Survilliers

Localisation

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Survilliers : descriptif

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Survilliers

Survilliers est une commune française située dans le canton de Goussainville, dans le département du Val-d'Oise en région Île-de-France

Elle appartient à l'unité urbaine de Fosses et à l'aire urbaine de Paris. Le village, encore à prédominance agricole au début du XXe siècle, ne s'est jamais démarqué dans l'Histoire jusqu'à l'installation d'un important établissement industriel peu avant la Première Guerre mondiale, la Cartoucherie Française : Survilliers devient alors un village ouvrier

La construction massive de grandes résidences entre la fin des années 1960 et le milieu des années 1970 donne à la commune le visage apparent d'un village-dortoir, trompeur car le nombre d'emplois sur son territoire dépasse la population active

La commune a su préserver les derniers souvenirs de son passé rural et limiter l'urbanisation en faveur d'une qualité de vie appréciable.

Géographie

Localisation

La commune se situe en pays de France, plus particulièrement en plaine de France, à 30 km au nord de Paris, aux confins des départements de l'Oise et du Val-d'Oise.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont La Chapelle-en-Serval, Plailly, Fosses et Saint-Witz.

Communes limitrophes de Survilliers.
La Chapelle-en-Serval (Oise)
Fosses Survilliers. Plailly (Oise)
Saint-Witz

Sur les 80 % de son périmètre, le territoire de Survilliers côtoie le département de l'Oise.

Géologie et relief

Les limons des plateaux, qui fait la richesse agricole de la Plaine de France, est présent tout autour du village et correspond à la majorité de la surface cultivée de Survilliers. Le village est également bâti sur les limons, mince strate atteignant quelques mètres d'ampleur. Vers l’ouest, elle prend sa fin avec la faille de terrain mentionnée ci-dessus, qui, au nord de la D 922, est marqué par le bois de la Garenne du Houx, par la Garenne Boisseau et ensuite par la lisière des différents bois privés donnant sur La Chapelle-en-Serval. Au sud, les marnes se poursuivent largement au-delà du territoire communal. Elles ne sont visibles à la surface que rarement, dans des anciennes carrières de gypse.

La ligne de délimitation décrite est suivie par une bande de calcaire de Saint-Ouen (Bartonien moyen ou Marinésien), de couleur blanchâtre à grisâtre légèrement rosé. La bande est étroite sous le bois de la Garenne du Houx et la Garenne Boisseau, mais prend une largeur dépassant un kilomètre sous les bois au nord de Survilliers avant de dévier vers l’est. Au lieu-dit la Guépelle à l’extrémité sud-ouest de la commune, elle infléchit un instant vers l’est avant de continuer définitivement vers l’ouest, où elle passe en dessous de Marly-la-Ville et marque la « ligne de crêtes » au sud de la vallée de l’Ysieux. Le calcaire de Saint-Ouen est accompagné de poches ou minces placages de sables de Monceau.

À l’ouest de Survilliers, la bande de calcaire de Saint-Ouen est relayée par les sables et grès d'Auvers et de Beauchamp (Auversien, ou sables bartoniens indifférenciés), dont la couche atteint six à quinze mètres de profondeur sans monter à la surface dans les environs de Survilliers. Les sables de Monceau ne sont présents que sur un petit ilot à la limite sud des Petits Bois. - La D 317, orienté dans un sens nord-sud, correspond par ailleurs à l'anticlinal du Bray. Ici, se rencontre par endroits le Lutétien ; notamment au sud de La Chapelle-en-Serval où des débris de calcaires grossiers et de caillasses parsèment les champs.

Les versants de la butte de Montmélian atteignent le territoire de Survilliers près du point culminant de la commune, à l’est de l’autoroute, vers Saint-Witz. Au pied des versants, l’on découvre une mince bande de marnes vertes dite de Romainville et marnes à Cyrènes (Stampien inférieur ou Sannoisien) épaisse de cinq à six mètres, qui cède rapidement la place aux sables de Fontainebleau (Stampien) avec l’augmentation de l’altitude des terrains. La couche de ces sables peut atteindre une puissance de trente mètres de profondeur. Cependant, ces strates du Stampien ne concernent qu’une portion marginale de la commune de Survilliers.

Des forages ont relevé la présence de craie blanche à silex (Campanien, ou Sénonien supérieur) à un niveau de -6 m au-dessous du niveau de la mer. Le gypse se rencontre également dans les profondeurs, comme sous des grandes parties du département ; il s'approche suffisamment de la surface pour avoir été exploité en carrières souterraines sur les versants de la butte de Montmélian, sur le territoire des communes voisines de Saint-Witz et Plailly mais à quelques centaines de mètres de Survilliers seulement. Il paraît aussi qu'un gisement au-dessous des Petits Bois (au nord de la commune) ait été exploité pendant quelques années.

Le point culminant de Survilliers, à 157 m d'altitude, se situe sur le chemin rural de l'Enfresne vers Saint-Witz, à l'endroit où ce chemin décrit un coude et dévie du sens ouest-est vers le sens nord-ouest - sud-est. D'ici, l'on peut bénéficier d'une vue jusqu'à la cathédrale de Senlis et au-delà jusqu'aux collines boisées de la forêt d'Halatte. L'altitude moyenne est de 130 m. Le territoire communal n'est traversé par aucun cours d'eau et ne présente pas de source naturelle.

Au nord du village, et plus précisément au monument aux morts, une faille de terrain prend son origine et se poursuit en direction du nord sur environ deux kilomètres. Elle se présente sous la forme d'un secteur à profil fort accidenté comportant des déclivités abruptes et assez importantes. Les vestiges de tranchées du début de la Première Guerre mondiale zigzaguant sur le flanc de la pente renforcent encore le caractère singulier de la contrée. À l'ouest de cette zone, le niveau des terrains est inférieur à celui des terrains à l'est. La zone de la faille est couvert par le bois de la Garenne du Houx (de 6 ha), acquis en 1990 par la commune, et par la Garenne Boisseau.

Voies de communication et transports

Le chemin rural des Vaches, menant vers les Petits-Bois et la Garenne Maillard.
Circulation routière

À l'extrémité est, la commune est traversée du nord au sud par l'autoroute A1. La sortie la plus proche est la sortie Chantilly, situé à 1,5 km au sud du village sur le territoire de la commune de Saint-Witz. L'échangeur peut être rejoint via une route communale.

À l'extrémité ouest, la commune est également traversée du nord au sud par l'ancienne route nationale 17, qui sur sa portion valdoisienne a été renumérotée D 317 à la suite du transfert de cette route aux département le

En outre, la commune est traversée d'ouest en est par la D922, (liaison Luzarches - Fosses - Plailly - Ermenonville). Cette route est, avec la route communale vers Saint-Witz, la seule voie de communication traversant le centre-ville de Survilliers.

Sur le plan des sentiers de randonnée, il y existent deux chemins ruraux intercommunaux. Le chemin rural Saint-Witz ; ce chemin entre dans l'itinéraire du GR (sentier de grande randonnée) de pays Goële-Aulnois. Le chemin rural La Chapelle-en-Serval et Plailly au bout de 2,7 km.

Transports ferroviaires

Survilliers est desservie par la gare de Survilliers - Fosses située au km 29,655 de la ligne Paris-Nord - Lille. La gare est implantée dans la commune de Fosses, mais le nom de la commune de Survilliers est mentionné cependant en premier lieu dans le nom de la gare, puisqu'à l'ouverture de la ligne le

Quelques trains sont omnibus au nord de Paris. La fréquence de la desserte est de 30 minutes tout au long de la semaine, avec un renforcement (un train toutes les 15 minutes) pendant les heures de pointe. L'amplitude de la desserte est de 05:03 (premier train pour Paris) à 01:24 (arrivée du dernier train depuis Paris). En 2010, le temps de parcours jusqu'à la gare du Nord est de 35 minutes à l'aller et de 34 minutes au retour. Le terminus nord des trains est la gare de d'Orry-la-Ville - Coye-la-Forêt dans la plupart des cas ; certains trains poursuivant leur parcours jusqu'à Creil. Dans ces deux dernières gares, des correspondances vers le TER Picardie sont établies.

Transports en commun
Bus de la ligne R2, reliant Survilliers à la gare de Survilliers-Fosses.

Survilliers est desservie par les lignes R2 et 95.01 du réseau de bus Roissy Ouest. De différentes lignes à vocation scolaire permettent aux collégiens et lycéens les établissements scolaires des environs. Cependant, la ligne 10 (Compiègne -) Senlis - Roissypôle du réseau départemental de l'Oise avec un arrêt au carrefour de Survilliers (D 317/D 922) a été supprimé entre ces deux dernières localités au 1er janvier 2007.

Les arrêts de bus sont signalés sur le terrain par des stèles ou des poteaux d'arrêt, où les horaires sont affichés. Certains arrêts sont munis d'abribus, tous dépourvus de bancs.

La ligne R2 dessert les principales zones résidentielles de Survilliers et a comme principale vocation d'établir la correspondance avec la ligne D du RER (voir ci-dessus). Elle fonctionne du lundi au samedi, sauf les jours fériés. La commune de Plailly est desservie uniquement du lundi au vendredi, sauf les jours fériés, le matin et le soir avec aucune desserte en pleine journée. En outre, la zone industrielle « Parc de Plailly » est desservie par certaines courses. La fréquence varie entre 15 minutes en pleine heure de pointe et 60 minutes voire plus en pleine journée. L'horaire n'est pas cadencé, et il y existent des variations de l'itinéraire en fonction du sens de la desserte et en fonction de l'origine/terminus de la course.

La ligne 95-01 partage son itinéraire avec la ligne R2 entre la gare et le monument. Elle a comme principale vocation de relier Fosses et Survilliers, ainsi que Saint-Witz et Vémars, à la gare routière Roissypôle de l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. En outre, la ligne relie le sud du village de Survilliers à la gare. La ligne 95-01 ne fonctionne que du lundi au vendredi, hors jours fériés, selon une fréquence de 15 minutes pendant l'heure de pointe du matin et de 30 à 60 minutes le reste du temps. Elle ne connaît pas de variations d'itinéraire dans la commune.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 14,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Witz à 2 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records ST WITZ (95) - alt : 141m, lat : 49°05'08"N, lon : 2°33'02"E
Records établis sur la période du 01-01-2008 au 03-12-2023
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,8 2 4 6,6 9,6 12,8 14,7 14,6 11,8 9,1 5,6 2,8 8
Température moyenne (°C) 4 5 7,9 11,5 14,4 17,7 20 19,8 16,5 12,6 8,2 5,1 11,9
Température maximale moyenne (°C) 6,3 7,9 11,9 16,4 19,2 22,5 25,4 25 21,2 16,1 10,7 7,4 15,8
Record de froid (°C)
date du record
−12,3
07.01.09
−10,4
12.02.12
−8,4
13.03.13
−2,5
07.04.21
1,5
06.05.19
6,5
13.06.08
7,8
03.07.11
8,2
26.08.18
3,5
30.09.18
−0,7
29.10.08
−5,1
30.11.10
−7,4
19.12.09
−12,3
2009
Record de chaleur (°C)
date du record
14,1
01.01.22
19,6
27.02.19
24,2
31.03.21
28,7
20.04.18
30,8
28.05.17
36
27.06.11
41,4
25.07.19
37,5
09.08.20
34,3
08.09.23
28,3
01.10.11
20,5
08.11.15
15,7
31.12.21
41,4
2019
Précipitations (mm) 54,4 47,7 45 37,4 72,2 64,9 58,1 59,3 47,4 56,8 61 72,6 676,8
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
  1. Cf. «  », sur BRGM (consulté le ), p. 2-11 ; et la carte géologique 1 : 50 000 vectorisée du BRGM.
  2. «  », sur le site Légifrance (consulté le ).
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Marc Gayda 1996
  4. Bruno Carrière, Les Trains de Banlieue. Tome I. De 1837 à 1938, Ed. La Vie du Rail, Paris 1997, (ISBN ), p. 86. En effet, les deux nouvelles voies affectées au trains rapides contournent les gares et ne sont pas munis de quais (ibd.).
  5. Bernard Collardey, Les Trains de Banlieue. Tome II. De 1938 à 1999, Ed. La Vie du Rail, Paris 1997, (ISBN ), p. 227.
  6. Les Trains de Banlieue. Tome II, op. cit., p. 247-249, p. 256.
  7. «  » (consulté le ).
  8. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Sur, du germanique sudar, domaine de Sur. Villiers, dérivé du latin villare et apparenté au toponyme Villars, Viller, Villers et Willer ; indique généralement une fondation gallo-romaine car il évoque la présence d'une villa (vaste domaine rural) à l'emplacement du village actuel. Survilliers figure dans l'histoire du , Sorviller, Sourvillers ou Sorvillari, dont il n'est pas exclu qu'elles soient liées au pays de Serval. Y résida la famille Sorviller. Il ne nous est actuellement pas possible d'établir si le toponyme fut dérivé du patronyme, ou vice versa.

Survilliers est un dérivé de Surville.

  1. a et b «  » (consulté le ) sur le site «  ».
  2. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur parc-oise-paysdefrance.fr (consulté le ), p. 1.
  3. Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
  4. Revue internationale d'onomastique - Volume 14 - Page 115

Histoire

Moyen Âge

Les premières mentions documentées de Survilliers datent de 1185 ; le premier seigneur de Sorviller connu est Hubert, mentionné dans un acte de donation en 1152 Survilliers, avec Pontarmé (situé entre Survilliers et Senlis), Brasseuse et Raray (dans l’ouest du Valois), fut l’une des quatre baronnies qui assistaient l’évêque de Saint-Denis, Suger, dans la mouvance de l’abbaye de Saint Denis.

Dans le Survilliers du Moyen Âge existait un Hôtel des Charités appartenant à l'abbaye de Saint-Denis, qui se trouvait à l'angle des rues Gaston-Fouliouze (anciennement rue de l'église), et Pasteur (anciennement rue Valaize), donnant avec sa façade sud sur la place du Calvaire. En témoigne toujours un puits médiéval en place sur le terrain d'une maison individuelle. On ne sait pas s'il s'agissait d'un hospice où d'une simple demeure. L'abbaye l'avait acheté à la famille Leschans en 1338.

En 1338, Jeanne de Sorviller vivait avec son mari Bernard Les Champs (nom épelé aussi Leschans selon les sources); ce dernier venait d'Orry-la-Ville. Les deux familles alliées possédaient chacune par moitié la seigneurie et la haute justice de Survilliers depuis le 15 décembre 1319.

Aux alentours de 1330, François Cassinel († Paris 23 octobre 1360), employé du Trésor du roi Philippe VI de Valois, avait épousé Alips Les Champs, sœur de Bernard, originaire de Plailly. La famille Cassinel s’implanta alors à Survilliers. Elle était originaire de Lucques en Italie et avait émigré au Ferric Cassinel, futur évêque de Lodève, d'Auxerre, de Reims et paire de France, et Biette de Cassinel (épelée aussi Biote, selon les sources) (*1340 – † 1380 ou 1394).

Dite ‘la belle Italienne’, elle fut l’une des premières maîtresses connues d’un roi de France. Son premier fils issu d’une union illégitime avec Charles V serait Jean de Montagu (ou Montaigu), homme politique, secrétaire de Charles V puis grand trésorier et chambellan de Charles VI. Les plus célèbres parmi les cinq enfants légitimes de Biette furent Gérard de Montaigu (ou Montagu) († 1420), évêque de Poitiers puis de Paris, et un autre Jean de Montagu, chancelier de France et archevêque de Sens à partir de 1409.

Ferric Cassinel réunit les deux demi-Justice de Survilliers en 1371, en tant que héritier de ses parents et en recevant l'autre part d'un neveu du dernier Seigneur Sorviller (Pierre de Sorviller le Jeune). Cependant, Ferric passa la Justice entre les mains de sa nièce Marie après le mariage de ce dernier avec Gaucher de Châtillon en 1383 avant de mourir empoisonné à Nîmes en 1390. Par ailleurs, les alliances Cassinel-Châtillon (il y en avait eu au moins deux, car le père de Gaucher était le cousin du grand-père de Marie Cassinel) n'auraient pas été étrangères aux luttes intestines à l'époque de la guerre de Cent Ans. - En ce qui concerne la famille Leschans, l'unique neveu d'Alix, Pierre, mourut en 1361 sans descendance ; et la famille s'éteignit.

Jehan de Sorviller, dont le père ou grand-père fut le cousin de Biette Cassinel, accéda à la fonction de maître fauconnier de Charles V en 1393, fonction qu'il exerça jusqu'en 1404. On suppose que le rôle des Cassinel à la Cour royale favorisa l'introduction de Jehan dans les sphères du pouvoir. Les armoiries présumées de Jehan, présentant un sanglier, ont été adoptées par la ville de Survilliers vers la fin du blason héraldique proprement dit. Après Jehan, les traces de la famille de Sorviller se perdent ; ils ne seront plus présents à Survilliers.

C'est une arrière-petite-fille de Marie et Gaucher de Châtillon qui hérita comme dernier membre de sa famille de la Justice de Survilliers vers 1465. Son mari Philippe de Campremy, chevalier et bailli de Meaux, hérita plus tard d'elle. Avec une interruption d'au moins deux générations, la Justice de Survilliers restera par la suite pendant longtemps entre les mains de la famille de Meaux, jusqu'en 1649. Car l'héritière de Philippe de Campremy fut tout d'abord Jeanne de Rieux, dont le mari, Jean de Lallier († 1518), devint par la suite seigneur de Survilliers. Il fut le petit-fils du seigneur de Bertrandfosse à Plailly, Simon, et changea complètement de nom pour devenir Christophe de Plailly. L'un de ses neveux ou cousins, qui se nommait aussi Jean de Lallier († 1531), prit sa succession. Sans que l'on puisse en établir la raison exacte, la seigneurie de Survilliers incomba à Guillaume de Meaux († 1562 sous réserve, mais avant 1579). Il sera encore question de Christophe de Plailly et de Guillaume de Meaux dans la section consacrée à l'histoire de 1500 jusqu'à la Révolution.

Le château féodal, qui appartenait sans doute à la famille Sorviller puisque cette dernière est liée au village par son nom, ne figure plus sur le premier plan cadastral de Survilliers de 1779. Son emplacement est cependant mentionné sur le plan à l'endroit actuellement occupé par l'ancienne mairie de 1889 et de la cour de récréation de l'école Romain-Rolland. Par analogie avec le destin du château d'Orville, sur le territoire de la commune voisine de Louvres et à six kilomètres du centre de Survilliers, on peut conclure qu'il fut également détruit pendant la guerre de Cent Ans, lors de la retraite des troupes d'occupation anglaises progressivement repoussées de Paris à partir de 1435. Le château d'Orville, site fouillé depuis plusieurs années, fut détruit, lui, en 1438.

Le château de Survilliers disposait d'un réseau de souterrains, qui en partie existe toujours, inaccessible depuis de nombreuses années et sans entretien. Deux tunnels prennent leur origine dans la Cave Tiennot, cave médiévale située sous une auberge (l'hôtel du Nord aujourd'hui remplacé par une construction moderne), pour déboucher sur la butte de Montmélian (site d'un ancien château féodal près de Saint-Witz) d'une part, et sur la maladrerie Saint-Ladre (située dans l'actuelle zone industrielle de Fosses-Saint-Witz), d'autre part.

Après la destruction du château et jusqu'en 1638, les seigneurs de Survilliers résidaient dans deux maisons ; la première dans les emprises actuelles de la ferme de la Croix (qui existait déjà, mais dans une configuration différente) et la deuxième non loin de là, au sud-est du carrefour de la Bergerie au centre du village. Ce fut « un petit corps de logis avec cour, et jardin derrière planté de poiriers et pruniers ».

De la Renaissance à la fin de l'Ancien Régime

En 1500, le seigneur de Survilliers était le chevalier et bailli Christophe de Plailly, comme nous l'avons vu. Depuis les Cassinel et Jehan de Sorviller un siècle auparavant, ce fut le premier personnage dont la réputation dépassait le Pays de France. En effet, il était au service du roi Louis XII, et fut également s de Bertrandfosse à Plailly, de Mortefontaine, de Moussy-le-Neuf, de Compans et de Chennevières-en-France ; en outre, il fut Capitaine de Sens jusqu'en 1517. Ainsi, il n'est pas étonnant qu'il n'habita guère Plailly et encore moins Survilliers ; il s'y fit représenter par le maire de Survilliers, Jean Eudes.

Tourelle rue de la Liberté, probablement antérieure au XVIIe siècle. Elle délimitait la Ferme du Seigneur avec d'autres tourelles identiques.
Le colombier de la Grande Ferme après rénovation. Il daterait du XVIIe siècle et représente l'ultime vestige de l'autre ferme seigneuriale de Survilliers.

La paroisse relevait de l'évêché de Senlis. L'évêque avait confié la charge de cette baronnie, parmi les 4 qu'il avait fondées, à la famille de Meaux. Ainsi l'écuyer Guillaume de Meaux, le premier baron de Survilliers entre en scène. Marié vers 1525 avec Antoinette de Corbie, ce fut sans doute peu après qu'il fut institué seigneur de Survilliers. Guillaume était en même temps Seigneur de Marly. Ses deux fils supposés furent Antoine de Meaux et Charles de Meaux l'Ainé, qui devinrent tous les deux à leur tour seigneur de Survilliers : d'abord, après le décès du père en 1562 (date présumée), le fils aîné Antoine lui succéda. Marié à Marie Parent, sous-héritière de Christophe de Plailly, il s'installa au château de Malassise,. On ignore l'année de son décès, quand son frère cadet, le baron et écuyer Charles l'Ainé devint seigneur de Survilliers. À l'instar de son frère, il fut également seigneur de Marly, et en outre seigneur de Rocourt (ancien fief dans l'actuelle commune de Fosses), mais surtout gouverneur de Laon. Son épouse fut Catherine Daugnon (ou d'Ognon), disparue le et inhumé dans l'église de Survilliers. Elle survécut longtemps à son mari, car ce dernier décéda en 1604 pour être inhumé également dans l'église de Survilliers, à l'endroit où il se tenait habituellement pendant la messe.

Le troisième fils de Charles l'Ainé, qui s'appelait Antoine tout comme son oncle (voir ci-dessus) et né en 1585, devint baron à l'âge de dix-neuf ans, après la mort de son père. Il était cavalier des Chevau-Légers du duc de Vendôme et avait deux fils avec sa femme Anne Le Cler. On ne sait pas en quelle année Charles, l'un de ces fils, succéda à son père et devint le cinquième baron de Survilliers issu de la famille de Meaux depuis la fin du Moyen Âge. Selon les mémoires du curé de Survilliers de l'époque, M. le Lieupault, ce Charles de Meaux aurait été condamné à mort le , mais l'acte n'a jamais été retrouvé. En effet, le curé l'accusa d'avoir assassiné l'un de des parents, Thomas Le Lieupault. Pour faire face à ces accusations, le , Charles de Meaux, accompagné de quatre hommes de main, tira un coup d'arquebuse sur le curé. Ce dernier fut blessé mais vécut encore jusqu'au  ; Charles de Meaux en revanche fut encore plus gravement blessé par l'un des propres compagnons et succomba à ses blessures quelques jours plus tard. On l'enterra dans l'église.

Le 10 novembre 1664, M. le Lieupault fit ériger une croix au nord du bourg, sur l'actuelle place du 8-Mai-1945. Deux autres croix sont déjà attestées à Survilliers depuis le XIVe siècle : la croix de Sorviller ou Croix Rouge au sud, sur le chemin de Vémars, et une croix à l'entrée de la ferme de la Croix, sur la Grande Rue. Seule une quatrième croix, celle de la place du Calvaire, existe encore au début du XXIe siècle (mais la croix actuelle n'est plus celle d'origine).

La famille de Meaux continuait d'exister dans la région, mais ses destinées ne furent plus liées à Survilliers : à la suite du décès de Charles de Meaux le Jeune, Gaspard de Verdelot, marquis de Villiers-Saint-Georges, acheta ses biens, mais les céda déjà le à Claude Briou, président de la Cour des Aydes. Malheureusement, l'infortune s'abattit sur sa descendance ; parmi ses cinq enfants, seule sa fille Geneviève parvint à fonder un foyer, avec Nicolas-Gilles de Costentin, et ce dernier décéda dès l'âge de vingt-cinq ans en 1682. Son fils Nicolas-Charles ne naquit qu'après le décès de son père, qui par ailleurs avait également été orphelin, et son grand-père Claude Briou acquit pour lui les fiefs de Survilliers ainsi que d'autres terres, pour un prix total de 145 000 livres, en 1693. Nicolas-Charles se maria en 1702 et devint colonel du Régiment Royal Dauphin de Cavalerie, mais tout comme son père, il mourut relativement jeune avant le 14 janvier 1716, quand sa fille unique, Charlotte-Lucie, n'avait que dix ans. La mère de cette dernière, Charlotte-Madeleine née Huguet de Semonville, « continua d'entretenir sa propriété à Survilliers à laquelle un jardinier fut toujours attaché en 1720 ».

Ultérieurement, une héritière éloignée, Marie-Françoise de Catinat, entra en possession de tous les biens accumulés par les familles Briot et de Costentin. Il paraît qu'elle n'habitait pas Survilliers, car son mari, Jean-François le Vayer, chevalier-baron de Doubleau, conseiller et maître des requêtes ordinaires du Roi, habitait Bonnétable, dans la Sarthe. Devenu veuve, la baronne Marie-Françoise s'installa à Paris dans son hôtel de la rue Saint-Benoît et vendit « tous ses biens et revenus de Survilliers pour 200 000 livres, le , à Claude Le Duc qui, délaissant Survilliers » habitait Paris et louait ses plus de quatre cents arpents de terre notamment à Charles-François Bouchard. Cette famille très ramifiée devint par la suite l'une des plus importantes pour Survilliers, et c'est d'elle (et de la famille Aubergé) que la ville de Survilliers acheta l'actuel hôtel de ville en 1969. Dans la famille Bouchard, il y avait depuis 1662 un Jean-Claude dans chaque génération, qui exerça la fonction de procureur fiscal.

Les barons de Survilliers et leurs familles ne furent pas les seuls membre de la noblesse qui possédaient des biens à Survilliers. Pour la fin de l'Ancien Régime, on peut notamment citer la famille de Chastellux de Paris, propriétaire de la ferme de la Croix. « La ferme n'était qu'un placement pour cette famille de seigneurs provenant de Bourgogne, vicomtes d'Avallon, pour la plupart destinés à l'armée et à la diplomatie »,. Il y avait aussi les Lefebvre, connu à Survilliers depuis 1525, et dont plusieurs membres sont inhumés dans l'église. Charles le Jeune († ) officiait comme archer de la Garde du corps du roi tout comme René († ). D'autres membres de la famille, comme Gérard, exercèrent le métier de marchand-laboureur.

Une sœur de Charles de Meaux, Catherine, avait épousé Savinien de Lagarrigue en 1624. De cette union naquit Jean de Lagarrigue, seigneur de la Tournerie, qui émigra vers la Martinique (française depuis 1635). Son fils Claude aurait adopté le nom de Survilliers, et créé de ce fait la branche des Laguarigue de Survilliers en Martinique, où une famille de ce nom est en effet toujours présente. Elle se fit connaître grâce à son entreprise d'importation et d'exportation de Fort-de-France, qui importa par exemple du rhum en métropole. Des recherches généalogiques récentes ont cependant démontré que les Laguarigue de Martinique, roturiers, n'ont en réalité aucun lien avec Survilliers, même si l'ajout du surnom de branche (usurpation très ancienne) a été officialisé à l'état civil.

La route de grande communication Paris-Senlis, qui à la fin du XIXe siècle n’avait guère changé depuis sa création.

Même si nous ne disposons pas de renseignements sur l'école de Survilliers sous l'Ancien Régime, nous connaissons les noms de quatre maîtres d'école pour la période du curé dans des tâches administratives, comme la tenue des registres paroissiaux, obligatoires depuis 1586.

Vers le milieu du départementale 317, et à cette occasion, un plan du tracé et des lieux traversés fut dessiné. Il est daté entre 1745 et 1780 et constitue un élément de l'atlas de Trudaine. Bien que sans échelle, Survilliers y est représenté de façon assez précise; il n'empêche que des doutes puissent être permis sur l'exactitude de la représentation de ses surfaces bâties. On peut s'imaginer que la construction de la nouvelle voie de grande communication ne resta pas sans conséquences sur la vie économique de la commune: avant, le trafic entre Paris et le nord de la France passait en partie par Survilliers ; dorénavant, il la contournait par l'ouest.

À ce sujet, il convient de revenir sur ce que fut la voirie dans la commune depuis le Moyen Âge et jusqu'à l'aube du campagne se faisait essentiellement sur des chemins de terre plus au moins bien entretenus, et difficilement praticables par mauvais temps. Ainsi, il comptait de disposer de chemins les plus directs possibles vers toutes les autres localités des environs, pour avoir des trajets courts malgré tout. Depuis Survilliers, outre les chemins encore existants sous la forme de routes départementales, partaient donc des chemins ruraux pour les villages suivants:

  • Bellefontaine, le chemin des Essarts ; interrompu par la D 317 et la voie ferrée ;
  • Orry-la-Ville, depuis le cimetière actuel ; ce chemin n'existe plus qu'au-delà de la D 317 ;
  • La Chapelle-en-Serval, toujours existant mais finissant à l'entrée dans les bois ;
  • Thiers-sur-Thève, depuis l'extrémité nord-est de la résidence du Jardin Frémin (lieu-dit de l'époque), entièrement disparu
  • le hameau de Neufmoulin de la commune de Plailly, interrompu par l'autoroute ;
  • Marly-la-Ville, deux chemins distincts, dont l'un existe toujours comme 'rue des Moulins', passant entre le terrain de la cartoucherie et de la zone industrielle de la Porte des Champs (ancien lieu-dit) ;
  • Fosses, une simple sente, en plus de la route pour Luzarches passant également par Fosses.

Les chemins disparus ont pour la plupart été intégrés dans les terres agricoles qu'ils traversèrent, ou dans des bois privés. Ils figurent néanmoins toujours au cadastre, ce qui permet de conclure que leur anéantissement ne repose sur aucune base juridique valable et que la commune reste propriétaire des emprises.

Pour la fin de l'ancien régime, plusieurs moulins à vent sont attestés sur une colline au sud du village ; il y en avait depuis le haut Moyen Âge. Ce fut le quartier des meuniers. Le dernier moulin se situa à l'emplacement actuel des châteaux d'eau de la cartoucherie. Il fut démoli sans doute vers 1900 avec le développement de cette dernière. Survilliers fut alors pour l'essentiel un bourg agricole. La plupart des habitants étaient au service de l'une des grandes fermes, soit comme ouvriers ou employés, soit comme journaliers ; les autres habitants furent en grande partie des artisans qui eux aussi tiraient une partie de leurs revenus de l'agriculture, et plus particulièrement des vergers très présents à Survilliers. Les hauts murs à pierres apparentes qui les entouraient, typiques des villages de la région, subsistent encore partiellement de nos jours.

De la Révolution à 1903

Pendant la Révolution française, l'église fut l'objet de l'emportement de ses partisans envers l'ancien régime. Les pierres tombales furent piquetées et leurs inscriptions à moitié effacées ; le porche est abîmé et les instruments du culte profanés ; les trésors de l'église sont pillés. La ferme seigneuriale à l'endroit du futur château (voir ci-dessous, à ne pas confondre avec la Ferme du Seigneur ou Grande Ferme sur la Grande Rue), propriété de Claude Leduc depuis 1770, a probablement disparu pendant les années de révolution, mais l'on ne peut pas établir si ce fut en raison de la Révolution ou pour un autre motif.

Monument en souvenir de Joseph Bonaparte et Julie Clary derrière la mairie.

Sous le Consulat, le frère aîné de l'empereur , Joseph Bonaparte, et son épouse Julie Clary s'installèrent à Mortefontaine où ils avaient fait l'acquisition du château en 1798. Mortefontaine dépendait alors de la paroisse de Survilliers. Cinq ans plus tard, en 1803, Joseph Bonaparte acheta également le château de Survilliers, propriété du banquier génois Cambiago depuis 1798, qui l'avait à son tour acheté à son constructeur, Michel Leduc.

C'est sans doute ce rapport avec Survilliers qui inspira le choix des noms d'emprunt de comte et comtesse de Survilliers au couple, lors du départ de Joseph en exil aux États-Unis d'Amérique en 1814. Une anecdote raconte que la veille du départ, le comte et la comtesse de Survilliers passèrent la nuit au château de Survilliers. Deux ans plus tard, Bonaparte le vendit à son beau-frère Nicolas Clary. Le château d'alors fut victime d'un incendie en 1903 et fut remplacé par un manoir par la famille Bouchard Aubergé, derniers propriétaires du domaine avant son rachat par la commune en 1969 (manoir et 2 ha de terrain) respectivement 1976 (les 6 ha restants du parc). La mairie s'y installa vers 1970. Le Survilliers de l'époque comptait trois fontaines publiques : la fontaine du Houx, qui existe encore sous la forme d’un point de captage d’eau potable (désaffecté) en contrebas de la Garenne du Houx, la fontaine de la Valaise, entre l’actuelle résidence du Jardin Frémin et l'ancienne station d’épuration et la fontaine d’Enfresne, partagée avec la commune de Saint-Witz et localisée à l'extrême sud-est du territoire de Survilliers, apparemment sous l'actuelle autoroute. Des puits privés existaient dans des cours de ferme,. La grande ferme disposait d’un abreuvoir pour le bétail, situé à l’ouest de cette ferme et non dans la cour ; un deuxième abreuvoir se trouvait à l’emplacement de l’actuel arrêt de bus Jardin Frémin, à l’est de la rue Pasteur en angle avec le chemin du gué. Le nom de ce chemin en constitue par ailleurs une réminiscence, puisque ce terme était autrefois vulgairement utilisé pour désigner un abreuvoir (sans doute pour la ressemblance des abreuvoirs avec des gués aménagés). Un ancien abreuvoir subsiste, par exemple, au sud du centre ancien de Louvres, près de la rue de Paris.

Dans le courant du lavoir, à l’instar de la quasi-totalité des communes de la région. Leur construction fut encouragée par la loi du qui vota un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs, dans l’objectif d’améliorer les conditions d’hygiène dans les campagnes. Le lavoir de Survilliers fut aménagé à l’emplacement de l’actuelle piscine intercommunale et n’existe plus.

Groupe scolaire de Survilliers inauguré en 1890, avec la mairie au centre. Au fond à gauche la Grande Ferme. L’actuelle poste n’était pas encore construite.

C’est à partir de 1833 que l’existence d’une école à Survilliers est documentée. En cette année, en conformité avec l’article 18 de la loi du , un comité local se créa ; le curé en faisait partie d’office. La mission principale du comité fut le contrôle de l’instituteur et l’inspection des cours dispensés. En 1834, on recensa 25 garçons et 21 filles en hiver, et 20 filles et 18 garçons en été. À partir de 1843, les enfants de Saint-Witz fréquentèrent l’école de Survilliers. Les deux tiers des enfants des deux communes suivirent régulièrement les cours ; en conséquence, l’autre tiers ne reçut aucune instruction scolaire. Avant l’inauguration du nouveau groupe scolaire en 1890, l’école déménagea trois fois. Entre-temps, en 1871, une école de filles fut instaurée. Alors le comité local tint à ce que l’instituteur des garçons fût un laïc, une congrégationniste officia dans l’école des filles. Le projet de groupe scolaire fut enfin adopté en 1883 et l’inauguration du nouveau bâtiment, avec deux classes organisées autour de la mairie, put être fêté le .

Vers le milieu du XIXe siècle, le cimetière situé au nord de l’église, place du Calvaire, fut fermé par souci d’hygiène et un nouveau cimetière aménagé au nord du village. Les tombes ne furent pas transférées. Le nouveau cimetière, celui d’aujourd’hui, se trouva alors en plein champ, mais est aujourd’hui en voisinage avec les dernières maisons du village.

Place de la gare vers 1890, avec des omnibus à cheval pour Mortefontaine (à g.) et La Chapelle-en-Serval.
Monument pour Joseph Brancard, non loin de l'église, à l'entrée du village.

Après l'ouverture de la gare en , un service d'omnibus hippomobile fut mis en service entre le village et la gare, distante de près de deux kilomètres. Un petit monument à l'est de la place de l'église, commémorant l'accident du où le cocher Joseph Brancard trouva la mort, en constitue un souvenir. Plus tard, après le rachat du domaine de Vallière à Mortefontaine par le duc de Gramont en 1890, ce dernier fit établir un nouveau service d'omnibus jusqu'à Mortefontaine, comportant seize chevaux gris attelés par cinq et menés par des postillons coiffés d'un haut-de-forme. La gare portait alors le nom de Survilliers - Morte-Fontaine, qui ne devint Survilliers-Fosses qu'en 1926. Par ailleurs, ce service d'omnibus fut apprécié par les touristes venant se promener dans la forêt d'Ermenonville et visiter les sites liés à Jean-Jacques Rousseau.

Sur le plan de l'économie, la première industrie établie à Survilliers fut apparemment une carrière de gypse souterraine exploitée par la société L'Industrielle Plâtrière, sise 15 rue Victor-Massé, Paris traction hippomobile, moyennant des voies Decauville à l'écartement de 500 . On peut cependant encore identifier l'itinéraire de la voie Decauville le long du chemin rural, entre deux haies; il se distingue du chemin par son tracé exempt de déclivités importantes, afin de faciliter la manœuvre des wagonnets. De même, le chemin est encore connu localement sous l'appellation de 'la cavée', dont il ne montre pourtant pas le caractère géomorphologique. L'appellation est donc susceptible de venir des cavages ou cavées de la carrière, c'est-à-dire des tunnels conduisant vers le lieu d'extraction souterrain.

Un élément peu connu de l'histoire récente de Survilliers est l'existence d'un champ de courses au nord-ouest de la commune, à l'entrée de La Chapelle-en-Serval. Les tribunes furent situées sur le territoire de Survilliers ; le champ de courses proprement dit dans la commune de La Chapelle. Vers le début du hippodrome était déjà abandonné; on peut penser qu'il souffrit de l'éloignement de la gare et ne tint pas la compétition avec les autres champs de courses des environs, Chantilly et Enghien-les-Bains. De nos jours, n'en reste que les murs d'enceinte, en mauvais état ; le terrain lui-même est voué à l'agriculture.

Le

De 1903 à nos jours

La Cartoucherie Française peu après sa création en 1903, installée dans une ancienne ferme visible sur la photo.
Plaque commémorative en face de la Garenne du Houx, rue du Colombier.
Monument aux morts de la guerre 1914-1918.
L'ancien centre de la Saint-Quentinoise, rue de la gare, où travaillait Gaston Fouliouse. C'est aujourd'hui le multi-accueil "Les Marcassins".

Une année-charnière dans l’histoire de Survilliers fut l’année 1903, quand Georges Leroy et Charles Gabel fondèrent la Cartoucherie Française. À partir de ce moment, l’importance de l’agriculture pour l’économie locale n’a cessé de reculer face à l’industrie. D’abord installée dans une modeste ferme et n’employant que dix ouvriers et deux cadres, la cartoucherie s’était déjà construit un renommée sur le plan international à la veille de la  guerre mondiale. Pendant la guerre, la cartoucherie apportait son concours à la Défense Nationale, mais quand le front se rapprocha de nouveau de Survilliers en juin 1918, elle fut obligée de s’exiler à Caen.

Début septembre 1914, les combats s’approchent dangereusement de Paris et le Gouvernement quitte la capitale. Un détachement de cavaliers allemands campe à La Chapelle-en-Serval, les 3 et 4 septembre. La lisière des forêts marqua alors la limite entre les positions des deux armées ennemies et une bataille violente les opposa. Dans la Garenne du Houx, des vestiges de tranchées sont toujours visibles. Heureusement, les bataille de l'Ourcq à partir du 5 septembre. Le village de Survilliers fut ainsi épargné des destructions, ce qui n’empêcha évidemment pas que de nombreux Survillois ont dû laisser leur vie sur le champ d’honneur.

Après l’Armistice, la cartoucherie reprit vite ses activités à Survilliers et connaît un développement très favorable, grâce notamment à de nombreux brevets et à la diversification de sa gamme des produits. En effet, elle produit maintenant des emboutis pour les industries électroménagère et automobile, ainsi que des cartonnages et emballages pharmaceutiques. La cartoucherie joua un rôle décisif dans la vie sociale de la commune, et ceci sur tous les plans. Dès 1920, elle crée des associations (donc notamment l’Avenir de Survilliers, toujours existant), l’organisation locale des anciens combattants, une bibliothèque et des équipements sportifs. Elle institue une crèche (puis, plus tard, un service médical et dentaire), un réfectoire et le transport gratuit du personnel. Les cadres et certains ouvriers qualifiés peuvent participer aux bénéfices et une partie du capital est distribuée sous forme d’actions. En 1928, la croix de la Légion d'honneur est décernée à Charles Gabel. La cartoucherie a laissé son empreinte dans de différents quartiers de Survilliers en construisant et mettant à la disposition de son personnel plus de deux cents logements, dans des pavillons pour deux ou quatre familles et des maisons individuelles pour des cadres.

Avec les progrès obtenus dans l'augmentation en teneur en sucre des betteraves sucrières et la rentabilité croissante de leur culture et transformation, de nombreuses sucreries s'établirent en Seine-et-Oise, ainsi que dans tout le nord de la France et les plaines de Beauce. Non loin de Survilliers, la société Crucien Fantauzzi & Cie. ouvre une sucrerie à l'intersection de la D 317 avec la route Villeron - Marly-la-Ville, sur le territoire de la commune de Villeron, en 1912. Afin de faciliter l'acheminement des betteraves vers l'usine, l'entreprise fait construire un réseau ferré industriel à l'écartement de 600 mm, desservant les communes voisines, sur une longueur de 31 km en 1934 (plus 7,5 km de voies de garage et de gare, et 4,8 km d'embranchements particuliers). Survilliers fut effectivement concerné par ce réseau ferré, car une ligne, en accotement routier le long de la D 317 (à l'ouest de la chaussée), allait de la sucrerie jusqu'à La Chapelle-en-Serval (entrée du village). À cette époque, Survilliers possédait une féculerie (plus tard transformée en distillerie) située le long de la D 317, sur l'actuelle zone industrielle de Fosses-Saint Witz. Les bâtiments existent toujours en partie. Cette usine disposait d'un embranchement particulier. Le réseau industriel ne fonctionnait régulièrement que pendant la campagne betteravière, d'octobre à février environ. Les trains furent tractés par des petites locomotives à vapeur ainsi que par des locotracteurs diesel. Le parc des locomotives a dû se rapprocher de la dizaine, car en 1937, la société Fantauzzi acheta sept locomotives d'un coup. L'activité du réseau cessa en 1958 ; celle de la sucrerie en 1974.

L’histoire de Survilliers pendant la Seconde Guerre mondiale et l’immédiat après-guerre est encore peu connue. Il paraît que les bombardements les plus proches eurent lieu entre le 11 et à Chantilly, où il y avait un terrain d'aviation provisoire sur le champ de courses. La période pendant laquelle il y eut des combats terrestres dans le sud de l'Oise et le nord du Val-d'Oise et la Seine-et-Marne fut du 22 mai au . Ensuite, ce fut l'exode d'une grande partie de la population devant l'invasion allemande, à partir du 11 mai ; cependant, avec l'encombrement des routes, il fut difficile d'avancer et entre-temps, les Allemands arrivaient aussi à la ligne de la Loire, et la plupart des fugitifs rentrèrent chez eux. Ce fut le début de l'occupation, s'installant entre le 17 et 25 juin. La cartoucherie est contrainte de cesser la plupart de ses activités entre 1940 et 1944 ; seul l’emboutissage continua de fonctionner. On peut imaginer les conséquences sur la vie des familles, laissées en bonne partie sans ressources régulières. Il y eut des résistants et des collaborateurs, et l’engagement dans l’un des camps fut à l’origine de conflits entre certaines des principales familles du village. Le et surtout lors des combats de libération en été 1944, les bombardements des alliés font de nombreuses victimes et blessés : 8 juillet, 1 mort et 6 blessés ; 3 août : 2 blessés ; 9 août : 10 morts, 14 blessés ; 12 août : 1 mort, 9 blessés, 1 maison détruite, 1 maison endommagée.

Le 8 mai, Survilliers commémore la disparition de Gaston Fouliouse, déporté dans un camp de concentration allemand le 14 août 1944 pour faits de résistance, et décédé des suites de sa captivité le 24 août 1945. Né le 29 juin 1888 à Vrigne-aux-Bois (Ardennes), il était marié à Georgette Sauvage. Le couple vécut d'abord à Saint Quentin où leur fils Gaston naquit en 1922. Fouliouse travaillait, tout comme son père, à la Société Saint-Quentinoise d'éclairage. La famille a déménagé pour Survilliers au plus tard en 1936, probablement quand Fouliouse fut promu chef du centre de Survilliers. Les actes de résistance de Gaston Fouliouse sont connus du Service historique de la défense.

L’année 1964 voit l’inauguration de l’autoroute A1 entre Senlis et Le Bourget. C’est là encore un autre fait marquant pour le développement de Survilliers, car le village devient désormais intéressant comme commune résidentielle pour des personnes travaillant à Paris (rappelons qu’à l’époque, les bouchons étaient moins fréquents, le pétrole était bon marché et les transports ferroviaires de banlieue moins efficaces). Les promoteurs immobiliers jettent leur dévolu sur Survilliers et la construction de grands ensembles se prépare. L'agriculture est déjà orientée exclusivement vers la culture à ce moment, suivant une tendance de longue date dans le Pays de France. Ainsi, le dernier berger de Survilliers, Emile Briois (* 1872) décéda en 1959.

En 1964 également, s’installe à Survilliers une autre grande entreprise : le constructeur automobile néerlandais DAF avec son siège français. L’administration est hébergée dans une tour élancée, dessinée par l’architecte Tallibert. Vers le milieu des années 1990, la société DAF-France a déménagé pour un nouveau site proche de l’aéroport de Roissy.

Dans les années 1960, la Cartoucherie Française vit sa première période de crise conjoncturelle ; les productions destinées à la Défense Nationale diminuent et les marchés d'armement se tarissent. La compétition avec des pays à plus faibles coûts de production se fait ressentir. L'effectif de la cartoucherie dépasse encore les 1000 salariés, mais des vagues de licenciements économiques ont désormais lieu à plusieurs reprises. La faillite est proche courant les années 1980, et en 1983-84, la plupart des logements sont vendus aux occupants. Restent alors environ 400 employés. Grâce à de nouveaux produits civils, l'entreprise redresse la barre à partir de la fin des années 1980.

Dernier souvenir de la Seine-et-Oise à Survilliers, à l’entrée sud du village.

Au

Le 8 mars 1974, l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est mis en service. La pression immobilière à Survilliers s’accentue encore à partir de ce moment.

Le 16 janvier 1985, un spectaculaire incendie dévaste quelques bâtiments de la cartoucherie. Deux tonnes de poudre ont brûlé sans exploser... deux cents pompiers sont engagés, provenant de dix-huit centres de secours. Miraculeusement, aucune victime n'est à déplorer et les dégâts sont finalement assez légers ; seules quinze personnes sont contraintes au chômage technique par la suite.


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  1. Eugène Bruneau-Latouche, Chantal Cordiez et Philippe Cordiez, 209 anciennes familles subsistantes de la Martinique : : notices généalogiques, acquisitions, ventes, échanges, alliances et descendances antérieurs à 1901. Tome 2, H-W, Aix-en-Provence, Fort-de-France, Paris, C. et P. Cordiez, , 1015 p., p. 669-670.
  2. «  » (consulté le ) sur le site «  ». Selon cette source, la traversée de Senlis par la route en question fut achevé en 1753, année de la mise en service de la rue Neuve de Paris (actuelle rue de la République), pour la construction de laquelle un itinéraire en ligne droite a dû être percé à travers le centre ville ancien. À partir de 1753, la circulation ne passa plus par la rue Vieille de Paris, qui, elle, traverse la partie la plus ancienne du centre de Senlis, délimitée par l'enceinte gallo-romaine. On peut donc penser que la construction de la route aux alentours de Survilliers eut lieu à la même période.
  3.  ZZ001771, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Archim, ministère français de la Culture.
  4. Cf. le plan cadastral de Survilliers de 1779, conservé aux archives nationales, et le plan de 1823, conservé aux Services archéologiques du Val-d'Oise.
  5. Elle figure sur le plan cadastral de 1779, conservé aux Archives Nationales, mais n'existait plus en 1798 quand le château avait déjà été construit au même endroit ; en effet, on sait que ce dernier changea de propriétaire cette année-là. Cf. ibid, p. 25.
  6. Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale
  7. Elle est repérée sur la carte topographique type 1900, consultable sur le site «  » sur le site «  ».
  8. Les deux abreuvoirs sont repérés sur la carte topographique type 1900, consultable sur le site «  » sur le site «  ».
  9. Pour regarder quelques lavoirs du Val-d'Oise et approfondir le sujet des lavoirs : «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) sur le site «  ».
  10. Survilliers. Sentiers de Mémoire, op. cit., p. 31-32, ces renseignements sont tirés de l'ouvrage : Collectif, Seraincourt, Seugy, Soisy-sous-Montmorency, Survilliers, Saint-Brice-sous-Forêt, monographie des instituteurs, contribution de Elie Hannequin sur Survilliers, 1899, non paginé. Disponible aux Archives départementales du Val-d'Oise, cote : 4/1710 (consultation sur place).
  11. Marc Gayda, André Jacquot, Patricia Laederich, Pierre Laederich Histoire du réseau ferroviaire français, Éditions de l’Ormet, Valignat (03) 1996, (ISBN ), p. 144.
  12. Jean et Gilberte Ducos, Contribution à l'Histoire de la Commune de Fosses. Le Village, l'église St-Étienne, l'abbaye de Hérivaux, C.G.H.F.M., Fosses s.d., 112 p., (ISBN ), p. 32.
  13. Raoul Tinnenbrock (sous la direction de), Les Environs inconnus de Paris, Librairie Patriotique, Paris 1885.
  14. Il appartenait à Charles Lalou, président des mines de Bruay et directeur politique du journal La France à partir de 1880, et propriétaire du château à proximité de ce champ de courses.
  15. Les vestiges des tribunes sont repérés sur la carte topographique type 1900, consultable sur le site «  » sur le site «  ».
  16. «  » (consulté le ) sur le site «  ».
  17. Esquisse du réseau de 1934 et ancienne carte Michelin 1:200.000e dans la possession d'auteur, ne pouvant être publiés dans le présent article pour des raisons de droits d'auteur.
  18. Jean Ducos et Gilberte Ducos, 1939-1947, la vie dans notre région : l'invasion, la résistance, la libération, Fosses, C.G.H.F.M, , 142 ISBN ), p. 12, 22-26.
  19. Cf. 1939-1947, La vie dans notre région : L'invasion, la résistance, la libération, op. cit., p. 48.
  20. Renseignements transmis par la mairie de Survilliers.


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