Brucourt
Localisation
Brucourt : descriptif
- Brucourt
Brucourt est un petit village de Normandie situé dans le pays d'Auge à mi-distance entre Dives-sur-Mer (5 kilomètres) et Dozulé (4,5 kilomètres) et à vingt kilomètres de Caen
Administrativement, c'est une commune du canton de Dozulé, dans le département du Calvados, en région de Normandie. Traversée par l'Ancre et la Dives, la commune est l'exemple typique d'un habitat dispersé du bocage augeron et présente également un paysage de marais
Brucourt apparaît pour la première fois dans l'histoire en 1060, lors de la tentative de la reconquête de la Normandie par Henry Ier
Demeurée relativement éloignée des grands événements historiques, elle est, durant la Seconde Guerre mondiale, le témoin de la bataille de Normandie. La population brucourtoise, stabilisée à environ cent-vingt habitants depuis plus d'un siècle, ne dispose pas de la plupart des services et activités secondaires et tertiaires
Brucourt est un village qui a toujours été à orientation agricole, même si le XXe siècle l'a transformé aussi en lieu résidentiel
Au dernier recensement de 2021, la commune comptait 127 habitants.
Géographie
Brucourt est une commune agricole située sur la rive droite de la Dives, à cinq kilomètres de la côte de la Manche, dite Côte Fleurie. La superficie de la commune est de 658 hectares. L'altitude du territoire, majoritairement agricole, est comprise entre 2 et 105 mètres. L'habitat est historiquement dispersé, les implantations récentes se regroupent à l'entrée septentrionale de la commune, près de la Croix Kerpin. La commune est traversée par la D 49 Dives-sur-Mer/Dozulé.
Lieux-dits et écarts
On retrouve plusieurs lieux-dits et écarts à Brucourt : le Château (ancien lieu d'un château seigneurial du chapelle Saint-Hermès datant de 1632) et la Ferme du Marais, la Hogue, la Croix Cornière et le Bourg, le Quesnay, la Bouverie, Colleville, le Lieu Lesny, le Bac de Varaville, le Lieu Belaitre, la Croix Kerpin, la Perrelle, le Lieu du Haut, le Lieu des Brocs, les Bas Chênes, les Bruyères, la Cour et le Lieu Tardif.
L'église et le monastère de l'Annonciade sont érigés sur la colline Saint-Laurent.
Topographie
Brucourt, établie au pied de la cuesta de la Dives, est dominée par la colline de Bassebourg (Basbourg), un des lieux les plus élevés du plateau formant le pays d'Auge (altitude 129 mètres).
La vallée de la Dives est une vallée de déblaiement de formation glaciaire quaternaire. Ce déblaiement a attaqué la « pile d'assiettes » marno-calcaire que forme la superposition des étages géologiques du bassin anglo-parisien, composée d'une grande partie des étages du Jurassique inférieur (Lias), moyen (Dogger) et supérieur (Malm) et, de manière incomplète, du Crétacé inférieur et supérieur. Ce déblaiement a créé une cuesta qui sépare la vallée de ce qui est aujourd'hui le pays d'Auge, en laissant çà et là des buttes-témoin qui culminent entre 50 et 60 mètres. Au pied de la colline de Bassebourg, six de ces buttes sont situées sur la commune de Brucourt dont celle de Saint-Laurent (48 mètres).
Pendant les dernières glaciations quaternaires, la Dives surcreuse son cours et la remontée du niveau de la mer durant la période post-glaciaire aboutit à l'envahissement de son estuaire, le réunissant à celui de l'Orne à l'abri d'une île dunaire. La mer remonte alors à une dizaine de kilomètres en amont de Troarn, aujourd'hui à plus de vingt kilomètres de la mer en suivant le cours actuel de la Dives. L'Orne et la Dives charrient suffisamment de sédiments pour combler progressivement l'amont de leurs estuaires de tourbe et d'alluvions et la mer apporte des vases marines en aval formant ensemble une zone marécageuse. Encore au début du Guillaume le Conquérant y regroupe sa flotte estimée à environ 600 navires et plus de 7 000 hommes avant d'envahir l'Angleterre. Brucourt est encore en bord de mer pendant le premier millénaire. Aujourd'hui, le village se retrouve à cinq kilomètres de la Côte Fleurie.
Cette histoire géologique a créé deux territoires bien distincts sur la superficie de la commune : globalement à l'ouest de la route Dozulé - Dives-sur-Mer, les marais, aujourd'hui bien drainés, aux parcelles séparées par des canaux de drainage, et à l'est, les pâturages, aux parcelles séparées par des haies montant à l'assaut de la cuesta, coiffée à l'origine d'une forêt dont il reste encore quelques témoins sous forme de bois sur les hauteurs.
La route entre Brucourt et Varaville, dont le rehaussement coupe en ligne droite les marais, est la trace de la voie romaine qui relie Aregenua (Vieux-la-Romaine) à (Lisieux), en passant par le lieu-dit le « Bac de Varaville ».
Hydrographie
La commune de Brucourt est traversée du sud-est au nord-ouest par l'Ancre, tributaire de la Dives, fleuve côtier. Le Grand Canal passe pratiquement à égale distance entre la Dives et le pied de la cuesta. Il reçoit sur sa rive gauche le canal Oursin au sud de la commune. Ces deux canaux permettent l'assèchement des marais de la Dives et l'évacuation des eaux de drainage. Le canal Oursin porte le nom d'un investisseur privé associé à l'ingénieur Macquart en 1711.
C'est lors des premiers siècles du début du deuxième millénaire que les moines de l'abbaye de Troarn aménagent ces marais en créant des canaux de drainage. La Dives étant soumise sur plus de 10 kilomètres au régime des marées, il faut évacuer de gros volumes d'eau uniquement pendant les marées basses. Les grandes marées inondent régulièrement les marais qui, suivant l'expression locale, « blanchissent ». Il faut alors réguler les mouvements d'eau et les moines font creuser le Grand Canal qui va se jeter dans le port de Dives-sur-Mer par l'intermédiaire de vannes de marée. Pour permettre à l'Ancre de continuer à se jeter dans la Dives, le Grand Canal coupe le cours de la rivière en passant sous l'Ancre au moyen d'un siphon.
Proche de l'église des eau ferrugineuse, la Fontaine de l'Étoile, qui attisa bien des convoitises au XIXe siècle mais dont l'eau est aujourd'hui rejetée au caniveau.
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Le Grand Canal.
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Le siphon sous la rivière l'Ancre.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 12,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sallenelles à 10 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Écologie
Sur la commune de Brucourt, deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) sont inscrites à l'inventaire de la biodiversité et du patrimoine naturel.
Les marais de la Dives à l'ouest de la route départementale D 400 et au sud du cours de la rivière l'Ancre sont classés en ZNIEFF II,. Une ZNIEFF II est un grand ensemble naturel riche, ou peu modifié, qui offre des potentialités biologiques importantes.
La ZNIEFF II comprend une ZNIEFF I qui correspond aux marais à l'ouest du grand canal, ainsi qu'au cours de la rivière l'Ancre,. Une ZNIEFF de type I est de superficie réduite. Il s'agit d'un espace homogène d’un point de vue écologique et qui abrite au moins une espèce et/ou un habitat rares ou menacés, d'intérêt aussi bien local que régional, national ou communautaire ; ou c'est un espace d'un grand intérêt fonctionnel pour l'activité écologique locale.
Écosystèmes
Le territoire de la commune de Brucourt comprend deux biotopes spécifiques partagés par la courbe de niveau des cinq mètres : au-dessus, le bocage, et en dessous, les marais.
Bocage
Le bocage, qui couvre les trois cinquièmes de la Normandie historique, est composé de réseaux imbriqués de prairies, de fossés et de talus plantés, de haies qui composent un premier biotope hébergeant une biocénose spécifique.
Les « grands fonds argileux » ont grandement contribué à la réputation de richesse de l'agriculture normande. Drainés par des fossés profonds, protégés par des levées de terre colonisées par des haies vives, l'humidité du climat confère au bocage normand « d'exceptionnelles qualités pour porter de riches prairies naturelles de ray-grass et de trèfle blanc, particulièrement remarquables pour l'élevage des vaches laitières et surtout pour l'embouche et pour l'élevage du cheval ».
Les parcelles, de formes irrégulières, étaient, jusqu'à l'après-guerre, complantées à 50 % de pommiers de haute tige. Bordées d'arbres constituant des frondaisons hautes et épaisses, ils[Qui ?] forment des voûtes au-dessus des chemins creux. L'habitat est doublement dispersé : fermes éparses dans le bocage, formées de bâtiments dispersés dans des cours ouvertes. Des études de P. Brunet et M.-C. Dionnet démontrent que le bocage du pays d'Auge était différent au début du . L'évolution récente achève la mue du bocage augeron en lieu de villégiature.
Marais
Les marais de la Dives ont une superficie totale de 12 500 hectares dont environ 400 sur la commune de Brucourt. Ces marais occupent une vaste étendue pratiquement au niveau de la mer entre la haute vallée de la Dives et un cordon sableux qui ferme l'espace entre l'estuaire de l'Orne et celui de la Dives.
D'abord marais de Corbon, la basse vallée de la Dives est une vaste étendue où seules quelques « îles », comme le Robehomme, ainsi que des « chaussées », comme celle de Varaville, émergent au-dessus d'une surface aquatique vouée aux canards. Ces marais, où la forêt ne peut pousser et qui ne peuvent être labourés, sont détenus par de grands propriétaires, seigneurs ou monastères, qui les utilisent pour la chasse et la pêche. À partir du saules et des fossés de drainage, destinées dans les fonds sains de trèfle blanc à l'élevage malgré une submersion hivernale de la Dives.
C'est la durée d'inondation qui est le facteur déterminant de la composition floristique. Les marais de la Dives sont composés, entre canaux de drainage, de prairies mésohygrophiles reposant sur des alluvions modernes argilo-calcaires drainées naturellement. Les marais « blanchissent », ce qui signifie qu'ils sont inondés, en fin d'hiver ou au début du printemps, mais pas nécessairement chaque année, du fait de l'éloignement relatif de la nappe phréatique.
Voies de communication et transports
Réseau routier
Historiquement, Brucourt s'est constitué autour de deux axes ; une route (aujourd'hui la départementale 49) allant de Dozulé au marché de Dives-sur-Mer et une route, aujourd'hui la départementale 27, héritière d'une voie romaine qui reliait Aregenua (Vieux-la-Romaine) à Noviomagus Lexoviorum (Lisieux).
Les chemins de l'église, du marais, de la source et de la fontaine sont sur le tracé d'anciens « chemins creux ». Les parcelles du marais et celles du bocage sont irriguées de chemins d'exploitation empierrés utilisés par les exploitants agricoles, les pêcheurs, les chasseurs et les randonneurs.
La dernière barrière de péage avant Caen de l'autoroute de l'Ouest A13 se situe à Dozulé pour permettre l'accès aux stations balnéaires de la Côte Fleurie.
La départementale 400, une large route à deux voies, coupe la commune parallèlement au Grand Canal,.
Transports interurbains et scolaires
Les « Bus verts du Calvados » constituent le réseau interurbain du Calvados. Pour permettre le déplacement de tous les habitants du Calvados dans de bonnes conditions de transport, le conseil général a confié aux « Bus Verts » la mise en place d'un « service Taxibus » qui, à partir de 497 communes du département, dont Brucourt, permet d'atteindre 27 villes-correspondances du réseau.
En revanche, il existe des lignes gérées par la COPADOZ et confiées à la société de transport Veolia, assurant les déplacements scolaires sur l'ensemble des 19 communes de la communauté de communes. La ligne H permet à tous les jeunes Brucourtois de pouvoir suivre les cours à l'école primaire et au collège de Dozulé.
Ancienne voie ferrée
La Compagnie du chemin de fer de Mézidon à Dives, reçoit, en mars 1870, la concession de la ligne Mézidon/Dives-sur-Mer, mais ce n'est qu'à partir de 1879 que la ligne est ouverte après de nombreux problèmes financiers,. Une halte est établie entre le bourg et le lieu-dit le Château, mettant ainsi Brucourt à quelques dizaines de minutes de Dives.
La ligne est fermée au trafic voyageur quand la Compagnie des chemins de fer de l'État est incorporée à la Société nationale des chemins de fer français, le .
Transport fluvial et maritime
La Dives est un fleuve navigable et sa voie d'eau a été longtemps utilisée pour le transport de marchandise entre l'arrière-pays et le port ou le marché de Dives-sur-Mer, mais, en 1805, le fleuve n'est plus navigable. En 1816, un projet qui ne verra jamais jour voulait canaliser la Dives de Saint-Pierre-sur-Dives à l'embouchure et même creuser un canal jusqu'à Pont-l'Évêque.
Le port de la Dives, dont l'emplacement s'est rapproché de la mer, de Brucourt à Dives-sur-Mer, au fur et à mesure de l'enlisement de l'estuaire, a servi jusqu'au Trouville-sur-Mer, Le Havre et Honfleur, et de là à Paris via Rouen.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Bruticuria, Bruecort, Bruiecort en 1180, Bruncort en 1280, Bruecort, Bruelcort, Bruecuria, Brucuria et enfin Brucourt.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -court (anciennement -cort, -curt) « cour de ferme, ferme », traduction romane du terme germanique hof de même sens. Cet appellatif toponymique est caractéristique du nord de la France, mais rare en position postposée si loin à l'ouest de la Normandie, alors qu'il est en revanche fréquent dans le pays de Bray et le Vexin. Le terme français cour est lui aussi issu du l'ancien français cort, curt (d'où les dérivés tels courtois, etc.), mais comme le montrent par ailleurs les formes latinisées du toponyme Bruticuria, Bruecuria et Brucuria, il a été perçu tardivement comme procédant du latin classique curia, alors qu'il remonte en réalité au gallo-roman CŌRTE, au bas latin curtis « cour de ferme », termes issus du latin cohors, cohortis.
Le premier élément s'explique, selon Albert Dauzat, par le nom de personne germanique Brun-, qu'il croit retrouver dans Brucamps, etc. L'idée d'un nom de personne germanique est renforcée par le mode de composition général des toponymes en -court dans lequel ce dernier élément est presque toujours précédé d'un anthroponyme germanique. Cependant il est difficile d'admettre le nom de personne Brun-, car cette forme ancienne est isolée et est donc sans doute une cacographie.
René Lepelley propose de voir dans le premier élément, l'appellatif germanique bur « ferme », ou encore un nom de personne indéterminé. On retrouve cet appellatif romanisé dans le nom de deux communes du Calvados : Bures-sur-Dives (15 Bures-les-Monts. Cette explication par bur est difficile à admettre car il faut au préalable supposer une métathèse de [r], puisqu'elle n'apparaît pas dans les formes anciennes, ensuite, la présence récurrente d'un e dans les formes anciennes est difficilement compatible phonétiquement avec cette hypothèse.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Guénégaud, , p. 120b sous Brucamps.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing 1978, p. 120b sous Brucamps.
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- Site du CNRTL : étymologie de "cour".
- René Lepelley (1998), p. 80.
Histoire
Du temps du duché de Normandie
Brucourt apparaît dans l'histoire alors que exécute une retraite après sa reconquête ratée de la Normandie en 1060. C'est du haut de la butte de Basbourg (Bassebourg) que le roi de France assiste impuissant à la mise en pièces de son armée au gué de Varaville par les troupes normandes de Guillaume le Bastard. Le fait est restitué un siècle plus tard par Wace dans son Roman de Rou,.
Au Orne, dégageant ainsi un vaste espace d'eau libre protégé du large par une longue île de sable. C'est ici, sous Brucourt, face à Dives-sur-Mer, que le duc de Normandie Guillaume rassemble une immense flotte et toutes ses troupes en vue de la conquête de l'Angleterre. Il ne manque pas de quérir tous les seigneurs de la région, comme de tout son duché. Selon Pierre Bouet, il est probable que le sire de Brucourt devait être du nombre des conquérants qui accompagnent le duc Guillaume en Angleterre en 1066.
Trente ans plus tard, un fils du sieur de Brucourt accompagne Robert Courteheuse en Terre sainte lors de la première croisade en 1096. Eudes de Brucourt et Ferrand de Brucourt comparaissent au ban des chevaliers en 1272. Robert de Brucourt est évêque d'Évreux en 1340 et Philippe de Brucourt l'est aussi en 1368. La famille de Vipart succède aux premiers seigneurs, elle-même remplacée par celle de Bourgueville. Charles de Bourgueville, sieur de Bras, bailli de Caen, devient seigneur de Brucourt au début du .
Sous l'Ancien Régime et la Révolution
Au paroisse de Brucourt fait partie de l'évêché de Lisieux et du doyenné de Beaumont-en-Auge. Les registres paroissiaux sont ouverts le 23 juin 1694 lors de la nomination du nouveau curé de Brucourt, Gilles de Buats. Ils sont tenus jusqu'au 20 août 1791, lorsque le curé de Brucourt, Jacques Binet, meurt. Ils sont ensuite confiés aux maires des communes par la loi du 20 septembre 1792.
Au marquis de Sousmont et seigneur de Brucourt, titre qui passe à son fils unique Jacques Étienne, conseiller du roi, maître des requêtes, intendant de Metz (1670-1722) et à son petit-fils Michel Étienne, conseiller au Parlement de Paris, prévôt des marchands, conseiller d'État, membre de l'académie des Instituts (1690-1751). Michel-Étienne Turgot à trois fils, l'aîné, Michel Jacques (1719-1773) porte le titre de marquis de Sousmont, Étienne François (1721-1788), maître des requêtes, président à mortier, celui de (dernier) seigneur de Brucourt et le cadet Anne Robert Jacques (1727-1781) dit abbé de Brucourt, ministre de , celui de baron de l'Aulne.
Au Normandie, profite du développement de la ville de Paris qui autorise le couchage en herbe des terres pour assurer l'engraissement des bovins, la production et la transformation du lait dont le camembert est emblématique. Suivant l'historien Lavalley, la Révolution française et ses suites n'ont pas laissé de traces notables, hormis les heurs et malheurs de tous les Français de ces époques.
L'époque contemporaine
La vogue des bains de mer qui modifie la physionomie de la cote normande et le mode de vie de ses habitants n'atteint pas Brucourt. L'urbanisation qui voit la création des villes nouvelles de Cabourg à 5 kilomètres en 1853 et en 1858 de Houlgate à 6 .
La création d'une usine métallurgique par Eugène Secrétan à moins de 5 Dives-sur-Mer en 1893, la Société d'Électro-Métallurgie de Dives, pour exploiter le brevet Elmore, a une influence plus importante. En 1925, cette usine emploie environ 1 400 ouvriers, elle crée une nouvelle main-d'œuvre ouvrière en drainant vers elle une main-d'œuvre agricole. La fermeture progressive entre 1975 et 1986 de l'usine de Dives, devenue Tréfimétaux, provoque à Brucourt l'apparition de ses premiers chômeurs.
La Seconde Guerre mondiale
L’Occupation
En 1940, les Normands suivent les combats de loin à la TSF. Ils voient arriver les premiers réfugiés, principalement des Parisiens ayant des attaches dans la région, en même temps qu'ils entendent le maréchal Pétain faire « don de sa personne à la France ». Les troupes allemandes, sur leur lancée, n'arrêtent leur avance que le 25. Ainsi, les Brucourtois constatent de visu les conséquences de l'effondrement de l'armée française. C'est le 20 juin, qu'arrivent par la côte depuis Villers-sur-Mer les Allemands qui prennent leurs quartiers à Houlgate, Dives-sur-Mer, Cabourg et Dozulé. Dès le 24, le couvre-feu est institué de 22 heures à 4 heures du matin, c'est le début de quatre années d'occupation avec la réquisition du manoir Saint-Laurent et des restrictions pour toute la population.
En ce début de 1944, les Brucourtois, comme bien d'autres, comprennent que les choses sont susceptibles de changement, les survols de reconnaissance et de bombardement par les Alliés, la mise en défense de la côte et l'inondation des marais par les Allemands, la mobilisation de la Résistance, sont des indicateurs qui ne trompent pas. Si les survols sont plus importants dans cette nuit du 5 au 6 juin, c'est principalement les bruits de canonnade en direction de Caen qui confirment rapidement le débarquement. C'est également la découverte, au matin, d'un planeur avec les corps de six militaires anglais (enterrés dans le cimetière communal) égaré à 13 son objectif. C'est bien le débarquement qui laisse présager d'une prochaine libération.
La Libération
La stratégie de Montgomery va laisser la Côte Fleurie, le pays d'Auge et Brucourt à 10 kilomètres des combats de libération. Le bourg est vidé de ses habitants par les Allemands, lors de l'évacuation de Cabourg. Ils doivent évacuer vers Dozulé entre le 11 et 24 juillet. Il faut attendre le 17 août pour que la libération de la Côte Fleurie soit lancée avec l'opération Paddle.
Ce sont les troupes aéroportées du Airborne major-general (général de division) Richard Gale avec les commandos britanniques des bérets verts » du capitaine Kieffer (les seuls Français ayant participé aux premières vagues du débarquement), appuyées des brigades belges du brigadier (général de brigade) Jean-Baptiste Piron et sous les ordres du lieutenant-colonel Ruyter van Stevenick, qui se mettent en mouvement après être restées deux mois enterrées dans leurs fox-holes (cagnas). Le 19 août, par grand beau temps, les quatre commandos (environ 1 500 hommes) de la 1st Special Service Brigade du brigadier Derek Mills-Roberts, un vétéran du débarquement de Dieppe, après avoir traversé les marais inondés, sont face au grand canal de la Dives, au pied de la cuesta du fleuve.
Mills-Roberts a pour objectif de conquérir, par infiltration de nuit, la cote 130, les hauteurs de Bassebourg au-dessus de Brucourt. Les forces allemandes de la . Mills-Roberts a choisi de contourner les hauteurs par le sud-est en direction de l'abbaye de Royal Pré et du manoir d'Angoville. Des sections d'éclaireurs montent la pente depuis la ligne de chemin de fer en déroulant sur le sol un ruban blanc qui permet aux commandos, qui se suivent à se toucher, de ne pas se perdre. Finalement, dans le silence le plus complet, en faisant quelques prisonniers au passage, les commandos gagnent leurs objectifs, par les côtes et par les crêtes, avant la fin de la nuit. Toute la matinée du 20, par un temps pluvieux, les commandos, faisant face à quatre contre-attaques, sécurisent tout le terrain conquis et découvrent quelques parachutistes qui se cachaient au milieu des Allemands avec l'aide des habitants des fermes éparses, et cela depuis la nuit du 6 juin. Le fait d'armes est inscrit au livre de marche du corps d'armée britannique du lieutenant-général (général de corps d'armée) John Crocker.
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- Erreur de référence : Balise
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Héraldique
Blason | Fascé d'or et de gueules de six pièces, à vingt et une fleurs de lys de l'une en l'autre par trois séries de 4 et 3.
Ou : fascé d'or et de gueules, les fasces d'or chargées de quatre fleurs de lis du deuxième et les fasces de gueules de trois fleurs de lis du premier. |
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---|---|---|
Détails | Le village de Brucourt reprend comme armoiries le blason historique des seigneurs de Brucourt (famille éteinte par les femmes au XVe siècle). Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- Jouffroy d'Eschavannes, Armorial universel, Adamant Media Corporation, p. 101.
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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