Les Trois-Moutiers
Localisation
Les Trois-Moutiers : descriptif
- Les Trois-Moutiers
Les Trois-Moutiers est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le nord du département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Géographie
Localisation
à Au carrefour de trois provinces, l'Anjou, la Touraine et le Poitou, la commune est située au croisement de la route départementale 347 de Poitiers (Vienne) à Angers (Maine-et-Loire) et de la route départementale 39 de Chinon (Indre-et-Loire) à Thouars (Deux-Sèvres).
Loudun, ville la plus proche, se trouve à neuf kilomètres au sud-est, par la route départementale 347.
Communes limitrophes
Géologie et relief
La région des Trois-Moutiers présente un paysage de plaines vallonnées plus ou moins boisées. Le terroir se compose:
- sur les collines et les dépressions sableuses des bordures du Bassin Parisien de sables verts, d'Argilo et de tuffeau jaune pour respectivement 24 %, 16 % et 14 %;
- sur les autres collines de champagnes ou aubues (ce sont des sols gris clair, argilo-limoneux, sur craie et donc calcaires) pour 40 % et de tuffeau blanc pour 5 %.
Hydrographie
La commune est traversée par 17 :
- la Barouse sur une longueur de 8,1 château de la Mothe-Chandeniers ;
- la Boire sur une longueur de 3,1 km ;
- le Martiel et la Petite Maine sur une longueur de 2,5 Dive et conflue vers le Thouet, prend sa source au sud-ouest de Loudun, à Beaussais, commune de Mouterre-Silly ;
- la Rouère sur une longueur de 2,1 km ;
- la Vaune sur une longueur de 1,3 km.
Climat
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique du nord-ouest. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 amplitude thermique annuelle de 14,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Loudun à 7,57 vol d'oiseau, est de 0,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- ↑ Chambre Régionale d'agriculture de Poitou-Charente - 2007
- ↑ Réalisation de l’état initial de l’environnement du PLU de la commune des Trois-Moutiers (86) par Corentin Beldent, page 28
- ↑ « » [PDF], sur haute-vienne.chambre-agriculture.fr, (consulté le ), p. 2.
- ↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- ↑ Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Quatre dolmens et un menhir témoignent de l'occupation humaine du territoire dès le Néolithique.
Le bourg des Trois-Moutiers tire son nom des trois monastères (moutier en vieux français) construits, au Moyen Âge, dans la vallée de la petite rivière, la Barouze, et autour desquels s'était groupée la population paysanne. De ces trois monastères — Saint-Hilaire, Saint-Pierre et Notre-Dame —, il ne reste que quelques pièces d'habitation, dans une maison privée, et un petit canal, qui était autrefois le vivier des moines. En revanche, le bourg a prospéré au cours des siècles et rassemble actuellement à peu près la moitié de la population totale de la commune. L'autre moitié se répartit entre plusieurs petits villages : Bernazay perché sur la colline, Vaon à la limite de la plaine céréalière, Beaulieu à la lisière des vignes d'appellation contrôlée, Grande Fête et Petite Fête à l'orée des bois, Montfray, Roche-Vernaize, Bourdigal, le Bois Saint-Hilaire, etc.
Habité dès les temps préhistoriques, le terroir des Trois Moutiers a conservé plusieurs monuments mégalithiques : le menhir (ou « chillou ») de Courçu, qui se dresse au milieu d'une lande où les ajoncs épineux atteignent la hauteur des arbres, les dolmens de Vaon et de la Porte Rouge, l'un et l'autre bien conservés, ainsi qu'un groupe de deux dolmens, situés dans le bois en face du château de Roche-Vernaize (la légende dit à propos de ces deux derniers qu'un « énorme et diabolique serpent, gardien caché du monument, devait punir de mort, dans l'année, les téméraires qui oseraient troubler le repos de sa retraite »).
Les Trois-Moutiers comprenait trois paroisses, trois églises accompagnées de prieurés, formant ainsi trois monastères.
- Saint-Hilaire
Démolie en 1888, elle était l'église paroissiale depuis la Révolution. Les matériaux ont servi en partie à la construction de l'église actuelle. À la démolition, on s'aperçut que sur une des pierres figurait une inscription d'époque carolingienne. Le clocher était de style roman. Le , le curé de la paroisse note dans ses registres "la bénédiction d'une des cloches de cette paroisse, laquelle a été nommée Anne-Victoire par Monseigneur René Charles de Maupeou [...] seigneur Marquis de la Mothe de Chandenier", qui était le prénom de son épouse Anne Victoire de Lamoignon "dame dudit marquisat de la Mothe" (AD Vienne, 9E330/3 (1755-1765) page 25). Un ruisseau (la Barouze) coulait sous le maître-autel de l'église. Le passage de ce ruisseau avait nécessité la construction de deux vastes arcades d'un aspect original pour soutenir le chevet de l'édifice, empêchant ainsi un tassement qui se serait inévitablement produit durant les grandes eaux. L'église actuelle occupe une superficie de 450 tuffeau de Chauvigny et Tercé, n'a été employée que pour l'ossature de l'église.
- Notre-Dame
Elle est mentionnée pour la première fois en 1123. Cette église est aujourd'hui une habitation.
- Saint-Pierre
Construite dans le bourg de Bernazay (Berneciaco), cette église est citée pour la première fois en 1059. Le fief de Bernazay relevait de Berrie. Le seigneur de Bernazay fut l'un des fondateurs de l'abbaye de Fontevraud.
Autour du bourg des Trois-Moutiers, alors appelé Bernazay (jusqu'à la fin du siècle), certains hameaux actuels existaient déjà. Vaon (Venancium) est mentionné en 1123, c'était une seigneurie de la Mothe de Bançay. Saint-Drémon (Sidrenum), vers 1096, relevait de Verrières (en direction de Loudun). Également la Mothe-Chandeniers (ou Motte Chandenier ou Lamothe-Champdenier) : cet ancien fief relevait du roi. La forteresse médiévale s'appelait la Motte de Baussay (ou Beaussay ou Beauçay). Hugues Ier, seigneur de Baussay, donna aux moines bénédictins de Loudun l'église Saint-Pierre-du-Château en avril 1060 ou 1063. Vers 1160, Hugues VI fut l'un des plus puissants seigneurs du Loudunais. Amaury de Baussay se distingua dans les guerres anglaises. Au cours de ces guerres, la Mothe de Baussay fut prise deux fois par les ennemis. Ensuite, le château entra dans la famille de Chaunay, seigneur de Champdenier, puis aux Rochechouart (famille de Madame de Montespan) qui en firent une demeure somptueuse. François de Rochechouart lui donna le nom de la Mothe Champdenier. Frondeur exilé en 1650, il attira autour de lui des poètes, tel Léonard Frisson, poète latin qui lui dédia un poème (1657, « Motha Candeneria »). Le château fut vendu en 1685 à Nicolas de Lamoignon, seigneur de Basville, puis revint à son fils Guillaume Urbain dont la fille, Anne Victoire de Lamoignon, épousa René Charles de Maupeou. En 1766, ce dernier reçut le domaine de La Mothe qui échut à son fils René-Nicolas de Maupeou, dernier chancelier de France de l'Ancien Régime. Pillé et dévasté à la Révolution, il fut sauvé de la ruine par un riche commerçant d'Orléans, Hennecart, qui l'acheta en 1809. Reconstruit au siècle dans le goût du gothique anglais, un incendie l'a ravagé en 1932. Depuis, les arbres l'ont envahi, mais le château se dresse toujours au centre de ses douves circulaires et d'un système de canaux. À l'extérieur, une chapelle et un pigeonnier rappellent la puissance du fief. C'est à la Mothe Chandenier que naquit Simon Canuel qui, après avoir servi la République (notamment durant la guerre de Vendée) et le Premier Empire, persécuta les libéraux à la Restauration.[non pertinent]
Durant le Moyen Âge toujours, dans le voisinage des Trois Moutiers, saint Louis rendit la justice et fit pendre aux créneaux de la tour de Curçay un seigneur qui s'était arrogé le droit de détrousser les voyageurs passant sur ses terres. À la fin du siècle, le bourg change d'appellation pour celle des « Trois Moutiers » en lieu et place de « Bernazai ». D'après la tradition, Jeanne d'Arc, allant de Chinon à Poitiers, aurait passé une nuit dans le manoir de Chantdoiseau, manoir de la fin du Moyen Âge. Au siècle, celui-ci fut un des fiefs des Sainte-Marthe, dont l'un des représentants, Scévole de Sainte-Marthe, poète, fut ami de Ronsard.
À l'époque de la Réforme, au siècle, c'est un moine des Trois-Moutiers, François Fouquet, qui alla prendre contact avec Calvin à Poitiers en 1534, et qui fut ainsi l'introducteur du protestantisme dans le Loudunais, qui s’y implanta fortement. Trace encore visible, la ferme fortifiée de la Hacquinière garde encore les embrasures de tir des guerres de Religion.
En 1869, le bourg des Trois-Moutiers compte 1 253 habitants. Le moulin du Gué Sainte-Marie est construit à la fin du siècle. En effet, la carte atlas du conseil général de la Vienne de 1886 n'en parle pas. À ses débuts, il produisait de la farine pour faire le pain ; il a deux paires de meules (une pour la première mouture et une pour les recoupes à faire la farine à bétail) et ses murs portaient encore les pattes à scellement d'une ancienne chaîne à godet desservant une bluterie. Ce qui peut étonner, c'est de voir qu'à la fin du siècle, on construisait un moulin à vent exactement comme au Moyen Âge et depuis que les croisés de 1099 en avaient ramené la technologie de la Terre sainte (c'est pourquoi ces moulins-tours étaient aussi appelés Moulins-turcs ou turquois). Le seul progrès dont était doté le moulin du Gué Sainte Marie, ce sont les ailes articulées en bois commandées de l'intérieur de l'édifice. Ces ailes, inventées par Berton en 1848, évitaient au meunier de grimper sur ses vergues pour carguer ou étaler une voile, ce qui était long (il fallait arrêter quatre fois le moulin pour accéder à chaque voilure) et parfois dangereux. Depuis 1998, le moulin du Gué Sainte Marie est la propriété de la commune des Trois-Moutiers et a, depuis, été restauré.
Héraldique
Blasonnement :
D'argent à trois lionceaux de gueules.
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Les Trois-Moutiers dans la littérature
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