Luzarches (prononciation : /ly.zaʁʃ/ ) est une commune française située dans le département du Val-d'Oise et la région Île-de-France.
Ses habitants sont appelés les Luzarchois.
Géographie
Description
Le bourg est situé sur un point élevé de la vallée de l'Ysieux, entre la plaine de France et la forêt de Chantilly, à une trentaine de kilomètres au nord de Paris.
Communes limitrophes
Luzarches est, devant Gonesse, la commune la plus étendue du Val-d'Oise. De ce fait, le nombre de communes limitrophes est élevé, avec douze communes au total.
Carte de la commune.
Occupation des sols.
Communes limitrophes de Luzarches
Asnières-sur-Oise
Chaumontel, Coye-la-Forêt (Oise)
Orry-la-Ville (Oise) La Chapelle-en-Serval (Oise)
Seugy Viarmes
Lassy Bellefontaine Fosses
Belloy-en-France
Épinay-Champlâtreux
Le Plessis-Luzarches
Chaumontel et Luzarches sont pratiquement contiguës. Luzarches encercle cette commune sur les 80 % de sa circonférence (soit 10 Lamorlaye s'approche du territoire de Luzarches de moins de cinq cents mètres, au nord de Chaumontel. Le bourg le plus proche de Luzarches, d'importance équivalente, est Viarmes.
Avec deux communes limitrophes, Luzarches possède une limite discontinue : ce sont Coye-la-Forêt, de par la situation particulière de Chaumontel qui interrompt la ligne de partage entre Luzarches et Coye ; et Viarmes, qui encercle Seugy sur les trois quarts de la circonférence de cette dernière commune.
Luzarches touche trois communes appartenant au département de l'Oise : ce sont Coye-la-Forêt, Orry-la-Ville et La Chapelle-en-Serval. Il n'existe pas de route reliant Luzarches à Orry ou à la Chapelle, la limite avec Orry se situe en pleine forêt, et il faut traverser trois à quatre autres communes pour se rendre de Luzarches à La Chapelle. Le point de rencontre des deux communes est proche de l'abbaye d'Hérivaux.
D'autres communes limitrophes ne peuvent pas être directement rejointes depuis Luzarches. Entre Luzarches et Asnières-sur-Oise, s'interposent le village de Seugy et le bourg de Viarmes. Se rendant de Luzarches à Bellefontaine, on traverse Lassy et Le Plessis-Luzarches, cette dernière commune n'étant même pas réellement limitrophe de Luzarches : les deux communes se rencontrent, avec deux autres communes (Lassy et Bellefontaine) à un point près de l'école de Lassy sans se toucher. Fosses est localisé après Bellefontaine et représente la quatrième commune sur la D 922 à l'est de Luzarches, mais touche tout de même au territoire de Luzarches sur une longueur de 440 m environ.
Relief et paysages
Luzarches est adossée à l'une des anfractuosités de la suite de collines qui représente la ligne de partage des eaux entre la Seine et l'Oise, se poursuivant vers l'ouest par le massif de la forêt de Carnelle, et vers l'est par le versant nord de la vallée de l'Ysieux, avec des plateaux élevés appelées les Groux. Cette situation, à un endroit où se rencontrent différentes formes de relief et de paysages, fait le charme du site de Luzarches.
Le secteur occidental du bourg est dominé par un éperon rocheux, la butte de Saint-Côme, à 116 ; la butte des Brûlis lui faisant face de l'autre côté de la vallée de l'Ysieux à l'est de Chaumontel. Le niveau de l'Ysieux étant de 50 à 44 . Le point culminant de Luzarches se trouve au sud-ouest du bourg, à équidistance avec Belloy-en-France, atteignant une hauteur de 149 forêt de Chantilly et plus précisément sa partie appelée forêt de Coye, occupe 479 ha soit 23 % du territoire communal. De très nombreux bois, pour la plupart privés, entourent le bourg à l'ouest, au sud et à l'est. Dans leur ensemble, les bois et forêts sont plus représentés que les terres cultivées. Aucune zone artisanale ou commerciale notable n'est présente sur le territoire communal.
Géologie
En fonction de la nature du relief, différentes strates géologiques remontent à la surface du sol. Sur deux zones différentes, les limons des plateaux favorisent l'agriculture : en plaine de France, qui ne concerne que l'extrémité sud-ouest du territoire communal vers Belloy et Épinay-Champlâtreux, et dans la vallée d'Ysieux, à l'endroit où il forme une vaste cuvette au nord-est du bourg. Sinon, sauf sur les flancs des vallées de l'Ysieux et des ruisseaux et sauf en forêt de Coye, c'est le calcaire qui domine : calcaire grossier ( Lutécien) pour l'essentiel, et calcaire de Saint-Ouen (Marinésien) uniquement au début de la dépression qui interrompt au nord la plaine de France. Par ailleurs, cette strate est suivie d'une bande avec des sables d'Auvers et de Beauchamp (Auversien), que l'on ne trouve pas ailleurs sur le territoire de Luzarches. Ils sont exploités à la carrière à ciel ouvert d'Épinay-Champlâtreux, au nord du château vers Luzarches. Les sables sont généralement couverts de bois, ou bien de genêts et de fougères, les landes n'étant pas présentes à Luzarches.
Les fonds des vallées de l'Ysieux et des ruisseaux sont remplis d'alluvions, favorisant également l'agriculture. Dans la vallée de l'Ysieux en aval de Luzarches, la craie (Campanien) est présente de part et d'autre, sur une largeur pouvant dépasser 500 argile plastique (Sparnacien) qui prend le relais, parfois sur des bandes très étroites, souvent couvert de prairies. L'imperméabilité de l'argile peut provoquer la formation de marécages, ou, couvert par des sables, retenir des nappes phréatiques qui alimentent des sources mais favorisent des inondations en cas de fortes pluies. Suivent les sables de Cuise (Cuisien), dont la plus forte présence se constate sur le versant sud de la vallée de l'Ysieux en aval de Luzarches, délimité par la route de Seugy. En forêt de Coye, les sables de Bracheux et Poudingue sont largement représentés. Les sous-sols des buttes ont une particularité : en dessous de la strate argileuse, suivent des gisements de gypse, autrefois exploités à Épinay-Champlâtreux, commune voisine de Luzarches.
Si l'on considère les sous-sols, les calcaires de Saint-Ouen, qui ne remontent à la surface qu'à la limite nord de la plaine de France, forment une couche homogène d'une douzaine de mètres d'épaisseur (moins au fond des vallées), qui se rencontre à partir de cinquante mètres d'altitude. Viennent ensuite une couche de sept à huit mètres d'argile plastique, en ce qui concerne le sud de la commune, et une mince couche de sables de Bracheux et Poudingue, en ce qui concerne le nord de la commune. Au sud de Luzarches, au point culminant sur les hauteurs de la plaine de France (qui, bien qu'étant plaine, se situe ici en altitude), les strates suivantes sont les sables de Cuise, le calcaire grossier, les sables d'Auvers et de Beauchamp à partir de cent mètres au-dessus de la mer, et enfin les calcaires de Saint-Ouen et une mince couche de limon.
Sous les gisements de gypse qui peuvent atteindre des centaines de mètres d'épaisseur, des veines de charbon ont été identifiés lors de sondages à partir de 1782, effectués sous la direction de Pierre-François Tubeuf, concessionnaire des mines de charbon de terre des Cévennes, dans le but d'ouvrir une exploitation minière. Ces sondages eurent lieu dans le vallon de la Charbonnière, à l'ouest du château de Rocquemont. Les veines atteignirent vingt-deux centimètres, ou même quatre-vingt-dix-huit centimètres divisées en quatre filons, mais une exploitation ne sembla pas économiquement faisable en raison de la forte présence d'eau, retenue par la couche d'argile mentionnée ci-dessus. Des sondages ultérieurs en d'autres lieux n'ont pas été couronnés de succès, la couche de gypse étant trop épaisse.
Hydrographie
Aucune rivière importante n'est présente sur le territoire de Luzarches. Le bourg est cerné par le ru du Poncel au nord et le ru Popelin au sud, qui alimentent tous les deux l’Ysieux. Ce dernier entre sur le territoire communal près du moulin de Lassy et s'écoule dans le sens sud-est - nord-ouest, quittant la commune 2,5 moulins à eau qui fonctionnaient autrefois à Luzarches, les autres étant le moulin de Glanne (ou de Glume), aujourd'hui disparu, et le moulin de Bécherel (ou moulin de Luzarches).
Quant aux ruisseaux, il est intéressant d'observer que leur cours est principalement ouest - est et donc pratiquement opposé à celui de l'Ysieux. Le ru du Poncel prend naissance au versant nord de la colline de Saint-Côme. Long de 1 300 m seulement, il est canalisé sur la majorité de son parcours. Autrefois, il remplissait un abreuvoir à l'emplacement de l'actuel jardin public en bas de la rue Erik-Satie. Il donne aussi son nom à la partie septentrionale de la rue qui traverse le bourg du nord au sud, l'ancienne Route Nationale 16.
Le ru Popelin atteint une longueur de 3 sources, qui, en partie, donnent vie à des courts ruisseaux avant d'atteindre le ru Popelin. Ce dernier a son origine dans le vallon de la Charbonnière, à l'ouest du stade et au nord-ouest du centre du bourg, avec trois sources différentes dont celle du lavoir de Rocquemont dit de la Grande Fontaine. Le fond du vallon étant couvert d'une couche d'argile imperméable, c'est naturellement ici que l'eau d'infiltration captée par les collines pénètre à la surface. Deux autres sources jaillissent au sud de Luzarches, près de l'échangeur de la RD 316 avec la rue de Paris, et forment un petit ruisseau. Encore deux autres sources sont localisées à l'ouest et au sud du hameau de Gascourt, près duquel les quatre ruisseaux se rejoignent pour s'écouler 650 m après dans l'Ysieux. Cette petite rivière est par ailleurs alimentée par d'autres sources sur le territoire de Luzarches, notamment situées au bois appelé le Gouy vers Hérivaux, mais de très faible débit.
Avec la multitude des sources, alliée aux caractéristiques des sols, les conditions sont propices à la formation de prés humides au fond des vallons, de mares et de petits étangs. Les principaux étangs, à Hérivaux et à l'ouest du bourg, étaient des viviers pour l'élevage de poissons.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Île-de-France et Climat du Val-d'Oise.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 14,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Witz à 11 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Risques et catastrophes naturels
Si la commune a un très faible risque sismique, elle est exposée à d'autres risques : les ruissellements, ou autrement dit, des coulées de boue, pouvant déboucher sur des mouvements de terrain.
La commune a connu de 1987 à 2000 trois ruissellements, sinistres reconnus catastrophes naturelles avec publication d'arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle publiés au Journal Officiel. Fin mai / début juin 1992, les caves et sous-sols ont en plus été inondés.
Type de catastrophe
Début
Fin
Arrêté
Parution au J.O.
Inondations et coulées de boue
Inondations et coulées de boue
Inondations et coulées de boue
↑ Mairie de Luzarche, Luzarches pratique, guide à l'usage de tous, 2009, lire en ligne].
↑ Charles Pomerol, Luzarches : Le site géologique, Syndicat d'initiative de Luzarches, Luzarches, 1983, 18 p., (ISBN ) ; p. 14.
↑ Luzarches : Le site géologique, op. cit., p. 5.
↑ Luzarches : Le site géologique, op. cit., p. 3-14.
↑ Jean-Michel Rat et Renée Baure, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la mairie de Luzarches (consulté le ).
↑ « », sur le site du service d’administration national des données et référentiels sur l’eau SANDRE (consulté le ).
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↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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↑ a et b« », sur le site de la direction départementale des territoires du Val-d'Oise (consulté le ).
↑ Cf. « », sur val-doise.gouv.fr, p. 13173 ; « », sur val-doise.gouv.fr, p. 11523 ; « », sur val-doise.gouv.fr, p. 18067 ; sur le site « », sur val-doise.gouv.fr (consulté le ).
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Toponymie
Luzarches est l'unique commune de ce nom en France. Le toponyme a évolué ainsi : Luzareca en 680, Luzarca en 692, Lusarcha au siècle, Lusarchiis au XIIe siècle, puis Lusarchiac ou Lusarcum au bas Moyen Âge, pour évoluer ensuite vers sa forme moderne : « Lusarche », « Lusarches » et « Luzarches ». Ayant fait l'objet de plusieurs hypothèses jusqu'au XIXe siècle.
L'origine du toponyme vient probablement de la position des lieux, si l'on considère que la langue parlée localement aux origines de Luzarches a été le gaulois. Le toponyme se compose de deux mots : « luz » (ou « luzet ») signifiant « ancien enclos », et « ar » (ou « arke ») signifiant « conduit » ou « passage » en gaulois. D'autres interprétations à partir du gaulois sont possibles. Ainsi, « luz » se traduit aussi par « eau », « prairie » et « bois sacré », « ar » par « près » et « cha », « ca » ou « ches » par « lieu », « séjour », « demeure », « habitation », « enceinte » ou « forteresse ». L'une des théories du latin. Le toponyme viendrait de Acx Lucorum, nom pourtant jamais usité et qui signifierait « citadelle des bois sacrés ».
↑ a et bHippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
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Histoire
Article détaillé : Histoire de Luzarches.
Luzarches fut un bourg d'une certaine importance, tirant sa prospérité du passage de la grande route Paris - Amiens. Dès la deuxième moitié du chemin de fer changea la donne ; les routes perdant leur importance pour le transport longue distance. Luzarches n'obtint le raccordement au réseau ferroviaire qu'en date du
Préhistoire et Antiquité
La densité des monuments mégalithiques dans les environs de Luzarches, telle que l'on pouvait encore la constater dans la première moitié du Néolithique. Les témoignages de cette culture ont ensuite disparu de la commune de Luzarches. Pendant l'âge du bronze (soit de 1 800 à 700 av. J.-C.), le site de Luzarches fut également peuplé, comme nous le savons par une cachette de fondeur de bronze découverte par hasard vers 1850. Le second âge du fer voit l'avènement celtique avec la civilisation de la Tène. Les Parisii, peuple gaulois, s'installent dans le nord-est de l'actuel Val-d'Oise. On suppose qu'au moins un oppidum fut érigé à Luzarches.
Pour l'époque du règne de Jules César, nous avons la certitude que le site du bourg actuel de Luzarches fut peuplé. Un camp militaire ou castrum fut établi sur la butte de Saint-Côme, dont les anciennes limites furent encore visibles vers le milieu du . En 1980, quatre villae furent découvertes autour de Luzarches, dont une, située à Hérivaux, a été systématiquement fouillée : les résultats témoignent de la prospérité des habitants.
Le Moyen Âge
À l'époque mérovingienne, Luzarches fut apparemment l'une des nombreuses possessions royales, et lors de leur passage, les rois y rendaient la justice. Un acte de du établi à cette occasion mentionne pour la première fois Lusarca explicitement. Il reste incertain si Lusarca désignait un lieu-dit ou un village. Des fouilles près du hameau de Thimécourt en mettant au jour un ensemble de cent quarante tombes mérovingiennes appuient l'hypothèse de l'existence d'un village, qui reste toutefois incertaine jusqu'à la mention de l'église, en 775.
Pratiquement aucun élément de l'histoire de Luzarches n'est connu de la fin du comté de Clermont est érigé. Le premier comte de Clermont se nommait Renaud (Raredus) et fut le premier seigneur de Luzarches dont l'identité nous est connue. Le chœur de l'église actuelle date de cette période. En 1140, Ascelin, seigneur de Marly, fonde l'abbaye d'Hérivaux, qui allait devenir une paroisse indépendante au siècle suivant et n'avait que peu de liens avec Luzarches. Lorsque la sœur du quatrième comte de Clermont épouse Gui Bouteiller de Senlis en 1152, la moitié de la seigneurie restant alors à la famille de Clermont est divisée entre les deux familles. Luzarches a désormais trois seigneurs, le troisième venant de la famille de Beaumont.
Alice, « dame de Luzarches », signe un acte en 1177 qui parle d'un tonlieu à Luzarches, premier indice de l'existence d'un marché. Le seigneur Mathieu collégiale dans l'enceinte de son château d'En-Haut, sur la butte Saint-Côme et améliore les fortifications du château. C'est la famille des Bouteiller qui fait vraisemblablement construire le « château d'En-Bas », ou « château de la Motte », et qui fut achevé au plus tard en 1220. Luzarches est devenu, au début du . Il est possible que Luzarches bénéficie du régime communal, que le comte Mathieu Beaumont-sur-Oise. La justice concernant les nobles se rendait au château d'En-Bas, et celle pour les autres personnes au château d'En-Haut. Luzarches fut équipé d'un Hôtel-dieu et d'une léproserie.
En 1251, la famille de Clermont s'éteint. Barthélemy de Beaumont est le premier seigneur du lieu à s'appeler de Luzarches, en 1288. La famille des Bouteiller disparaît de Luzarches quand les héritiers d'Ansel le Bouteiller (. En ce début du féodaux deviennent fréquents. Puis, Luzarches est dévastée pendant la guerre de Cent Ans, vers 1347 et 1358. Un Jean de Beaumont sera le dernier représentant de cette famille sur place, et il vend sa moitié de la seigneurie à Louis, futur duc d'Orléans en 1391. Le Valois était ouvert du côté de Paris. Alors Louis fortifie Luzarches entre Creil et Paris. Son fils Charles d'Orléans est emprisonné en Angleterre à la suite de la bataille d'Azincourt, en 1415. Libéré en 1440, il donne à sa sœur Marguerite ses possessions de Luzarches, et sa fille les apportera en dot lors de son mariage avec le prince d'Orange vers le milieu du XVe siècle. C'est ainsi que cette importante famille devient présente à Luzarches.
Comme un acte de 1385 le précise, des marchés ont lieu tous les mardis et vendredis, et des foires deux fois par an. Dans cette période d'interruption de la guerre de Cent ans, sous l'impression des dommages subis, Luzarches est apparemment équipé de remparts, avec quatre portes : porte des Viviers (vers Paris), porte de Creil, porte de Meaux et porte Vivien. Des personnages importants font étape à Luzarches lors de leurs voyages entre Paris et le nord de la France, tel que le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, au moins cinq fois entre 1392 et 1399. Luzarches reste globalement une cité prospère à la fin du XIVe siècle, qui tirent toujours une large partie de ses revenus du commerce. Bien entendu, le fossé est grand entre les bourgeois et marchands d'une part, et la majorité de la population, vivant en pauvreté, d'autre part.
Par contre, le milieu du siècle suivant est caractérisé par la misère ; la population est décimée et les champs restent souvent en friche. Luzarches est devenue pauvre et dépeuplé, les habitants ne peuvent plus tenir profit du commerce qui se déroule par la grande route, ni payer les rentes et taxes. En 1492, Marc de Cenesme, d'une famille de banquiers originaire de Lucques, devient le nouveau seigneur du château de la Motte. Huit ans plus tard, il achète également la seigneurie du château d'En-Haut, et devient ainsi l'unique seigneur du bourg de Luzarches ; quatre cents ans de partage entre deux voire trois seigneurs prennent fin.
L'époque moderne jusqu'à la Révolution
Vers 1510, Luzarches s'est rattrapé des suites de la guerre de Cent ans et compte 2 400 habitants environ, c'est de nouveau une ville florissante. Jean de Cenesme devient chevalier et commissaire général de l'artillerie. Il fait rebâtir le portail de l'église, dans le style de la Renaissance, et reconstruire le château de la Motte qui devient le château principal. Vers la fin du siècle, le château d'En-Haut est partiellement détruit pendant les guerres de religion et transformé en ferme.
Jusqu'à la Révolution française, deux propriétaires se partagent la seigneurie à parts égales, la seigneurie restant officiellement indivise comme du temps des Cenesme. Les transferts des propriétés s'opèrent d'abord uniquement par voie d'héritage. Puis les deux parts sont vendues au Grand Condé en 1646, respectivement à Édouard-Jean Molé, seigneur de Champlâtreux et maître des requêtes, en 1654. Tous les seigneurs de Luzarches jusqu'en 1789 seront des Bourbon-Condé et des Molé,. Les conséquences néfastes des Guerres de religion sont assez rapidement surmontées, et dès le début du . Mais la paix est perturbée plusieurs fois à partir du milieu du siècle, avec cantonnement de soldats dans la ville ; un seigneur de Luzarches est par ailleurs en personne l'un des principaux acteurs de la fronde entre 1648 et 1653, il s'agit du Grand Condé.
L'année 1706 voit la destruction du château de la Motte ou d'En-Bas, les pierres étant réutilisées et les boiseries transportées à Paris. En 1755, le nouveau tracé de la « voie royale » de Paris à Amiens et Lille est mis en service au sud de Luzarches. En 1776, la diligence circule quatre fois par semaine et par sens, la durée du voyage étant de dix-sept heures et demie. Peu avant la Révolution, la superficie de la paroisse de Luzarches de lors qui correspond à peu près à la commune actuelle (21,18km² comparé à 20,49 .
À la Révolution, Luzarches est sujet aux mêmes phénomènes de société que la plupart des autres localités, et des arrestations ont lieu. Luzarches devient chef-lieu de canton du district de Gonesse, puis de l'arrondissement de Pontoise, dans le département de Seine-et-Oise. L'église paroissiale est exemptée de la vente comme bien national, servant de temple de la Raison. Deux personnages connus profitent de la mise en vente des anciens biens de l'église pour se doter de grandes résidences bourgeoises sur le territoire de la commune : la cantatrice d'opéra Sophie Arnould qui avait achevé sa carrière en 1778 et achète le domaine de Rocquemont avec son ancien monastère, et l'homme politique et écrivain Benjamin Constant, qui attend cependant jusqu'au pour acquérir l'ancienne abbaye d'Hérivaux. Il n'y reste que quatre ans, période qui lui suffit pour anéantir la plupart des bâtiments de l'abbaye.
De l'Empire à la Première Guerre mondiale
À l'aube du Seine-et-Oise, disposant d'un certain nombre d'équipements caractéristiques d'une ville, et restant un lieu de foires. L’industrie naissante est présente sous la forme d’une filature de coton et d’une manufacture de toile. L'eau potable et l'éducation sont les préoccupations du moment. Seule la fontaine de Roquemont, en dehors de la ville, livre de l'eau de bonne qualité. Les habitants qui vivent éloignés de cette fontaine sont sujets à des maladies car consommant de l'eau impure. Mais l'adduction de l'eau vers un certain nombre de bornes-fontaines n'est obtenue qu’autour de 1900.
Dans un premier temps, l'école des garçons se tient au presbytère, et l’école des filles au sein de l’hôpital. La construction d’une première maison d’école est entamée en 1839, rue Bonnet. L'abbé Soret fonde un orphelinat en 1851, financé par les moyens personnels du curé et par des dons. L'éclairage public est instauré progressivement, avec parcimonie, à partir de 1860. Un nouvel hôpital est inauguré rue Bonnet en 1865-66, employant un médecin. Pour les patients, le travail était obligatoire pour ceux dont l'état de santé le permettait. La création d’une petite bibliothèque en 1872 dans l'école de 1839, gérée par un instituteur, était la conséquence du constat qu’arrivés à l’âge de 20-25 ans, la plupart des adultes ayant quitté l’école à douze ans avait déjà désappris ce qu’on leur avait appris.
Outre les deux manufactures déjà mentionnées, l'industrialisation n'a jamais vraiment touché Luzarches. Beaucoup de Luzarchois étaient journaliers ou artisans, vivant des fournitures pour l'agriculture et du bâtiment. Des métiers caractéristiques des villes étaient également représentés, indices de la présence d'une classe aisée dans la commune : boulanger, pâtissier, boucher, tailleur, marchand d'épices etc. Les petites industries domestiques présentes à Luzarches furent la vannerie et la dentellerie. Quant à la viticulture et la culture du blé, leurs produits étaient en grande partie destinés à l'approvisionnement de la capitale et se négociaient sur le marché local. L'économie locale était aussi marquée par le commerce, favorisé par le passage de la grande route Paris - Amiens - Lille d'une part, et par la proximité de Paris d'autre part. L’avènement du chemin de fer dans la deuxième moitié du XIXe siècle, laissant de côté Luzarches, provoque un déclin du commerce. Le dynamisme démographique s'éclipse alors pendant plus d'un siècle.
La bourgeoisie a toujours été bien présente à Luzarches, et durant tout le villégiature. Le « Château de la Motte », le « Châlet » à proximité de ce dernier, ou le « Château du Bel-Air » en sont des exemples. À l'instar des villes, le village de Luzarches s'équipe d'une promenade sur les hauteurs de Saint-Côme en 1867, plantée d'une double rangée de tilleuls; un jardin public sera aménagé plus tard près de l'église.
Durant le siège de Paris en 1870-1871, Luzarches est occupée par les troupes prussiennes. Dans la nuit 18 au 19 novembre 1870 le ballon monté Général-Uhrich s'envole de nuit de la gare du Nord et termine sa course, au petit matin à Luzarches, après avoir parcouru 36 kilomètres en 8 ,.
De la Première Guerre mondiale à aujourd'hui
Environ quatre semaines après avoir éclaté, la Première Guerre mondiale atteint le nord de l'Île-de-France le
En 1926, le premier lotissement est créé à Luzarches. Trois ans plus tard, la construction de l'école des filles, envisagée initialement pour 1914, est enfin entamée. La nouvelle école est inaugurée en 1938; elle sert actuellement de maison des associations. Les années 1930 sont une période de stagnation économique pour Luzarches, qui perd un huitième de sa population.
La phase active de la Seconde Guerre mondiale commence dans l'arrondissement par le bombardement de Pontoise, le 11 mai 1940. Des batteries et projecteurs de la DCA (Défense contre les aéronefs) sont installés au hameau de la Biche, sur la commune de Luzarches, puis à d'autres endroits. Les Allemands attaquent par la voie de l'air uniquement. Depuis le front de l'est, les troupes françaises battent rapidement en retraite et ne sont stationnées à Luzarches que pendant deux jours, l'avancée des troupes ennemies ne cessant de continuer. Ensuite, ce fut l'exode d'une grande partie de la population devant l'invasion allemande, à partir du 11 mai ; cependant, avec l'encombrement des routes, il fut difficile d'avancer et entre-temps, les Allemands arrivaient aussi à la ligne de la Loire, et la plupart des fugitifs rentrèrent chez eux. Ce fut le début de l'occupation, s'installant entre le 17 et 25 juin.
Un groupe de résistants FFI s'organise à Luzarches, constitué de quinze hommes et de trois femmes,, affiliés par la suite à Libération-Nord. Ce groupe se rallie ultérieurement au maquis de Ronquerolles de Philippe Viannay. Son chef local, Édouard Laval, est arrêté le L'Isle-Adam. Les rescapés parviennent à réformer un réseau par la suite.
Dans les années 1950, Luzarches ne possède toujours pas d'établissement d'enseignement secondaire. Pour la rentrée scolaire de 1959, des classes de cinquième et de sixième sont ouvertes provisoirement. La construction du groupe scolaire rue des Selliers débute simultanément, pour une ouverture en 1961. Dans un premier temps, cet actuel collège accueille également l'école primaire des garçons, l'ancienne école des garçons rue Bonnet devenant école maternelle des filles. Deux ans plus tard, une première classe de lycée est ouverte. Entre 1964 et 1970, trente-cinq classes sont progressivement ouvertes dans des pavillons préfabriqués. Cette solution provisoire perdure longtemps ; un premier bâtiment solide du début des années 1970 n'accueille que peu de classes, et le lycée définitif n'ouvre qu'entre 1980 et 1986. Avec l'augmentation du nombre de ses habitants dans la période de 1970 à 1999, la commune se dote de nouveaux équipements, dont notamment une station d'épuration, d'une maison de retraite en remplacement de l'hospice, d'une halte-garderie avec crèche, d'une salle polyvalente, d'une maison des associations (dans l'école des filles d'avant-guerre), et d'une bibliothèque.
↑ Marc Gayda, André Jacquot, Patricia Laederich, Pierre Laederich, Histoire du réseau ferroviaire français, Éditions de l’Ormet, Valignat (03) 1996, (ISBN ), p. 145.
↑ Cf. Alexandre Hahn, Monuments celtiques des environs de Luzarches, p. 7, Boucquin, Paris 1867, 14 p.
↑ Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, op. cit., p. 66-67.
↑ José Federico Finó, Forteresses de la France médiévale : Construction - Attaque - Défense, Paris, A. et J. Picard & Cie, 1967, p. 113.
↑ Léon Mirot, Études Lucquoises, Tome 91, Société de l'École des chartes - Bibliothèque de l'École des Chartes, Paris 1930, p. 100-160. lire en ligne sur Gallica.
↑ Jean-Michel Rat et Renée Baure, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la mairie de Luzarches (consulté le 17 juin 2011).
↑ Wilfrid de Fonvielle, sur wikisource
↑ 32 : « Le Général-Uhrich »
↑ a et bJean-Michel Rat et Renée Baure, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la mairie de Luzarches (consulté le 17 juin 2011).
↑ Cf. Arnaud de Saint-Salvy, Survilliers. Sentiers de Mémoire, Ed. D.E.S.S., 1992, (ISBN ), p. 37-38.
↑ L'âne en guerre
↑ Jean-Michel Rat et Renée Baure, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la mairie de Luzarches (consulté le 17 juin 2011).
↑ a et bJean-Michel Rat et Renée Baure, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la mairie de Luzarches (consulté le 9 février 2011).
↑ Jean et Gilberte Ducos, 1939-1947, la vie dans notre région : l'invasion, la résistance, la libération, CGHFM, Fosses-Marly s.d. (mais pas avant 2004), 142 p., () édité erroné, p. 12, 15, 22-26.
↑ Cf. 1939-1947, La vie dans notre région : L'invasion, la résistance, la libération, op. cit., p. 68.
↑ Cf. 1939-1947, La vie dans notre région : L'invasion, la résistance, la libération, op. cit., p. 90, 105.
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Héraldique
Article connexe : Armorial des communes du Val-d'Oise.
Blason
Parti : d'azur à la tour crénelée de cinq pièces, mouvant de la pointe et donjonnée d'une autre tour crénelée de quatre pièces, elle-même donjonnée d'une tourelle, le tout d'argent, maçonné de sable, chargé d'un écusson en losange mi-parti de gueules aux six mouchetures d'hermine aussi d'argent ordonnées en orle et d'azur aux trois fleurs de lys d'or brisé en chef d'un lambel du même.
Détails
Ce blason est dû à Marguerite d'Orléans (1406-1466), comtesse de Vertus, dont le père d'Orléans avait acheté la moitié de la seigneurie de Luzarches ayant appartenu à la famille de Beaumont-sur-Oise en 1391, avec le château d'En-Haut. Marguerite reçut cette moitié de la seigneurie en 1440 des mains de son frère d'Orléans (1394-1465), mais la donna plus tard comme dot à sa fille Catherine. Dans des circonstances qui ne sont pas connues, Marguerite offrit un sceau de bailliage à Luzarches en 1459 qui porte vraisemblablement son propre blason. Veuve de Richard de Bretagne depuis 1438, elle a adopté les hermines du blason de son mari, tandis que les fleurs de lys proviennent de sa propre famille, la maison d'Orléans. On peut supposer que la petite tour supérieure représente le donjon du château d'En-Haut de Luzarches, la tour du milieu l'enceinte de ce château et la tour de base l'enceinte de la ville. Mais le château étant muni d'enceintes intérieures et extérieures, cette hypothèse reste vague. Le blason ne peut tenir de preuve que Luzarches fut une ville fortifiée, d'autant plus que la famille de Marguerite d'Orléans possédait des châteaux et seigneuries autres que Luzarches.
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