Hautot-l'Auvray
Localisation
Hautot-l'Auvray : descriptif
- Hautot-l'Auvray
Hautot-l'Auvray est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie.
Géographie
Le village d'Hautot-l'Auvray se trouve sur le plateau du pays de Caux et à 13 kilomètres de la Côte d'Albâtre. Le pays de Caux est un plateau de craie à la surface ondulée et découpée par des valleuses plus ou moins échancrées. Le limon fertile recouvre une grande partie de ce plateau, mais il subit l'érosion éolienne. Les paysages sont d'aspect tabulaire et marqués par l'openfield (champs ouverts) nécessité par la mécanisation agricole. La spécificité du pays de Caux est le clos-masure (ou cour-masure) qui est un espace entouré de haies vives servant de rideau brise-vent. Les arbres sont plantés sur un talus et sont en général des hêtres ou des chênes ou, de nos jours, le peuplier utilisé pour sa rapide croissance. Abritée par cette haie qui crée un micro-climat, une cour complantée de pommiers permet la production du cidre et la protection du jeune bétail. On trouve aussi les bâtiments d'exploitation et d'habitation (ferme). L'évolution des modes de vie conduit à un arrachage ou un manque d'entretien des haies, ce qui accélère l'érosion des sols. Ayant un rôle de brise-vent, les talus plantés également freinent en effet l'écoulement des eaux de pluie. Avec la croissance démographique du bocage de Basse-Normandie.
Le littoral est constitué de falaises de craie plus ou moins hautes. Les plus célèbres sont celles d'Étretat. Leur couleur blanche explique la désignation « Côte d'Albâtre » pour cette partie de la Normandie. Cette falaise recule plus ou moins rapidement en fonction de l'érosion marine. Les plages sont tapissées de galets, détachés de la falaise et polis par la mer. Ces galets ont néanmoins tendance à migrer et le sable peut affleurer à certains endroits.
Le climat du pays de Caux est océanique : les hivers y sont relativement doux et les étés relativement frais. Les vents dominants viennent de l'ouest ou du sud-ouest. Les tempêtes d'automne ne sont pas rares.
En plus du bourg, il y a trois hameaux : les Heunières, les Autels et le Nouveau Monde (autrefois les Bruyères).
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Entrée du bourg d'Hautot-l'Auvray.
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Entrée des Autels.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Pays de Caux, frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le Cotentin.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 13,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Ectot-lès-Baons à 14 vol d'oiseau, est de 10,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2
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Toponymie
La première mention connue, sous la forme hotot date de 1060 dans le cartulaire de Jumièges (C. folio 12 v°) et, en 1218, on trouve celle de l'Auvéré.
C'est une des cinq communes de Seine-Maritime portant ce nom, mais il existe aussi des hameaux et des lieux-dits le portant. De même, dans le Calvados, Hotot-en-Auge, Hottot-les-Bagues, etc. Tous contiennent tot issu de l'élément norrois bien connu toft signifiant « domaine rural, village » et l'élément vieil-anglais hoh « pente, hauteur, élévation » datant de la même époque, attesté également dans certains toponymes en -hou, la signification serait « domaine sur une pente »
Il correspond au toponyme anglais Huttoft du Lincolnshire. Quant au qualificatif -l'Auvray, il dérive du nom du seigneur local Alvred(us) d'origine anglo-saxonne devenu le nom de famille Auvray, toujours porté en Normandie, même nom qu'Alfred.
- F. de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, éditions Picard, 1979
Histoire
La paroisse de Hautot-l'Auvray avant la Révolution, était du doyenné de Canville-les-Deux-Eglises, de l’archidiaconé du Petit Caux, du Parlement, de la Chambre des Comptes et de la Cour des Actes de Rouen, du Bailliage de Caux, de la vicomté de Cany, de la généralité de Rouen et de l’élection de Caudebec.
Le patron d’Hautot-l’Auvray est saint Martin, évêque de Tours.
Dès le abbaye de Jumièges qui présentait à la cure. Dans une bulle de l’an 1147, le pape Eugène III confirme à l’abbaye de Jumièges la possession de l’église de Hautot.
Voici ce que nous trouvons dans le pouillé d’Eudes Rigaud : « Ecclesia hotot Alverici. Abbas Gemmeticensis patronus. Valet viginti quinque librae. Parochiani nonaginti Stephanus presbiter, Presentatus a dominus abbate, receptus ab Archiepiscopo Theobaldus (Thibaud d’Amiens )”.
L’abbé de Jumièges déclare dans un aveu que son monastère a le droit de présenter à la cure à cause d’un fief situé dans l’étendue de la paroisse. L’abbaye céda dans la suite aux célestins de Rouen le patronage, les dîmes, les oblations et les autres revenus qu’elle avait à Hautot-l’Auvray à condition d’une rente de trente sous par an et à condition aussi que les célestins seraient tenus à fournir la pension canonique du vicaire perpétuel. Le contrat fut confirmé par l’archevêque de Rouen le .
Dans le pouillé des bénéfices du diocèse de Rouen imprimé en 1738, la cure de Hautot à la présentation des célestins de Rouen valait huit cents livres et la paroisse avait cent feux.
À part l'agrandissement de la chapelle des Autels en 1648, on sait peu de choses sur l'histoire d'Hautot.
À la Révolution, les Lestandart, seigneurs d'Hautot, émigrent, le curé Brasdefer jure fidélité à la Constitution civile du Clergé et devient le premier officier d'état civil. La chapelle des Autels est vendue comme bien national. En , il y a une certaine émotion, on bat le tambour et un bourrelier est arrêté sans que l'on en connaisse la raison ni son devenir.
La population après avoir dépassé le millier d'habitants est descendue régulièrement et des hameaux ont disparu : le Petit Bout incorporé au Nouveau Monde, la Valette et le Frébois partagé avec Saint-Vaast-Dieppedalle.
Les seigneurs d'Hautot l'Auvray
Selon les abbés Bunel et Tougard, en 1095, le seigneur d'Hautot aurait participé à la première croisade sans que l'on ait plus de renseignement à ce sujet. Le nom même du village Hotot Alveridi ou Hotot d'Alveredus ( Alfred) donne le nom d'un des premiers propriétaires de cette terre. Mais nous ne savons pas à quelle source ont été puisés ces renseignements.
En 1171, Richard de Canville "fait don de la tierce partie des dîmes de Hautot-l'Auvray dont ses auteurs (parents) avaient déjà donné les deux parts. Les archives de l'abbaye de Jumièges parlent de cette terre d'aumône comme « seigneurie d'Hautot l'Auvray ».
Bien que l'on trouve ponctuellement un Jacques de Civille (mort en 1637) comme seigneur, entre autres, d'Hautot l'Auvray, du qui est donnée comme tenant la terre d'Hautot. Elle dépend de la « sergenterie de Cany, chatellenye de Canyel ». L'aventure commence avec l'arrivée pendant la guerre de Cent Ans de
Jean I Pewrell qui s'installe en Normandie. Ses deux fils combattent dans les camps adverses : Guillaume pour le roi de France Charles VII. Sa descendance, s'il en a eu une, n'est pas connue. Il est tué au siège d'Harfleur.
et Jean II pour le roi Henri V. Il en est récompensé en 1448 par le fief de Varengeville. Il épouse Thomasse de Tournebu qui lui donne deux fils :
Jean III et Guillaume, ils sont coseigneurs d'Hautot l'Auvray, de Bémécourt, Varengeville par leur père et du fait de la succession de Jean de Tournebu leur grand-père. C'est la première mention d'Hautot pour les Pevrel. Le fils de Jean III :
Robert de Pevrel, tué au siège de Gerberoy, est écuyer, seigneur d'Offranville, Chandolan, et Bémécourt. Il épouse en 1456 (ou 1451) Raouline de Caux, dame de Montérolier, Hautot l'Auvray, Mesnil-Durdent et Saint Denis de Vassonville. De leur union :
Guillaume, chevalier, sire de Montérolier et de Bémécourt « avoue » en 1503 le fief de Grouchy, le fief de Mesnil(-Durdent) et 2/8 de fief à Hautot-l'Auvray.
La suite varie selon les textes mais on retrouve les 2/8 de fief d'Hautot. Il apparaît un Anne de Pevrel qui est soit le petit-fils de Guillaume, soit son frère. Quoi qu'il en soit, cet Anne de Pevrel épouse en 1547 Catherine-Charlotte de Fumechon. De cette union :
René puis leur petit-fils Louis dont la fille Françoise épouse en 1661
François Arnois ou Harnois, "capitaine général pour le Roy en sa côte du pays de Caux. Il est sieur de Blangues et d'Hautot.
François d'Arnois, leur fils, a une fille Marie qui épouse en 1722
François Alexandre de Banastre de Parfondeval né en 1695. Leur fille Marie Françoise de Banastre épouse en 1747
Charles Antoine de Lestandart (1716-1797).
Louis de Lestandart, leur fils, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, est nommé maire d'Hautot à la Restauration. En 1823, il est remplacé car il a vendu ses biens à « fonds perdus » et a quitté la commune.
Conclusion
Il reste, bien sûr, beaucoup de points obscurs : d'où vient cette partition en 2/8 ? De la donation en « terre d'aumône » de 1171 ou d'une succession en l'absence d'héritier mâle ? De même, cette arrivée d'un Civille laisse penser qu'il y avait un autre fief à Hautot mais le registre de 1503 n'en parle pas.
Blasonnement des familles rencontrées
Pevrel : D'or fretté de gueules, chargé en cœur d'un écu d'or chargé d'un lion issant de gueules.
Arnois : de gueules, au chevron d'argent, accompagné en pointe d'un heaume ou casque taré de front, fermé d'une grille du même.
Banastre : de gueules à la bande d'argent accompagnée de deux molettes du même.
L'Estandart : d'argent au lion de sable, armé et lampassé de gueules, chargé sur l'épaule d'un écusson du premier à trois fasces du troisième.
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Blason des Pevrel.
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Blason des Arnois.
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Blason des Banastre.
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Blason des Lestendart.
- Joseph Bunel et Albert Tougard, Géographie de la Seine-Inférieure
- Abbé Julien Loth, Histoire de l'abbaye royale de Saint-Pierre de Jumièges, 1883-1885
- François Xavier Simon, Inventaire des archives du doyenné de Doudeville par le doyen, Rouen, Mégard, 1857
- Dictionnaire historique de toutes les communes de l'Eure
- Auguste Beaucousin, Registre des fiefs et arrière-fiefs du bailliage de Caux en 1503, Rouen, A. Lestringant, 1891
- Généalogie Hervé Lainé-Bucaille
- Selon une autre généalogie, elle serait issue d'un remariage avec Madeleine de Belleville. En ce cas, il y aurait rupture de lignée.
- Annales paroissiales d'Hautot-l'Auvray-Pierre Alphège Marre-curé d'Hautot-1878-Manuscrit à la paroisse de Doudeville (76)
- Dictionnaire historique de toutes les communes de l'Eure, p. 395
Héraldique
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Les armes de la commune de Hautot-l'Auvray se blasonnent ainsi : Le léopard d'or sur champ de gueules rappelle les armes de la Normandie.
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Hautot-l'Auvray dans la littérature
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