Valognes

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Valognes : descriptif

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Valognes

Valognes, est une commune française, située dans le département de la Manche en Normandie, peuplée de 6 791 habitants. La ville fut depuis le Moyen Âge et jusqu'au XVIIIe siècle la capitale administrative du Cotentin, ville royale et centre juridique regroupant beaucoup d'offices que se disputèrent les nobles de la région

À partir du règne de Louis XIV, la mode, avec Versailles et la vie de cour, incite les nobles à venir s'établir en ville et c'est à Valognes qu'elle se développera, avec la construction de nombreux hôtels particuliers

Ce qui lui vaut le surnom de « Versailles normand ».

Géographie

Valognes est située au cœur de la péninsule du Cotentin, à 20 Cherbourg-en-Cotentin, dans la vallée du Merderet. La ville s'est construite sur un nœud routier important depuis l'antiquité. Les bâtiments sont construits en calcaire de Valognes.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap.
Carte topographique.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Valognes
Saint-Joseph Tamerville Tamerville
Yvetot-Bocage Valognes[1] Huberville
Lieusaint Lieusaint, Flottemanville Huberville,
Flottemanville

Hydrographie

À Valognes coule le Merderet ainsi que l'un de ses affluents, l'Écoute-s'il-pleut.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 amplitude thermique annuelle de 11,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 14 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. «  ».
  2. « L'Écoute-s'il-pleut » sur Géoportail..
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  4. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Manuine (cacographie probable pour *Wanuine ou *Waluine) en 996 - 1008 (copie ,.

Selon la majorité des toponymistes, il s'agit d'un type toponymique celtique (gaulois) dont le caractère exact pose un certain nombre de problèmes.

François de Beaurepaire rapproche Valognes du nom de la Valouine, jadis Valognes à Osmoy-Saint-Valery (Seine-Maritime, Valoines, Valunnes Valonne (Doubs, Valoines 1316) et de Valogne à Sommant (Saône-et-Loire), dans lesquels il croit reconnaître Vallonia, la déesse des vallées que saint Augustin mentionne dans la Cité de Dieu (IV,8) et dont le culte semble prouvé par diverses inscriptions dans le monde celtique : Vallaunius CIL VII, 126 (Angleterre) ; Vallauno CIL III 10951 (Autriche) ; Ocello Vellauno Evans 277, etc.

Se référant à la table de Peutinger, Ernest Nègre propose l'origine du toponyme par la juxtaposition val-alaun-ia[pas clair]. René Lepelley justifie une forme Valonia qu'il décompose en Val- « val, vallée », suivi d'un suffixe -onia, par la construction d'une nouvelle cité dans la vallée du Merderet après la destruction d'Alauna de situation plus élevée, aujourd'hui Alleaume,.

Le gentilé est Valognais.

  1. a b et c François de Beaurepaire (A. et J. Picard, , 253 ISBN , OCLC 15314425), p. 228-229.
  2. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, lire en ligne), p. 232.
  3. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, lire en ligne), p. 53.
  4. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 ISBN ), p. 76.
  5. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996, p. 263a (ISBN ).

Histoire

Antiquité

Des fouilles pratiquées au lieu-dit La Victoire, notamment à l'emplacement de l'actuel centre commercial Leclerc, ont mis au jour une occupation gauloise.

L'ancienne cité gallo-romaine d'Alauna, à proximité de la ville moderne de Valognes, est fondée à l'époque augustéenne. D'une superficie estimée d'environ 45 civitas sous le Haut-Empire romain. Elle est vraisemblablement abandonnée au .

La ville antique comprend des quartiers d'habitations et de nombreux monuments. Parmi ceux-ci, seuls subsistent les vestiges de thermes, classés au titre des monuments historiques et aménagés en jardin archéologique, et ceux d'un édifice de spectacles, recouvert par des pâturages et des haies.

En 2021, un buste représentant un visage masculin à la barbe fleurie et coiffé d'une couronne végétale, utilisé en réemploi dans la maçonnerie d'une remise du Bacchus ou d'un membre de son thiase, de préférence Silène », a rejoint les collections d'antiquités et d'objets d'art de la ville. Le buste en calcaire local, haut de 55 Alauna.

Moyen Âge

La ville fut prise et incendiée au raids vikings. En 933, elle est cédée avec le Cotentin par le roi des Francs, Raoul, aux ducs de Normandie.

À l'aube de l'an mil, la ville se développe, devenant une résidence ducale. En 1046, le jeune duc de Normandie Guillaume, alors âgé de dix-neuf ans, alors qu'il réside dans ce qui n'est encore qu'un relais de chasse est averti d'une conspiration ourdie contre lui par une partie de barons normands qui refuse son autorité. C'est à Valognes que fut signé le un traité, dit « Traité de Valognes » entre le duc de Normandie et roi d'Angleterre, , et le roi d'Écosse, Guillaume le Lion, qu'il avait fait prisonnier à Alnwick et qu'il obligea à reconnaître l'Écosse comme vassale de l'Angleterre. À noter que Valognes est alors un des centres du pouvoir royal où Henri .

En 1204, Valognes avec le reste de la Normandie passe dans le domaine royal. La ville reçoit en la visite de Saint Louis.

Une foire annuelle dite de la Sainte-Croix se tenait le 9 novembre.

Guerre de Cent Ans

Au cours de la première phase de la guerre de Cent Ans, l'armée d' d'Angleterre, fraîchement débarquée à la Hougue le , avant d'entamer sa route vers Paris prend Valognes qui est pillée le mardi . Les nobles n'ayant opposés aucune résistance, aucun valognais ne fut tué. Le roi d'Angleterre coucha au château, tandis que son fils, le Prince Noir, réside au manoir l'Évêque. Violant l'édit du roi, le mercredi , à l'aube, la ville fut brûlée par des pillards sortis de l'armée.

C'est encore à Valognes qu'est signé le un traité entre Charles le Mauvais et le roi de France Jean le Bon, afin de « mieux définir la place du roi de Navarre à l'intérieur du royaume de France » qui fait suite et confirme celui de Mantes, et qui laisse au Navarrais, qui soutenait l'envahisseur anglais, le clos du Cotentin avec la ville de Cherbourg, les vicomtés de Carentan, Coutances et Valognes et cent mille écus, devenant ainsi le vassal du roi de France.

Après sa victoire en 1364 contre les Navarrais lors de la bataille de Cocherel, Bertrand du Guesclin est envoyé en Normandie par le roi de France et commence par le siège de Valognes. La garnison de la place appelle alors à son secours celle de Saint-Sauveur commandée par Jean Chandos. Elle finit toutefois par se rendre le . Du Guesclin reste huit jours au château avant d'être rappelé par Charles de Blois à Auray, mais dès l'année suivante, par le traité d'Avignon la place de Valognes sera remise entre les mains du roi de Navarre. Le , le capitaine Guillaume de La Haye fait sa soumission au roi de France , mais son fils rend en 1386 Valognes au roi de Navarre qui la lui restitue le de la même année.

En 1405, à la suite d'un nouveau débarquement anglais à la Hougue, la ville est abandonnée par la plupart de ses habitants.

En 1413, avec la reprise de la guerre, Valognes dut subir la domination anglaise et sera de 1418 à 1449 sous le commandement du capitaine Thomas Burgh.

Au début de l'année 1450, alors que la Normandie est en passe d'être reconquise par le royaume de France, Thomas Kyriell, à la tête d'une armée de secours, débarque à Cherbourg et assiège à la mi-mars pendant trois semaines la ville, commandé par Abel Rouault, qui capitule le , avant de prendre la direction de Caen, mais qui sera vaincu le à Formigny.

Époque moderne

À partir du franciscains (cordeliers) de 1468 à la Révolution, des capucins de 1630 à la Révolution, des bénédictines de 1626 à 1792, puis à nouveau en 1810.

Au début des guerres de Religion, la ville est fermement tenue par le maréchal de Matignon (1525-1598) fervent catholique. Le , en représailles à la suite des massacres de protestants le dimanche , ces derniers, sous le commandement du seigneur Sainte-Marie d'Agneaux et d'Henri Robert aux Épaules, entrent dans Valognes avec une troupe de 700 cavaliers, et brisent dans les jours qui suivent les ornements et les statues de l'église Saint-Malo. Le , c'est au tour du couvent des Cordeliers d'être saccagé, avec l'assassinat d'un des religieux, le frère Guillaume Le Cervoisier qui tentait de protéger les vases sacrés.

Lors de la cinquième guerre de Religion, le , de Montgommery chef des protestants s'empare de la ville et entreprend le siège du château de Valognes, qu'il lèvera au bout de seize jours à l'annonce de la venue de Matignon. Parmi les défenseurs de la place commandés par Guillaume d'Anneville, seigneur de Chiffrevast (1538-1587), ont trouve son frère, Henri d'Anneville ( et Nicolas Lefebvre.

En 1649 pendant la Fronde, le comte de Matignon, François Goyon de Matignon, fait le siège du château de Valognes pour le compte des Frondeurs. À la tête de six à huit mille hommes, il commence le siège le , soutenu par la milice des bourgeois de Cherbourg dirigée par Callières et l'artillerie le . Le gouverneur de la place, le marquis de Bellefonds, avec une dizaine de seigneurs fidèles, dont Charles Castel, et une centaine d'hommes, s'enferme dans la place. Après quinze jours de siège, il se rend le ,. Le château sera démantelé sous le règne de . Celui-ci avait engagé le domaine et vicomté de Valognes au comte de Toulouse, Louis-Alexandre de Bourbon,.

La ville prospère durant le Alain-René Lesage dans sa pièce (1709) en parle, bien qu'ironiquement, comme d’un « petit Paris ». Le personnage du marquis déclare : « Savez-vous bien qu'il faut trois mois de Valognes pour achever un homme de cour ? » (Acte V, scène 6). La croissance de Cherbourg lui fera perdre peu à peu son influence territoriale.

En 1773, la ville devient le chef-lieu du bailliage au détriment de Brix.

Époque contemporaine

Publicité pour le beurre d'Isigny fabriqué à Valognes, 1900.

Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795 et d'arrondissement de 1800 à 1926, date de la suppression de 106 arrondissements. Son économie se développe autour de l'industrie laitière, dont la société Bretel frères puis Valco, et profite de la spécialisation du Val de Saire dans le maraichage.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un lieu d'internement y fut établi, dans lequel des femmes tsiganes furent stérilisées de force.

Valognes a beaucoup souffert au cours de la bataille de Normandie, particulièrement lors des bombardements de . L’église Saint-Malo du architecture gothique de France, est en grande partie détruite pendant la bataille. De même, sur les quatre-vingt dix hôtels particuliers que comptait la ville en 1789 et qui faisaient sa renommée, seule une quarantaine ont survécu, après restauration. Valognes est libérée le . La ville de Valognes est décorée de la Croix de guerre 1939-1945.

Liste des vicomtes de Valognes

  • (…1269…) : Robert d’Aubergenville
  • (…1283…) : Pierre de Bailleus (Bailleux)
  • (…1329…) : Guillaume de la Porte
  • (…1347…) : Jehan de Graignes
  • (…1353…) : Girart de Crépon (
  • (…1390, 1403…) : Robert Blondel
  • (…1405…) : Jehan Morel
  • (…1414…) : Pierres de la Roque
  • (1419-1426…) : Guillaume Girot
  • (…1453…) : Jehan Letessier
  • (…1446…) : Guillaume Osber ( 1455).
  • (…1470…) : Pierre Osber
  • (…1491…) : Michel Corbin
  • (…1528…) : Claude de Savoie
  • (…1549, 1559…) : Thomas Laguette,
  • (…1566…) : Michel Corbin
  • (…1583…) : Guillaume Vaultiert
  • (…1601, 1621, 1627…) : Pierre Basant
  • (…1641, 1644…) : Guillaume Basan,
  • (…1662…) : Pierre Mangon du Houguet
  • (…1693…) : Jacques Dursus
  • (…1694…) : Jacques Lamachet
  • (…?…) : Guercy de Venoixt
  1. Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin .
  2. François Fichet de Clairefontaine, « Valognes/Alauna », Revue archéologique du Centre de la France, lire en ligne).
  3. Corinne Gallier, « Un triomphe pour le site antique », La Presse de la Manche,‎ .
  4. Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Laurence Jeanne, « Un buste de Bacchus à Valognes ? », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, Éditions OREP, , 127 ISBN ), p. 100.
  5. Marc Morris, The Norman Conquest, Windmill books, 2013, pp. 56-58. (ISBN ).
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  30. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
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  36. Maurice Lecœur (ISBN ), p. 23.
  37. Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 ISBN ), p. 73.
  38. Viel, Revue de la Manche, 146, p. 16.
  39. Jeannine Bavay, « Une famille de corsaires de la Hague : les Jallot de Beaumont », Vikland, la revue du Cotentin, ISSN 0224-7992).


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Héraldique

Les armes de la commune de Valognes se blasonnent ainsi :
D'azur au lynx courant d'argent, surmonté de deux épis de blé d'or passés en sautoir, accosté de deux autres épis de blé du même posés en pal.

Sous le Premier Empire, le blason de Valognes était identique, ayant ajouté simplement un franc canton des villes de seconde classe.

  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
  2. http://perso.numericable.fr/briantimms3/chf/05bassenormandie.htm

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