Brousses-et-Villaret

Localisation

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Brousses-et-Villaret : descriptif

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Brousses-et-Villaret

Brousses-et-Villaret est une commune française située dans le département de l'Aude en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie de la Montagne Noire, un massif montagneux constituant le rebord méridional du Massif central

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Dure, le Linon et par un autre cours d'eau. Brousses-et-Villaret est une commune rurale qui compte 338 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975

Elle fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne

Ses habitants sont appelés les Broularetois et ses habitantes les Broularetoises. Petit village assis sur l'axe médian de la Montagne Noire, à quelques lieues de Carcassonne, il fait partie du Massif central. La commune fut constituée en 1792, par le regroupement de deux hameaux Brousses et le Villaret distants de 2 km, auxquels s'est adjoint en 1970 le hameau du Rebombier situé à mi-chemin

Les plus anciennes citations des lieux remontent au IXe siècle pour Villaret, et au Xe siècle pour Brousses, le village a connu une économie florissante au XVIIIe siècle par ses nombreux moulins à papier et fabriques de draps.

Géographie

Localisation

Au cœur du pays cathare, Brousses-et-Villaret est située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Carcassonne, entre Saissac et Lastours. Au pied de la Montagne Noire, face aux Corbières (Pré-Pyrénées), la commune surplombe les vignobles du Cabardès.

Elle est constituée de deux villages principaux : Brousses et Le Villaret distants de 2 années 1970. Plusieurs fermes et lieux-dits isolés dépendent de la commune.

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de cinq autres communes : Les communes limitrophes sont Fontiers-Cabardès, Fraisse-Cabardès, Montolieu et Saint-Denis.

Communes limitrophes de Brousses-et-Villaret
Fontiers-Cabardès
Saint-Denis Brousses-et-Villaret Cuxac-Cabardès
(par un quadripoint)
Montolieu Fraisse-Cabardès

Géologie et relief

Recouverte par la mer jusqu'au Carbonifère, pour se former par plissement à l'époque du soulèvement du Massif central dont elle fait partie, la Montagne Noire est un classique de la géologie française issue d'un ancien massif hercynien (-360 à - 300 millions d'années). Le village se trouve sur la zone axiale du massif, à son extrémité sud-ouest. Cette zone est constituée par un ensemble de dômes gneissiques parsemés d'affleurements de granit. Ces affleurements sont visibles en de nombreux endroits aux alentours de Brousses.

Brousses-et-Villaret fait partie du Massif central. Son territoire au relief vallonné est caractérisé par des pentes douces successives, orientées sud-nord, qui s'élèvent de l'altitude de 229 m au sud à 599 m dans la partie septentrionale. Brousses se situe à une altitude moyenne de 400 m, Le Villaret est situé 100 m plus haut.

Brousses-et-Villaret se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible).

Hydrographie

La commune rattachée au bassin versant du Fresquel, est arrosée par deux cours d'eau principaux : la Dure et le Linon. Tous deux prennent leur source dans la Montagne Noire. La qualité des eaux et leur débit régulier ont permis d'utiliser depuis très longtemps leur énergie hydraulique. De nombreux moulins et usines furent implantés le long de leurs cours afin de moudre le grain, fabriquer du papier ou des tissus, à l'instar des manufactures royales de draps créées par Colbert en vue d'exporter leur production vers l'Orient.

La Dure prend sa source dans la forêt de Montaud entre le pic de la Miroulenque (1 006 Labruguière (Tarn) et coule du nord au sud. Ses premières eaux se nomment ruisseau des Corbières mais après quelques hectomètres, au niveau du village de Laprade, elles prennent le nom de Dure. Le cours d'eau dévale la pente et se jette dans le lac de Laprade basse. Après avoir traversé des gorges, puis successivement, Caudebronde et Cuxac-Cabardès et contourné Cazelles, la Dure traverse la commune à l'ouest de Brousses. Poursuivant son chemin, elle reçoit les eaux du Linon et va se jeter dans l'Alzeau à Montolieu au terme d'environ 30 Rougeanne et va grossir les eaux du Fresquel, un affluent de l'Aude avec qui il fait jonction après être passé sous le canal du Midi, près de Montredon.

Le Linon prend sa source dans la forêt domaniale de la Loubatière, au lieu-dit le Capsan, à 810 talweg, il contourne Fontiers-Cabardès et passe à proximité de Saint-Denis. Au lieu-dit Le Moulin, une prise d'eau détourne une partie de ses eaux pour alimenter Le Villaret, puis elles retournent au Linon en aval du village. Après être passé à l'ouest du Villaret, il se jette dans la Dure au lieu-dit la forge après un parcours d'environ 10 km.

Le ruisseau de la Dussaude prend sa source au sud du lieu-dit Saint-Michel ; il est en partie alimenté par la fontaine Saint-Michel. Il s'écoule d'est en ouest pour rejoindre la Dure non loin du lieu-dit Terre d'Andine.

Voies de communication et transports

Brousses-et-Villaret se trouve sur la RD 103, axe est-ouest qui relie la RD 118 (axe nord-sud, Mazamet-Carcassonne) et Saissac. La RD 203 traverse la commune du nord au sud reliant Fraisse-Cabardès à Fontiers-Cabardès. La RD 48, rejoint la RD 203 au sud de Brousses et permet d'accéder à la RN 113 (axe Carcassonne - Toulouse) à l'entrée de Pezens.

Les transports en commun routiers sont assurés par une liaison quotidienne en bus entre la commune et Carcassonne (20 km).

Aucune voie ferrée ne passe à proximité, la gare importante la plus proche est celle de Carcassonne.

L'aéroport de Carcassonne-Salvaza se trouve à une vingtaine de kilomètres. Il offre des liaisons quotidiennes en direction de Charleroi en Belgique et plusieurs par semaine vers quelques aéroports britanniques. La liaison la plus empruntée est celle de Stansted à quelques kilomètres de Londres.

Originalité de la région, il est possible de louer des embarcations pour naviguer sur le canal du Midi qui passe à une dizaine de kilomètres.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,4 amplitude thermique annuelle de 15,5 . Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune des Martys à 9 vol d'oiseau, est de 10,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. - Vue satellite de Brousses et Villaret
  2. Carte IGN sous Géoportail
  3. Décret n°2005-1333 du 28 octobre 2005 relatif à la délimitation du Massif central
  4. Plan séisme
  5. Histoire de la vie et de l'administration de Colbert - Pierre Clément (1809-1870)
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  8. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  11. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Le village de Brousses

D'après le géographe André Pégorier, une « Brousse » est un lieu inculte et couvert de « broussailles ». On trouve la trace de Brousses en 934 sous le nom de Bruciae, Brucia mais celui-ci évolue au fil du temps : Broxas en 950, Brocis en 1249 qui est très voisin de Broce : « Broussaille en ancien français », Brossis en 1377, et enfin « Brousses » en 1781.

Dans les documents d'époque, on peut retrouver d'autres appellations telles que Brocine, Brossae, Broxae et en version vulgaire Broussos, qui est le pluriel de Brousso : « Broussaille, Bruyère » en occitan.

Le village du Villaret

La première mention du « Villaret » (le hameau, le petit village) date de 889 : Villare sancti Stephani, puis en 950 Villareleto, Villario en 1249, Villarium prope sanctum dyonisium en 1347, en 1641 Villar en Cabardès et enfin Villaret en 1781. On trouve aussi d'autres appellations : Villaretum, Villarium, Vilaret. Toutes ses appellations successives ont la même racine : « Vilar » qui se traduit par : Village ou Grange. En occitan, Vilar veut dire petite ferme, on peut donc traduire Villaret par hameau de 10 à 12 feux.

La commune unifiée de Brousses-et-Villaret

Le nom actuel de Brousses-et-Villaret date de l'union de Brousses et du Villaret en 1792. On peut lire parfois Brousse sans le S final, ainsi que Vilaret sans le deuxième L. Les anciens, prononçaient en occitan « Brossas e Vilaret » .

Les moulins

La présence de la Dure et de ses eaux au débit régulier a permis la construction de nombreux moulins le long de son cours à partir de la fin du Colbert fit construire pour les tissus destinés à l'exportation en Orient.

  • L'usine hydro-électrique Journet : ancienne papeterie de la famille Journet construite en 1831, elle possédait l'une des premières machines à papier d'Europe. En 1905, elle fut transformée en usine hydro-électrique et alimenta précocement en électricité le canton de Saissac.
  • Le clos du petit Sidobre : emplacement du premier moulin à papier de Brousses créé en 1698 par la famille Polère, d'origine provençale.
  • La Fabrique : papeterie construite en 1835, elle ferma définitivement en 1904.
  • Le Martinet : construit en 1815, cette ancienne forge est devenue un moulin à papier en 1860. Aujourd'hui en ruine, son béal est conservé.
  • Le moulin à farine : en activité jusqu'en 1975, son système hydraulique est en excellent état (roue horizontale).
  • Le moulin de Cambou : construit à la fin du .
  • Le moulin de Caténat : son existence est attestée dès 1775. À l'origine moulin à farine, il devint ensuite une annexe de la fabrique ou étaient traités les chiffons qui servaient de base à la pâte à papier. Il n'est plus en activité.
  • Le moulin de Chaïla (ou Chayla) : moulin à papier crée en 1860, papeterie sur la Dure en 1912, actuellement en ruine.

Autres lieux-dits

D'après l'abbé Sabarthès, les lieux-dits existants encore en 1912 sont :

  • la Bouriette, ou la Boriette, ferme ;
  • Carrière, hameau ;
  • le Chalet de Brousses, château moderne et ferme ;
  • Lautier-Haut et Lautier-Bas, fermes ;
  • le Mazet, bergerie. C'est aujourd'hui une ferme qui comporte une pralinerie ;
  • Montplaisir, ferme et ancienne usine sur le Lignon ; Victoriagum en 1011, la Vitarelle  siècle ;
  • Païrin, Payrin, Pairin en 1781 ;
  • Pennavaire, ferme ;
  • le Rebombier, ou le Rebombié, ferme devenue aujourd'hui un hameau ;
  • la Rafanelle, ferme.
  1. André Pégorier, ingénieur en chef géographe, Les noms de lieux en France, Glossaire de termes dialectaux.
  2. Michel Wiénin, Le Patrimoine Industriel de l'Aude, Carcassonne, Association pour la connaissance du patrimoine industriel du Languedoc-Roussillon, , 96 ISBN ), p. 86,88
  3. a et b Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique de l'Aude, 1912.

Histoire

Origines

Les origines des hameaux de Brousses et du Villaret : le lieu de Brousses qui était du domaine direct des comtes de Carcassonne, fut donné par Alfred II (an 954) à l'abbaye Saint-Jean de Mallast de Montolieu , qui le posséda jusqu'à la Révolution de 1789. En 950, dans la bulle du pape Agaget, l'église Saint-Étienne du Villaret (Villareto cum ecclesia S Stephani) est énumérée parmi les possessions confirmées au monastère de Montolieu. Ceux-ci furent réunis au sein de la même commune dans les premières années de la Révolution française. Toutefois, les découvertes archéologiques et la riche histoire régionale laissent à penser que le territoire communal fut très tôt le théâtre d'une occupation humaine.

Préhistoire

Paléolithique

Les premiers indices de présence humaine datent d'environ 1 500 000 ans[réf. nécessaire]. Ils furent découverts sur le plateau de Grazaille, non loin de Carcassonne, sous la forme de percuteurs et d'outils travaillés. Un peu plus au sud, la découverte de l'homme de Tautavel qui serait âgé d'environ 450 000 ans apporte la preuve de cette présence.

L'arrivée de l'homme moderne est situé dans la région autour de 30 000-35 000 ans. Durant la période magdalénienne, de nombreuses grottes de la région sont habitées voire ornées par l'Homme.

Néolithique

À partir du milieu du Ve millénaire avant notre ère, on constate le premier peuplement organisé dans la région carcassonnaise, qui correspond à la première mise en valeur agricole du fertile terroir alluvial.

Au IVe millénaire, le premier site fortifié, celui d'Auriac, se développe. Il révèle une économie d'échanges déjà fortement développée qui se maintiendra sur les grands sites de Cavanac.

La fin des temps néolithiques est marquée par la réalisation d'enceintes monumentales et l'apparition du mégalithisme qui témoignent de l'importance des activités cultuelles et cérémonielles dans des sociétés en cours de hiérarchisation. Le Carcassès acquiert dès lors un rôle stratégique sur l'axe de transit entre la Méditerranée et l'Atlantique. Il donnera lieu vers la fin de l'âge du bronze à la création d'une des plus grandes agglomérations connues dans le Midi de la France, celle de Carsac, ancêtre de la cité de Carcassonne, entre le .

C'est sur cette butte, dominant le cours de l'Atax (l'Aude) que s'établirent les peuplades de la fin de l'âge du bronze. Un siècle après, l'habitat ceinturé de fossés, agrandi, couvre une superficie d'environ 25 Gaule du Sud. Elle abritait sans doute une population conséquente si l'on en juge d'après la densité de silos décomptés sur la partie sommitale du site. Dans le courant du .

Dans la Montagne Noire, des mines d'extraction de minerai furent exploitées dès l'âge du bronze faisant de celle-ci un centre économique. Les échanges s'intensifièrent avec l'âge du fer. Sur le site du Grand Ferrier aux Martys, non loin de Brousses, des recherches archéologiques dirigées par Claude Domergue du CNRS à partir de 1972, ont permis de démontrer qu'une activité sidérurgique existait sur le site de la première moitié du ,.

L'antiquité

L'époque romaine
Carte de l'emprise romaine en Languedoc par A.H. Dufour, 1846 : la Gaule sous l'Empire romain.

Environ trois siècles avant notre ère, le Sud de la France est occupé par les Volques (ou Volces) peuple celte originaire du Danube, les Tectosages à l'ouest dans la région située entre Toulouse et Narbonne (Atacins) et les Arécomiques à l'est, dans région de Nîmes. Le Languedoc fait alors partie de la Gaule Braccata (ceux qui portent des braies).

En , les Romains conquièrent la région et fondent la Colonia Narbo Martius, l'actuelle Narbonne (Narbo est le terme local pour le nom du fleuve qui l'arrose, Martius car la colonie est dédiée au dieu Mars). Un proconsul, Gnaeus Domitius Ahenobarbus, est chargé de l'administrer. La ville deviendra la capitale de la province, appelée Gaule narbonnaise. Par la suite, Carcassonne devient le chef-lieu de la Colonia Julia Carcaso ; la ville est un centre administratif fortifié sur la voie romaine qui relie Toulouse à Narbonne.

Dans l'Aude, cette voie passe par Sostomagus (Castelnaudary) puis Hebromagus ou Ebromagus ou Eburomagus (Bram) ensuite Ad Caedros (Caux-et-Sauzens) et la Colonia Julia Carcaso Carcasum Nolanum Tectosagum (Carcassonne). Cette voie qui se situe à cinq lieues de Brousses (environ 10 Montagne Noire, et exploitent des mines de fer et autres minéraux, dont les fours sont alimentés par les arbres des forêts de chênes et de hêtres comme en témoignent les fouilles des villas romaines découvertes dans les communes voisines de Brousses, Saint-Denis et Laprade en Cabardès. Le site sidérurgique des Martys qui a commencé à produire au milieu du . Des vestiges gallo-romains datant de cette époque ont été découverts sur la commune de Montolieu mais aussi sur le territoire de Brousses-et-Villaret. En effet en 1974, M. Christian Landes a effectué un sondage stratigraphique entre les domaines de "Roc de Vié" et "La Raffanelle ", parcelle cadastrale A 471. Les restes d'une importante construction bien datée par le matériel découvert de la fin du .

Les invasions barbares

Entre 406 et 409, les Vandales, peuple germain composé des Hasdings et des Silings, associés aux Alains et aux Suèves, traversent la Gaule en direction de l'Espagne et ravagent la région. Trois ans plus tard en 412, les Wisigoths qui viennent de piller l'Italie ravagent à leur tour la région et s'emparent de Narbonne puis de Carcassonne.

Ces différentes invasions de la région, qui était l'une des plus florissantes de la Gaule, sous l'Empire romain, « causèrent la décadence des Lettres. Les écoles furent abandonnées, les monuments renversés ou consumés par les flammes. Le goût des Beaux-Arts, de la littérature, fut oublié ; des mœurs sauvages et cruelles, une affreuse superstition, remplacèrent la politesse, l'urbanité, et les sciences ; des opinions bizarres et honteuses succédèrent à la raison, la justice ; les ténèbres de l'ignorance couvrirent dans peu de temps, pour plusieurs siècles, l'Empire d'Occident ; et ce fut l'ouvrage de quelques brigands ». En effet les écoles de Narbonne et Toulouse, réputées sous le temps des empereurs romains, furent abandonnées sous le règne des Wisigoths.

Un contemporain, saint Prosper, décrit l'invasion en ces mots : « Depuis dix ans, les Vandales et les Goths font de nous cruelle boucherie ; les châteaux bâtis, les bourgs situés sur les plus hautes montagnes, n'ont pu garantir leurs habitants de la fureur de ces barbares ; et l'on a été partout exposé aux dernières calamités : ils n'ont épargné ni le sacré ni le profane, ni la faiblesse de l'âge, ni celle du sexe ; les hommes, les enfants, les gens de la lie du peuple, et les personnes les plus considérables, tous ont été, sans distinction, les victimes de leur glaive. Ils ont brûlé les temples dont ils ont pillé les vases sacrés ; et n'ont respecté ni la sainteté des vierges, ni la piété des veuves. Les solitaires n'ont pas éprouvé un meilleur sort ; c'est une tempête qui a emporté les bons et les mauvais, les innocents et les coupables, etc. ».

Néanmoins, les Wisigoths cohabitent avec les Romains dans une paix relative.

Le Moyen Âge

Les invasions barbares (suite)

Cependant, Clovis, roi des Francs, repousse les Wisigoths vers l'Espagne après leur défaite à la bataille de Vouillé en 507. Les Francs poursuivent leur avancée et pénètrent en Septimanie. Mais ils sont à leur tour repoussés en 508 après leur défaite d'Arles face aux Ostrogoths de Théodoric le Grand venu au secours des Wisigoths.

En 719, une armée de Sarrasins commandée par Al-Samh ibn Malik al-Khawlani, wali (gouverneur) de la péninsule ibérique, envahit la région, dévastant, brulant et massacrant tout sur son passage. Elle s'empare de Narbonne en 721. Mais Al-Samh ibn Malik al-Khawlan est battu et tué lors de la bataille de Toulouse par le duc Eudes d'Aquitaine qui est venu défendre Toulouse assiégée à la tête d'une puissante armée de Francs. Il met en déroute les troupes sarrasines leur infligeant de lourdes pertes (3 750 morts).

Les Sarrasins prennent la fuite, et se réfugient à Narbonne. Mais ils reviennent bientôt, avec de nouvelles forces, commandés par le nouveau wali, Anbassa ibn Suhaym al-Kalbi alias Ambiza. Celui-ci s'empare de toute la région dont Carcassonne en 725, mais il sera battu par Eudes d'Aquitaine qui le tuera sans parvenir à chasser les Sarrasins du Narbonnais.

Charles Martel entreprend à son tour, mais sans succès de les chasser de la province. Pépin le Bref son fils libère la ville de Carcassonne en 759 et repousse les Sarrasins vers l'Espagne après les avoir défaits près de Narbonne. Les Arabes tentent à nouveau d'envahir le Sud de la France en 793, mais Charlemagne les bat une nouvelle fois lors d'une bataille dans la région de Narbonne.

Brousses et le Villaret aux | ]
Carte de Brousses-et-Villaret, d'après Cassini XVIIIe siècle.

La fondation de l'abbaye bénédictine de Montolieu date de 798. Elle est dédiée à saint Jean-Baptiste. Le , par une charte établie à Saint-Mesmin, le roi Eudes confirme l'appartenance du Villaret à cette abbaye.

À la mort de Charles le Chauve, en 877, le Languedoc est divisé en quinze comtés qui dépendent de différents duchés ou gouvernements généraux. Insensiblement, ces gouverneurs particuliers, connus sous les noms de ducs, comtes, vicomtes, marquis, etc., usurpent les droits régaliens.

Les comtes de Toulouse avaient la suzeraineté sur le comté de Carcassonne.

La plus ancienne mention de Brousses date du milieu du Henri II d'Angleterre tente d'envahir le Languedoc, mais il est arrêté devant Toulouse.

La tragédie cathare dans le Carcasès

À cette époque, le catharisme connaît une expansion remarquable en Languedoc. Il s'infiltre aussi bien chez les plus humbles que dans l'aristocratie locale. Malgré les persécutions, cette hérésie s'implante fortement dans la région, notamment à Montolieu et Saissac. Lors du concile de Tours en 1163, on commence à s'inquiéter de l'hérésie cathare. Deux ans plus tard, un colloque oppose cathares et catholiques à Albi. C'est très certainement à partir de celui-ci que l'on appela les hérétiques : les Albigeois.

Bien que le clergé, en particulier l'abbé de l'abbaye Saint-Jean de Valseguier, seigneur temporel de Montolieu, s'oppose par tous les moyens aux prédications des Parfaits, la secte prospère bénéficiant si ce n'est de l'adhésion, du moins de la neutralité des seigneurs locaux.

En 1207, Raymond VI de Toulouse est excommunié pour sa passivité à l'égard des cathares.

Le , le légat du pape Pierre de Castelnau est assassiné par un écuyer du comte de Toulouse. En réaction, le pape ordonne la croisade contre les Albigeois.

1209 marque le début de la croisade décidée par le pape Innocent III avec le consentement du roi de France Philippe Auguste, qui n'est pas mécontent de voir soumettre les seigneurs du Sud trop indépendants. Des armées venues du nord entreprennent la lutte contre les hérétiques.

Béziers tombe en juillet et la population est presque totalement massacrée.

Carcassonne est assiégée le

Raimond-Roger Trencavel vicomte de Carcassonne, est fait prisonnier ; il meurt trois mois plus tard dans sa geôle. Concernant les conditions de sa capture, les versions diffèrent selon les rapporteurs (selon qu'ils sont catholiques ou favorables au catharisme) : l'une prétend qu'il se serait offert en otage pour éviter à sa ville et son peuple de subir le même sort que Béziers, l'autre avance qu'il a été retenu prisonnier lorsqu'il est venu parlementer pour négocier la reddition de sa ville. Les habitants évacuent la ville « nus » c'est-à-dire en braies et en chemises, abandonnant leurs biens aux vainqueurs.

Simon de Montfort qui a pris le commandement militaire de la croisade après la prise de Carcassonne accepte les biens confisqués aux Trencavel et soumet le pays à sa loi. Ainsi Montolieu doit se soumettre au nouveau maître de la région qui confisque la plupart des biens des seigneurs locaux accusés d'hérésie et de lui avoir résisté. La croisade dura une vingtaine d'années durant lesquelles la région fut soumise à l'inquisition mise en place dans chaque paroisse dans un premier temps par les évêques.

Mais en 1233, le pape Grégoire IX instaure l'inquisition dominicaine. À Montolieu la révolte menace, devant certains abus d'autorité de la souveraineté royale et du pouvoir religieux. En 1240, Raymond Trencavel tente de reprendre ses terres et entre en lutte contre les troupes royales. Des envoyés de la ville de Montolieu prêtent alors serment de fidélité au vicomte sous les remparts de Carcassonne assiégée. Louis IX envoie une armée pour porter secours aux assiégés, Trencavel comprenant que la cause est perdue lève le siège et s'enfuit à Montréal. Les Bayles et les Viguiers firent rentrer les hameaux, les villages et les bourgs révoltés dans l'obéissance. En 1237, Jeanne de Toulouse, fille de Raymond VII comte de Toulouse, épouse Alphonse de Poitiers, frère du roi de France Louis IX dit Saint Louis. Cette union permettra à sa mort d'unir le Languedoc à la couronne de France.

Montolieu fut prise à l'hiver 1240-1241 et livrée aux flammes.

Par la suite, Pierre de Grave, chevalier, seigneur de Peyriac, fut un des seigneurs qui, le samedi , prêtèrent serment au Roi de s'élever contre les entreprises du vicomte de Narbonne (Almeric Saint-Louis, au mois de , avec Arnauld et Raymond de Grave, ses frères, 60 livres de rente, assignées sur les lieux de Casilag, de Brousses, de Cayrolles, de Traussan et d'Azile-le-Petit, et ce prince lui restitua la moitié de la ville de Peyriac, confisquée sur son aïeul, en récompense de ses services et de son dévouement à la cause de la religion.

La période révolutionnaire

Le , les autorités révolutionnaires créent le département de Carcassonne (futur département de l'Aude). Ce nouveau département est subdivisé en districts et cantons.

Le 21 novembre 1792 la commune de Brousses demande à être réunie au Villaret plutôt qu'à Fraïsse. La mésintelligence qui règne alors entre les habitants de Brousses et de Fraïsse conduit le conseil du département de l'Aude à accéder cette demande. Les hameaux de Brousses et du Villaret sont donc réunis en une seule commune qui est affectée au canton de Montolieu district de Carcassonne. Pendant quelques années les institutions départementales sont soumises à de nombreux changements : le , les districts sont supprimés, remplacés par les arrondissements. Les cantons sont modifiés. En 1801, Brousses et Villaret appartient à l'arrondissement de Carcassonne, canton de Saissac.

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En 2001, la commune adhère à la communauté de communes du Cabardès Montagne Noire. Au 1er janvier 2016, à la création des nouveaux cantons, elle est rattachée au canton de "la Malpère à la Montagne Noire" (ex-canton de Montréal), par décret pris le 24 décembre 2015.

  1. Remarques générales sur les faciès magdaléniens du Bassin de l'Aude et du Roussillon [PDF]
  2. Jean Vaquer, Les origines préhistoriques de Carcassonne - Études archéologiques sur Carcassonne, la Société d'Études Scientifiques de l'Aude - http://www.sesa-aude.fr/spip.php?article32
  3. Carsac : une agglomération protohistorique en Languedoc d'après J. Guilaine ; G. Rancoule ; J. Vaquer ; M. Passelac ; J.D. Vigne ; P; Barrie (Collaborateur) ; J. Coularou (Collaborateur) ; J. Erroux (Collaborateur) ; G. Firmin (Collaborateur) ; I. Krauss-Marguet (Collaborateur), éditeur: Centre d'Anthropologie des Sociétés Rurales, Toulouse, France (1986)
  4. a et b La sidérurgie antique dans la Montagne Noire
  5. Innovazione tecnica e progresso economico nel mondo romano - Elio Lo Cascio - 2003 (p. 206)
  6. Gallia : Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, tome 36, 1978, fascicule 1, p. 433.
  7. a et b J.A. Dulaure, Description des principaux lieux de France, 1789.
  8. Michel Rocquebert, L'Épopée cathare, tome I, Paris, Privat, 1970, p. 275.
  9. Michel Rocquebert, L'Épopée cathare, tome I, Paris, Privat, 1970, p. 276.
  10. Nobiliaire universel de France (T.9), Nicolas Viton de Saint-Allais, Bachelin-Deflorenne (Paris), 1872-1878, p.37.
  11. Procès verbal de la session du conseil du département de l'Aude . 1792 p207
Histoire

Les premières activités industrielles de la Montagne Noire, liées à l'exploitation minière, commencent à l'époque romaine.

Mais c'est surtout entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle que le pays connaît l'âge d'or industriel grâce à l'énergie hydraulique qui actionne de nombreux moulins.

À la fin du Colbert fonde les Manufactures Royales de draps du Languedoc. Deux sont créées sur la Dure, l'une à Montolieu ouvre le , l'autre à Cuxac-Cabardès au domaine de la Bonde, elle a fonctionné de 1694 à 1885.

En 1698, la famille Polère, originaire de Provence, crée le premier moulin papetier de Brousses, dont les descendants furent les premiers maires de la commune. Les familles Gailhardon, Journet et Chaïla la suivirent. Les papeteries fournissaient le papier d'emballage aux manufactures royales de draps qui expédiaient leurs tissus au Levant.

En 1845, Brousses compte onze moulins en activité. Le moulin de Cambou, sur la Dure au nord de Brousses, est le dernier moulin papetier en activité en Languedoc-Roussillon, il est devenu un lieu de découverte, d'initiation, de création et de production artisanale.

En 1989, une carrière d'extraction de granits a obtenu l'autorisation d'exploiter quelques gisements au nord de Brousses, mais elle a cessé rapidement d'exploiter par manque de rentabilité.

Héraldique

Blasons de la commune tels que décrits en 1696 par Charles d'Hozier, deux écus accolés :

Brousses

Brousses, de sinople à la lettre capitale B d'argent.

le Villaret

Le Villaret, d'argent à un trèfle de gueules.

  1. Armorial général des personnes, domaines, compagnies, corps et communautés (circonscription actuelle de l'Aude) / extrait de l'Armorial général (manuscrit), dressé en vertu de l'édit de 1696 par Charles d'Hozier, éd. de Carcassonne, 1876, texte sur Gallica).

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Brousses-et-Villaret dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 23/12/2024
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