillement (h)
95,4
121,9
173,8
192,2
220,1
247,8
282,5
267,8
216
152,2
104,6
95,2
2 169,5
Précipitations (mm)
66
46,6
58,4
71,4
63,1
46,8
30,1
39,8
48,4
62,7
70,3
61,4
665
Source : « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
10
3,5
66
11,4
3,5
46,6
14,9
5,9
58,4
17,7
8,1
71,4
21,4
11,6
63,1
25,9
15,1
46,8
28,8
17,3
30,1
28,9
17,3
39,8
24,8
14,1
48,4
19,7
11,3
62,7
13,9
6,9
70,3
10,7
4,2
61,4
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
↑ Carte IGN sous Géoportail
↑ Plan séisme
↑ « », sur sandre.eaufrance.fr (consulté le ).
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↑ Carcassonne, histoire et architecture de Jean-Pierre Panouillé, éditions Ouest-France, (ISBN ), page 2.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Article connexe : toponymie française.
Le nom de la localité est attesté sous la forme Carcasso au . Pline l'Ancien cite ce nom, plus précisément dans l'expression Carcaso Volcarum Tectosage.
Peut-être du pré-indo-européen *kar « pierre » et de *kass, possible mot gaulois de sens obscur qui constitue le radical du mot chêne : cass-anos, l'occitan languedocien casse « chêne pédonculé » en serait directement issu. Il est suivi du suffixe à la fois gaulois et latin -ona de sens vague.
En occitan le nom de la ville est directement dérivé de sa forme latine, ce qui donne Carcassona .
↑ a et bAlbert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 147a
↑ Jean Guilaine et Daniel Fabre, Histoire de Carcassonne, édition Privat, (ISBN ), page 4.
Histoire
Article détaillé : Cité de Carcassonne.
L'histoire de Carcassonne est directement liée à celle de la Cité. C'est en 1247 que la ville s'étend, avec la création de la ville basse ou bastide Saint Louis.
À plusieurs kilomètres au sud de la cité existent cinq vestiges plus ou moins conservés de châteaux médiévaux (Termes, Aguilar, Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens), désignés comme les « cinq fils de Carcassonne ».
Préhistoire et Antiquité
Au néolithique le site originel de Carcassonne se trouvait sur l'emplacement de l'actuel du Domaine d'Auriac, dit "Carsac", à environ deux kilomètres au sud de la cité médiévale. Vers le oppidum,. Les activités commerciales et agricoles étaient florissantes. S'y échangeaient des objets parfois venus de loin : étrusques, grecs, carthaginois.
Pline l'Ancien est le premier à citer cette place très active située près du fleuve Atax (l'Aude), qu'il nomme Carcasum (officiellement Julia Carcaso) :
« :.. Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Caveres, Valence, des Allobroges Vienne ; villes latines : Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alabécé des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, Bormanni, Comacina, Cabellio, Carcasum des Volces Tectosages, Cessero, Carpentoracte des Mémines, Ies Caenicendes, les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum Livii. »
Au Volques Tectosages.
En
À partir de 14 Via Aquitania relie Narbonne (Narbo Martius) à Bordeaux (Burdigala) en passant par Carcassonne. À cette époque l'oppidum n'existe plus, une ville gallo-romaine ouverte avec plan en damier a remplacé les constructions antérieures. Les habitations s'étendent dans la plaine.
Entre 234 et 285 l'Empire romain traverse une crise avec anarchie militaire, ce dont profitent les « Barbares » qui lancent de profonds raids de pillage en Gaule. Une enceinte de plus d'un kilomètre comprenant plus de trente tours défensives est édifiée.
L'Anonyme de Bordeaux mentionne la ville en 333 sous le nom de Castellum Carcasonne.
Périodes wisigothiques et musulmanes
Les Wisigoths s’installent dans la région au début du . De 507 à 509, les Francs combattent les Wisigoths (ariens et considérés comme hérétiques), et font la conquête d'une grande partie du royaume de Toulouse. Les Wisigoths parviennent cependant à conserver Carcassonne qui restera longtemps convoitée par les Francs. En 587, une armée franque dirigée par Didier de Toulouse tente de prendre la ville : elle est repoussée et Didier meurt sous ses murs. Deux années plus tard, une autre armée est écrasée dans la région (5 000 tués, 2 000 prisonniers).
En 533 fut créé le diocèse de Carcassonne et Narbonne. Le roi wisigoth se convertit au catholicisme en 589, et les relations entre Wisigoths et Francs s'adoucissent alors.
En 711, les musulmans débarquent au Rocher de Gibraltar, conquièrent une grande partie de la péninsule Ibérique en quelques années, puis franchissent les Pyrénées en 719 et font la conquête de la Septimanie qui appartenait toujours au royaume wisigoth de Tolède ; le wali (gouverneur) ’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi (en arabe : عنبسة بن سحيم الكلبي) fait le siège de Carcassonne en 725. La ville se soumet, est renommée Qarqshuna ; ses habitants sont contraints de donner la moitié de leurs biens aux musulmans ; une garnison maure est installée. Pépin le Bref reprend la cité en 759, mais des raids de pillages désolent la région jusqu'au règne de Charlemagne.
Dans les écrits apparaissent les noms Carcasona ou Carcassione.
Dame Carcas
Article détaillé : Dame Carcas.
Carcassonne entretient une légende totalement infondée, datant du , selon laquelle le nom de la ville daterait du début du Dame Carcas, aurait fort résisté. Les assiégés étant au bord de la famine, il ne serait resté qu'une mesure de blé et un petit cochon dans la cité. Dame Carcas aurait eu l'idée de démoraliser ses adversaires : le porcelet aurait été engraissé puis projeté par-dessus les remparts, laissant penser que la ville avait encore beaucoup de nourriture. Charlemagne aurait alors fait lever le siège. À ce moment, dame Carcas aurait fait sonner les trompettes (ou les cloches des églises) et, Charlemagne revenant sur ses pas, la dame Carcas lui aurait proposé la paix. D'où l'expression « Carcas sonne ».
Cathares et Croisade
En 1067, de Barcelone acquiert Carcassonne contre 4 000 mancus d'or versés aux descendants du dernier comte en exercice de la ville, . Mais Raymond-Bernard Trencavel, beau-fils de ce dernier, réussit à prendre le contrôle de la cité. S'ensuivent plusieurs années de guerres amplifiées par le fait qu'une révolte des habitants chasse Raymond-Bernard (il est obligé de reprendre la ville avec l'aide du comte de Toulouse), et parce qu'un autre prétendant au pouvoir de la cité se manifeste, de Foix. Trencavel meurt en 1074, sa femme Ermengarde est reconnue vicomtesse en 1082.
Le palais comtal fortifié est construit à l'intérieur des murs de la cité vers 1130, par hantise d'une nouvelle révolte.
À la fin du catharisme atteint Carcassonne et y fera beaucoup d'adeptes, les cathares étant protégés par le vicomte Raimond-Roger Trencavel. Après l'assassinat du légat apostolique Pierre de Castelnau en janvier 1208, la ville et toute sa région sont déclarées terres d’hérésies par le pape , et en conséquence subissent la Croisade des albigeois, dirigée par Arnaud Amaury.
L'armée croisée met le siège devant Carcassonne : deux bourgs situés près des remparts tombent rapidement et sont brûlés. L'enceinte de la cité résiste à l'assaillant, mais c'est la sécheresse et la soif qui font capituler la ville au bout de deux semaines, le 15 août 1209 : il fait très chaud cette année-là, les puits sont à sec. Il faut aller chercher de l'eau en dehors de l'enceinte, en bas de la colline, directement dans l'Aude, mais Trencavel ne prend aucune disposition pour en défendre l'accès et les habitants sont empêchés par les croisés d'aller y puiser. La ville capitule alors : Trancavel est jeté dans un cachot du palais comtal où il meurt rapidement de dysenterie ; ses terres sont attribuées à de Montfort (plus tard son fils les donnera au roi de France, qui les intégrera au domaine royal en 1224. Des sénéchaux royaux seront alors installés dans tout le Languedoc). Les habitants doivent quitter la ville, n'emportant que les vêtements qu'ils portent ; la cité devient zone militaire, mais reste un centre religieux grâce à la cathédrale Saint-Nazaire.
Le palais comtal est alors transformé en forteresse, l'enceinte de la ville est doublée et renforcée jusqu'à la fin du XIIIe siècle.
Le 17 septembre 1240, Trencavel assiège la cité, les combats dureront jusqu'au 11 octobre et l'arrivée d'une armée royale de secours.
Saint Dominique a passé tout le carême de 1213 à prêcher à Carcassonne. Un tribunal d'Inquisition y est installé en 1234.
L'expulsion des habitants de la cité fortifiée est un acte majeur de l'histoire de Carcassonne, car ils s'établissent sur l'autre rive du fleuve, où crée « la ville basse » ou « bastide Saint Louis ». Cette colonie rurale aux rues en damier, fut entouré de murs au . Progressivement elle prospère économiquement et acquiert un rayonnement politique.
Peu après cette époque la Cité dans son ensemble incluant désormais le bourg Saint-Vincent situé au Nord et le bourg Saint-Michel situé au sud de la porte Narbonnaise devient riche et sa population globale est comprise entre 3 000 à 4 000 personnes en incluant les habitants des deux bourgs qui se sont édifiés sous ses murailles. La ville s'est dotée en 1192 d'un consulat, composé de notables et de bourgeois dont les noms nous sont parvenus à partir de 1294 par la liste des consuls qui a été tenue sur plusieurs siècles. Ils sont jusqu'à six, chargés d'administrer la ville qui en 1229 s'est en outre dotée d'une charte coutumière.
Fin du Moyen Âge
Au laine. Elle provient des élevages de la Montagne Noire et des Corbières. Les productions étaient exportées vers Constantinople ou encore Alexandrie.
En 1348 s'abat une épidémie de peste, récurrente jusqu'au siècle suivant.
En 1355 le prince Noir dévaste par le feu la bastide sans chercher à conquérir la Cité. Elle est reconstruite (moitié moins grande) et fortifiée en 1359.
confirme les privilèges de Carcassonne en mars 1462,,.
Du | ]
Jusqu’à la signature en 1659 du traité des Pyrénées, la Cité conserve son rôle militaire à la frontière entre la France et l’Aragon.
Le guerres de Religion : la ville basse soutient les protestants, la ville haute reste catholique. Des échauffourées ont lieu entre les deux sites jusqu'à l'édit de Nantes.
passe dans la ville lors de son « Grand tour de France » (1564-1566), accompagné de Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.
Un passage de l'Histoire générale de Languedoc de Dom Vaissète offre un intéressant compte rendu de la réunion des États de Languedoc de 1569 qui se tint dans le grand réfectoire des Augustins de la ville basse, sous la présidence d'Antoine de Dax, évêque d'Alet (1565-.
La Cité perd de son importance avec le transfert de nombreuses institutions à la ville basse croissante. La richesse due au commerce drapier permet d'embellir cette dernière. La manufacture de draps des Saptes est créée en 1667 par Colbert pour poursuivre l'œuvre des frères Saptes, originaires de Tuchan, qui concentrèrent en un même lieu toutes les opérations nécessaires à la fabrication des tissus. Des hôtels luxueux sont construits, l'eau est amenée jusqu'à la ville, les rues sont pavées et éclairées. Les remparts sont démolis au XVIIIe siècle, et le portail des Jacobins est construit à cette époque.
Malheureusement de nombreux problèmes causent la perte de cette mono-industrie. À la Révolution française, la ville est peu engagée et l'industrie drapière est concurrencée par les Anglais, provoquant des baisses de salaires importantes. Le 29 janvier 1790, le département de l'Aude est créé, et Carcassonne en devient le chef-lieu. Elle devient aussi chef-lieu de district. Mais les prix de la nourriture augmentent, la famine et le mécontentement populaire se font sentir.
Carcassonne absorbe Carcassonne-Cité entre 1795 et 1800.
Sous la Restauration l'activité est mécanisée et les salaires sont tirés vers le bas. La viticulture entre en concurrence, et la misère gagne la ville et ses derniers tisserands.
Du | ]
Au Jean-Pierre Cros-Mayrevieille soutenu par Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques. Les premiers travaux de restauration portent sur la basilique Saint-Nazaire.
De nombreuses expropriations ont ensuite lieu, supprimant la totalité de l’habitat construit dans les lices (espace intermédiaire délimité par les deux remparts) et excluant une partie de la population de la Cité. Il faut ensuite un demi-siècle de travaux pour restituer toute la grandeur du Viollet-le-Duc, spécialiste des restaurations en France, porta ce chantier avec réussite mais déclencha parfois une certaine polémique sur ses choix de restaurations et sur ses initiatives personnelles assez particulières. Il n'en demeure pas moins que la Cité de Carcassonne est globalement très bien restaurée, la restauration portant sur seulement 15 % du bâti (crénelages, toitures).
En 1907, les vignerons carcassonnais participent à la Révolte des vignerons pour dénoncer les problèmes qui affectent la viticulture du Languedoc. La fraude récurrente de certains producteurs, la surproduction, le mildiou et la concurrence provoquent leur colère et ils demandent à l'État, qui dans un premier temps ne réagit pas, de mettre en place une réglementation sur les productions viticoles. Carcassonne rejoint en septembre 1907 la Confédération générale de vignerons du Midi (CGV), la première union syndicale.
Arrivée d'une délégation accueillie par une pancarte Bienvenu aux sacrifiés, le 26 mai 1907.
Les slogans de la manifestation de Carcassonne.
Les manifestants de Carcassonne rassemblés par villages.
La Seconde guerre mondiale
Après l'armistice du 22 juin 1940, le parlement est convoqué en congrès à l'opéra de Vichy le 10 juillet.. Parmi les parlementaires audois, seuls deux font partie des 80 refusant de voter en faveur des pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain : Léon Blum et Henri Gout. Ils en subiront plus tard les conséquences. Au mois de février 1941, Albert Tomey, maire de Carcassonne démocratiquement élu, est destitué par Pétain et remplacé par Jules Jourdanne. Le boulevard Jean Jaurès est débaptisé par décision municipale ; il portera le nom du maréchal Pétain.
Le 14 juillet 1942, une manifestation clandestine en faveur de la République réunit plus de 2000 personnes à la statue de Armand Barbès. Les meneurs seront arrêtés dans les semaines qui suivront, mis en prison ou en résidence surveillée. Parmi eux, des membres du mouvement Combat. Ce sont les prémices de la future action résistante. Les Allemands occupent Carcassonne le 11 novembre 1942, en réponse au débarquement des alliés en Afrique du Nord. Ils réquisitionnent de nombreux hôtels, les casernes et les immeubles bourgeois pour les militaires. L'aérodrome de Salvaza passe entre les mains de la Luftwaffe. En février 1943, la section audoise de la Milice française est créée au théâtre municipal. La police allemande (SIPO-SD) s'installe dans une villa, 67 route de Toulouse.
En mai 1944, la cité de Carcassonne est occupée par les troupes allemandes qui utilisent le château comtal comme réserve de munitions et d'explosifs. Les habitants sont expulsés de la Cité. Joë Bousquet, commandeur de la Légion d'honneur, s'indigne de cette occupation et demande par lettre au préfet la libération de la Cité, considérée par tous les pays comme une œuvre d'art qu'il faut respecter et laisser libre.
Le 29 juillet 1944, Jean Bringer (chef des FFI de l'Aude) est arrêté dans la clinique du docteur Delteil. Le lendemain, c'est le tour d'Aimé Ramond. Ces deux responsables de la Résistance sont internés à la maison d'arrêt.
La Libération
Le 19 août 1944, alors que Allemands s'apprêtent à quitter la ville, quinze résistants sont amenés au domaine de Baudrigue sur la commune de Roullens. D'abord passés par les armes, les corps de ces martyrs disparaissent dans l'explosion des dépôts de munitions de la clairière du parc du domaine. La déflagration a causé d'énormes dégâts ; elle a été ressentie à des kilomètres. Le 21 août, une unité de la 11e panzer traverse Carcassonne. Pour une raison encore indéterminée, elle fait halte au Quai Riquet près de la gare. Après avoir tirée sur des passants, elle rassemble des otages qu'elle exécute sous le pont de chemin de fer. Le bilan des victimes s'établit au nombre de vingt-six.
Après-guerre
En avril 1996, Rémy Cazals organise le colloque de Carcassonne sur la Première Guerre mondiale, qui permit de publier Traces de 14-18 et de faire avancer l'historiographie de la Première Guerre mondiale.
En 1997, la Cité de Carcassonne atteint la consécration en obtenant son classement sur la liste des sites au patrimoine mondial de l'Unesco, et la ville basse de Carcassonne, « la Bastide Saint-Louis », est classée secteur sauvegardé. Avec en moyenne 1,9 million de touristes depuis 2012, la cité est un haut lieu touristique.
Le 6 novembre 2003 eut lieu à Carcassonne, dans l'hôtel de la Cité, le en présence de José María Aznar, chef du gouvernement espagnol, de Jacques Chirac, président de la République et de treize ministres des deux pays.
Le 29 juin 2008 pendant les journées « portes ouvertes » à Carcassonne du régiment de parachutistes d'infanterie de marine (un accident provoque des blessures graves sur 17 personnes dans le public. Cette affaire, devenue nationale après la visite sur place du président de la République, Nicolas Sarkozy, accompagné de son ministre de la Défense, entraîna la démission du chef d'état-major des armées.
Attentats terroristes du 23 mars 2018
Article détaillé : Attaques du 23 mars 2018 à Carcassonne et Trèbes.
Le 23 mars 2018, la ville est le théâtre d'un attentat djihadiste revendiquée par le groupe État islamique. À 10 Trèbes, une petite ville voisine distante d'environ 7 Arnaud Beltrame propose au terroriste de prendre la place d'une otage. Il sera grièvement touché par les tirs du terroriste et décèdera le lendemain. Le terroriste est abattu lorsque l'assaut est donné.
↑ Les deux sites ont livré des objets, notamment une hache en néphrite conservée au Muséum de Toulouse, qui appartenait au minéralogiste Alexis Damour.
↑ Sur YouTube, visionner la vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?". Durée 26 min 34 s.
↑ Pline l'Ancien, Histoire naturelle, III, 5, 6
↑ Dans le livre Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre (édition Privat, (ISBN )), page 39, est donnée la date 462 pour l'occupation de la ville.
↑ Ibn al-Athîr, Annales du Maghreb & de l'Espagne Expédition d'Anbasa contre les Francs.
↑ Sur YouTube, vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?", 8e minute.
↑ Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN ), page 41.
↑ Vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?", 8e minute.
↑ Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN ), page 56
↑ Emmanuel Leroy Ladurie, Histoire du Languedoc, éd. Presses universitaires de France, coll. Que sais-je ?, 1982, page 42.
↑ « », Ministère de la culture (consulté le 27 mai 2007).
↑ Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France : Début du OCLC 28516867), p. 5.
↑ Ce chiffre est une estimation tirée de La Cité de Carcassonne, éditions du patrimoine, p. 11.
↑ T.A. Bouges, Histoire ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, Paris, 1741, pages 471 à 496, « Liste des consuls de Carcassonne de 1294 à 1740 » lire en ligne
↑ Carcassonne, histoire et architecture de Jean-Pierre Panouillé, éditions Ouest-France, (ISBN ), page 52.
↑ Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN ), page 97.
↑ Ordonnances des roys de France de la troisième race : Ordonnances rendues depuis le commencement du règne de Louis lire en ligne), p. 409.
↑ Ordonnances des roys de France de la troisième race : Ordonnances rendues depuis le commencement du règne de Louis lire en ligne), p. 407.
↑ Lettres patentes de Louis lire en ligne).
↑ Vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?", 19e minute.
↑ Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, 1980, 596 ISBN , OCLC 299354152), p. 255.
↑ se référer à ce lien
↑ Ce texte illustre bien le type de tâches et de débats qui animaient les réunions des États : se référer à ce lien.
↑ Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN ), page 164.
↑ Histoire de la viticulture en Languedoc-Roussillon - Conseil régional du Languedoc-Roussillon.
↑ Histoire de Carcassonne, Editions Privat, 1984
↑ « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), ministère de la Culture (consulté le 23 mai 2007).
↑ Martial Andrieu, Baudrigue, 19 août 1944. Lerécit de l'horreur, Musique et patrimoine, 2023
↑ Julien Alaux, La seconde guerre mondiale dans l'Aude, Editions du sapin d'or, 1986
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↑ Site de l'Élysée.
↑ L'Indépendant du 7 novembre 2003.
↑ Le Figaro du 2 juillet 2008 (en Une).
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Héraldique
Carcassonne – blason actuel
Il se décrit ainsi : D'azur semé de fleurs de lys d'or au portail de ville flanqué de deux tours couvertes d'argent, maçonné, ajouré et ouvert de sable, la porte coulissée aussi d'argent surmontée d'un écusson de gueules chargé d'un agneau pascal d'argent à la tête contournée nimbée d'or, portant un panonceau aussi d'argent surchargé d'une croisette du champ.
Ce blason est le résultat d'une recomposition à partir des blasons jadis distincts de la ville haute et de la ville basse, celui de la ville basse remplaçant au-dessus de la porte un précédent « de France moderne ».
Toutefois on trouve de nombreuses variantes :
le champ de l'écu n'est pas toujours semé de fleurs de lis ;
les tours sont parfois blasonnées comme couvertes, en précisant en clocher ;
le champ de l'écusson est parfois lui aussi semé de fleur de lys d'or, et même bordé « cousu » d'azur… (reste du précédent de France : azur et fleurs de lis ?...) ;
l'agneau pascal et ses accessoires sont très variablement décrits (tête contournée ou non, nimbé ou non, lequel nimbe est parfois crucifère, et ainsi que la croix, tantôt d'argent, tantôt d'or).
La raison invoquée pour ces nombreuses variations, en particulier pour l'écusson, est sa petite taille rendant difficile la lecture des détails.
Carcassonne – ville haute
Selon Malte-Brun (La France illustrée, 1882) : D'azur à un portail de ville, accompagné de deux tours crénelées d'argent et surmonté d'un écusson d'azur à trois fleurs de lis d'or, 2 et 1.
Malte-Brun ne donne pas toujours des blasonnements rigoureux : ici le portail de ville (qui est une muraille équipée d'une porte) est confondu avec la porte elle-même : c'est la porte qui est surmontée de l'écusson, non le portail, ce dernier flanqué et non accompagné de deux tours.
Ces armoiries de la ville haute représentent le pouvoir.
Carcassonne – ville basse
Selon Malte-Brun (La France illustrée, 1882) : D'azur semé de fleurs de lis d'or sans nombre, au besant d'or mis en cœur, chargé d'un tourteau de gueules, surchargé d'un agneau pascal d'argent supportant une croix d'or avec un guidon d'argent chargé d'une croix de sable.
Devise : « HIC OVES BENE NATÆ AGNUM COMITANTUR »
Ici aussi ainsi, on trouve deux anomalies : sans nombre, synonyme de semé fait pléonasme ; supportant signifie posé dessus, ce qui n'est pas le cas de la croix qui est en fait simplement portée, si on n'utilise pas le terme spécifique de croisé normalement utilisé ici. Un blasonnement plus correct serait : D'azur semé de fleurs de lis d'or, au besant du même mis en cœur, chargé d'un tourteau de gueules, surchargé d'un agneau pascal d'argent croisé d'or, le guidon aussi d'argent chargé d'une croix de sable.
Ces armoiries de la ville basse représentent la très puissante industrie de la laine.
Sur les autres projets Wikimedia :
Héraldique de Carcassonne, sur Wikimedia Commons
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-occ/39124.html
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