Pour l'instant le site comporte pour la Normandie 3 253i sous-entités, dont 558i de niveau ville (17 %) et 2 695i entités moins importantes, ce qui représente 9 % des villes de la France.
Localisation
Normandie : descriptif
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Normandie
La Normandie (en normand : Normaundie ou Nourmaundie, en anglais : Normandy) est une entité géographique et culturelle, située au nord-ouest de la France et bordée par la Manche ; elle a traversé différentes époques historiques, malgré une absence de reconnaissance administrative entre la Révolution française de 1789 et la réforme territoriale de 2015
Les frontières continentales historiques de la province de l'Ancien Régime épousent assez fidèlement celles de la région administrative contemporaine.
Fondé en Neustrie par Rollon, le duché de Normandie occupe à partir de 911 la basse vallée de la Seine, puis le Bessin, le pays d'Auge et l'Hiémois en 924, le Cotentin, l'Avranchin et les îles de la Manche en 933
En 1066, le duc de Normandie Guillaume le Conquérant conquiert l'Angleterre et en devient roi
Un siècle et demi plus tard, en 1204, le roi de France Philippe Auguste envahit le duché et l'intègre au domaine royal, à l'exception de sa partie insulaire, qui forme les bailliages de Jersey et de Guernesey, sous dépendance de la Couronne britannique
La partie continentale devient dès lors province française, jusqu'en 1790, tandis que les îles Anglo-Normandes restent sous la souveraineté des monarques de Grande-Bretagne sous le titre de « duc de Normandie ».
À la création des régions en 1956, la Normandie continentale est séparée en deux collectivités territoriales, qui portent le nom en partage : les régions administratives de Haute-Normandie et de Basse-Normandie
Leur réunification au sein d'une seule région Normandie est votée par l'Assemblée nationale le 17 décembre 2014 et est appliquée au 1er janvier 2016, après les élections régionales de décembre 2015.
Très stables, les frontières continentales de l'ancienne province concordent assez fidèlement avec celles de la région administrative contemporaine, hormis quelques territoires incorporés aux actuels départements d'Eure-et-Loir, de la Mayenne, de l'Oise et de la Sarthe, lors de la création des généralités, et quelques communes enclavées échangées avec la Mayenne après la création des départements à la Révolution, avec le Calvados, l'Eure, la Manche, l'Orne et la Seine-Maritime (anciennement Seine-Inférieure).
La population de la région Normandie est de 3 327 000 habitants (les Normands) en 2024 d'après l'Insee, auxquels s'ajoutent environ 170 000 habitants sur les îles Anglo-Normandes.
Histoire
Article détaillé : Histoire de la Normandie.
Préhistoire, protohistoire et antiquité
La présence humaine dans la région n'est pas antérieure à la fin du paléolithique inférieur (auparavant cette région était extrêmement froide). Au paléolithique moyen, elle est attestée par de nombreuses trouvailles d'industrie lithique. Mais, au paléolithique supérieur, la région est occupée par la toundra, peu propice à la vie humaine. Cependant, elle sera à nouveau habitée, comme le montre la grotte de Gouy près de Rouen, qui, du fait de ses gravures pariétales datées du magdalénien, se trouve être la grotte ornée la plus septentrionale d'Europe. Par ailleurs, de nombreux mégalithes encore visibles parsèment d'une façon assez régulière la campagne normande. Le site archéologique du Rozel présente des traces exceptionnelles de pas et de mains d'Homo neanderthalensis.
Mais ce n'est véritablement qu'à l'âge du bronze (entre 2300 et 800 av. J.-C.) que la Normandie va être mise en valeur. À cette époque, des fermes, des systèmes parcellaires et de vastes nécropoles sont implantés dans le territoire, formant un premier maillage de sites couvrant l'ensemble des terroirs normands.
La découverte d'objets comme le casque gaulois doré d'Amfreville-sous-les-Monts () ou celui, en fer, du musée de Louviers, ainsi que de sites comme la grande nécropole de Pîtres (Eure), avec ses urnes à incinération, ses épées enroulées et des traces de tombes à char, ou la nécropole d'Ifs (Calvados), qui date de la fin de la période de Hallstatt ou du début de celle de la Tène, témoignent de la présence celtique en Normandie. Les peuples celtes de l'actuelle Normandie faisaient partie de l'Armorique, confédération de peuples proches culturellement sur les rivages de la Manche et de l'Atlantique, de l'estuaire de la Seine à celui de la Loire.
Le peuple celte des Belges s'installe en Normandie entre le et le Le témoignage de Jules César (dans ) nous permet d'identifier les différents groupes gaulois occupant la région. En 56 ou , ces populations se regroupent pour résister à l'invasion des légions romaines. Après la défaite gauloise d'Alésia, les peuples de Normandie continuent quelque temps la lutte mais, en , toute la Gaule est soumise à Rome.
Entre et
On connaît de nombreuses villas gallo-romaines sur le territoire normand. Les constructeurs utilisaient les matériaux locaux : silex, craie, calcaire, brique, torchis. Le chauffage des bains ou de certaines pièces emprunte le procédé de l'hypocauste romain (villa suburbaine de Vieux-la-Romaine).
L'agriculture fournit du blé et du lin, d'après Pline l'Ancien. Enfin, dans les campagnes normandes de l'Antiquité, les (petits temples à plan centré, en général carré, de tradition celtique) sont nombreux. On en situe un exemple à l'ouest d'Harfleur. Les fouilles ont aussi révélé la présence de nombreuses statuettes de déesses-mères en terre cuite, dans les tombes et les maisons normandes. Ainsi, au Vieil-Évreux, il existe un des plus importants centres de pèlerinage d'Europe, qui comprenait un forum, des thermes romains, une basilique monumentale, deux fana et le deuxième plus grand théâtre de Gaule.
À partir du deuxième tiers du Saxons, mais aussi des Francs et des Frisons. Des contingents germaniques sont donc recrutés par l'armée romaine pour lutter contre d'autres Germains et ces immigrants reçoivent l'autorisation de s'établir dans l'Empire.
À l'occasion des réformes de l'empereur Dioclétien (285-305), la future Normandie s'individualise en devenant la Lyonnaise seconde, dont les limites préfigurent celles de la Normandie ducale sept siècles plus tard : elle s'étend du Couesnon à la Bresle et est bornée au sud par les cours supérieurs de la Sarthe et de l'Avre. Seule différence significative, la Lyonnaise seconde inclut le futur Vexin français, le pays des Véliocasses restant alors indivis.
C'est aussi à cette époque que commence la christianisation de la province : les historiens savent qu'en 314, Rouen a déjà un évêque. À partir de 406, les peuples germaniques et alano-hunniques déferlent sur l'Occident. Des Saxons viennent s'installer sur les côtes normandes, dans la région de Bayeux, ainsi que sur les îles Anglo-Normandes. De leur côté, de nombreux Francs occupent le pays de Bray et une partie du pays de Caux, parfois comme soldats romains, puis, après la victoire de Clovis sur le « royaume romain » de Syagrius, comme soldats du nouveau pouvoir franc.
Les Francs et les invasions scandinaves
Articles connexes : Royaumes francs, Neustrie, Empire carolingien, Francie occidentale, Vikings et Normands.
Dès 486, le Nord de la Gaule passe sous le contrôle du chef franc Clovis. La colonisation franque fut assez dense dans la partie est et quasiment nulle dans la partie ouest de l'actuelle Normandie. La christianisation amorcée au Bas-Empire romain se poursuit dans la région : construction de cathédrales, édification d'églises, oratoires sur les routes, paroisses se réalise progressivement. À l'époque carolingienne, les tombes des villageois se regroupent autour de l'église paroissiale.
Le monachisme normand se développe à partir du abbayes normandes adoptèrent la règle de saint Benoît. Elles possédaient de grands domaines fonciers, dispersés en France, dont elles tiraient des revenus élevés.
Le royaume franc dirigé par Charlemagne connaît un raid dès 799 : c'est le point de départ d'une longue série d'attaques vikings, dont la plus connue est sans doute le siège de Paris de à . Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en 845, en 851, en 852, en 856 et en 861. À partir de 851, ils hivernent en Basse-Seine.
Si des mesures défensives sont rapidement prises après l'événement de 799, il n'en demeure pas moins que les incursions vikings restent d'une redoutable efficacité tout au long du Empire carolingien après 830 rend certainement plus aisée la tâche des assaillants. En outre, un certain nombre d'abbayes normandes ont été construites à proximité de la Seine, facilitant grandement leur pillage et leur destruction.
La Normandie ducale
Article détaillé : Duché de Normandie.
Articles connexes : Normands et Conquête normande de l'Italie du Sud.
En 911, le chef viking Rollon conclut un accord avec le carolingien Charles le Simple. Aux termes du traité de Saint-Clair-sur-Epte et comme proposé lors du concile de Trosly, le roi lui remet la garde du comté de Rouen (dont on ne connaît pas réellement l'étendue), en échange d'un serment de vassalité et d'un engagement à se faire baptiser. Rollon doit également protéger l'estuaire de la Seine et Rouen, la nouvelle capitale normande, des incursions scandinaves.
Les archevêques de Rouen, responsables de la province ecclésiastique de Rouen, poussent les princes normands à élargir leurs possessions. À la suite de conquêtes, le territoire sous souveraineté normande s'agrandit jusqu'à faire à peu près coïncider l'une et l'autre :
en 924, avec les Bessin, pays d'Auge et Hiémois ;
en 933, les Vikings de Normandie s'approprient le Cotentin, l'Avranchin et les îles, aujourd'hui « Anglo-Normandes », aux dépens des Vikings de Bretagne commandés par Incon ;
La Normandie est un important duché du royaume de France de 911 à 1204, sur lequel l'autorité du roi demeura cependant toute théorique. Selon René Musset, « la Normandie est née d'un hasard historique : le don d'un territoire à un chef de bande scandinave, Rollon, mais d'un territoire qui, de longue date, se dessinait ».
Les Normands essaiment et administrent des territoires parfois éloignés. Ils fondent notamment des royaumes et des principautés en Méditerranée. Ainsi, en 1057, Robert Guiscard et Roger de Hauteville jettent les fondations du futur royaume de Sicile. En 1098, Bohémond de Tarente fonde la principauté d'Antioche, dont le territoire se situe dans les actuelles Turquie et Syrie. En 1129, Robert Burdet fonde une principauté en Espagne, après avoir pris Tarragone aux musulmans.
Compte tenu du poids de la toponymie et, dans une moindre mesure, de la patronymie scandinaves dans le Cotentin, des chercheurs britanniques de l'université de Leicester ont collecté en des centaines d'échantillons de salive afin d'en savoir davantage sur la colonisation viking de la Normandie.
L'œuvre de Guillaume le Conquérant
Article connexe : Conquête normande de l'Angleterre.
Descendant de Rollon, Guillaume le Conquérant complète les limites de la Normandie historique par la conquête du Passais sur le Maine en 1050. Surtout, il envahit en 1066 l'Angleterre, dont il devient le souverain, sous le nom de Guillaume Caen, simple bourgade, sa capitale politique et judiciaire. Cependant, Rouen reste la capitale économique et religieuse, l'archevêché de Normandie s'y trouvant.
La conquête normande de l'Angleterre a permis le rayonnement de la langue anglo-normande, dialecte d'oïl, c'est-à-dire de la langue-toit plus couramment dénommée ancien français, qui a donné naissance à quelques-uns des chefs-d'œuvre de la littérature française du Moyen Âge (voir littérature anglo-normande). Ceci explique également que la langue anglaise contient de très nombreux emprunts lexicaux d'origine latine ou scandinave par le truchement de l'anglo-normand et de l'ancien français.
Institutions et droit normand
Articles connexes : Coutume de Normandie, Échiquier de Normandie, parlement de Normandie et Charte aux Normands.
Institué par Rollon, premier duc de Normandie au commencement du Échiquier de Normandie est la cour souveraine de Normandie. Rassemblant les notables de la province, c'est un parlement ambulatoire, qui se tient deux fois par an.
La coutume de Normandie est le système juridique apparu en Normandie au début du îles Anglo-Normandes après la promulgation du Code civil français.
La charte aux Normands est un acte, octroyé le , conférant certains droits ou privilèges aux Normands. Il est signé par le roi de France Louis le Hutin, lequel, en répondant aux barons normands impatients, en confirme tous les termes en juillet 1315. Cette charte, faisant écho à la Magna Carta ou la charte des libertés des Anglais, est considérée jusqu'en 1789 comme le symbole du particularisme normand. Elle offre à la province des garanties en matière juridique, fiscale et judiciaire. Longtemps respectée, cette charte cesse d'être appliquée à la fin du Louis XIV. Elle continue néanmoins de figurer dans les ordonnances et les privilèges du roi jusqu'en 1789.
Au début du parlement de Normandie. On l'appelle aussi parlement de Rouen, parce qu'un édit royal l'a institué dans cette ville, alors que son prédécesseur pouvait se tenir dans différentes villes de cette province.
La Normandie française au Moyen Âge
Articles connexes : Rattachement de la Normandie au domaine royal français et Guerre de Cent Ans en Normandie.
Le , le roi d'Angleterre Jean sans Terre se fait couronner duc de Normandie à Rouen. Il rend hommage au roi de France et des négociations aboutissent au traité du Goulet, formalisant la paix entre les deux pays. En 1200, Jean sans Terre épouse de force Isabelle Taillefer, promise à de Lusignan, vassal du roi de France. Ce dernier, se sentant lésé, fait appel à la justice de son suzerain Philippe Auguste qui prononce la commise des fiefs de Jean sans Terre, à cause de son absence. Autrement dit, le seigneur français confisque les terres de son vassal, en application du droit féodal, et donne ces domaines au neveu du Plantagenêt, de Bretagne, à part la Normandie qu'il se réserve. À l'été 1202, Philippe Auguste s'empare du pays de Bray. Jean sans Terre fait assassiner Arthur de Bretagne, son neveu ; ses barons normands, influencés par le roi de France, l'abandonnent. À l'été 1203, Château-Gaillard est assiégé et tient bon jusqu'au . Le , la ville de Caen tombe aux mains des Français. Enfin, le , les troupes de Philippe Auguste entrent à Rouen, après avoir vaincu la résistance de ses habitants. Le roi a conquis la Normandie, qui est incorporée au domaine royal français : cela signifie que le roi disposera de nouveaux revenus et imposera ses officiers dans l'ancien duché. Les « îles Anglo-Normandes » ne seront en revanche jamais conquises, et restent sous l'administration des souverains anglais, bien que ne faisant pas partie du royaume d'Angleterre. En 1230, Foulques Paynel et d'autres seigneurs normands tentent de se dégager de la tutelle française et demandent l'aide du roi d'Angleterre . Ils échouent ; la Normandie reste sous le contrôle français.
Administrativement, la partie continentale reste un duché à part entière. La Normandie joue un rôle important durant la guerre de Cent Ans (1337-1453). Si elle n'est pas à l'origine du conflit, elle devient rapidement un enjeu entre le roi d'Angleterre et le roi de France. La richesse de la Normandie, son passé commun avec ses ducs-rois, sa proximité géographique avec l'île expliquent cette situation particulière.
Dans un premier temps, les Anglais se contentent de lancer des chevauchées destructrices à travers la région. Puis ils occupent la région pendant plus de trois décennies (1417-1450). En 1420, le traité de Troyes fait du roi d'Angleterre l'héritier du royaume de France. La Normandie apparaît alors comme l'élément central de la France anglaise. Finalement, le roi de France reconquiert la riche province et pardonne aux Normands qui ont collaboré avec l'ennemi. La Normandie retrouve la paix mais sort très affaiblie du conflit. La reconquête française s'étant arrêtée à Cherbourg, les îles Anglo-Normandes restent propriété de la couronne d'Angleterre. Elles ne seront en revanche jamais intégrées à proprement parler au royaume d'Angleterre, pas plus qu'au Royaume-Uni par la suite.
Loin de ces conflits, le Normand Jean de Béthencourt conquiert les îles Canaries en 1402.
En 1466, le duché de Normandie est partagé en bailliages, subdivisés en vicomtés remontant à l'époque féodale et supprimés en 1744 seulement. Plus tard, un nouveau découpage en élections fiscales apparaît, qui divise la Normandie en deux, puis trois généralités : celles de Rouen et de Caen en 1542, puis celle d'Alençon en 1636. La partie insulaire demeure partagée en deux bailliages de Jersey et Guernesey. Dépendances autonomes de la couronne britannique (le souverain britannique détenant parmi ses titres celui de duc de Normandie), elles ont gardé des traditions et des lois normandes.
À l'est du Cotentin, les îles Saint-Marcouf, devenues un repaire de pirates, furent concédées à la France par la couronne britannique en 1802.
La Renaissance et le Grand Siècle
Après la guerre de Cent Ans, la Normandie se reconstruit et connaît une période faste dans la première moitié du manoirs et la prospérité a modifié le visage des villes. Les « Grands » ont construit de magnifiques hôtels urbains en adoptant rapidement le style de la Renaissance. Après 1550, les guerres de Religion, puis l'alourdissement des impôts, mettent cependant un frein à cette prospérité.
Les ports normands sont des points de départ des explorateurs et colonisateurs français. Samuel de Champlain quitte le port d'Honfleur en 1604 et, avec Pierre Dugua de Mons, participe à la fondation de l'Acadie de l'autre côté de l'océan Atlantique. Quatre ans plus tard, il fonde la ville de Québec. En 1625, le Normand Pierre Belain d'Esnambuc prend possession de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Christophe et de Marie-Galante. L'armateur Jehan Ango fait partir de Dieppe de nombreuses expéditions maritimes. Ami de , il lança plusieurs grandes expéditions comme celle vers Terre-Neuve (1508), conduite par Thomas Aubert et Giovanni da Verrazzano sur le navire « La Pensée » ; puis vers la Nouvelle-Angoulême (1524) avec Giovanni da Verrazzano et enfin vers Sumatra (1529) avec les frères Jean et Raoul Parmentier.
Vers 1650, la Normandie connaît une petite période de prospérité. Mais, à partir de 1689, la guerre reprend contre l'Angleterre et le littoral normand subit plusieurs attaques. En 1694, Le Havre et Dieppe sont bombardés.
Les Normands participent activement à l'exploration française du Nouveau Monde : en 1678, René-Robert Cavelier de La Salle voyage dans les régions des Grands Lacs et découvre le Mississippi ; en 1699, Pierre Le Moyne d'Iberville et son frère Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville fondent la Louisiane, Biloxi, Mobile et La Nouvelle-Orléans. Les territoires localisés entre Québec et le delta du Mississippi sont ouverts à l'établissement de colonies, le Canada et la Louisiane. Les colons de la Normandie étaient les premiers et parmi les plus actifs en Nouvelle-France.
Au royaume de France.
La mutation des campagnes et l'industrialisation
À partir du Angleterre, avec laquelle la France est souvent en guerre entre 1689 et 1815, fait de la Normandie une terre d'affrontements. La province de Normandie française forme un gouvernement militaire, exception faite d'un gouvernement particulier au Havre.
À la suite de la Révolution française, en 1790, la province française est partagée en cinq départements : le Calvados, la Manche, l'Orne, l'Eure et la Seine-Inférieure (devenue en 1955 Seine-Maritime).
Les Normands réagissent peu aux nombreux bouleversements politiques qui caractérisent le Premier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire, Troisième République) ; seule la chouannerie normande agite de 1793 à 1800 le bocage normand. Globalement, les campagnes normandes se dépeuplent car les fermiers normands se mettent à produire du lait et ses dérivés, activité moins demandeuse en main-d'œuvre que la culture céréalière, tandis que croissent les villes en pleine révolution industrielle. Cette activité est principalement le fait des villes de la vallée de la Seine : Le Havre surtout, Rouen et sa banlieue, Elbeuf.
Les houillères de Littry alimentent les fours à chaux et développent le réseau routier, permettant ainsi la croissance de l'activité agricole du Bessin et des environs au .
La Normandie tient une place importante dans le mouvement artistique. Le peintre Richard Parkes Bonington, d'origine anglaise, y voyage en 1821 pour peindre les paysages côtiers, motif de prédilection de la peinture naturaliste, ignoré des peintres français à cette époque. Théodore Rousseau choisit d'y aller peindre, en compagnie de Paul Huet[réf. nécessaire], jusqu'à l'embouchure de la Seine. Huet y séjournera à nouveau en 1828 avec Bonington et Rousseau y revient en 1832, rejoint par La Berge. Au Salon suivant, Rousseau peut présenter Vue pris des côtes, à Granville, ainsi qu'une étude. Après 1848, Paul Huet y pratiquera la peinture en plein air. La toile peinte lors d'un séjour au Havre par Claude Monet en 1872, Impression, soleil levant, donne son nom au mouvement impressionniste.
Les Peintres du XIXe siècle en Normandie
Coucher de soleil dans le Pays de Caux Richard Parkes Bonington (1828) Londres, Wallace Collection
Place du marché en Normandie Théodore Rousseau, vers 1830 Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Chaumière normande, vieux Trouville Paul Huet, Années 1830 Musée du Louvre
Vue sur les abords de Granville Théodore Rousseau, 1833 Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg
Impression, soleil levant Claude Monet, 1872 Musée Marmottan Monet
La Normandie est également le berceau de grands écrivains du Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, Alphonse Allais, Maurice Leblanc, Henri de Régnier, Jean de La Varende).
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, les Prussiens entrent en Normandie au cours des mois d'octobre et de . De nombreux combats ont lieu. L'occupation se passe très mal et prend fin en . Le sentiment d'une revanche à prendre s'amplifie.
La Normandie dans les deux guerres mondiales
Articles connexes : Occupation des îles Anglo-Normandes et Bataille de Normandie.
Les combats de la Première Guerre mondiale épargnent territorialement la Normandie, bien que Sainte-Adresse accueille le le gouvernement de la Belgique, et Rouen devient une base anglaise. La mise à feu le du haut-fourneau de Colombelles permet de réduire les conséquences de l'occupation des régions industrielles. Les régiments normands prennent leur part, et au-delà, à l'effort de la nation.
Les lendemains sont difficiles. Aux morts de la guerre s'ajoute la chute du taux de natalité déjà commencée au XIXe siècle. La production rurale, faute de main-d'œuvre suffisante, baisse considérablement, ainsi que la production industrielle, qui manque d'ouvriers qualifiés.
En 1936, le Front populaire permet à des millions de salariés de partir en congés pour la première fois, démultipliant l'activité du tourisme : la Normandie et ses plages vont désormais recevoir des Français qui n'avaient jamais vu la mer.
La Normandie est par contre occupée pendant la Seconde Guerre mondiale. Les îles Anglo-Normandes sont les seuls territoires dépendant de la couronne britannique occupés par l'Allemagne durant le conflit. Guernesey est le théâtre en 1940 de l', un des premiers raids réalisés par les commandos britanniques contre l'occupant allemand.
En août 1942 a lieu à Dieppe un raid anglo-canadien (opération Jubilee) qui est une répétition du débarquement de juin 1944.
La Normandie est un des points de départ de la reconquête de l'Europe par les Alliés. Le est lancée l'opération Neptune, la phase d'assaut de l', la plus grande opération amphibie de toute l'histoire militaire mondiale, menée simultanément sur plusieurs plages du Calvados et de la Manche.
De nombreuses agglomérations sont détruites lors des bombardements alliés. Le souvenir de la bataille est partout présent en Normandie, notamment avec les nombreux et vastes cimetières militaires, les blockhaus qui défient le temps qui passe, les musées dont le grand mémorial de Caen, des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région, ou encore les caissons de béton qui ont composé les digues du port artificiel au large d'Arromanches.
La Normandie depuis la Libération
Articles connexes : Reconstruction de Caen et Centre-ville reconstruit du Havre.
Lors de la difficile période d'après-guerre, de nombreuses villes dévastées doivent être reconstruites, notamment Caen et Le Havre.
En 1956, la France se dote d'un nouvel échelon administratif : les régions. Le Calvados, la Manche et l'Orne sont regroupés dans la région de Basse-Normandie tandis que l'Eure et la Seine-Maritime le sont dans celle de Haute-Normandie. Cette séparation ne fait pas l'unanimité et la réunification de la Normandie, par le regroupement des cinq départements normands, devient un sujet récurrent de la politique locale.
Comme d'autres régions françaises, les deux régions normandes développent leurs économies à la faveur des plans de décentralisation industrielle, avec notamment l'implantation d'usines liées à l'industrie automobile.
La réunification des deux régions en une unique Normandie est actée le pour une entrée en vigueur le .
↑ Vincent Carpentier, Emmanuel Ghesquière et Cyril Marcigny, Archéologie en Normandie, éditions Ouest-France, Edilarge, 2007 (ISBN ).
↑ Cyril Marcigny, Cécile Colonna, Emmanuel Ghesquière et Guy Verron (dir.), La Normandie à l’aube de l’histoire : les découvertes archéologiques de l’âge du bronze 2300-800 ISBN ).
↑ Bilan archéologique de la Drac - Pîtres.
↑ Christian Goudineau, Regard sur la Gaule : Chapitre IV, Les provinces de Gaule : problèmes d'histoire et de géographie, Actes Sud, , 576 ISBN , présentation en ligne).
↑ Michel de Boüard, Histoire de la Normandie, Toulouse, Privat, 1970.
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↑ Michel Reddé, L'armée romaine en Gaule, Paris, Éditions Errance, 1996 (ISBN ).
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Géographie
Article détaillé : Géographie de la Normandie.
Situation
La Normandie se trouve à l'ouest du continent européen et au nord-ouest de la France.
Ses deux façades maritimes (au nord et à l'ouest), de 603 Manche. À l'ouest de la péninsule du Cotentin se trouvent les îles Anglo-Normandes. Les territoires limitrophes sont, en commençant par le sud-ouest et en allant vers l'est : la Bretagne (Ille-et-Vilaine), les Pays de la Loire (Mayenne, Sarthe), le Centre-Val de Loire (Eure-et-Loir), l'Île-de-France (Yvelines, Val-d'Oise) et les Hauts de France (Oise, Somme).
Sa superficie est de 29 906 (30 100 avec les îles Anglo-Normandes), elle s'étend entre 50° 07′ et 48° 17′ de latitude nord, et entre -1° 94′ (-2° 67′ avec les îles Anglo-Normandes) et 1° 79′ de longitude ouest.
La partie continentale est située dans le fuseau horaire de l'Heure normale d'Europe centrale, UTC+01:00 et les îles sont dans le temps moyen de Greenwich, UTC±00:00. Plus anecdotiquement, la pointe de Barfleur se situe exactement aux antipodes des îles des Antipodes.
Îles Anglo-Normandes
Article détaillé : Îles Anglo-Normandes.
Archipel de la Manche à l'ouest de la péninsule du Cotentin, les îles Anglo-Normandes font partie du massif armoricain. Jersey, Guernesey, Aurigny, Sercq et Herm sont les principales îles, auxquelles il faut ajouter un nombre important d'îlots et d'écueils qui se découvrent à marée basse. Ces îles, souvent bordées de côtes abruptes, ont des paysages variés.
Îles normandes
Le plus célèbre des îlots français, le mont Saint-Michel, baigne dans la baie du Mont-Saint-Michel, entre la Bretagne et la péninsule du Cotentin en compagnie de Tombelaine. Plus au large, l'archipel de Chausey comporte, à marée haute, 52 îles d'une superficie totale de 6,5 km2, dont une seule, la Grande-Île, comporte des habitations occupées par une petite population permanente de 30 personnes.
Au large de Cherbourg, l'île Pelée soutient la digue est de la rade de Cherbourg. Au nord-est du Cotentin, Tatihou, en face de Saint-Vaast-la-Hougue est une île accessible à pied à certaines marées basses. À l'est de la péninsule du Cotentin, l'archipel Saint-Marcouf inclut l'île du Large et l'île de Terre.
Littoral
Les côtes maritimes normandes présentent des aspects très divers. Le long de la côte d'Albâtre, les hautes falaises du pays de Caux, au pied desquelles s'étendent des plages de galets, sont de véritables murs verticaux de craie et de silex, parfois échancrées par des valleuses abritant quelques ports, notamment Dieppe et Fécamp. La côte Fleurie et la côte de Nacre offrent de nombreuses stations balnéaires et de vastes plages de sable fin (Deauville, Trouville, Courseulles-sur-Mer). La Manche présente à la fois des promontoires cristallins élevés dans le nord du Cotentin (La Hague) et des parties de littoral bas et sablonneux (vers Saint-Vaast et le mont Saint-Michel).
La Manche connaît, par son attractivité, des stations balnéaires. On désigne la station balnéaire "typique" par le fait que sa fréquentation double durant la période d'été, et que - le plus généralement - elle comporte divers lieux (naturels ou créés par l'homme) que l'on aime fréquenter lorsqu'on est en vacances. C'est notamment le cas de Granville, avec son casino et la mer. Granville, aussi surnommée "La Monaco du Nord" est l'une des plus importantes stations balnéaires de la communauté de communes de Granville, Terre et Mer - voire de la Manche - : sa fameuse promenade du Plat-Gousset qui l'a largement fait connaître vient du fait que les touristes - ayant utilisé tout leur argent au casino - n'avait d'autre choix que de se promener sur le bord de la mer avec leur gousset (nom d'une petite bourse ou poche servant de porte-monnaie) vide. On peut également voir, sur la promenade du Plat-Gousset, le théâtre de l'Archipel, un lieu de culture et d'animation rythmant la vie des habitants comme celle des touristes.
Pays de Caux.
Bessin.
La Normandie connaît une importante érosion de son littoral qui est en grande partie liée à l'anthropisation. Environ 60 % des plages de la région ont tendance à reculer. L'érosion la plus active concerne le littoral compris entre la baie du Mont-Saint-Michel et le cap de la Hague, à l'ouest du département de la Manche : le recul peut aller jusqu'à cinq mètres par an en moyenne. Sur les falaises de craie de Seine-Maritime, le recul est de 20 .
Régions naturelles
Le contraste entre le Massif armoricain et le Bassin parisien est marqué. Le paysage normand est surtout caractérisé par des bocages (bocage normand, pays d'Auge, pays de Bray) et des plaines (de Caen, de Falaise, d'Argentan, d'Alençon, de Saint-André et du Neubourg).
Nord de la Seine
Le pays de Caux est la partie la plus septentrionale de la Normandie. Son sous-sol est constitué d'une grande épaisseur de craie, couverte d'une couche d'argile à silex et d'un limon fertile, le tout surmonté par un vaste plateau à la surface légèrement ondulée.
À cheval sur les départements de Seine-Maritime et d'Oise, le pays de Bray, créé à partir de l'érosion d'un anticlinal, est une région de bocage, qui se caractérise par un sol argileux, favorable aux herbages pour l'élevage bovin laitier. Le Vexin normand, délimité par les vallées de l'Epte, de l'Andelle et de la Seine, se présente comme un plateau calcaire dont les méandres de la Seine ont creusé par endroits des falaises de craie abruptes.
Sud de la Seine
Le long de la Seine, le Marais-Vernier, dans le Roumois, offre des paysages pour partie agraire à champs ouverts (), où les cultures céréalières se mêlent à l'élevage bovin. La campagne du Neubourg, plateau de craie et d'argile à silex, recouvert d'une épaisse couche de lœss, possède de vastes étendues découvertes et plates, largement dominées par les cultures céréalières. La monotonie du paysage est rompue, de manière ponctuelle, par quelques rares boisements. La campagne de Saint-André (ou d'Évreux) est un plateau presque entièrement voué à de grande culture céréalière, qui évoque beaucoup la Beauce voisine. Le plateau de Madrie, situé entre la Seine et l'Eure, a un sol sableux qui permet la céréaliculture. Le Lieuvin et le pays d'Ouche sont des régions aux paysages de bocage ; elles annoncent le pays d'Auge situé à cheval sur les départements du Calvados, de l'Orne et de l'Eure. Le pays d'Auge est vallonné, bocagé, parsemé de nombreux bois ou forêts.
Centre
La partie jurassique du Bassin parisien a un sol argileux qui favorise la pâture et l'élevage. Au nord-ouest du Calvados, le Bessin désignait à l'origine le territoire compris entre l'Orne et la Vire. Depuis le bocagères, le Bessin oriental est devenu la plaine de Caen, terre vouée principalement à l'agriculture (en particulier les cultures céréalières). La plaine de Caen est peu à peu gagnée par l'urbanisation et la périurbanisation. Plus au sud, mais encore dans le Calvados, s'étend la campagne de Falaise, puis dans l'Orne, l'Hiémois, la plaine d'Argentan, la campagne d'Alençon et enfin, au sud-est de l'Orne, le Perche, des collines duquel de nombreux cours d'eau se dispersent pour aller rejoindre la Manche (Touques, Dives, Orne) ou la Seine (Eure, Avre, Iton, Risle).
Massif armoricain
À l'ouest de la Normandie, le Massif armoricain, au sol souvent acide, offre de nombreux bocages. La région n'a pas vu pénétrer les systèmes d'assolement que l'on a rencontrés dans les de l'Est. Ces réseaux imbriqués de prairies, haies, talus et fossés jouent un rôle de corridors biologiques et empêchent l'érosion des sols.
La péninsule du Cotentin est divisée en quatre « pays » historiques : au nord-ouest, la Hague ; au nord-est, le Val de Saire ; au centre, le Plain (qui fait néanmoins partie du Bassin parisien), région de bocage ; au sud, la passe du Cotentin ou Bauptois, zone de marais et de landes. Au sud-ouest du département de la Manche, l'Avranchin est tourné vers la baie du Mont Saint-Michel ; au sud-est, le Mortainais a un paysage de bocage sur un flanc granitique et gréseux. Le bocage virois correspond au bassin de Vire et à la partie du synclinal bocain, parcourue par la Vire et la Souleuvre. La Suisse normande, à cheval sur le Calvados et l'Orne, a un relief accidenté et verdoyant, avec des gorges sculptées par l'Orne et ses affluents, par érosion dans le Massif armoricain. Les berges du fleuve offrent un relief escarpé et un espace forestier important. Sur les collines, les champs, de taille modeste et pentus, sont très souvent bordés d'épaisses haies ou de murets en granite avec une végétation dense. Le pays d'Houlme est la partie occidentale de l'actuel département de l'Orne. Le Domfrontais ou Passais est une région bocagère située dans le sud-ouest du département de l'Orne, à l'est de laquelle se trouve la forêt d'Andaine.
Relief
Le signal d'Écouves, d'une altitude de 413 grès armoricain (gros bancs de quartzite très durs), il est entièrement recouvert par la forêt. Le panorama se restreint aux collines proches.
En Suisse normande, le point le plus élevé du département du Calvados est le mont Pinçon qui culmine à 362 roche d'Oëtre, dans l'Orne, avec 118 mètres de hauteur, est un des plus prestigieux belvédères naturels de l'ouest de la France.
Au sud-ouest de l'Orne, Saint-Céneri-le-Gérei, avec une altitude maximum de 193 Alpes mancelles.
À Mortain (327 Massif armoricain. Le belvédère de la Petite Chapelle Saint-Michel offre un très beau panorama donnant sur le mont Saint-Michel situé à 42 km de Mortain.
Climat
Article détaillé : Climat de la Normandie.
Le climat de la Normandie est un climat de type océanique et tempéré, similaire au climat des côtes des Hauts-de-France, de la Belgique, des Pays-Bas ou encore de la Grande-Bretagne. Il est marqué par une amplitude thermique relativement faible et une pluviométrie importante. Il existe naturellement des contrastes locaux, liés à l'altitude ou encore à la proximité de l'espace maritime. La Normandie peut également connaître ponctuellement des événements exceptionnels comme des périodes de grand froid ou des épisodes de sécheresse, événements qui relèvent de la variabilité climatique et non d'une situation générale. Les précipitations sont relativement abondantes, avec 123 jours de pluie par an en moyenne. L'ensoleillement annuel moyen est d'environ 1 586 heures.
Une analyse des températures pour la période 1971-2000 réalisée par la DATAR en 2013 fait apparaître que la Normandie se caractérise par une certaine homogénéité en termes de températures moyennes annuelles, comprises entre 9,5 et 11,5 °C. Cette faible amplitude thermique saisonnière s'explique par un relief assez peu marqué et par la proximité de l'océan. Le contraste de température entre le littoral et l'intérieur des terres est dû, pour l'essentiel, à un relief un peu plus marqué au sud du Calvados et dans l'Orne (collines de Normandie et Suisse Normande), ainsi qu'en Seine-Maritime (pays de Caux et de Bray). L'analyse des moyennes de températures hivernales sur la même période souligne un contraste thermique net entre le littoral, marqué par des températures douces (jusqu'à 7 °C en moyenne), et l'intérieur des terres plus froid (jusqu'à 3,5 °C en moyenne). En revanche, l'analyse des moyennes de températures estivales ne révèle pas de contraste territorial majeur.
En ce qui concerne les cumuls de précipitations en Normandie, des contrastes territoriaux se dégagent. Ainsi, le département de la Manche reçoit les plus forts cumuls (jusqu'à 1 600 .
Données climatiques de quelques villes normandes
Température (Moyenne annuelle) (en °C)
Précipitations par an (en mm)
Ensoleillement par an (en heures)
Min.
Max.
Alençon
6,4
16,1
738,4
1615
Caen
7,1
15,7
723,2
1624
Rouen
6,2
16,9
820,6
1518
Évreux
7,2
17,8
818,6
1628
Hydrographie
Article détaillé : Liste des cours d'eau normands.
Les cours d'eau de la Normandie sont la Seine et ses tributaires : Epte, Andelle, Eure, Sainte-Gertrude, Risle, ainsi que de nombreux petits fleuves côtiers : Bresle, Touques, Dives, Orne, Vire, Sée, Sélune, Couesnon, Gerfleur. La Veules, plus petit fleuve de France, se jette à Veules-les-Roses, entre Dieppe et Saint-Valery-en-Caux, en Seine-Maritime. Les bordures sud de la province, drainées par la Mayenne, la Sarthe et leurs affluents, appartiennent au bassin de la Loire.
Le Conseil régional de Normandie met en œuvre « une stratégie régionale "Normandie Terre-Mer" pour relever les deux défis majeurs liés à la qualité des eaux, des milieux aquatiques terrestres et marins, et l’adaptation du littoral au changement climatique ».
Le Couesnon.
La Seine aux Andelys.
La Bresle canalisée entre Eu et Le Tréport.
La retenue d'eau sur l'Orne à Rabodanges.
Géologie
Articles détaillés : Massif armoricain et Bassin parisien.
La Normandie appartient à la plaque eurasiatique. D'un point de vue géologique, la géographie de la Normandie peut se scinder selon une ligne transversale allant du Plain à Alençon, l'Ouest faisant partie intégrante du Massif armoricain, et l'Est du Bassin parisien, deux grandes régions naturelles de formations très différentes. Les rivières découpent des vallées profondes.
L'orogenèse icartienne a intéressé la Hague, où affleurent les plus vieilles roches de France (à l'instar du Trégor mais surtout du bailliage de Guernesey qui comprend Sercq et Aurigny). Il y a 600 millions d'années, seule la partie cadomienne du Massif armoricain est émergée. Il y a 200 millions d'années, durant le Jurassique inférieur, alors que le Massif armoricain est émergé, ce qui deviendra le Bassin parisien est une mer. Au Miocène (il y a 5 à 20 millions d'années), le réseau hydrographique actuel, dont la Seine, est mis en place. Le bassin est alors une vaste plaine dominant à peine le niveau de la mer.
À l'ouest (Manche, sud-ouest du Calvados, ouest de l'Orne), le Massif armoricain consiste en lambeaux de l'ancienne chaîne cadomienne, constituée de roches plutoniques granitiques, accompagnées pour la plupart de roches détritiques terrigènes auxquelles se sont ajoutés des sédiments paléozoïques et qui ont été légèrement plissés durant l'orogenèse hercynienne. Les lignes de crêtes armoricaines sont approximativement orientées est-ouest et sont constituées de « grès armoricain » (quartzite) très dur. La partie armoricaine alterne forêts et prairies.
Au centre (à l'est et au nord du Calvados et à l'est de l'Orne), les couches calcaires jurassiques du Bassin parisien sont très propices aux cultures céréalières.
À l'est (Haute-Normandie), le Bassin parisien est une vaste dépression où se sont accumulées des roches sédimentaires d'origine marine, lacustres, lagunaires et fluviatiles. Les paysages de plaines et de plateaux de faible hauteur (pays de Caux) attestent la présence du calcaire ou de la craie. Les couches de silex aident la résistance à l'érosion. Les surfaces y sont presque horizontales ou très peu ondulées. Le sol, argileux, favorise la pâture et l'élevage ; cependant, le sud-est de la Haute-Normandie constitue le prolongement du plateau céréalier de la Beauce.
La diversité géologique a pour conséquence une certaine diversité des paysages, malgré tout limitée par la communauté de climat, tempéré et humide. De ce fait, certains paysages (prairies, bocages) se retrouvent à l'identique dans nombre de parties de la Normandie qui comprend un certain nombre de « pays » bien caractérisés.
Environnement
Article détaillé : Environnement en Normandie.
Les parcs naturels régionaux
Cette section devrait être déplacée dans l'article Normandie (région administrative).
Pour plus d’informations, se reporter en page de discussion. (juin 2019)
La Normandie compte quatre parcs naturels régionaux : le parc naturel régional des Boucles de la Seine normande, le parc naturel régional Normandie-Maine, le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et le parc naturel régional du Perche, qui occupent près de 23% du territoire régional. Ils présentent des richesses très variées, qu'il s'agisse du patrimoine culturel ou du patrimoine naturel.
Réserves naturelles
La Normandie comporte neuf réserves nationales : le coteau de Mesnil-Soleil dans la campagne de Falaise (Calvados), le domaine de Beauguillot sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont (Manche), l'estuaire de la Seine, l'un des trois plus grands estuaires de la France avec la Loire et la Gironde, dans les départements de l'Eure et de la Seine-Maritime, la falaise du Cap-Romain, sur les côtes du Calvados, la forêt domaniale de Cerisy, à cheval sur les départements du Calvados et de la Manche, le marais Vernier, situé dans un ancien méandre de la Seine dans le département de l'Eure, la mare de Vauville dans la Manche, le marais de la Sangsurière et de l'Adriennerie, à Doville au cœur des marais du Cotentin et du Bessin et la tourbière de Mathon, au cœur des landes de Lessay dans la presqu'île du Cotentin.
La région compte en outre six réserves régionales : les anciennes carrières d'Orival dans le Calvados, la clairière forestière de Bresolettes au cœur de la forêt du Perche, la côte de la Fontaine en Seine-Maritime, la carrière des Vaux sur la commune de Saint-Hilaire-la-Gérard dans le département de l'Orne, le marais de la Taute dans les marais du Cotentin et du Bessin et les pierriers de Normandie sur la commune de Bagnoles de l'Orne Normandie.
Flore
Article connexe : Liste des forêts normandes.
La forêt couvre 14 % du territoire. Il s'agit là d'un faible couvert forestier, comparé à la moyenne nationale (28 %), mais compensé par les « forêts linéaires » que forment les haies bocagères.
Les landes recouvrent les sols pauvres, acides mais humides du département de la Manche.
Le catalogue de la flore vasculaire de Normandie, fusion des listes de Haute et Basse-Normandie, édité en 2017, regroupe 3 194 taxons.
Faune
Du fait d'une tradition agricole ancestrale, la Normandie est la région d'origine de nombreuses races animales d'élevage ou de compagnie. Bien que surtout connue pour son cheptel bovin grâce à la célèbre vache normande, la faune de Normandie est constituée d'une multitude de races.
asins et équins : âne normand, âne du Cotentin, percheron, cob normand, augeron, anglo-normand (originaire du Plain), âne andalou ou anko du Perche, selle français (issu du cheval anglo-normand), trotteur français (issu du carrossier normand) ;
bovins : normande, jersiaise ;
ovins et caprins : roussin de la Hague, cotentin, avranchin, chèvre des fossés ;
porcins : porc de Bayeux, porc blanc de l'Ouest ;
volailles : poule courtes-pattes, poule du Merlerault, poule de Dampierre, poule de Crèvecœur, poule de Gournay, poule de Caumont, poule de Pavilly, poule de Caux, coucou de France, cotentine, canard de Rouen, oie normande, oie de Bavent, dindon noir de Normandie ;
animaux domestiques :
basset artésien normand, chien de chasse ou de compagnie ;
chartreux, chat très populaire en Normandie, trouvant ses origines dans le Nord-Ouest de la France ;
épagneul de Pont-Audemer, chien à poil frisé et légèrement bourru, de couleur marron ou marron et gris chiné, originaire du Marais-Vernier.
Les zones humides (marais, prés-salés, tourbières, baies) sont des refuges pour de nombreux amphibiens et une multitude d'oiseaux nicheurs ou migrateurs (râle des genêts, spatule blanche, avocette, héron butor, etc.).
Transports
Cette section devrait être déplacée dans l'article Normandie (région administrative).
Pour plus d’informations, se reporter en page de discussion. (septembre 2024)
Le réseau routier
Mortalité du transport routier par 100 000 habitants.
< 6
< 8
< 10
*
Sources:
Pour la France: calculé par l'ONISR, sur la mortalité de la période 2012-2016 et la population INSEE 2016, Site ONISR
Pour l'Andorre, source: estimation OMS sur l'année 2013
Pour les régions de Suisse et de l'UE, hors France, source: EUROSTAT (Victimes dans les accidents de la route par région NUTS 2 [tran_r_acci]) pour les années 2012-2016.
·
Article détaillé : Liste des infrastructures routières en Normandie.
La Normandie dispose d'un réseau routier dense qui maille tout son territoire. Ce maillage a été renforcé par la construction des ponts de Brotonne, de Tancarville, de Normandie, et du pont Gustave Flaubert à Rouen.
Des autoroutes relient Rouen, Le Havre et Caen entre elles et également à Paris, Lille, Rennes ou Angers ainsi qu'au reste du réseau autoroutier européen,.
En aval de Rouen, plusieurs bacs permettent la traversée de la Seine.
Outre les applications nationales comme BlaBlacar & Blablacar Daily, la région Normandie a notamment développé l'application KAROS, une application de covoiture - et plus particulièrement de courtvoiturage (Pour les petits trajets).
Le réseau ferroviaire
Article connexe : Intercités Normandie.
Les trains de la région Normandie sont exploités sous la marque TER Normandie.
Depuis 2002 la région Normandie est responsable de l'organisation des transports ferroviaires TER qui sont d'intérêt régional. Cela concerne 24 lignes sur lesquelles circulent 350 trains par jour, sur une distance de 1 267 kilomètres qui desservent 116 gares et haltes.
La Normandie est desservie par quatre lignes nationales. Trois relient la Normandie à Paris, vers Rouen et Le Havre, Caen et Cherbourg, et Argentan et Granville, et une relie Caen à Tours, via Alençon et Le Mans.
Plusieurs lignes régionales existent par ailleurs, entre Lison et Pontorson (liaison Caen - Rennes), Serquigny et Oissel (liaison Caen - Rouen), Rouen et Dieppe, Rouen et Abancourt (liaison Rouen - Amiens), entre Abancourt et Le Tréport (liaison Paris - Dieppe), entre Bréauté et Fécamp, entre Le Havre et Rolleville et entre Lisieux et Trouville - Deauville.
En plus de ces lignes ouvertes au trafic des voyageurs, certaines sont réservées au fret (par exemple la desserte d'Honfleur) ou bien fermées. Parmi ces dernières, on peut citer le cas de la ligne Caen - Flers, qui traverse la Suisse normande.
La gouvernance des trains Intercités normands va être transférée à la région de Normandie.
On peut aussi mentionner l'existence de quelques trains touristiques.
Les trains qui circulent sur le réseau normand sont :
des voitures corail tractées par des BB15000. Des BB26000 sont également utilisées mais uniquement sur l'axe Paris-Caen-Cherbourg afin d'assurer les pointes à 200km/h ;
des TER à 2 niveaux de nouvelle génération ;
des V2N tractées par des BB15000 ;
des VO2N tractées par des BB15000 ;
des Régiolis de 328 places ;
des autorails à grande capacité bimode-bicourant de 240 places ;
des autorails X73500 de 80 places.
À partir de janvier 2020, 40 rames Omnéo Premium (Bombardier) remplaceront progressivement le matériel roulant actuellement en service sur les lignes Paris-Caen-Cherbourg / Trouville-Deauville et Paris-Rouen-Le Havre. Tout comme les BB26000, ces rames à deux niveaux permettront d'atteindre une vitesse commerciale de 200km/h sur les portions de voies le permettant. Bien qu'utilisant la plateforme des Regio2n, ces rames de 10 caisses disposeront d'un haut niveau de confort.
La coopérative Railcoop caresse de nombreux projets qui pourraient concerner la région : il s'agirait des relations Brest-Caen-Massy, Nantes-Caen-Lille et Caen-Toulouse,.
Le réseau maritime
Avec 600 . Elle constitue le troisième complexe portuaire européen et le premier complexe portuaire français avec cinq ports, dont les deux grands ports internationaux du Havre et de Rouen et les ports de Cherbourg, Caen et Dieppe. La moitié des transports internationaux maritimes de France et 60 % du trafic de conteneurs français passent par ses ports.
La liaison avec la Grande-Bretagne et l'Irlande est assurée par les ports de Cherbourg (593 000 passagers), du Havre (822 000 passagers), Caen-Ouistreham (970 000 passagers) et Dieppe (278 000 passagers).
La desserte des îles Anglo-Normandes est assurée depuis les ports de Granville, Carteret et Diélette, vers Jersey (Gouray et Saint-Hélier), Guernesey (Saint-Pierre-Port), Aurigny et Sercq.
Le réseau fluvial
La Normandie représente 10 % du trafic fluvial français : 13 millions de tonnes de marchandises transitent sur la Seine entre Le Havre et la région parisienne.
Le réseau aérien
Il y a cinq aéroports internationaux en Normandie continentale :
aéroport de Deauville-Normandie, Saint-Gatien-des-Bois (14) : 149 300 passagers en 2015, avec deux lignes saisonnières vers Londres (Ryanair) et Héraklion (Aegean Airlines) ; son trafic provient majoritairement des vols charters vers la Méditerranée. Cet aéroport est largement subventionné par les pouvoirs publics ;
aéroport de Caen-Carpiquet, Carpiquet (14) : 274 011 passagers en 2018 (+51,46% sur l'année) ; son trafic est porté par ses lignes régulières vers Londres (Flybe), Lyon (Air France Hop), Marseille et Toulouse (depuis ) (Volotea) et ses lignes saisonnières vers la Corse, Nice-Côte d'Azur, Pau-Pyrénées et Palma de Majorque ;
aéroport du Havre-Octeville, Octeville-sur-Mer (76) : 6 200 passagers commerciaux en 2015, sans ligne régulière ; cet aéroport est passé près de la fermeture avant qu'un voyagiste n'annonce des vols charters pour 2016 ;
aéroport Rouen Vallée de Seine, Boos (76) : 5 200 passagers commerciaux en 2015, sans ligne régulière ; il accueille principalement des vols d'affaires, des vols sanitaires en relation avec le CHU de Rouen, des vols militaires, vols de formation et vols de loisir liés à l'activité de ses bases ;
Aéroport de Cherbourg-Maupertus, Maupertus-sur-Mer (50) : 4 800 passagers commerciaux en 2015, sans ligne régulière ; il accueille principalement des vols d'affaire et des vols charters pour des voyagistes.
L'aéroport de Deauville tentait depuis les années 2010 à s'imposer comme l'aéroport de référence de la région, mais le Conseil régional préfère désormais chercher à constituer une autorité aéroportuaire commune aux aéroports de la région pour faire jouer leur complémentarité.
Les îles Anglo-Normandes, quant à elles, disposent de trois aéroports, qui les relient à la Grande-Bretagne et au continent. Ils se caractérisent par un trafic d'une toute autre importance :
aéroport de Jersey, Saint-Pierre, Jersey : 1 554 390 passagers commerciaux en 2015, nombreuses liaisons vers le Royaume-Uni, Guernesey, Paris-Orly, Rotterdam, Amsterdam, Anvers, Berlin, Munich ;
aéroport de Guernesey, La Forêt, Guernesey : 894 602 passagers commerciaux en 2015 ;
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Héraldique
Article détaillé : Armoiries de Normandie.
Les armoiries de la Normandie se blasonnent ainsi :
De gueules à deux léopards d'or
Ce blason reprend l'animal présent au Henri II Plantagenêt portait déjà un écu à deux léopards ; son fils, Richard Cœur de Lion, en ajouta un troisième en 1195 ; son successeur, Jean sans Terre, conservera ces armes mais sera dépossédé de la Normandie continentale en 1204.
Jusqu'alors, la Normandie ne possédait pas d'emblème spécifique, seuls ses ducs en possédaient. C'est probablement à la fin du (on en trouve notamment un exemple sur le sceau de la nation normande gravé vers 1300, ainsi que dans plusieurs armoriaux médiévaux).
Ce choix, pour la Normandie, d'adopter un blason à deux léopards peut-être interprété comme une manière de rappeler les grandes heures du duché. En s'inspirant des armes des derniers ducs-rois (à trois léopards) sans les reprendre à l'identique, la Normandie crée ainsi sa propre identité.
Depuis, les deux léopards ne cessent d'être utilisés lorsqu'il s'agît de représenter la Normandie. On les retrouve ainsi sur différents sceaux (notamment ceux utilisés par les Anglais, durant la guerre de Cent Ans, quand ils contrôlaient la Normandie), armoriaux, insignes militaires, cartes géographiques, livres d'histoire normande…
Jersey et Guernesey font chacun usage d'armoiries à trois léopards (surmontées d'une branche pour Guernesey). En 1279, le roi d'Angleterre fait parvenir aux baillis des îles anglo-normandes un sceau sur lequel apparaissent trois léopards. Si ces trois léopards sont bien là pour représenter le roi d'Angleterre et non les îles, la population s'appropriera petit à petit ces armes, désormais considérées également comme celles des deux bailliages.
↑ Robert Viel, Les Origines Symboliques du Blason, (ISBN ), p. 69.
↑ Michel Pastoureau, Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, duc de Normandie, 1157-1199, Actes du colloque international de Caen, 6-9 avril 1999, (ISBN ), p. 262.
↑ Malherbe Normandy Kop, Les Drapeaux de Normandie, , 94 ISBN ), p. 56.
↑ Jean-Luc Chassel et Christophe Maneuvrier, Sur les pas de Lanfranc, du Bec à Caen - Cahier des Annales de Normandie nº37, (ISBN ), p. 550.
↑ Alfred Canel, Armorial des villes et corporations de la Normandie, , p. 11.
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↑ Malherbe Normandy Kop 2021, p. 34-35.
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Toponymie
Article détaillé : Toponymie normande.
La toponymie normande est fondée sur un substrat celtique et gallo-roman important, ainsi que sur une mince couche de toponymes et d'appellatifs empruntés au germanique westique, notamment dans le pays de Bray. On note une prééminence des patronymes et matronymes germaniques dans la formation des noms de domaine basés sur des appellatifs romans au Moyen Âge (pour toute cette partie, se référer à toponymie française). Cependant, dans le pays de Caux, le Roumois, le Clos du Cotentin, les côtes ouest du Cotentin, la basse vallée de la Seine et les environs de Caen, les anthroponymes d'origine scandinave ou anglo-scandinave prédominent nettement. Dans certaines régions, les appellatifs d'origine scandinave sont aussi nombreux que ceux d'origine romane, si l'on exclut les formations modernes bien évidemment. La densité de la colonisation par les Vikings/Normands a été notable dans ces pays du duché de Normandie, le reste du territoire ayant gardé un caractère autochtone pré-normand significatif.
Culture
Article détaillé : Culture de la Normandie.
Caen est le site de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen. S'y trouve aussi l'université populaire de Caen ;
Rouen est le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen et est associée au mouvement artistique de l'école de Rouen.
Architecture
Articles détaillés : Architecture de la Normandie, Architecture médiévale en Normandie et Architecture normande.
L'habitat traditionnel est fortement influencé par la géographie et la géologie, qui déterminent les matériaux de construction disponibles. La chaumière normande typique (colombages de chêne, torchis, toit de chaume) se retrouve notamment du pays de Caux au pays d'Auge, la maison de brique vers l'est de la province, la maison de pierre calcaire dans le Calvados (plaine de Caen, Bessin, pays de Falaise) et l'Orne, celle de granit dans la Manche, l'ouest de l'Orne et le sud-ouest du Calvados (granit gris et granit rose), sans oublier quelques maisons en schiste en Suisse normande. L'architecture en bauge est très présente dans les marais du Cotentin et du Bessin où 3 887 édifices en terre crue ont été identifiés lors d'une campagne d'inventaire menée dans les années 2000.
Histoire de l'architecture en Normandie
Les envahisseurs vikings devenus barons normands construiront des châteaux en bois sur des monticules de terre, qui donneront lieu au développement des châteaux à motte féodale et de grandes églises en pierre dans le style roman propre aux Francs. Dès 950, ils érigeront des donjons en pierre (voir aussi Logis seigneurial).
Les Normands raffineront le plan des premières basiliques avec l'abbatiale Saint-Étienne de Caen, commencée en 1067, qui servira de modèle aux cathédrales anglaises de plus grande taille dont la construction débutera vingt ans plus tard.
En Angleterre, l'art roman de la fin du art anglo-normand, car ce sont les Normands qui l'ont importé dans l'île. Cette influence normande se fit également sentir en Écosse, en Irlande ou en Sicile.
La cathédrale de Durham, construite au XIIe siècle en Angleterre, sans aucun doute par des tailleurs de pierre normands, révolutionne l'art roman : la voûte de la nef est constituée d'arcs qui se croisent en diagonale. Ce mode de conception est le trait d'union avec le style gothique.
Une des spécificités du gothique normand (fin du Laon).
Au style classique (Balleroy, Beaumesnil, Cany, Flamanville).
Au Jacques-François Blondel réalise de nombreuses maisons de plaisance en Normandie ainsi que des petits châteaux en pierre de Caen.
Dans la seconde moitié du Jacques Baumier crée le style néo-normand pour des villas, caractérisé par des bâtiments construits à partir d'une structure à pans de bois traditionnelle, mais avec des matériaux modernes.
Entre 1886 et 1914, le quartier de la Belle Époque à Bagnoles-de-l'Orne, inspiré par le courant néo-normand, développe un style architectural « bagnolais » à nul autre semblable.
Après la bataille de Normandie, de nombreuses villes normandes sont lourdement touchées. Une reconstruction urbaine massive s'impose dans les années 1950 et 1960. Au Havre, une note avant-gardiste apparaît. À Caen, de larges avenues rectilignes, bordées par des immeubles de pierre de Caen d'environ cinq étages, confèrent une grande unité architecturale.
C'est le Normand Charles de Gerville qui, en 1818, est à l'origine de l'utilisation du terme de « roman ». Par ailleurs, le « gothique flamboyant », jadis appelé « gothique normand », est un terme moderne inventé par le Normand Eustache-Hyacinthe Langlois,.
Matériaux utilisés
La pierre de Caen, qui s'est exportée en Angleterre, Allemagne et jusqu'à New York ;
les roseaux pour le toit des chaumières ;
le bois de chêne pour les colombages et les essentes/essantes : « ais/bardeaux » (planchettes/ardoises/tuiles de bois, plus généralement en chêne) ;
l'argile pour la fabrication des briques ou du torchis ;
la bauge (terre crue) dans les marais du Cotentin et du Bessin ;
le silex du pays de Caux ;
le granit dans le Cotentin, qui pave également la place de la Concorde ;
le grès rouge dans la frange côtière du pays de Caux (exemple à Veules-les-Roses et Malleville-les-Grès) ;
le schiste (ou pierre bleue) qui recouvre les toits du Nord-Cotentin ;
le granite d'Alençon extrait des carrières de Condé-sur-Sarthe, qui a servi à construire la ville ;
le granite de Chausey, qui a servi à l'édification du Mont-Saint-Michel et notamment son abbaye, aux quais des ports de Dieppe et de Londres, au pavage des trottoirs de Paris du baron Haussmann, à la reconstruction de Saint-Malo (trottoirs, quais, murailles) en 1949.
Chaumière normande à Saint-Sulpice-de-Grimbouville.
Maison à colombage à Rouen.
Le mont Saint-Michel (édifié dès le Xe siècle).
L'abbaye aux Hommes de Caen (construite entre le XIe et le XVIIIe siècle).
Le château de Balleroy (édifié à partir de 1626), construit en briques et en pierres, marque un tournant dans l'histoire de l'architecture française.
Villa Strassburger à Deauville, construite au début du XXe siècle.
L'avenue du Six-Juin à Caen.
Gastronomie
Article détaillé : Cuisine normande.
La gastronomie normande repose sur les quatre principaux produits de ses terroirs : la pomme, le lait, la viande et les fruits de mer. Ces abondants produits constituent la base de nombreuses spécialités régionales.
Région cidricole, la Normandie utilise les pommes, le cidre et le calvados dans sa cuisine. Elle produit également à partir de poires spécifiques le poiré et une eau de vie de poiré; le « Calvados Domfrontais » (AOC depuis 1997) est obtenu à partir de pommes mais aussi 30 % de poires à poiré minimum..
Les agneaux de pré-salé du mont Saint-Michel.
Tripes à la mode de Caen.
Coquilles Saint-Jacques.
Camembert de Normandie.
La teurgoule.
Bourdelots.
Calvados
Fûts de bénédictine.
Le neufchâtel du pays de Bray.
Médias normands
Le Courrier cauchois ;
Paris-Normandie ;
Le Poulpe
Patrimoine normand ;
Côté Rouen ;
Tendance Ouest ;
L'Impartial ;
La Presse de la Manche ;
La Manche libre.
Natifs notoires de Normandie
Articles détaillés : Liste de personnalités du milieu culturel normand, Liste d'écrivains normands, Liste de scientifiques normands, Liste des ducs de Normandie, Liste des saints normands et Liste des évêques et archevêques de Rouen.
Voir les catégories : Personnalité liée à la région Normandie et Naissance dans la province de Normandie.
Prix Nobel : Louis de Broglie ; Charles Nicolle (1866-1936) ; Victor Grignard (1871-1935) ;
Grands-croix de la Légion d'honneur : André Maurois ;
César d'honneur : Jean Marais ;
César de la meilleure actrice dans un second rôle : Valérie Lemercier ;
César du meilleur acteur : Philippe Torreton ;
Lauréat du prix Goncourt : Jacques-Pierre Amette ; Guy Mazeline ; Marius Grout ; Patrick Grainville ; Pascal Quignard.
Fête régionale
En 2013, la société civile crée la Fête des Normands, fête régionale de la Normandie, célébrée autour du 29 septembre, jour de la Saint Michel, de chaque année, sur l'ensemble du territoire normand, en France et à l'étranger. En 2017, elle est patronnée par la commission nationale française pour l'UNESCO.
↑ « », sur parc-cotentin-bessin.fr (consulté le ).
↑ Ludovic Vitet, Études sur les beaux arts et sur la littérature, Paris : Charpentier, 1846, vol. 2, lire.
↑ Jean Lafond, « Eustache-Hyacinthe Langlois, peintre-graveur », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, Paris : SNAF, 1971, p. 313-317.
↑ Cahiers Léopold Delisle, Paris : Société parisienne d'histoire et d'archéologie normandes, 1976, vol. 26-28, p. 272.
↑ Jacqueline Lorenz, Carrières et constructions en France et dans les pays limitrophes, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, , p. 338.
↑ Jacobs et Stirton 1987, p. 14.
↑ Actimage, « », sur inao.gouv.fr.
↑ L'Association Fête des Normands sur le plateau de France 3, Florian Hurard et Chloé Sarah Herzhaft, les créateurs de la Fête des Normands invités sur le JT de France 3, 19/20, édition spéciale Haute et Basse Normandie, jeudi 15 août 2013, journaliste Colombine Denis.
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-nor.html
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