Saint-Yrieix-la-Perche
Localisation
Saint-Yrieix-la-Perche : descriptif
- Saint-Yrieix-la-Perche
Saint-Yrieix-la-Perche (prononcé [sɛ̃tiʁjɛlapɛʁʃ ]) (Sent Iriès en occitan) est une commune française située dans le département de la Haute-Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Géographie
Saint-Yrieix est la 6e ville de Haute-Vienne en population, et la commune la plus étendue du département.
C'est l'une des six villes-portes du parc naturel régional Périgord-Limousin.
Géologie, topographie et hydrographie
La commune de Saint-Yrieix se trouve au sud du département de la Haute-Vienne à 40 Limoges. Le pays Arédien ou pays de Saint-Yrieix est proche de la limite entre les départements de la Corrèze et de la Dordogne.
La commune est constituée de vastes plateaux légèrement ondulés. Sa géologie est rendue relativement complexe par la présence de failles, de chevauchements et de plis dus à la collision il y a 370 millions d'années de deux plaques tectoniques d'une part, et à des phénomènes de volcanisme d'autre part. C'est dans ces failles, orientées nord-est - sud-ouest que l'on trouve le minerai aurifère, le kaolin ainsi que d'autres minéraux précieux.
La Loue prend sa source vers 420 mètres d'altitude, au lieu-dit Gabillou, au nord de la commune. Elle se jette dans l’Isle. Sa haute vallée marque le site dans la presque totalité du territoire communal ; elle le coupe en deux parties sensiblement égales en suivant une ligne de faille (orientée nord-est- sud-ouest). Un autre affluent de l'Isle, le Crassat borde brièvement la commune au nord.
La commune est caractérisée par un habitat dispersé en 43 villages, 175 hameaux et bâtis isolés.
Communes limitrophes
Saint-Yrieix-la-Perche est limitrophe de dix autres communes, dont deux dans le département de la Corrèze et deux autres dans celui de la Dordogne.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1994 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,7 | 1,8 | 3,7 | 5,9 | 9,4 | 12,5 | 14 | 14,1 | 10,8 | 8,8 | 4,2 | 1,9 | 7,4 |
Température moyenne (°C) | 4,5 | 5,3 | 8 | 10,4 | 14,2 | 17,7 | 19,2 | 19,3 | 15,7 | 12,7 | 7,3 | 4,7 | 11,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,4 | 8,7 | 12,2 | 14,9 | 19 | 22,8 | 24,4 | 24,5 | 20,5 | 16,6 | 10,4 | 7,6 | 15,8 |
Record de froid (°C) date du record |
−9,9 19.01.17 |
−12,8 09.02.12 |
−11,1 01.03.05 |
−4,3 08.04.21 |
−0,8 03.05.21 |
2,8 08.06.19 |
6,5 26.07.15 |
5,6 16.08.15 |
1,9 09.09.19 |
−4,3 25.10.03 |
−7,8 22.11.98 |
−10,3 29.12.96 |
−12,8 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,4 01.01.22 |
23,9 27.02.19 |
24,2 20.03.05 |
27,9 29.04.05 |
30,4 30.05.01 |
35,8 27.06.11 |
38,4 23.07.19 |
38,2 04.08.03 |
33 03.09.05 |
27,7 02.10.11 |
21,8 07.11.15 |
17,4 09.12.13 |
38,4 2019 |
Précipitations (mm) | 112,7 | 91 | 93,4 | 110,6 | 104,8 | 73,9 | 74,2 | 81,8 | 81,2 | 96,2 | 129 | 115,4 | 1 164,2 |
- Carte IGN sur Géoportail
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
- », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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Toponymie
La ville de Saint-Yrieix tire son origine d'un monastère fondé sur le sommet d'une colline au Aredius, devenu Yrieix par francisation de l'occitan Iriès, et considéré comme saint. Durant la Révolution française, la commune porte le nom d'Yrieix-la-Montagne.
En occitan, le nom de la commune est Sent Iriès.
Ses habitants sont appelés les Arédiens.
En 2013, la municipalité envisage de demander la modification officielle du nom de la commune en Saint-Yrieix, prétextant que la Perche est inusité, désuet et dévalorisant.
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- Nom des habitants de la commune sur habitants.fr.
- Réginald Marie, « », sur lepopulaire.fr, (consulté le ).
Histoire
Préhistoire et Antiquité
À partir du Gaulois Lémovices exploitèrent des dizaines de mines d'or dans la commune actuelle. Deux villages peuplés de mineurs ont aussi été retrouvés dans la commune. Ces villages étaient situés au cœur du district minier de Saint-Yrieix-la-Perche. L’exploitation de ces mines a été arrêtée après la conquête romaine.
Une des mines les mieux fouillées du district est celle de Lauriéras, toponyme lié justement à l’exploitation du gisement aurifère. Avant la mise en exploitation, les Gaulois ont pratiqué des sondages exploratoires qui leur ont permis de déceler l’orientation et la puissance des gisements.
La fosse de la mine de Lauriéras, comblée par du bois d’abattage aux .
Le site, occupé dès l'âge du bronze, était alors une villa gallo-romaine nommée Attanum.[réf. nécessaire]
Un autre noyau urbain est aussi à l'origine de la création de cette ville. Il s'agit du quartier de Marché-Vieux positionné favorablement sur un carrefour de communication constitué de l'axe nord-ouest - sud-est entre l'Armorique et le golfe du Lion (route des métaux) et l'axe est-ouest entre l'Aunis et l'Auvergne (route du sel).
Les maisons qui se sont groupées autour de ces deux noyaux ont donné naissance à la ville actuelle qui a pris le nom de son fondateur, saint Yrieix.
Moyen Âge
Saint Arède d'Atane, aussi connu sous les noms d'Aredius, Yrieix du Limousin, saint Yriez ou saint Yrieix, naquit entre 510 et 516, à Limoges. Il fonde un monastère à proximité de la villa de sa mère, au lieu-dit Atane, où il est enseveli. La réputation de sainteté d’Arédius attira de nombreux pèlerins à Attane, autour du monastère une ville se développa.
Vers l’an 900, le monastère se transforme en collège de chanoines. En 1046 un chapitre de chanoines remplace les moines et se place sous la dépendance spirituelle et temporelle de saint Martin de Tours. Saint-Yrieix devient alors un centre de pèlerinage et dès le siècle, un centre d'échange important avec ses foires. Ces dernières ont pris la suite d'un marché connu depuis la période antique qui se tenait au Marché-Vieux (quartier rue du Marché-Poterne).
Au cours du enclos canonial. Des artisanats se créent, des moulins et des tanneries se développent. Vers 1250, la châtellenie de Saint-Yrieix s'étend sur une douzaine de nos communes actuelles, et se réduira au nombre de six vers 1500. Dans les faubourgs, des foires se tiennent deux fois par an : le jour de la Pentecôte et à la date anniversaire de la mort de saint Yrieix, le .
Sarah de Cornouaille, fille de Réginald de Dunstanville et arrière-petite-fille de Guillaume le Conquérant, épouse d'Adhémar V de Limoges, est inhumée vers le dans le monastère.
En août 1307, le chapitre et le roi Philippe IV le Bel établissent un contrat de pariage qui confie les fonctions de justice à des officiers royaux choisis par le roi et le chapitre. Le blason de la ville témoigne de ce contrat : des fleurs de lys à gauche et une crosse à droite.
Temps modernes
Au cours de la fin du siècle et de la première moitié du siècle, une période relativement faste est de retour malgré une épidémie de peste en 1563 faisant 1 978 victimes.
En 1565, le roi Charles IX accorde aux bourgeois de la ville de créer un échevinage ou municipalité. Ainsi cinq échevins étaient élus tous les ans. Cependant, les viguiers du roi gardaient leurs prérogatives de justice. Quatre ans plus tard, Henri IV séjourne près de la collégiale avant de partir pour la bataille de La Roche-l'Abeille. Au cours du couvents s’installent extra-muros : les Récollets, qui comptaient une dizaine de religieux (situé aujourd'hui à l'angle de la rue Victor-Hugo et de la place du Président-Magnaud) ; et les Clairettes avec 35 religieuses (situé dans un quadrilatère bordé par les rues du Marché, J.-Grévy, V.-Hugo et J.B Darnet).
Au début du XVIIIe siècle, les fossés de l'enceinte sont comblés, des boutiques et des jardins y prennent place. Les faubourgs des Barris, de la Foyre (Nation), des Salines, ainsi que le quartier des Pénitents (faubourg du Marché-Vieux), qui sont les plus anciens, sont aussi les plus peuplés et les plus attractifs. La foire, déplacée place de la Nation, puis dans un deuxième temps place des Horts, s'urbanise. En 1750, un édit du roi Louis XV ordonne l’installation d’une sénéchaussée à Saint-Yrieix, mais le tribunal de commun pariage est du même coup supprimé. La justice de Saint-Yrieix s'étendait alors jusqu'à Payzac.
Entre 1765 et 1770, Jean-Baptiste Darnet signale à un apothicaire l’existence de terre utilisée par sa femme pour faire sa lessive. L’analyse révèle la pureté du kaolin. Darnet est chargé, au nom du roi, d’en diriger l’extraction. Des dizaines de carrières s'ouvrent partir de 1769, dont la plus connue est celle de Marcognac. Depuis 1774, une fabrique de porcelaine est aussi installée à la Seynie près de la ville. Ces deux facteurs, ajoutés à la construction de la route royale de Limoges à Sarlat, contribuent à l'expansion de la ville qui atteint 4 000 habitants.
Révolution française et Premier Empire
Saint-Yrieix fut chef-lieu de district de 1790 à 1795 et d'arrondissement de 1800 à 1926. Les communes de Quinsac et de La Rochette lui ont été rattachées ; celle de Glandon a été rétablie en 1902.
En 1793, les chanoines refusent de prêter serment à la Constitution civile du clergé, ils sont alors arrêtés et emprisonnés à Limoges, un d’entre eux meurt à la prison. Les chanoines seront emmenés aux pontons de Rochefort où huit d’entre eux mourront. C'est la fin de cette communauté religieuse. Les biens sont nationalisés et l'édifice devient une église paroissiale.
Époque contemporaine
Au début du siècle, Saint-Yrieix est prospère, elle profite d'un relatif désenclavement, d'un essor industriel et de sa situation de centre commercial où les foires sont réputées. La ville dépasse les 5 000 habitants.
En 1875, la ligne de chemin de fer est ouverte et la ville s'assainit (égouts, abattoirs, urinoirs, réseaux d'eau potable). L'exode rural est tardif puisqu’en 1891 il y a encore 8 711 habitants dans la commune et les logements viennent à manquer. Au début du siècle, de grandes constructions sont réalisées, on inaugure un nouvel Hôtel de Ville en , la caserne est construite ainsi que des champs de tir et un hôpital militaire. À la veille du premier conflit mondial, Saint-Yrieix a retrouvé une certaine activité économique grâce au commerce des feuillardiers, à ses carrières et à ses mines d'or ouvertes à partir des années 1910. Il lui manque cependant l'électricité qui n'arrivera qu'en 1923.
En 1928, Saint-Yrieix n'est plus qu'un chef-lieu de canton, elle perd son titre de sous-préfecture détenu depuis le début du siècle. Il s'ensuit la crise économique des années trente, qui entraîne la fermeture ou la mise en difficulté des exploitations minières ainsi que de l'activité porcelainière et celle des feuillardiers. Cependant d'autres entreprises s'installent comme la fabrique de madeleines de Saint-Yrieix (Bijou) et l'imprimerie (Fabrègue). Saint-Yrieix subit l'Occupation pendant la Seconde Guerre mondiale et s'affranchit difficilement d'une période de pénuries après guerre.
En parcourant la campagne arédienne, des noms de lieux-dits comme Laurièras, Aurière (du latin aurum : or) témoignent de cet intérêt lointain. Le promeneur n’y trouvera plus sur site que des levées de terre ou des trous. Délaissés après la conquête romaine, les gisements aurifères n’ont pas sombré dans l’oubli car une petite fièvre de l’or a ensuite attiré des prospecteurs amateurs puis plus professionnels au début du siècle. C’est à côté de Saint-Yrieix, au Chalard, que fut exploitée la dernière mine d’or de la Communauté européenne. La mine du Bourneix employait 85 personnes et produisait plus de deux tonnes par an. Elle ferma ses portes en 2001, après cent ans d’activité et des millénaires d’activités aurifères dans le Limousin. Cette histoire de l’or a donné lieu à plusieurs démarches, scientifiques qui permettent de connaître l’activité de nos ancêtres, ou plus contemporaines avec les derniers mineurs sous forme de photographies.
Aujourd'hui, la ville prospère. Réputée pour sa gastronomie (pommes, cul noir, veau limousin, madeleines), la ville dispose depuis quelques années d'un complexe sportif, d'un cinéma, d'un centre culturel et, depuis 2014, d'une salle des fêtes et des congrès. Saint-Yrieix, au sud de la Haute-Vienne et à la frontière du Périgord, est une ville dynamique offrant un cadre de vie agréable.
- Béatrice Cauuet, L'Or des Celtes du Limousin, Limoges : Culture et patrimoine en Limousin, coll. Archéologie, 2004, (ISBN ), p. 25.
- Cauuet, op. cit., p. 33.
- Cauuet, op. cit., p. 25.
- Cauuet, op. cit., p. 39.
- Cauuet, op. cit., p. 35.
Héraldique
- Parti, le premier d'azur à trois fleurs de lys d'or, deux et un ; le second, de gueules à une crosse d'or posée en pal.(Malte-Brun, la France illustrée, tome V, 1884)
- Parti d'azur à trois fleurs de lys d'or et de gueules à la crosse d'abbé contournée. (Grand Larousse encyclopédique en 10 volumes) - Énonciation différente du précédent
- D'or, à trois pals de gueules.(d'Hozier in Armorial Général de France, 1696) (Malte-Brun, in la France illustrée, tome V, 1884) - Armes attribuées d'office à la suite de l'édit de 1696, jamais portées.
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