Ver-sur-Mer

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Ver-sur-Mer : descriptif

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Ver-sur-Mer

Ver-sur-Mer (prononcé [vɛʁ.syʁ.mɛʁ]) est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie. C'est une station balnéaire sur la Manche.

Géographie

Localisation

La commune est à 25 Caen et à 16 Bayeux.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Crépon, Graye-sur-Mer, Meuvaines et Sainte-Croix-sur-Mer.

Communes limitrophes de Ver-sur-Mer
Mer de la Manche,
Meuvaines
Mer de la Manche Mer de la Manche,
Graye-sur-Mer
Meuvaines Ver-sur-Mer[1] Graye-sur-Mer
Meuvaines,
Crépon
Crépon Sainte-Croix-sur-Mer

Hydrographie

La commune est traversée par un fleuve côtier la Provence. Ce cours d'eau alimentait de nombreux moulins aujourd'hui disparus.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant à la plaine agricole de Caen à Falaise, sous le vent des collines de Normandie et proche de la mer, se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernières-sur-Mer à 8 vol d'oiseau, est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Avec Graye-sur-Mer et Meuvaines, Ver-sur-Mer abrite de vastes marais arrière-littoraux, protégés de la mer par un mince cordon dunaire et s'appuyant contre la falaise morte d'âge jurassique. Les eaux douces piégées à l'arrière des dunes ont favorisé la création d'une mosaïque de milieux à la productivité biologique élevée. Ces marais sont inscrits sur la liste des sites Natura 2000 de l'inventaire national du patrimoine naturel.

  1. «  ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2
  5. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. Fiche FR2500090 : Marais arrière-littoraux du Bessin sur le site de l'INPN

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous la forme Vernum en 1066.

En Normandie, les toponymes faisant référence à l'aulne sont, comme ici, plus souvent issus du gaulois (verno) que du latin (alna). De la forme gauloise sont issus Ver-sur-Mer, Ver, Verneuil, Verneusses, Vernon et Vernix, auxquels on peut ajouter le dernier terme de Saint-Paul-du-Vernay.

Le gentilé est Vérois.

  1. et , Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  2. , Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 ISBN ), p. 103.

Histoire

Préhistoire

À marée basse, la plage entre Ver et Asnelles laisse apparaître les vestiges de la forêt de Quintefeuille (vieille de 10 000 ans). Riche en tourbe, celle-ci conserve la matière organique et représente aujourd'hui un site archéologique balayant une vaste période, du Néolithique au Moyen Âge. Des fouilles y ont mis au jour des cuvettes de galets avec des ossements d'animaux, des silex taillés, des grattoirs, datant de plusieurs millénaires et témoignant de la présence humaine dès l'Âge de pierre.

Antiquité

Dans le Val Saint-Gerbold, près de l'embouchure de la Provence, des tombes gallo-romaines taillées dans le rocher et datant du  siècle furent découvertes.

La gare vers 1910.

Époque contemporaine

La commune est desservie de 1876 à 1950 par la ligne du chemin de fer secondaire à voie étroite de Caen à la mer exploitée sous l'autorité du département du Calvados par la compagnie du Chemin de fer de Caen à la mer, puis par les Courriers Normands, exploitants du réseau des Chemins de fer du Calvados.

Au début du XXe siècle, la commune est devenue une station balnéaire.

L'épopée de l'America et la première liaison aéropostale transatlantique
Plaque commémorative de la première liaison aéropostale transatlantique, exposée à l'Aviation Hall of Fame and Museum of New Jersey.

En , le commandant Richard E. Byrd, premier homme à voler au-dessus du pôle Nord (en 1926) annonce sa collaboration avec la 'American Trans-Oceanic Company, Inc.', fondée en 1914 par Rodman Wanamaker pour franchir l’Atlantique en un vol ininterrompu. Byrd se porta ainsi candidat au prix Orteig, prix créé en 1919 par Raymond Orteig propriétaire de l'hôtel Lafayette à New York, doté de 25 000 $ et destiné à récompenser le premier vol sans escale entre New York et Paris.

Byrd choisit le monoplan Fokker C-2, pour sa similitude avec le Fokker F.VII qu'il utilisa lors de son vol en Arctique. Cet aéronef, doté de trois moteurs 220 hp Wright J-5 était immatriculé NX-206 et portait le nom de America.

Lors d'un vol d'essai le , l'avion pique du nez et s’écrase à Hasborough, New Jersey, blessant trois des quatre occupants, dont Byrd qui se fracture le poignet et Floyd Bennet, le navigateur aux commandes des instruments qui, lui, est sérieusement atteint. Anthony Fokker, le concepteur de l’avion lui suggère de remplacer le navigateur par Bernt Balchen, un pilote d’essai norvégien de la compagnie Fokker (Balchen avait participé à la fameuse Roald Amundsen's airship expedition de 1926 au pôle Nord).

Le , L'Oiseau blanc de Nungesser et Coli décolle du Bourget et disparait. Le , Rodman Wanamaker déclare que l’America ne décollera pas tant que la situation de L'Oiseau blanc ne serait éclaircie. Au même moment, un jeune Américain Charles Lindbergh arrive à New York à bord de son avion, un Ryan B-1 Brougham nommé Spirit of St. Louis. Le matin du , Lindbergh s'envole de New York et trente-trois heures plus tard, le atterrit à Paris revendiquant le prix Orteig.

Regardant davantage l'intérêt scientifique de l'aventure, Byrd continue ses préparatifs. Entretemps, une nouvelle traversée transatlantique est réalisée par Clarence D. Chamberlin et Charles A. Levine sur le Bellanca Colombia qui atterrit à Berlin le après 42 heures de vol.

Le matin du , à 10 h 24, l’ America s'envole du Roosevelt Field à New York, direction Paris, avec à son bord : le commandant Richard E. Byrd, Bert Acosta et Bernt Balchen comme seconds pilotes, et le lieutenant George O. Noville, ingénieur de vol et opérateur radio. La météo s’avère particulièrement défavorable à l’expédition.

Après le survol des côtes de Nouvelle-Angleterre, Bert Acosta perd accidentellement le contrôle de l’appareil qui pique vers les flots. Une correction de Balchen permet de sauver in-extremis l’appareil. Un peu plus tard, de gros problèmes de réception radio apparaissent quand Noville coince son pied dans les câblages. Le brouillard aux abords des côtes françaises empêche toute visibilité du sol. La pluie qui tombe à torrents ne permet pas aux aviateurs d'apercevoir les signaux lumineux des champs d’aviation sur leur route. Les informations les plus contradictoires sont lancées ; de nombreux points de la côte et des environs de Paris, de Marseille même, les appels de détresse de l' America sont perçus.

Le

La nouvelle se répand que l'America aurait atterri à Issy-les-Moulineaux. Et puis, c'est la désillusion. Le démenti brutal arrive un quart d'heure après. Toutes les stations radiotélégraphiques de la côte française, les bateaux, le Bourget lui-même, cessent leurs appels vains. Seule la station du Havre s'entête à « attaquer » l' America qui ne répond pas. Et la pluie diluvienne continue de tomber. Les curieux quittent en masse l'aérodrome du Bourget. Les phares qui n'ont cessé de fouiller le ciel durant la nuit, rentrent leurs pinceaux lumineux ; les fusées se sont éteintes.

À huit heures du matin, on ne sait encore rien du sort des aviateurs. Des agents de police envoyés en reconnaissance aux environs des aérodromes sont rentrés sans avoir trouvé aucune trace de l'America. Enfin, au début de la matinée, une nouvelle précise inattendue du correspondant Bayeux du journal L'Ouest-Éclair tombe : Byrd et ses compagnons ont amerri à Ver-sur-Mer. Ils sont saufs. Les aviateurs, perdus dans la brume, se guidaient sur le phare du Havre ; leur intention était de suivre l'estuaire de la Seine.

Ayant aperçu la lumière du phare de Ver-sur-Mer, ils piquèrent droit dans sa direction, tournoyèrent un moment au-dessus de la petite station balnéaire et amerrirent à 2h32 à 200 mètres du rivage à basse mer. Le choc fut assez violent et le train d'atterrissage se disloqua. Les quatre aviateurs prirent place sur un léger radeau en caoutchouc et gagnèrent la rive. Avant de l'atteindre, deux d'entre eux tombèrent à l'eau, mais réussirent promptement à rejoindre leurs camarades à la nage. La mer se retirait lentement et l'avion se trouvait peu à peu dégagé.

Les restes de l'America sur la plage de Ver-sur-Mer.

Le commandant Byrd et ses compagnons qui étaient à bout de forces s'étendirent sur le sable et s'y reposèrent pendant près d'une heure. Ils décidèrent ensuite d'aller demander du secours dans la localité et prirent ensemble le chemin du phare dont les lueurs les avaient guidés dans la nuit. Il était 4 heures moins le quart lorsqu'ils frappèrent à la porte du gardien M. Lescop. En quelques mots, le lieutenant Bert Acosta, pilote de l'America qui s'exprimait assez facilement en français, expliqua la détresse de ses compagnons. « Nous mourons de faim et de soif », dit-il. M. Lescop et sa famille firent aussitôt chauffer du café et s'empressèrent d'offrir une chambre aux aviateurs.

Deux d'entre eux acceptèrent avec empressement cette cordiale hospitalité, pendant que le commandant Byrd, toujours inquiet sur le sort de son appareil, reprenait, avec son pilote, le chemin de la plage. Ils demandèrent avec instance à M. Lescop de leur procurer une barque à moteur pour renflouer l’appareil. Celui-ci fut arrimé à de solides câbles. Dès le lever du jour, une foule innombrable de curieux de toutes les localités voisines stationnaient sur la plage.

Les aviateurs gagnèrent par la suite Paris en train où ils furent reçus et félicités par les officiels, notamment le Président Doumergue.

Avant son départ, la poste américaine avait confié à Byrd un sac de 70 .

L'année suivante, Byrd donnera le nom de Ver-sur-Mer à son camp de base construit sur la grande barrière de Ross, en Antarctique, en souvenir de l'accueil qui lui avait été réservé dans cette commune normande le , lors de son amerrissage forcé.

Sexton canon automoteur érigé en monument.
Seconde Guerre mondiale

Lors de la bataille de Normandie, Ver-sur-Mer se situait à la jonction entre Gold Beach où débarquent les troupes britanniques et Juno Beach où débarquent les troupes canadiennes. La bataille coûte à la commune neuf victimes civiles, 165 maisons rasées, et 167 partiellement détruites. L'amiral Ramsay qui commande le débarquement établit et maintient son état major dans une maison près de la pharmacie.

  1. Forêt de Quintefeuille. Tourbes de Ver et Asnelles, Néolithique, Gallo Romain et Moyen Âge.
  2. sur Gallica.
  3. Site du musée de l'America-Gold beach.

Héraldique

Blason
D'azur à la barre d'argent chargée de quatre roses de gueules, accompagnée en chef d'un château de trois tours non crénelées aussi d'argent, sans pan de mur, ajourées, maçonnées et couvertes de sable, la tour du milieu plus haute et ouverte du même, celles des flancs en arrière-plan et en pointe d'une meule de moulin posée en barre en demi-profil issant de trois ondes alésées, le tout d'argent.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur GASO, la banque du blason (consulté le ).

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Ver-sur-Mer dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-nor/38009.html

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