Meaux

Localisation

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Meaux : descriptif

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Meaux

Meaux (prononcé [mo]) est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France. Avec 55 616 habitants au dernier recensement, Meaux est la commune la plus peuplée du département de Seine-et-Marne. Ancienne capitale de la Brie et du Multien, Meaux est au centre d'une agglomération de 81 613 habitants en 2020, et de la communauté d'agglomération du pays de Meaux, peuplée de 108 278 habitants en 2020

Meaux est, avec Provins, Torcy et Fontainebleau, l'une des quatre sous-préfectures du département de Seine-et-Marne, Melun étant la préfecture.

Géographie

Localisation

Meaux se situe à 41 kilomètres à l'est de la cathédrale Notre-Dame de Paris (point zéro des routes de France) et à 49,5 Melun (préfecture de Seine-et-Marne).

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Meaux
Crégy-lès-Meaux Chambry Poincy
Chauconin-Neufmontiers Meaux Trilport
Villenoy Mareuil-lès-Meaux, Nanteuil-lès-Meaux Fublaines

Géologie et relief

La commune est classée en zone de sismicité 1, correspondant à une sismicité très faible. L'altitude varie de 39 mètres à 107 mètres pour le point le plus haut, le centre de la ville se situant à environ 51 mètres d'altitude (hôtel de ville).

La commune est installée dans une cuvette, creusée dans le plateau de la Brie par la Marne. La rivière qui traverse la ville forme une courte boucle (partiellement non navigable pour les péniches au vrai centre de Meaux, mais des écluses permettent le passage quotidien de ces péniches à hauteur du jardin Ceccaldi) qui entoure le quartier du Marché, et identifie le centre-ville. Le canal de l'Ourcq (qui suit en partie l’ancien lit de la Marne, à Meaux : le Brasset) imprime également son tracé sur la ville depuis le XIXe siècle.

Hydrographie

Le système hydrographique de la commune se compose de cinq cours d'eau référencés :

  • La rivière la Marne, longue de 514,26 , principal affluent de la Seine. À Meaux, elle est autorisée à la navigation de péniches et autres embarcations motorisées. Meaux possède un port de plaisance et club d'aviron et de Canoë/Kayak dont les embarcations évoluent sur la Marne. Meaux possède également une plage en bord de Marne, la ville étant une des rares villes à pouvoir se vanter d'avoir dans la Marne, une eau propre à la baignade ;
  • le canal Cornillon ou canal 01 du Luxembourg, long de 0,57 méandre de la Marne entre Villenoy et Meaux ;
  • le canal 01 de la Commune de Meaux, 0,59  qui relie la Marne au canal de l'Ourcq ;
  • le canal de Meaux à Chalifert, long de 12,60 , coupe plusieurs méandres de la Marne, entre Meaux (au niveau du canal Cornillon) et Chalifert ;
  • le canal de l'Ourcq, long de 96,55 .

La longueur linéaire globale des cours d'eau sur la commune est de 14,3 .

Le niveau d'eau de la Marne est contrôlé par le Barrage de Meaux, un barrage à hausses, enjambant la Marne à la hauteur de Villenoy.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 15,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Changis-sur-Marne à 10 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Réseau Natura 2000
Sites Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États Membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles.

Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la « directive Oiseaux », :

  • les « Boucles de la Marne », d'une superficie de 2 641 Œdicnèmes criards d’importance régionale qui subsiste malgré la détérioration des milieux,.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
Carte des ZNIEFF de type 1 localisées sur la commune.

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.

Le territoire communal de Meaux comprend une ZNIEFF de type 1,,, la « Boucle de Meaux-Beauval » (193,94 .

  1. «  », sur lion1906.com/ (consulté le ).
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  11. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est mentionné sous les formes Meldi (Pline) et Meldorum civitas au  ; Civitas que dicitur Meldis au  ; Apud Meldim en 1155 ; Apud Meldis vers 1240 ; Miaux en 1275 ; Meiaus en 1328 ; Meaux en Brie vers 1561.

Le toponyme Meaux (Iatinum ou Iantinum à l'origine), est issu du nom du peuple gaulois des Meldes (Meldi).

  1. et , Dictionnaire topographique du département de Seine-et-Marne, Paris, (lire en ligne), p. 357.
  2. Vita S. Faronis, ap. Histor. France, III, p. 502.
  3. Du Plessis, II, p. 45.
  4. Longnon, I, p. 105.
  5. Longnon, I, p. 339.
  6. Archives nationales, S 88, no 91.
  7. d'Aubigné, édit. Ruble, I, p. 204.
  8. Robert Bedon - 1999 - Les Villes des trois Gaules: de César à Néron dans leur contexte historique, territorial et politique - Page 148 - (ISBN ).
  9. J.-P. Laporte, Meaux, antique Iantinum, Caesarodunum, t. 30, 1996, p. 179 à 224

Histoire

Antiquité

Les Meldes (Lat. Meldi), peuple celte, avait fait de Iantinum leur capitale. Après la conquête romaine, de « Iantinum civitas Meldorum » seul le nom des Meldes subsiste et la ville prend le nom de Meldis.

La cité gallo-romaine de Iantinum fut établie sous le Haut Empire suivant un quadrillage orthogonal s'étendant de la Marne au sud jusqu'au quartier Saint-Faron au nord, c'est-à-dire dans l'ancien méandre de la rivière (actuellement le Brasset).
Un nombre important d'édifices publics de grande taille sont attestés, tels que forum, théâtre, amphithéâtre, thermes, ainsi qu'un complexe cultuel suburbain au lieu-dit de la Bauve (fanum et amphithéâtre).

Sous le Bas Empire, en raison d'une instabilité politique croissante et de la menace d'invasions, une enceinte fortifiée fut construite dans la partie sud de la ville (vestiges boulevard Jean-Rose) et la partie extra-muros de la ville fut progressivement délaissée.

Le christianisme est prêché chez les Meldes dès le  siècle par saint Denis. Son successeur, saint Saintin, serait le premier évêque de Meaux.

Moyen Âge

En 861, les Normands pillent Meaux, Melun et toute la région. En 887 (aux mois de mai ou juin), Meaux, qui était commandée par l'évêque Segemond (Segemond ou Segemundus) et le comte Thibert (frère d'Anschéric), était attaquée sans cesse, nuit et jour, par les Vikings. La ville résista longtemps, causant de lourdes pertes aux assiégeants. Toutefois la ville fut prise, Thibert tué, et l'évêque Segemond emmené en captivité.

La richesse de la cité et le défaut de paiement par Charles II le Chauve d'une indemnité aux Vikings à la forteresse d'Oissel les fait occuper la cité notamment en 852 et en 886. Deux conciles se tiennent à Meaux à propos de l'attitude à adopter face à ces taxes. Meaux fut dès le  siècle la possession des comtes de Champagne (et, au départ, de leurs ancêtres maternels les Vermandois), qui s'appelaient aussi comtes de Meaux et qui étaient assistés par les vicomtes de Meaux (cf. La Ferté-Ancoul/sous-Jouarre) (ces familles féodales se sont toutes éteintes sous l'Ancien Régime). Le petit fils d'Eudes, Guillaume le Gros fonda l'Abbaye de Meaux en 1150 en compensation d'un pèlerinage qu'il s'était engagé à faire mais qui se révélait irréalisable. La ville revint à la couronne sous Louis X (roi de Navarre en 1305, roi de France de 1314 à 1316, fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Champagne-Navarre). En 1235, le capitulaire de Thibaut IV de Champagne (conservé à la médiathèque de Meaux) mentionne l'existence du canal Cornillon, qui sert à la fois de défense du marché de Meaux qui se tient sur la presqu'île formée par la boucle de la Marne, et aussi de passage pour les bateaux, leur évitant de passer sous le pont encombré par des moulins. Ces moulins brûleront le et ne seront jamais reconstruits. Meaux se signale en 1239 en générant un groupe d'hérétiques cathares, bien loin de sa zone d'origine. Le , 83 hérétiques sont brûlés.

La guerre de Cent Ans est particulièrement pesante avec son cortège de pillages, de peste et de famines. Cette instabilité conduit les paysans au soulèvement en 1358 sous la conduite de Guillaume Callet : c'est la Grande Jacquerie. Les habitants de Meaux sont favorables à leurs revendications. Par surprise, les troupes royales s'emparent de la forteresse. Les bourgeois de Meaux décident d'assièger le château appelé aussi Marché de Meaux, situé sur une île et où se trouvaient quelques princesses et seigneurs importants. Les bourgeois appellent à l'aide les habitants de Paris et ceux des campagnes. Une troupe de paysans et Parisiens arrive en secours. Le , Gaston Fébus, comte de Foix et le captal de Buch arrivent avec une troupe de chevaliers et massacrent une partie des Jacques et Parisiens qui s'enfuient,. En punition, la ville de Meaux est d'abord mise à sac, maisons privées comme églises. La population est elle aussi massacrée. La ville fut livrée aux flammes pendant quinze jours,, son maire pendu, la commune abolie. Enfin, les nobles propagèrent le massacre dans les campagnes. En octobre 1421, Henry V d’Angleterre et ses troupes se composant de 24 000 soldats mirent le siège devant Meaux. La ville tint pendant cinq mois, mais préfère se rendre le . Les Anglais sont sans pitié : les défenseurs de la ville sont pendus ou ont la tête tranchée. Curieusement, Sire John de Shepham et Norreis (en) est crédité comme 'gouverneur de Meaux' en 1420. Pourtant, elle fut possédée par les Anglais de 1421 à 1436, puis réunie par la suite définitivement à la couronne de France.

Avec cette restitution, le roi Louis XI confirma, par ses lettres patentes, les anciens privilèges de la cathédrale, octroyées par ses prédécesseurs, en .

Renaissance - guerres de religion

Meaux est l'une des villes françaises les plus actives en matière de protestantisme au  siècle. Ainsi, le cénacle de Meaux fut fondé en 1521 à la demande de l'évêque Guillaume Briçonnet par son ami et humaniste Jacques Lefèvre d'Étaples alors que Jean Leclerc y prêche dès 1523. En 1546, 14 protestants sont brûlés sur la place publique tandis que nombre d'autres sont bannis. En 1562, la liberté de culte est accordée aux protestants, mais ces derniers tentent de prendre le contrôle de la ville. En 1567, lors de la surprise de Meaux, la famille royale ne doit qu'aux Cent-Suisses d'échapper à la capture par les troupes protestantes du prince de Condé.

La nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy () atteint Meaux le . C’est le procureur du roi qui organise le massacre. Sur les 8 000 protestants du bailliage, 600 sont massacrés en deux jours. Meaux prit le parti de la Ligue avant de se rendre à Henri IV en 1593.

Du | ]

Monument de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704)
Ernest Henri Dubois (1863-1930)
Cathédrale de Meaux

En 1681, Bossuet fut nommé évêque de Meaux et le resta jusqu'à sa mort en 1704.

La famille royale, lors du dramatique retour de la fuite de Varennes, passe une nuit à Meaux. Le , les sans-culottes de la ville et des gendarmes en route vers Châlons-sur-Marne massacrent quatorze personnes. C’est un épisode des massacres de Septembre, qui ont débuté le 2 à Paris.

| ]

La ville est reliée à Paris par le chemin de fer dès 1849.
La gare actuelle, dont on voit ici un ancien cliché, est construite en 1890.
L'Orphéon de Meaux en 1906.

Au Lafayette est député de l'arrondissement de Meaux, notamment en 1827.

Le , le Prince-Président, Louis Napoléon Bonaparte inaugure la section Gare de Paris-Est-Gare de Meaux de la Ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville . Cette ligne, exploitée par la compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg puis la compagnie des chemins de fer de l'Est, facilite le déplacement des habitants et contribue au développement économique de la ville.

En 1850 est fondé à Meaux un orphéon : la Société Chorale française « l'Orphéon de Meaux ». Il est toujours actif en 1913.

Durant la Première Guerre mondiale (1914-1918), Meaux est le théâtre de la Première bataille de la Marne, qui secoue la région de Seine-et-Marne. Elle est alors notamment un point très stratégique qu'il ne faut pas laisser à l'empire allemand. Le plus vieux pont de la ville (pont du marché) est détruit pour empêcher la progression des forces allemandes. L'opération est un succès.

Le 16 juin 1920, les moulins du Pont du Vieux Marché disparaissent dans un gigantesque brasier.

Époque contemporaine

Du fait du passé gallo-romain, certains quartiers de Meaux et de ses environs subissent systématiquement des fouilles archéologiques préventives lors de travaux laissant accéder au sol, comme la voirie ou à l'occasion d'une démolition/construction. Cela permet la découverte de nombreux vestiges (voir Patrimoine disparu).

En 2007, découverte d'un quartier artisanal du Haut Empire dans le quartier Saint-Faron. En 2009, sur le plateau de Villenoy, l'INRAP, lors de fouilles, découvrit une importante section d'un aqueduc souterrain qui alimentait la ville, avant d'être maintenant recouvert par le Parc d'Activités du Pays de Meaux.

Batailles et sièges

Au long de son histoire, la ville a été le théâtre de plusieurs conflits, sièges et batailles. Voir Siège de Meaux  et Bataille de Meaux .

  1. Quelquefois orthographié Iatinum ou Jatinum (usage récent, car le J n'existait pas en Latin). Du gaulois iantinon ou iatinon.
  2. Universal geography: or A description of all parts of the world..., Volume 6 Par Conrad Malte-Brun
  3. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Meaux
  4. Martyrologe romain, «  », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
  5. Abbon:Le siège de Paris par les Normands
  6. a b c d et e Luce, Siméon (1894). « Histoire de la jacquerie d'après des documents inédits ». Honoré Champion, Paris. Nouvelle édition, 1895, xxiv + 368 pp. (p. 96-97 & 129-146).
  7. a et b Jean-Pierre Leguay, Les catastrophes au Moyen Age, Paris, J.-P. Gisserot, ISBN  et , OCLC 420152637)., p. 39.
  8. Thomas Fortescue Getty Research Institute, A history of the family of Fortescue in all its branches, London : Ellis and White, (lire en ligne)
  9. Lettres de Louis XI, Abbeville, septembre 1464 (lire en ligne).
  10. Antoine-Étienne Carro, Histoire de Meaux et du pays meldois, 1868, chap. XVIII
  11. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, 1980, (ISBN ), p. 286.
  12. Frédéric Bluche, septembre 1792. Logiques d'un massacre, Paris, Robert Laffont, 1986, (ISBN ), p. 104.
  13. Henri Maréchal et Gabriel Parès, Monographie universelle de l'orphéon, sociétés chorales & harmonies, Paris, Éditions Delagrave, , 336 BNF 30880827, lire en ligne), Internet Archive.
  14. «  », Documentation » Histoire, Fédération des moulins de France, (consulté le ).
  15. «  », sur inrap.fr (consulté le ).
  16. Article de presse
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