Vitry-sur-Seine est une commune française située dans le département du Val-de-Marne en Île-de-France, à environ quatre kilomètres au sud de Paris.
Située sur la rive gauche de la Seine, la commune est traversée par la ligne de chemin de fer Paris - Bordeaux
Faiblement urbanisée au début du XXe siècle, elle connaît une croissance démographique à partir de l'entre-deux-guerres pour atteindre 96 205 habitants en 2021, devant ainsi la commune la plus peuplée du département du Val-de-Marne
Historiquement siège de nombreuses carrières et pépinières, notamment pour les lilas, la commune s'est fortement industrialisée au cours du XXe siècle
La commune fait partie de la Ceinture Rouge, avec une municipalité communiste à la tête de la ville depuis 1925
Ses habitants sont appelés les Vitriots.
Géographie
Localisation
La commune de Vitry-sur-Seine est la plus grande du Val-de-Marne par sa superficie (11,67 Créteil. Elle est bordée au nord par Ivry-sur-Seine, à l’est par Alfortville, au sud par Choisy-le-Roi et Thiais et à l’ouest par Chevilly-Larue et Villejuif.
Ses limites géographiques sont la Seine à l’est, l’autoroute A86 au sud, la route nationale 7 à l’ouest, et au nord, en partie, le glacis sud du fort d'Ivry.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Ivry-sur-Seine, Alfortville, Chevilly-Larue, Choisy-le-Roi, Thiais et Villejuif.
Les limites communales de Vitry-sur-Seine et celles de ses communes adjacentes.
Villejuif, Ivry-sur-Seine
Ivry-sur-Seine
Ivry-sur-Seine, Alfortville.
Villejuif
N
Alfortville
OVitry-sur-SeineE
S
Chevilly-Larue, L'Haÿ-les-Roses(par un quadripoint)
Thiais
Choisy-le-Roi
Géologie et relief
La commune se situe au cœur du bassin parisien, unité géologique constituée de roches relativement jeunes, partout recouverte d’alluvions plus ou moins récentes. La Seine en creusant son lit a formé le plateau de Longboyau, Vitry-sur-Seine étant située au nord de ce plateau. La commune s'étend du plateau jusqu'à la vallée de la Seine.
Le sous-sol de la commune a été exploité jusqu'au début du carrières, notamment sur le plateau. On retrouve du calcaire grossier au nord du territoire communal au niveau du fort d'Ivry et du quartier des Malassis, du gypse au sud, et du sable du lit de la Seine sur la plaine alluviale.
Hydrographie
La ville est bordée à l'est sur 3,8 Seine, dont le régime est relativement régulier. Elle est néanmoins sujette à des crues importantes, dont la dernière remonte à 1956. Depuis la construction en amont de quatre barrages-réservoirs entre 1949 et 1990 le long de la Seine, le nombre de crues petites et moyennes a diminué.
La crue de la Seine de 1910, considérée comme une crue centennale, a marqué la ville, dévastant 1 500 logements et laissant 8 000 habitants sans abri. Cependant, les inondations par crue et débordement de la Seine sont des phénomènes lents, et en janvier 1910 la montée des eaux n’a pas dépassé un mètre en 24 heures.
Le barrage éclusé de Port-à-l'Anglais, achevé en 1864, est situé sur la rive gauche, côté Vitry-sur-Seine. L'écluse mesure 180 Alfortville en 1902. Devenues vétustes, les différentes installations du barrage sont reconstruites entre 1971 et 1973, 60 .
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Île-de-France et Climat du Val-de-Marne.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,4 amplitude thermique annuelle de 15,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Choisy-le-Roi à 3 vol d'oiseau, est de 12,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Statistiques 1991-2020 et records CHOISY-LE-ROI (94) - alt : 34m, lat : 48°45'35"N, lon : 2°25'04"E Records établis sur la période du 01-01-1988 au 31-12-2021
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
2,8
2,7
4,8
7,3
10,7
13,9
15,8
15,6
12,5
9,2
5,6
3,3
8,7
Température moyenne (°C)
5,3
5,8
8,8
12,1
15,6
18,9
21
20,9
17,2
12,9
8,4
5,7
12,7
Température maximale moyenne (°C)
7,7
8,9
12,8
16,9
20,5
23,8
26,2
26,2
21,9
16,6
11,1
8,1
16,7
Record de froid (°C) date du record
−11,5 01.01.1997
−9,5 07.02.1991
−7 02.03.05
−1 14.04.19
1 07.05.1997
6 07.06.05
8 11.07.1993
7,5 28.08.1998
4 30.09.1995
−1 24.10.03
−7 24.11.1998
−8 31.12.1996
−11,5 1997
Record de chaleur (°C) date du record
16 12.01.04
21,2 27.02.19
26,2 31.03.21
29,6 18.04.18
33,3 27.05.05
37,5 27.06.11
41,7 25.07.19
40,5 12.08.03
35,3 14.09.20
28,9 03.10.11
21 08.11.15
17 16.12.1989
41,7 2019
Précipitations (mm)
49,5
43,3
43,3
44,7
58,6
54,5
53
52,5
43,2
51,6
52,7
60,3
607,2
Source : « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
Milieux naturels et biodiversité
Les espaces verts représentent 25 % de la surface totale de la ville, soit 1 168 hectares, dont 80 hectares d'espaces verts municipaux, 100 hectares pour le parc départemental des Lilas et 5 000 jardins privatifs. Il existe trois grands parcs dans la ville, le parc du Coteau-Marcel Rosette, le parc Daniel-Ferry à destination des enfants, et le parc Joliot-Curie. La ville compte également neuf squares, sept places et des promenades.
↑ , Unités paysagères de la région d’Île-de-France, Paris, IAU Île-de-France, , 96 ISBN , lire en ligne).
↑ « », sur le site de la société d'histoire de Vitry-sur-Seine (consulté le ).
↑ a et b« », sur le site de la mairie de Vitry-sur-Seine, (consulté le ).
↑ « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
↑ « », sur le site de la région Île-de-France (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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↑ « », sur le site de la mairie de Vitry-sur-Seine (consulté le ).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Victoriacum, puis, au Vitrii-les-Parisii, Vitri-lèz-Paris. Sur un plan des années 1550, la commune porte le nom Viteri
Il s'agit d'un type toponymique gallo-roman fréquent basé sur l'anthroponyme latin Victorius (porté par un autochtone, cf. Victor), suivi du suffixe -acum d'origine gauloise, marquant la propriété, d'où le sens global de « domaine de Victorius ».
Le déterminant complémentaire les-Parisii fait référence, soit aux Parisii, soit à sa situation « près de Paris », -lèz-Paris ayant effectivement ce sens en ancien français.
Dénomination de la commune
Comme pour beaucoup de localités proches de grandes villes, il a été de coutume de faire suivre le Vitry du nom de sa grande voisine, et la fin du ,. En 1897, le conseil municipal opte finalement pour « Vitry-sur-Seine ».
Toponymie de détail
En 1280, les Langlois, anciens serfs du chapitre Notre-Dame, s'installent au bord de la Seine, construisent une ferme et creusent un port, dénommé « Port à Langlois ». Au cours des siècles, et du fait des déformations successives, le lieu-dit devient « Port-à-l'Anglais », et constitue un des deux villages qui formeront plus tard la ville de Vitry-sur-Seine.
Durant la Révolution, ce Port-à-l'Anglais porte le nom de Port-de-Marat.
↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 727a sous Vitrac.
↑ a et b
Dimet 1989, p. 46.
↑ Source : plan dit plan de Bâle (de Truschet et Hoyau), publication datée 1553.
↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Op. cit.
↑ Vitry-sur-Seine : Guide pratique, Mairie de Vitry-sur-Seine, , 158 lire en ligne), « Bienvenue à Vitry », p. 10.
↑
Sagot-Duvauroux 2002, p. 12.
↑ 62.
Histoire
Article connexe : Histoire de l'Île-de-France.
Préhistoire et Antiquité
Lors de fouilles archéologiques, un squelette de Palaeotherium, sorte de tapir, datant de l'ère tertiaire et conservé au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, et les restes d'un Anoplothérium, lointain parent de l'antilope, ont été retrouvés sur le territoire de la commune.
Des outils paléolithiques et néolithiques ont été retrouvés dispersés un peu partout sur le territoire de la commune, en particulier autour du « Port à l’Anglais » et dans les carrières de Gournay. Des sites datant de l’âge du bronze et de l'âge du fer ont été mis au jour dans le parc des Lilas. Plusieurs fosses complexes, des vestiges de structures de combustion de même qu'un vase entier vieux de 6 500 ans ont été observés à cette occasion, et pourraient indiquer qu'une partie du parc était cultivée dès le néolithique.
Une sépulture isolée datant du nécropole de la même période a été découverte dans la plaine de Vitry. La présence de nombreuses épées aux côtés des défunts, dont l’une conservée au musée Carnavalet, démontre l’existence d’une élite de guerriers Parisii sur ce territoire. De même, plusieurs structures agricoles et une inhumation datant d'avant l'invasion romaine ont été fouillées à la fin des années 1990 sur le plateau, au sein du « Parc des Lilas ».
Au cours de la Guerre des Gaules, la direction de la défense de Lutèce fut confiée à Camulogène, cet épisode étant connu comme la « bataille de Lutèce ». Le lieu précis où cette bataille a été donnée a beaucoup préoccupé les érudits, mais de nombreux indices donnent à croire que cette bataille aurait eu lieu dans la plaine de Vitry en 52 av. J.-C.,. La bataille oppose les légions romaines commandées par Titus Labienus et une coalition Gauloise composée de Sénons, de Parisii et d'Aulerques Éburovices dirigés par Camulogène, qui sera tué lors de la bataille. À la suite de cette victoire, les Romains se rendent à Agedincum reprendre leurs bagages et rejoignent ensuite César revenant de Gergovie.
On peut retrouver les marques d'une voie romaine empierrée sous l’avenue de Choisy à Paris et dans une sablière à Orly, qui se poursuivait à l’origine à Vitry-sur-Seine au niveau de la rue Constant Coquelin. Cette ancienne voie royale est devenue la route nationale 305.
Moyen Âge
La prise de Lutèce par Clovis au . À la mort de Clovis, le royaume est partagé, et le village fait partie du domaine royal du royaume de Neustrie.
Au Normands envahissent et brûlent Paris, de même que les campagnes aux alentours, et pillent Vitry en 886 et 887, détruisant l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais.
Au ordres religieux. À la fin du 1462, une visite archidiaconale indique que les deux paroisses comptent environ 47 feux (47 foyers), soit approximativement 211 habitants. Au fiefs appartenant à des seigneurs qui sont dits « en partie seigneurs de Vitry ».
Lors de la Grande Jacquerie en 1358, les rebelles parisiens unis aux Jacques parcourent la banlieue de Paris pour dévaster les propriétés des conseillers du régent Charles II de Navarre. Au cours de sa lutte avec Étienne Marcel, le dauphin Charles plaça son camp à Charenton afin de resserrer le blocus de Paris, et le Port-à-L'Anglais fut le théâtre de combats sanglants. Vitry est une des localités les plus éprouvées et en réparation de ces dommages, Charles rend le une ordonnance exemptant de prises les habitants.
En 1434, des combats sont rapportés autour du port entre Armagnacs et Bourguignons, et la ville est mise à sac par des bandes de brigands.
En 1465, la guerre du Bien public entre le roi Louis XI et certains grands seigneurs qui sont venus investir Paris par le sud touche à sa fin. Les Bourguignons assemblent un pont de bateaux au Port-à-L'Anglais pour traverser la Seine, mais ne parviennent pas à débarquer.
Époque moderne
En 1572, les réformés tentent de fuir Paris par la Seine lors de la Saint-Barthélemy, mais sont bloqués par un barrage de bateaux au Port-à-l'Anglais par le maître passeur d’eau Nicolas Surgert, agent du duc de Guise, et permet le massacre des protestants qui fuyaient Paris.
Une erreur à éviter : on associe souvent le maréchal-duc de Vitry (Nicolas de L'Hospital) à Vitry-sur-Seine. À la suite de l'assassinat d'Henri IV, c'est le favori de Marie de Médicis, le maréchal Concino Concini qui règne sur la France. Louis XIII de France opéra un coup de force : ne pouvant arrêter Concini qui disposait d’une armée personnelle de plus de 7 000 soldats, le roi fit assassiner le maréchal à coups de pistolet par Nicolas de L'Hospital, alors marquis de Vitry, capitaine des gardes du corps, le dans la cour du Louvre. Louis XIII se serait alors écrié : « Vitry, tu m'as fait roi! ». Pour cette action, Nicolas de Vitry est fait maréchal de France, et plus tard duc de Vitry (cf. Arc et Châteauvillain). Mais en fait il s'agit d'une confusion avec Vitry-en-Brie (ou Vitry-Coubert) à Guignes, qui était un fief familial des L'Hospital.
Au peste ravagent la population et Vitry, comme d'autres villages d'Île-de-France, est décimée. Une plaque dans l'église Saint-Germain rappelle ce fléau :
« Icy reposent les corps d'Antoine de La Loevre, vivant seigneur du Malay en Bourbonnais et de La Bretesche en Brie, mort de la peste, le cimetière de Vitry sur Seine, proche de la croix et de très noble dame Loyse Le Camus, sa femme aussi morte de la peste dans le même lieu le 17e jour d'octobre de l'an 1631, deux jours après son mary. Noble homme François de La Loevre, leur fils escuyer procureur en la chambre des comptes de Paris, a fait mettre cette épitaphe pour servir de monument, à la postérité du respect du respect qu'il avait pour leur mémoire. »
Les guerres de la Fronde amènent leur part de combats autour et dans Vitry. Les « frondeurs » entreprennent en 1649 la conquête de Paris. Les combats à Vitry-sur-Seine et le siège de Paris sont représentés sur une toile de Sauveur Le Conte, Les Actions du Grand Condé, blocus de Paris 1649, conservée au musée Condé. Ce tableau représente les troupes loyalistes emmenées par le Grand Condé pour assurer le blocus de Paris tenu par les « frondeurs ».
La Révolution et l’Empire
À la fin du paroisses, celle de Saint-Gervais-et-Saint-Protais et celle de Saint-Germain. Le village compte alors entre deux et trois mille habitants. Le château de Vitry appartient à Jacques-Marie de Vougny, ancien mousquetaire du roi. Comparativement au reste de la France, Vitry-sur-Seine jouit d'une situation favorisée grâce aux pépinières installées sur le territoire de la commune, et de nombreux riches bourgeois parisiens y viennent en villégiature.
Le cahier de doléances de Vitry-sur-Seine comprend 24 articles, signé par une majorité de marchands d'arbres, et s'intéresse principalement aux questions de la fiscalité, s'oppose à la parcellisation de terres et demande une simplification du système des poids et mesures,.
Le premier maire de Vitry-sur-Seine est Jean-Honoré Le Fèvre, pépiniériste, qui exerce ses fonctions de premier magistrat de 1790 à 1793, puis de nouveau sous le Directoire de 1796 à 1799. La Révolution assure pour près d'un siècle le pouvoir des pépiniéristes sur la vie municipale. Les départements sont mis en place le , et celui de Paris se divise en trois districts, Vitry-sur-Seine appartenant à celui de Bourg-la-Reine, renommé « Bourg-l'Égalité », d'où le nom de « district de l'Égalité » trouvé dans les documents officiels. Ce district est divisé en huit cantons, Vitry-sur-Seine étant rattaché au canton de Villejuif, malgré les protestations de la municipalité qui souhaite devenir chef-lieu de canton.
Une société populaire, « Les Amis de la constitution », s'ouvre à Vitry-sur-Seine et ce comité, lié aux Jacobins, entretient des contacts étroits avec la commune de Paris, et Danton et Robespierre se rendent plusieurs fois à Vitry. L'église Saint-Germain est utilisée pour les assemblées générales et est renommée temple de la Raison le , puis temple pour le culte de la Raison et de l'Être suprême le . La société populaire sera dissoute le .
L'affaire du Petit-Val, tuerie toujours mystérieuse, passionne l'opinion publique durant le Directoire. Dans la nuit du 20 au 21 avril 1796, François-Gaspard Petit de Petit-Val, un riche financier propriétaire du château de Vitry, est assassiné dans sa propriété ainsi que six personnes, sa belle-mère et ses deux sœurs ainsi que deux femmes de chambre. Le mobile reste un mystère, aucun vol n'ayant été commis, et diverse pistes ont été évoquées, comme un crime politique ou une affaire d'héritage familiale.
Le premier préfet de police de Paris, poste créé au début du Premier Empire, est Louis Nicolas Dubois, propriétaire du château de Vitry, qui occupera la fonction de 1800 à 1811, et deviendra par la suite maire de Vitry-sur-Seine de 1819 à 1821.
Époque contemporaine
Révolution industrielle
Au milieu du pâtes alimentaires, suivie en 1854 d'une usine de blanchiment de tissus au chlore. La population augmente fortement, en passant de 1 956 habitants en 1821 à 3 745 habitants en 1866. Le barrage éclusé de Port-à-l'Anglais est construit entre 1861 et 1864 afin d'améliorer la navigabilité sur la Seine. La gare de Vitry sur la ligne Paris-Corbeil est ouverte en 1860, bien que la ligne fonctionne depuis déjà près de 20 ans.
Guerre de 1870 et Commune de Paris
Pendant le siège de Paris, lors de la guerre de 1870, les Prussiens entrent le 11 septembre 1870 dans Vitry, mais onze jours plus tard sous la direction du général Maud'huy (1809-1883), la ville repasse à nouveau sous autorité française, et les positions du Moulin de Saquet sont renforcées,.
Après la proclamation de la Commune de Paris, les forts et les redoutes autour de Paris, dont le Moulin de Saquet, sont occupés par la Garde nationale, et passent donc aux mains des communards. L'armée versaillaise tente dès le
On peut noter qu'un procédé de transport du courrier vers la ville de Paris, la boule de Moulins, a été testé lors de la guerre de 1870. Afin de rester en contact avec la ville lors du siège de Paris, les boules sont mises à l'eau en amont de Paris, entre Bray-sur-Seine et Montereau et des filets tendus derrière les lignes ennemies, au niveau du Port à l'Anglais, devaient les récupérer. Malheureusement, envasées, arrêtées par des obstacles, ou passant à côté des filets, les boules ne furent pas très efficaces, si bien qu'aucune des 55 boules envoyées du 4 au 29 janvier 1871 ne fut récupérée pendant le siège.
Belle Époque
L'industrialisation de la ville progresse, et celle-ci doit s'organiser afin de pallier les problèmes de logements et de transports. Différentes lignes d'omnibus permettent de rejoindre directement Paris. Durant les années 1890 apparaissent les premiers tramways électriques avec la ligne Concorde-Bonneuil et la ligne Concorde-Choisy-le-Roi,. Des écoles et une poste sont créés, le gaz arrive à Vitry-sur-Seine en 1866, le téléphone en 1894 et l'électricité en 1904,.
De terribles inondations consécutives à la crue de la Seine de 1910 mettent la ville à rude épreuve. 1 500 logements sont dévastés et 8 000 habitants se retrouvent sans abris, sur une population totale de plus de 14 000 habitants, et la ligne de chemin de fer Paris-Orléans est coupée à Choisy-le-Roi et Vitry-sur-Seine,. En 1911-1912, le château de Vitry, qui a subi des dommages par suite des inondations, est démoli à la suite d'un référendum municipal en 1907 concernant son acquisition par la mairie.
Première Guerre mondiale
L'embauche de main-d’œuvre féminine vient pallier le départ des hommes mobilisés à partir d'août 1914. Les établissements Poulenc frères, installés à Vitry-sur-Seine depuis 1911, voient augmenter leur production de produits chimiques. L'usine d'eau de Javel met au point la fabrication de gaz de combat. Les ateliers Brasier d'Ivry et de Vitry-sur-Seine fabriquent des munitions, les établissements Bidault-Elion, installés en 1917, fondent et emboutissent des métaux non ferreux, et les établissements Chauvière fournissent des hélices à l'Aéronautique militaire. De toutes ces nouvelles installations d'usines, dues à l'occupation ennemie du Nord et de l'Est de la France, il résulte un accroissement de fabrication métallurgique dans les parties du territoire non occupées. L'octroi de Vitry-sur-Seine accuse, entre 1915 et 1917, une moyenne annuelle de traitement de métaux de 97 000 tonnes, soit dix fois supérieure à celle de 1914.
Comme toute ville de France, Vitry-sur-Seine est durement marqué par la guerre, qui coûte la vie à 736 habitants. En souvenir d'eux, un monument aux morts a été élevé en 1921 sur une petite place, en face de l'église Saint-Germain. C'est un obélisque de granite rose de Bretagne et de marbre de Carrare. La rénovation du centre-ville a nécessité son transfert sur l'ancienne place du Jet-d'Eau, maintenant place du 19-Mars-1962.
Entre-deux-guerres
Le caractère industriel et ouvrier de la ville continue de se renforcer après la Première Guerre et, aux élections municipales de 1925, une liste d'union entre le parti communiste et la SFIO met le pharmacien Pierre Périé à la tête de la ville. À partir de cette date et hormis durant la Seconde Guerre mondiale, un maire communiste l'emporte à chaque élection, la municipalité étant soit communiste, soit d'union de la gauche. Vitry-sur-Seine fait donc partie de la Ceinture Rouge, ensemble des villes à mairie communiste (PCF principalement) qui entourent Paris depuis les années 1930.
Lors des élections législatives de 1928, Maurice Thorez est candidat dans la circonscription qui recouvre Ivry, Choisy et Vitry, mais il ne peut faire campagne car il est toujours clandestin du fait de son action contre la guerre du Rif. Il arrive en tête du premier tour, mais au second tour, de nombreuses voix socialistes se portent sur le candidat de droite, qui est élu. Maurice Thorez l'emportera toutefois lors des élections législatives de 1932.
Au début des années 1930, la centrale électrique Arrighi, présentée comme la plus puissante au monde, est mise en service dans le quartier du Port-à-l'Anglais. Elle sera détruite le 16 octobre 1991. Les premiers grands ensembles sont édifiés au milieu des années 1920. Ils préfigurent les cités à venir sur le territoire de la commune. La municipalité met aussi l'accent sur la santé et l'hygiène en créant le premier dispensaire municipal moderne du pays en 1925 sous la direction de Robert Hazemann.
Seconde Guerre mondiale
La municipalité élue est remplacée par une délégation spéciale chargée d'appliquer la politique de collaboration avec l'occupant. La Résistance s'organise rapidement, et notamment autour des cheminots des ateliers de Vitry-sur-Seine qui organisent le sabotage de convois militaires allemands.
Le 19 août 1944 un comité de libération composé de résistants s'empare de la mairie. Des combats se poursuivent dans la ville jusqu'à l'arrivée de soldats canadiens le 24 août 1944. Au cours de la guerre, 422 Vitriots, dont une centaine déportés dans les camps de concentration nazis, auront payé de leur vie leurs actions de résistance, de combats ou simplement leur appartenance religieuse.
Après-guerre
L’après-guerre est consacré à la modernisation de la commune. Le 8 mars 1960 est créée la ZUP de Vitry-sur-Seine, sous la direction des architectes Mario Capra et André Remondet, qui prévoit la création de 8 930 logements et se fonde sur une projection de forte croissance démographique pour Vitry-sur-Seine (100 000 à 120 000 habitants). Entre 1945 et 1975, la population double et atteint près de 88 000 habitants. Le bâti ancien a presque entièrement été remplacé par l’urbanisation pavillonnaire et les grands ensembles.
De nos jours
Dans les années 1970, les politiques d'aménagement montrent leur limite, à la faveur de la crise qui débouche à Vitry-sur-Seine et son lot de violence dont certaines ont eu un important retentissement médiatique. Dans un contexte où les municipalités communistes accueillent des taux extrêmement élevés de populations immigrées, là où la plupart des communes s'en déchargent de fait, le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry-sur-Seine bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens, après que la municipalité de Saint-Maur-des-Fossés a tenté de transférer encore davantage d'immigrés vers Vitry. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du comité central du PCF. Le retentissement de cette affaire en fera un des événements révélateurs d'une crise de l'immigration en France et marque son entrée dans le débat politique.
Si les protestations n'ont guère de suite localement, en revanche le meurtre d'Abdelkader Lareiche, un adolescent de 15 ans, tué le 16 février 1980 par un gardien d’immeuble, est l'occasion d'une des premières mobilisations importantes des associations nées à cette époque pour la défense des banlieues et des jeunes issus de l'immigration. L'annonce de la condamnation à cinq ans de prison avec sursis du meurtrier provoque une émeute devant le palais de justice de Créteil, des manifestations à Lyon et l'occupation d'un local du PCF.
Du 26 au 31 décembre 2001, pendant cinq nuits s'affrontent jeunes et forces de police après le décès d'un jeune originaire de Vitry, abattu alors qu'il tentait de braquer une banque de Neuilly-sur-Marne. Plus d'une soixantaine de voitures sont incendiées.
Le 4 octobre 2002, le meurtre de Sohane Benziane, 17 ans, brûlée vive dans un local à poubelles de la cité « Balzac », par son ex-petit ami de 19 ans, est à l'origine de la première marche de « Ni putes ni soumises ». Le maire de Vitry-sur-Seine a inauguré une esplanade « Sohane Benziane », et un centre d'animation parisien porte également son nom.
La ville est peu touchée par les émeutes du 27 octobre au 16 novembre 2005 dans les banlieues. Ces évènements coïncident avec l'inauguration du MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, le 15 novembre 2005, en l'absence notable du ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres,.
Histoire économique et sociale
Commune essentiellement agricole avant la révolution industrielle, les activités industrielles de Vitry-sur-Seine se limitaient à quelques tisserands et à une plâtrière. À la suite de l'ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Orléans en 1862, de nombreuses industries s'installent autour du Port-à-l'Anglais entre la voie du chemin de fer et la Seine. Les activités concernées sont très diverses (fabrication de briques, une fonderie, une papeterie, etc.). Avec la première Guerre mondiale, on voit apparaître une usine de fabrication d'hélices d'avion et une usine de fabrication d'eau de Javel. En 1933 fût installé par l'office central d'études de matériel de chemins de fer un banc d'essais des locomotives utilisé par la SNCF jusque dans les années 1990, et actuellement siège de l'agence d'essais ferroviaires de la SNCF, partenaire du GIE Eurailtest.
Carrières et plâtrières
L'exploitation du sous-sol de Vitry-sur-Seine remonterait aux années 700 avec l'exploitation du gypse sur le plateau, mais le premier document qui représente les plâtrières de Vitry-sur-Seine date de 1675. Des mines d'argile plastique et de calcaire ont de même été exploitées sur le territoire de la commune, principalement durant le champignonnières pour la culture des champignons de Paris, mais celles-ci ont toutes disparu à la fin du XXe siècle.
L'abandon des carrières et surtout des plâtrières pose encore de sérieux problèmes de sécurité. Certaines galeries n'ayant pas été comblées ont tendance à s'effondrer. Sur le plateau, certains pavillons ayant été construits au-dessus d'anciennes carrières se sont lézardés. La majeure partie des plâtrières est actuellement auto-écrasée et mécaniquement auto-bloquée. La zone située sur le plateau de Vitry est maintenant inconstructible, et le « Parc des Lilas » y a été aménagé.
Centrales électriques
Vitry-sur-Seine accueille historiquement de nombreux industriels spécialisés dans la production d'électricité du fait de sa localisation à proximité de la Seine et d'un embranchement ferroviaire. Cinq centrales ont été construites à Vitry-sur-Seine, toutes dans le quartier du Port-à-l'Anglais :
l'usine électrique de la Compagnie des tramways de l'Est parisien, mise en service en 1901, et occupée depuis 1948 par Air Liquide ;
l'usine électrique « Thomson », mise en service en 1908 et détruite en 1938 ;
l'usine électrique « Centrale Arrighi », mise en service en 1931, arrêtée en 1981 et détruite au début des années 1990 ;
la centrale thermique de Vitry-sur-Seine fonctionnant au charbon, mise en service par EDF à partir de en 1966 et dotée d'une puissance de 2×250 MW ; sa fermeture est planifiée pour 2015, ;
deux centrales thermiques EDF de 125 MW fonctionnant au fioul domestique, principalement aux heures de pointe.
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