Auderville

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Auderville : descriptif

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Auderville

Auderville (prononcé /odɛʁvil/) est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 219 habitants. Depuis le 1er janvier 2017, elle fait partie de la nouvelle commune de La Hague et a le statut de commune déléguée. Auderville est la commune du cap de la Hague

Très touristique, elle est connue pour le port de Goury, qui abrite la station de la SNSM et son canot qui sort par tous les temps Mona Rigolet, et pour le phare de la Hague qui se dresse sur le rocher « le Gros du Raz » à 800 m de la côte

Il balise le courant du raz Blanchard et le passage de la Déroute entre le cap de la Hague et l'île d'Aurigny

Un canon pointé vers le sud permettait autrefois au sémaphore d'alerter l'équipage du canot de sauvetage. Le territoire communal témoigne, par de nombreux restes de fortifications, de l'importante présence des militaires allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Géographie

Auderville est dispersée autour d'un bourg (La Rue), et de quatre hameaux : Goury, Laye, la Valette et la Roche. Elle est, avec sa voisine Jobourg, la commune la plus occidentale de Basse-Normandie (et donc de Normandie) et seule son autre voisine Saint-Germain-des-Vaux est plus septentrionale sur la région administrative.

Communes limitrophes d’Auderville
Mer de la Manche Mer de la Manche Saint-Germain-des-Vaux
Mer de la Manche Auderville Saint-Germain-des-Vaux
Mer de la Manche Jobourg Jobourg

Toponymie

Attestations anciennes

Le nom de la localité est attesté sous les formes Heldeardivilla [?] en 1063 - 1066, en 1118 - 1134 (ou 1154 ?); Audervilla en 1156 - 1162; Auderville au ; Audervilla en 1332, en 1351 - 1352; Anderville [lire Auderville] en 1635; Auderville en 1612 - 1636, 1677, en 1713, en 1753, en 1753 - 1785 en 1854 en 1903.

Étymologie

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». Le premier élément Auder- représente un anthroponyme dont la nature ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes.

Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur avaient en leur temps considéré la première attestation Heldeardivilla comme valide, et vu dans son premier élément un nom anglo-saxon en -heard. Elle est également acceptée par Marie-Thérèse Morlet, qui, pour sa part, identifie le premier élément à un nom de personne germanique féminin de type francique Hildigardis. Cette opinion est partagée par Ernest Nègre qui admet la forme Heldeardivilla, et la rattache au même nom.

François de Beaurepaire rejette pour des raisons phonétiques la première attestation, qui selon lui aboutirait à *Heudiarville ou un nom similaire, où il voit lui aussi un produit de Hildigardis, et rattache la forme suivante Audervilla à un nom de personne anglo-saxon Ealdhere, littéralement, la « villa d'Ealdhere », présent dans plusieurs toponymes anglais. Effectivement, Marie Fauroux, auquel il se réfère, n'a pas tenté de localiser Heldeardivilla qu'elle n'identifie donc pas à Auderville. Cependant Julie Fontanel cite le même document de 1063/1066 et identifie Heldeardivilla à Auderville.

En l'absence d'autres éléments, il n'est pas possible de rejeter de manière définitive la première hypothèse reposant sur la forme Heldeardivilla, dont l'évolution a pu être contrariée ou influencée par l'analogie. Dans ce cas, il s'agit du « domaine rural de Hildigardis ». Si l'on s'en tient à la forme Audervilla et à l'hypothèse de François de Beaurepaire, qui privilégie souvent la place des anthroponymes anglo-saxons dans la toponymie normande, il s'agirait alors du « domaine rural d'Ealdhere », nom d'homme anglo-saxon, combinaison des éléments eald- « vieux, âgé » et -here « armée ». Il correspond au type francique Aldhari, à l'origine du patronyme français Audier. Cependant, les formes anciennes sont en Auder- (et jamais en Audier-) et le patronyme Audier ne semble pas être documenté anciennement pour la Normandie.

Gentilé

Le gentilé est Audervillais.

  1. a et b Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 430, § 224.
  2. a et b Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie XI (décembre 1961), § 112.
  3. a b c et d François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 70.
  4. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 331B.
  5. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 377D.
  6. Normandia Ducatus (carte du duché de Normandie), Atlas Van der Hagen, 1635
  7. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BN, ms. fr. 4620].
  8. Rôles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BN, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  9. Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  10. Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particulière des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'à Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BN].
  11. Carte de Cassini.
  12. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  13. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  14. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (Les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 360a.
  15. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 924, § 16480.
  16. Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 486, § 339.
  17. Cf. par exemple François de Beaurepaire, « Les noms d'Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande », in Annales de Normandie X, 1960, Annales de Normandie XIII, 1963, p. 219-136.
  18. « Audier » sur le site de Géopatronyme (lire en ligne) [1].

Étymologie

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». Le premier élément Auder- représente un anthroponyme dont la nature ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes.

Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur avaient en leur temps considéré la première attestation Heldeardivilla comme valide, et vu dans son premier élément un nom anglo-saxon en -heard. Elle est également acceptée par Marie-Thérèse Morlet, qui, pour sa part, identifie le premier élément à un nom de personne germanique féminin de type francique Hildigardis. Cette opinion est partagée par Ernest Nègre qui admet la forme Heldeardivilla, et la rattache au même nom.

François de Beaurepaire rejette pour des raisons phonétiques la première attestation, qui selon lui aboutirait à *Heudiarville ou un nom similaire, où il voit lui aussi un produit de Hildigardis, et rattache la forme suivante Audervilla à un nom de personne anglo-saxon Ealdhere, littéralement, la « villa d'Ealdhere », présent dans plusieurs toponymes anglais. Effectivement, Marie Fauroux, auquel il se réfère, n'a pas tenté de localiser Heldeardivilla qu'elle n'identifie donc pas à Auderville. Cependant Julie Fontanel cite le même document de 1063/1066 et identifie Heldeardivilla à Auderville.

En l'absence d'autres éléments, il n'est pas possible de rejeter de manière définitive la première hypothèse reposant sur la forme Heldeardivilla, dont l'évolution a pu être contrariée ou influencée par l'analogie. Dans ce cas, il s'agit du « domaine rural de Hildigardis ». Si l'on s'en tient à la forme Audervilla et à l'hypothèse de François de Beaurepaire, qui privilégie souvent la place des anthroponymes anglo-saxons dans la toponymie normande, il s'agirait alors du « domaine rural d'Ealdhere », nom d'homme anglo-saxon, combinaison des éléments eald- « vieux, âgé » et -here « armée ». Il correspond au type francique Aldhari, à l'origine du patronyme français Audier. Cependant, les formes anciennes sont en Auder- (et jamais en Audier-) et le patronyme Audier ne semble pas être documenté anciennement pour la Normandie.

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  3. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (Les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 360a.
  4. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 924, § 16480.
  5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées RADN
  6. Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 486, § 339.
  7. Cf. par exemple François de Beaurepaire, « Les noms d'Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande », in Annales de Normandie X, 1960, Annales de Normandie XIII, 1963, p. 219-136.
  8. « Audier » sur le site de Géopatronyme (lire en ligne) [1].

Histoire

Batterie de La Haye détruite en 1944.
Installations Freya à Auderville en février 1941
(No. 1 Photographic Reconnaissance Unit, RAF).

Préhistoire

Des fouilles, pratiquées sur la commune, ont révélé une occupation humaine datée de la période post-glaciaire.

Moyen Âge

Au début du .

Le , Guillaume Carbonnel, chambellan du roi, rend hommage au roi pour les fiefs de la Hague à Auderville, de Barneville, de Foucarville et Virandeville,.

Époque moderne

Au .

Le , un météore igné tombe, 1 heure après le lever du jour, faisant un grand bruit et trembler les maisons de Saint-Germain-des-Vaux, d'Auderville et de la Hague. Le météore serait tombé dans la mer près de l'île d'Aurigny. Le phénomène est aperçu depuis Cherbourg et Valognes.

Époque contemporaine

Le , le paquebot Le Paris, en provenance de New York et à destination du Havre, s'échoue sur les rochers des Camelards. Toute la population se précipite pour sauver passagers et équipages. Parmi eux, se trouvait Jean Lefebvre de Cheverus, évêque de Boston, rentrant en France pour être nommé évêque de Montauban. De santé fragile, il fut porté sur les épaules d'un marin qui l'amena au presbytère. Il fit l'honneur aux paroissiens de présider la messe de la Toussaint, le lendemain. À la suite des nombreux naufrages au large des côtes d'Auderville, où vingt-sept navires sombrèrent en 1823, il fut décidé de construire un phare qui fut mis en service en 1837.

En 1903, Branly monte le premier mât TSF auprès du sémaphore, mais doit le démonter en l'absence d'autorisation militaire.

Le , le sous-marin le Vendémiaire (classe Pluviôse) coule par 50 mètres de fond avec ses 24 hommes d'équipage au large de Goury. Sorti pour une simulation d'attaque sous-marine, il est éperonné par le navire Saint-Louis alors qu'il effectuait une remontée, et son épave est emportée par le raz Blanchard. Une croix au bout du port commémore cet événement tragique.

En 1941, un radar allemand Freya était installé à Auderville, dans le cadre de la ligne Kammhuber. La commune est libérée le par le 39e Régiment d'Infanterie.

  1. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, ISBN ), p. 7.
  2. a et b Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 146.
  3. Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, ISBN ), p. 34.
  4. Barros 1991, p. 34.
  5. Annuaire du Département de la Manche, Volume 11 page 384 et 385.
  6. Delattre, 2002, p. 13.


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Héraldique

Le conseil municipal du a adopté un nouveau blason créé par Denis Joulain. Il se décrit ainsi : D'argent à la fasce de gueules chargée de 2 léopards l'un sur l'autre accostés de deux fermaux, le tout d'or, accompagné, en chef, d'une fleur de lys accostée de deux étoiles le tout de sable, en pointe d'un phare de sable allumé d'or accosté de deux mouchetures d'hermines.

L'ancien blason, d'hermines à la fasce de gueules chargée de trois fermaux d'or, était celui de la famille de Couvert, anciens seigneurs de la paroisse.

Le nouveau blason reprend des éléments des armes de cette famille, auxquels sont ajoutés les léopards normands, des éléments du blason de la famille Bretel, et le profil du phare de la Hague.

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Auderville dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-nor/280092.html

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