Jonquerets-de-Livet
Localisation
Jonquerets-de-Livet : descriptif
- Jonquerets-de-Livet
Jonquerets-de-Livet (également nommée Les Jonquerets-de-Livet non officiellement) est une ancienne commune française, située dans le département de l'Eure en région Normandie, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Mesnil-en-Ouche.
Géographie
Village du pays d'Ouche.
- « », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le ).
Toponymie
Le nom de la commune aurait dû être les Jonquerets-de-Livet avec l'article défini pluriel.
Nom formé par la réunion des deux anciennes communes : Les Jonquerets et Livet-en-Ouche en 1845, jadis Livet. Le déterminant complémentaire -en-Ouche a été ajouté pour signifier sa localisation dans le pays d'Ouche et faire la distinction d'avec Livet-sur-Authou, autre commune de l'Eure.
Jonquerets est attesté sous la forme les Junchereiz vers 1209 : lieu où poussent des joncs, les « jonqueraies ».
Livet est attesté sous la forme Lived ifs, l'« ivaie », avec agglutination de l'article défini. Les toponymes de ce type semblent être caractéristiques de l'Ouest de la France, plusieurs exemples dans l'Eure, le Calvados, l'Orne, la Sarthe et la Mayenne.
Aujourd'hui, Livet constitue un écart de la commune de Jonquerets-de-Livet.
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, éditions Picard 1981. p. 133.
- François de Beaurepaire, op. cit., p. 136.
Histoire
La famille de Livet
De noblesse d'épée, la famille de Livet appartient aux familles éteintes de la noblesse française et son patronyme est mentionné dans les premiers documents référencés en Normandie. Tenants féodaux de la baronnie de la famille de Ferrières (possessionnée autour de Ferrières-Saint-Hilaire), les Livet étaient originaires de Livet-en-Ouche et portaient ordinairement : "d'azur, à trois molettes d'or, posées deux en chef et une en pointe."
Une branche de cette maison, passée dès 1066 en Angleterre à la suite des Ferrières, tout comme les Curzon (de Notre-Dame-de-Courson) et les Baskerville (de Basqueville, c'est-à-dire Bacqueville-en-Caux), a depuis vu son patronyme anglicisé sous les formes Levett, Levet, Lyvet, Livett, Leavett, delivett, etc. Pour sa part, la branche demeurée en Normandie a compté autant de chevaliers, dont Jean de Livet, chevalier banneret, porte-étendard du roi Philippe II en 1215, qui prit part aux premières croisades, que de membres du clergé, dont Guillaume de Livet, chanoine du chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Rouen et juge au procès de Jeanne d'Arc, et Robert de Livet, qui excommunia le Roi Henri V d'Angleterre pendant le siège de Rouen, ce qui lui valut d'être emprisonné en Angleterre pendant cinq ans.
La branche normande des Livet s'est divisée en 3 rameaux distincts : 1°) le rameau des marquis de Barville,,, dont plusieurs membres furent immortalisés avec leurs armoiries au registre inférieur d'un tableau d'autel offert au Ourville-en-Caux, illustrée par Georges de Livet, tué à la bataille d'Azincourt le , et qui s'est éteinte en 1924 en ligne masculine, en la personne du comte Constantin Augustin Robert de Lyvet, maire d'Ourville.
La maison de Guiry
D'extraction chevaleresque, et des plus anciennes de France, la maison de Guiry, aujourd'hui éteinte, fut maintenue noble le . Outre les fiefs d’Acqueville, Chaumont et Roussières, elle posséda dans le Vexin Français, aux confins de l'Île-de-France et de la Picardie, les fiefs d'Aincourt, Guiry-en-Vexin, Le Perchay, Lèvremont, Liancourt et Monneville; en Évrecin les fiefs du Bois-Gencelin à Saint-Sébastien-de-Morsent en 1469, Navarre près d’Évreux en 1462, et Pithienville à Bernienville ; et enfin, aux confins du Lieuvin, du Pays d'Auge et du Pays d'Ouche, non seulement les fiefs de La Chapelle-Gauthier, Le Faÿ à Saint-Quentin-des-Isles en 1690, mais encore les fiefs de La Factière, La Buctière et La Hauticaire, tous trois sis aux Jonquerets.
Les Guiry portaient ordinairement : « d’argent, à trois quintefeuilles de sable posées deux en chef et une en pointe. » Toutefois, certains membres de cette famille brisèrent, certains par « une bordure componée d’argent et de sable de douze pièces », d'autres seulement par les émaux, comme noble dame Marie, Antoinette de Guiry († en 1720), épouse depuis 1673 d’Adrien de Cacqueray, écuyer, sieur des Loges, laquelle fit enregistrer en l’Armorial général d’Alençon, dressé en vertu de l’arrêt du Conseil d’État rendu le , en l'élection de Conches suivant l’ordre du registre premier : « d'argent, à trois quintefeuilles de gueules posées deux en chef et une en pointe ».
Le premier membre de cette famille possessionné aux Jonquerets et plus précisément seigneur de La Factière en 1469, fut Guiry-en-Vexin, Chaumont, Le Perchay, Liancourt, Longuesse, maréchal héréditaire des Vexins Normand et Français le , marié vers 1460 à damoiselle Robine de Baignard. Les héritiers de son petit-fils Martin de Guiry († entre 1558 et 1562), chevalier, seigneur de La Factière en 1558 et d’Aincourt, furent en 1562 taxés pour l’arrière-ban du bailliage d’Évreux à 40 livres, à cause du fief de La Factière, relevant de la vicomté d’Orbec. Petit-fils de ce dernier, Louis de Guiry († en 1657 aux Jonquerets), écuyer, seigneur de La Factière en 1616, et d’Aincourt, est mentionné dans l’aveu de la baronnie de Ferrières, rendu au Roi en 1604 par noble dame Charlotte Jouvenel des Ursins († en 1646) : « Item, noble homme Loys de Guiry, sieur de La Factière, tient par foy et hommaige de ma dicte baronnie un plain fief de haubert, nommey La Factière, du quel le chef est assis en la parroisse des Jonquerez, à laquelle il s'étend en autres parroisses des environs, au quel fief y a justice, jurisdiction, hommes, hommaiges, rentes en deniers, grains, oeufz, oiseaulz, relliefz, Il épousa damoiselle Marie Giffart, fille de damoiselle Anne Le Vicomte.
Leur fils François Granchain), fille de maître Pierre Maurey († avant mars 1682), conseiller du roi et vicomte de Pacy, et de Blanche Le Musnier, sa femme, il en eut notamment noble damoiselle Marie-Paule de Guiry (ca 1683 - 1743 à Granchain), dame de La Buctière, qui épousa le à Granchain, noble homme François-Robert Granchain - après 1751), écuyer, seigneur de La Buctière, épousa peu après le noble damoiselle Françoise-Élisabeth d’Irlande de La Tréhardière († après 1770).
- , Paris : Bachelin-Deflorenne, 1874
- Calendar of Documents Preserved in France, Calvados: Part 1, J. Horace Round (editor), 1899, Institute of Historical Research, British History Online
- , M. de Saint-Allais, Paris, 1815
- , Lewis Christopher Loyd, The Harleian Society, Leeds, 1951, vol. 103
- , Alfred Williams, Walter Henry Mallett, F. Brown, 1889
- Juges, procès de Jeanne d'Arc
- , Charles Lethbridge Kingsford, G. P. Putnam's Sons, 1901
- , Francois Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, 1786
- , Henry S. King & Co., London, 1874
- , Auguste Le Prévost, Evreux : A. Hérissey, 1849
- Mémoires, Société des antiquaires de Normandie, 1859
- Histoire de quelques patronymes
- François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois (1699-1783) et Jacques Badier, Dictionnaire de la Noblesse contenant les généalogies, l’histoire et la chronologie…, tome VIIe (1774), Paris : Antoine Boudet, p. 572-574.
- Pierre-Paul Dubuisson, Armorial des principales maisons et familles du royaume, Paris : chez l'auteur, 1757.
- Abbé Pierre-François Lebeurier, Rôle des taxes de l’arrière-ban du bailliage d’Évreux en 1562, Rouen : Lebrument, 1861, p. 94, no 221.
- Auguste Le Prévost (1787-1859), Mémoires et notes pour servir à l’histoire du département de l’Eure, Léopold Delisle et Louis Passy (pub.), Évreux : Auguste Hérissey, tome IId (1864), p. 98, IInde colonne.
- Abbé Léopold Piel, Inventaire historique des actes transmis aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien diocèse de Lisieux ou Documents officiels analysés pour servir à l’histoire du personnel de l’évêché, de la cathédrale, des collégiales, des abbayes et prieurés, des paroisses et chapelles ainsi que de toutes les familles notables de ce diocèse (1692-1790), Lisieux : E. Lerebourg, tome IIIe (1892), p. 619.
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