Noisy-le-Sec

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Noisy-le-Sec : descriptif

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Noisy-le-Sec

Noisy-le-Sec est une commune française située dans le département de la Seine-Saint-Denis, en région Île-de-France

Ses habitants sont appelés les Noiséens. La commune a été la cible d'une importante attaque aérienne alliée pendant la Seconde Guerre mondiale qui la détruisit en quasi-totalité pendant la nuit du 18 avril au 19 avril 1944, faisant de nombreuses victimes

La reconstruction a duré plusieurs décennies.

Géographie

Localisation, superficie et territoires limitrophes

La ville de Noisy-le-Sec se situe dans le département de la Seine-Saint-Denis, à environ 3 Porte des Lilas par le point le plus à l'ouest, à 5 Paris par la route (via la route nationale 3 et les départementales 40 et 116), et à 9 gare de Paris-Est par la ligne E du réseau express régional. Le territoire communal s'étend sur une surface de 5,1 

Localisation de la ville de Noisy-le-Sec. Carte de la ville de Paris et des départements de la petite couronne.
Territoires limitrophes

Noisy-le-Sec côtoie cinq communes limitrophes que sont : Bobigny, Bondy, Rosny-sous-Bois, Montreuil et Romainville.

Communes limitrophes de Noisy-le-Sec
Bobigny Bobigny Bondy
Romainville Noisy-le-Sec Bondy
Romainville Montreuil Rosny-sous-Bois

Géologie, topographie et hydrographie

Le territoire noiséen s'est développé à partir des versants du plateau de Romainville jusqu'au canal de l'Ourcq (à 4 km de la porte de Pantin).

La commune comprend une partie de son territoire, située au sud et à l'ouest (délimitée au nord et à l'ouest par la route départementale 116), se caractérisant par une physionomie inclinée ; localisée sur le versant nord du plateau de Romainville. Tandis qu'une deuxième partie, située au nord (jusqu'au canal de l'Ourcq) et à l'est, se caractérise par une physionomie plane.

Si, autrefois, un ruisseau prenait naissance au Goulet (l'ancien chemin du Goulet reliait la place du Carrouge, actuelle place Jeanne-d'Arc, à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois de Romainville), aucun cours d'eau naturel n'arrose plus Noisy-le-Sec.

Les travaux du canal de l'Ourcq furent entrepris en 1805 et la navigation fut ouverte en août 1813 entre Paris et Claye-Souilly. Le canal est propriété de la Ville de Paris depuis 1876 et traverse la commune sur 1 226 mètres. L’aqueduc de la Dhuis traverse la commune dans sa partie sud. Cet ouvrage a été construit par la Ville de Paris en 1862, pour la dérivation des sources situées dans les vallées de la Dhuis, du Verdon, du Surmelin, etc.

Une fontaine s'élevait au  siècle sur la place Jeanne d’Arc, près de la mairie, au milieu d’un refuge carré, avec un cippe circulaire en pierre, décoré, à sa base, d’un mufle de lion par lequel l’eau s’échappait. Des inscriptions rappelaient que la fontaine avait été érigée en 1849, sur les dessins de M. l’architecte Lequeux, M. Berger étant préfet de la Seine et M. Durin, maire de Noisy-le-Sec. Une statue de Jeanne d'Arc en bronze ornera la fontaine en 1910.

Axes de communication et transports

Transports routier, ferré et urbain

Avec les autoroutes et , ainsi que la qui mène à Paris (porte de Pantin), elle jouit d'un important nœud routier et d'une excellente desserte.

Lors de la création de la ligne de Chemins de fer Paris-Meaux, une gare avait été construite à Noisy-le-Sec. Devenue trop étroite, elle est remplacée par une nouvelle gare en 1910 (qui sera détruite pendant la Seconde Guerre mondiale). En 1913, cette gare accueillait 1 557 637 voyageurs (contre 884 517 en 1902).

C'est ainsi qu'autrefois, la commune était desservie et son territoire exploité par :

  • la ligne de la grande ceinture de Paris qui desservait la gare de Noisy-le-Sec. Elle accueillit les voyageurs de 1882 à 1939 ;
  • la Compagnie des tramways de l'Est parisien (EP) qui gérait depuis la ligne de tramway Opéra, passant par l'avenue Jean-Jaurès et prolongée ultérieurement jusqu'aux Pavillons-sous-Bois, avec l'itinéraire suivant : Opéra – Rue Réaumur – Place de la République – Avenue de la République – Avenue Gambetta – Place Gambetta – Avenue Gambetta – Porte des Lilas – Les Lilas – Romainville – Noisy–le–Sec – Bondy – Pavillons-sous-Bois (Gare de Gargan). Cette ligne, renumérotée 95a par la STCRP en 1921, a été transformée en ligne de bus le 17 décembre 1934, et est l'ancêtre de l'actuelle ligne 105.
    La ville fut également desservie par la ligne 21c (Opéra – Rue La Fayette – Place de la Bataille-de-Stalingrad (Rond–Point de la Villette) – Avenue Jean-Jaurès – Porte de Pantin – Pantin – Noisy–le–Sec). Cette ligne fut supprimée le et remplacée par une desserte bus, qui est l'ancêtre de l'actuelle ligne 145.

Actuellement, la ville est desservie par un réseau de transports performant :

  • le RER E, à la gare de Noisy-le-Sec, permet de joindre la gare d'Haussmann - Saint-Lazare en 16 gare de Magenta ;
  • la ligne 11 du métro aux stations Montreuil - Hôpital (à la limite de Montreuil) et Coteaux Beauclair (à la limite de Rosny-sous-Bois). À noter que les stations Romainville - Carnot et La Dhuys, situées respectivement à Romainville pour la première station et à Montreuil et Rosny-sous-Bois pour la deuxième station, se trouvent à proximité immédiate de la ville ;
  • la ligne 1 du tramway relie la gare de Noisy-le-Sec (station terminus) au carrefour des Quatre-Routes à Asnières-sur-Seine, via deux stations intermédiaires dans la ville : Petit Noisy et Pont de Bondy ;
  • 11 lignes de bus de la RATP desservent la ville : 76, 102, 105, 143, 145, 147, 221, 245, 301, 322, et 346 reliant les différents quartiers de la commune avec les villes environnantes et Paris ;
  • la ville est également desservie par la ligne N23 du Noctilien.
Projets de transports en cours et projet du Grand Paris

La ville est concernée par plusieurs projets de desserte en transport en commun :

  • Le Grand Paris Express desservira Noisy-le-Sec à la station Pont de Bondy, aux limites communales de Bobigny et de Bondy via la future ligne 15 du métro.
  • La ligne 1 du tramway sera prolongée de son terminus actuel à Val de Fontenay. Noisy-le-Sec sera alors desservie par 7 stations : Pont de Bondy, Petit Noisy, Gare de Noisy-le-Sec, Saint Jean, Place Jeanne d’Arc, Rue Hélène et Carrefour de la Vierge.
  • La ligne 4 du tramway pourrait être prolongé de la gare de Bondy à la gare de Noisy-le-Sec dans le cadre des hypothèses posées par l'avant-projet de SDRIF publié en novembre 2006.
  • Le projet du T11 mis en place par Réseau ferré de France (RFF) prévoit, au cours de la phase 2 (2014-2020) du SDRIF, la création de la gare de Bobigny - La Folie sur les communes de Noisy-le-Sec et de Bobigny permettant une future correspondance entre cette ligne et la ligne 5 du métro, entre les stations Bobigny - Pablo Picasso et Bobigny - Pantin - Raymond Queneau, au niveau du canal de l'Ourcq. L'emprise de cette station a été réservée lors du prolongement de la ligne 5 à Bobigny - Pablo Picasso mais son aménagement, qui dépend de la RATP, n'a pas encore été entériné. Il est également envisagé de prolonger la ligne à l'est à la gare de Noisy-le-Sec, avant un éventuel prolongement plus au sud vers la gare de Noisy-le-Grand-Mont d'Est.
Canal de l'Ourcq vu depuis la passerelle Romy Schneider, à Noisy-le-Sec.
  • La ligne 3 du T Zen est destinée à développer une connexion entre le arrondissement de Paris et Les Pavillons-sous-Bois le long de la Route nationale 3, qui constitue la limite nord du territoire communal. À Noisy-le-Sec, la ligne s’insérera le long de la rue de Paris (ex-RN 3), entre le pont de Metz et le pont de Bondy. Quatre stations desserviront Noisy-le-Sec : École Hôtelière, Arts de la Rue, Bergère et Territoires de l’Ourcq.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 amplitude thermique annuelle de 15,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Neuilly-sur-Marne à 7 vol d'oiseau, est de 12,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1.  » (consulté le ).
  2. « La feuille de route du tramway à Noisy-le-Sec », T1 actus - Noisy-le-Sec, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. Projet (non approuvé par le Conseil d'État) du SDRIF adopté le 25 septembre 2008, voir notamment page 195 (page 197 du PDF).
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  6. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  9. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Toponymie

Le nom de la localité est attesté pour la première fois en 832, sous la forme Nucitum Superiorem, puis Nucido en 842, Nuisiacum Siccum en 1094, Nucenum minus en 1096 (C'est-à-dire Noisy-le-Petit), Nuseium Siccum en 1119, Noysiacum en 1259 et Noisiaco Sicco en 1384.

Du bas latin nucetum « lieu où poussent des noyers », les formes plus tardives en (i)acum (-iaco) sont de mauvaises latinisations.

Le déterminant -le-sec la seconde partie du nom se réfère à l'aridité du sol et à l'absence de cours d'eau.

Panneau d'entrée.
  1. Département de la Seine-Saint-Denis, «  », sur Atlas de l'architecture et du patrimoine, (consulté le ).
  2. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, Genève, 1990, p. 351.

Histoire

Des origines au milieu du | ]

La ville de Noisy-le-Sec mentionnée en bas de la carte de Cassini. Vers 1780.

Des traces d'occupation préhistorique ont été découvertes à Noisy-le-Sec, notamment en 1920 sous forme d'un ensemble de pierres disposées en foyer, ainsi que de tessons de poterie et d'ossements animaux, datant de l'âge du bronze. On a également retrouvé un biface du Paléolithique moyen. Un ensemble de 300 pièces romaines de l'Antiquité tardive, enfouies vers 270, a été retrouvé en 1911 dans l'emprise de la gare.

Noisy est une villa attestée en 832. En 842 l'empereur Lothaire abandonna aux religieux de Saint-Maur-des-Fossés, toutes les propriétés qu'il avait à Noisy-le-Sec. Ordonnance confirmée en 998, par le roi Robert.

Carte des Chasses du Roi, abbaye de Saint-Denis subsistera jusqu’à la Révolution. Les abbayes de Saint-Martin des Champs et de Livry possédaient également des terres et des droits féodaux à Noisy-le-Sec.

Sous Philippe le Bel, Enguerrand de Marigny aurait été seigneur de Noisy-le-Sec, mais cette localité ne figure pas dans son cartulaire normand. Fut-elle confondue avec Nogeon-le-Sec dont la graphie ancienne est très proche ? En tout cas, Noisy-le-Sec était en 1430 à Louis d'Orléans.

Signalisation marquant l'ancienne localisation d'un moulin noiséen.

Cette seigneurie sous Louis XI, passa à Nicolas Balue, frère du fameux cardinal de ce nom. En 1517 Étienne Cochu et Denise Thiphaisne, sa femme, curateurs des héritiers d’Étienne Damoiselet, déclarent au terrier de Jacques Charmoulue, seigneur de Noisy, leurs estables, maison, grange, bergerie, colombier, cour et jardin, enclos de murs, appelé la ferme du Cols, assis au dit Noisy au bout d’en bas, tenant d’une part à la rue quy conduit dudict bout d’en bas à la Magdeleine, aboutissant d’un bout au dit Cochu et consorts et d’autre bout à Jean David (à l’angle des rues actuelles de Saint-Denis et Denfert-Rochereau). Charles IX y permit l'exercice de la religion réformée.

En 1709, le village comptait 250 feux (familles), puis 304 en 1788, à la veille de la Révolution. En 1775, des édits royaux mentionnent Noisy comme l'un des lieux où peut être exercé le culte protestant. Plusieurs moulins à vent existaient dans la commune, dont un, celui de la Petite tour, datant d'au moins 1517 (détruit en 1912) rue Jean-Jaurès, près de la gare. Un autre, au Londeau, le Moulin Hervy ou Harvy est attesté en 1618 et détruit avant 1740.

De 1850 à 1939

Lors de la création de la section Paris - Meaux de la ligne Paris - Strasbourg par la chemin de fer de l’Est en juillet 1849, une station est créée à Noisy-le-Sec. Noisy devient une gare de triage, aujourd'hui fermée, en 1882.

Représentation de la ville de Noisy-le-Sec, en 1907, par Jean-Constant Pape. Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

Lors du recensement de 1896, la commune comptait déjà 8 105 habitants qui habitaient 2 771 logements dans 1 108 maisons. À cette époque, il existait déjà de nombreux immeubles, puisque 68 constructions avaient 3 étages, 50 avaient 4 étages, 32 avaient 5 étages et il y avait 1 immeuble de 7 étages. À cela, il fallait ajouter 127 locaux servant de commerces ou d'ateliers.

La gare du chemin de fer de l’Est et les différents services qui en dépendaient occupaient déjà une superficie de 75 hectares à Noisy-le-Sec, avec notamment un dépôt de locomotives et une gare de triage. L'activité économique était, outre le Chemin de fer, constituée par Les plâtrières, situées rue du Goulet, , ainsi que par d’importantes champignonnières occupant d’anciennes carrières.

La plâtrière, au début du  siècle.

Par ailleurs, avenue Marceau, il existait une fabrique de corsets qui employait 10 ouvrières environ, et une biscuiterie était en construction 70, boulevard de la République. Une fabrique de crayons Fabert, installée entre Bondy et Noisy, employait environ 30 ouvriers.

La gare de Noisy-le-Sec avant la Première Guerre mondiale.

Néanmoins, l'activité agricole demeurait importante et occupait 319 hectares sur les 502 de la commune, avec une forte production maraîchère. La viticulture occupait encore 10 hectares, et 27 hectares étaient consacrés aux fruits rouges : framboisiers, cassissiers et groseilliers. L'atelier de Noisy-le-Sec est créé à partir de 1908 par la Compagnie des chemins de fer de l'Est et son importance économique transforme profondément Noisy-le-Sec, qui devient une ville cheminote. Une nouvelle gare, qui remplace celle de 1849, est construite en 1910. En 1914, les chemins de fer emploient 2.300 personnes (contre 600 en 1900).

Lors de la Première Guerre mondiale, la gare devient la plus importante gare régulatrice de France pour le transport des troupes militaires, et, lors de la première bataille de la Marne, des taxis parisiens réquisitionnés prennent en charge les unités d'infanteries de la Nanteuil-le-Haudouin.

Durant la Seconde Guerre mondiale

Image de la destruction de la gare de Noisy-le-Sec. Avril 1944, Bundesarchiv Bild.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la région parisienne a été relativement épargnée par les destructions ; néanmoins, en 1948, 58 communes étaient déclarées sinistrées (Gennevilliers, Saint-Maur-des-Fossés, Créteil, Maisons-Alfort…). La gare de triage de Noisy-le-Sec fut bombardée dans la nuit du 18 avril au 19 avril 1944 par des avions des forces alliées afin de désorganiser (pour un temps seulement) et surtout ralentir la logistique allemande, en prévision de l'Opération Overlord. L'offensive aérienne de la Royal Air Force, destinée à détruire l'important centre ferroviaire de l'Est parisien, avait été relayée par le message de la BBC « les haricots verts sont secs ». Elle fit 464 victimes civiles, 370 blessés graves, 2 846 sans logis : 20 minutes d'enfer pour une génération de Noiséens.

Le , un missile balistique V2 s'écrase sur Noisy-le-Sec.

La commune a été décorée de la croix de guerre 1939-1945 avec palmes de bronze le , car la ville et son dépôt de chemin de fer a été un des lieux les plus actifs de la résistance française et le courage de ses habitants victimes du terrible bombardement de la nuit du a ainsi été honoré.

La reconstruction et la cité expérimentale de Merlan

La reconstruction

Le projet d'aménagement de Noisy-le-Sec était lié au plan général d'aménagement de la région parisienne, qui accordait une large place aux chantiers expérimentaux. Ce projet est pris en considération en décembre 1945, accompagné d'une déclaration d'utilité publique. Deux chantiers d'expérience étaient envisagés à Noisy-le-Sec ; l'un dans le quartier du Merlan destiné à une cité de maisons préfabriquées, et l'autre sur la place de la Gare destiné à un immeuble d'État.

Début 1945, sous l'impulsion de Raoul Dautry et d'Henri Quatremaire, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme avait ordonné la création d'une cité d'expérience composée d'une cinquantaine de maisons prototypes, entourées de jardinets et séparées par des clôtures basses.

La reconstruction s'effectuait alors dans des conditions difficiles : insuffisance de charbon, pénurie de matériaux de construction traditionnels (ciment, briques, tuiles, carrelage…), insuffisance de matériel, manque de main-d'œuvre spécialisée et locale ; à cela, s'ajoutaient les prix élevés de la construction et l'urgence des besoins. Le ministère de la Reconstruction souhaitait donc mettre l'accent sur l'emploi de matériaux et de procédés de construction nouveaux, nécessitant le moins de matières premières ou le moins d'énergie possible pour leur transformation. Le chantier de la cité de Noisy-le-Sec permettait à des constructeurs français et étrangers de présenter différents procédés de construction mettant en œuvre les matériaux les plus divers : bois, métal, béton, béton armé, matériaux synthétiques… À côté des industriels français, étaient présentes des entreprises des États-Unis, du Canada, de la Suisse, de la Grande-Bretagne, de la Suède, de la Finlande… La recherche de prototypes concernait les infrastructures, mais aussi les équipements intérieurs des maisons : cuisines, salles de bain, mobilier. Faire appel à des constructeurs étrangers a nécessité un effort d'information auprès de la population locale ; en effet, elle n'était pas habituée à vivre dans des maisons en bois, ni à cuisiner dans des cuisines américaines ouvertes sur une salle commune. Les travaux commencèrent en septembre 1945, pour s'achever en 1953, date de livraison de la dernière maison. Les prototypes étaient testés au fil de leur réalisation. Les maisons ont été attribuées à des sinistrés de la commune par l'intermédiaire d'une Commission de relogement des sinistrés mise en place par la municipalité. Elle était composée de fonctionnaires municipaux et de représentants des services du logement créés par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme.

Les chantiers expérimentaux ont été la pièce maîtresse de la politique d'industrialisation du bâtiment menée par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Fierté du ministère, des visites y étaient organisées. À Noisy-le-Sec, élus, architectes français et étrangers, étudiants, professeurs d'enseignement ménager, assistantes sociales… se sont succédé pour voir ces maisons, prototypes de préfabrication. À partir de 1948, le ministère entreprend de grands chantiers pour des ensembles plus vastes de logements, fort des premières tentatives des chantiers expérimentaux.

En 1958 sont livrés les 662 logements de La Pierre-Feuillère. Cette cité de l'office public d'H.L.M. de la Seine est conçue par les architectes Henri Bodecher, Robert Genermont, Julien Heulot et Yves Thibault. En 1961, la Municipalité engage la rénovation du centre-ville, et la SEMINO (Société d'économie mixte de Noisy le Sec) est créée le 18 juin 1962 à l'initiative de la municipalité et du Ministère de l'équipement pour mener à bien ce projet. La SEMINO, devenue Noisy-le-Sec Habitat en 2012, livrera ses premiers logements, rue Béthisy, le .

La cité expérimentale de Merlan
Carte de la Cité expérimentale de Merlan, à Noisy-le-Sec.

Merlan est un ancien fief qui était, au milieu du  siècle, un hameau de Noisy-le-Sec de 322 habitants. En 1944, le quartier de la gare est détruit par les bombardements alliés et les sinistrés à reloger se comptent par centaines. Mais le défi est également technique. Le ministère de la reconstruction et de l'Urbanisme fait appel à des architectes et des entrepreneurs français et étrangers, le chantier est une étude comparée des différents matériaux, techniques de construction, aménagements intérieurs et équipements, ainsi qu'une vitrine. Jusqu'en 1951, les habitants ont l'obligation d'ouvrir leur maison aux visiteurs deux demi-journées par semaine.

À Merlan, de l'amiante, du bois, du ciment, de l'aluminium notamment seront utilisés. En pleine pénurie de matériaux de construction, le préfabriqué est la solution idéale, certaines maisons arriveront même en kit. « Ces maisons étaient très légères, les murs "sonnaient creux" et il y avait un jardin et un poulailler » rapporte un des premiers habitants.

Désormais ces pavillons sont inscrits au titre des monuments historiques. Pimpantes, délabrées ou carrément inoccupées, elles auront connu finalement des destinées différentes.

  1. Dictionnaire historique des environs de Paris du docteur Ermete Pierotti
  2. Essai sur les seigneurs de Villemomble
  3. SOURCE : Atlas du patrimoine de Seine-Saint-Denis
  4. NOTA : la société Poliet et Chausson cessera d'exploiter la carrière en 1948
  5. Film documentaire les haricots verts sont secs, produit par la Ville de Noisy-le-Sec en avril 2004 à l'occasion des 60 ans du bombardement - http://www.noisylesec.net/index.php?id_rub=histoire&id_article=1696
  6. Le bombardement de Paris par V2 (septembre-octobre 1944)
  7. «  » [PDF], Mémorial des batailles de la Marne - Dormans (51), (consulté le ), p. 50.
  8. Le journal du conseil régional d'Île-de-France no 19.

Héraldique

Adoptées en 1942 sous l'administration de Vichy, les armes de la commune de Noisy-le-Sec se blasonnent ainsi :
D'azur à deux épis en sautoir accompagné de trois noix, l'une en chef, et les deux autres aux flancs, et en pointe d'une grappe de raisin tigée et feuillée, le tout d'argent.


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Noisy-le-Sec dans la littérature

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