Saint-Étienne-Vallée-França- ise
Localisation
Saint-Étienne-Vallée-Française : descriptif
- Saint-Étienne-Vallée-Française
Saint-Étienne-Vallée-Française est une commune française, située dans le sud-est du département de la Lozère en région Occitanie. Saint-Étienne-Vallée-Française est en zone de culture protestante où s'est déroulée la révolte des Camisards sur une terre schisteuse traversée par un des Gardons où se cultivaient des châtaigniers et s'éduquaient des vers à soie, où on produit des pélardons et aux maisons à toits de lauzes et murs de schiste. Saint-Étienne-Vallée-Française est une commune rurale qui compte 496 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 986 habitants en 1851
Ses habitants sont appelés les Stėphanois. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gard, le Galeizon, le Gardon de Sainte-Croix, le Gardon de Saint-Germain, le ruisseau de la Traverse et par divers autres petits cours d'eau
Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (la « vallée du Gardon de Mialet » et la « vallée du Galeizon ») et huit zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Géographie
Localisation et relief
Lozère
St-Étienne-VF
|
Saint-Étienne-Vallée-Française est une commune située au sud du département de la Lozère, en limite avec le Gard, dans l'ancienne province du Gévaudan. Son territoire, en périphérie du parc national des Cévennes, est au cœur des Cévennes.
Les villes voisines sont Alès (Gard) à 38 Florac (Lozère) à 43 .
Avec ses 5 099 hectares, la commune est au cœur des Cévennes en limite sud du Massif central en moyenne montagne et arrosée par une des branches du Gardon.
La vallée est orientée nord-ouest/sud-est. L'altitude moyenne de la commune (celle du bourg) est de 245 ce qui en fait une des communes les moins hautes du département. Le point culminant, la montagne de la Vieille Morte (925 Galeizon au nord-est alors que des monts moins hauts séparent le village de la vallée du Gardon de Sainte-Croix au sud-ouest. Le col Saint-Pierre sur la route de la Corniche des Cévennes relève, pour son versant lozérien, de la commune de Saint-Étienne.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Saint-Martin-de-Boubaux, Mialet, Saint-Jean-du-Gard, Moissac-Vallée-Française et Saint-Germain-de-Calberte.
Accès
L'axe routier principal est la RD 983 de Saint-Jean-du-Gard à Moissac-Vallée-Française. Du carrefour du Martinet, elle se continue par la RD 984 qui, en traversant le village, permet de rejoindre Saint-Germain-de-Calberte puis Florac. Les deux routes suivent le cours des Gardons. Le réseau de chemins communaux permet aux habitants de la rive gauche du Gardon de rejoindre la RD 13 et le col du Pendédis, notamment en cas de crue du Gardon.
Une ligne de bus assure une liaison hebdomadaire depuis et vers Florac et Mende. La gare la plus proche est celle d'Alès et l'aéroport, Nîmes-Garons.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,8 amplitude thermique annuelle de 16,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune du Collet-de-Dèze à 11 vol d'oiseau, est de 12,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Végétation
Autrefois essentiellement couvert de châtaigneraies, le territoire est encore fortement boisé même si un incendie a fait de gros dégâts en août 2003. Avec l'abandon progressif de la culture des châtaigniers, les pins ont gagné l'ensemble du territoire. De plus, l'ONF a poussé à la plantation de résineux, seule sylviculture locale économiquement viable.
Les données du réseau Natura 2000 indiquent que la végétation de la vallée est essentiellement composée de pins et de résineux (40 % des surfaces), de châtaigniers et autres arbres à feuilles caduques (37 %), de chênes verts (10 %) mais aussi de broussailles (1 %) et de rares prairies (1 %). La montagne de la Vieille Morte est un site important pour une espèce rare de Juniperus. Il y pousse aussi quelques pins de Salzmann associés à des cistes rares (ciste à feuilles de peuplier et ciste de Pouzolz). Les rochers et les éboulis rocheux occupent 1 % de sa surface.
La déprise agricole source d'embroussaillement et la généralisation des résineux ont accru les risques d'incendie. Aussi, la commune est considérée comme exposée aux risques naturels d'incendie.
Faune remarquable
L'argiope frelon (Argiope bruennichi) se rencontre dans les hautes herbes des terrasses de culture abandonnées. La huppe fasciée fréquente volontiers les vieux châtaigniers. En été, le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) chasse régulièrement sur le territoire.
Les eaux du Gardon et des ruisseaux affluents abritent, entre autres, des populations de loutres et de castors, voire des écrevisses.
Hydrographie
Le village est sur la rive droite du Gardon de Saint-Étienne qui rejoint le Gardon de Sainte-Croix au sud de la commune au lieu-dit le Martinet pour former le Gardon de Mialet. Le Galeizon, affluent du Gardon d'Alès, est sur 1 Saint-Martin-de-Boubaux. Sur la commune, le Gardon de Saint-Étienne possède quatorze ruisseaux affluents tels le ruisseau de Salvayre au sud, le ruisseau de la Combe des Avelacs, le Merlet au nord vers Saint-Germain, etc. Il existe de nombreuses sources dont certaines alimentent des fontaines comme la Font de Bouret dans le bourg ou des maisons non raccordées au réseau de distribution d'eau du fait de leur isolement.
Le débit du Gardon est insuffisant pour des activités nautiques, d'autant plus que les dernières années ont été très sèches. Cependant, il existe de nombreux gourgs (trous d'eau) où l'on peut se baigner, notamment au Martinet. La faible présence humaine et l'importance de la couche de galets et de graviers donnent une couleur turquoise à l'eau du Gardon dès qu'il y a un peu de profondeur. En 2008, la qualité de l'eau du Gardon était qualifiée de bonne sauf entre le bourg et le confluent du Martinet où elle était qualifiée d'assez bonne.
Géologie
Le sous-sol est surtout composé de schiste, de micaschiste mêlé d'un peu de quartz. Ces roches métamorphiques du Paléozoïque proviennent du socle ancien qu'est le Massif Central. Ces sols non calcaires sont légèrement acides.
- Carte IGN sous Géoportail
- Site du P.N.C.
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Site du Conseil général
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- Site du réseau Natura 2000
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- Fiche de la rivière Gard sur le site du SANDRE
- Station hydrologique
- Site du Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion Équilibrée des Gardons consulté le 2 avril 2009
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Toponymie
La Vallée Française
Les deux principales hypothèses sur l'origine du nom de la vallée sont qu'elle était une enclave franque en territoire wisigoth ou aurait été appelée ainsi à l'issue de la légendaire bataille de la Boissonnade. Vallis Franscisca et Val franciscus signifiant vraisemblablement vallée franque ou francesque. L'hypothèse de vallée « franche », exemptée d'impôts, est peu probable.
Roqueservières
C'est l'appellation la plus ancienne du village et également le nom d'une des principales familles nobles. Roque signifierait « château sur un rocher » et servières viendrait du latin silva, la forêt. L'autre appellation du Castellas est le « Castel de Roqueservières ». Entre le Étienne d'où la modification du nom. Dans les documents, on retrouve les trois noms plus ou moins mêlés avec Roqueservières-de-Valfrancesque, Saint-Étienne-de-Roqueservières et Saint-Étienne-de-Valfrancesque dernière appellation qui l'emporta.
Pendant la Révolution, la commune porte les noms de Vallée-Libre et de Val-Libre. Avec l'Empire, on revint aux noms précédents mais « Valfrancesque » fut transformé en « Vallée Française ».
La légende de la Vieille Morte
Il s'agit d'une célèbre légende du cœur des Cévennes que forment la Vallée Borgne, la Vallée Française et la Vallée Longue, à laquelle sont liés plusieurs lieux,,.
En des temps immémoriaux, une fée résidait au sommet du Mont Mars et n'était pas d'humeur commode, ce qui n'en faisait pas une « bonne fée ». Malgré son âge avancé, une veuve des environs de Saint-Germain-de-Calberte avait fauté et donné naissance à un enfant. Pour la punir, la fée la condamna à arracher une énorme pierre des flancs du Mont des Laupies (grosses pierres plates en occitan) et la chassa du pays avec l'enfant, son chien, son âne et surtout sa pierre.
Ainsi chargée elle s'en alla, mais l'enfant, trop fragile pour supporter le voyage, mourut au col depuis appelé Plan-de-Fontmort (le plan de l'enfant mort). Le chien tomba dans un trou au lieu-dit Cros del chi (la tombe du chien). La pluie tomba violemment comme parfois lors d'un orage cévenol. Elle s'abrita un moment sous une avancée de la roche au lieu-dit Escota se plou (écoute s'il pleut). Devant continuer, elle s'engagea dans la vallée d'un affluent du Gardon de Saint-Germain. Arrivée en bas du village, il lui fallut franchir la rivière (en portant son énorme pierre) en crue à cause de l'orage ; l'âne trébucha et se noya d'où le nom de Négase (noie âne) donné au gué.
Épuisée, elle s'assoupit sur une crête nommée depuis Mortdesom (mort de sommeil), puis tenta de continuer. Poursuivie par la méchante fée, elle reprit péniblement son chemin, portant son fardeau de pierre. Elle commença l'ascension de la montagne mais avant d'arriver au sommet, éreintée, ne parvenant plus à porter son fardeau, elle abandonna ce qui devint « la Pierre de la Vieille ». Terrorisée (l'orage continuait et la fée se rapprochait) et accablée du chagrin d'avoir perdu son enfant, elle se mit à pleurer créant le valat de las Gotas (le ruisseau des gouttes). Malgré tout, elle parvint au sommet de la montagne mais la fée l'y rattrapa et la tua pour avoir perdu la pierre. En souvenir de la malheureuse, la montagne est appelée la « Vieille Morte ».
Les lieux-dits
Les suffixes « ac » sont souvent attribués à une origine gallo-romaine comme témoins de localisation et d'appropriation. Andajac et les Avelacs en relèveraient. Le Martinet tire son nom de la forge qu'il abritait, Auriol de son ruisseau aurifère.
- Historique de Saint-Étienne-Vallée-Française
- D'après Lucien Goillon dans sa monographie
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- Pierre Laurence, Du paysage et des temps la mémoire orale en Cévennes Vallée Française et Pays de Calberte, PNC, (ISBN ).
- Site france-cévennes
- Article de l'ethnologue P. Laurence
Histoire
Préhistoire
Les premières traces humaines dans la vallée remontent au mégalithes passaient sur les crêtes et sont à l'origine de la draille de la Vieille Morte et ont laissé des menhirs telle la Pierre de la Vieille, des dolmens tels la tombe du juge et des roches à cupules, des tombes à coffre, des cumulus. Ces vestiges sont, dans l'imaginaire cévenol, liées à la légende de la vieille morte. Un village de mineurs extrayant le fer a existé sur la commune au
Antiquité
Le bourg date probablement de l'époque gauloise À l'époque, la localité se trouvait à la limite des territoires des Gabales au nord et des Volques Arécomiques au sud. Il n'y a pas de preuve d'occupation romaine. Pourtant, sur le mont Saint-Clément à Saint-Germain-de-Calberte, se trouvait une villa gallo-romaine. Les lieux-dits se terminant en « ac » semblent indiquer une occupation dès cette époque.
Moyen Âge
Au franque entourée de terres wisigothes. Une autre version de la légende relate une bataille qui aurait opposé en 737, ou en 778, Francs et Sarrasins à la Boissonnade, sur la commune de Moissac-Vallée-Française. Elle y lie la construction de l'église de Notre-Dame de Valfrancesque, bâtiment des Gévaudan.
Devenue étape de transhumance des troupeaux des moines de l'abbaye de Sauve, la localité abritait un prieuré bénédictin. Au début du Anduze y construisirent un premier château fort, le Castélas, au confluent des gardons de Sainte-Croix et de Saint-Étienne. Les seigneurs d'Anduze étaient barons de Florac, baronnie à laquelle appartenait Saint-Étienne.
Vers 1229, après la croisade des Albigeois, leurs biens et donc le village furent confisqués par le roi de France. Dès 1228, un bayle royal siégea à Saint-Étienne mais les représentants du roi et l'évêque de Mende se sont longtemps disputé la prédominance sur ces terres. En 1265, un premier accord a donné Saint-Étienne-Vallée-Française au roi. Après 36 ans de procès avec les évêques de Mende, l'acte de paréage de 1307 lui attribua définitivement le village. La paroisse était autorisée à envoyer son consul aux États particuliers du Gévaudan. Sous l'influence des moines bénédictins, la culture du châtaignier puis du mûrier pour les vers à soie se développèrent au point de devenir les éléments centraux de son économie.
Comme les Cévennes, le village a beaucoup souffert des crises du guerre de Cent Ans, peste noire…). Les friches ont gagné du terrain conduisant à une augmentation de la faune sauvage. C'est pourtant à cette époque, en 1366, qu'a débuté la construction du deuxième et principal château de Saint-Étienne au-dessus du bourg. La partie la plus ancienne de l'église paroissiale daterait d'alors. Si la date d'abandon du Castélas est inconnue, en 1476 il était encore debout mais en 1629 lors du passage des troupes du duc de Rohan, il était déjà en ruine.
Aux siècles suivants, avec l'augmentation de la population, pour gagner des surfaces cultivables, la culture en bancel s'est étendue de plus en plus haut sur les collines et donnant aux montagnes cévenoles leur aspect particulier.
« Avec leurs mains, dessus leur tête, ils avaient monté des murettes jusqu'au sommet de la colline… »
— Jean Ferrat, La Montagne
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Comme les Cévennes, Saint-Étienne a accueilli favorablement la Réforme et une majeure partie de la population s'est convertie tout en restant fidèle au roi. En 1629, les troupes huguenotes du duc de Rohan, en lutte contre Richelieu, tentèrent en vain d'abattre le clocher de l'église.
Sous le règne de Louis XIV, en 1685, comme toutes les localités protestantes, Saint-Étienne a été victime de dragonnades. Les membres de la religion réformée ont été contraints d'héberger à leur frais des soldats, les dragons, qui avaient carte blanche, sauf tuer, pour les « convertir ». Sous la pression des exactions, qui aujourd'hui seraient qualifiées de crimes de guerre voire de crimes contre l'humanité, ils se convertirent en masse et devinrent des « NC » (pour « Nouveaux Convertis »). Des réfractaires s'enfuirent rejoignant l'émigration huguenote vers la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Afrique du Sud... La répression sur les protestants s'accentua avec la révocation de l'édit de Nantes le 18 octobre 1685. Plusieurs protestants de la commune furent pendus, torturés ou envoyés aux galères. Pendant la Révolte des Camisards (1702-1704), même s'il hébergea des troupes royales, le village, au cœur de la zone rebelle, n'échappa pas aux troubles : assemblées secrètes au « Désert », « levées d'impôt » des camisards, représailles, meurtres, incendies.. Lors du « bruslêment des Cévennes », où l'armée royale pratiqua la politique de la terre brûlée pour empêcher tout soutien matériel de la population à la guérilla, le bourg devint un des centres de regroupement de la population évitant sa destruction mais pas celle des maisons des NC dans les hameaux. Plus de deux mille personnes venant des villages et hameaux rasés s'y entassèrent pendant des mois. L'hiver très rigoureux de 1709 provoqua le gel de nombreux châtaigniers, principale ressource en nourriture et donc une famine suivit. Ceci favorisa la plantation massive de mûriers pour les vers à soie. L'économie locale quitta alors le stade de l'autosubsistance pour intégrer l'économie de marché.
La Révolution et le | ]
Le village échappa aux troubles de la Révolution. Cependant, en 1792, les nobles locaux furent contraints, manu militari par leurs vassaux, de rendre les titres féodaux et de rembourser les redevances qu'ils avaient continué à percevoir. Renouant avec la tradition de résistance à l'oppression religieuse, des Stéphanois, y compris des protestants, cachèrent un prêtre réfractaire Un certain nombre d'habitants de la commune prirent part aux guerres napoléoniennes. L'un d'eux, Louis Valmalette du Coustel, en est revenu colonel.
L'incendie du palais épiscopal de Mende en 1887, qui regroupait les archives départementales de la Lozère, fait qu'il n'y a guère de traces de conséquences des soubresauts politiques du siècle. Cependant des républicains stéphanois ayant manifesté contre le coup d'État du 2 décembre 1851 par Louis-Napoléon Bonaparte furent arrêtés et condamnés à la déportation en Algérie ou en Nouvelle-Calédonie.
Le hameau des Frégyères, en 1851 puis en 1854, a été le théâtre de deux crimes. Par deux fois une famille entière y fut massacrée à la hache. Pendant les trois ans entre les meurtres, l'atmosphère devint pesante dans la commune. L'assassin, dénoncé par la seule rescapée, fut guillotiné le au Pont de Burgen en présence d'une foule considérable.
Au milieu du siècle, appelé « l'âge d'or des Cévennes », la commune connut son maximum démographique (1 986 habitants en 1851). Le développement de l'industrie de la soie apporta de la prospérité et deux filatures fonctionnaient. Mais les maladies des vers à soie (la flacherie et la pébrine) puis la vigne (phylloxéra) et la dureté des conditions de vie contribuèrent à un fort exode rural dès les années 1870. À la fin du siècle, la construction de routes améliora les débouchés des productions traditionnelles mais favorisa le départ des jeunes, d'abord temporairement pour des travaux saisonniers dans la plaine, puis définitivement.
Le | ]
Les fermetures des écoles catholiques avec la laïcisation de l'enseignement donnèrent lieu à plusieurs manifestations. Surtout, la séparation de l'Église et de l'État eut pour conséquence les évènements du . Refusant l'inventaire des biens de l'église, le curé et des jeunes catholiques s'y barricadèrent. Les gendarmes durent enfoncer la porte pendant que le reste de la population catholique, massée sur la place, chantait des cantiques au son du tocsin.
La Première Guerre mondiale marqua un tournant dans la vie du village en accentuant l'exode rural et en bouleversant l'équilibre économique. Pendant quatre ans, l'absence de la plupart des hommes valides accrut les difficultés économiques des familles. Soixante hommes, en pleine force de l'âge, soit un cinquième des mobilisés, périrent sans compter les blessés et les mutilés.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux persécutés se réfugièrent dans les Cévennes. Plusieurs maquis furent créés dans la Vallée Française (Serre, la Picharlerie).
Les combats de 1944
Au printemps 1944, les vallées cévenoles étaient un fief maquisard. Les maquis locaux, et notamment des antifascistes allemands menés par Otto Kühne, ont été alors renforcés par le peu discret maquis Bir-Hakeim. Une alerte mal comprise, une négligence (mitraillette visible dans une voiture) et l'entêtement des « biraquins », conduisirent les maquisards à affronter, le , une patrouille de la Feldgendarmerie qui fut anéantie. Une quarantaine de combattants libéra la commune pendant vingt-quatre heures alors que le village se vidait. Le lendemain, une embuscade au pont de Négase opposa pendant 4 heures le maquis (dont le groupe Toussaint) à une troupe allemande venue de Mende. Cette résistance du maquis facilita sa dispersion en évitant son encerclement. Mais lorsque le village fut investi, ce furent les représailles (les corps des Feldgendarmes étant restés à l'entrée du village, leurs uniformes dans le château). Les troupes allemandes de la 9e Panzerdivision SS Hohenstaufen aidées d'une compagnie de GMR incendièrent le château. Alors que les habitants s'étaient réfugiés dans les bois, les caves, des magasins et des maisons furent pillés. Ces actions déclenchèrent une vaste réaction de l'occupant. Les 12 et 13 avril 1944, près de 2 000 hommes des forces nazies et vichystes attaquèrent les maquis de la Vallée Française. Ils installèrent leur PC à la mairie. Les combats durèrent toute la journée du 12. Avant de se retirer le 13 avril, les soldats achevèrent le pillage du village qui échappa de peu à l'incendie général.
Époque contemporaine
Avec la proximité des maquis, de nombreux jeunes Stéphanois s'y engagèrent. Quatre Stéphanois ont été tués pendant la Seconde Guerre mondiale dont au moins un résistant,. Par la suite le château fut restauré quasiment à l'identique par ses nouveaux propriétaires.
Dans les années cinquante et soixante l'exode rural s'accentua, la population passant sous la barre des 500 habitants.
En 1956, la dernière filature de soie ferma. Ce fut la fin de siècles d'activités textiles sur la commune.
À la fin des années 1980, un projet de barrage sur le Gardon au lieu-dit la Borie en limite avec Saint-Jean-du-Gard (le barrage dans le Gard, le lac en Lozère) faillit bouleverser la Vallée Française. La forte opposition locale et les contradictions du projet (irriguer la plaine du Gard, lutter contre les crues et favoriser le tourisme) firent échouer ce projet. En 2002 il était abandonné. À sa place a vu le jour un écosite.
En août 2003, pendant la canicule, un incendie a détruit 1 200 hectares de forêt sur la commune. Plus de 500 pompiers de toute la France et de l'étranger l'ont combattu.
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- Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, pp. 553-554
- Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, pp. 392-393
- Documents historiques sur la province de Gévaudan, Gustave de Burdin, p.38
- camisards.net
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- relevé du monument aux morts
- Un aspect de la résistance méridionale : maquis et guérilla en R3 (1943-1944) Patricia Boyer
- Témoignage du curé de St-Etienne repris sur la plaque commémorative, Place de la Résistance
- Site du sénat
- Contre-infos cévennes
- Historique de l'Écosite
- Le Bien Public du 18 août 2003
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