Goderville

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Goderville : descriptif

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Goderville

Goderville est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Géographie

Localisation

Communes limitrophes de Goderville
Sausseuzemare-en-Caux Bretteville-du-Grand-Caux
Écrainville Goderville Grainville-Ymauville
Manneville-la-Goupil Bornambusc Bréauté

Située en Seine-Maritime entre Le Havre et Fécamp, son code postal est 76110.

Climat

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

  • Moyenne annuelle de température : 10,2 °C
  • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,5 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,3 j
  • Amplitude thermique annuelle : 13,5 °C
  • Cumuls annuels de précipitation : 970 mm
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,6 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,8 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1960 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records GODERVILLE (76) - 49° 38′ 36″ N, 0° 22′ 12″ E
Records établis sur la période du 01-01-1960 au 04-01-2022
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,8 1,5 3,4 4,7 8,1 10,8 12,7 12,8 10,4 8 4,7 2,3 6,8
Température moyenne (°C) 4,4 4,7 7,2 9,1 12,7 15,4 17,6 17,6 14,9 11,7 7,7 4,9 10,7
Température maximale moyenne (°C) 7,1 7,8 10,9 13,6 17,3 20,1 22,5 22,4 19,4 15,4 10,8 7,5 14,6
Record de froid (°C)
date du record
−17
08.01.1985
−15
12.02.12
−8,8
03.03.1965
−3,5
06.04.1986
−1,6
03.05.1981
1,5
02.06.1962
2,5
05.07.1965
4,6
31.08.1978
2
30.09.18
−3
28.10.03
−6
14.11.1965
−13,1
29.12.1962
−17
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
16
01.01.22
22,6
28.02.1960
24,3
30.03.21
27
21.04.18
30,3
27.05.05
35
21.06.17
41,1
25.07.19
38
08.08.20
33,8
02.09.1961
26,2
01.10.11
19,5
01.11.15
18
05.12.1967
41,1
2019
Précipitations (mm) 107,9 79,1 81,8 69,2 73,9 74,4 66,1 77,4 92,6 130,1 127,3 129,9 1 109,7
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  3. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
  4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
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  7. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).


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Toponymie

Le nom de Goderville apparaît en 875 sous la forme Godardi villa, sur une charte du roi Charles le Chauve, concernant le dénombrement des biens appartenant au chapitre de Rouen.

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » ou plutôt, dans ce cas, de « village », dont le premier élément Goder- représente le nom de personne Godard, anthroponyme d'origine germanique occidentale Godhard (vieux haut allemand Godahard). Il se perpétue dans les noms de famille Godard et Godart.

L'identification à la mention précoce de 875 est contestée par François de Beaurepaire qui ne se fie qu'aux attestations du et parle au contraire d'une formation toponymique en -ville « particulièrement tardive ». En effet, selon lui, le bourg doit son nom à un certain Godard de Vaus, mais il ajoute toutefois que d'autres Godard ont pu précéder ce dernier, à savoir ses ancêtres, puisqu'il était d’usage de donner le même nom que celui du père à un fils ou, du moins, à un descendant direct.

La paroisse de Crétot (Cresetot 1180) a été rattachée à Goderville en 1825. Il s'agit d'une formation toponymique norroise en -tot, du vieux norrois topt, toft ayant le sens de « site d'une ferme, emplacement, ancien établissement rural », dont le premier élément Crese-, sans doute *kres(a)- / *kris(a)- à l'origine est inexpliqué, bien qu'il semble se retrouver dans Critot (Crescetot 1074, Cristot Cristot (Calvados, Cressetot 1082) et Christo (Manche, également Christot, Cristot).

  1. 'Charles de Robillard de Beaurepaire et Dom Jean Laporte, Dictionnaire topographique de la Seine-Maritime, 2. t., Paris, 1982 - 1984, [1]
  2. «  », sur goderville.com (consulté le ).
  3. a b c d et e François de Beaurepaire (Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 ISBN , OCLC 6403150), p. 83.
  4. Godahard sur le site de Nordic Names (lire en anglais)
  5. François de Beaurepaire, op. cit., p. 63 - 64.

Histoire

Antiquité

Une voie romaine reliait Lillebonne (Juliobona) et Étretat et passait par Goderville. Le trajet suivait Bréauté, Versailles, Goderville (La Fosse aux Precheux), Bretteville (La Chaussée), Gerville et Maniquerville (le marché aux raies, au croisement avec la voie romaine de Harfleur à Fécamp), Les Loges (La Grande Rue), Bordeaux, Saint-Clair et Etretat.

Moyen Âge

Goderville semble devoir son origine aux défrichements pratiqués aux archevêque de Rouen, Hugues III d'Amiens, concède aux moines de Fécamp le droit de tenir canoniquement les églises qui seraient élevées dans cette forêt, ainsi que celles de Goderville et de Villainville déjà édifiées. La paroisse est créée dans un essart en 1155 et sa fondation est attribuée à Godard des Vaux, justicier du Roi entre 1154 et 1158. L'un des premiers habitants de Goderville qui nous soit connu est Gautier le Forestier de Goderville, cité comme témoin en l'an 1210 dans une charte de vente du tènement (terre tenue d'un seigneur) par Guillaume Martel aux religieux du Valasse.

En 1204, le roi de France Philippe Auguste confisque la Normandie et la rattache au domaine royal. Goderville est un plein fief de haubert tenu du duc de Normandie, dont l'une des principales résidences est située à Fécamp (l'ancien palais des ducs de Normandie).

Les Godard de(s) Vaulx (ou Vaus) sont seigneurs du fief jusqu'en 1482, date à laquelle ils s'allient par mariage aux Roussel. La famille Godard des Vaux parait avoir été très nombreuse au XIIe et XIIIe siècles . Godard et Richard des Vallées (de Vallibus) assistent comme témoins en 1157 aux assises tenues à Bayeux par Rotrou, évêque d'Évreux et Richard de Saint-Valery. Godard de Valz figure également à l'échiquier de Caen, tenu la même année. Dans une charte délivrée en 1170 par Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie, on trouve un Godard de Vaux, qui intervient en faveur des religieux de Saint-Evroult. Ayant accordé aux moines du Valasse la franchise de son marché de Goderville, le duc Richard, roi d'Angleterre, confirme l'abbaye du Valasse dans sa possession de ce droit par une charte en 1190.

Raoul et Robert des Vaux (de vallibus) sont portés sur les rôles de l'Échiquier en 1190. En 1200, Robertus de Godarvilla est témoin dans une charte de l'abbaye de Fécamp. Vers cette même année, Godard des Vaux et son fils Guillaume, clerc, auraient été les héros d'un miracle survenu par la vertu du précieux sang de Fécamp, dont une parcelle avait été dérobée par le moine apostolat Vautier.

La guerre de Cent Ans oppose de 1337 à 1453, la dynastie des Plantagenêt à celle des Capétiens. Celle-ci est entrecoupée de trêves plus ou moins longues. Un journalier de Goderville, Robin Desloges, cité dans un acte de rémission en 1425, déclare qu'il y a alors dans cette paroisse "XII mesnages ou environ". Les Anglais mènent de nombreux raids sur la France que l'on nomme chevauchées, le roi d'Angleterre débarque dans la région en 1415 et a pour but de s'emparer de la région, mais le siège d'Harfleur lui a couté trop d'hommes, il s'en va pour Calais et lors de sa traversée il bat l'ost royale à la bataille d'Azincourt. Les Anglais reviennent en 1417 soit 2 ans plus tard. Leur objectif : s'emparer de la Normandie. Ils attaquent Caen puis se tournent vers la Seine Maritime et mettent le siège devant Rouen qui tombe après cinq mois de siège. Ils pacifient la région et par acte du 5 mai 1420, Henri V confisque la seigneurie de Goderville au profit d'un de ses fidèles, Henri John. Peu de temps, un autre Anglais, Jean Zieberth, est seigneur de Goderville. En 1424 les Français aidés par les Écossais tentent de reprendre la Normandie mais sont défaits à la bataille de Verneuil. Les Français résistent encore au mont Saint-Michel. Leur retour dans la région intervient après l'exploit de la pucelle Jeanne d'Arc. Après son arrestation et son exécution en 1431, des troupes françaises stationnent dans la région. Le duc Jean II d'Alençon opère dans le sud des attaques sur les Anglais, mais il faut attendre la campagne de Normandie, pour que la région passe définitivement côté français.

Époque moderne

En 1449, l'armée de Charles VII reprend la Normandie. En 1482, Nicolas Roussel devient seigneur de Goderville, par son mariage avec Guillemette le Macheerier, fille d'écuyer. La famille Roussel conserve le fief de Goderville jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Nicolas Roussel, puis "de Roussel", écuyer puis chevalier, Seigneur de Godarville, sert de bonne heure dans la gendarmerie. Dès son plus jeune âge, il y est archer. Adulte, il est considéré comme "bon gendarme" et il y est très estimé. Plus âgé, il se retire dans sa maison et seigneurerie de Godarville où il vit noblement, "suivant le Ban du Roi ainsi que les Nobles du Pays". Nicolas de Roussel est fait chevalier par François Ier le 14 mars 1515 à Paris.

Histoire des seigneurs Roussel de Goderville et de Puisseguin.

Au nord de l'église se trouve le château, édifice en briques, pierres et silex, construit par Nicolas de Roussel entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe. Il était autrefois entouré d'eau et muni d'un pont-levis. Une ancienne partie de ce fossé est appelée « la mare au vivier ».

Malgré les guerres extérieures, la première moitié du qu'elle comptait au XIVe siècle mais elle sera de 122 feux vers 1774, soit environ 610 habitants.

Le 13 juillet 1597, le bourg de Goderville est désigné pour rassembler les soldats du régiment du sieur Boniface, suivant le commandement du roi. C'est sans doute à cette occasion que Jean de Roussel arme les hommes de la vicomté.

Entre 1571 et 1789, la vicomté de Montivilliers regroupe deux branches : la sergenterie de Harfleur-St Romain et la sergenterie de Montivillers et Goderville, dite « sergenterie du Plaid de l'Epée ». Un commis assermenté est chargé de récolter tous les dus au roi, sous l'autorité du possesseur de la sergenterie (métier semblable à celui des huissiers aujourd'hui). Une lettre patente de mars 1651 érige Goderville en baronnie.

Pendant la guerre de sept ans, Goderville aurait été le centre de ralliement des troupes de la Haute-Normandie, au cas où les anglais, dans une tentative pour prendre Le Havre à revers, débarqueraient à Étretat. Des bataillons réguliers y cantonnent à différentes reprises. Les habitants de Goderville et des alentours peuvent également être appelés à repousser toute tentative de débarquement. À cet effet, ils sont armés et équipés pour surveiller les côtes de jour comme de nuit. Goderville fait partie de la capitainerie de Fécamp dont Epreville est le lieu de rassemblement. Une compagnie de fusiliers doit pouvoir être fournie par les paroisses de Goderville, Annouville, Bénouville, Bretteville, Auberville, Cretot, Imauville, Écrainville et Sausseuzemare.

Agriculture et commerce. Goderville, a toujours été un centre agricole important. Les cultures étaient réalisées selon un assolement triennal : le premier compost est chargé de froment, de méteil (mélange de froment et de seigle) et de seigle destiné à faire des liens pour la moisson. Le second reçoit de l'orge et de l'avoine, dont une partie est ensemencée avec du trèfle. Le troisième est consacré à la culture des pois, de la vesce, du lin et des pâturages. Le lin était, et reste, une culture intensive sur les terres du canton de Goderville. La Normandie est aujourd'hui le premier producteur de lin au monde, en particulier sur les terres du Pays de Caux. Il y est cultivé par rotation tous les sept ans avec d’autres cultures.

Les origines du marché de Goderville remontent au . Au .

Les foires : une foire renommée se tenait tous les ans le jour de la Sainte Madeleine, patronne de la paroisse. Nicolas de Roussel, pour procurer de plus grands avantages à ses vassaux et à leurs voisins, en demande trois autres au Roi, à qui il argumente que "sa terre de Goderville, qui était une belle seigneurerie et d'un grande étendue, l'une des plus belles du Pays de Caux, était venue en grande ruine et désolation à l'occasion des geurres et divisions". Il les obtient en février 1483, en retour des services qu'il a rendus au Roi : le jour de la Saint Jacques et Saint Christophe, de Saint Maur et de mi-carême. Ces 4 foires ont fait jadis la richesse de Goderville Des lettres patentes de Henri IV, données à Paris en juillet 1604, prolongent pendant 3 jours la durée de la Madeleine, où se fait un commerce considérable de chevaux, de vaches, de porcs et de moutons. Selon un proverbe, les Cauchois viennent à Goderville chercher la méridienne à la Saint Jacques (1er mai) et l'y reportent à la Madeleine (22 juillet), voulant dire par là que la sieste n'était permise qu'entre ces deux dates. En 1734, on estime le nombre de chevaux vendus à 900. Ce chiffre en fait la première foire de l'élection de Montivilliers et la seconde de la généralité de Rouen. Aux trois autres foires, se vendent 400 chevaux le 1er mai, 350 le 15 janvier et 600 à la mi-carême, soit un transit annuel de 2 250 chevaux.

Révolution française

La commune de Goderville est créée en 1793 dans le département de la Seine-Inférieure.

Le | ]

Halle au blé : vers 10 heures, la cloche de la halle sonne et annonce aux meuniers et aux grainetiers qu'ils peuvent entrer.
La place du marché au XIXe siècle.

La population de Goderville double au début du . On y compte 610 habitants en 1793, 1305 en 1841, 1486 en 1911. Goderville, jusqu'alors un village, devient un bourg important.

Maupassant a rendu célèbre le marché de Goderville par sa nouvelle La Ficelle. Au Second Empire, la construction de l'église actuelle, des grandes halles et de la halle à l'avoine témoignent de l'essor du bourg et son rôle cantonal. Les foires aux chevaux de la mi-carême attirrent des marchands boulonnais, alsaciens ou bourguignons et tous les cultivateurs des environs, qui affluent vers le marché, venant d'Écrainville, Sausseuzemare, Bretteville, Grainville, Bréauté, Bornambusc ou Manneville. On marchande sur place mais on règle ensuite l'affaire à l'hôtel du Bras d'or ou à l'hôtel de Rouen, dont les cours sont transformées en parcs de stationnement pour voitures à cheval. Alors, l'acheteur sort son énorme portefeuille car on paie comptant en espèces, puis l'on joue la traditionnelle partie de dominos puis on déjeune. Les femmes arrivent au marché avec leurs paniers et il s'agit de vendre au meilleur prix œufs, beurre, poulets et autres produits comestibles aux acheteurs, grossistes, crémiers ou épiciers, du Havre, Fécamp ou des environs. Et puis, l'argent obtenu, on fait son marché et on achète, en marchandant, les fruits, le poisson, la viande ou quelques vêtements nécessaires à la famille. C'est dans ce cadre et cette ambiance que parait la nouvelle de La Ficelle le 25 novembre 1883 dans Le Gaulois. Les personnages campés par Maupassant sont Maïtre Hauchecorne de Bréauté, Fortuné Houlbréque, riche laboureur de Manneville, Malandain le bourrelier et Jourdain l'aubergiste, tous deux de Goderville. On voit aussi Maïtre Breton cultivateur et son valet de ferme Marius Paumelle, qui demeurent à Ymauville.

Le | ]

Usine de teillage et rouissage de l'ingénieur Feuillette.

Goderville, terre de lin et d’expérimentations. On cultive largement le lin à Goderville depuis des siècles. Au XIXe siècle-début XXe siècle, des courtiers belges et des marchands de lin visitent la région chaque année en juin. Ils achètent sur pied les plus beaux champs qu’ils rencontrent. Au moment de la récolte, si l’arrachage répond à leurs espérances, ils s’exécutent sans difficulté. Si par contre, l’orage ou la grêle ont abîmé la récolte, les acheteurs annulent leur commande.

À la suite de la Première Guerre mondiale, la production du lin en Normandie décline, passant de 3 601 hectares en 1902 à 1 165 hectares en 1919. La Russie, grand fournisseur de l’industrie linière en Normandie avant la guerre, ne peut plus fournir car les ports de la mer Baltique ont souffert de la guerre.

Le routoir, bassin de rouissage du lin.

Pourtant, les besoins sont immenses, car tous les stocks de fils et de tissus ont été épuisés au cours de ces cinquante-deux mois, où toute fabrication a été interrompue. On cherche donc à augmenter les surfaces et à travailler la matière première, par de nouvelles méthodes de rouissage et de teillage pour un obtenir un meilleur rendement, en créant sur les lieux de production, des lineries agricoles ou industrielles.

C’est ainsi qu’à la veille de la guerre, en Normandie, un ingénieur, M. Feuillette, installe une première linerie, en 1913 à Goderville, pour pratiquer le travail du lin d'après ses procédés scientifiques présentés en juin 1911 auprès du Comité linier de France et du Comité de filature et tissage de la Société. Il achète le terrain situé sur la route de Sausseuzemare à Madame Blot, propriétaire de la ferme de Réville.

Le lin en fleurs.

L’usine comprend trois hangars : le plus grand abrite le battage du lin, les machines nécessaires à la mise en bonjeaux, la cuve de rouissage, l’essoreuse. Le second bâtiment contient le séchoir, la teilleuse. Le troisième comprend la machinerie, le bureau du directeur et le logement du gardien.

Une fois installé, M. Feuillette démontre la réelle valeur, pratique et économique, du procédé naturel de rouissage bactériologique, d'une extrême simplicité, ne demandant que six jours environ et très peu de main-d’œuvre, avantage considérable au moment de cette période de conflit.

Lin arraché, en cours de rouissage en plein air.

Le rouissage est une fermentation bactérienne, décomposant l’enveloppe des fibres de cellulose du lin. Ces opérations naturelles sont toutes effectuées dans l'usine, sans dépendre des conditions météorologiques. L’usine commence à fonctionner en avril 1914 et toute la filasse fabriquée à Goderville à titre démonstratif, est achetée par la « York Street Flax Spinning Cy », de Belfast, la plus ancienne et l'une des plus importantes filatures au monde. La démonstration que le lin peut être traité à n'importe quelle époque de l'année, quel que soit le temps pour le transformer en filasse de toute première qualité en une dizaine de jours et sans aucun transport a été faite dans cette linerie de Goderville. Le lin est traité sans frais de transport ou d’intermédiaire.

Le procédé Feuillette conduira au développement des lineries agricoles et industrielles en France. La linerie sera rachetée par les frères Chédru (Jean, Gustave, Roger et Robert), qui posséderont également une deuxième linerie au Bec-de-Mortagne et développeront un commerce avec les liniers des Flandres.

L'après Seconde Guerre mondiale
  1. Voies romaines en Gaule
  2. Soulignac Robert. Les calètes dans la région de Fécamp. EMTN. 1980.
  3. «  », sur havrencartes.canalblog.com, (consulté le ).
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  7. De Roussel : barons de Goderville et de Puisseguin, en Normandie et en Guyenne, (lire en ligne)
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  14. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  15. Daniel Fauvel, « Le marché de Goderville au XIXe siècle », Annales de Normandie, DOI 10.3406/annor.1978.5275, lire en ligne, consulté le )
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  17. a et b  », sur digital.library.leeds.ac.uk, (consulté le ).
  18. Rouissage

Héraldique

Les armes de la commune de Goderville se blasonnent ainsi :
palé d’or et d’azur de six pièces, au chef de gueules chargé de trois merlettes d’argent.

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Goderville dans la littérature

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