Montgeard
Localisation
Montgeard : descriptif
- Montgeard
Montgeard est une commune française située dans l'est du département de la Haute-Garonne, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Lauragais, l'ancien « Pays de Cocagne », lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc »
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Hyse, la Thésauque et par divers autres petits cours d'eau. Montgeard est une commune rurale qui compte 541 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975
Elle fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse
Ses habitants sont appelés les Montgeardins et Montgeardines. Le patrimoine architectural de la commune comprend trois immeubles protégés au titre des monuments historiques : l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, classée en 1980, le château, inscrit en 1992 puis classé en 1995, et le château de Roquefoulet, inscrit en 2001.
Géographie
Localisation
La commune de Montgeard se trouve dans le département de la Haute-Garonne, en région Occitanie.
Elle se situe à 33 Toulouse, préfecture du département, et à 21 Escalquens, bureau centralisateur du canton d'Escalquens dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Nailloux.
Les communes les plus proches sont : Nailloux (2,1 Monestrol (3,0 Seyre (3,9 Aignes (4,2 Calmont (5,8 Gibel (6,2 Lagarde (6,5 Caignac (6,6 km).
Sur le plan historique et culturel, Montgeard fait partie du Lauragais, occupant une vaste zone, autour de l’axe central que constitue le canal du Midi, entre les agglomérations de Toulouse au nord-ouest et Carcassonne au sud-est et celles de Castres au nord-est et Pamiers au sud-ouest. C'est l'ancien « Pays de Cocagne », lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc ».
Montgeard est limitrophe de sept autres communes. Les communes limitrophes sont Nailloux, Aignes, Calmont, Gibel, Lagarde, Monestrol et Seyre.
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 932 hectares ; son altitude varie de 195 à 290 mètres.
Hydrographie
La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne. Elle est drainée par la Hyse, la Thésauque, le ruisseau de Lourtouyre, le ruisseau du Martigat et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 12 ,.
La Hyse, d'une longueur totale de 29,3 Gibel et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Elle traverse la commune et se jette dans l'Ariège à Venerque, après avoir traversé 10 communes.
La Thésauque, d'une longueur totale de 16,7 Caignac et s'écoule vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans l'Hers-Mort à Villenouvelle.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,8 amplitude thermique annuelle de 15,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ségreville à 19 vol d'oiseau, est de 13,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Aucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel,,.
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Toponymie
Histoire
Une bastide
Les origines du village de Montgeard se confondent avec l’histoire de la reconquête politique du Midi toulousain dans le contexte de l’après-Croisade des Albigeois : l’âge des bastides.
La naissance de Montgeard reflète la volonté du pouvoir royal de reprendre en main un territoire auparavant acquis à la cause cathare (les coteaux sud de Nailloux-Montesquieu) en implantant une ville neuve qui pourra attirer de nouveaux habitants dispersés ou venus des vieux villages voisins : Monestrol, Nailloux.
Sa fondation s’est effectuée en deux temps. Le , un contrat de paréage est signé entre le seigneur de Nailloux, Hugues Peytavin et le représentant du roi Philippe V à Toulouse, le sénéchal Guy Guiard (qui donnera son nom à la localité : « mont-Guiard », devenu Montgeard). La planification orthogonale caractéristique du village est alors tracée, au sommet d’une colline, dans la forêt dite « d’Artiz » à une demi-lieue du village de Nailloux, auprès d’une église portant le nom de Notre-Dame des Cabanes,. Les premiers montgeardins sont invités à venir s’installer et, moyennant une redevance annuelle, ils deviennent propriétaires de « lots » dans la nouvelle ville. Un an plus tard (), une charte est octroyée à la nouvelle localité : elle détermine en 50 articles les coutumes locales en termes de liberté des personnes, mais aussi les franchises ou « privilèges » attribués sur le plan économique : répartition de l’impôt, déroulement des foires et marchés, etc.
Une jalousie supposée ou la crainte d’un exode de sa population entraîne le village voisin de Nailloux à réclamer les mêmes droits que les montgeardins. C’est chose faite avec l’acte d’union de 1319, qui proclame le rattachement de Nailloux à Montgeard et la jouissance des mêmes privilèges.
L’âge d’or du pastel
Comme de nombreuses autres localités rurales du triangle Toulouse-Albi-Carcassonne, Montgeard a connu une période de forte prospérité avec l’apogée de la production du pastel, entre la fin de la guerre de Cent Ans (1453) et le début des guerres de Religion (1562).
Issu d’une plante, Isatis tinctoria, ce colorant était la seule source de teinture bleue connue en Europe jusqu’à la fin du siècle. Le pastel était cultivé comme une plante potagère, ce qui nécessitait une main d’œuvre importante. Les feuilles étaient récoltées, lavées, séchées, puis broyées dans un moulin pastellier. La pâte de pastel écrasée était ensuite amalgamée en grosses boules appelées « coques », ou « cocagnes » en Lauragais, qui étaient mises à sécher. Ces « cocagnes », qui ont donné au Lauragais son surnom de « pays de cocagne », étaient ensuite commercialisées depuis Toulouse sur le marché européen.
Plusieurs familles de propriétaires terriens profitent alors de la richesse des sols, de la clémence du climat et de l’abondance de main d’œuvre locale pour faire fortune dans cette activité devenue rapidement spéculative. Ce sont les Faget, les Ganac, les Caussidières et bien sur les plus célèbres, les Durand, dont les noms ont été gravés pour l’éternité dans les murs de l’église paroissiale.
Deux exemples du patrimoine architectural de Montgeard attestent de cette prospérité :
- L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, construite entre 1522 et 1561, est un superbe exemple d’architecture gothique méridionale. Construite grâce à l’argent du pastel, elle présente en façade un clocher-porche inachevé unique en Lauragais, dont la base massive aurait dû accueillir une tour octogonale peut-être semblable à celle de l’église voisine de Cintegabelle. À l’intérieur, la décoration sculptée est réputée pour ses superbes clefs de voûte et culots armoriés. De nombreux objets d'art datés de la Renaissance sont dignes d'intérêts : un bénitier en marbre venu de Pise (1516), un retable d’albâtre démembré importé d’Angleterre (années 1420-1460), des dalles funéraires portant des épitaphes en occitan (milieu du XVIe siècle) et un grand retable de pierre et stuc daté de la fin du cathédrale d’Albi au .
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Clocher-porche
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Nef
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Bénitier
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Retable de Montgeard
- L’hôtel Durand, également appelé « château de Montgeard », est un hôtel particulier dont la construction a dû commencer au début du XVIe siècle. En 1555, Guillaume Durand rachète les droits seigneuriaux sur le village, devenant le premier seigneur de Montgeard. Comme les hôtels de Bernuy et d’Assezat de Toulouse, il témoigne de la richesse considérable accumulée par les marchands de pastel. À l’extérieur, le bâtiment est bordé d’une galerie à arcades en face de la halle du village et qui a pu accueillir des marchands. Les façades présentent des fenêtres à croisée décorées de sculptures grotesques. L’intérieur est connu pour ces énormes cheminées, sa décoration sculptée, ces impressionnantes caves voûtées et une peinture murale représentant la « Tentation de saint Antoine » d’après Jacques Callot.
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Façade sur jardin
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Façade sur cour
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Galerie sur rue
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Fenêtre à meneau
D'une culture à l'autre
La chute des cours du pastel au début des années 1560, l’arrivée d’un colorant concurrent (l’indigo) sur le marché européen et les désordres causés par les guerres de religion ont entraîné une période de déclin relatif pour Montgeard.
Alors que les grandes familles de marchands pastelliers redeviennent de simples propriétaires terriens, les guerres de religion achèvent de ruiner la région. La proximité du comté de Foix et de localités acquises à la Réforme (Calmont, Gibel, Mazères) explique en partie l’ardeur de ces conflits. Cependant, le calme revenu, les XVIIe, XVIIIe et début du XIXe siècles sont une nouvelle période de prospérité pour Montgeard, grâce à la culture du blé.
Cette abondance, sans commune mesure avec l’âge d’or du pastel, se traduit par une expansion démographique, le village débordant au-delà des anciens fossés de la bastide médiévale dans un nouveau quartier, surnommé le « barri ». Signe des temps, une nouvelle halle « aux grains » est construite en 1763 ; elle a depuis été remplacée par la halle actuelle. Comme dans de nombreux villages du Lauragais, cette halle servait de lieu de dépôt et d’évaluation des récoltes, avant le grand voyage, par l’ancienne route de Nailloux, via le port de Gardouch et le canal du Midi, vers d’autres lieux de négoce, notamment Toulouse. À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, la concurrence des blés d’Europe de l’Est venu par le chemin de fer entraînera de nouveau un lent déclin.
- Situé dans un hameau à proximité du village, le château de Roquefoulet, construit au début du qui ont été construits en Lauragais pendant cette période. Il est l’œuvre de l’architecte Delor de Masbou, également responsable du dôme de la Grave à Toulouse. Il s’agit d’un exemple de style palladien assez sobre, avec un corps central cubique à deux niveaux flanqué de deux ailes en rez-de-chaussée, à l’alignement du corps central ; sa façade arrière est agrémentée d’un avant-corps en forme de rotonde qui rappelle le modèle néo-classique du château de Reynerie. Le décor intérieur (menuiseries, peintures) est à l’imitation de l’antique. Parc remarquable.
- Claude Rivals et André Soutou, Montgeard en Lauragais, Toulouse, chez les auteurs, .
- Jean Odol, Lauragais, Pays des cathares et du pastel, Toulouse, Privat, (1re éd. 1995).
- Lucien Ariès, Les noms de lieux entre Aude et Garonne, Dictionnaire étymologique, Baziège, A.R.B.R.E., , p. 423.
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- « », sur eglage.free.fr (consulté le ).
- « », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
- Jean Odol, « La route des Châteaux du Froment en Lauragais », Couleur Lauragais, lire en ligne).
- « », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
Héraldique
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Son blasonnement est : De gueules au monde surmonté d'une croisette d'or, accompagné de trois fleurs de lys du même. |
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Montgeard dans la littérature
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