Cruscades

Localisation

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Cruscades : descriptif

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Cruscades

Cruscades est une commune française, située dans le Nord-Est du département de l'Aude en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif central et les Pyrénées

Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Orbieu, le ruisseau de Lirou

La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (la « vallée de l'Orbieu ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Cruscades est une commune rurale qui compte 925 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975

Elle fait partie de l'aire d'attraction de Narbonne

Ses habitants sont appelés les Cruscadèls ou Cruscadèles.

Géographie

Localisation

Cruscades est une commune viticole de la plaine narbonnaise, traversée par la route qui va de Lézignan-Corbières à l'embranchement de la D 24 et de la N 6113 (non loin du col de la Mède), via Ornaisons. Cruscades est située à 17 km de Narbonne et à 5 km de Lézignan-Corbières, à 43 km par la route, de Carcassonne, la préfecture.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap.
Carte topographique.
Carte avec les communes environnantes.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Cruscades
Canet Villedaigne
Lézignan-Corbières Cruscades Névian
Luc-sur-Orbieu Ornaisons

Généralités d'ordre géophysique

D'un point de vue géographique et géologique, Cruscades se situe dans l'un des trois secteurs qui composent le Narbonnais, à savoir celui de Lézignan-Ginestas. Le bourg se trouve dans une plaine, délimitée : au sud par l'Orbieu ; à l'est et à l'ouest par deux élévations de terrain ; au nord par les terres de Canet-d'Aude. À l'ouest, l'ensemble Plat-de-Veyret/Resplandy/Saint-Michel [PRS] se situe à l'extrémité d'une longue digitation orientée SW/NE (axe Ferrals-les-Corbières/Canet-d'Aude) ; et plus à l'est, la Mouchère et les Ginestes, qui délimitent à l'ouest la plaine, et à l'est la dépression de la Cardaïre. Le sol de ces modestes éminences est recouvert de cailloux et graviers. Entre ces deux plissements s'étend la plaine qui va, en s'évasant, vers Canet-d'Aude. Elle est constituée d'une terre limoneuse, plus fertile. La formation de ces terrains est liée aux différentes glaciations quaternaires (rissien du [PRS], würmien de la plaine), mais aussi aux divagations de l'Aude et de l'Orbieu. Plus à l'ouest et plus à l'est, on remarque deux dépressions : celle dite "de l'Étang des Colombes", et l'autre "de la Cardaïre". Il s'agit d'anciens étangs, autrefois poissonneux, qui furent asséchés : le premier par les archevêques de Narbonne, le second (fin du XVIIIe-début du XIXe siècle) lors de la déviation du Lirou vers Canet-d'Aude (il s'écoulait anciennement dans ledit étang de la Cardaïre). Le village est entouré de verdure (parcs particuliers). L'altitude du village culmine modestement à 36 mètres (hauteur du site de l'ancienne école). Le territoire communal s'étend sur 9,65 .

Cruscades se situe en zone de sismicité 2 (sismicité faible).

Hydrographie

La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens », au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse. Elle est drainée par l'Orbieu et le ruisseau de Lirou, qui constituent un réseau hydrographique de 5 ,.

L'Orbieu, d'une longueur totale de 84,1 Fourtou et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à Saint-Nazaire-d'Aude, après avoir traversé 22 communes.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,9 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lézignan-Corbières à 5 vol d'oiseau, est de 15,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Réseau Natura 2000
Site Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : la « vallée de l'Orbieu », d'une superficie de 17 765 Barbeau méridional et du Desman des Pyrénées en limite nord de répartition.

Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : les « pelouses de la Domèque » (45  et une ZNIEFF de type 2, : la « vallée aval de l'Orbieu » (445 .

  1. Carte IGN sous Géoportail
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  3. Plan séisme
  4. «  », sur sandre.eaufrance.fr (consulté le ).
  5. «  », sur rhone-mediterranee.eaufrance.fr, (consulté le ).
  6. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Occitanie (consulté le ).
  7. Sandre, «  »
  8. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  9. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  10. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  11. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  12. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  13. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  14. Réseau européen Natura 2000, Ministère de la transition écologique et solidaire
  15. «  », sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
  16. «  », sur le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
  17. a et b «  », sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
  18. «  », sur le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
  19. «  », sur le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).


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Toponymie

Étymologie

D'après le "Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France" de Dauzat et Rostaing (Larousse, 1963), Cruscades constituerait "une énigme toponymique". Plusieurs auteurs, dont les noms suivent, ont donné quelques hypothèses plus ou moins plausibles :

« Le lieu historique tirerait son origine du mot crusca, lequel, en dialecte ibérique, signifie un creux, un fossé, un silo. Cruscades serait « le bourg des silos ». Mais l'origine est obscure ; il faut peut-être chercher dans l'occitan cruscar « broyer ». C'est aussi une énigme toponymique : c'est un nom unique en son genre ; on pense cependant à un nom gallo-romain de villa à suffixe anum, pluriel anas (finale atone), appliqué à un sobriquet dérivé de crusculum, latin, petite jambe, par exemple Cruscatus ; on connaît comme surnom Crucellio. - gallo-romain (?). »

L'hypothèse qui fut formulée par le , selon laquelle Cruscades dériverait d'un nom gallo-romain (avec suffixe -anum) ne paraît pas crédible, car nous aurions hérité d'un toponyme avec suffixe -an (comme Fabrezan, Lézignan, Moussan, etc.).

Parmi les hypothèses curieuses, si l'on admet que la bataille de l'Orbieu, en 793, s'est déroulée près de Cruscades, on retiendra deux interprétations : le village de Cruscades tirerait son nom de deux mots latins : crux (croix) et cadere (tomber). Il désignerait l'endroit où la Croix, signe des combattants chrétiens, est tombée sous les coups du Croissant, signe des combattants sarrasins. Cruscades pourrait venir aussi du mot occitan : Cruc (sommet de la tête) et de la terminaison ada (substantif exprimant le résultat de l'action). Quand on a deux têtes qui se heurtent, on a une crucada. Ces hypothèses ont été développées par l'abbé Joseph Graves (1907-1991).

Georges Sénié pense que l'une des premières appellations du village : Aruscadae pose problème. L'abbé Sabarthès, dans son Dictionnaire Topographique de l'Aude, écrit qu'il doit s'agir d'une erreur de transcription et qu'il faut lire Cruscadae. Mais rien n'autorise formellement qu'il faille éliminer ladite appellation Aruscadae. On a la preuve, grâce à des découvertes archéologiques réalisées par l'abbé Toustou au début du , roi des Wisigoths de l'an 586 à l'an 601, année de sa mort à Tolède. Ce Pentadia devait être un riche propriétaire et Cruscades le siège d'une vaste villa gallo-romaine (à l'instar de celles du "Pla de Beyret" et de la « Métairie de Saint-Michel », aujourd'hui « Resplandy »). Si le toponyme de Cruscades demeure bien une énigme, on ne peut pas éliminer cependant l'hypothèse d'un nom de lieu d'origine wisigothique : c'est pour cette raison que l'on doit conserver la graphie Aruscadae.

À la fin du mois de mars 2009, un Cruscadèl a trouvé, du côté des « Condamines » (pièce de terre située à gauche de la D 24, à la sortie du village, en allant vers Ornaisons, juste après la cité de la Bacaune), des fragments de céramiques (briques, sigillées, poteries...) qui, lors d'une première expertise, ont été datés comme appartenant à une période s'étendant du Ier siècle au début du Moyen Âge. Ceci remet en cause l'hypothèse qui accréditait l'existence d'un « premier Cruscades », entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ve apr. J.-C., sur le site « Plat-de-Beyret/Resplandy » (P. de B./R.) : donc, plus près du Cruscades actuel (à environ 250 mètres à vol d'oiseau de l'église, vers l'est), existait un autre site humanisé (sans doute un domaine agricole) aux origines contemporaines de « P. de B./R. », mais qui a dû subsister, peut-être jusqu'au milieu du VIIIe siècle.

Extrait de L’Éclair de Montpellier du  (*) :

« A Cruscades, dans l'Aude, ont été faites, ces derniers temps des découvertes qui intéressent l'archéologie, et peut-être la préhistoire. Au pied d'une muraille fort ancienne, si l'on en juge par l'extrême usure des pierres, se trouve un vaste puits de 12 mètres de circonférence, très-solidement construit et curieusement pavé avec des cailloux de rivière. On a supposé d'abord que c'était une citerne. Il fallut abandonner cette hypothèse lorsqu'on vit que le pavage reposait sur une épaisse couche de sable. Ce ne pouvait être un silo, car le sol est trop humide, ni une prison, le pavage en serait usé. Un archéologue a émis l'idée que ça pouvait représenter une glacière peut-être d'origine gallo-romaine. De nouvelles fouilles ont fait découvrir, autour du puits une voûte de maçonnerie, abritant des squelettes et des vases funéraires brisés, sauf un qui a été recueilli entier. Plus loin, on trouva un autre puits, de dimension moindre, pavé plus grossièrement, plein de squelettes qui s'effritaient au contact de l'air. Chaque squelette était enfermé dans une sorte de cercueil en pierres brutes. Nulle inscription, si ce n'est sur un morceau de marbre trouvé presque à fleur de terre, les deux tiers d'une épitaphe en latin, de l'époque wisigothique. Le pavage du grand puits mérite une mention particulière. On y voit trois rangées de pierres en saillie et des traits gravés au burin. Est-ce des lettres appartenant à un alphabet primitif ? On pourrait le soutenir avec quelque vraisemblance. Est-ce des oghams, des runes, ces caractères mystérieux auxquels certains peuples attribuaient un pouvoir magique ? Ne serait-ce pas le résultat unique de la fantaisie extraordinaire d'un ouvrier ? Les signes sont en trop petit nombre, déclare l'auteur de ces découvertes pour en tirer des déductions solides. Il faut attendre d'autres trouvailles avant de porter un jugement. »

Dans la revue Folklore (audois) de 1938, on peut lire un article consacré à certains mots de la langue occitane, en usage dans les pays d'Aude. Le linguiste Louis Alibert, auteur d'un dictionnaire « occitan-français », consacre un chapitre à propos du terme de cièjo, qui désignait un ancien silo creusé dans de nombreuses habitations du village de Montréal-de-l'Aude, et le termine par la remarque suivante : « Notons qu'à la place de "cièjo", des actes montréalais de la fin du XVIe siècle emploient le mot "Cros". Mistral enregistre ce sens : Cros, silo pour enfermer les grains en Albigeois. » Cruscades serait alors le village des silos, ceux découverts tout près de l'église paroissiale ?...

L'évolution de la graphie de Cruscades

Cruscades, sous l'Ancien Régime, est une commune du diocèse civil et religieux de Narbonne. La paroisse est dédiée à saint Jean l'Évangéliste ou l'Apôtre. L'archevêque de Narbonne en était le seigneur justicier (basse, moyenne et haute justice). Cruscades faisait partie de la sénéchaussée de Carcassonne et de la généralité de Montpellier.

Évolution de la graphie du nom de Cruscades :

  • Aruscadae = Cruscadae, 1107 ;
  • Cruscadas, 1156 ;
  • Castrum de Cruscadas, 1157 ;
  • Crusquadas, 1537 ;
  • Cruscades, 1781 ;
  • Cruscàdos ;
  1. Selon Philippe Héléna.
  2. Selon Paul Fabre.
  3. Selon Jacques Lemoine.
  4. D'après « Vilatges al Pais », canton de Lézignan-Corbières.
  5. Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude.
  6. Le Dictionnaire Topographique du Département de l'Aude, abbé Sabarthès, 1911.
  7. Histoire générale de Languedoc par Claude Devic et Joseph Vaissète, V, pr. 430.
  8. collection microfilmée aux archives de l'Aude et répertoriée aux Archives communales de Narbonne, 55, f. 229.
  9. Histoire générale de Languedoc par Claude Devic et Joseph Vaissète, V, pr. 618.
  10. Archives de l'Aude, C, rech. diocèse de Narbonne..
  11. Carte du diocèse de Narbonne, consultable aux Archives communales de Narbonne (XVIIIe siècle).
  12. vulg..

Étymologie

D'après le "Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France" de Dauzat et Rostaing (Larousse, 1963), Cruscades constituerait "une énigme toponymique". Plusieurs auteurs, dont les noms suivent, ont donné quelques hypothèses plus ou moins plausibles :

« Le lieu historique tirerait son origine du mot crusca, lequel, en dialecte ibérique, signifie un creux, un fossé, un silo. Cruscades serait « le bourg des silos ». Mais l'origine est obscure ; il faut peut-être chercher dans l'occitan cruscar « broyer ». C'est aussi une énigme toponymique : c'est un nom unique en son genre ; on pense cependant à un nom gallo-romain de villa à suffixe anum, pluriel anas (finale atone), appliqué à un sobriquet dérivé de crusculum, latin, petite jambe, par exemple Cruscatus ; on connaît comme surnom Crucellio. - gallo-romain (?). »

L'hypothèse qui fut formulée par le , selon laquelle Cruscades dériverait d'un nom gallo-romain (avec suffixe -anum) ne paraît pas crédible, car nous aurions hérité d'un toponyme avec suffixe -an (comme Fabrezan, Lézignan, Moussan, etc.).

Parmi les hypothèses curieuses, si l'on admet que la bataille de l'Orbieu, en 793, s'est déroulée près de Cruscades, on retiendra deux interprétations : le village de Cruscades tirerait son nom de deux mots latins : crux (croix) et cadere (tomber). Il désignerait l'endroit où la Croix, signe des combattants chrétiens, est tombée sous les coups du Croissant, signe des combattants sarrasins. Cruscades pourrait venir aussi du mot occitan : Cruc (sommet de la tête) et de la terminaison ada (substantif exprimant le résultat de l'action). Quand on a deux têtes qui se heurtent, on a une crucada. Ces hypothèses ont été développées par l'abbé Joseph Graves (1907-1991).

Georges Sénié pense que l'une des premières appellations du village : Aruscadae pose problème. L'abbé Sabarthès, dans son Dictionnaire Topographique de l'Aude, écrit qu'il doit s'agir d'une erreur de transcription et qu'il faut lire Cruscadae. Mais rien n'autorise formellement qu'il faille éliminer ladite appellation Aruscadae. On a la preuve, grâce à des découvertes archéologiques réalisées par l'abbé Toustou au début du , roi des Wisigoths de l'an 586 à l'an 601, année de sa mort à Tolède. Ce Pentadia devait être un riche propriétaire et Cruscades le siège d'une vaste villa gallo-romaine (à l'instar de celles du "Pla de Beyret" et de la « Métairie de Saint-Michel », aujourd'hui « Resplandy »). Si le toponyme de Cruscades demeure bien une énigme, on ne peut pas éliminer cependant l'hypothèse d'un nom de lieu d'origine wisigothique : c'est pour cette raison que l'on doit conserver la graphie Aruscadae.

À la fin du mois de mars 2009, un Cruscadèl a trouvé, du côté des « Condamines » (pièce de terre située à gauche de la D 24, à la sortie du village, en allant vers Ornaisons, juste après la cité de la Bacaune), des fragments de céramiques (briques, sigillées, poteries...) qui, lors d'une première expertise, ont été datés comme appartenant à une période s'étendant du Ier siècle au début du Moyen Âge. Ceci remet en cause l'hypothèse qui accréditait l'existence d'un « premier Cruscades », entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ve apr. J.-C., sur le site « Plat-de-Beyret/Resplandy » (P. de B./R.) : donc, plus près du Cruscades actuel (à environ 250 mètres à vol d'oiseau de l'église, vers l'est), existait un autre site humanisé (sans doute un domaine agricole) aux origines contemporaines de « P. de B./R. », mais qui a dû subsister, peut-être jusqu'au milieu du VIIIe siècle.

Extrait de L’Éclair de Montpellier du  (*) :

« A Cruscades, dans l'Aude, ont été faites, ces derniers temps des découvertes qui intéressent l'archéologie, et peut-être la préhistoire. Au pied d'une muraille fort ancienne, si l'on en juge par l'extrême usure des pierres, se trouve un vaste puits de 12 mètres de circonférence, très-solidement construit et curieusement pavé avec des cailloux de rivière. On a supposé d'abord que c'était une citerne. Il fallut abandonner cette hypothèse lorsqu'on vit que le pavage reposait sur une épaisse couche de sable. Ce ne pouvait être un silo, car le sol est trop humide, ni une prison, le pavage en serait usé. Un archéologue a émis l'idée que ça pouvait représenter une glacière peut-être d'origine gallo-romaine. De nouvelles fouilles ont fait découvrir, autour du puits une voûte de maçonnerie, abritant des squelettes et des vases funéraires brisés, sauf un qui a été recueilli entier. Plus loin, on trouva un autre puits, de dimension moindre, pavé plus grossièrement, plein de squelettes qui s'effritaient au contact de l'air. Chaque squelette était enfermé dans une sorte de cercueil en pierres brutes. Nulle inscription, si ce n'est sur un morceau de marbre trouvé presque à fleur de terre, les deux tiers d'une épitaphe en latin, de l'époque wisigothique. Le pavage du grand puits mérite une mention particulière. On y voit trois rangées de pierres en saillie et des traits gravés au burin. Est-ce des lettres appartenant à un alphabet primitif ? On pourrait le soutenir avec quelque vraisemblance. Est-ce des oghams, des runes, ces caractères mystérieux auxquels certains peuples attribuaient un pouvoir magique ? Ne serait-ce pas le résultat unique de la fantaisie extraordinaire d'un ouvrier ? Les signes sont en trop petit nombre, déclare l'auteur de ces découvertes pour en tirer des déductions solides. Il faut attendre d'autres trouvailles avant de porter un jugement. »

Dans la revue Folklore (audois) de 1938, on peut lire un article consacré à certains mots de la langue occitane, en usage dans les pays d'Aude. Le linguiste Louis Alibert, auteur d'un dictionnaire « occitan-français », consacre un chapitre à propos du terme de cièjo, qui désignait un ancien silo creusé dans de nombreuses habitations du village de Montréal-de-l'Aude, et le termine par la remarque suivante : « Notons qu'à la place de "cièjo", des actes montréalais de la fin du XVIe siècle emploient le mot "Cros". Mistral enregistre ce sens : Cros, silo pour enfermer les grains en Albigeois. » Cruscades serait alors le village des silos, ceux découverts tout près de l'église paroissiale ?...

  1. Selon Philippe Héléna.
  2. Selon Paul Fabre.
  3. Selon Jacques Lemoine.
  4. D'après « Vilatges al Pais », canton de Lézignan-Corbières.
  5. Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude.

Histoire

Cruscades a été humanisé bien avant notre ère, si l'on se fie aux découvertes des archéologues. Le site du Pla-de-Beyret, associé à celui du Plo-de-Beyret (il en est fait mention un peu plus bas, avec celui de Resplandy ) prouvent sans conteste que les environs immédiats du Cruscades actuel furent occupés dès l'époque gallo-romaine. Par ailleurs, de ce même site du Plo-de-Beyret, l'archéologue Régis AYMÉ nous apporte une information importante, à la suite de constatations faites en 2006 : " Un défoncement a mis au jour, dans une parcelle dominant l'ancien et rive de l'Orbieu, un site de l'Âge du Fer d'une superficie d’environ 1500 m². Le mobilier recueilli en surface se compose de nombreux tessons d'amphores micacées d'origine massaliète, de céramique ibéro-languedocienne à pâte claire dont le décor peint n'est pas conservé. Deux petits fragments de coupes à vernis noir de type ionien permettent de situer l'ensemble vers la fin du 1er Âge du Fer ou le début du second. La poterie indigène modelée est pratiquement absente. À l'extrémité de la partie du terrain anciennement occupée, est visible une aire de terre rubéfiée d'environ 9 m x 5 m, contenant de nombreux éléments de terre cuite d'environ 10 cm d'épaisseur, dans lesquels on remarque des empreintes de végétaux, et présentant une seule face régularisée. Il s'agit certainement des restes d'une structure de cuisson, dont on ne peut dire, faute de fouille, s'il s'agit d'un four domestique ou d'une installation potière, qu'aucun autre indice ne permet d'envisager. Dans un angle de la parcelle, on voit la trace d'un fossé de 40 mètres de long et de plusieurs de large, d'époque indéterminée."Toujours en 2006, un autre site important a été révélé à l'occasion d'un défonçage au lieu-dit l'Amayral. Ce site a bénéficié d'une prospection systématique et d'un ramassage en surface, prospection que l'on doit à deux archéologues : Régis AYMÉ (déjà cité) et Guy RANCOULE. La quasi-totalité des vestiges se concentre sur une petite surface de 1500 m² en bordure de laquelle le soc de la charrue a soulevé des restes d'un four (parois en terre cuite, terre rubéfiée, galets de 10 à 20 cm de diamètre). Au nord-est de la parcelle, sur une longue traînée de 10 m de long et 2 de large (peut-être un fossé comblé), la charrue a exhumé des fragments de tuiles et de la vaisselle commune tardive. Au centre de ladite parcelle, les archéologues ont trouvé des vestiges gallo-romains. Au niveau de la céramique, il s'agit presque exclusivement de productions tournées de technique méditerranéenne, importée, ou d'origine régionale, de formes connues et standardisées (Cf. Dicocer 1993). Les morceaux d'amphores relevés datent du VIe siècle avant notre ère, et évoquent les productions grecques attiques ; un tesson isolé, à pâte beige, portant des vestiges de peinture externe brun noir (technique dite "à la brosse"), pourrait provenir d'une amphore des mêmes provenance et époque.Des vases de tables possiblement d'origine grecque orientale, des céramiques grises monochromes, des fragments de céramiques ibéro-languedociennes (provenant de grands vases), des tessons de poteries modelées, des débris d'os, des restes probables d'un four domestique, des fragments de coquilles de moule, etc., complètent le tout. Selon les archéologues, le site recèle en profondeur d'autres et nombreux vestiges. Les archéologues soulignent que le gisement étudié de l'Amayral se situe non loin du principal itinéraire ancien en direction de l'ouest. Et d'ajouter : Les intrusions attribuables à des périodes postérieures recueillies dans la première zone sont rares : une anse de pâte grise dure, probablement tardo-romaine, quelques tessons à cuisson oxydante, dont un fond de pot de technique gallo-romaine, un fragment de plomb, un poids cylindrique de 480 g, en plomb, avec des trous de suspension. Du milieu du champ proviennent 21 fragments, issus de plusieurs amphores d'époque romaine, dont un bord subvertical incomplet de la forme Pascual 1, ou assimilée, et un autre fragment d'amphore à lèvre oblique et rectiligne assez longue. De la partie nord-est, proviennent deux fragments d'une coupelle à pâte grise, dure, mal épurée (...), trois fragments de poterie à cuisson oxydante, un bord d'urne (...) et quelques autres fragments atypiques, tous attribuables à des vases de formes et de technique propres aux productions régionales de l'Antiquité tardive ou du haut Moyen Âge..." On retiendra de tout cela, qu'à une faible distance de Cruscades (au sud-ouest), vivaient des hommes vers le VIe siècle avant notre ère, et que le site fut occupé irrégulièrement jusqu'au .

  1. Résumé par Georges Sénié

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Cruscades dans la littérature

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