Tinchebray-Bocage
Localisation
Tinchebray-Bocage : descriptif
- Tinchebray-Bocage
Tinchebray-Bocage est une commune française située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 4 884 habitants
Elle est créée le 1er janvier 2015 par la fusion de sept communes, sous le régime juridique des communes nouvelles
Les communes de Beauchêne, Frênes, Larchamp, Saint-Cornier-des-Landes, Saint-Jean-des-Bois, Tinchebray et Yvrandes deviennent des communes déléguées.
Géographie
Située à l'ouest du Bocage flérien, Tinchebray-Bocage est au cœur d'une plus vaste région, le Bocage normand. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie place la commune au cœur de l'unité des hauts pays de l'ouest ornais et du mortainais située majoritairement au nord-ouest du département de l'Orne et caractérisée par un « paysage rude marqué par un relief complexe modelé par les cours d'eau qui en divergent comme d'un château d'eau ».
Le territoire est traversé par la ligne de partage des eaux, le nord dans le bassin de l'Orne avec le Noireau, et le sud dans le bassin de la Loire avec l'Égrenne et la Varenne. Le point le plus bas, 132 m, est à la sortie du Noireau à Frênes et le plus haut à Saint-Cornier-des-Landes, 324 m, entre la Noë-Chesnay et les Monts.
Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France, mais la pluviométrie annuelle de Tinchebray-Bocage est plus importante et avoisine les 1 100 avec de 190 à 200 jours de pluie par an. Les hautes terres de Saint-Cornier-des-Landes, situées sur une crête à 316 (bois de fouteaux dans les textes anciens, micro-toponyme : Foutelaie).
Le massif granitique de Chanu avec ses points les plus élevés s'étend jusqu'au sud de Frênes au Mont-Crespin, 312 granodiorite est très étroit à Larchamp, plus large entre Saint-Jean-des-Bois et Saint-Clair-de-Halouze. Une crête des cornéennes plus résistantes à l'érosion que les granites traverse: Saint-Cornier-des-Landes, Yvrandes et Saint-Jean-des-Bois. Le minerai de fer est à l'affleurement pour le synclinal Mortain-Domfront-Bagnoles à Larchamp.
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L'Égrenne à Beauchêne.
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Le Noireau à Tinchebray.
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L'étang de la Cour à Larchamp.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1951 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 1 | 0,9 | 2,9 | 4,2 | 7,5 | 10,2 | 12,1 | 12,2 | 10,1 | 7,6 | 3,8 | 1,7 | 6,2 |
Température moyenne (°C) | 3,6 | 3,9 | 6,5 | 8,4 | 12 | 14,9 | 17 | 17,2 | 14,5 | 11 | 6,7 | 4,2 | 10 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,3 | 7 | 10,1 | 12,6 | 16,4 | 19,6 | 21,9 | 22,1 | 18,9 | 14,4 | 9,6 | 6,7 | 13,8 |
Record de froid (°C) date du record |
−17 08.01.1985 |
−14,2 01.02.1954 |
−9,6 07.03.1971 |
−5,5 11.04.03 |
−1 05.05.1982 |
0,4 02.06.1962 |
4,6 01.07.1960 |
3 30.08.1977 |
0 14.09.1951 |
−4 29.10.1997 |
−8 20.11.1985 |
−13 29.12.05 |
−17 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
14,5 16.01.1996 |
19,9 27.02.19 |
23 30.03.21 |
25,5 30.04.05 |
32 25.05.1953 |
34,5 29.06.19 |
37,2 01.07.1952 |
36 10.08.03 |
33,8 01.09.1961 |
25,5 01.10.1985 |
18,9 02.11.1972 |
15,5 06.12.1979 |
37,2 1952 |
Précipitations (mm) | 124 | 90,9 | 91,8 | 71,3 | 85 | 64,5 | 68,2 | 63,9 | 85,2 | 119,4 | 118,8 | 130,2 | 1 113,2 |
- « » [PDF] (consulté le ).
- « » (consulté le ) (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr)
- Michèle Lavollé: Le bocage ornais, Tome 1 dans: "Le Pays-Bas-Normand, no 213, 214, 215, 1994 pages: 83, 93
- Michèle Lavollé: Le bocage ornais, page: 46
- La métallurgie normande, Cahiers de l'inventaire, page: 17
- « ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
- », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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Toponymie
Tinchebray-Bocage reprend le nom de la commune principale, Tinchebray, et le mot bocage qui définit le paysage commun à tous.
- « », sur lemonde.fr (consulté le ).
Histoire
La commune est créée le
La voie antique qui reliait Augustodurum (Bayeux) et Vieux-la-Romaine (Vieux) à Jublains et Vindunum (Le Mans) servait de limite à Larchamp, Beauchêne, Saint-Cornier-des-Landes, Tinchebray et Frênes,.
Les territoires de Tinchebray, Saint-Jean-des-Bois, Saint-Cornier-des-Landes et Beauchêne viennent en partie du déboisement de la forêt de la Lande Pourrie, celui d'Yvrandes y était totalement inclus.
Les hameaux anciens sont souvent issus de masures (vavassories, aînesses), terres en roture données contre redevances et devoirs par le seigneur à une famille représentée par un aîné qui tient le rôle de prévôt et les aveux, participe aux gages-plèges de la seigneurie. Certaines familles ont laissé leurs noms comme les Degrenne : la Degrennerie à Tinchebray, Aubry : l'Aubrière à Larchamp, Dumaine : la Dumainerie à Saint-Cornier-des-Landes, Aumont : la fieffe Aumont à Beauchêne.
La chouannerie
Entre 1793 et le Consulat, le bocage contrairement au reste de la Normandie qui reste calme, est le théâtre d'une guérilla sporadique, difficile à réprouver et toujours impitoyable. La chouannerie normande s'identifie aux autres résistances au régime révolutionnaire, de la Vendée, de l'Anjou, du Maine et de la Bretagne. Elle reçoit l'appui et la complicité d'une large partie des populations rurales. Quant au danger qu'elle présentait, il fallut en finir avec l'assassinat de son chef Louis de Frotté. La bourgeoisie de Tinchebray est largement républicaine alors que la campagne reste fidèle à Dieu et au roi.
En 1790, les ecclésiastiques obligés de prêter le serment civique, quittent leurs presbytères, partent à l'étranger ou restent dans le pays et commencent une vie clandestine. Considérés comme des martyrs, leur influence augmente. Ils sont remplacés par des prêtres jureurs qui face à l'hostilité de la population partent et ferment les églises.
En , la levée de 300 000 hommes sur tout le territoire ouvre une période de résistance par le refus massif de répondre à l'appel militaire. À Saint-Jean-des-Bois, Michelot Moulin (Michel Moulin), fils d'un taillandier aisé, réquisitionné pour rejoindre les forces républicaines obtient des armes par ruse, déserte et entre dans la clandestinité avec ses compagnons, creusant des souterrains, désarmant les patriotes de Landisacq, Chanu et Saint-Cornier-des-Landes pendant que ceux de Flers désarment Saint-Jean-des-Bois. Sa division occupe les régions de Vire, Condé-sur-Noireau et Domfront avec 1 200 à 1 500 hommes.
En , Michelot Moulin libère de la prison royale de Tinchebray l'abbé Dulaurant condamné à la guillotine. En , Hoche met en place un système de défense avec des colonnes mobiles de 50 à 60 hommes à Saint-Cornier-des-Landes au Val de Préaux.
Le , Louis de Frotté attaque Tinchebray avec 800 chouans et y met le feu. 150 républicains ont fortifié la ville, la chapelle Saint-Rémi de Tinchebray servant de citadelle, d'observatoire et de refuge pour les femmes, les enfants et les vieillards. Bilan : 84 maisons brûlées, 2 républicains tués, 20 officiers et environ 80 chouans tués.
Le , bataille du Val de Préaux à Saint-Cornier-des-Landes et Chanu, 2000 chouans cachés dans la forêt de Saint-Jean-des-Bois attaquent 1500 républicains. Les républicains abandonnent trois voitures et 10 à 11 prisonniers, un gros butin d'armes, de munitions et de vivres.
Le , Louis de Frotté est fusillé. Entre 1815 et 1824, la royauté récompense les anciens chouans, les veuves et les enfants dont Michelot Moulin.
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Organisation de la chouannerie normande.
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Carte des combats. -
Divisions de Saint-Jean-des-Bois et Flers.
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Système de défense de Tinchebray en 1796.
Le travail du fer, la quincaillerie
Le travail du fer est attesté dans la région de Tinchebray-Bocage depuis le siècle. Sur un métier de ferron présent au siècle se superpose, entre La Chapelle-Biche et Saint-Bômer-les-Forges, à l'est, et Saint-Jean-des-Bois et Ger, à l'ouest, une forte activité métallurgique.
Dans ce pays montueux, aux terres maigres, au climat pluvieux, aux chemins impraticables en hiver, où le minerai est abondant et les forêts nombreuses, le travail du fer est un complément de l'agriculture bien adapté au caractère normand par sa pratique à domicile et nécessaire par son apport financier.
- Le ferron : maître de forge, le ferron est un artisan très qualifié qui réduit le minerai dans un bas fourneau. Il est homme sans qui le métal ne peut légalement être produit. Le métier est héréditaire et fait partie, au .
- Les mutations : ces travailleurs subissent de nombreuses mutations techniques et économiques : au milieu du siècle, la révolution des hauts fourneaux (forges à Beauchêne, Larchamp, Varenne, Saint-Clair-de-Halouze) prive le ferron de la réduction du minerai et, au début du siècle, l'apparition de la première fenderie à Larchamp lui enlève une grande partie de la préparation du métal, favorise les marchands mais développe l'activité.
- La clouterie et la taillanderie : après l'apparition des hauts-fourneaux, les ferrons se spécialisent dans la clouterie et, au début du . La taillanderie se développe entre Saint-Quentin-les-Chardonnets et Yvrandes grâce à l'énergie hydraulique disponible. Dans la deuxième partie du déplace le centre de gravité de la clouterie de Chanu vers Saint-Cornier-des-Landes et Beauchêne, impose une génération de marchands capables de mobiliser des sommes importantes, de négocier avec les forges et de faire travailler de nombreux cloutiers.
- La serrurerie : après la Révolution française, au nord de Chanu, Landisacq et La Chapelle-Biche, certains cloutiers et petits marchands proches des quincailliers se diversifient dans la serrurerie.
- La fin de la clouterie : au siècle, avec l'apparition de la production mécanique, de la pointe de Paris et la disparition des forges à bois régionales, remplacées par des forges à coke, plus éloignées, le clou forgé perd les marchés de la marine et disparaît progressivement.
- La quincaillerie : au début du qui utilisent cette main-d'œuvre nombreuse et habile. À la fin du siècle est construite la première usine d'outils agricoles, Mermier et Cie. Certains cloutiers, serruriers et forgerons perdent leurs qualifications et deviennent ouvriers d'usine. Au siècle, cette industrie passe, dans les années 1970-1980 d'une concurrence régionale à une concurrence nationale avec la disparition de nombreuses entreprises et dans les années 1990-2000 à une concurrence mondiale avec l'explosion du marché asiatique.
Au début du siècle, le système productif local représente 80 .
- Arrêté du 23 décembre 2014 portant création de la commune nouvelle de Tinchebray-Bocage.
- G. Hubert:, Voies antiques, les relations entre Jublains et Vieux.
- Jules Appert, Étude sur un embranchement de Bayeux à Vire.
- L'abbé Dumaine dans le tome 2 de: Tinchebray et sa région au bocage normand donne les fieffes du Comté de Mortain pour: Tinchebray, Saint-Jean-des-Bois, Yvrandes, Saint-Cornier-des-Landes et Beauchêne, pages: 265 à 386. On peut les retrouver sur la page: Chanu de Généawiki
- Alfred Chaudeurge: La chouannerie normande
- Cécile Desdoits: La division de Saint-Jean-des-Bois, aspect de la chouannerie du bocage normand dans: Le Pays Bas-Normand, 1992, Lucien Victor Dumaine: Tinchebray et sa région, tome 3, Ouvrages en ligne sur gallica: Michelot Moulin: Mémoires de Michelot Moulin sur la chouannerie normande, Léon de la Sicotière: Louis de Frotté et les insurrections normande, 3 tomes, tome 3: Index des noms de lieux et de personnes, détail sur le site généawiki, page: Chanu
- La métallurgie normande.
- Pierre Gouhier, L'intendance de Caen en 1700.
- Mathieu Arnoult, Mineurs, ferrons et maîtres de forges.
- Mathieu Arnoux, Mineurs, ferrons et maîtres de forges.
- Dictionnaire Savary des Brûlons
- René Jouanne, La coutellerie de la région de Tinchebray au XVIIe siècle.
- David Plouvier, L'état, la marine de guerre et les réseaux économiques en France au XVIIIe siècle.
- Richard Seguin : Essai sur l'histoire du bocage
- François Dornic, Le travail du fer dans le pays bas normand et: le fer contre la forêt.
- Lemardeley, L'industrie du fer à Tinchebray.
- Monique Le Chêne, La fabrication de quincaillerie et de ferronnerie décorative dans la région de Tinchebray.
- Ouest France Entreprise du 20-6-2012
- Annuaire des SPL, Datar, 2013, page: 21
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Tinchebray-Bocage dans la littérature
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