Murat-sur-Vèbre
Localisation
Murat-sur-Vèbre : descriptif
- Murat-sur-Vèbre
Murat-sur-Vèbre [my.ʁa syʁ vɛ.bʁə] (en occitan : Murat [my.'rat]) est une commune française située dans le département du Tarn en région Occitanie
Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Lacaunais, un ensemble de plateaux où l'élevage de brebis laitières est prépondérant. Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par le Dourdou de Camarès, la Vèbre, le Viau, le Greissentous, Rieu Pourquié, la rivière Caunaise, le ruisseau de Candoubre, le ruisseau de Merle, le ruisseau de sanctus, le ruisseau d'espeyres et par divers autres petits cours d'eau
Incluse dans le parc naturel régional du Haut-Languedoc, elle possède un patrimoine naturel remarquable composé de trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Murat-sur-Vèbre compte 871 habitants en 2021
Elle a connu un pic de population de 3 024 habitants en 1800
Elle fait partie de l'aire d'attraction de Lacaune
Ses habitants sont appelés les Muratais ou Murataises.
Géographie
Localisation et communes limitrophes
La commune de Murat-sur-Vèbre est dans le département du Tarn, en région Occitanie.
Elle se situe à 78,1 d'Albi, et à 16,0 Lacaune, bureau centralisateur du canton des Hautes Terres d'Oc dont dépend la commune depuis 2015. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Lacaune.
Les communes les plus proches sont : Moulin-Mage (4,9 Nages (6,1 Cambon-et-Salvergues (7,5 Barre (7,7 Arnac-sur-Dourdou (7,8 Castanet-le-Haut (9,7 Peux-et-Couffouleux (9,8 Fraisse-sur-Agout (9,9 km).
Géologie et relief
Le territoire de la commune est situé dans les monts de Lacaune.
Hydrographie
La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne. Elle est drainée par un réseau hydrographique de 131 ,.
Le Dourdou de Camarès, longueur totale de 86,8 Tarn à Saint-Izaire, après avoir traversé 13 communes.
La Vèbre, longueur totale de 31,2 Agout à La Salvetat-sur-Agout, après avoir traversé 3 communes.
Le Viau, longueur totale de 16,7 Barre et s'écoule vers le sud. Il se jette dans la Vèbre à Nages, après avoir traversé 4 communes.
Climat
En 2010, le climat est classé de type climat des marges montagnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine. La commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et dans une zone de transition entre les régions climatiques « Provence, Languedoc-Roussillon » et « Sud-est du Massif Central ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 amplitude thermique annuelle est de 14,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle est de 9,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 355,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 35,2 ,,.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −0,7 | −1,2 | 1,2 | 4,1 | 7 | 11,1 | 13 | 12,9 | 10,2 | 7,3 | 3,2 | 0,3 | 5,7 |
Température moyenne (°C) | 1,9 | 1,7 | 4,5 | 7,8 | 11 | 15,4 | 17,4 | 17,3 | 14 | 10,3 | 5,6 | 2,8 | 9,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,4 | 4,5 | 7,8 | 11,5 | 14,9 | 19,7 | 21,8 | 21,8 | 17,9 | 13,3 | 8,1 | 5,4 | 12,6 |
Record de froid (°C) date du record |
−12,3 26.01.07 |
−16 08.02.12 |
−12,3 01.03.05 |
−6,5 03.04.22 |
−2,9 05.05.19 |
2,1 01.06.06 |
6,2 24.07.11 |
5,7 31.08.10 |
0,8 27.09.07 |
−5,5 25.10.03 |
−7,4 16.11.07 |
−12,2 26.12.10 |
−16 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
18,5 01.01.22 |
20,2 27.02.19 |
21,3 29.03.23 |
25,2 13.04.24 |
28,7 13.05.15 |
33 22.06.02 |
32,1 16.07.22 |
35,2 23.08.23 |
28,8 04.09.05 |
26,4 09.10.23 |
20,5 02.11.20 |
19,3 31.12.21 |
35,2 2023 |
Précipitations (mm) | 127,2 | 108,2 | 124,5 | 127,8 | 119,1 | 63,8 | 42,6 | 50,9 | 88,9 | 217 | 181,4 | 104,4 | 1 355,8 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
4,4 −0,7 127,2 | 4,5 −1,2 108,2 | 7,8 1,2 124,5 | 11,5 4,1 127,8 | 14,9 7 119,1 | 19,7 11,1 63,8 | 21,8 13 42,6 | 21,8 12,9 50,9 | 17,9 10,2 88,9 | 13,3 7,3 217 | 8,1 3,2 181,4 | 5,4 0,3 104,4 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Paysages
La commune de Murat-sur-Vèbre (93,87 . Ses paysages sont marqués par ses rivières, ses torrents et ses zones humides (la source de la Vèbre). Le barrage hydroélectrique du Laouzas, construit de 1961 à 1966, a englouti une partie du hameau de Peyroux et est devenu un espace de loisirs.
Le paysage est marqué par les puechs : le Plo de Canac (945 m) dominant la vallée du Dourdou ou le bois de Lause (1 201 m) surplombant son bourg. La forêt occupe une large place : les hêtraies font l'identité de la commune (Lause, La Capelle), les chênaies (La Ramasse) et les résineux largement plantés dans les années 1950 sur la déprise agricole, la châtaigneraie, autour de Canac, sous l'influence méditerranéenne.
La moitié du territoire est occupée par des terres agricoles qui proposent un paysage "bocager". Suite plus ou moins lâche de prairies, pelouses, cultures (céréales et fourrages), clairières (dues aux diverses pratiques agricoles et à l'élevage d'ovins et de bovins). La trame bocagère traditionnelle, avec des haies de houx, de frênes ou de hêtres, plus resserrée, se trouve autour de La Bessière, une terre dite "la Terre Sainte". Le territoire est habité depuis toujours de façon rurale, en constellation de hameaux, de fermes isolées. Un bourg principal voit se rejoindre Vèbre et Graissentous.
Une Charte architecturale et paysagère s'applique au territoire depuis 2017. Son objectif est de maintenir l'équilibre agropastoral et forestier, de valoriser les paysages ressources et de conserver l'identité architecturale du bâti.
Milieux naturels et biodiversité
Espaces protégés
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,.
La commune fait partie du parc naturel régional du Haut-Languedoc. Créé en 1973 et d'une superficie de 307 184 . Implanté de part et d’autre de la ligne de partage des eaux entre Océan Atlantique et mer Méditerranée, ce territoire domine les plaines viticoles du Languedoc et les étendues céréalières du Lauragais,
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique. Son but essentiel est d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune : les « Pont de la Mouline, vallée du Dourdou d'Arnac à Brusque, forêts du Haut-Dourdou, du Mayni et de Saint-Thomas » (2 606 Aveyron, deux dans l'Hérault et une dans le Tarn ; et les « versants et crêtes des Plo de Canac et puech de Canac » (455 Aveyron et une dans le Tarn et une ZNIEFF de type 2, : les « bois, landes, pelouses et zones humides des environs du lac du Laouzas » (7 053 Hérault et trois dans le Tarn.
-
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
-
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Espaces naturels sensibles
À l'initiative des départements, des territoires peuvent être reconnus pour leur forte valeur écologique. Ils peuvent être choisis pour y favoriser des actions de connaissances, de valorisation et de restauration des milieux.
La commune dispose des ENS suivants : la vallée du Haut-Dourdou, les deux zones humides des Méandres de la Vèbre (26 ,. Deux autres zones humides du bassin versant de la Vèbre sont répertoriées, la Grifouléde et Lagarde.
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Toponymie
« Murat » : du mot mur avec le suffixe latin -atum, donnant le sens de « clos de murs ».
La commune a pris le nom de l'une des quatre paroisses (Murat, Boissezon de Masviel, Canac, La Bessière) qui constituaient la communauté d'Ancien Régime, Boissezon de Masviel. Murat devint Murat-sur-Vèbre par décret du .
Histoire
Préhistoire
La présence de l'homme dans les Monts de Lacaune et le plateau du Haut-Agout est attestée à partir de la fin du Néolithique (seconde moitié du . Les vestiges (tesson de céramiques, outils lithiques, produits de débitage) formaient des aires d'épandages plus ou moins concentrées qui pourraient être en relation avec l'habitat ou des activités artisanales. Aucune étude n'a cependant conduit à affirmer le caractère permanent de cette occupation. La présence de quelques dolmens (pour la commune, Castel Sec et Lagarde) plaide cependant pour l'occupation du sol par de véritables communautés villageoises. Christian Servelle propose l'hypothèse de la venue de populations préhistoriques au Néolithique récent ou au cours de la première phase du Néolithique final. Ce sont ces populations qui ont façonné les statues-menhirs dites du groupe rouergat retrouvées sur l'espace géographique aujourd'hui constitué du Bas-Aveyron, du nord de l'Hérault et de l'est du Tarn. On sait que c'est l'abbé Hermet qui a proposé la première communication scientifique sur le sujet et inventé le terme de "statue-menhir" dans son article Statues-menhirs de l'Aveyron et du Tarn publié en 1898 dans le Bulletin Archéologique. L'abbé Hermet avait en effet poursuivi son inventaire dans le Tarn voisin dont la commune de Murat-sur-Vèbre. Il avait identifié celle des Arribats, aujourd'hui perdue et dont il a réalisé un cliché sur plaque. C'est l'abbé Gautrand alors prêtre à La Bessière, une des paroisses de la commune, qui lui avait trouvé de fortes ressemblances avec les "sculptures préhistoriques" récemment trouvées à Saint-Sernin. Viendront ensuite celle de La Bessière présentée au musée Fenaille comme «l'Inconnue de La Bessière» et celle de Plos 1 (musée Toulouse-Lautrec).
D'autres encore ont été découvertes à partir des années 1960 lors de labours plus profonds autorisés par l'arrivée du tracteur. Il faut citer les plus caractéristiques : la statue-menhir du Camp Grand en 1981 présentée dans le hameau de Paillemalbiau, celle de Malvielle au Moulin du Louat et celle de Candoubre découverte en 2004. Les fouilles des dolmens ont été entreprises dont partie des matériaux ont été versés dans la collection municipale et pour Castel Sec au musée Toulouse-Lautrec. Ces découvertes spectaculaires ont entrainé un véritable engouement qui a largement dépassé le cercle des érudits. Le Syndicat d'Initiative de Murat-sur-Vèbre des années 1960 est à l'origine des premières présentations au grand public, de démonstrations de taille de la pierre, de conférences...
La DRAC Occitanie, à la suite d'un inventaire général, a proposé en 2019 d'inscrire les plus remarquables au titre des monuments historiques pour en améliorer la protection : 15 SM dans l'Hérault, 31 SM en Aveyron et 32 dans le Tarn, dont 9 complémentaires sur la commune.
Antiquité
Victor Rascol dans son étude publiée à la fin du XIXe siècle évoque avec des réserves la présence de César à Roquecezieres dans le proche Aveyron et son passage dans la ville voisine de Lacaune. On aurait trouvé des pièces de monnaie romaines et des tombes gallo-romaines.
C'est l'étude de Joseph Sahuc en 1911 qui confirmera l'existence d'une voie antique passant au "Plo de Bru" dans l'Espinouse, un oppidum gaulois, et qui en précisera le tracé. Elle entre dans la commune à hauteur des Senausses et la quitte à la Croix Rouge (La Bessière) en direction de Barre. On y situe des tombes à lauze (La Bessière), des ornières (au Pas de L'Aze) et aussi quelques dolmens. Cette voie secondaire bien qu'elle ne figure sur aucun itinéraire de l'Antiquité ou du Moyen Âge, mettait probablement en relation les peuples riverains de la Méditerranée avec les populations du sud de la Gaule. Si Sahuc apporte la certitude d'une voie gallo-romaine, cette "pénétrante Béziers Cahors" s'avère plus ancienne, suivie selon toute vraisemblance dès l'époque néolithique ou tout au moins au temps des Gaulois. Un autre oppidum à proximité de la voie (vers Brusque au col du Crouzet) pourrait proposer d'autres directions à celle d'Albi.
Les recherches des érudits locaux (Paul Rouanet, Jean Record, Amen) sur les statues-menhirs dans les années 1960 ont conduit incidemment à la découverte d'un nombre important de vestiges romains et gallo-romains. La plupart des matériaux archéologiques ont été versés dans la collection archéologique municipale et partie présentée dans une des salles du Centre d'Interprétation des Mégalithes.
Moyen Âge
Le manuscrit le plus connu sur la commune est l'acte d'inféodation de plusieurs bois de la communauté de Boissezon de Matviel (la communauté qui deviendra commune de Murat à la Révolution), la veille de la fête de la Madeleine de l'an 1345 du temps de de Valois. Il en reste une rue Philippe-VI-de-Valois dans le vieux Murat et la fête locale de la Madeleine qui a succédé à une foire, le .
La communauté de Boissezon et Murat est constituée de quatre paroisses : Saint-Étienne de Murat, Saint-Pierre de Canac, Saint-Pierre-et-Saint-Paul de la Bessière et Notre-Dame de Boissezon. Les vocables utilisés de saint Étienne et du nom des apôtres semblent attester de leur création dès les premiers temps de la christianisation d'au moins trois d'entre elles et de la continuité de peuplement au Haut-Moyen Âge. Les églises apparaissent dans les archives à la fin du XIe siècle.
Avec une citation en 966, la seigneurie de Boissezon de Matviel se situe dans les premiers temps de la féodalité dans la vicomté d'Albi tenue par les Trencavel. À l'issue de la croisade des Albigeois, elle se retrouve dans la seigneurie de Castres constituée des terres de la vicomté ayant appartenu aux Trencavel et que le roi donne en fief à Philippe de Montfort en 1229. La seigneurie de Castres dépend de la sénéchaussée de Carcassonne et Béziers. Elle sera érigée en comté en 1356.
L'organisation de la communauté est bien connue à partir du ,. Ce sont les de l'Estendart qui en sont les seigneurs "pour les deux parts" depuis "le fort de Boissezo" (voir le château de Boissezon) représentés par un bayle et se partagent les revenus avec un coseigneur "pour une part". Aux de l'Estendart qui apparaissent à la fin du Peyrusse à partir du tout début du ,. Pour l'autre coseigneur, ce sont des Caylus coseigneurs des baronnies de Caylus et d'Olargues et un Lévis-Caylus à la fin du Moyen Âge, souvent d'ailleurs aussi seigneur de Nages. Le partage des droits s'établit suivant des accords régulièrement établis sous l'égide d'arbitres et enregistrés devant notaire. Ainsi celui de 1329 avec l'arbitrage des prieurs de Canac et de Barre confirme que toutes les redevances seigneuriales de Boissezon reviendront aux de l'Estandart et ceux des autres paroisses seront partagées selon le type de droits ou le "masage". On remarque que le coseigneur "pour une part", Déodat de Caylus, reçoit la plus grande partie des droits sur la paroisse de Murat et y possède un logis. Le château de Murat, cité en 966, et dont il existera encore des vestiges à la fin du .
Il est probable que la communauté dispose d'un consulat analogue à celui de la ville voisine de Lacaune et dont des actes ont été conservés dans le Livre Vert. L'un d'entre eux en 1321 exempte de droits de péage les habitants de Lacaune lorsqu'ils franchissent la Vèbre à Murat. Les archives seront plus précises à partir du .
À la fin du Moyen Âge, les reconnaissances à Jean de Peyrusse, le seigneur pour "deux parts" proviennent de 73 tenanciers de l'entière terre de Boissezon et Murat, la moitié de ceux qui faisaient reconnaissances à ses prédécesseurs avant la guerre de Cent Ans et surtout après les disettes et la peste de 1348 attestée à Lacaune. Les tenanciers sont des familles élargies vivant souvent à feux et pots communs sous le régime de la "fréréche" dont quelques-uns passés devant notaire explicitent les conditions : communauté de biens, vie commune des ménages, même pain, même vin, profits et pertes partagés. Un contrat qu'on retrouvera tout au long du .
De la Renaissance aux guerres de religion
Le comté de Castres est réuni à la Couronne en 1519. On en connait bien dans ces premiers temps du . Ce sont pour l'essentiel les redevances dues sur l'activité agricole de ses habitants, sur les nombreux moulins dont celui de Narulle (dont les équipements sans doute plus tardifs ont été restaurés), quelques fours mais aussi des métairies nobles exploitées en direct. On note des droits de péage et surtout d'herbage prélevés sur les troupeaux venant du Bas-Languedoc. Les moulins sont exploités pour obtenir la farine et participe à un artisanat de filature. Une mouline à fer apparait dans la vallée du Dourdou à hauteur du Ga un hameau proche de Canac.
Les idées de la Réforme parviennent bientôt à Castres et dans les villes de la Montagne. L'église réformée se constitue à Castres vers 1550 et celle de Boissezon de Masviel est levée en par le seigneur Antoine de Peyrusse. Sans doute élevé dans la religion protestante, il a participé aux premiers épisodes guerriers. L'église de "Boissezon, Murat, Canac, Arnac et de la moline basse" est une petite église rurale, une centaine de familles, avec son pasteur, son école et un conseil d'anciens faisant respecter une morale rigoureuse. Elle regroupe la famille seigneuriale avec leurs proches, des marchands, des maitres-artisans et quelques laboureurs.
Les seigneurs de Boissezon vont s'engager sur les deux générations suivantes dans les luttes religieuses jusqu'à la dernière rébellion en Languedoc des guerres dites de Rohan. On connait, par les chroniqueurs de ce temps, les "exploits" guerriers des Peyrusse et de leurs successeurs les Génibrouse (voir le château de Boissezon et le château de Canac), un peu moins les difficultés pour ses habitants. Des procès plus tardifs demanderont réparation pour l'usage de l'église de Boissezon comme écurie par les Génibrouse et pour le saccage de celle de Murat et de son presbytère en 1621 par les habitants de Lacaune.
Si dans la ville voisine de Lacaune, l'église protestante perdurera même au Désert, son temple est démoli en 1685, celle de Boissezon disparait face à la politique de Louis .
De la révocation de l'édit de Nantes à la Révolution.
Le dernier Génibrouse protestant, Nicolas, est décédé en 1647 et son successeur, Jacques, est enseveli dans l'église de Saint-Amans "le jeudi saint " 1701. La fortune des Génibrouse s'affaiblit et une grande partie de leurs revenus est destinée à leurs créanciers. L'un d'entre eux, le puissant Thomas de Thésan, vicomte du Poujol, lieutenant du Roi en Guyenne coseigneur pour une part de Boissezon et seigneur de Nages s'empare de la totalité de la seigneurie à l'occasion du mariage de sa fille avec l'ainé des Génibrouse, en 1687. Le cadet Bernard obtiendra en justice la restitution de tous ses droits en 1699 à la suite du décès précoce de son frère. Il vendra bientôt sa seigneurie historique de Saint-Amans et aux générations suivantes ses successeurs ne viendront que temporairement dans leur château de Boissezon, résidant dans les châteaux hérités de leurs épouses.
Les Génibrouse restent les propriétaires fonciers les plus importants comme l'enregistrent les compoix, ces répertoires qui permettent aux consuls de répartir l'impôt royal. La communauté est, à cet égard, la plus imposée (1 307 livres en 1695) de ses voisines, comme Lacaune (877) ou Saint-Gervais (872) par l'importance de ses terres agricoles et de ses forêts. Ce sont l'élevage ovin et la culture du seigle et de l'avoine qui dominent l'agriculture de ce temps. Cambiès, la plus importante des métairies nobles, dispose d'un troupeau de 600 ovins, d'une quarantaine de bovins, d'une dizaine de cochons et produit 300 charretées de foin. On remarque la fabrication de fromage de brebis, déjà appelé "roquefort" et l'importance de l'estive (2 000 ovins). La forte augmentation par rapport au siècle précédent du montant de la tasque prélevée sur les récoltes confirme celle générale de la production agricole. L'élevage des ovins induit une activité artisanale autour du filage et du tissage de la laine pour des "cordelatzs" (draps), activité auxquels de nombreux moulins foulons participent.
C'est dans la deuxième moitié de ce . La paroisse de Murat comptera au tournant du siècle plus de 60 % de la population de la communauté forte de près de 2 500 habitants.
La Révolution et l'Empire
La nouvelle organisation administrative crée le département du Tarn en à partir des trois diocèses de Castres, Lavaur et Albi (le canton voisin de Saint-Gervais sera échangé plus tard avec l'Hérault contre celui d'Anglés) ; Lacaune devient chef-lieu de district et la communauté d'Ancien Régime de "Boissezon et Murat", la commune de Murat, reconnaissant ainsi la prédominance économique et politique de la paroisse de Murat et de son bourg. La commune devient chef-lieu du canton constitué avec la commune de Cabannes-et-Barre.
L'attachement à la tradition religieuse et le refus de nombreux conscrits à s'éloigner de leur région natale conduiront à des affrontements successifs. La population soutient ses prêtres qui refusent la Constitution civile du clergé et protégera les réfractaires qui resteront dans le pays lorsqu'ils sont bannis en 1792,. On signale des rassemblements armés dans le district de Lacaune et l'administration va prendre des mesures plus brutales. Le vicaire de Murat et un "contre-révolutionnaire" seront guillotinés pendant La Terreur. Les troubles se poursuivent et la municipalité démissionne à la fin de l'année 1795. Les communes de Murat et Lacaune sont mises en état de siège en . Un commissaire est alors chargé de l'administration et un régiment stationné dans le bourg.
Le Concordat ramènera la paix religieuse et dès 1803 la municipalité envisage de réparer les églises et de réorganiser le culte sur la commune entre les "succursales" avec une nouvelle église à Condomines proposée par ses habitants. La conscription reste très impopulaire comme sur tout le territoire de la Montagne tarnaise. En 1805, sur 472 soldats que devait fournir le département, on compte 209 "réfractaires ou déserteurs" pour l'essentiel de la Montagne. Des "gendarmes en garnison" sont installés dans les familles des conscrits "réfractaires" dont par exemple une dizaine en 1806 pour les classes des années XIII et XIV de la commune.
La population majoritairement contre révolutionnaire semble mieux accepter l'Empire mais la municipalité votera le 24 avril 1814 "le vœu de rétablir l'illustre dynastie des Bourbons sur le trône de France" et.. "la décharge de Bonaparte". Un feu de joie a été "religieusement allumé, le peuple s'est porté en foule à l'église...".
Le dernier seigneur comte de Boissezon, Gabriel-Maurice de Génibrouse est décédé dans son château des Roquefeuil en 1797. Son héritier, émigré, a été condamné à son retour en France et fusillé en 1799. Leurs biens sont vendus, les bois et le château "croulé" deviennent propriété de la commune. Biens nobles et ecclésiastiques ont été acquis par des notables locaux et quelques riches laboureurs.
Époque contemporaine
La croissance de la population de la commune comme celle de la Montagne amorcée au .. On défriche de nouvelles terres, les prairies artificielles s'étendent et la technique du chaulage se répands. L'élevage ovins pour le lait se développe à la suite de l'industrialisation de la fabrication du fromage de Roquefort. Des laiteries s'installent dans le plus petit hameau et une nouvelle race de brebis laitière, la brebis de Lacaune, devient largement majoritaire dans les troupeaux. Le trop plein de main-d'œuvre entraine une émigration saisonnière vers le Bas-Languedoc où la vigne prospère, avant de devenir définitive. Une forte solidarité économique et familiale s'est construite avec ces échanges entre la Montagne et le Bas Pays qui perdurera, même si ces saisonniers sont traités de "gavach", c'est-à-dire d'arriérés !
Le réseau routier s'améliore et en 1826 la construction du pont de La Mouline termine "la grande route de Toulouse à Lodève". Les échanges avec les villes voisines vont s'intenfier et le nombre de foires passe de 3 à 5. De nouvelles expoiltations agricoles se créent (voir la longue liste des écarts), la population des hameaux s'accroit et entraine la reconstruction de leurs églises avec le soutien de la population. Le bourg de Murat se développe le long de la Départementale qui le traverse maintenant. Le chemin de fer arrive à la fin du siècle et depuis Castres, le Petit Train, atteindra Murat en 1911. Dans le domaine économique, va se développer une production artisanale de la charcuterie locale qui trouvera ses premiers débouchés sur les marchés de l'Hérault autour de 1930.
- Xavier Canat, Répertoire du patrimoine du Haut-Languedoc, C.R.P.R., Rieumontagné, 2007
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