Lagny-sur-Marne

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Lagny-sur-Marne : descriptif

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Lagny-sur-Marne

Lagny-sur-Marne est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France et faisant partie de l'agglomération parisienne.

Géographie

Localisation

Lagny est située à environ 28 Paris.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Lagny-sur-Marne
Pomponne Thorigny-sur-Marne Dampmart
Saint-Thibault-des-Vignes Lagny-sur-Marne Montévrain
Gouvernes,
Conches-sur-Gondoire
Chanteloup-en-Brie

Géologie et relief

Lagny-sur-Marne s'étend entre la vallée de la Marne et le début du plateau de la Brie. La Marne constitue la limite nord de la commune. La commune est disposée sur le flanc d'une colline, comme souvent en bord de Marne.

La commune est classée en zone de sismicité 1, correspondant à une sismicité très faible.

Hydrographie

Le système hydrographique de Lagny-sur-Marne se compose de trois cours d'eau référencés :

  • la Marne au nord, longue de 514,26 , principal affluent de la Seine ;
    • le ru Bicheret, long de 5,34  et ;
    • le ru du Bouillon (ou ru d'armoin), long de 5,59 , affluents de la Marne.

La longueur linéaire globale des cours d'eau sur la commune est de 6,23 .

La Marne y est franchie par le pont Joffre et le pont Maunoury.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Sud-ouest du bassin Parisien » et « Nord-est du bassin Parisien ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 amplitude thermique annuelle de 15 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Torcy à 5 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records TORCY (77) - alt. : 43 m, lat : 48°51'48"N, lon : 2°39'03"E
Records établis sur la période du 01-06-1993 au 03-12-2023
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,2 2,3 4 6,1 9,6 12,7 14,6 14,2 11,2 8,8 5,1 2,9 7,8
Température moyenne (°C) 4,8 5,6 8,3 11,2 14,6 18 20,1 19,8 16,3 12,8 8,1 5,5 12,1
Température maximale moyenne (°C) 7,4 8,9 12,6 16,2 19,7 23,2 25,6 25,5 21,5 16,8 11,1 8 16,4
Record de froid (°C)
date du record
−12,6
07.01.09
−11,4
07.02.12
−8,6
01.03.05
−3,3
06.04.21
0,4
07.05.1997
2,8
04.06.01
6,6
13.07.1993
5,8
28.08.1998
2
30.09.18
−3,4
30.10.1997
−9,7
24.11.1998
−9,6
29.12.1996
−12,6
2009
Record de chaleur (°C)
date du record
17,3
05.01.1999
20,9
27.02.19
26,2
31.03.21
28,8
20.04.18
31,6
27.05.05
36,6
27.06.11
42,1
25.07.19
39,7
11.08.03
35,7
08.09.23
28,7
02.10.11
21,9
07.11.15
17,8
07.12.00
42,1
2019
Précipitations (mm) 57,2 53,2 52,5 50 71,3 57,6 60,5 66,1 53,3 60,5 59,5 74,7 716,4
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base


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Toponymie

Histoire

Antiquité

Moyen Âge

Haut Moyen Âge, fondation de l'abbaye

Une riche veuve nommée Ermentrude décrit dans son testament daté des années 570 (d'après la datation proposée par Josiane Barbier) ses biens entre Paris et Meaux, et particulièrement la villa de Lagny-sur-Marne. Elle fait don de l'ensemble à la basilique Saint-Symphorien de Paris où est enterré son propre fils Deorovaldus. Le document original (ou une copie contemporaine sur papyrus) est toujours conservé.

Recevant d'Erchinoald une partie du territoire, Fursy de Péronne, moine irlandais, bâtit en bord de Marne, sur la villa Latiniacum de Clovis II et Bathilde, au  siècle, un monastère, l'abbaye Saint-Pierre, à partir de laquelle se forment la bourgade puis la ville actuelle de Lagny.

Ravagée par les Vikings au  siècle, l'abbaye Saint-Pierre est au  siècle un amas de ruines.

Moyen Âge central, Lagny ville champenoise

L'abbaye est relevée de 990 à 1018 par le comte de Meaux et Troyes Herbert IV de Vermandois dit le Jeune et son fils . En 1019, le nouveau monastère, d'obédience royale, est consacré en présence de Robert II de France et la seigneurie de Laigny (dénomination populaire de la bourgade) est rétablie.

Vers 1023, la seigneurie monastique de Laigny tombe dans l'escarcelle d'Eudes II de Blois dit Le Champenois et passe par la suite à ses descendants Thibaut III de Blois, Thibaut IV de Blois dit Le Grand, Henri Ier de Champagne dit Le Libéral, Thibaut IV de Champagne dit Le Chansonnier, tous comtes de Champagne, pour ne parler que des principaux.

En 1142, Yves, légat du Saint-Siège, y tint un concile. Des épidémies du « mal des Ardents » sont répertoriées au ergotisme, provenait de l'ergot du seigle, un champignon qui provoquait la mort et avait décimé toute la population, comme devait le faire plus tard la peste noire.

La foire des Saints Innocents

L'abbaye, désormais sous obédience champenoise sur à peu près deux siècles et demi, crée et anime dès le  siècle la Foire des Saints Innocents. C'est l'une des six plus célèbres foires de Champagne des Provins, les deux de Troyes et celle de Bar-sur-Aube, L'abbaye restylise au abbatiale, développe la cité, l'entoure de remparts et l'embellit par le commerce.

Dans la ville, frappée par deux incendies à l'époque médiévale, il subsiste de nos jours trois structures issues de l'abbaye : l'entrée fortifiée de celle-ci sur la place de la Fontaine, l'église Saint-Pierre et Notre-Dame-des-Ardents, chœur de l'abbatiale inachevée surgie à l'époque exceptionnelle du  siècle et l'hôtel de ville, la restauration de l'abbatiale du Vierge Marie (« Notre-Dame-des-Aydans ») de la population médiévale latignacienne qui fit cesser les deux épidémies du mal des Ardents qui décimèrent la ville au cours des XIe et XIIe siècles.

Incidemment, en ce Guillaume le Maréchal participa, ainsi qu'Henri le Jeune, fils héritier du roi d'Angleterre Henri II.

Ce siècle, par ailleurs, voit le long règne sur la Brie et la Champagne du comte Thibaut-le-Grand (Thibaut IV de Blois ou II de Champagne) qui, en 1152, choisit l'abbatiale de Lagny pour lieu de sa sépulture, comme l'avait fait Herbert le Jeune, le comte restaurateur de l'abbaye ruinée par les Vikings. Le XIIIe siècle, qui suit, verra l'apogée de l'action de l'abbaye Saint-Pierre à « Laigni ».

Philippe Auguste interdit aux comtes de Champagne d'entourer de murs la ville de Lagny, qui, en 1361, est réunie au domaine royal.

Bas Moyen Âge, Jeanne d'Arc à Lagny

En 1415, Jean de Bourgogne y loge en attendant que Charles VI lui accorde une entrevue qui lui est refusée. Il s'en venge en pillant Lagny.

Après le siège de Paris de septembre 1429, les notables donnent la ville à Charles VII et Jeanne d'Arc. Cette dernière y revient en avril 1430 et y séjourne 2 mois environ durant lesquels à la tête de ses troupes elle attaque les convois anglais.

En mai, elle fait prisonnier, à la bataille de Vaires, le capitaine bourguignon Franquet d'Arras qui est décapité à Lagny.

Les Anglais décident alors de mettre le blocus devant la ville, toutefois, le , sous la conduite de Jean Foucault, un détachement latignacien parvient jusqu'à la porte Saint-Antoine, et enlève un grand troupeau de bestiaux, vaches et bœufs et s'en retourne par le gué de Saint-Maur. Attaqué par les troupes anglaises, supérieures en nombre, les latignaciens sont faits prisonniers et libérés contre rançon.

Le , après s'être emparé de Gournay et du fort de Montjay, Jean de Lancastre duc de Bedford et régent de France, commence avec 1 200 hommes, le premier siège de Lagny. Commandée par Jean Foucault, qui avait été libéré, Geoffroy de Saint-Aubin et Huçon Kennedy, capitaine écossais la ville subit plusieurs assauts qui sont vaillamment repoussés et les Anglais finissent par être obligés de lever le siège.

Le

À la suite de cet affront Jean de Lancastre duc de Bedford, accompagné d'un grand nombre de généraux bourguignons, mit les grands moyens pour ce troisième siège : 6 000 combattants et un nombre prodigieux de machines de guerre et vint investir Lagny, défendue par 800 à 1 000 combattants. Après plusieurs combats le siège fut levé le 20 août.

Époque moderne

En 1544 les habitants se révoltèrent ; le maréchal de Lorges prit la ville d'assaut et y laissa commettre toutes sortes d'excès.

L'abbaye bénéficie d'un nouveau remodelage architectural au commende, puis disparaît définitivement avec ses moines à la Révolution française, ses bâtiments devenant l'hôtel de ville.

Époque contemporaine

Désaffectés sous la Révolution française, certains bâtiments de l'abbaye sont vendus en 1796. Le hôtel de ville de Lagny-sur-Marne.

L'entrée fortifiée de l'ancienne abbaye donne aujourd'hui sur la place de la Fontaine. On peut encore y lire une inscription qui date de la Révolution, réalisée en 1793 à l'occasion de la fête de « l'Unité et de l'Indivisibilité de la République » : « Unité Indivisible de la République Liberté Égalité Fraternité ou la Mort ».

Le Quai de Lagny inondé
Maxime Maufra, 1908
Tate (musées), Londres.

L'hôtel de ville est installé dans les bâtiments de l'abbaye. Dès l'entrée, on arrive dans les galeries du cloître qui entourent le jardin intérieur. Le grand escalier mène au premier étage, vers les salons d'honneur. Les murs de la galerie du premier étage accueillent de nombreuses toiles des peintres de Lagny-sur-Marne et de sa région, dont Alphonse Lint, mort en 1900, rattaché à l'École de Barbizon et aux impressionnistes. Certains tableaux furent achetés par le baron de Rothschild et offerts à la ville de Lagny-sur-Marne.

L'abbaye est reliée à l'abbatiale par une porte qu'utilisaient autrefois les moines pour se rendre aux offices. Un des tableaux de l'abbatiale, certainement la Descente du Saint-Esprit, fut offert par Louis XIV, de passage à Lagny.

Lagny absorbe Saint-Denis-du-Port en 1846.

Le a lieu la catastrophe ferroviaire de Lagny-Pomponne, faisant plus de deux-cents morts.

Mystères de l'abbaye Saint-Pierre

La façade de l'abbatiale Saint-Pierre et N-D des Ardents.

L'abbaye renferme deux mystères.

  • Le clou de la croix - Le blason de la ville comporte un clou. Il s'agit de la pointe d'un des clous de la croix du Christ, remis par le roi Robert II de France vers 1019 à l'abbaye, lors de l'inauguration de la nouvelle abbatiale renaissant du pillage viking. Cette relique disparaît lors du pillage du monastère par les calvinistes en 1567 ;
  • l'épée de Jeanne d'Arc - Jeanne d'Arc est passée deux fois à Lagny-sur-Marne : en septembre 1429 et au printemps 1430, après le sacre de Reims. Lors de ce second passage, qui s'étendit sur un bon mois, la Pucelle accomplit un miracle, dans la chapelle des Ardents de l'abbatiale, sur lequel s'appuieront les autorités catholiques pour sa canonisation : elle ressuscite un enfant mort depuis trois jours, pour lui permettre de recevoir le sacrement du baptême. C'est près de Lagny dans la prairie de Vaires-sur-Marne qu'elle livre alors le dernier combat, victorieux, de sa jeune et fulgurante carrière (1429-1431).

Lorsqu'elle quitte Lagny (vers Pâques 1430), Jeanne d'Arc s'y défait de six épées. L'une d'elles, l'épée de Sainte-Catherine-de-Fierbois, que la tradition présente comme étant celle que portait Charles Martel à la bataille de Poitiers en 732 équipait symboliquement la Pucelle à la demande de ses voix dès le début de sa mission officielle contre l'Anglais : elle l'arbore toujours à Lagny jusqu'à l'instant où elle apprend par ses voix (Michel l'Archange, Catherine d'Alexandrie et Marguerite d'Antioche Vierges Martyres, saints du pays lorrain), sur les fossés de Melun, que son destin va la livrer bientôt à l'Anglais. Atterrée par la nouvelle, qu'elle garde pour elle, la Pucelle, de retour à Lagny, ceint avec ostentation sa plus belle épée, celle de Vaires-sur-Marne, qu'elle a prise au chef de bande vaincu, Franquet d'Arras, et poursuit la route de sa destinée vers Compiègne () où elle va être prise et Rouen () où elle va être jugée et brûlée vive.

L'épée de la Pucelle, celle de Fierbois, jugée désormais inutile et d'ailleurs endommagée, aurait été, dit la légende, laissée à Lagny et remise par Jeanne d'Arc à une autorité de l'abbaye Saint-Pierre qui l'aurait fait enfouir dans un souterrain situé sous l'abbatiale ou murer dans un pilier de la chapelle de la Vierge-des-Ardents : telle serait l'opinion gratuite d'un auteur latignacien, Marcel Pouzol. En fait, nul ne sait ce qu'il est advenu d'elle : la Pucelle, prise par l'Anglais, dira l'avoir laissée à la garde de ses frères eux-mêmes qui l'accompagnaient et s'occupaient de l'intendance (chevaux et équipements de combat) et de l'avoir de leur sœur et, depuis, on n'a plus trace de l'épée de Fierbois, sa vieille compagne de mêlée.

  1. ISBN ), p. 108-109.
  2. Félix Bourquelot, «  siècles », dans Mémoires présentés par divers savants étrangers à l’Académie, 1865, 335 p., p. 70, 73-76.
  3. Félix Bourquelot, Études sur les foires de Champagne : sur la nature, l'étendue et les règles du commerce qui s'y faisait aux lire en ligne) :

    « "Néanmoins, la foire principale, placée au nombre des six grandes foires de Champagne [...] »

    Études sur les foires de Champagne. sur la nature, l'étendue et les règles du commerce qui s'y faisait aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles.

  4. Les documents de l'époque spécifient la prairie de Vaires-sur-Marne près de Chelles ou au-dessous des moulins de Noisiel
  5. Vaires-sur-Marne, la dernière victoire de Jeanne d'Arc, la capture de Franquet d'Arras, montjoye.net
  6. Ceux qui ne peuvent pas payer de rançon sont noyés!
  7. Dictionnaire historique des environs de Paris du docteur Ermete Pierotti
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  9. Toute référence sur Jeanne d'Arc provient des Actes de son Procès de condamnation (février-mai 1431) et des Actes de son Procès de réhabilitation (1450-1456)

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-idf/37099.html

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