Jonzac () est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans la partie méridionale du département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine)
Ses habitants sont appelés les Jonzacais et Jonzacaises.
Baignée par la Seugne qui y écoule ses eaux dans un méandre, la cité s'est développée originellement sur deux collines de la rive droite, les monts Balaguier et Montguimar, où se dressent ses deux principaux monuments : l'église Saint-Gervais-Saint-Protais et le château, dont l'une des tours qui sert de beffroi est visible de loin.
Pôle administratif et ville commerciale particulièrement active, elle est l'une des quatre sous-préfectures de la Charente-Maritime et abrite le siège de la Communauté de communes de la Haute Saintonge
Jonzac est la première agglomération urbaine du Pays de Haute-Saintonge, regroupant 5 396 habitants en 2021, se situant nettement avant Pons et Montendre, les deux autres centres urbains de la Saintonge méridionale
Elle est au cœur d'une aire d'attraction qui la place au 6e rang en Charente-Maritime avec 16 316 habitants en 2021.
Station thermale depuis 1986, la ville s'est dotée d'un centre culturel, de nombreux équipements sportifs, d'un cinéma, d'un casino et d'un centre de loisirs aquatiques, Les Antilles de Jonzac, qui en font également une destination touristique de plus en plus fréquentée
Elle appartient depuis 2015 aux Plus Beaux Détours de France.
Géographie
Articles connexes : Géographie de la Charente-Maritime et Géologie de la Charente-Maritime.
Une situation géographique particulière
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Jonzac est située dans la partie méridionale de la Charente-Maritime qui correspond à la Haute Saintonge. Appartenant au midi atlantique, elle peut être rattachée à deux grands ensembles géographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français.
La ville est assez éloignée de la préfecture départementale, La Rochelle, qui se trouve à 105 Angoulême, préfecture du département voisin de la Charente, n'est distante que de 55 préfecture de la Charente-Maritime qui a permis à Jonzac, petite ville de moins de 4 000 habitants, de devenir sous-préfecture dès 1800 pour une plus grande proximité de l'administration en Sud-Saintonge.
De plus, Bordeaux, préfecture de la Gironde et capitale régionale, n'est située qu'à 90 km au sud-ouest. Le rayonnement urbain de cette métropole régionale y est particulièrement prégnant, d'autant que Jonzac est reliée directement à cette dernière par la ligne ferroviaire à deux voies Bordeaux-Nantes.
Par rapport aux autres villes proches de Jonzac, Saintes dont l'influence urbaine s'y fait nettement ressentir est située à 42 Pons est à peu près à mi-chemin entre ces deux villes, se trouvant à 20 km, également au nord-ouest de Jonzac. La cité est reliée à ces deux villes par la voie ferrée Bordeaux-Nantes et par la D 142 jusqu'à Pons, puis la RD 137 - ex-RN 137 - jusqu'à Saintes.
Barbezieux-Saint-Hilaire, ancienne sous-préfecture de la Charente, n'est distante que de 23 Angoulême à Jonzac via la RN 10 jusqu'à Barbezieux, puis la D 3 depuis cette dernière. Les échanges urbains entre ces deux villes de la Saintonge — que séparent seulement les limites départementales depuis la Constituante de 1790 — demeurent toujours actifs, d'autant qu'elles sont de taille comparable et qu'elles sont toutes les deux situées dans le vignoble du Cognac. De même en est-il avec Cognac, la célèbre cité des eaux de vie n'étant distante que de 32 Archiac, situé en limite des départements de la Charente et de la Charente-Maritime et appartenant à l'arrondissement de Jonzac.
Enfin, Jonzac est relativement proche de la côte atlantique et, plus précisément de l'estuaire de la Gironde, Royan, la grande station balnéaire et touristique de la côte charentaise, étant située à 61 Saint-Genis-de-Saintonge et Cozes.
Jonzac n'est pas reliée directement à une autoroute comme l'est Pons au nord-ouest, elle est située à 17 A10 – Mirambeau, chef-lieu de canton appartenant également à l'arrondissement de Jonzac.
Cette situation géographique particulière de Jonzac dans le sud de la Charente-Maritime en a fait un carrefour de communications routières important que les contraintes de son site naturel (collines escarpées, vallée encaissée de la Seugne) ont longtemps gêné.
Un site urbain contraignant
La ville est bâtie sur deux collines sur les bords de la Seugne, affluent de rive gauche la Charente, l'un des plus longs du fleuve. Les méandres de la Seugne traversent la commune du sud-est vers le nord-ouest et la rivière se caractérise par quelques petites îles inondables et des cascatelles. Les abords plus ou moins abrupts de sa vallée sont occupées par des jardinets tandis que les parties basses et inondables sont le domaine des prairies naturelles.
En fait, le site urbain de Jonzac est plus complexe qu'il n'y paraît. La ville occupe un site de méandre et s'est originellement développée sur la rive droite de la Seugne, sur la partie escarpée d'une colline facile à défendre. C'est ici que le château fut primitivement édifié au XIe siècle, répondant ainsi à des critères stratégiques et défensifs. C'était la « Cité », ceinte par des remparts. Puis, sur l'autre colline que sépare un vallon sec, s'est développé le « quartier de l'église », né en même temps que la Cité.
Le développement urbain, sur la rive gauche, fut plus tardif. Il prit son essor avec l'implantation d'un couvent des Carmélites en 1505 qui donna son nom au nouveau faubourg, le faubourg des Carmes où « œuvraient des artisans, mégissiers, tanneurs, tonneliers ». C'est également sur la rive gauche que les carrières de pierres calcaires commencèrent à être activement exploitées à partir du XVIe siècle et elles jouèrent un rôle important dans l'économie comme dans l'histoire de la ville.
Ces deux parties de la ville que sépare la rivière constituent aujourd'hui le noyau urbain originel de Jonzac et qui est resté tel quel pendant de longs siècles jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle.
Le développement urbain contemporain s'est effectué principalement sur la rive gauche de la Seugne avec l'implantation de la voie ferroviaire et de la gare tout à la fin du Second Empire à partir de . La rive gauche a toujours eu un caractère plus industriel que la rive droite, quartier voué par excellence aux commerces et aux administrations.
Mais l'expansion urbaine actuelle, celle qui a débuté dans les années 1960 et s'est prolongée jusqu'au seuil des années 1980, a débordé le cœur historique de la ville et s'est faite principalement vers l'ouest en suivant la vallée de la Seugne et vers le nord. Lors de cette extension du bâti urbain, composé de résidences HLM et de lotissements pavillonnaires, Jonzac s'est progressivement soudée aux villages voisins de Saint-Germain-de-Lusignan, où une zone industrielle a été aménagée ainsi qu'un centre de formation professionnelle relevant de la Chambre des Métiers, et de Saint-Martial-de-Vitaterne, où un important centre hospitalier psychiatrique a été édifié. Jonzac forme donc une agglomération urbaine de 5 183 habitants en 2007.
En raison des conditions particulières de son site urbain et de l'étroitesse de son finage communal, Jonzac fait partie des communes urbaines les moins étendues du département, la ville manque de terrains à construire qui limitent considérablement son développement urbain actuel. C'est pourquoi depuis 1982, Jonzac voit sa population décroître régulièrement alors que les deux communes de son agglomération urbaine et celles situées en périphérie ne cessent de gagner de la population. Il n'est donc pas exagéré de dire que la croissance urbaine de Jonzac « se déploie » dans son canton.
La ville occupe en 2017 la superficie de 13,2 km2.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Champagnac, Ozillac, Réaux sur Trèfle, Saint-Germain-de-Lusignan, Saint-Martial-de-Vitaterne et Saint-Simon-de-Bordes.
Les limites communales de Jonzac et celles de ses communes adjacentes.
Communes limitrophes de Jonzac
Saint-Martial-de-Vitaterne
Saint-Germain-de-Lusignan
Réaux sur Trèfle
Saint-Germain-de-Lusignan
Champagnac
Saint-Simon-de-Bordes
Ozillac
Géologie
Le bassin de Jonzac est en grande partie constitué par des formations du Crétacé supérieur.
Un forage géothermique réalisé à Jonzac en 1979 a confirmé l’existence d’eau géothermique à 65 1993.
Climat
Article connexe : Climat de la Charente-Maritime.
Le climat est de type océanique aquitain : la pluviométrie est relativement élevée en automne et en hiver et les hivers sont doux. L'été reste tempéré grâce à la brise marine. Deux vents venant de l'océan, le noroît et le suroît, soufflent sur les côtes du département. L'ensoleillement de la côte charentaise est très important : avec 2 250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne.
Les relevés de la station météorologique de La Rochelle entre 1946 et 2000 permettent de déterminer quelques dates majeures au point de vue climatique en Charente-Maritime : ainsi, au cours de cette période, la température la plus froide est relevée le : −13,6 canicule de 2003) est atteint le avec près de 39 1953 est considérée comme l'année la plus sèche, 2000 est au contraire la plus pluvieuse.
La Charente-Maritime est le département français le plus durement touché par la tempête Martin du . Les records nationaux de vents enregistrés sont atteints avec 198 île d'Oléron et 194 Royan.
Le tableau suivant résume les principales données climatiques de la station de Météo-France de Cognac (environ 30 kilomètres à l'est).
Données générales
Comparaison des données météorologiques de Jonzac avec les données nationales
Ville
Ensoleillement (h/an)
Pluie (mm/an)
Neige (j/an)
Orage (j/an)
Brouillard (j/an)
Médiane nationale
1 852
835
16
25
50
Jonzac
1943
791,4
5
23
61
Paris
1 717
634
13
20
26
Nice
2 760
791
1
28
2
Strasbourg
1 747
636
26
28
69
Brest
1 555
1 230
6
12
78
Bordeaux
2 070
987
3
32
78
Données météorologiques à Saint-Germain-de-Lusignan
Données climatiques à Saint-Germain-de-Lusignan
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
2,8
3
5,1
6,7
10,5
13,2
14,8
14,5
11,7
9,7
5,5
3,2
8,4
Température moyenne (°C)
5,9
6,9
9,8
11,8
16,2
18,9
20,6
20,7
17,5
14,2
9
6,3
13,2
Température maximale moyenne (°C)
9
10,8
14,6
16,9
21,8
24,6
26,4
26,9
23,4
18,7
12,5
9,4
17,9
Précipitations (mm)
89,7
65,4
67
78,2
75,7
63
56,6
56,7
69
98,5
103,4
108,3
931,5
Source : Climatologie mensuelle à la station départementale de Saint-Germain-de-Lusignan de 1981 à 2010.
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Toponymie
En latin médiéval, Jonzac est nommée Joenzacus, Joenzazinsis vicaria, Joviniacum, Junctiacum, Jonzacum, Yonsium,,,,, et plus tardivement Yonssac en français et Jhonzat en saintongeais.
Ce nom dériverait d'un gentilice gallo-romain, soit Jucundus, soit Juventius, associé au suffixe gaulois . Jonzac serait donc à l'origine le « domaine de Jucundus » ou le « domaine de Juventius », faisant référence à un habitant du lieu, peut-être celui de la villa gallo-romaine découverte à l'est du bourg,.
L'histoire de la Charente-Maritime suggère une autre étymologie. En 285, la Saintonge est intégrée à la province de l'Aquitaine Seconde par Dioclétien, qui prend en 286 le surnom de Jovius (de Jupiter), dont l'adjectif dérivé est jovianus. Jovianicum : « domaine de Dioclétien » ou « sanctuaire de Jupiter », c'est ainsi que le site de Jonzac aurait pu être nommé en l'honneur de l'empereur romain qui venait de restructurer la Gaule.
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Histoire
Article connexe : Histoire de la Charente-Maritime.
Préhistoire
On a retrouvé dans la commune de nombreux vestiges préhistoriques. La découverte récente d'un site du Moustérien au lieu-dit Chez Pinaud prouve que les hommes de Néandertal s'abritaient non loin des méandres de la Seugne. C'est le second site néandertalien connu, après Chagyrskaya (Altaï sibérien), à dévoiler des outils en os. Ils y sont aussi nombreux que ceux en silex, et très divers : percuteurs, couteaux, racloirs, ciseaux, lissoirs. Il s'agit d'une véritable industrie, destinée à des activités variées et nécessitant différentes mises en œuvre. Les outils ont été identifiés à partir des traces de fabrication et d'utilisation présentes en surface, mais aussi à l'intérieur par microtomographie aux rayons X. Ils ont été fabriqués essentiellement par fracturation, à la différence de ceux d'Homo sapiens, mis en forme principalement par raclage et abrasion,.
Antiquité et Haut Moyen Âge
La villa gallo-romaine
La construction du nouveau complexe de loisirs aquatiques des Antilles de Jonzac a mis au jour une villa gallo-romaine, dans un méandre de la Seugne, lors des campagnes de fouilles des étés 2003 et 2004. L'ensemble des constructions d'une superficie de 3 000 ,. La surface d'habitation de 1 500 . D'autres pièces étaient ornées de vitrages et de mosaïques dont on a retrouvé des fragments. Un deuxième bâtiment de 392 ,,.
Son plan est similaire à celui des villas du « Paradis » ou du « Grand Mur » à Romégoux, ou encore des bâtiments agricoles de la villa de Chiragan (Haute-Garonne).
La nécropole mérovingienne
Après l'abandon de la villa gallo-romaine, les habitants se sont installés sur la colline de Montguimar, plus près du cours de la Seugne, comme le suggère la nécropole datée de l'époque mérovingienne trouvée sous le parvis de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais. Les sarcophages de calcaires contenaient de nombreux artefacts métalliques, des bijoux, des armes mais aussi des fragments de tissu, datés des et siècles,. Aucune habitation de cette époque n'a en revanche pu être identifiée du fait sans doute d'une architecture en bois.
Moyen Âge
L'empire carolingien
À l'époque carolingienne, une partie au moins du site de Jonzac est incluse dans le domaine de Saint-Germain-de-Lusignan qui appartient au vaste patrimoine de l'abbaye de Saint-Germain-des-Près. En effet l'abbaye parisienne dispose d'un vaste réseau spirituel et économique le long des grandes voies de communications terrestres et fluviales de l'empire carolingien, depuis la vallée de la Seine jusqu'à la Belgique, la Suisse, en passant par la Bourgogne et le Morvan.
La villa du domaine de Saint-Germain-de-Lusignan est mentionnée pour la première fois vers 830, dans un acte de roi d'Aquitaine, petit-fils de Charlemagne. Lusignan est la possession la plus méridionale de Saint-Germain-des-Près. Le réseau va être ébranlé lors des invasions normandes qui ruinent l'abbaye, puis progressivement et définitivement disloqué à partir du siècle sous l'effet du développement de la noblesse qui prend possession des fiefs régionaux.
Une œuvre littéraire du siècle, la « Chronique saintongeaise », développe une tradition mettant en scène Charlemagne, l’archevêque Turpin ou encore Saint Anthème le Grec, évêque itinérant, apôtre du Poitou. La Chronique raconte qu'Anthème accompagna Charlemagne en Espagne et s'y fit tuer par les sarrasins. L'empereur ramena en Saintonge la dépouille de ce fidèle compagnon et le fit enterrer à Jonzac, près de l'autel de l'église qui lui fut d'abord consacrée avant de l'être aux Saints Gervais et Protais.
Il est aussi relaté dans la Chronique que la formation du bourg de Jonzac aurait débuté dès l’époque de Charlemagne autour de deux collines, celle de « Montguimar » sur laquelle sera bâtie l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, et celle de « Balaguier » dominée par le château ou une tour de guet.
Un fief abbatial
Au Saint-Germain-des-Près, Baignes, Saint-Jean-d'Angély.
La famille de Lusignan, en la personne de Hugues IV le Brun, lègue une partie de ses terres à l'abbaye de Saint-Germain-des-Près. Ces terres sont par la suite inféodées par les abbés aux seigneurs de La Rochandry, (ou de La Roche-Chandry), à Mouthiers-sur-Boëme.
Vers l'an 1000, Foucher de Jonzac, sa sœur Emma et son frère Kalon (ou Charles) ont fait donation à l'abbaye de Baignes du quart d'un alleu qu'ils avaient à Barret. La même abbaye reçoit en 1081 la chapelle Notre-Dame du château de Jonzac de la part de Guillaume de la Roche-Chandry.
Le château de Jonzac est mentionné en 1059 dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély dans un acte précisant les détails d’un don fait par Kalon de Jonzac à l'abbaye pour le salut de son âme et de celle ses parents, en ces termes, selon la traduction résumée de Georges Musset :
« Kalon, fils de Fouchier du château de Jonzac, Arnaud, cousin de Kalon et ses fils Hébon et Guillaume, cèdent à l'abbaye la moitié des droits de l'église, la moitié des dîmes de toute espèce et enfin la moitié de tout ce qu'ils possèdent dans leur alleu de Charbonnières. Adémar qui ne rit, Sénégonde, sa sœur, abandonnent également leurs droits et possessions sis au même lieu. Ces dons sont souscrits par Guillaume, vicomte d'Aulnay, Cadelon son fils et d'autres.. »
Les seigneurs de Jonzac
La succession des seigneurs de Jonzac devient plus facile à établir à partir de Guillaume II de La Rochandry (mort vers 1182) qui néanmoins fait don lui aussi d'une partie de ses terres à l'abbaye de La Couronne.
Vers 1327, Bertrand de La Rochandry meurt sans postérité directe après avoir légué le fief de la Rochandry à son neveu Ybles, et ses autres biens, dont Jonzac, à ses nièces Marguerite et Pétronille (ou Péronnelle), filles de Guillaume Gardrade, seigneur de Mosnac.
En 1330, Marguerite, fille de Pétronille, dame de Mosnac, et de Foucaud, baron de Montausier, épouse Guy de Sainte-Maure. Les terres de Jonzac, Montausier, Chevanceaux, et Mosnac, passent ainsi dans la famille de Sainte-Maure, maison féodale de Touraine, connue depuis le siècle.
En 1470, Renaud de Sainte-Maure partage ses terres avec son frère et ses sœurs : il conserve pour sa part les terres, châtellenies et seigneuries de Jonzac, Mosnac, Cadillac, tandis que son frère Léon obtient les terres de Montausier et fonde ainsi la branche des Sainte-Maure de Montausier.
Renaud édifie en 1498 la chapelle de la Maladrerie de Jonzac. L'année suivante, alors que son fils aîné, Foucaud, se consacre à la prêtrise, Renaud transfère le droit d’aînesse à son second fils, Jean, à qui il lègue la seigneurie de Jonzac.
La Guerre de Cent Ans
Au cours de la guerre de Cent Ans, du fait de leur situation géographique, les seigneurs de Jonzac ont prêté successivement allégeance au roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine et au roi de France, comme d'autres seigneurs saintongeais, tels que Renaud VI de Pons.
Jonzac et les terres associées passent ainsi en 1327 à la Guyenne, alors sous le gouvernement du roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine. En 1352, Pierre de Sainte-Maure prend les armes contre les Anglais, avant de prêter allégeance en 1363 au prince d'Aquitaine, Édouard de Woodstock, dit le « Prince noir » au château d'Angoulême.
En 1371, Pierre combat de nouveau pour le roi de France Charles V. À sa mort en 1376, sa veuve, Miramonde de la Mothe, tutrice de ses enfants mineurs, se met sous la protection de l'abbé de Saint-Germain-des-Prés.
En 1402, son fils Arnaud rend hommage à , duc d'Orléans, frère cadet et régent du roi Charles VI de France. Cette allégeance est contemporaine du Combat des Sept à Montendre.
Vers 1405, Arnaud de Sainte-Maure est fait prisonnier alors qu'il combat aux côtés du connétable d'Albret contre les positions anglaises en Guyenne. Durant sa captivité d'une dizaine d'années en Angleterre, ses possessions, dont le château de Jonzac, sont confisquées et données à un seigneur anglais. Le château médiéval, sur les bords de la Seugne, est en grande partie détruit, et sera reconstruit sur la colline de Balaguier, quelques décennies plus tard.
Renaud, fils d'Arnaud, est rétabli dans tous ses biens en 1451 par lettre du roi Charles VII, après la capitulation de Bordeaux.
Temps modernes
Le bourg de Jonzac, à proprement parler est né probablement au siècle de la fusion des deux zones d'urbanisation constituées sur les deux collines de Montguimar et Balaguier autour de l'église et du château, auxquelles s’est ajouté le site des Carmes. L’appellation de « ville de Jonzac » n’apparaît quant à elle que dans la première moitié du siècle.
Dans les années 1570, Jonzac devient une place huguenote, et connaît un essor économique important (foire, marché aux porcs, halle aux grains). La révocation de l'édit de Nantes (édit de Fontainebleau) en 1685 a contraint de nombreux jonzacais à fuir vers Bordeaux et aux Antilles.
Au siècle, un descendant de Léon de Sainte-Maure, Charles, duc de Montausier, Maréchal des camps et armées du roi, Gouverneur de Saintonge et Angoumois, sera le gouverneur du Grand Dauphin. Élevé dans la religion protestante, il abjure pour épouser Julie d'Angennes, gouvernante des enfants de France et dame d’honneur de la reine Marie-Thérèse. Ils eurent une fille, Marie-Julie, future duchesse d'Uzès.
Époque contemporaine
| ]
Jonzac devint chef-lieu d'arrondissement en 1800 et la prospérité de la ville commence à se faire grâce au commerce du cognac.
Le chemin de fer arrive à Jonzac en 1870 depuis Saintes. La gare de Jonzac, est mise en service le par la Compagnie des chemins de fer des Charentes.
La fin du phylloxera sur le vignoble de Cognac.
| ]
Durant la Seconde Guerre mondiale, Jonzac, comme Saintes et Royan, accueille une Kreiskommandantur (Kommandantur
d'arrondissement) de laquelle dépend un service de surveillance chargé de lutter contre les actes de malveillance à l'encontre des occupants. Une garnison allemande de 235 hommes et 5 officiers occupe Jonzac. À mi-chemin entre Brest et Bayonne, la ville dont la gare est desservie par la voie ferrée de Nantes à Bordeaux, est choisie par la Kriegsmarine pour entreposer d'énormes stocks de munitions qui doivent protéger le mur de l'Atlantique. Ce dépôt, le deuxième par la taille en France, est destiné à alimenter notamment les sous-marins de l'Atlantique, avec l'équivalent de 120 trains complets prêts à charger. L'arsenal est situé dans les anciennes carrières d'Heurtebise et est ainsi particulièrement bien protégé des bombardements et des attaques. Mais sa destruction est préparée par le groupe Alerte, groupe de sabotage de l'Organisation civile et militaire (OCM) basé à Bordeaux. Plusieurs tentatives ont lieu, les 8, 18 et 30 juin 1944,,,,. Finalement, c'est en se sacrifiant en allumant directement une mèche qu'un jeune résistant venu d'Isère embauché au dépôt, Pierre Ruibet, réussit à produire la première des explosions, qui dureront trois jours, anéantissant le dépôt. Son compagnon d'action le jonzacais Claude Gatineau, qui a pu s'échapper, est arrêté, torturé et fusillé le lendemain. Cet acte de sabotage se révélera être une étape déterminante des actions facilitant le débarquement des forces alliées et menant à la Libération,. Grâce à Henri Noguères, ce fait historique a été relaté dans l'épisode Alerte à Jonzac de la série Hommes de caractère, diffusé en 1967 par l'ORTF. À la fin de l'épisode, le réalisateur Jean Kerchbron interrogent des témoins principaux de l'époque pour qu'ils relatent leurs souvenirs.
Par la suite les actes de la résistance se multiplient dans la région bien que la situation soit particulièrement confuse du fait du démantèlement d'une partie du réseau de la zone B (sud-ouest) après l'exécution le 27 juillet 1944 de son chef, André Grandclément dit Bernard, par un autre résistant, Roger Landes dit Aristide, membre des services secrets britanniques (Special Operations Executive (SOE).
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Culture
Article connexe : Culture en Charente-Maritime.
Musée archéologique des Carmes
Article connexe : Musée archéologique des Carmes.
Aménagé dans l'ancien couvent des Carmes (XVIIe siècle) après une restauration menée entre 1976 et 1978, le musée archéologique fait partie d'un pôle culturel comprenant également des salles d'expositions et de conférences.
Les collections présentées au public sont issues des nombreuses campagnes de fouilles menées dans la région jonzacaise aux XIXe et XXe siècles (site de Heurtebize, de Chermignac...), ainsi que de dons privés. Elles sont l'occasion pour le visiteur de mieux comprendre l'histoire de la cité, depuis la Préhistoire jusqu'au Moyen Âge.
Médiathèque de Haute-Saintonge
Implantée au cœur du quartier des Carmes, dans un immeuble rénové, la médiathèque de Haute-Saintonge a ouvert ses portes en décembre 2007. Elle s'étend sur trois niveaux et comprend des espaces de travail, de lecture, de consultation des périodiques, ainsi qu'une section audiovisuel comprenant CD et DVD. Des expositions, des conférences et des rencontres avec des auteurs y sont organisées ponctuellement.
Archives départementales
Les archives départementales du département disposent d'une annexe à Jonzac. Ouvert en 2007, ce pôle culturel et pédagogique dispose d'une salle de lecture et de recherche de 21 places, d'une salle de conférences de 100 places et de magasins d'archives d'une capacité de 2,2 kilomètres linéaires. Des expositions y sont organisées ponctuellement.
Langue saintongeaise
Article détaillé : Saintongeais.
La commune est située dans l'aire linguistique du saintongeais, un dialecte faisant partie de la famille des langues d’oïl, branche des langues romanes, qui comprend également le français, l’angevin le picard et le poitevin avec lequel il est souvent regroupé dans un domaine plus vaste, le poitevin-saintongeais.
Le saintongeais (saintonjhais) est la langue vernaculaire parlée dans les anciennes provinces d'Aunis, Saintonge et Angoumois. On l’appelle aussi le charentais ou encore le patois charentais. Les locuteurs sont dits patoisants.
Le saintongeais a fortement influencé l’acadien et en conséquence, par ricochet, le cadien ; quant au québécois, il a été influencé par les parlers tels que le normand, le francien et le saintongeais.
La langue saintongeaise présente de nombreux traits communs avec des langues telles que le cadien ou l'acadien, ce qui s'explique par les origines saintongeaises d'une partie des émigrants vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle.
Littérature et Cinéma
Jonzac a servi de cadre à plusieurs romans. Dans La Corde au cou d'Émile Gaboriau (1873), la ville est évoquée sous le nom de Sauveterre. Plus récemment « La part des anges », recueil paru en 1971 aux éditions du Masque, contient une nouvelle de Marguerite Rémy intitulée « Mystère à Jonzac ».
En 1967, Jean Kerchbron tourne à Jonzac « Alerte à Jonzac », sur un scénario d'Henri Noguères. Ce téléfilm relate l'épisode du sabotage des entrepôts des carrières d'Heurtebise par Pierre Ruibet et Claude Gatineau en juin 1944.
Ancien logotype de Jonzac.
Logotype actuel de Jonzac.
↑ Médiathèque de Haute-Saintonge
↑ Connaître les archives départementales : le site de Jonzac
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-naq/38388.html
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