Blaye

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Blaye : descriptif

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Blaye

Blaye (prononcer [blaj] ) est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Gironde en région Nouvelle-Aquitaine

Ses habitants sont appelés les Blayais. Durant des siècles, Blaye fut un point de passage particulièrement commode pour qui venait du nord et se rendait à Bordeaux ou plus au sud, vers l'Espagne et le Portugal

Fortifié depuis l'antiquité, ce site éminemment stratégique n'a été modernisé qu'à la fin du XVIIe siècle, sous l'égide de Vauban

C'est en effet en 1685 que le commissaire général des fortifications de Louis XIV proposera la construction d'un véritable verrou sur la Gironde pour « se rendre maître de la rivière » et tenir Bordeaux en respect « s'il lui arrivait de faire la bête »[source insuffisante]

C'est alors que sera construite la citadelle de Blaye qui constitue l'élément majeur du dispositif de contrôle de l'estuaire

Dominant le paysage urbain, cet imposant édifice est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2008, dans le cadre du réseau des sites majeurs de Vauban. Capitale du Blayais, la ville est également réputée pour ses vignobles s'étendant sur près de 6 000 hectares.

Géographie

Localisation

Aire linguistique du saintongeais.

La commune de Blaye se situe dans la partie septentrionale du département de la Gironde, sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde. Appartenant au midi atlantique, au cœur de l'arc atlantique, elle est partie intégrante du Grand Sud-Ouest français. Blaye dépendait de la province de Guyenne sous l'ancien régime; elle devient ultérieurement l'une des cinq sous-préfectures du département de la Gironde, lui-même subdivision administrative de la région Nouvelle-Aquitaine.

La ville de Blaye est la principale agglomération de ce que l'on appelle le Pays Gabaye, la région où l'on parle ce que localement on nomme le « gabaye », une variante du saintongeais lui-même variété du poitevin-saintongeais,,,,, , avancée de la langue d'oïl dans l'aire linguistique gasco-occitane.

La commune est intégrée depuis 2001 au « Pays de Haute-Gironde » nouvellement créé et regroupant quelque soixante communes autour de l'agglomération de Blaye.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Saint-Genès-de-Blaye, Cars, Cussac-Fort-Médoc, Lamarque, Plassac, Saint-Martin-Lacaussade et Saint-Julien-Beychevelle.

Communes limitrophes de Blaye
Saint-Julien-Beychevelle
(par un quadripoint)
Saint-Genès-de-Blaye
Cussac-Fort-Médoc Blaye Saint-Martin-Lacaussade
Lamarque Plassac Cars

Les communes de Saint-Julien-Beychevelle, Cussac-Fort-Médoc et Lamarque sont sur la rive gauche de l'estuaire de la Gironde. Une partie de l'île Nouvelle et le fort Pâté appartiennent à Blaye.

Géologie et relief

L'île Nouvelle se situe au large de Blaye.
Au second plan, les côtes du Médoc

Avec une superficie de 642 hectares, le territoire communal est relativement peu étendu. Celui-ci se compose principalement de terres basses et marécageuses situées en bordure de l'estuaire, face à l'île Nouvelle et à sa voisine, l'île Paté.

La ville elle-même est bâtie en bordure de l'estuaire, au pied d'une éminence ayant accueilli au fil des siècles plusieurs édifices défensifs, dont le château des Rudel et la citadelle, érigée au  siècle sous l'égide de Vauban.

La partie orientale du territoire forme un ensemble plus vallonné, caractérisé par des coteaux argilo-calcaires propices à la culture de la vigne. De fait, une large part du territoire communal est recouvert de vignobles produisant des crus réputés. Viennent ensuite les zones de pacages, tandis que quelques arpents de forêt subsistent dans la partie méridionale de la commune.

Climat

Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Littoral charentais et aquitain » et « Aquitaine, Gascogne »0.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,3 amplitude thermique annuelle de 14,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pauillac à 10 vol d'oiseau, est de 14,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984
  2. André-Louis Terracher, université de Liverpool puis de Strasbourg, La rencontre des langues entre Loire et Dordogne, dans : Le Centre-Ouest de la France, encyclopédie régionale illustrée, 1926 : « Il suffit de parcourir les cent premières cartes de l’Atlas linguistique de la France de MM. Gilliéron et Edmont pour s’apercevoir que les parlers du Centre-Ouest (Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois) gardent, aujourd’hui encore et à les prendre d’ensemble, une indéniable originalité. »
  3. Jacques Pignon, université de Poitiers, L’évolution phonétique des parlers du Poitou, 1960 : « Il est évident que l’évolution phonétique des parlers poitevins et celle des parlers saintongeais est à peu près parallèle. Ils constituent, à l’ouest du domaine gallo-roman, une aire originale où se rencontrent, d’une part, traits d’oc et traits d’oïl, de l’autre quelques développements particuliers, inconnus dans les provinces limitrophes situées au Nord et au Sud. ».
  4. Liliane Jagueneau, Université de Poitiers, Les Traits linguistiques du poitevin-saintongeais, dans : La langue poitevine-saintongeaise : identité et ouverture, 1994 : « les points du domaine poitevin-saintongeais sont suffisamment proches dans l’analyse (distance linguistique faible) pour être considérés comme formant un ensemble cohérent. »
  5. Brigitte Horiot, CNRS et université Lyon-III, Les Parlers du Sud-Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du Québec et de l’Acadie, 1995 : « La description linguistique du domaine de l’ALO met en évidence l’existence entre Loire et Gironde d’un domaine linguistique important, forgé par sa situation géographique et par son histoire, et dont la particularité est d’être une marche entre le Nord et le Midi, entre les pays bretons et la région du Centre. »
  6. Hans Goebl, université de Salzbourg, Regards dialectométriques sur les données de l'Atlas linguistique de la France (ALF): relations quantitatives et structures de profondeur, in: Estudis Romànics XXV, 2003, pages 59-121. Lire en ligne: : Dans cette étude le poitevin-saintongeais apparaît comme une unité aussi bien au niveau de l'analyse supradialectale (carte 20) que de l'analyse dialectale (carte 22).
  7. Le poitevin-saintongeais réapparaît dans la liste des langues de France, langues d'oïl, début 2010, sur le site de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du Ministère de la Culture, sous le libellé suivant : "poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais]". Voir site de la DGLFLF : DGLF - Ministère de la Culture
  8. a et b Carte IGN sous Géoportail
  9. «  » [PDF], sur haute-vienne.chambre-agriculture.fr, (consulté le ), p. 2.
  10. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  11. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de Blavia, que des historiens du  siècle rapprochaient du latin Belli Via (route des guerres), a sans doute une origine gauloise ; on peut le rapprocher du verbe « déblayer », ce qui suggère que dès ses origines Blaye a une vocation portuaire. La toponymie actuelle, en fonction des plus anciennes graphies Blavia, attestée dès le  siècle suggère le nom d'un homme gallo-romain, Blavius, forme latinisée du celte blavos (jaune).

Le nom de la ville est Blaye en saintongeais et Blaia en occitan.

  1. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1707.

Histoire

Les origines de la cité

César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, cite un oppidum gaulois appartenant à la cité des Santons, qu'il nomme Blavia Santorum. Il semble très probable qu'il s'agisse là de la ville actuelle de Blaye, située sur un promontoire rocheux qui domine la Gironde. Dès le Romains s'installent sur ce site et en font une place fortifiée.

Blaye est mentionnée Blavia sur la table de Peutinger, sur une voie romaine entre Burdigala (Bordeaux) et Mediolanum Santonum (Saintes). Le poète Ausone du .

La ville fut évangélisée au saint Romain de Blaye (ou Romain du Mans), prêtre venu d'Afrique du Nord né vers 335, et qui serait enterré à Blaye.

Le fief du comte Roland le Preux

Vestiges de la basilique Saint-Romain de Blaye

En 625, un premier château est construit par les Mérovingiens, qui font de Blaye par intermittence une résidence royale. Le seigneur de Blaye le plus fameux, dans les siècles qui suivront, sera le comte Roland le preux, neveu de Charlemagne, dont la chanson éponyme nous apprend qu'il est enterré à Blaye, dans la basilique Saint-Romain.

En 848, la ville est pillée par le chef viking Hasting qui remonte ensuite la Garonne.

Une ville de troubadours

Durant le Moyen Âge, la seigneurie de Blaye est confiée à une famille, les Rudel, dont le représentant le plus fameux est Jaufré Rudel, troubadour à qui son amour pour la princesse de Tripoli inspira des poèmes célèbres. Edmond Rostand fit de lui le héros de son drame La Princesse lointaine souhaitée]. Blaye est alors une des plus fameuses étapes sur la route de Compostelle : il n'existe pas en effet de pont sur la Garonne, et le seul moyen de rejoindre Bordeaux et d'entrer en Gascogne est de passer la Gironde en bateau. Le passage d'un grand nombre de pèlerins est à l'origine du développement de l'hôpital souhaitée]qui se trouve encore aujourd'hui sur la route de Saintes.

Durant la guerre de Cent Ans, Blaye, clé militaire de la défense de l'Aquitaine, est plusieurs fois prise et reprise par les belligérants.

Elle finit par être définitivement conquise par les Français en 1452, après un siège mené par les troupes levées par le futur Louis XI. La prise de Blaye ouvre la porte de l'Aquitaine aux troupes françaises, victorieuses l'année suivante à Castillon.

En mai 1472, par ses lettres patentes, Louis XI confirma les privilèges de la ville, à la suite de la mort du duc de Guyenne, son frère.

S’ensuit une période de paix, durant laquelle la prospérité revient grâce à l'activité portuaire et au négoce du vin. Cette paix est néanmoins entrecoupée par des épisodes violents, comme la révolte des Pitauds : en 1541, la gabelle est imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces provinces ne payaient cet impôt sur le sel. La révolte éclate près d’Angoulême, et Blaye est prise par les révoltés pendant l’été. Blaye et sa région sont à nouveau ravagées au  siècle par les guerres de Religion.

Le  siècle voit le retour de la paix. Le gouvernorat en est confié au duc de Saint-Simon, favori de Louis XIII. Son fils, , exerce cette fonction à sa suite, mais il la délègue à des lieutenants de roi, parfois issu de sa propre famille, et ne séjourne que deux fois à Blaye souhaitée].

La clef de la Gironde

Blaye vue de la citadelle

Au  siècle toujours, Vauban y supervisera la reconstruction de la célèbre citadelle, visitée chaque année par 500 000 visiteurs. Ces travaux ont nécessité la destruction de la ville haute médiévale. Par ailleurs, une partie de la ville basse ainsi que la basilique Saint-Romain ont été rasées afin de permettre l'édification d'un glacis défensif entre la citadelle et la ville.

Le triptyque constitué par la citadelle de Blaye, le Fort Médoc et le Fort Paté, forme le verrou de l'estuaire destiné à contrôler la navigation sur le fleuve.

Les guerres du Premier Empire seront l'occasion, dans les dernières semaines du règne de Napoléon, de l'unique siège supporté par la citadelle de Vauban. Le siège sera levé lors de l'abdication de l'Empereur. Commence alors pour Blaye et le Blayais une nouvelle ère de prospérité ; la ville est particulièrement marquée par les travaux engagés par le sous-préfet Haussmann, futur préfet de Paris de Napoléon III souhaitée]. L'essor de la vigne s'accompagne de la construction de nombreuses demeures dans la région. Il est interrompu dans les dernières années du  siècle par la crise du phylloxéra.

Déclin et renaissance

Blaye a perdu progressivement sa vocation de porte de l'Aquitaine depuis la mise en service, en 1822 à Bordeaux, du premier pont sur le cours supérieur de la Garonne, le Pont de pierre et la construction massive de lignes de chemins de fer. Le premier train reliant Bordeaux à Blaye circule à partir de 1873 et l'activité portuaire liée au commerce fluvial commence alors à décroître, jusqu'à disparaître totalement aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.

Le commerce maritime continuant, Blaye devient alors l'un des 7 terminaux spécialisés du port autonome de Bordeaux à partir de la fin des années 70. Le 20 août 1997 un silo de céréales explosait, faisant 11 morts. Ce drame amena les autorités à renforcer les normes de sécurité dans les silos à grain.

Aujourd'hui, la ville, qui abrite toujours des activités industrielles, s'est reconvertie dans le tourisme, grâce à son patrimoine historique classé par l'UNESCO, mais aussi par sa situation au cœur de vignobles réputés.

  1. Louis Maurin, Carte archéologique de la Gaule : Charente-Maritime, Paris, Les éditions de la MSH, , 363 ISBN , lire en ligne), p. 52.
  2. Patrick Épron, Origine des noms de lieux en Gironde et en Aquitaine, , 197 lire en ligne), p. 29.
  3. Paulette Birolleau-Brissac, Histoire de Blaye, Éditions de la Société des amis du vieux Blaye, 1968, p.14
  4. Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine : 778-1204, Mougon, Geste éd., ISBN , ISSN 1269-9454, BNF 35804152), p. 56.
  5. Lettres patentes de Louis XI, Saintes, mai 1472 (lire en ligne).
  6. Suzanne Citron, Le Mythe national : l’histoire de France en question, Paris : coédition Les Éditions ouvrières/Édition et documentation internationale, 1991. (ISBN ), (ISBN ), p. 229.
  7. in Revue archéologique de Bordeaux, volumes 82-83, Société archéologique de Bordeaux, année 1991, pages 138-140
  8. «  », sur vieuxblaye.fr (consulté le ).
  9. «  », sur bordeaux-port.fr (consulté le ).
  10. «  », sur aria.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
  11. «  », sur blaye.fr (consulté le ).

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Blaye dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 21/01/2025
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