Fontainebleau
Fontainebleau (prononcé [fɔ̃.tɛn.blo]) est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, à 57 kilomètres au sud-est de Paris.
En 2020, elle compte 15 903 habitants. Dotée d'un château célèbre et de sites d'escalade dans la forêt de Fontainebleau, elle offrait à la fin des années 2010, l'une des plus fortes attractivités touristiques parmi les villes française de mille à dix mille habitants selon une étude.
Statistiques, géographie, démographie
Fuseau horaire principal : +02:00
Régime politique : Commune urbaine
Fontainebleau couvre une superficie de 172,05i km2, avec une population de 15 903i habitants (2020), soit une densité de 92,43i habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) de Fontainebleau s'appelle un(e) Bellifontain(ne), Fontainebleaudien(ne).
Localisation
Fontainebleau : descriptif
La commune de Fontainebleau est située au sud-ouest du département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France.
Toponymie
Fontainebleau est attesté sous les formes latinisées Fons Bleaudi, Fons Bliaudi, Fons Blaadi du xiie et xiiie siècles, Fontem blahaud en 1137, Fontaine belle eau au XVIe (étymologie populaire), Fontainebleau ou autrement Fontaine belle eau en 1630, puis sous la latinisation fantaisiste Fons Bellaqueus au xviie siècle, à l'origine du gentilé Bellifontain.
Il s'agit d'un composé médiéval en Fontaine- « source, ruisseau », terme issu du gallo-roman FONTANA, suivi du nom de personne germanique Blitwald.
Au cours de la Révolution française, la commune porte les noms de Fontaine-la-Montagne et de Fontaine-le-Vallon.
Histoire
En 2012, un village gaulois qui daterait d'entre trente et deux-cent-cinquante ans avant notre ère est mis au jour lors de l'entretien d'une des places du château de Fontainebleau, l'occupation du site se poursuivant au moins jusqu'après l'époque carolingienne, mais la première mention du château lui-même date de 1137 : il s'agit alors d'un château fort utilisé comme rendez-vous de chasse en forêt de « Bieria » (c'est ainsi qu'était nommée la forêt de Fontainebleau, peut-être du ixe siècle jusqu'à une époque récente – Jean-Baptiste Colbert utilisa encore ce nom dans un document daté de 1664 – parce qu'une bande de guerriers danois menée par un certain « Bier » y séjourna, commettant des exactions dans la région, peut-être pendant ou après le siège de Paris par les vikings en 885-887).
Une chapelle est intégrée au château-fort et consacrée en 1169 par Thomas Becket, archevêque de Canterbury, alors en exil en France.
Saint Louis, qui apprécie beaucoup le lieu, l'appelle « ses déserts », fait construire à côté du château-fort un couvent-hôpital tenu par des moines.
Philippe le Bel naît au château en 1268 et y meurt en 1314.
Philippe VI y scelle un traité avec Jean Ier de Bohême : ce dernier, honorant le contrat, combat les Anglais à la bataille de Crécy, et y perd la vie.
Toutefois, le lieu ne fut guère qu'un hameau jusqu'en 1528, date à laquelle François Ier, de retour en France après avoir passé une année en captivité en Espagne (après sa défaite à Pavie en 1525), décide d'y construire un palais inspiré de ceux qu'il a vu en Italie, et fait appel à des artistes italiens de renom : le château-fort disparaît – il en reste le donjon, remanié, massive construction de forme carrée, qui borde la « Cour ovale ».
La ville – ainsi qu'Avon – tira bien vite parti des visites répétées de la Cour et des rois, accueillant rapidement restaurants et auberges dont les chambres sont louées à prix d'or.
Lorsque la Cour n'est pas à Fontainebleau, la ville continue de vivre grâce à des travaux constants d'embellissement, du château et de la cité : ouvriers et artistes y vivent toute l'année.
Après François Ier, un autre de ses grands bienfaiteurs fut Henri IV : à partir de 1594 il y séjourna chaque année, faisant embellir et agrandir le château, creuser le grand canal, tracer des routes et des sentiers dans la forêt pour faciliter les déplacements, surtout lors des journées de chasses…
Le futur François II naît à Fontainebleau en 1544, le futur Henri III en 1551, le futur Louis XIII en 1601, ainsi que plusieurs princesses et hauts personnages, dont Louis Victoire Lux de Montmorin-Saint-Hérem, qui finira assassiné à Paris lors des massacres de septembre en 1792.
La ville fit les délices d'Élisabeth-Charlotte de Bavière – la Princesse Palatine –, et comptait près de 7 000 habitants au xviie siècle. Elle abrite alors une trentaine d'hôtels particuliers bâtis pour de grands seigneurs, à l'exemple de celui du « Grand Ferrare » – dont il ne reste aujourd'hui que le portail d'entrée –, résidence d'Hippolyte d'Este.
Le 10 novembre 1657 est assassiné dans la Galerie des cerfs du château le favori de la reine Christine de Suède, Giovanni Monaldeschi.
En 1661, un cheval emballé renversa et traîna sur plusieurs dizaines de mètres et à vive allure son cavalier, un de ses pieds pris dans un étrier. Le sieur Dauberon invoqua Notre-Dame, son cheval s'arrêta net. En 1690 une première chapelle est bâtie sur le lieu du miracle – nommée « Notre-Dame de Bon Secours », un pèlerinage annuel y est instauré –, rasée en 1793 par des révolutionnaires, rebâtie en 1821 à l'initiative de Marie-Thérèse de France. Le pèlerinage existe toujours.
Le , Louis XIV signe l'édit de Fontainebleau, plus connu sous la désignation de « révocation de l'édit de Nantes », qui poussa à l'exil de nombreux protestants, mais mis fin à de constantes tensions dans le royaume entre catholiques et réformés.
Il fit aussi réaliser un ensemble exceptionnel de bassins et jets d'eau, dont il ne reste que de vagues traces, dans la « grande prairie » qui longe en partie le « grand canal ».
Le , Louis XV et Marie Leszczynska se marient au château.
Les habitants ayant toujours bénéficié de la royauté, qui les fit s'enrichir, la Révolution n'a pas laissé ici de souvenirs notables, excepté la destruction de la chapelle.
L'Empire va réveiller cette ville assoupie : Napoléon Ier s'installe au château et le fait rénover. De vieux hôtels particuliers sont restaurés aussi, et certains sont transformés en hôtels de tourisme, comme « l'Aigle Noir ». Des casernes sont bâties pour abriter les régiments de hussards de la Garde impériale, et est également créée une école militaire, qui sera ensuite délocalisée à Saint-Cyr-l'École puis à Coëtquidant (Guer).
Le , Manuel Godoy, chancelier du roi d'Espagne Charles IV, et Napoléon signent le traité de Fontainebleau, qui autorise le passage des troupes françaises par le territoire espagnol afin d'envahir le Portugal.
Le , le pape Pie VII arrive au château : il excommunia l'empereur le , fut arrêté dans la nuit du 5 au et placé sous surveillance à Savone, avant d'être conduit à Fontainebleau. Il est accompagné du médecin- chirurgien Balthazard Claraz, et resta volontairement enfermé les dix-neuf mois que dura sa captivité : du au le pape n'est jamais sorti de son appartement.
Le , Napoléon, peu après sa première abdication, fait ses adieux à sa garde, — les célèbres grognards —, dans la cour du Cheval blanc – devenue depuis « Cour des Adieux » – : le moment fut, selon les témoins, très émouvant. Deux enfants de la ville le suivront lors de ses deux exils : Les frères Archambault,.
Après la chute du Premier Empire, le château fut encore habité en pointillés par Napoléon III, de 1856 à 1869 : les 15 et il y accueille le prince royal de Prusse, futur Guillaume Ier.
En 1845 est bâtie en ville une prison, qui fermera en .
Au total, 34 souverains, de Louis VI le Gros à Napoléon III, ont séjourné à Fontainebleau au cours de sept siècles. Du xvie au xviiie siècle, tous les rois, de François Ier à Louis XV, y ont effectué des travaux importants (démolition – reconstruction – agrandissement – embellissement) d'où le caractère un peu « hétérogène », mais néanmoins harmonieux, de l'architecture du château.
Aujourd'hui, la ville et son château sont visités toute l'année par des touristes venus du monde entier…
Du au fut organisé à Fontainebleau un grand concours national de manœuvres de pompes à incendie avec manœuvres d'ambulances et de secours aux blessés. Ce concours a attiré 140 compagnies. À cette occasion avait lieu l'assemblée générale de l'Union départementale des Sapeurs-Pompiers de Seine-et-Marne.
Le , le roi Alphonse XIII d'Espagne est en visite officielle à Paris. Il est reçu à Fontainebleau par le président de la République, Raymond Poincaré qui lui fait notamment visiter le château. Le roi, sans abdiquer, s’exile en France et arrive dans la commune voisine d'Avon avec sa famille et s’installe à l’Hôtel « Le Savoy »,,.
En juillet et , la ville accueille une conférence franco-vietnamienne ayant pour but de trouver une solution au conflit indochinois qui vient de commencer. Les pourparlers se soldent par un échec.
Le 5 octobre 1948, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) est créée à Fontainebleau. Il s'agit de la première union de protection de l'environnement établie à l'échelle mondiale.
Fontainebleau, fidèle à sa tradition militaire, resta longtemps une ville de garnison : elle fut le siège de l'état-major des forces alliées en Centre-Europe (Allied Force Centre, AFCENT), des forces terrestres (LANDCENT) et forces aériennes (AIRCENT) de l'OTAN de 1949 à 1967.
La ville accueille actuellement une grande école d’affaires qui lui donne une renommée internationale : l’INSEAD, ainsi qu'une annexe de l'École des mines de Paris.
Fontainebleau et le cinéma
De nombreux films ont été tournés à Fontainebleau : au château (voir château de Fontainebleau), dans la forêt (voir forêt de Fontainebleau), dans la prison-musée :
- 2002 : Moi César, 10 ans ½, 1m39 de Richard Berry.
- 2005 : Marie Besnard, l'empoisonneuse de Christian Faure.
et en ville :
- 1914 : Ursule Mirouët de Daniel Riche (rue de France)
- 1926 : Titi Ier, roi des gosses de René Leprince (hôtel du Cadran Bleu)
- 1933 : L'Homme à l'Hispano de Jean Epstein
- 1938 : La Marseillaise de Jean Renoir (place d'Armes)
- 1938 : Le jour se lève de Marcel Carné (hôtel de l'Aigle Noir)
- 1941 : Madame Sans-Gêne de Roger Richebé (hôtel de l'Aigle Noir)
- 1941 : Nous les gosses de Louis Daquin
- 1946 : Les Eaux troubles de Henri Calef (rue des Sablons)
- 1948 : Le Colonel Durand de René Chanas
- 1950 : La Passante de Henri Calef (rue de France)
- 1950 : Olivia de Jacqueline Audry (carrefour du Bas-Bréau)
- 1953 : Tambour battant de Georges Combret
- 1953 : La Pocharde de Georges Combret
- 1968 : Trois filles vers le soleil de Claude Mulot (50 rue Béranger)
- 1968 : Bye bye, Barbara de Michel Deville (hôtel de l'Aigle Noir)
- 1972 : Les Zozos de Pascal Thomas (lycée François Ier)
- 1974 : Paul Gauguin de Roger Pigaut (ancien hôtel de Launoy)
- 1977 : Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (rue Grande, hôtel Napoléon)
- 1979 : Jean Jaurès : vie et mort d'un socialiste d'Ange Casta (ancien hôtel de Launoy)
- 1979 : Celles qu'on n'a pas eues de Pascal Thomas
- 1981 : Tourgueniev d'Alain Jomy (ancien hôtel de Launoy)
- 1983 : S.O.S. Charlots de Jean-Paul Jaud
- 1984 : Tristesse et Beauté de Joy Fleury (hôtel de l'Aigle Noir)
- 1986 : Tandem de Patrice Leconte (hôtel Napoléon)
- 1988 : La Légende du saint buveur d'Ermanno Olmi (gare, route des Cascades)
- 1988 : Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch (rue Royale)
- 1988 : La Révolution française (The French Revolution) de Robert Enrico et Richard T. Heffron (route de Melun)
- 1990 : Lacenaire de Francis Girod
- 1990 : Le Squale de Claude Boissol (gare, rue Royale, hôtel de Londres)
- 1990 : La Pagaille de Pascal Thomas (hôtel de l'Aigle Noir)
- 1991 : Ma vie est un enfer de Josiane Balasko (dernière scène)
- 1997 : Qui mange qui ? de Dominique Tabuteau
- 2000 : Les Misérables de Josée Dayan (ancien hôtel de Launoy)
- 2007 : La Clef de Guillaume Nicloux (rue Saint-Merry, hôtel de l'Aigle Noir)
- 2007 : Les Femmes de l'ombre de Jean-Paul Salomé
- 2007 : Parlez-moi de la pluie d'Agnès Jaoui (hôtel de l'Aigle Noir)
- 2020 : Le Lion de Ludovic Colbeau-Justin (boulevard Maréchal-Foch),
Source: Wikipedia ()
Fontainebleau dans la littérature
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Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-idf/37012.html
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