Poissy
Localisation
Poissy : descriptif
- Poissy
Poissy est une commune française du département des Yvelines en région Île-de-France. La ville possède une longue histoire
Chef-lieu du Pincerais sous les Mérovingiens, elle devient par la suite l'une des plus anciennes cités royales d'Île-de-France, lieu de naissance des rois Louis IX et Philippe III le Hardi, avant d'être supplantée à partir du XVe siècle par Saint-Germain-en-Laye
C'est aussi une des premières communes par une charte accordée en 1200 par Philippe Auguste et une ville religieuse importante jusqu'à la Révolution avec les couvents des Dominicaines, des Capucins et des Ursulines
Elle se transforme à l'époque contemporaine en une ville industrielle marquée depuis le début du XXe siècle par la construction automobile avec successivement les marques Grégoire, Matford, Ford France, Simca (Fiat), Chrysler, Talbot, Peugeot, Citroën, DS et Opel. Elle est aujourd'hui l'un des pôles industriels des Yvelines et la cinquième ville du département par sa population. Ses habitants sont appelés les Pisciaçais ou Pisciacais
Il s'agit de la 165e ville la plus peuplée de France métropolitaine.
Géographie
Situation
La commune de Poissy se trouve à trente kilomètres environ à l'ouest de Paris, dans le nord-est des Yvelines, à cinq kilomètres à l'ouest de Saint-Germain-en-Laye, chef-lieu d'arrondissement, et à 23 kilomètres au nord-ouest de Versailles, préfecture du département.
La ville est implantée sur la rive gauche de la Seine, dans la concavité d'un méandre du fleuve, limitée à l'est par la forêt de Saint-Germain-en-Laye et à l'ouest par la Seine.
Les communes limitrophes sont Achères au nord-est, Saint-Germain-en-Laye à l'est, Chambourcy et Aigremont au sud, Feucherolles au sud-ouest, Orgeval et Villennes-sur-Seine à l'ouest et Carrières-sous-Poissy au nord-ouest, commune dont elle est séparée par la Seine.
Le territoire communal est établi dans sa partie nord sur des terrains alluviaux à une altitude de 30 mètres environ et s'élève dans sa partie sud sur un plateau à environ 170 mètres d'altitude situé dans le prolongement de la forêt de Marly, en bordure de la plaine de Versailles. Il englobe plusieurs îles de la Seine, dont une, l'île de Migneaux, est habitée. Avec plus de 1 300 hectares, sa superficie représente une fois et demie la moyenne des communes yvelinoises. Approximativement en forme de rectangle allongé et incliné, il s'étend sur environ huit kilomètres en longueur du nord-est au sud-ouest et 1,5 kilomètre en largeur du nord-ouest au sud-est.
Géologie
Le sous-sol de Poissy, comme dans le reste de l'Île-de-France, est constitué d'un empilement de couches sédimentaires de l'ère tertiaire, quasi horizontales, reposant sur assise de craie de l'ère secondaire, couches fortement érodées dans la partie nord du territoire qui se trouve dans un méandre de la Seine.
Les couches affleurant à Poissy sont de haut en bas :
au sud de la RD 113 :
- la meulière de Montmorency du Stampien supérieur ou Chattien ;
- les sables et grès de Fontainebleau du Stampien ;
- les marnes à huîtres du Stampien ;
- l'argile verte de Romainville du Stampien inférieur ou Sannoisien ;
- les marnes et gypses du Ludien.
au nord de la RD 113 :
- le calcaire de Saint-Ouen du Bartonien inférieur (Marinésien) ;
- les sables de Beauchamp du Bartonien inférieur (Auversien) ;
- le calcaire grossier du Lutétien (environ 80 millions d'années) d'environ quinze mètres d'épaisseur. Cette couche calcaire, qui correspond à la plateforme structurale du Vexin, a été exploitée autrefois comme pierre de taille ;
- les sables de Cuise de l'Yprésien supérieur ;
- les sables et lignites du Sparnacien ;
- la craie blanche à silex du Campanien (70 à 80 millions d'années, Crétacé) qui constitue l'assise géologique du secteur.
Sur le plateau de Beauregard, au sud de la ville, le calcaire grossier est recouvert d'alluvions anciennes correspondant à une terrasse alluviale haute, et plus au nord, au niveau du centre-ville, la couche de calcaire grossier a disparu totalement, une couche d'alluvions récentes reposant directement sur le Sparnacien.
Du fait de l'existence d'anciennes carrières, une partie du territoire de Poissy est partiellement « sous-miné ». Il comprend également cinq sites recensés dans la base de données du ministère de l'Écologie relative aux sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif (BASOL). Ces sites concernent pour trois d'entre eux des activités industrielles ayant cessé (raffinerie de cuivre, broyage de minerais, fabrication de pièces automobiles) et pour le quatrième l'usine de montage d'automobiles du groupe PSA. Divers types de pollution des sols et de la nappe phréatique ont été constatés et des mesures de dépollution ou seulement de surveillance ont été mises en œuvre.
Hydrographie
La commune de Poissy longe la rive gauche de la Seine sur environ cinq kilomètres. Elles englobe également plusieurs îles et îlots : l'île Saint-Louis, au nord, devant l'usine d'automobiles, l'île de Migneaux au sud, la seule habitée, l'île du Grand-Motteau, soudée à la pointe amont de la précédente, l'île du Petit-Motteau à l'entrée du bras de Migneaux, l'îlot Blanc, devant l'île de Migneaux.
Par sa situation, la commune est très exposée aux risques d'inondation, particulièrement les quartiers situés entre la Seine et la voie ferrée au sud de la RD 190, le site de l'usine et bien entendu les îles. Ces zones ont déjà été inondées, notamment lors de la grande crue de 1910.
Ce risque a motivé la mise en place d'un plan de prévention contre les risques d'inondation (PPRI), mis en vigueur par arrêté préfectoral du . Il concerne dans les Yvelines 57 communes riveraines de la seine et de l'Oise. Ce plan détermine plusieurs zones, prioritaires sur les plans locaux d’urbanisme (PLU) des communes concernées : une zone rouge, concernant les zones les plus exposées (rouge clair, inondations de 1 à 2 mètres, rouge sombre, inondations supérieures à 2 mètres, à Poissy cette dernière concerne l'île de Migneaux) où les nouvelles constructions sont interdites et le renouvellement urbain strictement réglementé, une zone bleue où le risque d'inondation est modéré qui permet le maintien d'activités économiques importantes (c'est le cas du site de l'usine d'automobiles à Poissy), une zone verte, non bâtie et devant le rester (concerne à Poissy les îles non bâties et le parc Meissonier) et une zone marron concernant une bande d'environ 25 mètres le long des rives, qui a pour objectif de reconquérir une capacité d'écoulement en contrôlant l'urbanisation.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 amplitude thermique annuelle de 14,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Maule à 14 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Carte géologique de la France, feuille Versailles, 1/50 000, BRGM.
- Inspection générale des carrières Yvelines-Val-d'Oise-Essonne.
- BASOL - index des sites des Yvelines.
- Carte des zones inondables à Poissy, PPRI des Yvelines [PDF].
- PPRI de la vallée de la Seine et de L'Oise, arrêté préfectoral du 30 juin 2007 [PDF].
- Plan de prévention des risques d'inondation dans la vallée de la Seine et de l'Oise - département des Yvelines.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes in Pinciacense en 816, Pinciacum en 844, Pintiaco vers 1045, Pensiacum en 1055, Pissiacum en 1078 et enfin Poissy en 1270.
Du nom de personne roman Pincius et du suffixe -acum.
L'une des deux formes du nom des habitants de Poissy, Pisciacais est basée sur une graphie médiévale fantaisiste.
- Ernest Nègre - Toponymie générale de la France, page 579.
Histoire
Les origines
Les origines de Poissy sont mal connues. On a retrouvé peu de vestiges de l'époque préhistorique dans le territoire de la commune. Le site était certainement habité au néolithique, car on a retrouvé des traces (pilotis en chêne) d'une ancienne cité lacustre lors de la construction de l'écluse de Carrières-sous-Poissy. Une épée datant de l'âge du bronze et conservée au British Museum a également été retrouvée lors d'un dragage de la Seine.
À l'époque gauloise, Poissy était probablement un modeste village d'agriculteurs et de pêcheurs à la limite nord-est du territoire des Carnutes dont le chef-lieu était Chartres (Autricum). Des tombes gallo-romaines ont été mises au jour en 1928 sous la rue de l'Église à l'occasion de travaux.
Sur le réseau de voies romaines, Poissy était l'un des points de franchissement de la Seine.
En 2017, lors de fouilles sur un terrain situé derrière la mairie (périmètre du Prieuré royal et de l'ancien marché aux bestiaux de 1857), des vestiges datant de l'Antiquité ou encore du Moyen Âge sont découverts.
Moyen Âge
Sous les Mérovingiens, Poissy, appelé Pinciacum, est le chef-lieu du Pagus pinciacensis ou Pincerais, dont le territoire s'étendait entre la Seine au nord et la limite de la forêt d'Yveline au sud, englobant notamment la vallée de la Mauldre. La ville était le siège d'un archidiaconat qui relevait du diocèse de Chartres (Civitas Carnutensis).
Poissy fut une résidence royale dès le Carolingien le Chauve y réunit une assemblée de dignitaires. De 996 à 1031, le Pieux l'érigea en demeure royale et fit construire l'église Notre-Dame. Sa seconde épouse, Berthe de Bourgogne, éleva un monastère de femmes de l'ordre de Saint-Augustin qui furent chassées par la construction du prieuré royal à partir de 1303.
Sous les Capétiens, il a existé deux châteaux à Poissy. Le premier, le Château vieux, voisin de la collégiale, remontait à un ancien rendez-vous de chasse des Mérovingiens. Le second, le Château neuf, fut vraisemblablement construit par Constance d'Arles, troisième épouse du roi le Pieux. Il se trouvait à l'emplacement de l'enclos de l'abbaye et contigu au château vieux, une tradition historiographique le situant à l’emplacement choisi par la suite pour édifier le grand autel de l’abbatiale. En 1120-1140, une maladrerie est construite. En 1188, Philippe-Auguste donne des institutions communales à la ville, en échange de la prise en charge par les bourgeois des travaux de fortifications de la ville et d’un service d’ost.
En 1200, Philippe Auguste donna son château en apanage à son fils le Lion à l'occasion de son mariage avec Blanche de Castille. Il accorda en 1221 à la cité, en même temps qu'à Triel et Saint-Léger-en-Laye, une charte de commune, lui confirmant la possibilité de s'administrer librement. Poissy, qui fait partie avec Meulan et Mantes-la-Jolie, des plus anciennes communes des Yvelines, disposait d'une assemblée municipale de douze pairs avec à sa tête un maire, tandis qu'un prévôt représentait la justice royale. Sous son règne, la ville est ceinte de remparts qui ont subsisté jusqu'au . C'est vers 1200 également que la commune de Poissy fit construire le pont de pierre qui subsistera jusqu'en 1944, en remplacement d'un pont de bois attesté en 1161. Les fortifications, édifiées à cette époque, s'étendaient sur une superficie d'environ 800 mètres de long sur 500 mètres de large. L'enceinte s'ouvrait sur sept portes : la porte aux dames, la porte du Pont, la porte du Bourget, la porte de Conflans, la porte du Trou, la porte de Paris et la porte de Tournelle.
Saint Louis naquit en 1214, vraisemblablement au château de Poissy. Il fut baptisé avec certitude en l'église paroissiale Notre-Dame ; par la suite, il signa ses lettres privées « Louis de Poissy » ou « Louis, seigneur de Poissy » en souvenir de son baptême.
En 1245 naît à Poissy le Hardi, fils de et de Marguerite de Provence qui régna de 1270 à 1285.
À cette même date, le marché aux bestiaux devient très important. Placé sur la route de Paris à Rouen, son activité majeure est le marché destiné à l'alimentation de Paris en viande. Le droit de commerce a été accordé en 1245 par Louis IX. Les noms de certaines rues témoignent encore de l'activité : rue de la Triperie, rue des Moutons, rue du Bœuf-Couronné, ruelle aux Vaches. Cette concentration d'animaux se traduisait aussi par de grands espaces non construits destinés à parquer les animaux pour la vente.
Le , intervient la canonisation de Saint Louis par le pape . Le roi Philippe le Bel, décide de fonder l'abbaye des dominicaines de Poissy, fondée en l'honneur de saint Louis qui était son grand-père. En 1303 commence la construction du prieuré sur l'emplacement du château neuf qui est rasé.
Pendant la guerre de Cent Ans, le , le roi d'Angleterre, pille et brûle la ville après avoir débarqué en Normandie et dévasté la vallée de la Seine. Après avoir réparé le pont, il franchit la Seine et dévaste le Vexin, le Beauvaisis, traverse la Somme au gué de Blanquetaque, et bat de Valois à Crécy avant de prendre Calais.
En 1369, le roi le Sage fait détruire ce qui reste du château de Poissy, incendié le par le prince noir fils du roi d'Angleterre.
En , les troupes de Jeanne d'Arc prennent la tour de Béthemont aux « Godons » (Anglais). Poissy est à nouveau occupée en 1441 par le baron anglais John Talbot qui pille l'abbaye et la ville.
La maison de Poissy
Si le roi capétien est bien le seigneur principal de Poissy, une grande famille (ou plusieurs, avec les alliances) a porté le nom de « Poissy », y occupant des fonctions, des biens ou des fiefs secondaires. Ces « Poissy », souvent prénommés Robert, ont une généalogie très embrouillée. Il semble qu'ils commencent au Maisons et Septeuil.
- Aux alentours de 1100, une branche se forme en lignée féminine par le mariage de Sanceline (Sesseline, Cécile) de Poissy avec Gasce Chaumont-Quitry, fils de Robert l'Eloquent ; certains l'assimilent à Gasce/Gaston/Galon de Chaumont, connétable de France, mais ce dernier est aussi dit fils d'Eudes, ; ce pourrait d'ailleurs être la mère et non la femme de Gasce de Chaumont qui ferait le lien avec les Poissy, car Robert l'Eloquent est dit avoir épousé Hadvide de Poissy...). Cette branche cognatique prend aussi le nom de « Poissy ». Leur fils Gasce Fresne(s) (de la Maison de Neauphle), ils héritent des seigneuries de Fresne, Orgeval, Chapet, Bazemont...
- Dans cette branche féminine des Poissy apparaît au Villepreux, dit aussi « Pierre de La Ferté ou de Richebourg ou de Mésalent » ; et au Fresne, qui épouse Jehan Hutin Le Baveux de Garencières ; de plus, après la mort de cette deuxième Mahaut de Poissy, Hutin Le Baveux se remarie avec Jacqueline de Vieuxpont de Courville, une arrière-arrière-petite-fille de la première Mahaut ! Villepreux et Fresne passent à la descendance de Jean Le Baveux, avec des alliances Vendôme-vidames de Chartres-Châteauneuf/ramage de la Roche et d'O. En sus de ceux qu'on vient de signaler, les Poissy ont possédé de nombreux autres fiefs en région parisienne : Ménerville, Davron, Achères, la forêt de Saint-Germain, Les Alluets, Béthemont, Chambourcy, Aigremont et Poncy, Crespières (les Flambertins), Orgeval (Gasce de Poissy y fonde en 1180 l'abbaye d'Abbécourt)...
Aux Vexin français/Vexin normand ?, ou bien d'une branche agnatique (masculine) des Poissy ? ; numérotés de père en fils Robert Eure) et en Seine-Maritime, par leurs mariages successifs avec Isabeau ou Mahaut Talbot (x Robert Beaumont-le-Roger-Neubourg-Warwick) (x Robert Noyon-sur-Andelle, Radepont et Pont-Saint-Pierre en partie, la moitié d'Acquigny : on trouvera le détail à l'article 'Acquigny') à son époux de Léon seigneur de Léon (Bretagne) et seigneur en partie de Châteauneuf/ramage de Léon : ils sont parmi les ancêtres du roi Henri IV par la séquence Léon < Rohan < Valois-Angoulême < Albret < Bourbon.
Les Poissy normands ont eu de nombreux biens en Vexin normand (fiefs du Plessis : Radepont, Fleury-sur-Andelle, Noyon-sur-Andelle, Bourg-Beaudouin ; fiefs Neubourg : Acquigny, Romilly-sur-Andelle-Longboël, Pont-Saint-Pierre ; Pîtres, Cléry dit aussi Clérey aux Andelys) et en Normandie proprement dite (fiefs Talbot : Gouy, Les Authieux, Buchy, Vieux-Manoir, Bois-Héroult, La Malvoisine au Héron à moins que ce ne soit en val de Chevreuse ?, Sotteville, Varengeville, Offranville)... On trouve des Poissy jusqu'au Cléry).
Temps modernes
Les guerres de Religion
C'est dans cette ville qu'eut lieu, du au , le colloque de Poissy. L'assemblée, organisée par Catherine de Médicis, entre catholiques et protestants, s'est tenue dans la salle du réfectoire restaurée après les destructions de Talbot. Théodore de Bèze expose la doctrine de l’Église réformée en vue d’une conciliation. L'échec de cette tentative de réconciliation sonna le déclenchement des guerres de Religion. À cette époque, la ville est gérée par deux églises : la collégiale Notre-Dame, et l'église prieurale Saint-Louis.
En 1567, la bataille de Poissy a lieu entre les calvinistes (commandés par le prince de Condé) et les catholiques.
En 1620, l'ordre des Capucins s'établit dans la ville. En 1647, l'ordre des Ursulines établit un couvent.
Révolution française et Empire
En 1790, Poissy devient le chef-lieu d'un canton du nouveau département de Seine-et-Oise. Avec la constitution civile du clergé, le chapitre des chanoines de la collégiale est supprimé. Les biens du prieuré sont vendus.
En 1792, le couvent des ursulines fut mis en vente comme bien national, mais fut finalement repris par l'État qui y installa en 1814 un dépôt de mendicité départemental, converti en 1821 en maison centrale de correction, qui existe encore actuellement.
En 1802, la municipalité, ne pouvant faire face aux dépenses d'entretien de deux grandes églises, prit la décision de sacrifier la prieurale Saint-Louis, qui était alors en très mauvais état et de conserver la collégiale Notre-Dame, qui avait aussi besoin de restauration mais avait aussi une plus grande valeur historique, étant le lieu de baptême de Saint Louis.
Époque contemporaine
Au début du coche d'eau, la Galiote, relie Rolleboise à Poissy. Elle transporte indifféremment voyageurs et marchandises et est très utilisée, avec ses 89 places dont 40 dans son salon. Elle était attelée à quatre chevaux qui étaient changés au relais établi à Rangiport, un hameau de Gargenville. Un arrêté préfectoral du fixe les horaires de la façon suivante : « Départ de Rolleboise à 8 heures du soir arrivée à Poissy le lendemain à 5 heures du matin ». Pour l'aller neuf heures étaient nécessaires pour accomplir le trajet mais cinq heures suffisaient pour le retour. Cette différence était due au courant qu'il fallait remonter, à l'obscurité de la nuit et au mauvais entretien du chemin de halage.
Des activités industrielles de type agro-alimentaire, comme des féculeries et raffineries de sucre, s’établissent dès le début du .
En 1822, le conseil municipal fait de grands aménagements pour le marché aux bestiaux. Il dote à celui-ci un pavillon d'octroi où sont perçues les taxes des animaux vendus, une halle aux veaux, un bâtiment pour la caisse, deux parcs (pour les moutons et les bœufs), et un abattoir.
En 1832, une épidémie de choléra, se propageant depuis l'Angleterre atteint la région parisienne et fait au moins soixante-dix morts à Poissy.
Les et , la flottille transportant la dépouille mortelle de fait escale à Poissy. Une cérémonie avec procession est organisée le dimanche .
À partir de 1835 commencent les travaux de restauration de la collégiale Notre-Dame, menés dans un premier temps par l'architecte Auguste Goy, puis à partir de 1844 par Viollet-le-Duc et enfin par Jean Camille Formigé. Les travaux durent jusqu'en 1896. De nombreuses modifications sont apportés par Viollet-le-Duc qui, s'il respecte l'aspect général de l'église, lui donne, selon Narcisse Noël un « aspect médiéval ».
En 1841, la ligne de chemin de fer Paris-Rouen est mis en service et la gare de Poissy est créée, facilitant les déplacements des habitants et le transport des marchandises..
En 1858, la caisse de Poissy est supprimée. Il s'agissait d'un organisme financier créé pour garantir aux marchands de bestiaux le paiement des bestiaux par les bouchers parisiens.
En 1867, le marché aux bestiaux de Poissy, qui soutenait depuis plusieurs siècles l'activité économique de la ville, est supprimé et transféré au nouveau marché de la Villette inauguré à Paris le .
Après son agrandissement, dans la première moitié du .
Après la disparition de ce marché aux bestiaux en 1867, Poissy devient l’une des cités industrielles de la vallée de la Seine.
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, la ville est occupée pendant plusieurs mois en 1870 et 1871. Le minage du pont n'a guère retardé l'entrée des Prussiens dans la ville, arrivés par Saint-Germain. La ville et ses habitants doivent se soumettre à de multiples réquisitions et pourvoir à l'entretien d'un régiment de hussards et de leurs chevaux. Le député-maire de Poissy, Jean Hély d'Oissel s'y oppose avec force et quelques succès.
En 1881, la ligne de la Grande Ceinture est ouverte.
En 1896, est inauguré le tramway à traction mécanique reliant Poissy à Saint-Germain-en-Laye. En raison du risque d'incendie que représentaient ces circulations dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye, on adopte le système de locomotives à vapeur sans foyer. En 1911, elles sont remplacées par des motrices pétroléo-électriques, le service des Eaux-et-Forêts ayant également interdit l'installation de caténaires dans la forêt.
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Au début du lotissement de l'île de Migneaux. Il comprenait 178 parcelles de 700 à 900 m2 disposées de part et d'autre d'une rue centrale, l'avenue de l'île de Migneaux.
En 1902, la société anonyme des automobiles Grégoire commence à produire des automobiles dans son usine située 55 boulevard Devaux, employant bientôt 1 500 personnes et se hissant au Première Guerre mondiale, l'usine étant alors dédiée à des fabrications de guerre, puis reprend en 1919, l'usine étant même agrandie, mais la marque se trouve dépassée par les fabrications en grande série de ses concurrents et disparait en 1924,.
En , Poissy, comme toutes les communes riveraines du fleuve, est touchée par la crue de la Seine de 1910 qui culmine du au . La décrue commence le . La circulation des trains est coupée entre Poissy et Verneuil-Vernouillet pendant plusieurs semaines. 70 maisons sont inondées dont 20 dans l'île de Migneaux.
Pendant la Première Guerre mondiale, Poissy se trouva dans le périmètre du camp retranché de Paris et divers ouvrages fortifiés sont implantés dans la commune. Poissy accueille aussi deux hôpitaux temporaires pour les soldats blessés au front. La ville perd 294 soldats soit environ 3,4 % de sa population (estimée à 8 709 habitants en 1911). Le monument aux morts, érigé en 1922 dans le cimetière de la Tournelle, est orné d'une statue de « poilu », œuvre du sculpteur pisciacais Félix Févola.
De 1922 à 1927, Poissy est un centre de fabrication monétaire. La « Société française de monnayage » (SFM), société à statuts privés constituée en 1922, la seule dans l’histoire monétaire française, a frappé environ 650 millions de pièces de monnaie ou de jetons en métaux communs, principalement pour l'État français, mais aussi pour ses colonies (Maroc, Indochine, Sénégal, Moyen-Congo), la principauté de Monaco et diverses nations étrangères (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Serbie, Uruguay).
De 1935 à 1981, une autre entreprise de métallurgie a existé à Poissy, la FNLR (Fabrique nationale de lames de rasoirs).
De 1928 à 1931, l'architecte Charles-Édouard Jeanneret dit Le Corbusier réalise pour un homme d'affaires la villa « Les Heures claires », connue sous le nom de villa Savoye. Celle-ci, endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, est finalement reprise en 1958 par la commune qui souhaite la détruire. C'est une campagne et l'intervention d'André Malraux alors ministre de la culture qui permettent de la sauver. Classée monument historique en 1965, restaurée en 1992, elle est aujourd'hui propriété du ministère de la Culture.
En 1935, le nouveau maire socialiste, René Tainon, décide de construire un nouvel hôtel de ville sur une partie de l'ancien marché aux bestiaux. Le nouveau bâtiment en béton armé qui intègre, outre les services de la municipalité, une salle de théâtre, la bourse du travail, le siège des syndicats, le commissariat de police, le tribunal de paix et la perception, est inauguré le . À cette occasion, l'opéra Faust de Gounod est joué dans la salle Molière par le théâtre national de l'Opéra. La réception définitive n'a lieu qu'en janvier 1938,.
En , Ford-SAF rend public son projet de construction d'une nouvelle usine à Poissy. Celle-ci commence à fonctionner de façon industrielle début 1940. Elle fabrique alors des camions pour l'armée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est à nouveau occupée de 1940 à 1944. Début , le pont de Poissy voit passer de longues files de réfugiés fuyant vers le sud, le la ville est bombardée par l'aviation allemande, puis le , le Génie français mine le pont pour retarder l'avancée de l'armée allemande. L'usine Ford SAF est placée sous la direction de Rolf Schmidt, directeur de l'usine Ford de Cologne et à partir de février 1943 fabrique le modèle de camion allemand.
Le , un premier bombardement de la RAF vise l'usine d'automobiles Ford. De nouveaux raids visent l'usine les 2 et de la même année. Le
La ville est libérée par l'armée américaine le . Les combats des jours précédents font de nombreuses victimes, en particulier onze morts lors d'un bombardement le . Maurice Dolfuss, dirigeant de Ford-SAF est arrêté pour collaboration et transféré à Drancy. Il est cependant très vite libéré et l'usine participe à l'effort de guerre pour les Alliés.
Le a lieu l'inauguration du nouveau pont de Poissy. Long de 185 mètres, ce pont en acier s'appuyant sur deux piles en béton, est construit à 300 mètres en amont de l'ancien pont détruit en 1944. Il remplace un pont provisoire en bois mis en service fin 1945.
Le , la société Simca rachète l'usine Ford et entreprend d'importants investissements pour moderniser l'usine, doubler sa surface portée à 180 000 château d'eau en acier de soixante-quinze mètres de haut. Parallèlement, pour loger une partie du personnel, Simca prend en charge la construction sur le plateau de Beauregard de 2 000 logements de type HLM livrés à partir de 1957.
En 1963, la société américaine Chrysler prend le contrôle de Simca. Après la crise des années 1970, Chrysler passe le relais à PSA en 1978. À partir de 1968, l’installation de l’usine Rochas témoigne d'une diversification des activités.
L'usine est rebaptisée Talbot, mais la nouvelle marque se révèle finalement un échec commercial. Une grave crise intervient, marquée par des grèves longues avec occupation de l'usine en 1982 et 1983.
Le nom de cette commune sera utilisé pour nommer une motorisation emblématique de la marque Simca-Talbot, le « moteur Poissy ».
Dans les années 1960 et 1970, la municipalité engage la rénovation du centre-ville. Elle confie la maîtrise d'œuvre à la Société d'équipement et d'aménagement de la Seine-et-Oise (SEMEASO). De nombreuses constructions anciennes et insalubres sont rasées, le tracé des rues est rectifié et de nouveaux immeubles aux lignes modernes sont édifiés, bouleversant la physionomie de la ville.
En 2000, PSA installe à Poissy un pôle tertiaire sur 55 000 m2 dans lequel sont installés divers services du groupe, tels la direction de l'informatique ou celle des ressources humaines, provoquant l'arrivée d'une nouvelle population de cadres et d'employés.
Le lundi est signée une convention entre la ville de Poissy et la fondation Le Corbusier pour l'ouverture d'un musée Le Corbusier.
- Narcisse Noël, Poissy et son histoire, Cercle d'études historiques et archéologiques de Poissy, 1978, p. 8.
- Yves Fossey, « Poissy : des fouilles archéologiques dans le centre-ville jusqu’en septembre », leparisien.fr, 5 mai 2017.
- Jacques Tréton, Histoire de Montainville en Pincerais, édition à compte d'auteur, 1998 (ISBN ), p. 53.
- Narcisse Noël, Poissy et son histoire, Cercle d'études historiques et archéologiques, , p. 15.
- Narcisse Noël, op. cit., p. 18.
- André Chédeville, « Le mouvement communal en France aux Société des antiquaires de l'Ouest in Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, ISBN ), p. 22.
- Narcisse Noël, op. cit. p. 373.
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- Atelier monétaire de Poissy, Jean Le Floch, CEHA, 2006
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- Le Patrimoine des communes des Yvelines, Paris, Éditions Flohic, ISBN ), p. 696.
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- http://www.ville-poissy.fr/index.php/infos-generales/773-une-convention-pour-le-futur-musee-le-corbusier.html
Héraldique
Blason | D'azur au poisson d'argent posé en fasce, accompagné de deux fleurs de lys d'or, l'une en chef et l'autre en pointe, et adextré d'une autre fleur de lys du même mouvant du flanc |
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Détails | Ce blason, très ancien est décrit dans une ordonnance de 1699 par Charles d'Hozier, généalogiste du roi, et se trouve représenté au . Il aurait été accordé à la ville par le roi saint Louis. Supprimé sous la Révolution, il a été confirmé en 1828 par lettres patentes du roi , avec le blasonnement suivant : « D'azur au poisson d'argent posé en fasce, accompagné en chef et en pointe d'une fleur de lys d'or, et à dextre, à la tête du poisson, d'une autre fleur de lys défaillante à senestre aussi d'or ». Ce blason (illustré à droite), bien qu'il soit présenté comme une confirmation, diffère de l'ancien par la position de la demi-fleur de lys, qui semble mangée par le poisson. Ce blason pourrait avoir été inspiré à la commission d'héraldique par les armoiries du chapitre de la collégiale qui comportent un tel blason, qui se trouve représenté sur le couvercle en cuivre de la cuve baptismale. Le blason originel a été rétabli depuis. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- Edmond Bories, Histoire de Poissy, Honoré Champion éditeur, Paris 1901, p. 26.
- Narcisse Noël, Poissy et son histoire, Cercle d'études historiques et archéologiques de Poissy, 1978, p. 306.
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