Meursac
Localisation
Meursac : descriptif
- Meursac
Meursac (prononcé [mœʁ.sak]) est une commune du Sud-Ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine)
Ses habitants sont appelés les Meursacais et les Meursacaises. Commune à dominante rurale, au cœur d'une région céréalière et viticole et à proximité des stations balnéaires de la côte de Beauté, Meursac est une commune appartenant à la région naturelle du Royannais
Selon l'Insee, elle se rattache au bassin de vie de Saujon et à l'aire d'attraction de Royan
Sa relative proximité avec cette ville, important centre économique du département, explique la croissance constante de sa population et le développement du phénomène de périurbanisation, qui fait que de nombreux citadins, à la recherche d'une plus grande qualité de vie, partent s'installer dans les communes de la grande périphérie. La commune se compose de deux centres principaux : Saint-Martin, qui correspond au centre-bourg, concentre la plus grande partie des commerces de proximité, les écoles et l'église Saint-Martin
Édifice majeur du village, il est une synthèse des styles roman saintongeais et gothique rayonnant (XIIe – XVe siècles)
Les Épeaux, principal écart de la commune, s'organise autour d'une ancienne commanderie templière, puis hospitalière, qui bien que très endommagée à la Révolution, existe toujours
Ces deux noyaux urbains gardent de nombreuses maisons traditionnelles saintongeaises, dites « charentaises ». L'économie locale fait la part belle au secteur tertiaire, mais également à la filière bois, matérialisée par la présence d'une important scierie. Commune du canton de Saintonge Estuaire, au contact direct du canton de Saujon et du canton de Thénac, Meursac appartient à la Communauté de communes de Gémozac et de la Saintonge Viticole, structure intercommunale regroupant 11 753 habitants (2006).
Géographie
Présentation
« C'est le pays joyeux, où la grive d'automne se grise de fruits d'or parmi les pampres roux... où le gai vendangeur sous la hotte chantonne, à l'appel des coupeurs qui boivent le vin doux... »
— Goulebenéze, Bonjour Saintonge —
Localisé au sud-ouest du département de la Charente-Maritime, dans la partie occidentale du Pays de Saintonge romane mais au contact direct d'un Pays Royannais dont l'influence se fait fortement sentir, Meursac jouit d'une situation privilégiée, étant à la fois proche de villes moyennes dynamiques et bien équipées (Royan, Saintes) concentrant administrations, services et zones commerciales, et d'un réseau de nombreuses petites « villes-relais » plus modestes, qui émaillent le territoire (Saint-Romain-de-Benet, Cozes ou encore Gémozac).
Meursac subit fortement l'influence de la ville voisine de Saujon, dont elle est située dans le bassin de vie, et par extension celle de Royan, locomotive économique de cette partie du département. Administrativement parlant, Meursac dépend du canton de Saintonge Estuaire et de l'arrondissement de Saintes. Elle est au contact direct du canton de Saujon, dont elle subit l'attraction, et du canton de Thénac.
La commune se trouve à 5,5 kilomètres de Saint-Romain-de-Benet, 7,6 kilomètres de Cozes, 9,4 kilomètres de Saujon, 9,8 kilomètres de Semussac, 14,5 kilomètres de Royan, 14,6 kilomètres de Gémozac, 17,1 kilomètres de Saintes, 21,9 kilomètres de Pons, 34,7 kilomètres de Rochefort, 62,7 kilomètres de la préfecture départementale, La Rochelle, et 91,6 kilomètres de Bordeaux, la principale métropole régionale.
Appartenant comme le reste du département au midi atlantique, au cœur de l'arc atlantique, elle est partie intégrante du Grand Sud-Ouest français, et est parfois également incluse dans un Grand Ouest aux contours plus flous. Au cœur d'une région viticole et céréalière faite de plateaux calcaires — souvent appelés localement « champagnes » — marqués par de douces ondulations, à peu de distance des stations balnéaires de la côte de Beauté, Meursac est arrosé par plusieurs cours d'eau, les principaux étant la Seudre (passant au sud du territoire, elle sert de limite administrative avec la commune de Corme-Écluse), le Châtelard (dit aussi « Ruisseau des Épeaux »), qui vient se jeter dans la Seudre à hauteur du hameau des Châtelards, l’Ombrail, qui s'écoule paisiblement au creux de la Font-Chabrière, et le Vigneaux, qui passe dans la combe du même nom et marque la limite avec la commune de Montpellier-de-Médillan.
L'agriculture reste un secteur-clef qui participe fortement à l'identité de la commune, sa part atteignant 41,4 % en 2010 (Insee). De fait, les territoires agricoles représentent 79 % du territoire communal. Les vignes de la commune appartiennent au vignoble de Cognac et sont classées dans les « Bons Bois »; elles servent à produire principalement trois types de produits : le cognac, le pineau des Charentes et le vins de pays charentais.
Pour autant, le phénomène de périurbanisation se fait également sentir. La population ne cesse de croître depuis plusieurs années (+ 254 habitants entre 2006 et 2009; + 348 entre 1999 et 2009); sa proximité avec Saujon, Cozes et Royan, mais aussi, dans une moindre mesure, avec Saintes, expliquent ce développement, de même que la modernisation des infrastructures routières (N 150 Royan-Saintes, voie rapide à 2×2 voies, passant à quelques kilomètres au nord de la commune). La structure de la population évolue également, laissant plus de place aux jeunes générations, et permettant le maintien de commerces de proximité et d'écoles.
Les paysages de la commune, façonnés par la main de l'homme, conservent également des territoires préservés, et notamment de petits massifs forestiers qui représentent, associés aux milieux artificialisés (c'est-à-dire, essentiellement, aux zones construites), près de 21 % de la commune, soit 551 hectares. Ils sont l'héritage de l'ancienne forêt du Baconnais, qui couvrait au Moyen Âge de vastes territoires comprenant Sablonceaux, Sainte-Gemme, Nancras et jusqu'à Pont-l'Abbé-d'Arnoult, avant d'être progressivement défrichée sous l'action de seigneurs locaux ou de religieux, et réduite à quelques massifs épars.
Les principales forêts présentes dans la commune sont le bois Vernet, le bois des Caudilleres, le bois de la Passière, le bois des Gorins, le bois du Pâtis et le bois de Charmé. Toutes sont composées de feuillus (chênes, hêtres, ormes).
La commune est une des étapes d'un sentier de grande randonnée balisé, le GR 360.
Communes limitrophes
Voies de communication et transports
Voies routières
La commune de Meursac n'est directement traversée par aucun des grands axes des environs; pour autant, elle n'est pas enclavée et peut facilement être rejointe par deux voies majeures du département.
La première, qui passe à quelques kilomètres au nord du centre-bourg (sortie à Saint-Romain-de-Benet), est la N 150, qui fait la jonction entre Royan et Saintes, en passant par Médis, Saujon, Saint-Romain-de-Benet et Pisany. Mise à 2×2 voies entre Saujon et Saintes, elle constitue un des tronçons de la route Centre-Europe Atlantique, et supporte un trafic important, notamment en période estivale. Elle met la commune à environ 15 minutes de voiture du centre de Royan et 20 minutes de Saintes, et facilite la liaison avec l'autoroute A10 (Bordeaux, Poitiers, Tours, Paris).
La seconde, qui passe un peu au sud de la commune (sorties à Semussac et à Cozes), est la D730. Appartenant au réseau des routes départementales de première catégorie (fréquentation importante : plus de 3 000 véhicules par jour), elle est classée voie à grande circulation. Cet axe majeur dit route de Bordeaux, irrigue toute la partie méridionale du département, jusqu'à Montpon-Ménestérol, en Dordogne. C'est également la principale voie de communication (hors autoroute) pour rejoindre Mirambeau, Blaye et Bordeaux.
Un réseau de routes moins fréquentées couvre le territoire communal. La D 127 occupe une place importante au sein de ce quadrillage car elle permet de relier ces deux grands axes depuis Semussac jusqu'à Pisany, en passant par Corme-Écluse et Thézac. Elle dessert le centre-bourg de Meursac, et prend localement le nom de Grande-Rue et de route de Thézac. Au nord-ouest du centre-bourg, la D 243 E1 est une petite route de campagne faisant la jonction entre le hameau des Épeaux et Saint-Romain-de-Benet, via les hameaux des Maisonneuves et du Romarin.
La partie occidentale du territoire communal est desservie par la D 243 E2, qui part elle aussi de Saint-Romain-de-Benet, traverse le bois Vernet, le bois du four et le bois de Charmé, passe la Seudre au niveau du lieu-dit Soubirat et rejoint Corme-Écluse. La D 136 traverse la commune d'ouest en est, permettant de rejoindre Le Gua et Montpellier-de-Médillan, tandis que la D 143 rejoint Thaims.
Voies ferroviaires
Par le train, la gare de Saujon et la gare de Royan relient la commune au reste du pays. La liaison avec Paris et Bordeaux est réalisée via les gares de Saintes pour les TER et d'Angoulême pour les liaisons par TGV.
Transports en commun
La commune de Meursac est reliée toute l'année à la plupart des petites, moyennes et grandes agglomérations du département par le réseau d'autocars départementaux « Les Mouettes », qui totalise 20 lignes régulières et 250 lignes secondaires.
Transports aériens
L'aéroport le plus proche est celui de Rochefort-Saint-Agnant, à environ 35 kilomètres au nord. L'aéroport de La Rochelle-Île de Ré, à 65 kilomètres au nord, permet de relier quelques grandes villes françaises, comme Paris ou Lyon, ainsi que les Îles Britanniques ou l'Europe du Nord. À 90 kilomètres au sud-est de la commune, l'aéroport de Bordeaux-Mérignac est un aéroport international permettant des liaisons vers de nombreux pays.
L'aérodrome de Royan-Médis, à environ 10 kilomètres, est réservé à l'aviation légère.
Climat
Le climat dont bénéficie la Charente-Maritime est un climat océanique tempéré de type aquitain, marqué par un ensoleillement moyen assez important : avec 2 250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne. La pluviosité y est modérée, les précipitations ne dépassant pas 1 200 mm par an. Les températures, quant à elles, varient en moyenne de +5 °C en hiver à +20 °C en été.
Les îles et l'ensemble du littoral de la Charente-Maritime se caractérisent par un climat particulièrement doux en hiver, et rafraîchissant l'été, grâce aux influences océaniques perpétuellement en mouvement (brise marine). Ces conditions climatiques favorables, toujours soumises aux influences de l'océan Atlantique, ont favorisé un véritable microclimat de type sub-aquitain et l'existence d'une végétation déjà méridionale. Ainsi la flore se caractérise-t-elle par la présence étonnante de lauriers-roses, eucalyptus, agaves, et même les mimosas se mettent à fleurir dès le mois de janvier.
Aux essences déjà méridionales du chêne vert (ou yeuse) et du cyste, s'ajoutent une forte présence de palmiers, figuiers, orangers et même oliviers. Il existe toutefois un contraste entre le littoral, assez sec et ensoleillé et l'intérieur des terres, davantage pluvieux. La pluviométrie passe ainsi de 750 Haute-Saintonge.
Les relevés de la station météorologique de La Rochelle entre 1946 et 2000 permettent de déterminer quelques dates majeures au point de vue climatique en Charente-Maritime : ainsi, au cours de ce laps de temps, la température la plus froide est relevée le : -13,6 °C.
Un pic de température (dépassé seulement au cours de la canicule de 2003) est atteint le avec près de 39 °C à l'ombre.
Si 1953 est considérée comme l'année la plus sèche, 2000 est au contraire la plus pluvieuse.
La Charente-Maritime est le département français qui a été le plus durement touché par la tempête Martin du . Les records nationaux de vents enregistrés ont été atteints avec 198 île d'Oléron et 194 Royan.
Dans la nuit du 23 au , la région est frappée par la tempête Klaus. Malgré des rafales de vent dépassant les 120 Médoc tout proche.
Les côtes charentaises et vendéennes sont de nouveau durement éprouvées par la tempête Xynthia qui traverse la région dans la nuit du au
Données générales
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,4 | 2,8 | 5,4 | 7,4 | 10,7 | 13,7 | 15,8 | 15,7 | 13,7 | 10,5 | 6,3 | 3,9 | 9,2 |
Température moyenne (°C) | 5,9 | 6,9 | 8,7 | 11,1 | 14,3 | 17,5 | 19,8 | 19,6 | 17,8 | 14,2 | 9,4 | 6,6 | 12,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,5 | 9,9 | 12,1 | 14,7 | 17,9 | 21,3 | 23,8 | 23,5 | 21,8 | 18 | 12,6 | 9,2 | 16,1 |
Ensoleillement (h) | 84 | 111 | 174 | 212 | 239 | 272 | 305 | 277 | 218 | 167 | 107 | 85 | 2 250 |
Précipitations (mm) | 82,5 | 66,1 | 57 | 52,7 | 61,1 | 42,9 | 35,1 | 46,4 | 56,5 | 81,6 | 91,8 | 81,8 | 755,3 |
Ville | Ensoleillement (h/an) |
Pluie (mm/an) |
Neige (j/an) |
Orage (j/an) |
Brouillard (j/an) |
---|---|---|---|---|---|
Médiane nationale | 1 852 | 835 | 16 | 25 | 50 |
Meursac | 2250 | 755 | 4 | 13 | 26 |
Paris | 1 717 | 634 | 13 | 20 | 26 |
Nice | 2 760 | 791 | 1 | 28 | 2 |
Strasbourg | 1 747 | 636 | 26 | 28 | 69 |
Brest | 1 555 | 1 230 | 6 | 12 | 78 |
Bordeaux | 2 070 | 987 | 3 | 32 | 78 |
Environnement
La commune concentre de nombreux espaces naturels qui, s'ils concentrent une faune et une flore variées, ne bénéficient pour l'heure d'aucune véritable protection. Le territoire est émaillé de plusieurs massifs forestiers constitués essentiellement de feuillus.
Six espèces d'arbres remarquables ont été répertoriées lors de l'inventaire des arbres remarquables de Poitou-Charentes, mené en Charente-Maritime de 1995 à 1998 par l'association Nature Environnement 17 : principalement des chênes (chêne hybride, chêne pubescent, chêne sessile, chêne vert ou « yeuse ») mais aussi des cyprès chauves et des aubépines. Cette essence est majoritaire dans les formations végétales présentes en bordure des cours d'eau (ripisylve) : bords de Seudre et du ruisseau de Châtelard notamment.
- ↑ « », sur Lion 1906 (consulté le ).
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- ↑ Louis Papy, Le Midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984
- ↑ Commune de Meursac - Résumé statistique, site de l'Insee
- La Charente-Maritime : schéma routier départemental, 2010-2030
- ↑ Préfecture de Charente-Maritime : Météo France
- ↑ Relevés Météo-France de 1946 à 2000, sur le site Bernezac.com
- ↑ Journal Sud Ouest, édition locale de Royan datée du
- ↑ La tempête du 28 février 2010
- ↑ « », sur infoclimat.fr (consulté le ).
- ↑ Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
- ↑ Les arbres remarquables de la Charente-Maritime
Toponymie
Le nom de la commune vient vraisemblablement de Murciacum, formé du patronyme latin Murcius et du suffixe -acum. En saintongeais, la commune se nomme Meursat.
On trouve, dans la commune les villages et lieux-dits suivants (selon la carte IGN au 1/25000 1432 est) : Bois de La Passière, Bois des Gaudillières, Bois des Gorins, Bois du Four, Chaillot, Chez Belliveau, Chez Bonneau, Chez Guérin, Chez Guillot, Chez Guitton, Chez Moiroux, Chez Noguet, Chez Séguin, Chez Veillet, Fief de Bataille, Fief de Rode, Fief des Chênes, Jolly, la Borderie, la Boule, la Grande Borne, la Groie, la Mothe, le Moulin, le Chateauvert, le Moulin de Chézac, le Noyer du Gua, le Poteau, le Romarin, les Boissons, les Brandes, les Bréons, les Épeaux, les Gateaux, les Gorins, les Maisonneuves, les Melliers, les Pilets, les Tripoteaux, Mille-Peines, Mont Couteau.
- ↑ Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France de A. Dauzat et Ch. Rostaing ; 1984, Librairie Guénégaud
Histoire
S'il semble vraisemblable que le territoire communal ait été peuplé dès la Préhistoire, les plus anciennes traces d'occupation humaine retrouvées à ce jour ne permettent pas de remonter au-delà de la période gallo-romaine, époque qui voit la fondation d'au moins une villa, propriété d'un certain Murcius – d'où découle le nom de Murciacum, c'est-à-dire : « domaine de Murcius », qui a donné Meursac – embryon du bourg actuel. L'abbé Lacurie, éminent archéologue et historien local du murs de soutènement retrouvés au bois du Château, et plus récemment, des sarcophages ont été mis au jour à proximité du lieu-dit les Bucheries. La crypte située sous l'église daterait du .
La paroisse de Meursac prend forme au Moyen Âge, et est alors constituée de deux pôles distincts : Saint-Martin et L'Espal (Les Épeaux), tous deux situés aux confins des forêts de Baconnais et de La Lande. Au église du village est donnée aux moines de La Chaise-Dieu, qui y établissent un prieuré. Cette nouvelle dépendance casadéenne, placée sous l'autorité du prieuré voisin de Sainte-Gemme, entreprend une politique de mise en valeur des terres environnantes, coordonne l'essartage des forêts voisines et développe la culture de la vigne. L'église priorale, qui est aussi paroissiale, est reconstruite au Thaims et de Montpellier-de-Médillan. Prenant très vite un essor considérable, elle fonde ou prend l'ascendant sur nombre de maisons templières voisines, comme Béloire (Meschers) ou Le Breuil du Pas (Saujon), et devient une des plus puissantes et des plus riches de Saintonge, sinon d'Aquitaine.
La paroisse connaît sans doute des heures sombres au cours des siècles suivants, marqués par une guerre entre Français et Anglo-Aquitains (guerre de Cent Ans) faite, bien plus que de grandes batailles, de coups de main rapides et d'exactions ciblées de la part tant de la soldatesque de tous bords que de bandes armées sillonnant la région. Les deux principaux châteaux de Meursac sont reconstruits au Brémond d'Ars est seigneur du château de La Mothe-Meursac en 1486. Le centre-bourg conserve, au 32, rue Principale, un logis plus tardif, portant sur son linteau la date de 1559. Pendant les guerres de religion, catholiques et huguenots s'affrontent jusqu'aux portes de l'église, qui est partiellement incendiée.
En 1698, les registres d'imposition de la Généralité de La Rochelle révèlent que Mursac (sic) et les Épeaux sont abonnés pour 4050 livres au commandeur de La Carte, Tambonneau, et aux héritiers de monsieur de La Mothe et la dame Bérault. Le même document révèle que la paroisse produit essentiellement du blé, du vin et peu de foin. Au XVIIIe siècle, on dénombre également de nombreux moulins, à eau et à vent. Ils feront longtemps partir du paysage de Meursac, certains restants en activité jusqu'au milieu du XXe siècle.
Sous le Second Empire, Meursac, située au cœur des vignobles produisant le célèbre cognac, profite de la signature d'un accord commercial avec le Royaume-Uni en 1860, qui entraîne un accroissement considérable des surfaces consacrées à cette activité et la formation d'une opulente « bourgeoisie du bouchon ». De nouvelles propriétés sortent de terre, maisons de maître ou logis bourgeois, qui tranchent avec les maisons « charentaises » traditionnelles, au style plus simple. Cet âge d'or prend fin avec la crise du phylloxéra, qui ravage les vignobles saintongeais à partir de 1872.
La commune modernise ses infrastructures et entame le déplacement du cimetière en 1874. Ce dernier, conformément à la tradition, entourait jusqu'alors l'église. Les ossements sont placés pour partie dans la crypte, pour partie dans une fosse commune située dans le nouveau cimetière, surmontée d'un monument commémoratif en forme de colonne tronquée.
Les Templiers et les Hospitaliers
Un peu à l'écart du centre-bourg, dans le hameau des Épeaux, sur la route de Thaims, se dressent les vestiges d'une des plus importantes commanderies templières de Saintonge. Fondée au forêt de la Lande, la commanderie des Espals (qu'on orthographie également De Espans, Deus Espans, De Espanas, etc.) œuvre au défrichement des bois environnants et à la mise en valeur des terres agricoles ainsi gagnées, où sont plantées, notamment, des vignes. Bénéficiant de la protection des rois d'Angleterre et ducs d'Aquitaine, elle commerce activement dans toute la province.
Dès le Meschers), de Villeneuve (près de Saint-Romain-de-Benet) et de Breuil-du-Pas (près de Saujon). Très active, elle bénéficie également de nombreuses donations de la part de seigneurs locaux. Le nom de la plupart des précepteurs templiers des Épeaux reste inconnu jusqu'à ce jour; les seuls noms à avoir passé l'épreuve du temps sont ceux de frère Jacques « de Noian » (vers 1286), de frère Thibaud de Tours (vers 1296) et de frère Hugues de Narsac (vers 1307).
La commanderie des Épeaux apparaît à plusieurs reprises dans les actes relatifs au procès des Templiers. En 1312, elle est dévolue à l'ordre des Hospitaliers, après la dissolution de l'ordre du Temple. Elle subit de plein fouet les effets des troubles qui secouent l'Aquitaine au cours du guerre de Cent Ans, et peine à se relever après ces événements.
La commanderie conserve une partie de ses bâtiments d'origine, à l'exception de la chapelle, partiellement abattue à la Révolution. Elle est en cours de restauration par son propriétaire, Jacques Tourneur, ce qui lui a valu la remise du prix Chanoine Tonnellier 2003 de la part de l'Académie de Saintonge, qui encourage la restauration du patrimoine saintongeais. De nombreuses archives concernant l'histoire de cette commanderie sont accessibles au centre d'archives de Poitiers.
- ↑ Louis Maurin, La Charente-Maritime, pré-inventaire archéologique, p.38
- ↑ Robert Colle, Saintonge mystérieuse, p. 173
- ↑ Le Patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, p. 250
- ↑ Erreur de référence : Balise
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- ↑ Charles Connoué, Les églises de Saintonge, Saintes et ses environs, livre I, p. 189
- ↑ « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- ↑ François Julien-Labruyère, Cognac Story
- ↑ Charente-Maritime, encyclopédies Bonneton, p. 74
- ↑ Le Patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, p. 251
- La maison du temple des Épeaux, site templiers.net
- ↑ Jean-Luc Aubarbier et Michel Binet, Les Sites templiers de France, éditions Ouest-France, p.76
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Meursac dans la littérature
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