Carolles est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 755 habitants et située au sud de la presqu'île du Cotentin, dans la baie du Mont-Saint-Michel.
Géographie
Situation
Carolles est une commune située sur la côte ouest du Cotentin, à la limite nord de la baie du mont Saint-Michel. Originellement paysanne, elle s'est tournée vers la mer avec l'arrivée du tourisme balnéaire. Elle est entourée des communes de Jullouville et de Champeaux.
Communes limitrophes de Carolles
Mer de la Manche
Jullouville
Jullouville
Mer de la Manche
Jullouville, Champeaux
Mer de la Manche
Mer de la Manche
Champeaux
Cadre géologique
Carolles est localisée dans le domaine centre armoricain, dans la partie nord-est du Massif armoricain qui est un socle ouest-européen de faible altitude (maximum 400 orogenèses : icartienne (Paléoprotérozoïque,ca. 2,2-1,8 Ga), cadomienne (Édiacarien 750-540 Ma) et surtout varisque (ou hercynienne, au Dévonien-Carbonifère, 420-300 Ma). La structure du Massif armoricain résulte de la superposition de l'héritage de ces deux derniers orogènes.
Le site géologique de Carolles se situe plus précisément dans un bassin sédimentaire essentiellement briovérien dans lequel se sont mis en place des granitoïdes intrusifs formant le batholite granodioritique mancellien, avec quelques pointements sécants de leucogranite.
Les falaises vives de Carolles, de 50 à 70 Saint-Jean-le-Thomas) au Sud, et sont incisées par la vallée du Lude. Les falaises vives se prolongent à l'intérieur des terres par des falaises mortes. Ces falaises bordent le massif granitique de Carolles (constitué d'une granodiorite riche en biotite et en cordiérite parcourue par un réseau de diaclases souligné par une teinte rouille caractéristique d’un début d’altération) qui forme un plateau bocager dont l’altitude varie entre 70 et 110 intrusion magmatique a développé à la périphérie de cette intrusion un métamorphisme de contact, à l'origine d'une auréole de cornéennes qui ceinture ce massif. Cette ceinture s'imprime dans le paysage par les falaises escarpées, contrastant avec la surface faiblement ondulée du massif granitique. « Les cornéennes constituent l'essentiel des affleurements du platier et des falaises ; elles se présentent en alternances rubanées de lits sombres et clairs dérivant des alternances siltosableuses granoclassées du Briovérien supérieur : les lits dérivant des faciès silteux sont riches en cristaux de cordiérite tandis que les passées sableuses évoluent en cornéennes granoblastiques, riches en quartz et micas (muscovite, biotite), à cordiérite altérée. Le litage oblique initial des sédiments briovériens est parfois encore visible ». Au niveau de la pointe de Carolles, les cornéennes sont recoupées par des filons d'épaisseur décimétrique d'aplite et de quartz. Sur l’estran rocheux à Sol-Roc, on peut observer des bancs subverticaux de cornéennes et un développement de structures en plis pincés en leur sein.
Les cornéennes et granodiorite cadomiennes de la Pointe de Champeaux font partie de l’inventaire du patrimoine géologique national depuis le .
Le granite bleu de Carolles est utilisé dans la région pour faire les encadrements des ouvertures des maisons (portes et fenêtres), alors que les murs sont construits avec du granite de Vire. Il a aussi été employé pour la construction du cloître de l’abbaye de La Lucerne au .
Selon la légende locale, la vallée du Lude résulte d'un combat entre l'archange saint Michel et Satan. L'archange aurait fendu la falaise d'un coup d'épée, le diable se réfugiant derrière le Rocher du Sard (appelé aussi Rocher du Diable, cette crête rocheuse correspond à des cornéennes très redressées. De ce rocher Satan assistait, dit-on, au transport des dalles de granit de Chausey utilisées pour construire le Pont au Bault sur la Sélune au sud d’Avranches.
Une légende qui remonte probablement à la fin du grotte des Mines d'or où les habitants auraient extraient des métaux précieux. Cette légende que la toponymie a perpétuée dans le nom de Pignon Butor (c'est-à-dire Butte d'or) provient de la présence dans les cornéennes d'un minéral, la pyrite, dont l'éclat métallique et la couleur jaune l'ont souvent fait prendre pour de l'or (« or des fous »).
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Normandie et Climat de la Manche.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Longueville à 11 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ « ».
↑ Carte des différentes unités litho-structurales de l'ouest du Bassin de Paris et du Massif armoricain, tiré de Michel Ballèvre, « Structure et évolution du Massif armoricain », Géochronique, 105, , p. 29-31.
↑ Visionner : Plate Tectonics 600Ma to Today by CR Scotese », sur YouTube.
↑ Visionner : Plate Tectonics, 540Ma - Modern World - Scotese Animation », sur YouTube.
↑ Michel Ballevre, Valérie Bosse, Marie-Pierre Dabard, Céline Ducassou, Serge Fourcade, et al, « Histoire Géologique du massif Armoricain : Actualité de la recherche », Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, nos 10-11, , p. 5-96.
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↑ « », sur apgn.fr, cornéennes et granodiorite cadomiennes de la pointe de champeaux.
↑ Carolles. Plan Local d’Urbanisme (PLU), 2017, p. 12.
↑ a et b« Le massif granitique de Carolles », Guide de Carolles, , p. 30.
↑ Michel Hébert et Maurice Ernouf, Les stations balnéaires de Granville au Mont-Saint-Michel, CinémAction-Corlet, , p. 75.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Carollis en 1154, Caroles en 1158, Charoles en 1223, ecclesia de Carolles en 1412, Charolles en 1548, Carolles en 1612.
Selon François de Beaurepaire, le nom de Carolles provient du latin tardif quadrolas, c'est-à-dire « bloc de pierre » et il signifierait donc « lieu où se trouvent des pierres ». La version francienne de ce toponyme serait Charolles (Saône-et-Loire).
Le gentilé est Carollais.
↑ a b et cFrançois de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, Picard, 1986, p. 92-93.
↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, volume 2, 1996, page 1135 (ISBN ).
↑ Pouillé du Diocèse d’Avranches, 1412, in Auguste Longnon, op. cit., p. 154D.
↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
↑ François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard Éditeur, .
Histoire
Depuis la préhistoire, les peuples se sont installés sur l’emplacement stratégique du massif de Vire-Carolles.
Sur le site de la cabane Vauban se trouvent les vestiges d’un oppidum gaulois, fortification assez vaste (7 éperon barré, il peut être considéré comme une sorte de « château fort de falaise » datant de l'âge du fer.
Le premier seigneur connu de Carolles est un certain Robert de Charolles, vivant au cartulaire du Mont-Saint-Michel.
La commune fut le lieu de villégiature de nombreux artistes, notamment, Baudou, Berthelier, Jacques Simon, A. Farault, Delaspre…
Carolles, avec Saint-Pair-sur-Mer et Saint-Michel-des-Loups, s'associe à Bouillon le
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↑ (en) Sir Mortimer Wheeler et Katherine M. Richardson, « Hill-Forts of Northern France », Reports of the Research Committee of the Society of Antiquaries of London, no XIX, 1957, p. 114.
↑ Gautier 2014, p. 134.
↑ Delattre, 2002, p. 48.
Héraldique
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Blason
Taillé d'azur et de sinople, à la cotice en barre d'argent brochant sur la partition, à cinq fers à cheval d'argent ordonnés 3 et 2, brochant sur le tout.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
D'azur à une nef équipée et habillée d'argent voguant sur des ondes du même, au chef de gueules chargé d'un léopard d'or. Ancien blason avant la fusion: Carolles a été fusionnée avec Jullouville avant de retrouver son statut communal en 1999.
↑ « », sur armorialdefrance.fr.
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-nor/280290.html
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