Gerderest
Localisation
Gerderest : descriptif
- Gerderest
Gerderest (en béarnais Jarderés ou Yarderés) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Géographie
Localisation
La commune de Gerderest se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine.
Elle se situe à 25 de Pau, préfecture du département, et à 22 Serres-Castet, bureau centralisateur du canton des Terres des Luys et Coteaux du Vic-Bilh dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Lembeye.
Les communes les plus proches sont : Monassut-Audiracq (1,9 Abère (2,3 Maspie-Lalonquère-Juillacq (2,7 Saint-Laurent-Bretagne (3,5 Anoye (3,6 Lussagnet-Lusson (3,6 Simacourbe (3,7 Riupeyrous (4,5 km).
Sur le plan historique et culturel, Gerderest fait partie de la province du Béarn, qui fut également un État et qui présente une unité historique et culturelle à laquelle s’oppose une diversité frappante de paysages au relief tourmenté. Au sein du Béarn, la commune se situe dans le Vic-Bilh, pays qui apparaît au siècle.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Abère, Anoye, Maspie-Lalonquère-Juillacq, Monassut-Audiracq et Simacourbe.
Écologie et recyclage
En ce qui concerne l'occupation des sols, la commune comporte 72,8 % de terres agricoles et 28,7 % de forêts ou milieux semi-naturels.
Gerderest se trouve sur le territoire de l'agence de l'eau Adour-Garonne et se situe dans le bassin versant de l'Adour du confluent du Larcis au confluent de la Midouze.
La commune est concernée par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de l'Adour amont.
Pour ce qui est des risques, Gerderest n'est concernée par aucun risque technologique mais par les risques naturels d'inondations (crue lente), de tempêtes et sismiques (sévérité 3 modérée). La commune comporte par ailleurs 50 installations classées dont 17 soumises à autorisation.
Gerderest ne dispose ni de déchetterie ni d'installation de traitement des ordures ménagères.
Hydrographie
La commune est drainée par le Léès, le ruisseau de Mondane et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 6 ,.
Le Léès, d'une longueur totale de 39 Sedzère et s'écoule du sud vers le nord. Il longe le territoire communal sur son côté ouest et en constitue, sur une petite section, la limite séparative avec Monassut-Audiracq, puis se jette dans le Léez à Lannux, après avoir traversé 21 communes.
Climat
Historiquement, la commune est exposée à un climat de montagne. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat de montagne et est dans la région climatique Pyrénées atlantiques, caractérisée par une pluviométrie élevée (>1 200 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,4 amplitude thermique annuelle de 14,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Mont-Disse à 16 vol d'oiseau, est de 13,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Aucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel,,.
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Toponymie
Le toponyme Gerderest apparaît sous les formes Gerderes (1154, titres de Barcelone), Gerzerest ( siècle, titres de Gabas), Gergerest ( siècle, fors de Béarn), Gerzeresium (1343, titres de Béarn) et Jarzerest (1353, cartulaire d'Orthez).
Son nom béarnais est Jarderés ou Yarderés.
Jurduŋ / Jordonh / Jourdoung est un mot gascon pré-latin signifiant 'framboisier'. Il est connu sous les formes dialectales jourdoû, jurdoû, ajurdoû, durdoû, jerse. Ce mot du substrat pyrénéen se retrouve dans le catalan gert, jerdó et dans l'aragonais chordón 'framboise'. Ce mot est productif en toponymie. On lui doit : Gerde, commune de la vallée de Campan dans le département des Hautes-Pyrénées et la fontaine de Gerse, en vallée de l'Ouzom. Le toponyme Gerderest pourrait procéder d'une formation apparentée.
Le toponyme Molou est cité par Paul Raymond en 1863 comme faisant partie de la commune voisine de Simacourbe, tirant son nom de celui de son propriétaire en 1385, Molo de Labatut (censier de Béarn).
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Histoire
De ses origines, Gerderest a gardé un habitat diffus et une faible densité de population. La commune ne fait pas partie de ces villages du Vic-Bilh qui se sont structurés au Moyen Âge, regroupant leur population autour d'un château ou d'une fortification. Gerderest ne présente ni rues ni place : ses maisons et ses fermes s'égrènent le long des « chemins » anciens, désormais bitumés, qui sillonnent son territoire.
Préhistoire et protohistoire
Il n'a pas été retrouvé d'indices à Gerderest d'une occupation par l'homme primitif, même s'il est probable que des chasseurs aient fait des incursions dans le Béarn septentrional lors des périodes interglaciaires. Mais rien ne laisse supposer l'hypothèse d'un véritable habitat dans le Vic-Bilh.
Antiquité
Il semblerait en revanche qu'un établissement gallo-romain ait précédé le château féodal de Gerderest, ainsi qu'en témoignerait la découverte d'une amphore à engobe rouge trouvée sur le site. Ce qui, selon l'historien Jean Loubergé, expliquerait l'importance ancienne de cette seigneurie, « hors de proportion avec l'importance de la localité ». Il est admis que les grands domaines gallo-romains du Vic-Bilh ont continué de « vivre selon la tradition antique jusqu'à l'aube du Moyen Âge », les grands propriétaires ruraux préfigurant les « seigneurs » de la période médiévale.
Moyen Âge
Il semble que les Germains, qui ont dominé la région pendant les premiers siècles du Moyen Âge, n'aient pas modifié le peuplement du Vic-Bilh. L'établissement gallo-romain de Gerderest devient vraisemblablement dès le haut Moyen Âge une paroisse, ainsi qu'en témoigne la dédicace de l'église à saint Martin, grand évêque et confesseur du siècle. Avec l'apparition des maisons vicomtales de Béarn et de Bigorre au siècle, le pays se couvre de fortifications de terre comprenant motte, basse-cour et parfois enceinte : des habitats villageois se regroupent autour de ces mottes, ce qui est le cas de Gerderest. Ces villages, qui n'ont presque pas eu à souffrir de la peste et des guerres de la seconde moitié du siècle, se développent lentement dans le cadre des bailliages qui structurent la vicomté. Gerderest le fait au sein du vaste bailliage de Lembeye qui regroupe 62 communautés et 28 maisons nobles. Au sommet de cette noblesse béarnaise se dégagent dix baronnies dont celle de Gerderest. Gerderest est en effet le siège de la 5e baronnie du Béarn après Navailles, Andoins, Lescun et Coarraze. Ces nobles remplissent leur fonction militaire auprès du vicomte en défendant le nord-est du Béarn des offensives des Armagnac : en 1382, Gerderest est attaqué par les troupes de Jean II d'Armagnac. En 1385, Gerderest, Morassut et Audiracq formaient une seule paroisse comptant vingt-cinq feux et dépendant du bailliage de Lembeye.
Les seigneurs de Gerderest sont attestés depuis le siècle et l'un d'eux, Sanche Aner de Gerderest, a été évêque de Lescar de 1170 à 1201. De par cette haute fonction, il a été président des États de Béarn durant trois décennies.
Au siècle, les barons de Gerderest font partie des premiers vassaux de la couronne vicomtale de Béarn et lors de l'institution en 1220 de la Cour Majour par Guillaume-Raymond de Moncade, ils deviennent jurats héréditaires de cette assemblée. La grande baronnie de Gerderest comprend les terres de Gerderest, de Monassut, de Saint-Laurent et d'Audiracq. Les Gerderest ont leurs armes : « un document de 1281 nous donne leurs armoiries surchargées de deux chiens courants l'un sur l'autre ». Au siècle, les barons de Gerderest sont des familiers de Gaston III de Foix-Béarn qu'ils accompagnent à la guerre ou à la chasse. Il semble qu'il n'existe pas de préséance entre les grands barons de Béarn mais en 1443, lors d'une séance de la Cour Majour, Gaston VII de Béarn rend une ordonnance fixant l'ordre des sièges : à sa droite, l'évêque de Lescar, puis le baron de Navailles, le baron de Lescun, le baron de Gerderest, le baron de Doumy et le baron d'Arros ; à sa gauche, l'évêque d'Oloron, le baron d'Andouins, le baron de Coarraze, le baron de Myossens, le baron de Gabaston et le baron de Gayrosse
La baronnie de Gerderest passe au siècle dans les mains de la vicomté de Béarn par des alliances matrimoniales. C'est à cette époque qu'est fondée la famille des Béarn-Gerderest. Bernard de Béarn, fils naturel de Jean Ier, comte de Foix, reçoit les terres de Gerderest lors de son mariage avec Catherine de Viella, dame de Gerderest. Il se signale dans les campagnes de Guyenne en 1449 et 1451 (fin de la Guerre de Cent Ans). En 1466, il fait partie de la suite qui accompagne en Italie Marie de Foix, marquise de Montferrat. En 1480, son fils, Jean de Béarn, baron de Gerderest, qui avait des ambitions personnelles, complote contre la vicomtesse Catherine, reine de Navarre qu'il tente d'empoisonner : il est décapité à Montaner mais son fils, Bertrand, hérite cependant de ses biens.
Renaissance et époque moderne
Au siècle suivant, Gabriel de Béarn, baron de Gerderest, s'oppose à la Réforme et à Jeanne d'Albret. Il prend la tête d'une conspiration qui avait pour but de s'emparer de la reine et de ses enfants qui prenaient les eaux à Eaux-Chaudes. Lors de la bataille d'Orthez, il est fait prisonnier et enfermé à Navarrenx. Le , sur ordre de la souveraine, il est assassiné dans sa cellule avec ses compagnons restés fidèles au catholicisme et ses biens sont confisqués au profit de Gabriel Ier de Montgommery,. Mais Henri IV rend la baronnie de Gerderest à Henri d'Albret, son ami d'enfance qui était apparenté à la famille des Gerderest. Peu concernée par les troubles civils et religieux qui dévastent Lembeye en 1569, la paysannerie de Gerderest poursuit apparemment sans heurts sa tradition agro-pastorale. Depuis le siècle au moins, où il est attesté par un dénombrement de 1538, Gerderest a son moulin, semble-t-il affermé à un meunier par le baron qui en est propriétaire. Ce moulin à eau servait à moudre la farine. Lors de la disparition des bailliages au début du siècle et du redécoupage du Béarn en parsans, Gerderest relève du parsan de Vic-Bilh.
Les Albret Gerderest deviennent de puissants seigneurs et l'un d'eux, César Fébus, devient même maréchal de France en 1653. Par la suite, ces seigneurs vendent peu à peu leurs terres de Gerderest à des bourgeois ou à des parlementaires. Au siècle, elles passent ainsi dans les mains des Noguès. Marie d'Albret Gerderest, la dernière héritière du nom, fille unique de César Fébus, meurt sans enfant le et institue pour héritier son second époux, Charles de Lorraine, comte de Marsan. C'est son fils, né d'un second mariage, Louis, prince de Pons, qui vend les terres de Gerderest à Jean de Noguès, seigneur de Gabas et Blazé, conseiller au Parlement de Navarre. Les Noguès résident cependant à Pau, siège du Parlement. Jean de Noguès, en tant que baron de Gerderest, est admis aux États de Béarn en 1711. Comme l'ensemble du Vic-Bilh, Gerderest souffre au siècle des aléas météorologiques qui dévastent les campagnes. Lors du Grand hiver de 1709, « des grains » sont achetés et répartis par la province entre les familles nécessiteuses : 15 familles sont concernées à Gerderest. Suivent les grêles et brouillards de 1717 à 1720, les gelées et pluies de 1747 à 1752, les grêles et surtout l'épizootie en 1774, qui cause une véritable famine. La sénéchaussée de Morlaàs dont relève Gerderest réclame l'aide alimentaire aux Etats de Béarn qui établit des « magasins » où se pourvoir en vivres. Tout aussi menacés que les paysans dans leur survie, les seigneurs exigent leurs droits avec âpreté, provoquant un « climat de tensions et de peurs sociales ». En 1764, trente-quatre feux sont dénombrés à Gerderest.
Le petit-fils de Jean de Noguès, Antoine-Vincent, assiste en tant que baron de Gerderest, le , à l'assemblée de la noblesse de Dax pour l'élection des députés aux États généraux du . Les Noguès gardent les terres de Gerderest jusqu'à la Révolution ainsi que l'abbaye laïque qui se trouvait à côté de l'église Saint-Martin jusqu'en 1789. En 1790, le département des Basses-Pyrénées et le canton de Lembeye sont créés dont relève désormais Gerderest.
Sur la carte de Cassini, seuls apparaissent les pictogrammes de l'église et du moulin.
Époque contemporaine
Á l'instar des communes du nord-est du Béarn, Gerderest connaît une période de stagnation puis de repli après la Révolution. La jachère continue d'être pratiquée jusqu'à la première moitié du siècle et les rendements sont faibles. Les emblavures diminuent de 43 % dans le canton de Lembeye mais le maïs reste cultivé de façon dense, essentiellement pour l'élevage familial. La région reste isolée et atteint en 1841 le maximum de population enregistré. Á partir de cette date, la démographie commence à diminuer, la perte atteignant 66 % dans le canton de Lembeye en 1975. Les données concernant Gerderest s'inscrivent dans cette tendance générale avec un pic de population de 347 habitants en 1841 et un déclin jusqu'à 103 habitants en 1975.
Un descendant des Béarn-Gerderest, figure légendaire de l'Acadie
Dans la seconde moitié du siècle, François de Béarn, baron de Gerderest, porte le nom de Bonasse lorsqu'il hérite de son oncle, Jean, qui avait pris ce patronyme qu'il n'avait pu transmettre directement, faute de postérité. Surnommé « le capitaine Bonasse », François, fidèle au roi Charles IX, est massacré en avril 1570 par les Huguenots à Tarbes où il avait installé ses quartiers. Ses biens sont confisqués mais sa veuve, Marie de Sacaze, reprend possession de son domaine d'Arette tout à la fin du siècle. Elle transmet ce bien à leur fils, Henri, puis à la mort de celui-ci, à son petit-fils, Jacques de Béarn-Bonasse. Jacques a une fille, Isabeau de Béarn-Bonasse, qui épouse en 1649 Jean-Jacques d'Abbadie, seigneur de Saint-Castin. Elle lui donne trois enfants mais meurt de la peste peu après la naissance de son benjamin, Jean-Vincent. Né au printemps 1652, cet enfant ne peut hériter en vertu du droit d'aînesse. Très tôt, il se destine à la carrière militaire et rêve d'aventure. Son père lui obtient le grade d'officier porte-drapeaux en 1664, alors qu'il n'a que douze ans. Il rejoint alors le régiment de Carignan-Salières dont mille deux cents hommes s'embarquent pour la Nouvelle-France en 1665. Jean-Vincent est du nombre, accompagné de son homme de service, Renaud de Bordenave, Il participe à la guerre des Iroquois et est promu capitaine. Rentré en France en 1667, il repart s'installer en Acadie en 1670. Il y reste dans la région de Pentagouët jusqu'à la fin de l'année 1701 où il est contraint de rentrer en France pour répondre aux accusations portées sur sa conduite « avec les sauvages » et régler sa succession familiale. Avant de partir, il reconnaît à Québec dix enfants légitimes. Depuis la mort du grand chef de la communauté abénakise, Madockawando, dont il avait épousé la fille selon le rite catholique en 1684, il était devenu le sachem blanc des Pentagoüets. Il meurt à Pau en 1707, dans des circonstances mystérieuses, sans avoir pu retourner parmi les siens en Acadie.
L' auteur américain du Maine Henry Wadsworth Longfellow l'a fait entrer dans la légende en 1863 en lui consacrant un poème : le baron de Saint-Castine. Après quatre années de recherche, la Québécoise Marjolaine Saint-Pierre lui a consacré une biographie détaillée en 1999.
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