Le Mesnil-au-Val
Localisation
Le Mesnil-au-Val : descriptif
- Le Mesnil-au-Val
Le Mesnil-au-Val est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 725 habitants.
Géographie
La commune est en Nord-Cotentin. Son église (hameau Paris) est à 9,5 Cherbourg-en-Cotentin, à 13 Valognes et à 13 Saint-Pierre-Église.
Le Mesnil-au-Val est traversé par la Saire qui y prend sa source à une altitude de 140 mètres (le moulin de la Bruyère y est installé). Elle est bordée à l'est par le ruisseau du Querbé et au sud par le Trottebec.
Le territoire s'étend sur 1 334 hectares et possède de nombreux lieux-dits non-bâtis. Entre autres, de vastes prairies (les Becquets, les Bougons, la Malarderie, le Pendu), des bois (Bois du Coudray et les Fosses Pivain, Bois Saint-Martin, la Table des Fées) et des prés humides (les Marais du Mesnil, les Marais). La commune est composée de plusieurs hameaux : Brucan de Bas, Brucan de Haut, Hameau Feuillie, Maison de la Lande, Hameau Jeannet, la Verboterie, la Lande, Hameau Vincent, la Galle, la Vierge Drouet, Hameau Auvray, Lépinet, Hameau Mesnage, la Valloterie, Hameau Paris, Hameau Joly, la Sansonnerie, les Bruyères, Maison du Garde (avec son gué), Hameau le Sage, la Gallerie, Hameau Vallot, la Drouetterie, l'Orion, l'Angleterre, Hameau Duval, la Mare, la Vente du Parc, le Boissais, la Croix de la Flague, les Ecocheux, la Besnarderie, la Guéretterie, la Bourdonnerie, la Dérocherie, Barville (et son manoir), Chatillonnerie, la Pagnolerie, la Banque.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 11,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 5 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- Thin 2009, p. 82.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes, Mesnillo Auvar au ,, Menil au Val en 1758, Mesnil au Val en 1793 et Mesnil-Ova en 1801.
L'ancien français mesnil « domaine rural », est à l'origine de nombreux toponymes, notamment en Normandie. Les noms de lieux en Mesnil-, -Mesnil sont souvent différenciés par un anthroponyme comme premier élément ou comme second élément.
François de Beaurepaire identifie dans l'élément -au-Val le nom de personne anglo-saxon Alware, variante du nom attesté également sous les formes Alward, Award et qui procède selon Gillian Fellows-Jensen de l'anthroponyme norrois Alfvardr. En revanche, Ernest Nègre penche pour le nom de personne germanique continental Alwardus. René Lepelley reprend la suggestion de F. de Beaurepaire. Le nom de personne Alware semble se retrouver dans un pratum al War mentionné en 1220 dans un titre de l'abbaye de Cherbourg et dans Varville à Saint-Lô-d'Ourville (Avarville 1270), ainsi qu'un fief au Vair en 1386. On le rencontre là encore altéré dans Allerthorpe (GB, Yorkshire, Alwarestorp sans date).
La forme moderne au-Val parait ne s'imposer définitivement qu'au XIXe siècle. On trouve encore une forme Ova en 1801 qui semble indiquer également la prononciation traditionnelle. Le qualificatif au-Val consiste en une mécoupe du nom de personne et en l'ajout d'un -l final par attraction de l'appellatif val « petite vallée, vallée » bien connu et fréquent dans la Manche.
Remarque : la proposition d'Ernest Nègre souffre d'une faiblesse, car il n'y a aucune trace d'un -t ou d'un -d dans les formes anciennes Auvar, Auvair, Awari. En effet on attendrait des formes du type *Mesnillo Alwardi ou *Mesnil Auvart cf. par exemple Mesnil-Esnard (Seine-Maritime, Maisnilio Enardi 1205) ou Bosc-Guérard (Seine-Maritime, Bosco Guerardi 1188), mais il n'y en a aucune.
Le gentilé est Mesnillais.
Micro-toponymie
- Barville (sans forme ancienne connue). Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». L'absence de formes anciennes rend difficile l'identification du premier élément Bar-. C'est pourquoi une comparaison avec les autres Barville s'avère nécessaire, notamment les Barville normands. Barville (Seine-Maritime, Barevilla Barville (Eure, Barevilla 1195) contiennent peut-être le nom de personne germanique continental Baro, Barulfus ou Baroldus,. Albert Dauzat qui ne se base que sur les formes anciennes du type Barvilla (Barville, Eure, (comprendre Bárðr, qui convient d'ailleurs mieux car ð (th) et -r des anthroponymes et noms communs se sont régulièrement amuïs, de sorte qu'ils ne sont pratiquement jamais notés dans les formes anciennes).
- Brucan procèderait de l’[anglo-]saxon *Brycghām « hameau du pont », comme Brigham (GB, Cambrie).
- Le ruisseau du Trottebec (la riviere du Trotebec 1544). L'hydronyme Trottebec est un composé en -bekkr, appellatif vieux norrois qui signifie « ruisseau ». Le premier élément Trotte- (anciennement Trote-) est possiblement un anthroponyme, soit germanique continental du type *Trot(t)o mais qui n'est pas attesté, soit anglo-saxon *Trott, lui non plus pas attesté mais qui renvoie directement à un élément présent dans la toponymie anglaise : Trottiscliffe (Kent, Trottesclib 788) et Trottsworth (Surrey, Trotteswurth 1242). On connaît les nombreuses convergences entre la toponymie anglaise et la toponymie normande.
- Le ruisseau de Querbé est un autre ruisseau dont le nom Querbé s'explique par l'évolution phonétique de Carbec cf. par exemple Carbec. La finale -bec est normalement prononcée [-be], -bé, d'où la modernisation de la graphie, de même pour Car- qui a subi l'évolution due à l'action fermante de [r] en syllabe initiale au Moyen Âge. Cette évolution se manifeste par exemple dans les parlers de la Manche dans les mots querbon < carbon ; lerme < larme ; ergent < argent ; etc. Car- représente le nom de personne norrois Kári, très courant en Normandie dans les Carville et Cartot / Quartot.
- Les hameaux en Y-ère/-erie sont des habitats ultérieurs lors du développement démographique de la Normandie. Ils désignaient la ferme de la famille Y, qui était fondée sur les nouvelles terres obtenues par les grands défrichements des XIe – XIIIe siècle. Les essarts prennent le nom des défricheurs, suivi du suffixe -erie ou -ière. Les autres hameaux en Hôtel/Maison/Le Y sont des constructions encore plus récentes, ils désignent la ferme de la famille Y.
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, A. et J. Picard, , p. 152.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, lire en ligne), p. 1666.
- « Carte de Cassini » sur Géoportail..
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- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses universitaires de Caen, (ISBN ), p. 173a.
- François de Beaurepaire (Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 ISBN , OCLC 6403150).
- François de Beaurepaire (Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 ISBN , OCLC 9675154).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 56a.
- Louis Guinet, Contribution à l'étude des établissements saxons en Normandie, Presses universitaires de Caen, 1967, p. 19-59, n° 15 - 16 (lire en ligne) [1].
- Eilert Ekwall, The Concise Oxford Dictionary of English Place-names (4th edition), Oxford University Press, Oxford, 1960, p. 481a.
Histoire
Au paroisse relevait de l'honneur de La Haye.
Guillaume du Fou, capitaine du donjon de Cherbourg, qui vivait au du Parc. En 1507, Jeanne du Fou, dame du Mesnil-au-Val, épouse Guillaume Picot, seigneur de Gouberville. De cette union est issu de nombreux enfants dont Gilles de Gouberville (1521-1578) né le au manoir de Barville.
Dans un aveu de 1519, la seigneurie du Mesnil-au-Val est décrite comme « fief de haubert auquel fief à manoir, chapelle et volière à pigeons, domaines en terres labourables et non labourables. »
Sous l'Ancien Régime, la paroisse dépendait de la généralité de Caen, de l'élection de Valognes, et de la sergenterie du Val de Saire.
L'affaire criminelle Jean Fleury, qui s'est déroulée au Mesnil-au-Val en 1887, fut jugée par la cour d'assises de la Manche, à Coutances, le .
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Mesnil-au-Val fut bombardé onze fois les : , et neuf fois en 1944.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
- Gautier 2014, p. 324.
- Lecœur 2009, p. 49.
- Jean-François Miniac, Les Nouvelles Affaires criminelles de la Manche, de Borée, Paris, avril 2012.
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Le Mesnil-au-Val dans la littérature
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