Anglet
Localisation
Anglet : descriptif
- Anglet
Anglet (prononcé [ɑ̃ɡlɛt]) est une commune française, située au bord de l'océan Atlantique, dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Géographie
Localisation
Anglet occupe un vaste territoire d'environ 26,93 . Géographiquement, la commune fait le lien entre les Landes au nord et le Pays basque dit de l'intérieur au sud. On mesure environ neuf kilomètres du nord au sud de la commune. Au nord se situe l'embouchure de l’Adour, avec l'espace de loisirs de la Barre, en face de la commune de Boucau (où se situent les principales industries portuaires qui font face à Anglet).
Au sud, on trouve les plateaux de Sutar/Hondritz et le ruisseau de Petaboure ou Petdeboure qui sépare la commune de Bassussarry.
D'ouest en est, on ne mesure qu'un peu moins de 5 kilomètres entre le Golf de Biarritz Le Phare et l'Adour. Au nord/ouest se trouve un long profil de plage (environ 4,5 kilomètres) donnant sur l’océan. C'est la partie touristique d'Anglet.
Sur ce secteur, on dénombre 11 plages dénommées du nord vers le sud : plage de la Barre, plage des Cavaliers, plage des Dunes, plage de l'Océan, plage de la Madrague, plage de la Petite Madrague, plage des Corsaires, plage de Marinella, plage des Sables d'Or, plage du Club et plage de la Chambre d'Amour.
Au sud/ouest, Anglet est limitrophe avec Biarritz, des falaises de la Pointe Saint Martin (phare de Biarritz) au quartier de La Négresse.
Tout au sud/Ouest, le quartier Brindos est en limite avec la commune d'Arcangues et le quartier Chapelet.
À l'est, la commune a pour limite communale l'Adour, qui sépare la commune avec la ville du Boucau (Pyrénées-Atlantiques) au niveau du Port du Brise Lames, puis enfin un très long profil, assez découpé, sur environ 9 kilomètres avec Bayonne. Il s'agit de quartiers qui ont suscité de nombreuses revendications et d'enjeux entre Bayonne et Anglet. Du Moyen Âge au XVIIIe siècle, ces terres étaient recouvertes fréquemment par les marées et les inondations et servaient à faire paître les animaux. Il s'agit des quartiers Jorlis, Balichon, Pontots, Beyries.
Commune de l'aire d'attraction de Bayonne, incluse dans son unité urbaine, Anglet fait partie de la Communauté d'agglomération du Pays Basque et de la province basque du Labourd.
La ville est à 10 % recouverte de forêts de pins, notamment celles de Pignada, du Lazaret et de Chiberta. La côte sablonneuse et dunaire débutée à 234 pointe de Grave, à l'extrémité de l'estuaire de la Gironde, s'achève à Anglet, et y est ponctuée de nombreuses digues découpant le rivage.
À Anglet, où le tracé du domaine public maritime vient d'être mis à jour, on observe un recul de la côte de quarante mètres depuis 1978. Avec ses multiples baies et anses, ce territoire constitue un laboratoire des techniques de surveillance de l'érosion du littoral.
La Côte basque française désigne la partie du littoral aquitain comprise entre la grotte de la chambre d'Amour à Anglet et la frontière espagnole.
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Carte OpenStreetMap.
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Carte topographique.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Biarritz, Tarnos, Arcangues, Bassussarry, Bayonne et Boucau.
Géologie et relief
Anglet est constitué de plusieurs types de reliefs, souvent différenciés en deux espaces géographiques, alors que géologiquement, le territoire est partagé en trois entités.
D’un point de vue morphologique, on peut séparer les parties basses (dunes littorales et les barthes fluviales) et de l’autre, les parties hautes (plateaux). C’est sur les hauteurs que les premiers peuplements se sont développés (Brindos et Sutar), les parties basses étant dévolues à l’agriculture et aux pâturages. Hors Brindos et Sutar, on a longtemps utilisé la dénomination d’Anglet Haut, allant des Falaises de la chambre d’Amour à la Résidence les Jardins d’Arcadie (inclus les cinq Cantons, le Refuge et Chassin), et d'Anglet Bas, pour les quartiers situés à l’est en dessous de la ligne altimétrique des 35/40 mètres d'altitude environ. Le peuplement des parties basses a pu se faire à partir du XVIe, par assèchement des barthes. Le peuplement du centre-ville actuel (quartier Saint-Jean) à partir du XVIe siècle en est un bon exemple. La mairie d'Anglet se situe à environ 20 mètres d'altitude NGF.
Concernant les aspects géologiques, d’après la carte de Bayonne au 1/50 000 (BRGM) et à sa légende, Anglet est séparée en trois entités :
- Des dépôts littoraux sableux (M) pour la partie correspondant au littoral. Il s’agit de dépôts littoraux sableux dus aux apports et aux remaniements de la mer. Le sable est constitué en grande partie de quartz plus ou moins patiné de fer. On trouve également en retrait du littoral (au nord de la Chambre d’Amour, Chiberta, Blancpignon, Lazaret) un sol de sables marins et de dunes (M-D). Il forme la continuité de la plaine côtière alluviale des Landes : terrain plat et marécageux dont n'émergent que quelques buttes (nommées tuc dans les Landes) correspondant à d'anciennes dunes fixées et boisées ne dépassant pas quelques dizaines de mètres. Cet espace est un rappel topographique et paysager des Landes, situé néanmoins au sud de l’Adour.
- Des alluvions récents (Fz) et des terrasses alluviales (Fx) pour la majorité de la commune, qui est située dans la plaine alluviale de l’Adour et de la Nive. Le remplissage de ses alluvions est, en moyenne, formé par une vingtaine de mètres de sédiments avec une partie inférieure grossière (galets, graviers, sables) et une partie supérieure (quelques mètres d’épaisseur) argileuse et parfois tourbeuse. Les zones d’alluvions récentes constituent ce qu'on appelle des « Barthes » (Pontots, Balichon) issues principalement du Quaternaire (500 ans) : plaines basses, en partie inondées, faites de gros cailloutis et de limons. Ces Barthes sont sillonnées de ruisselets et de petits canaux de drainage, formant un réseau très dense.
En profondeur (au-delà de 10 à 20 mètres de profondeur environ selon les zones), on trouve le substratum rocheux. Ce substratum alterne des zones schisteuse, gréseuse et des bancs de calcaire, que l’on retrouve dans la zone 3, décrite ci-dessous.
Par exemple, sur la zone du Maharin, on trouve en profondeur, une couche constituée de grès de l’Oligocène, à priori similaires à ceux du Rocher de la Vierge.
- Autour de Sutar et d’Hondritz, on trouve un sol caractéristique du Crétacé inférieur (C1-n5 et C7). Il s’agit d’un sol qui constitue la partie nord d'une formation qui se retrouve le long d’une ligne Bidart-Bassussary-Villefranque où démarre en direction du sud, le bassin du flysch. Ce sol est caractéristique d’une zone de plateaux un peu plus élevés que dans le Seignanx et qui, s'ils portent toujours un revêtement détritique épais, montrent sur leurs pentes des affleurements aussi nombreux que variés : Trias, Crétacé inférieur et horizons divers du Nummulitique. Il s’agit de diverses formations albiennes plus ou moins fossilifères. Sur ces zones, on peut trouver des marnes grises ou brunâtres (présence possibles de Nucules et d’Ammonites de l'Albien supérieur) et en crête de colline, des grès gris, ou jaunis par altération. Ces grès renferment surtout des Polypiers et des Orbitolines. Il est possible de trouver également un complexe calcaréoschisteux et marno-gréseux, constituant la base de l'Albien, riche en Orbitolines et divers Lamellibranches,.
Hydrographie
L'Adour et l'embouchure de l'Adour
Le principal fleuve d'Anglet est l'Adour qui ne traverse pas à proprement parler la ville mais lui sert de frontière avec les communes voisines de la rive droite du fleuve.
C'est entre Anglet (rive gauche) et Boucau (rive droite) que l'Adour se jette dans l'océan Atlantique (golfe de Gascogne). Cependant, il n'en a pas toujours été ainsi. L'Adour a souvent changé de lieu d'embouchure. Durant le Moyen Âge et vraisemblablement bien avant, il se jetait dans le gouf de Capbreton où les fonds sont très profonds, ce qui est une situation très favorable pour les bateaux qui veulent entrer et sortir en mer. Durant le , à la faveur d'une tempête, l'Adour prend la direction de Port d'Albret (actuel Vieux-Boucau-les-Bains) ce qui met en péril l'activité économique du port de Bayonne.
Ainsi, au Louis de Foix réussit à modifier artificiellement le débouché de l'Adour au lieu actuel, dénommé la Barre. Cependant, dans les années qui suivent, lors de fortes marées, l'Adour a parfois retrouvé sont ancien lit vers Capbreton ou bien s'est créé une nouvelle embouchure plus au sud vers la pointe Saint-Martin. On peut citer « en 1684, l'embouchure dévie fortement au Sud, vers la Chambre d'Amour, à Biarritz et semble menacée d'obstruction. Malgré les efforts tentés pour la ramener au Nord, en 1722, elle reprend la direction des dunes d'Anglet ». Les lacs du parc Izadia et de Chiberta sont les restes des anciens égarements du fleuve.
En 1727, des digues en maçonnerie sont réalisés pour tenter de maintenir le fleuve mais avec encore quelques difficultés, le chantier reste permanent, les sables ayant tendance à refermer la nouvelle ouverture.
Le nom de la Barre vient d'ailleurs de ce phénomène, les courants marins ramènent en permanence une masse importante de sable devant cette embouchure. Ce sable est un « bourrelet de dépôts marins ou fluviatiles dont l'amas relève subitement les fonds à quelque distance du rivage sinon dans le lit même du fleuve ». Cette barre de sable gêne l'entrée du port pour les bateaux (entre 1857 et 1905, 33 voiliers et 6 bateaux à vapeur périssent à La Barre, faisant 17 morts par naufrage).
La barre de l'Adour n'est pas formée des alluvions de l'Adour, mais des sables et des graviers qui sont déportés par les courants le long du littoral gascon. Elle est la résultante du combat que se livre deux forces contraires, le flux des vagues et des marées d'un sens, le jusant de l'autre. Sous les effets de l'océan, la barre de sable se reforme en permanence sans l'action d'un dragage puissant. Ainsi à partir de 1896, des travaux de dragage (aspiration du sable) sont mis en place pour faciliter l'accès du port de Bayonne. Ces travaux seront complétés par la construction de la digue nord à Tarnos (1962-1966). Cependant, la digue nord et des années d'opération de dragage et de clapage (rejet du sable) au large auront des conséquences directes sur le désensablement des plages d'Anglet.
Dans une étude de l'observatoire de la côte aquitaine datée de 2016, il est indiqué que le recul chronique de la côte basque est actuellement le plus intense à Anglet (0,25 ). Si l'un des objectifs est de désensabler le chenal de l'embouchure et de recevoir des navires de plus de 20 000 tonnes, l'autre objectif est de permettre de renvoyer du sable vers les plages d'Anglet (opération de clapage désormais ciblée sur les plages angloys) dans le but affirmé de participer au maintien du trait de côte.
Selon les éléments de la CCI et de la Mairie de Bayonne, en 2017, les résultats sur l'érosion sont positifs,.
Le ruisseau d'Aritxague
Le plus grand bassin versant communal est celui du ruisseau d'Aritxague (huit kilomètres de long) qui prend sa source dans le quartier de la Négresse à Biarritz, (au sud de l'aéroport) et qui va désormais se jeter dans l'Adour à l'est, en passant par le lac Brindos (lac naturel), longeant le quartier Maignon, se découpant un passage entre les deux plateaux des deux anciens peuplements de la commune (Brindos, au nord de la rivière et Sutar/Hondritz, au sud), obliquant au nord par le canal d'Atchinetche, qui traverse la zone BAB2 et du Forum, et va se jeter dans l'Adour, au niveau du Pont de l'Aveugle. Exclusivement urbain, son état écologique est indiqué comme mauvais en 2015. Des moulins étaient positionnés le long de ce ruisseau tel que le moulin de Brindos ou moulin d’Aritxague, (propriété des seigneurs de Saint Pée dès les années 1390 durant quatre siècles). Son nom, du basque aritz - aga, le lieu du chêne, indique la présence d’une chênaie.
Le canal d'Atchinetche capte des ruisseaux issus des hauteurs de Parme qui viennent le rejoindre au niveau de la zone d'activité des Pontots qui était encore dans les années 50 une barthe humide. En amont, on peut citer le ruisseau du moulin de Sault (ancien moulin près de la résidence du même nom) qui prend sa source au nord de l'aéroport, alimenté par d'autres cours d'eau venus de Parme, tels que le ruisseau de Bessouye (un lavoir du même nom se trouve encore en amont du ruisseau), le ruisseau de Polive (où en amont on trouve le lavoir d’Houndaro - près de la résidence du même nom - ou lavoir des Tres houns, alimentée par les eaux de trois sources, et qui fut « un haut lieu de bugade (lessive) et de blanchissage à Brindos »), le ruisseau de Mauléon qui longe la route nationale 10. Il en est de même pour les ruisseaux de Juzan et de Bellevue qui prennent naissance autour de la Tour de Lannes et rejoignent le canal d'Atchinetche à travers la zone des Pontots.
Le Maharin
Autre bassin versant, le ruisseau du Maharin (long de trois kilomètres) prend sa source dans le quartier du Refuge et se jette dans l'Adour. Il a comme affluent le ruisseau de Latchague. Ces deux ruisseaux ont causé des problèmes d'inondations par le passé (notamment en 2004-2005 et 2007) et l'agglomération investit donc depuis des années pour créer des ouvrages de régulations hydrauliques. Un parc (Vallon de Latchague) a été créé en 2014 et permet la rétention de quasiment 9 000 .
Climat
Pour comprendre le climat d'Anglet, il faut se référer aux relevés Météo-France de la station de Biarritz qui est d'ailleurs dénommée parfois de son nom complet : station Biarritz/Anglet. En effet, cette station est située sur l'aéroport de Biarritz dont plus des 3/4 des pistes sont situées sur la commune d'Anglet.
Fortement influencé par l’océan Atlantique et le Gulf Stream, le climat d'Anglet est de type océanique aquitain tempéré. Le climat d'Anglet possède certaines spécificités en raison, de sa position centrale dans le Golfe de Gascogne (qui s'étire de la Galice à la Bretagne et dont la charnière est le Pays basque) qui a tendance à permettre à l'eau de l'océan Atlantique de se réchauffer (en comparaison de Brest ou de La Corogne), de sa position en fin occidentale des Pyrénées (proximité de la montagne) l'exposant aux effets de foehn, de sa position rapprochée avec l'Espagne exposée à des remontées importantes de chaleur.
Le type de climat d'Anglet se traduit par des températures relativement douces en toutes saisons. Les moyennes saisonnières varient entre 8−10 .
La valeur la plus basse mesurée revient à l'hiver glacial de 1985, avec - 12,7 °C le . La valeur la plus haute mesurée revient à l'été 2003 avec 40,6 °C le . Ce phénomène de forte chaleur n'est pas rare car il a également été relevé 39,8 °C le .
Bien souvent, la température ressentie est augmentée en raison du fort taux d'humidité et si les températures oscillent entre 25 et 30 degrés l'été, leur ressentie est souvent accentuée par l'humidex (sensation de chaleur accentuée par l'humidité de l'air, classique des villes littorales comme Anglet) et le soleil, plus haut à la latitude méridionale d'Anglet (même Latitude que Montpellier ou Fréjus/Cannes).
La pluie est importante toute l'année avec un cumul de précipitations de 1 450,9 et 140,5 jours annuel avec pluie. L'association de l'Atlantique et de la montagne favorisent les précipitations fortes et récurrentes, entraînant un cumul qui est un des plus importants de France (plus qu'en Bretagne ou dans le Massif Central). Cependant, il faut noter que le nombre de jours avec pluie est inférieur à la Bretagne. Le volume est plus important en Pays basque mais la récurrence plus forte en Bretagne. Les mois les plus pluvieux sont octobre/novembre/décembre (cumul de plus de 150 mm mensuel).
Si l'ensoleillement (1 887 heures annuel) est plus important qu'à Brest (1 529 h/an), Paris (1 661,6 h/an) ou de la moitié nord de la France (au-dessus d'une ligne de Rennes à Dijon), il reste inférieur à des villes atlantique plus au nord, Nantes (1 973 h/an), Bordeaux (2 035 h/an) ou La Rochelle (plus de 2 250 h/an) par exemple.
Les vents marins, chargés d’humidité, dominent largement sur les vents continentaux. Les mois d’été sont chauds et humides, caractérisés par des orages assez fréquents apportant des pluies intenses et brèves.
Le climat est donc caractérisé par une douceur annuelle, enclin à des changements rapides et puissants, notamment des pluies intenses pouvant provoquer des inondations ou des remontées soudaine de températures.
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1956 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 4,8 | 5 | 7 | 8,5 | 11,6 | 14,6 | 16,7 | 17 | 14,5 | 11,9 | 7,7 | 5,5 | 10,4 |
Température moyenne (°C) | 8,4 | 8,9 | 11 | 12,4 | 15,6 | 18,3 | 20,4 | 20,8 | 18,8 | 16 | 11,4 | 9 | 14,3 |
Température maximale moyenne (°C) | 12 | 12,8 | 15 | 16,2 | 19,6 | 22,1 | 24,1 | 24,7 | 23,2 | 20 | 15,1 | 12,5 | 18,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−12,7 16.01.1985 |
−11,5 03.02.1956 |
−7,2 01.03.05 |
−1,3 13.04.1958 |
3,3 14.05.1995 |
5,3 06.06.1972 |
9,2 12.07.1972 |
8,6 30.08.1993 |
5,3 26.09.02 |
−0,6 25.10.03 |
−5,7 23.11.1988 |
−8,9 25.12.01 |
−12,7 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
24,1 01.01.22 |
28,9 28.02.1960 |
29,7 21.03.1990 |
32,1 30.04.05 |
34,8 30.05.1996 |
39,2 21.06.03 |
39,8 08.07.1982 |
40,6 04.08.03 |
38,7 07.09.16 |
32,2 02.10.1985 |
27,8 01.11.20 |
25,1 02.12.1985 |
40,6 2003 |
Ensoleillement (h) | 100,2 | 114,1 | 164,4 | 169,4 | 193,7 | 203,3 | 209 | 206,8 | 192,8 | 141,7 | 103,8 | 88,3 | 1 887,3 |
Précipitations (mm) | 128,8 | 111,5 | 103,5 | 129,7 | 113,9 | 87,8 | 69,3 | 98,4 | 119,6 | 152,1 | 185,9 | 150,4 | 1 450,9 |
Voies de communication et transports
Voies de communication
Anglet est reliée par l'autoroute A63 et les départementales 810 et 910.
Transports
Anglet est desservie par le réseau de bus Chronoplus, géré par Keolis Côte Basque-Adour filiale du groupe Keolis SA. Les diverses lignes maillent la commune et desservent certaines communes de l'agglomération comme : Bayonne, Biarritz, Bidart, Boucau, Saint-Pierre-d'Irube et Tarnos.
Le réseau de transport a été modifié en 2019 à la suite de l'arrivée du bus tout électrique dénommé tram'bus qui roule sur un itinéraire en partie en site propre. Sur la commune d'Anglet, il s'agit de la ligne T1 qui propose en 2020 un bus toutes les 11/12 minutes environ. La ligne T1 est la plus structurante du réseau actuel car elle relie les centres-villes des trois principales communes du périmètre de Chronoplus (Bayonne, Anglet, Biarritz) et dessert d’importantes zones commerciales. Elle est complétée depuis 2021 par la ligne T2 (Tarnos, Bayonne Marracq) qui sera prolongée dans les prochaines années (prévisionnel 2023) jusqu'à Anglet Sutar.
- ↑ Site internet de la ville - Anglet en chiffres - http://www.anglet.fr/ma-decouverte/anglet-en-chiffres/229-anglet-en-chiffres.html
- ↑ Site internet de la ville d'Anglet : Sutar et Aritxague sont deux quartiers historiques d'Anglet lien : http://www.anglet.fr/184-articles/5735-votre-quartier-ilot-7.html
- ↑ Carte IGN sous Géoportail
- ↑ Carte géologique de la France - 1/50 000 - Bayonne - coupure [1]
- ↑ Projet d’éco-quartier du Maharin - commune d'Anglet, étude d'impact sur l’environnement - Département des Pyrénées-Atlantiques - juillet 2013 - Géologie et pédologie http://www.anglet.fr/uploads/plu_2013/Etude_d_Impact.pdf
- ↑ BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière)
- ↑ Étude d’impact ZAC Aritxague - Melville Lynch - Communauté d’Agglomération Côte basque-Adour - chapitre 3.1.3 Géologie; http://www.agglo-cotebasque.net/fileadmin/user_upload/fichiers/4-Etude_d_impact.pdf
- ↑ Port-d'Albret (Vieux-Boucau), l'Adour ancien et le littoral des Landes - Saint-Jours, Bernard 1844-1938 http://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/show/9062
- ↑ IVe Centenaire du détournement de l'Adour, 1578-1978, Actes du Congrès de Bayonne, 28-29 octobre 1978, numéro spécial du Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, nouv. série, no 134, 1978
- ↑ Histoire d'Anglet - chapitre II - La configuration topographique et socio-économique d'Anglet - Manex Goyhenetche - p. 31.
- Yves Deler, Esquisse morphologique de la côte basque française entre l'embouchure de l'Adour et celle de la Bidassoa. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 3, fascicule 1, 1932, p. 18-63.
- ↑ Esquisse morphologique de la côte basque française entre l'embouchure de l'Adour et celle de la Bidassoa. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 3, fascicule 1, 1932, p. 32.
- ↑ Carte du 13 juillet 1731 - l'évolution du modelé côtier des sables de Gibraltar au XVIIIe - Bibliothèque municipale de Bayonne C 232
- ↑ Plan du Cours de la Rivière de la Dour, depuis la Baye St Bernard, jusqu'à la jonction de la Mer. Embouchure de l'Adour en 1779 - Musée Baque
- ↑ Autrefois Anglet, Philippe Salquain, Édition Atlantica, p. 154.
- ↑ Exposition 44La barre story44 réalisée par la Mairie d'Anglet - 4 juillet au 1er novembre 2015 lieu = devant l'entrée du parc Izadia - esplanade de la Barre
- ↑ 44Magazine municipale d'Anglet44 - mai-juin 2007, no 86 - Dossier p. 13 : Plages d’Anglet : Les dessous du littoral
- ↑ RP-66277-FR « Caractérisation de l’aléa recul du trait de côte sur le littoral de la côte aquitaine aux horizons 2025 et 2050 », 8 décembre 2016, auteurs : Bernon N., Mallet C., Belon R., avec la collaboration de Hoareau A., Bulteau T., Garnier C. (2016)
- ↑ site internet de la CCI de Bayonne - rubrique Port de Bayonne = Rappel des éléments clés de l'arrivée de la drague Hondarra
- ↑ Site internet du port de Bayonne - - article du 4 avril 2017 - Bilan d'activité 2016 de la drague Hondarra : performance et maîtrise des coûts et 14 février 2017 - Bilan d'activité 2016 du port de Bayonne : Des premiers résultats et des perspectives encourageantes
- ↑ Séance du 7 avril 2016 - Mairie de Bayonne - Enquête publique sur la demande de renouvellement de l’autorisation de dragage d’entretien du port de Bayonne et des immersions afférentes formulée par la CCI – Avis de la commune
- ↑ Projet d’éco-quartier du Maharin - commune d'Anglet, étude d'impact sur l’environnement - Département des Pyrénées-Atlantiques - juillet 2013 : Étude d'impact Maharin - 2.6. Eaux superficielles, p. 39.
- ↑ SDAGE-PDM 2010-2015
- ↑ Parcours à pied et à vélo Ruisseaux et fontaines. pdf
- ↑ Service communication et service environnement et développement durable MAIRIE D'ANGLET, Parcours à pied et à vélo Ruisseaux et fontaines Découvrez le patrimoine historique et naturel d’Anglet, mairie d'ANGLET service communication, , 4 lire en ligne), p. 4.
- ↑ SCOT Le Schéma de cohérence territoriale de l’agglomération de Bayonne et du sud des Landes a été approuvé, à l’unanimité, par le Conseil syndical réuni le jeudi 6 février 2014
- ↑ Le Parisien - rubrique société : Météo : nuit d'été au Pays basque en plein janvier, publié le 9 janvier 2014
- ↑ Site de Météo France - station de Biarritz
- ↑ « », sur meteofrance.com via Internet Archive (consulté le ).
- ↑ « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- ↑ Plan du réseau Chronoplus hiver 2013-2014, consulté le 23 novembre 2013.
- ↑ Société DBUS et Syndicat des Mobilités Pays Basque - Adour (SMPBA) dans le cadre du projet transfrontalier E-MOBASK cofinancé à 65 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER) dans le cadre du programme Interreg V-A Espagne-France-Andorre (POCTEFA 2014-2020), RAPPORT FINAL SUR L’UTILISATION DE BUS 100 % ÉLECTRIQUES À BAYONNE ET SAINT-SÉBASTIEN, Société DBUS et Syndicat des Mobilités Pays Basque - Adour (SMPBA), , 133 lire en ligne), p. 13.
- ↑ Thomas Villepreux, « Lancement de la T2 sur le BAB et le Sud-Landes : la nouvelle ligne du Tram’bus mise en service ce lundi 26 avril », Journal SUD OUEST, (lire en ligne).
Toponymie
Le nom basque d'Anglet est Angelu. Il fut normalisé par l'Académie de la langue basque le .
Le gentilé est angeluar.
Le nom occitan gascon est Anglet [ã'glœt].
Le gentilé est Angloy, -oye en français et anglòi, -òia en occitan,.
Attestations anciennes
Le toponyme Anglet apparaît sous les formes Angles en 1188 (cartulaire de Bayonne), Anglet en 1249 - 1253, portu de Angleto en 1291, Sanctus Leo d'Anglet en 1761 (collations du diocèse de Bayonne) et Angelu au Labourd : « Ce pays faisoit partie de la ci-dev. Gascogne, et du pays des Basques, borné au septentrion par l'Adour et par les Landes ; au Levant par la Navarre française, et le Béarn ; au midi par les Pyrénées, qui le séparent de la Navarre et de la Guipuscoa espagnole ; et au couchant par l'Océan et le golfe de Gascogne ».
Étymologie
Pour Albert Dauzat et Charles Rostaing, l'origine est le latin angulus, « terre en forme de coin », avec suffixe diminutif -ittum, interprétation suivie par Jacques Astor, qui estime qu'il s'agit d'un diminutif de angle, au sens de « coin de terre ».
Ernest Nègre y voit un adjectif gascon masculin anglès, « qui est de l’angle, d’un angle », pour un « (village) en forme d’angle, de triangle », avec une attraction des finales -et.
Selon Manex Goyhenetche, son origine n'est pas liée au latin angulus, « terre en forme de coin », car en gascon un tel angle se nomme « Lo Punte » (vers le nord) ou « Gauserans » (vers le sud); la théorie supposerait évidemment que le gascon de l'époque soit le même que celui d'aujourd'hui. Le terme latin d'origine serait angellu(m) qui correspond à « terrain bas, enfoncement ». Cette dernière hypothèse est confirmée par Jean-Baptiste Orpustan qui indique que le nom officiel et le nom basque sont deux dérivés distincts de la même souche, angellu, diminutif d'angulu, et citant L. Michelena, affirme que « terrain bas » doit s'appliquer à « tout l'espace sableux en bord de mer qu'occupe (la) commune ».
Bénédicte Boyrie-Fénié ne se prononce pas sur le sens, mais confirme qu'il s'agit bien d'un étymon roman et donc d'origine latine. Elle précise que la forme basque adaptée du latin angellu(m) existe ailleurs.
Pour Michel Morvan, « la forme du terrain a aussi son importance et on peut le constater avec les nombreux toponymes du type Les Angles (Hautes-Pyrénées), Arrodets-ez-Angles (Hautes-Pyrénées), Les Angles sur la commune de Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées), Anglade (Gironde), Anglet (Pyrénées-Atlantiques), Les Anglets à Saint-Martin de Seignanx (Landes) qui désignent tous un terrain en angle ».
En résumé, les attestations anciennes sont issues du Cartulaire de Bayonne, appelé aussi « Livre d’Or », et sont en occitan ou en gascon latinisé. La plus ancienne, Angles, appartient à une riche famille de toponymes correspondant à angles, substantif masculin pluriel en occitan (mais aussi en catalan et en français), pour lequel Frédéric Mistral donne le sens de « angle, coin, recoin ». Fort logiquement, ces noms ont été latinisée en angulus.
La particularité des sites dénommés Angles, avec ou sans article, en occitan et en catalan, certains d’entre eux en français, est d’être à la limite du territoire d’un évêché, ou d’une cité romaine dont il a repris les contours. Il s’agit bien d’une limite de cité romaine dans le cas d’Angulus, « une cité des Vestini mentionnée à la fois par Pline [avec l’adjectif ethnique Angulanus] et Ptolémée [Ἀγγουλός]ainsi que dans l’Itinéraire d’Antonin (p. 313) où le nom est écrit Angelum, une cacographie qui semble être très tôt devenue d’usage courant, et se trouve à l’origine de curieuses métamorphoses, la ville moderne rappelant son ancien nom comme celui de son saint patron : elle s’appelle maintenant Civita Sant Angelo. Elle est située sur une colline à environ 4 miles de l’Adriatique, et au S. de la rivère Matrinus (la Piomba) qui sépare les Vestini du territoire d’Adria et de Picenum. L’Itinéraire la place par erreur au S. de l’Aternus, auquel cas elle aurait appartenu aux Frentani. »
Pour Anglet, il s’agit de la limite du diocèse de Bayonne, avec celui de Dax, dont il est une partition, d’abord provisoire, puis définitive au : castellum (bas-latin) > castet (gascon), « château », et nous ramène au mot latin angellus, diminutif de angulus, dont le premier sens dans le Gaffiot est « angle, coin », mais qui signifie aussi « lieu écarté, retiré ». C’est à ce dernier sens qu’on peut rattacher les toponymes de la famille d’Anglet, « lieu à l’écart en bordure du domaine ». Angelu est le nom donné à Anglet par les Basques sur le modèle angellum > anglet 󠅳= angelu, comme pour castellum > castet = gaztelu.
Microtoponymie
Ce dernier toponyme est mentionné sous la graphie le Pinada en 1863 dans le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque.
Aritxague, quant à lui, désignait un moulin et apparaît sous les formes Urruzaga, Urrucega et Urrusague (respectivement vers 1140, 1149 et , cartulaire de Bayonne), Aritzague (fin , carte de Cassini) et Ritzague (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque).
La chambre d'Amour était un hameau d'Anglet. Paul Raymond indique que le nom « vient d'une grotte située au niveau de la mer ». Elle est mentionnée sous les graphies Ygasc (1198) et Higas (, cartulaire de Bayonne).
Paul Raymond cite un hameau du nom d'Audios, mentionné sous la graphie Audoz en 1198 (cartulaire de Bayonne). En 1863, Blancpignon, écart d'Anglet, était noté Blanpignon.
Brindos est un ancien hameau d'Anglet, qui apparaît sous les formes Villa que dicitur Berindos (, cartulaire de Bayonne), Beryndos et Beryndes (respectivement 1331 et 1334, rôles gascons).
Le lac de Chiberta est mentionné en 1863 dans le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque. Il en est de même des Cinq Cantons (sous la forme Cinq-Cantons). Courbois était également un hameau de la commune. Il est mentionné sous la graphie Fausegui en 1198 (cartulaire de Bayonne).
Donzacq était un moulin de la commune, déjà cité en 1246 (cartulaire de Bayonne) sous la graphie molendinum de Donzag, puis en 1539 (titres du chapitre de Bayonne) lo moly appelé Donzac. Le Donzacq est un ruisseau qui, au Adour, après avoir arrosé Biarritz, Anglet et Bayonne.
Le moulin d'Hausquette, mentionné en 1863 dans le Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque, apparaît sous les formes molin de Fausquete (1259, cartulaire de Bayonne) et moulin de Hausquete (1556, titres de l'abbaye Sainte-Claire de Bayonne).
Hondritz, hameau d'Anglet, apparaît sous les formes Underitz, Honderiz et Onderidz (respectivement 1149, 1198 et 1255, cartulaire de Bayonne).
Irumendy désigne un hameau détruit, mentionné sous les graphies Yrumendie et Irumendie (respectivement ) dans le cartulaire de Bayonne.
Lamothe était un fief d'Anglet, cité par le dictionnaire de 1863.
Paul Raymond cite en 1863 une redoute du nom de Lastourte sur le domaine de la commune. En 1863, le Lazaret est un dépôt de mendicité.
Mauléon est signalé comme étant un château dans le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque de 1863 et Montori et Pontots comme des hameaux d'Anglet. L'écart de Montori abritait une fontaine, dite de Navariz, mentionnée en 1198 par le cartulaire de Bayonne.
Le même dictionnaire cite le Refuge Notre-Dame sous la forme Le Refuge. Le même indique que Saint-Bernard était une école.
Il y avait à Anglet, un hameau du nom de Sincos, déjà détruit en 1863, et mentionné en 1149 (cartulaire de Bayonne).
Sutar, autre hameau d'Anglet, est mentionné dans le cartulaire de Bayonne en tant que Villa quœ dicitur Huzater (), Utsatarren (1149), Usetarren (1198), Ussutarren (), Hucetarren () et Sustaren ().
Le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque orthographie le toponyme Sutarre en 1863. Troissonat était le nom de l'endroit où fut ouverte la nouvelle embouchure de l'Adour, dite le Boucau, le comme le mentionnent les titres du chapitre de Bayonne.
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- ↑ Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, III, 12
- ↑ Ptolémée, Géographie, III, 1, 59
- ↑ Cluver. Ital. p. 751 ; Romanelli, vol. III. p. 254.
- ↑ William Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography, Londres, 1854.
- Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré latin-français, Hachette, Paris, 1934.
- Chapitre de Bayonne - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.
- ↑ Titres de l'abbaye Sainte-Claire de Bayonne - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.
Étymologie
Pour Albert Dauzat et Charles Rostaing, l'origine est le latin angulus, « terre en forme de coin », avec suffixe diminutif -ittum, interprétation suivie par Jacques Astor, qui estime qu'il s'agit d'un diminutif de angle, au sens de « coin de terre ».
Ernest Nègre y voit un adjectif gascon masculin anglès, « qui est de l’angle, d’un angle », pour un « (village) en forme d’angle, de triangle », avec une attraction des finales -et.
Selon Manex Goyhenetche, son origine n'est pas liée au latin angulus, « terre en forme de coin », car en gascon un tel angle se nomme « Lo Punte » (vers le nord) ou « Gauserans » (vers le sud); la théorie supposerait évidemment que le gascon de l'époque soit le même que celui d'aujourd'hui. Le terme latin d'origine serait angellu(m) qui correspond à « terrain bas, enfoncement ». Cette dernière hypothèse est confirmée par Jean-Baptiste Orpustan qui indique que le nom officiel et le nom basque sont deux dérivés distincts de la même souche, angellu, diminutif d'angulu, et citant L. Michelena, affirme que « terrain bas » doit s'appliquer à « tout l'espace sableux en bord de mer qu'occupe (la) commune ».
Bénédicte Boyrie-Fénié ne se prononce pas sur le sens, mais confirme qu'il s'agit bien d'un étymon roman et donc d'origine latine. Elle précise que la forme basque adaptée du latin angellu(m) existe ailleurs.
Pour Michel Morvan, « la forme du terrain a aussi son importance et on peut le constater avec les nombreux toponymes du type Les Angles (Hautes-Pyrénées), Arrodets-ez-Angles (Hautes-Pyrénées), Les Angles sur la commune de Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées), Anglade (Gironde), Anglet (Pyrénées-Atlantiques), Les Anglets à Saint-Martin de Seignanx (Landes) qui désignent tous un terrain en angle ».
En résumé, les attestations anciennes sont issues du Cartulaire de Bayonne, appelé aussi « Livre d’Or », et sont en occitan ou en gascon latinisé. La plus ancienne, Angles, appartient à une riche famille de toponymes correspondant à angles, substantif masculin pluriel en occitan (mais aussi en catalan et en français), pour lequel Frédéric Mistral donne le sens de « angle, coin, recoin ». Fort logiquement, ces noms ont été latinisée en angulus.
La particularité des sites dénommés Angles, avec ou sans article, en occitan et en catalan, certains d’entre eux en français, est d’être à la limite du territoire d’un évêché, ou d’une cité romaine dont il a repris les contours. Il s’agit bien d’une limite de cité romaine dans le cas d’Angulus, « une cité des Vestini mentionnée à la fois par Pline [avec l’adjectif ethnique Angulanus] et Ptolémée [Ἀγγουλός]ainsi que dans l’Itinéraire d’Antonin (p. 313) où le nom est écrit Angelum, une cacographie qui semble être très tôt devenue d’usage courant, et se trouve à l’origine de curieuses métamorphoses, la ville moderne rappelant son ancien nom comme celui de son saint patron : elle s’appelle maintenant Civita Sant Angelo. Elle est située sur une colline à environ 4 miles de l’Adriatique, et au S. de la rivère Matrinus (la Piomba) qui sépare les Vestini du territoire d’Adria et de Picenum. L’Itinéraire la place par erreur au S. de l’Aternus, auquel cas elle aurait appartenu aux Frentani. »
Pour Anglet, il s’agit de la limite du diocèse de Bayonne, avec celui de Dax, dont il est une partition, d’abord provisoire, puis définitive au : castellum (bas-latin) > castet (gascon), « château », et nous ramène au mot latin angellus, diminutif de angulus, dont le premier sens dans le Gaffiot est « angle, coin », mais qui signifie aussi « lieu écarté, retiré ». C’est à ce dernier sens qu’on peut rattacher les toponymes de la famille d’Anglet, « lieu à l’écart en bordure du domaine ». Angelu est le nom donné à Anglet par les Basques sur le modèle angellum > anglet 󠅳= angelu, comme pour castellum > castet = gaztelu.
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- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 1, 2, 3, Droz, Genève,1990-1
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- ↑ , Institut occitan, Dictionnaire toponymique des communes des Landes et bas-Adour, Pau, Éditions Cairn, , 288 ISBN , présentation en ligne), p. 255..
- ↑ Michel Morvan, Noms de lieux du Pays Basque et de Gascogne, Bonneton, Paris, 2004.
- ↑ Mistral, Frédéric (1830-1914). Auteur., Lou tresor dóu Felibrige ou dictionnaire provençal-français : embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne, Marcel Petit C.P.M, (ISBN et , OCLC 758787828, lire en ligne).
- ↑ Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, III, 12
- ↑ Ptolémée, Géographie, III, 1, 59
- ↑ Cluver. Ital. p. 751 ; Romanelli, vol. III. p. 254.
- ↑ William Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography, Londres, 1854.
- Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré latin-français, Hachette, Paris, 1934.
Histoire
Préhistoire
D'après les fouilles réalisées à Sutar, à la station nommée « Ballastière de Micoteau » (découverte avant la réalisation de l'autoroute entre l'école de Sutar et la voie ferrée), on sait désormais que l'occupation la plus ancienne des sols d'Anglet remonte à la préhistoire (Paléolithique moyen) et à la culture du Moustérien (- 100 000 à - 35 000 av J.-C.). On a découvert divers outillages en silex caractéristiques de cette époque.
L'utilisation des éclats et des bifaces constituées en pointes tranchantes (grattoirs, racloirs) permettait de travailler les peaux et de fabriquer des haches à partir de manche en bois. À Anglet, les sites paléolithiques sont situés à la tour de Lannes, à Brindos, à Sutar et à Hondritz (selon la DRAC). Il s'agit d'occupation en plein air, située en hauteur vis-à-vis des parties basses marécageuses, comme en d'autres endroits du Pays basque (Saint-Pierre-d'Irube avec les importantes découvertes du site « Le Basté »), Ilbarritz à Bidart, Duboscoa à Villefranque, Lahonce, Urt, Bidache).
À ce titre, à quelques centaines de mètres de Sutar, on trouve le site de la station de « Lestaulan » (exactement au niveau du rond-point de Maignon) sur la commune de Bayonne, à la limite toute proche avec Anglet. On y a trouvé un nombre considérable de pièces, soit plus de 3 300 objets dont 1800 pièces font partie du registre de l'outillage, majoritairement en silex. Il s'agit de racloirs, grattoirs, heurtoirs, couteaux, raclettes, denticulés.
Il y a donc eu sur le site dit de Maignon/Sutar, s'étendant jusqu'aux stations de fouilles de Hondritz et Roquemarne un site préhistorique d'importance qui bénéficiait d'une très bonne vue sur le vallon de l'Aritxague, ainsi que sur la vallée proche de la Nive, qui subit à cet endroit un étranglement.
À noter que la DRAC intègre également les sites de la Rue du Colombier comme site préhistorique tout comme le site du Refuge, qui a également une référence d'occupation à l'époque protohistorique (âge du cuivre, âge du bronze, âge du fer).
Antiquité
Durant l'époque romaine - vers l'an 400 - Bayonne servit de castrum pour une cohorte (de Novempopulanie) assez importante pour que fût réalisé un rempart (encore visible aujourd'hui en certains endroits) entourant une superficie jugée presque démesurée pour une armée (soit sept hectares), mais aucun vestige ne justifie qu'il y ait eu une ville (pas de théâtre, pas de ruines de villas ou de thermes, etc.). À cette époque, la capitale romaine régionale était « Aquae Augustae » (Dax) et les habitants qui vivaient sur l'ensemble géographique situé entre Dax et Ohiartzun (comprenant la commune d'Anglet) se nommaient les Tarbeli. Par ailleurs, il est avéré qu'en dehors de ces remparts, il existait de nombreux potiers qui travaillaient pour la cohorte romaine. Certains historiens[Qui ?] s'interrogent quant à savoir si la route entre Lapurdum (faisant référence à Bayonne) et la cité commerçante d'Oeasso (Irun) traversait Anglet.Sur le territoire d'Anglet, combien d'ateliers ont approvisionné le millier de soldats qui vivait dans le castrum de la future Bayonne ?
Époque médiévale
L'histoire d'Anglet nous apparaît réellement à partir du Moyen Âge où on découvre que son noyau de peuplement le plus ancien se situe sur un domaine rural nommé « Berindos » soit Brindos (mentionné en 1083). On trouve quelques vestiges du moulin, daté du . Il est également avéré que ce lieu (Berindos) est une paroisse ou tout du moins, comprend une église dès le . Cette zone est située aujourd'hui au sud de l'aéroport, son passé agricole a complètement disparu sous une urbanisation pavillonnaire et un développement en zone d'activité quelconque, typique des quartiers périphériques d'entrée d'agglomération.
À ce titre, le moulin est aujourd'hui une ruine, sauvée de la démolition en 2000 par une association locale (Ardatza-Arroudet, Amis des moulins du Pays basque et du Béarn). Un promoteur envisageait de le remplacer par un parking, au sein d'une zone commerciale. Les autorisations lui avaient été accordées à cette époque. Néanmoins, ce qui est sûrement un des vestiges patrimoniaux les plus vieux de la ville ( Enfin, des travaux malencontreux ont asséché le canal d'amenée d'eau qui faisait fonctionner encore le moulin jusqu'en 1978, la maison, aussi vieille que le moulin a été détruite. Un incendie ravagea certaine partie en 2011, ce qui obligea une sécurisation du moulin en 2013.
Dans cette paroisse de Brindos, on trouve d'anciennes seigneuries ou maisons nobles, domaine d'Urcos (1149) ou encore la « terra de Sincos » (1141).
Les anthroponymes Berindos, Sincos, Urcos, avec les terminaisons en « os » sont considérés parmi les plus archaïques et correspondent à un substrat préroman, protobasque.
D'autres noyaux de peuplements apparaissent également dans le Livre d'or de la ville de Bayonne, à savoir une exploitation agricole à Sutar (écrit en 1083 Huzater, 1149 Utsaturren, 1198 Ucetarren, 1199 Hucetarren), des lieux-dits à Irandatz et Andotz (1149), Naubeis/Nalbais (1083/1149), Hondritz 1149 (écrit Onderitz en 1198 ou Honderiz). Urrecega (1149, écrit Urruzaga en 1150-1198) qui est peut-être à rapprocher de Urrusague en 1226, Arutsague en 1482 et de l'actuel Aritxague/Aritxague et Fausegi (1198), Fondarraga.
On trouve également des références de vergers et moulins à Mufale/Aumufale (à la frontière d'Anglet) et Balaison/Balichon. Il s'agit des territoires actuels des Pontots/Beyries où on trouve également les « dames de Montori » (et non pas Montaury), religieuses de l'ordre de Saint-Bernard d'Esteyron (aucun rapport avec les Bernardines du . Cependant, si elles quittèrent leur annexe d'Anglet, elles conservèrent certains revenus ou avantages. Par exemple, si elles louent ou donnent des terres comme à Sansot/Saubat de Mimiague (1440), il devra rendre une partie de son travail, ce qui donne une idée des cultures de l'époque (froment, seigle, milh, fèves et pois, graines de lin, etc. Anglet n'était alors donc qu'une campagne parsemée de quelques exploitations agricoles.
Anglet est parsemé de moulins. Quartier Brindos, on trouve notamment le moulin du même nom, Brindos, Bergouey, Moulinau, Moulinaben, Beaulieu et Aritxague. Le moulin d'Aritxague dont la majorité des sources laissent supposer sa disparition apparaît sur une photo dans le livre Histoire d'Anglet de Manex Goyhenetche. En reprenant cette image, on retrouve encore aujourd'hui le bâtiment 46 Route d'Aritxague. Si le bâtiment a été réhabilité, l'ossature principale subsiste toujours, masquée par les travaux successifs. On observe toujours les deux murs porteurs en belle pierre de taille. Au rez-de-chaussée, des portes donnaient accès à la pièce où était déchargée les sacs de céréales. Quartier Bas, on trouve le moulin de Saut, Valentin, Hausquette et Moulin Neuf. Quartier haut, on ne signale que le moulin Barbot.
Le territoire d'Anglet était bien plus grand que celui d'aujourd'hui. Il comprenait les quartiers actuels de Saint-Léon, Marracq, Lachepaillet et Beyris, actuellement situé à Bayonne.
Autre quartier, le quartier « de Beyries » comprenait un bois entouré de vergers, d'habitations et de vignes. Celui-ci avait mauvaise réputation (les habitants de Bayonne craignaient que le bois servît de cachette à des groupes qui auraient pu lancer des attaques contre leur ville). Les barthes de Beyries s'étendaient sur l'espace aujourd'hui occupé par la zone d'activité et de commerces qui va de l'Adour jusqu'aux centres commerciaux (ancienne RN10). Cette zone permettait autrefois l'écoulement de nombreux cours d'eau marécageux. Il s'agit également de la zone proche de la Barthe de Balichon. Il faut imaginer qu'il y a plusieurs siècles en arrière, ces terres basses étaient recouvertes durant les grandes marées d'équinoxe. Elles étaient donc l'objet de rivalité entre Bayonne et Anglet pour le pacage de leurs bestiaux et pour la coupe du jonc, servant de litière aux animaux.
Autre zone malfamée où les Bayonnais craignaient le maraudage : le bois d'Artizague (ou Arrutsague) (actuel quartier Aritxague) où venaient les bouchers de Bayonne pour faire paitre leurs vaches et leurs bœufs.
Anglet avait également une zone portuaire, Fausquette/Hausquette où on chargeait de la résine, du vin, du cidre (nommé alors « pomade ») et du blé (nommé alors blat),. Le moulin de Hausquette citée en 1256 dans le Livre d'or de Bayonne est situé sur le ruisseau du Maharin à proximité de ce port. L'édifice est aujourd'hui une maison privée située au 181 rue de Hausquette, encore visible et mentionnée par la ville dans son dépliant Parcours à pied et à vélo — Ruisseaux et fontaines — Découvrez le patrimoine historique et naturel d'Anglet.
Cité à diverses reprises, le port situé sur les bords d'Adour permettait le chargement et le déchargement de diverses marchandises dont, pour citer un exemple, le , 26 barriques de baleines venant de Biarritz. En période d'épidémies, certains navires y étaient mis en quarantaine. Le Maharin, qui prend sa source dans le domaine de Notre-Dame-du-Refuge et qui traverse la propriété Latchague avait alors une grande importance, il était utilisé comme voie de commerce fluvial pour acheminer les marchandises depuis l'Adour (port de Fausquette) jusqu'au port de Gala (actuel contrebas de la rue du même nom et de la rue de Bahinos) qui était accessible grâce à un chemin pavé de galets (expliquant le nom de gala). Les marchandises venant de l'Adour partaient ensuite vers le plateau du refuge et des cinq cantons et vers Biarritz. Il s'agissait d'un axe commercial vital entre l'Adour et l'Océan, expliquant la volonté des habitants d'Anglet de garder la rive gauche de l'Adour face aux extensions souhaitées de la ville de Bayonne. Ainsi, ce n'est donc pas un hasard si on trouve encore actuellement de nombreuses anciennes maisons autour de ces rues, tels que rue de Bahinos, maisons Bergary, Bignao (Vignau) en références à la vigne, la ferme Au Bloun, la ferme Mimiague de style labourdin, encore visible aujourd'hui (voir photo ci-dessus). La ferme Dubroc et un peu plus loin, le petit Dubroc, rue du port de Gala.
En 1520 et en 1524, furent cités Peyrot et Barthélemy de Hausquette. En 1591, Claude de Blampignon vint s'établir médecin de la ville de Bayonne. Il acquit une vigne et une terre de Hausquette où il fit construire son habitation. Vers 1638-1640, fut projeté l'établissement d'un hôpital militaire dans la maison de ce médecin dont le nom fut, au fil des années, retenu pour désigner tout le quartier, au détriment de celui de Hausquette. Toutefois, l'orthographe de ce nom fut modifiée en Blancpignon.
Au Moyen Âge, Bayonne est déjà une ville fortifiée — sous domination anglaise du dont le faubourg Saint-Léon dans le prolongement de la porte du même nom. Le chroniqueur Froissard indiquait alors que « le faubourg (était) aussi important que la ville ». Saint-Léon s'organisait autour de son église (Saint-Léon) et s'étendait jusqu'au « port de Beyries » et « jusqu'au ruisseau d'Arritzague ». L'église remonterait à 1089. Deux paroisses semblent alors être identifiées, Saint Léon et Brindos.
Cependant avant la fin du petit et grand Bayonne (expliquant la densité et la hauteur des constructions du centre-ville de Bayonne). En effet, la France se méfie de l'Espagne qui tenta par plusieurs reprises de s'emparer de Bayonne (1523 et 1552).
En 1557, l'église Saint Léon, aux portes de Bayonne, est démolie et est transférée à son emplacement actuel, en 1564, en face de l'actuelle mairie d'Anglet. Les habitants d'Anglet délaissèrent alors les hauteurs de Saint-Léon, Marracq, Beyris et se recentrèrent autour du cadre constitué par la nouvelle église. Il est intéressant de noter que certaines familles d'Anglet ont encore leur cimetière à Bayonne Saint-Léon.
Comme le souligne Manex Goyhenetche dans son ouvrage sur Anglet, la ville était alors « la campagne avoisinante de Bayonne », « la proche banlieue rurale peuplée de paysans ». Il s'agissait, plus que d'une seule entité, d'un ensemble de différents quartiers, comprenant des édifices religieux (chapelles) aujourd'hui disparus. Il s'agissait donc d'un vaste territoire rural dominé par une topographie faite de reliefs (plateaux et terrasses) et de parties basses (barthes et cours d'eau) couverts d'exploitation agricoles diverses, de bois, de vergers, de vignes et de moulins et qui vivait de l'agriculture et de l'élevage bovin.
La rivalité entre Anglet et Bayonne
Bayonne exerce alors un monopole sur le commerce et la pêche dans l'ensemble du bassin de l'Adour, de Biarritz à Cap Breton. Bayonne cherchait à maîtriser la bande de terre marécageuse qui était jadis, sur la rive gauche du fleuve, quand l'embouchure naturelle de l'Adour était bien plus au nord, située au Vieux-Boucau de 1310 à 1578.
L'événement majeur de cette époque est le détournement de l'Adour. En effet, le commerce à Bayonne déclina en raison de l'éloignement de l'embouchure et surtout de l'ensablement de l'Adour qui empêchait les gros navires de rentrer dans l'estuaire. Louis de Foix, ingénieur envoyé par le roi, parvint donc, après de nombreux efforts demandés à la main-d'œuvre locale, à détourner le fleuve pour permettre une sortie de l'Adour à seulement 5 ou 6 kilomètres de Bayonne.
Les rivalités et conflits entre Anglet et Bayonne continuèrent pour la juridiction et les droits de cette bande de terre sableuse qui était désormais coupée en deux, avec une partie au nord de l'Adour et non plus uniquement sur la rive gauche du fleuve, ce qui compliqua encore un peu plus la situation.
Une guerre de justification de bornage et de droits s'intensifia donc entre les deux villes pour savoir qui pouvait jouir des sables de Gauseirans, où étaient déjà identifiées « les pignadas ». Le toponyme de Gauseirans/Betenave, sera repris ensuite en Gibraltar puis basquisé Chimberta et Chiberta.
Dans les textes de la ville de Bayonne, celle-ci dit maintenir les droits sur cette terre et en revendique le sable. Inversement, Anglet de son côté tente de justifier le bornage, notamment ceux « au nord de la rivière » et démontre des accords de pacage en 1395 et 1525 avant le détournement (« à Betenave, situé dans l'espace immense de Gauseirans, contenant le sable et les pignadas rattachés « aux terres fermes » d'Anglet »). Cela ne freina pas les rivalités qui continuèrent tout au long du XVIIe et XVIIIe siècles et qui durent finir dans des accords à l'amiable.
Révolution et Empire
Outre la question des limites communales, la rivalité est exacerbée par l'antagonisme des comportements, entre la bourgeoisie bayonnaise et la paysannerie d'Anglet. À cette époque, les seigneurs, nobles ou bourgeois de Bayonne achètent des terres à Anglet mais tentent d'échapper aux mesures et obligations communautaires (notamment en termes d'imposition). Malgré le contrôle scrupuleux des habitants et l'opiniâtreté des paysans, certains aristocrates bayonnais gagnent un combat où la bataille ne se joue pas à armes égales.
À cette époque, beaucoup des habitants d'Anglet sont des bouviers allant chercher à l'aide de bœufs à charrette l'engrais utile à leurs terres, dans les écuries de Bayonne. Ces bœufs leur servent pour transporter les marchandises entre Bayonne, Saint-Jean-de-Luz et l'Espagne, tout comme à entretenir leurs champs de vignes, de maïs ou de blé. Dans les pignadas, on récolte la résine ou la gemme issue des pins pour produire des chandelles ou pour permettre le calfatage des navires mais également pour réaliser des savons, parfums ou encore de nombreux articles domestiques. Les produits plastiques ou synthétiques feront disparaitre son emploi et donc sa récolte. La ville disposait de plantations de chêne-liège qui servent à de nombreux usages (bouchons mais aussi des sols très à la mode au .
Dans son livre, Anglet - La ville aux six clochers, madame Dufetel indique qu'à Anglet, il y avait depuis des temps anciens, deux manières de vivre, ceux qui travaillaient la terre et habitaient les hauteurs et qu'on appelait « les Maillouns » (Les Mouettes) et les habitants des quartiers bas, « les Graouillès/graouillat » (Les grenouilles), liés à la mer et au littoral et dont certains étaient surtout spécialisés dans le pillage des épaves que l'on retrouvait sur les plages de la chambre d'amour ou à l'embouchure de l'Adour.
Néanmoins, contrairement à l'idée défendue par Mademe Dufetel dans son ouvrage, Manex Goyhenetche, historien rigoureux, prouve par des investigations approfondies qu'aucune activité maritime importante n'est répertoriée à Anglet, que ce soit dans la pêche hauturière ou dans la chasse à la baleine. Cela ne veut pas dire que les habitants des quartiers bas ne pratiquaient pas la pêche au moyen de traînes ou de seines sur les fonds plats du littoral. Anglet fournit très peu de matelots comme le démontrent les registres des classes du Labourd en 1776, Anglet compte 2 matelots contre 182 à Ciboure, 101 à Urrugne et 94 à Saint-Jean-de-Luz. La majorité des habitants d'Anglet sont laboureurs et quelques-uns, tailleurs, forgerons ou meuniers.
Des vignes étaient cultivées dans les sables de l'actuel quartier de Chiberta. En effet, début . Les digues successives qui furent réalisées courant . Le recul du vignoble commencera à se faire sentir dès la seconde moitié du .
Brindos est un véritable carrefour sur la commune, décrit comme un point d'activité agro-pastorale mais Anglet reste une commune parsemée d'habitats dispersés sans agglomération de maisons. Fin XVIIIe siècle, la communauté souhaite implanter une « foire » mais elle n'a pas assez d'argent pour se payer « les droits royaux ». On imagine que si un marché s'était installé à cet emplacement, un destin bien différent aurait pu se dessiner pour cet espace confiné aujourd'hui entre l'aéroport et l'autoroute, démoli sous l'urbanisation pavillonnaire de ces dernières décennies.
Sous la Révolution et l'Empire se mit en place « un mouvement double d'accaparement des terres et de dilapidation du patrimoine » pour transformer les terres en surfaces cultivées, au détriment des anciennes maisons d'Anglet qui utilisaient les terres communes pour leurs troupeaux. En 1812, une image de la commune nous est donné par le maire de l'époque « la population s'élève à 1 965 âmes (…) les maisons sont éloignées les unes des autres sans autre point de ralliement que l'église (Saint-Léon)». À Anglet, la majorité des habitants sont alors des paysans modestes même si quelques fortunes bayonnaises s'installent sur la commune comme le relieur et lithographe Jean Bernain qui acquit « Quintau » en 1787.
Une verrerie est présente sur le quartier actuel de Blancpignon. Elle apparaît déjà sur un plan de 1727 (archives de la CCI) et on apprend dans un Dictionnaire universel et géographique de 1804 que cet établissement produit 400 000 bouteilles par an, approvisionnant les départements des Hautes et Basses Pyrénées et fournit la totalité des bouteilles nécessaires à l'exportation des vins et eaux-de-vie en partance du port de Bayonne.
Les difficultés sont aggravées par les guerres de la Révolution et le logement des troupes, « à la dépense extraordinaire et indispensable qu'a occasionné la cavalerie (napoléonienne), train d'artillerie et troupe de ligne » qui séjournèrent durant leur passage pour l'Espagne, puis de même en 1814, par les troupes anglaises de Wellington qui durant les combats dévastèrent la forêt de Blancpignon, en remontant d'Espagne pour affronter l'armée napoléonienne en déroute (réfugiée dans les murs de Bayonne). Une partie de la population abandonna même Anglet en 1813 et 1814 pour fuir au nord ou au sud. En 1822, c'est le choléra qui frappe Anglet.
En effet, en , au milieu des désordres provoqués par les Cent-Jours, et après le désastre de Waterloo, une armée espagnole commandée par le comte de Labisbal fit une brève incursion au-delà de la Bidassoa jusqu'à Anglet et Ustaritz. Ces troupes battent retraite après une intervention de Louis-Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, auprès du monarque espagnol, Ferdinand VII.
Époque contemporaine
En 1838-1839, l'abbé Cestac acquiert la propriété Châteauneuf pour installer l'institution Notre-Dame-du-Refuge et fonder la communauté des Servantes de Marie, à l'écart de la ville et des critiques (elle recueille de jeunes prostituées désireuses de s'en sortir). Cette propriété garde aujourd'hui les dernières terres agricoles situées entre la forêt de Chiberta et le boulevard du BAB. L'abbé Cestac n'a pas beaucoup d'argent, ce qui l'oblige à travailler les terres avec sa communauté, peu habituée à travailler la terre.
Les religieuses fondent une école, cultivent et défrichent la plupart des terrains qui entourent le Refuge, qui s'agrandit considérablement. Au-delà des champs de maïs, vers la forêt, on trouve des serres où elles entretiennent encore aujourd'hui des fleurs décoratives et des potagers (de l'autre côté de l'avenue de Montbrun). Certaines d'entre elles souhaitent aller plus loin dans leur travail de prière et de recueillement, à savoir un silence absolu. Il s'agit des Bernardines qui s'installent à un kilomètre environ du domaine du Refuge, à proximité des serres. À côté du couvent des Bernardines, se trouve le cimetière des Bernardines et des Servantes de Marie, avec plus de trois cents tombes en sable, toute alignées symétriquement et ornées d'une croix de coquillage. Ce site est unique en France. Chaque année, elles sont recomposées durant la période du carême (avant Pâques) car les intempéries les érodent. À proximité on trouve également une chapelle en paille de jonc avec un sol en sable (Notre-Dame-de-la-Solitude), symbole du plus fort dépouillement de ses religieuses face à leur foi.
La transformation d'Anglet
C'est à partir de la seconde période du Hendaye mais sans halte à Anglet) et l'essor touristique de Biarritz. On est alors en pleine époque romantique et les bains de mer sont à la mode à Biarritz grâce au séjour du couple impérial (Napoléon III et Eugénie de Montijo) qui les démocratise auprès d'une population aisée. Ces derniers aiment se promener à la Chambre d'Amour, entraînant le succès pour cette plage. Cependant, une légende relayée dans quelques journaux de l'époque va aider également à propulser cette plage, et par la même, la commune, dans le mouvement romantique et la vogue des bains de mer. En contrebas des falaises d'Aintzarte (plateau - Saint-Martin - du phare de Biarritz) se trouve la fameuse Chambre d'Amour. Cette grotte fit couler beaucoup d'encre pour évoquer une histoire mythique et ô combien romantique. Il s'agit d'un récit poétique difficile à vérifier, celle d'un couple composé de la jeune fille d'un riche berger ou cultivateur du Labourd et d'un jeune pêcheur, pauvre et orphelin. L'histoire dit que, fuyant l'opposition familiale, ils se retrouvèrent dans une grotte, « face à l'immensité des vagues. Là, ils firent le serment de s'aimer jusqu'à la mort. Un beau jour, l'orage gronda dans le golfe de Gascogne, et la mer, poussée par le vent du large, monta plus rapidement qu'à l'habitude, emportant les amants. » En 1865, l'Empereur fait don de 90 000 francs d'or afin de créer la forêt de Chiberta, grâce à la plantation de 300 hectares de pins. En 1867, à l'incitation de Napoléon III, une chapelle est construite à la Chambre d'Amour. « Une foule d'étrangers » est attirée pendant l'été et a entraîné l'édification de baraques le long du rivage de la plage de la Chambre d'Amour.
Un peu avant, en 1870, il est décidé l'édification d'un hippodrome sur les sables de Chiberta afin de développer une nouvelle zone de loisirs et de tourisme sur le site actuel de La Barre, à l'instar de sa voisine biarrote. Cet hippodrome comprendra une cinquantaine d'hectares utilisés jusqu'alors pour la culture de la vigne et pour quelques maraîchages, cristallisant la fracture entre le développement touristique réservé alors à une élite et les paysans, encore ancrés dans le monde rural. Il faut imaginer que les courses de l'hippodrome passaient autour des deux lacs, aujourd'hui intégrés dans le parc écologique Izadia et suivaient un tracé qui passait le long du boulevard des Plages, tournait au niveau de l'actuel établissement de thalassothérapie Atlanthal, pour reprendre vers le skate park et tournait au niveau du parking actuel de La Barre.
Sa création est due à un cousin du maire de Bayonne, Félix Labat, soutenu par un Anglais, Lord Howden, ancien ambassadeur d'Espagne et propriétaire du château de Caradoc à Bayonne. L'hippodrome et ses courses devient un des endroits de distractions les plus en vogue sur la côte basque. C'est le rendez-vous de tout le « gotha » de l'époque qui vient pour se montrer dans les élégantes tribunes.
En 1877, la ligne du BAB (Bayonne Anglet Biarritz) de type « chemin de fer américain » (tramway à vapeur), est inaugurée. Elle dessert Anglet grâce à la halte des cinq cantons, près de la villa Marie-Antoinette. Cependant, il est critiqué que le nouveau transport coupe les chemins ruraux de la commune par des passages à niveau non gardés (créant de nombreux accidents) tout en évitant le centre administratif, Saint-Jean. À vrai dire, la préoccupation n'était pas de desservir les habitants d'Anglet, mais bien de relier Bayonne à Biarritz.
Il faut attendre 1888 pour qu'une nouvelle ligne (BLB) reliant Bayonne à Biarritz en suivant la nationale 10 et renforce le carrefour situé au niveau du quartier Saint-Jean. Le BLB devient vite plus attractif que le BAB, notamment en raison de sa desserte de Saint-Jean -quartier administratif- et de l'arrêt Lycée Marracq à Bayonne où sont scolarisés de nombreux écoliers d'Anglet.
En 1884-1885, le premier établissement des bains ouvre ses portes sur la plage de la Chambre d'Amour, souhaitant concurrencer les bains de Biarritz. Les baigneurs ont à leur disposition soixante-quinze cabines, un large assortiment de costumes de bain et un guide-baigneur qui veille sur eux personnellement. Il est géré par la veuve Michal qui applique des tarifs très agressifs.
En 1888, le golf de Biarritz est créé sur des terrains situés en grande partie sur la commune d'Anglet. Dans le quartier de la Chambre d'Amour, on voit s'édifier les premières maisons de villégiature, dans le prolongement du lotissement impérial de Biarritz. La forêt de Chiberta sert pour la chasse à courre. Néanmoins, si la ville est dotée de nombreux équipements de loisirs, Anglet n'a pas d'hôtel de type palace, ce qui la pénalise vis-à-vis d'autres villes de la Côte basque.
En 1906, Anglet comprend une population de 5 694 habitants dont la majorité était composée de laboureurs, de cultivateurs, de jardiniers, d'horticulteurs et de blanchisseurs (ses).
Dès le début du casino, voire d'hôtels (« family house », restaurant champêtre, etc.) et d'un lotissement de luxe (entre La Barre et la Chambre d'Amour) mais la Première Guerre mondiale freinera les discussions. Le projet de casino était porté par la Société des terrains du Golf d'Anglet et de Biarritz (1905), tandis que le projet de lotissement de luxe, d’hôtels et d'établissement de bains par la Société Centrale des Stations Thermales et Balnéaires de France (1909). Le conseil municipal attire l'attention sur l'aliénation de l'un des plus beaux sites du quartier (séance du conseil municipal - ) et imposera par la suite, des restrictions (limitation des constructions, interdiction du tout-à-l'égout se jetant dans le lac de Chiberta).
Le , la ville est frappée par un « raz-de-marée » qui détruit l'hippodrome (il ne réussira jamais à se remettre de cette catastrophe). L'établissement des bains, également durement touché, est reconstruit 30 mètres plus loin.
Il faudra attendre le pour que la Société Centrale des Stations Thermales et Balnéaires de France, devenue BALF (Biarritz-Anglet-la-Forêt) acquiert 150 premiers hectares. Plus de 211 hectares sont mis en attente d'aménagement. En 1927, le golf de Chiberta, conçu par l'architecte britannique Tom Simpson (sept hectares de links et un club house de luxe), est inauguré en présence des représentants de la haute société européenne. De luxueuses villas (comme la villa Prinkipo ou la villa Bagheera) sont bâties en bordure.
En 1928, un second établissement de bains, géré par la Société Immobilière de Biarritz, est créé à la Chambre d'Amour, avec piscine d'eau de mer, une dizaine de « cabanas » (cabines de bains privées) et une vaste salle des fêtes (l'ensemble occupe 15 000 Art déco est signé Anatole Durruty. Cet établissement attirera les plus grands noms de la société mondaine de l'époque (la baronne de Rothschild, le maharadjah de Jasdan, le grand-duc Dimitri, le grand-duc et la grande-duchesse Boris de Russie, le roi et la reine d'Espagne, le prince de Galles, Buster Keaton, etc.) et entraînera une véritable effervescence autour de ses spectacles, concours sportifs et d'élégances, récitals de piano, galas et exhibitions mondaines. C'est l'âge d'or d'Anglet.
En 1929, la ville est classée en « station climatique ». Les trois villes, Bayonne, Anglet et Biarritz se mettent d'accord pour la création d'un aéroport à vocation internationale, mais Anglet y laisse une part très importante de ses terres agricoles les plus fertiles (situées sur le plateau de Parme, au-dessus de son foyer ancien de peuplement, Brindos). L'aéroport se situe aux deux tiers sur la commune d'Anglet.
Les lotissements se succèdent, répondant à l'attraction de la côte basque et à l'extension de Biarritz et de Bayonne pour les réserves foncières encore présentes sur la commune.
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Le passé agricole d’Anglet va bientôt être un souvenir. Pourtant comme le soulignait un article dans le journal municipal consacré à l’agriculture, Anglet était un territoire de polyculture, rendue possible par la diversité et la qualité des terres. L’actuel aéroport était parsemé de champs à perte de vue, comme indiqué plus haut. « La terre y était noire et riche, propice à faire pousser la carotte de Brindos mais aussi pommes de terre, radis, salades et autres denrées agricoles peu gourmandes en eau. À proximité du littoral, dans les quartiers dits de Blancpignon ou de Montbrun, on cultivait plutôt, dans cette terre sablonneuse largement irriguée, des asperges ou des piments doux (importés d’Amérique du Sud dans le milieu du XIXe siècle). Partout ailleurs, le paysage angloy était orné de cressonnières » (on en voit encore Avenue de Brindos). Outre les productions telles que le piment doux ou le cresson, il faut souligner le fameux vin des sables. Le journal municipal le confirme, « ce n’est pas une légende, il y avait bien des vignes sur le bord de mer angloy, y compris à la Chambre d’Amour. Cette culture singulière, recensée depuis le XVIIe siècle s’étalait sur le revers des dunes. Là, s’étiraient d’étroites parcelles orientées nord-sud, cernées d’une palissade de brandes et de genêts pour servir de rempart à la vigne ».
En dehors donc de ce passé rural, de ce qui était jadis les sables de Gibraltar, la nouvelle zone touristique et résidentielle de Chiberta fut rapidement en opposition avec les implantations industrielles du quartier voisin de Blancpignon. Cette partie de la ville s'est développée autour de l'implantation d'une importante poudrerie, entraînant avec elle un fort développement ouvrier.
Autour les usines se développent, Latécoère, savonneries, industries des produits chimiques de l'Adour, Compagnie des Phosphates de Constantine, et. Bayonne cherchera même à annexer dans les années 1920 ce quartier pour y créer des logements ouvriers, ce qui ne manquera pas de raviver les tensions du passé et finira bien sûr, en fin de non-recevoir.
Anglet se préoccupe néanmoins de l'implantation des usines et refuse certains établissements afin de ne pas nuire à sa politique touristique et à la dépréciation des propriétés voisines, avec l'exemple du projet de fonderie de zinc de La Peñarroya dans les années 1920.
Aujourd'hui, encore, si le quartier est désormais résidentiel, on y trouve encore des activités, notamment l'équipement de la Société béarnaise de gestion industrielle (Sobegi), filiale du groupe Total, qui a implanté un fondoir à soufre sur le site Total de la zone portuaire, face au quai Castel, dans la zone du port de Bayonne.
La ligne des VFDM (Voies ferrées départementales du Midi) qui va de Bayonne à Hendaye par la Barre est construite de 1913 à 1927. En traversant les bois et la campagne de Chiberta, surplombant les plages de la Chambre d'Amour, le « tram de la côte » devient très vite une ligne touristique, qui est également apprécié des familles et d'un public local. La ligne fermera en 1948, à la suite d'une désaffection croissante liée à la crise des années 1930. En effet, la France connaît la crise économique qui frappe le monde entier (en provenance des États-Unis) et plus particulièrement Anglet, alors en plein décollage économique et urbain.
La chapelle de la Chambre d'Amour, financée par Napoléon III, est devenue obsolète. L'abbé Sabes réussit à mobiliser des fonds auprès de ses paroissiens dont la haute société, ce qui lui permet de bâtir une nouvelle église en 1932, l'église Sainte-Marie, qui est inscrite en 2014, en tant que premier monument historique de la ville d'Anglet.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, une famille belge, les De Greef, fuyant lors de l'exode de 1940 s'installe à Anglet dans la Villa Voisin. Cette maison (aujourd'hui détruite et reconstruite) fut le centre névralgique de coordination du secteur sud du Réseau Comète. De à , Elvire De Greef dirige les opérations et accueille les aviateurs alliés en attente du passage de la frontière vers l'Espagne au travers des Pyrénées avec des passeurs basques. Arrivés au consulat britannique à Bilbao, ils étaient rapatriés en Angleterre via Gibraltar. Près de 800 aviateurs empruntèrent cette filière d'évasion,.
Le 27 mars 1944, la ville est le théâtre du bombardement de Biarritz par l'USAF.
L'époque contemporaine
Après-guerre, l'urbanisation continue en raison de l'espace disponible et de prix attractifs, contrairement à Bayonne ou encore Biarritz. De 1970 à 1980, Anglet absorbe 70 % des projets de lotissement sur l'agglomération contre moins de 10 % pour Biarritz. Les « trente glorieuses » n'épargnent aucun quartier de la commune, qui en quelques années seulement, cèdent ses dernières terres agricoles, ses parcs, ses anciens marécages (objet de tant de ferveur quelques siècles plus tôt) aux programmes immobiliers de toutes sortes (lotissements, copropriété d'immeubles, supermarché, industries, zone d'activités, autoroutes, 2×2 voies, etc.). Même les quartiers réservés à la haute société changent sous la démocratisation des vacances et du tourisme de masse. Le passé rural de la ville est relégué au rang de souvenir.
Durant les années 1960 et 1970, la piscine du prestigieux établissement des bains subit de violentes tempêtes qui l'endommagent et finissent par conduire à sa démolition en 1977. La jetée est consolidée et l'édifice devient une salle communale. Aujourd'hui, les bâtiments ont été rénovés et renommés Espace de l'Océan.
L'aménagement urbain se réalise sans plan d'organisation à grande échelle, tiraillée entre ses deux communes voisines. Il faut attendre 1972 pour que l'agglomération créée une première instance de concertation intercommunale, devenue la communauté d'agglomération Côte Basque-Adour (ACBA), qui disparaît en 2017 au profit de la communauté d'agglomération du Pays Basque.
Le , un important incendie se déclare près du stade Orok Bat dans la forêt de Chiberta. Poussé par un fort vent et un sol très sec, il ravage 165 hectares de végétation, dont 100 hectares de pinède, détruit le parc écologique d'Izadia, touche 11 habitations, dont 5 détruites totalement, et fait 20 blessés légers. Une centaine de personnes sont évacuées dans la nuit. L'intervention des secours mobilise 150 pompiers, 60 policiers, 4 canadairs et du personnel du SAMU et de la protection civile,,.
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Héraldique
Blasonnement :
D'argent à trois pins de sinople issant d'ondes d'argent et d'azur mouvantes de la pointe, au chef de gueules chargé d'un léopard d'or tenant dans sa patte dextre un dard du même.
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La devise gasconne d'Anglet est Mar e pinhadar per m'ajudar, c'est-à-dire « Mer et pinède pour m'aider » (le mot gascon pinhadar désigne, dès le , une forêt de pins maritimes). Le pinhadar est présent sur les armoiries de la ville.
- ↑ Jacques Sargos, Histoire de la forêt landaise : du désert à l'âge d'or, l'Horizon chimérique, (ISBN , lire en ligne), p. 120.
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