Bagnolet

Localisation

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Bagnolet : descriptif

Informations de Wikipedia
Bagnolet

Bagnolet est une commune française, située dans le département de la Seine-Saint-Denis en région Île-de-France. Ses habitants sont appelés les Bagnoletais.

Géographie

Description

Situation de la commune dans la petite couronne.

La ville est située dans le Bassin parisien, dans la région Île-de-France. Elle est limitrophe de Paris, en banlieue est, dans le sud du département de la Seine-Saint-Denis. Elle fait partie de la petite couronne de Paris.

Bagnolet est situé à moins de 6 à vol d'oiseau, de Notre-Dame de Paris.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Paris, Montreuil, Romainville et Les Lilas.

Communes limitrophes de Bagnolet
Les Lilas Romainville
Paris Bagnolet
Montreuil

Géologie et relief

Formations géologiques.
Le site du village en 1706, au fond de son « fossé ».

Bagnolet appartient au Bassin parisien, cuvette géologique sédimentaire.

Ses sols sont de l'ère tertiaire, nummulitique, anciens noms donnés à ce qu'aujourd'hui on appelle l'époque paléogène. Ils se caractérisent par :

  • des marnes à huitres ;
  • des calcaires de Brie ;
  • des argiles vertes et des glaises à cyrènes ;
  • des marnes supra-gypseuses ;
  • des marnes et masses de gypse.

Cette époque a vu l'émergence des premiers mammifères.

Aujourd'hui, c'est une large dépression orientée nord-sud qui trouve sa place entre les collines de Romainville à l'est, Ménilmontant et Belleville à l'ouest. La présence de gypse dans son sous-sol a donné lieu à de nombreux forages, et des carrières aux multiples galeries souterraines ont miné le flanc est du « fossé » dès le XVe siècle :

« Le "fossé" nord-sud a longtemps été un obstacle à l'établissement de voies de passage de Paris vers l'est qui s'établirent au nord (Romainville) et au sud (Vincennes, Montreuil). »

L'altitude moyenne du terroir est d'environ quatre-vingts mètres avec un maximum de cent-dix-neuf mètres sur le plateau oriental.

Voies de communication et transports

La gare routière internationale de Paris-Gallieni.

Bagnolet est desservie directement par le métro de Paris avec la ligne 3, à la station terminus Gallieni.

Le sud de la ville est proche de la ligne 9 à la station Robespierre, tandis que le nord-est se situe à distance de la ligne 11, aux stations Mairie des Lilas et Serge Gainsbourg. Les stations Séverine, Adrienne Bolland et Porte de Bagnolet de la ligne 3b du tramway, bien que situées à Paris, desservent à distance la ville.

L'autoroute A3 naît à la porte de Bagnolet et coupe en deux parties inégales le territoire de la commune. La ville est également desservie par le boulevard périphérique de Paris, porte de Bagnolet.

Beaucoup de lignes de bus desservent la commune de Bagnolet. La ville est connue pour la gare routière internationale de Paris-Gallieni.

La ville est équipée de plusieurs stations de Vélib' depuis juin 2009. Autolib' était accessible dans la ville jusqu’à l’arrêt du service.



Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 amplitude thermique annuelle de 15,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Paris à 5 vol d'oiseau, est de 13,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records LUXEMBOURG (75) - alt : 46m, lat : 48°50'40"N, lon : 2°20'01"E
Records établis sur la période du 01-01-1978 au 03-12-2023
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 3,4 3,5 5,6 7,8 11 14,1 16 15,8 12,7 9,9 6,4 4 9,2
Température moyenne (°C) 5,8 6,6 9,6 12,7 16 19,1 21,3 21,2 17,7 13,7 9,1 6,2 13,3
Température maximale moyenne (°C) 8,2 9,7 13,7 17,5 21 24,1 26,5 26,5 22,7 17,5 11,8 8,5 17,3
Record de froid (°C)
date du record
−13,8
17.01.1985
−11,6
07.02.1991
−6,2
13.03.13
−2
12.04.1986
2,3
07.05.1997
6,1
30.06.1981
8,7
19.07.1986
8,6
27.08.1985
5
30.09.18
−1
28.10.03
−6,3
23.11.1998
−8
29.12.1996
−13,8
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
17,5
27.01.03
22,9
27.02.19
27,3
31.03.21
31,5
20.04.18
36
27.05.05
37,6
27.06.11
41,9
25.07.19
40,2
07.08.03
36,5
08.09.23
30,7
01.10.11
22,5
07.11.15
17,5
16.12.1989
41,9
2019
Précipitations (mm) 50,9 44,9 46,1 49,2 75,1 54,8 57,1 59,3 49 56,7 57,6 66,7 667,4
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Lion1906.com (consulté le ).
  2. Picard 1980, p. 17.
  3. D'après Picard 1980, p. 15-18.
  4. Article sur l'inauguration des stations Vélib' sur le blog du maire de Bagnolet.
  5. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  6. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
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  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  10. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )


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Toponymie

Panneau d'entrée dans la commune.

Mentionné sous les formes latines Balneolum (1255), Baneletum (1350) et sous les noms primitifs de Baiginaux (1256), Baignoleto et Bailloleto (1258), Bagnolia (ca. 1260), Bagnolet, tel qu'on l'écrit aujourd'hui, apparaît déjà sur des documents de 1273 et 1276.

Le nom de Bagnolet vient du latin tardif balneoletum (balneolum, "bain" + suffixe -etum) qui rappelle la présence ancienne d'un établissement de bains. Le nom de la commune de Baignolet (Eure-et-Loir) est de même origine. En outre, cinq lieux-dits ou hameaux portent ce nom en France : voir Bagnolet (homonymie).

  1. Voir essentiellement Abbé Lebeuf 1883-1893, p. 653, T II.
  2. Marcel Picard 1980, p. 13, 19..

Histoire

Moyen Âge

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Première représentation de Bagnolet, plan Truschet-Hoyau, 1552.

La première mention de Bagnolet se trouve dans un cartulaire de l'abbaye de Saint-Maur daté de 1255, du temps de règne de Louis IX. Il s'agit certainement du titre de propriété d'un terrain situé sur la paroisse de Montreuil et/ou de Romainville - la paroisse de Bagnolet n'existant pas encore.

La paroisse

L'établissement de la paroisse date au plus tard de 1377, année ou un nommé Regnault en est le curé, selon les registres du parlement de l'année. Plus tard, en 1385, on trouve le nommé Roger de la Haye, suivant un vieux registre de l'Officialité de Paris.

L'église, probablement du début du , est dédiée à saint Gilles et saint Leu (dit aussi saint Loup, appellation usuelle vers 1520) ; saint Loup était au .

Le territoire

Les sources sont très fragmentaires. Il ne peut en être fait qu'un inventaire chronologique, un peu disparate et non exhaustif pour en esquisser la structure :

Délimitation grossière du territoire de Bagnolet au XIVe siècle.
  • 1258 : Le Parlement de Paris arrête que la justice du sang et de la mêlée appartient audit Huet Chauvin de Bagnolet ; cet écuyer a la propriété du tiers du tonlieu de pain vendu à Paris.
  • 1263 : l'abbaye de Saint-Maur possède un fief, voisin du Bois Bagnolet.
  • 1273 : Henry de Meullant est seigneur de Bagnolet ; il rend hommage à l'abbaye de Saint-Maur pour le fief cité ci-dessus.
  • 1276 : l'abbaye de Saint-Denis achète à un écuyer nommé « Jean du Bois Bagnolet dessus Charonne », ses propriétés de Bagnolet.
  • 1309 : Betin Cassinel, chevalier, se disant seigneur de Bagnolet et de Romainville, assigne sur ces terres cinq-cents livres à son fils. L'accord fait en Parlement fut approuvé par Philippe le Bel.
  • ca. 1340 : Jeanne des Escroues est dite Dame de Bagnolet.
  • 1369 : le prévôt de Paris maintient « le Procureur du Roi… en possession de la haute, moyenne et basse-Justice de Bagnolet et lieux voisins revendiquée par le prieur de Saint-Martin-des-Champs. »
  • 1384 : après confiscation des biens de Jean des Mares, exécuté en 1383 pour démérites, Charles VI donne à son chambellan Guillaume de la Trémoille la maison de Bruyères lez Paris [Les Brières sur le plan] et une maison appelée la Folie Guépié, assise près desdites maisons avec toutes les terres arables, vignes, etc.
  • 1392 : François de Chanteprime transigeant avec l'abbé de Saint-Magloire, au sujet du droit de Pressoir à Charonne, est dit avoir un fief à Bagnolet.

De ces archives, on peut déduire qu'à la fin du Charles VI, le territoire est constitué de différents fiefs revendiqués par divers seigneurs et relevant de la juridiction du Prévôt de Paris. Ses limites sont incertaines ; « le village naissant semble se réduire à la partie nord et ouest du territoire, sur le plateau, des hauteurs de Belleville, Ménilmontant à Malassis et aux Cailloux (sous Malassis) ». De l'église supposée être à l'emplacement de l'actuel édifice - dans le « fossé » avec quelques feux autour - nulle trace dans les documents de l'époque ; la première représentation connue date de 1552 (plan Truschet-Hoyau).

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Résidences
Localisation des résidences et de leurs biens au XVe siècle.

Au début de cette période, Bagnolet-lez-Paris devient la banlieue résidentielle de la capitale. De hauts dignitaires achètent des propriétés ou maisons de plaisance sur ses terres.

Après Jean des Mares, prévôt des marchands de Paris, avocat général au parlement de Paris, puis Guillaume de la Trémoille chambellan de Charles VI, propriétaires successifs de la maison de Bruyères-lez-Paris, c'est la Reine Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI, qui achète un hôtel au dit Bagnolet.

Cet hôtel est acquis par Isabeau en l'an 1412. Il appartenait alors à Pierre des Essarts responsable des finances sous Charles VI. Le domaine consiste en un château avec jardins, viviers, colombier, plâtrière, pressoir, moulin à vent, vignes et terres labourables, l'ensemble situé sur la montagne des Cailloux, entre Mallassise et l' Épine (à l'ouest du marais de Villiers). La propriété est donnée à Tanneguy III du Chastel chambellan du roi Charles VI, prévôt de Paris, qui participera à l'assassinat de Jean sans peur en 1419. Du Chastel donnera la propriété, à son tour, en 1437, à son neveu Prégent de Coëtivy, grand favori du roi Charles VII et futur amiral de France. Des ruines de murs du château subsistaient encore en 1770 (voir la carte de Cassini).

Tout près de la résidence d'Isabeau, se trouve le manoir de Mallassis. Cette propriété a vraisemblablement été donnée par Charles VI à sa maitresse « la Petite Reine » Odette de Champdivers (Odinette), qui lui donna une fille qui fut légitimée, Marguerite de Valois, connue sous le nom de demoiselle de Belleville (en Poitou).

Pour finir, le Duc de Bedford, connétable d'Angleterre, nommé Régent du royaume de France pour le roi d'Angleterre, en 1422, fait acquisition à Bagnolet et aux environs de propriétés, notamment le « Bois de Bagnolet » hôtel situé près des Bruyères. Après le départ des Anglais de région parisienne, ses biens seront donnés en 1438 par le roi Charles VII à Prégent de Coëtivy et à un autre seigneur.

Le village

D'après les actes cités à propos des résidences bagnoletaises, le village tire ses ressources essentielles des vignes qui couvrent ses coteaux, de ses cultures et de ses grains (moulin à vent), et des plâtrières.

La guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons ravage le royaume et l'occupation anglaise a de désastreuses conséquences sur les habitations des villes et des villages. Bagnolet n'y échappe pas et voit des maisons, dont celle de Pierre des Essarts, incendiées par l'armée des Princes en 1411. D'autre part, les hivers rigoureux de 1420 à 1437 entrainent de graves disettes qui sont sources d'épidémies de grippe, peste et variole. La population est diminuée de moitié dans les villages d'Île-de-France, mais Bagnolet n'est pas expressément citée.

Époque moderne

Autour des origines du château
Localisation de l'hôtel seigneurial, en bas du « fossé de Bagnolet », vers 1700.

À la fin du Ferrières-en-Brie, devient le premier seigneur haut justicier de Bagnolet. En 1586, il acquiert du roi Henri III la haute, moyenne et basse justice sur tout le village et sur la paroisse, en plus du fief anciennement appelé l'Hôtel de Bagnolet. Il acquiert aussi d'autres propriétés : le fief du Pannetier de Saint-Denis, sur Charonne et Bagnolet, en 1585 ; le fief des Guesdons situé sur Montreuil et Bagnolet, en 1600 ; le domaine de Vaugary, dans Bagnolet, en 1597, où il va résider dans un manoir qui sera appelé « la maison du Milieu » aujourd'hui situé 43, rue Sadi-Carnot. Devant la porte du logis, il fait construire une fontaine alimentée par les eaux collectées dans un réservoir situé en haut de Bagnolet. Plus tard, il fait bâtir « sa grande maison et hôtel seigneurial en bas Bagnolet » sur les lieux du futur château. En 1606, la terre et la seigneurie est saisie et adjugée à son fils Germain ; la maison du Milieu, elle, est adjugée au valet de chambre du Dauphin pour le compte du futur Louis XIII.

En 1611, la propriété de Germain Regnault est à nouveau saisie et adjugée pour 14 000 livres à Jean Davy Du Perron, frère de Jacques Davy du Perron, cardinal. Ils seront tous deux archevêques de Sens et Jean sera le dernier prélat à avoir Paris comme évêché dans son archidiocèse (Paris sera métropole en 1622). Les deux frères résideront dans « la grande maison » ; ils augmenteront par différentes acquisitions le parc et l'enclos du nouveau domaine. C'est là que Jacques mourra en 1618. Après le décès de Jean en 1622, leur neveu vendra l'ensemble de la seigneurie en 1625 à Étienne Briyois, secrétaire du roi Louis XIII.

De 1625 à 1631, Étienne Briyois, homme ambitieux et ayant le goût du luxe, agrandit le domaine ; on ne compte pas moins de 71 contrats d'acquisition. Malheureusement pour lui, endetté, il sera poursuivi. La terre et seigneurie de Bagnolet seront remis par bail judiciaire à la comtesse de Soissons contre un versement de 85 000 livres en 1639.

De 1636 à 1692, la comtesse de Soissons, Anne de Montafié puis sa fille Marie de Bourbon-Condé seront dames de Bagnolet. Anne de Montafié augmente l'étendue du domaine et fait l'acquisition, en face l'église de la paroisse d'une maison à usage d'auditoire (bâtiment destiné à l'exercice de la justice). La résidence, elle, comprend « des logements magnifiques, galeries, fontaines et jardins et une infinité de rares curiosités… ». Marie, sa fille, a la jouissance du domaine au décès de sa mère en 1644. Elle y recevra Marie d'Orléans-Longueville et probablement Jean Loret, poète, attaché aux Longueville.

Le château

En 1700 - après le décès de Marie en 1692 - Bagnolet sera vendu à François (ou Jean ?) Le Juge, fermier général. Il posera « la première pierre de taille du gros pavillon » de ce qu'on peut alors appeler le château.

En 1711, Louis Chevalier, secrétaire du Roi est le nouveau propriétaire de la seigneurie de Bagnolet. Il fondera en 1714 « l'établissement de deux sœurs de la Charité pour le soulagement des pauvres malades et l'instruction de la jeunesse »

En 1719, la duchesse d'Orléans, fille de Louis XIV et épouse du Régent Philippe d'Orléans, acquiert à son tour la seigneurie et le château pour 82 817 livres.

De la Révolution à aujourd'hui

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En 1859, Bagnolet incorpore une petite partie de la commune de Charonne.

La nouvelle commune des Lilas créée en 1867 incorpore la partie du territoire de Bagnolet au nord de la rue de Noisy-le-Sec, limitée à l’est par l’avenue du Maréchal-Juin, au nord par la rue Romain Rolland et la rue de Paris (anciennes limites communales avec Romainville). Cet ensemble comprend le territoire de l’ancien parc du château des Bruyères.

Au milieu du  siècle et après l’annexion de Charonne, Bagnolet devient un faubourg de Paris, accessible depuis la Capitale via la porte de Bagnolet. La commune se densifie et s’étend lentement, notamment au nord, le long de la route de Paris à Romainville. La population s'accroît et passe de 919 habitants en 1801 à 1556 en 1856. Des travaux publics accompagnent ce développement démographique : pavage de la rue Sadi Carnot (1827), mairie (1834), école publique (1842) et nouveau cimetière. La municipalité est alors dirigée par de grands propriétaires, comme la famille Vienot (1862-1880), exploitants de carrière de gypse.

En 1865 est aménagé un aqueduc souterrain, afin d’alimenter le réservoir de Ménilmontant par les eaux de la Dhuis. Propriété de la Ville de Paris, son tracé non constructible suit celui des parcelles et crée une coupure douce. La population passe à 2 861 habitants en 1876, rapidement amputé de 357 habitants devenus lilasiens en 1887. Le bourg poursuit un développement lent, toujours le long de la rue principale. L'activité économique varie peu. Les premières usines s’installent aux Lilas et à Montreuil, le relief plus escarpé, l’enclavement et l’absence d’une grande voie de communication limitant l’installation de grandes usines à Bagnolet.

Le dernier quart du XIXe siècle voit la population de Bagnolet tripler, atteignant 8779 habitants en 1901. Le village-rue se transforme à mesure que l’urbanisation gagne les rues parallèles à la voie principale. Un grand nombre de sentiers sont transformés en rues (notamment aux Coutures) tandis que de nouvelles voies publiques (rue Raoul-Berton par exemple) ou privées (dans le cadre de lotissements) sont créées. Des chemins de grande communication sont ouverts. En 1890, l'avenue Gallieni, dans le prolongement de la rue Sadi-Carnot vers la porte de Montreuil, est la première rue à traverser l'ancien parc du château.

Les premiers lotissements apparaissent le long de la rue de Pantin, des rues Louis-David, Diderot et Jean-Baptiste-Clément. L'extension la plus considérable concerne les Coutures, où bâtiments d'activités et d'habitations s'implantent sur les anciens vignobles. Le développement du quartier est très rapide (374 habitants en 1872, 6 500 en 1911). Entre les carrières et les Coutures, le lotissement de Vienotville voit le jour.

De grands secteurs demeurent néanmoins vierges de toute construction (la Noue, les Malassis, le Plateau et l’ancien parc du château). L’économie reste quant à elle dominée par l'agriculture et notamment la culture d’arbres fruitiers en clos (229 hectares en 1902).

La rue Sadi-Carnot au début du XXe siècle.

La commune de Bagnolet ne présentant ni grands espaces plats, ni infrastructures satisfaisantes, elle se trouve écartée de l’explosion industrielle de la proche banlieue parisienne. A côté des activités d'extraction, seules une cartonnerie et deux fabriques de colle animale semblent s'être ouvertes au lendemain des annexions parisiennes. Les industries s’implantent sur un rythme lent durant plus de 30 ans et sur les grands axes : rues Sadi-Carnot, Robespierre, Etienne Marcel, Fraternité, Noisy-le-Sec. Les plus importantes sont issues du secteur de la chimie : colle, savonnerie, encre, vernis et cirage. Ces activités insalubres sont caractéristiques de l'industrie de la banlieue nord-est en cette fin du XIXe siècle, mais il ne s’agit pas de grandes industries chimiques lourdes comme dans la Plaine Saint-Denis par exemple. Apparaissent également quelques fonderies, entreprises de petite métallurgie ou de mécanique de précision, mais aussi des fabriques d’objets destiné à approvisionner un marché parisien en plein essor. Cette période voit la constitution d'un réseau dense d'artisans ; certains travaillant en sous-traitance, comme le travail de confection à domicile, et d'autres constituant une extension des activités parisiennes. L’activité d’extraction de gypse est peu à peu remplacée par la fabrication de briques et céramiques, qui exploite les couches d'argile interstitielles laissées apparentes par l'extraction du gypse. Entre 1885 et 1890, les établissements Dubos et Breugnon, suivis quelques années plus tard par la Grande briqueterie de Paris, s'ouvrent au plus près des carrières sur la rue Robespierre et au sud de Sadi- Carnot.

A partir de 1880 et pendant 40 ans, la commune est tenue par deux listes d'élus radicaux-socalistes regroupant des industriels. De nouveaux équipements publics sont construits lors de cette période : une mairie et des écoles à proximité du bourg (1881), une école dans le quartier des Coutures (1887), le raccordement à l’eau potable (1870), l’éclairage au gaz (1862) et l’électricité (1905). Deux lignes de tramway desservent la commune à partir de 1901. Le bourg est accessible par la ligne Mairie de Bagnolet – Opéra et le sud de la commune par la ligne Montreuil – Place de la République (rue Robespierre).

1900 - 1945 : urbanisation d'une ville de la ceinture rouge

L’urbanisation de la commune s’accélère jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Le percement en 1912-1913 des deux grands axes Gambetta et République, en pattes d’oie depuis la porte de Bagnolet, permettent de structurer la ville par son entrée principale. Les quartiers déjà urbanisés se densifient et de nouveaux lotissements voient le jour comme Bellevue et Val-Fleuri. Le plateau voit l'apparition d'un habitat diffus (pavillons individuels et petits immeubles) le long des lanières agricoles, sans bouleverser l'organisation parcellaire. Des logements Habitation à bon marché sont érigés rue Floréal, ainsi qu’une cité-jardin, rues Girardot et Louise-Michel. Les secteurs moins propices à l’habitation (la Noue, coincé entre deux carrières, et les Malassis, sur le plateau) voient leurs jardins remplacés par des constructions peu qualitatives et souvent illégales. Le secteur Gallieni-République, avec son terrain plat, ses grandes parcelles et ses deux grands axes routiers, favorise quant à lui l’installation d’industries et d’ateliers. La Ville fait construire un bain-douche (5, rue Hoche), un dispensaire (4 rue du Lieutenant Thomas), une école (groupe scolaire Travail), un nouveau cimetière et le square Schnarbach, ainsi qu'une école de plein air en 1925 à la Noue. L'Eglise et les associations catholiques construisent une église et un dispensaire aux Coutures et une école à proximité du bourg (Regina-Pacis).

L’économie de la commune mute. Les vins locaux mis à mal par les vins importés de toute la France via le rail, la vigne est arrachée pour laisser place aux nouvelles constructions et nouvelles cultures. Les pêchers sont remplacés par les pommiers et poiriers, mais la culture dominante est désormais celle des fleurs en plein champ ou en serre. L’agriculture diminue et la population est alors majoritairement composée d’ouvriers travaillant dans les usines et ateliers bagnoletais ou parisiens. La dernière plâtrière cesse son activité à la fin des années 1920, tandis que les briqueteries poursuivent leur production jusqu'aux années 1950.

Le communiste Paul Coudert remporte la municipalité en 1929. Bagnolet devient alors l’une des communes emblématiques de la Ceinture rouge. Le Parti communiste français a fourni l'ensemble des maires de la commune de 1929 à 2014.

La même année, la ville de Paris incorpore la zone non aedificandi qui longeait sur une largeur de 250 mètres l'enceinte déclassée en 1919 faisant auparavant du territoire communal de Bagnolet, soit l'espace compris entre, d'une part, les boulevards Mortier et Davout et, d'autre part la rue Pierre-Soulié, le boulevard périphérique et l'avenue du Professeur-André-Lemierre.La "Zone" est alors occupée par des constructions sauvages et 42 000 habitants pendant l'entre-deux-guerres, devenant le plus grand bidonville de France.

Le « Projet d'aménagement, d'embellissement et d'extension de la commune de Bagnolet » est présenté par la Préfecture de la Seine en 1930. Il prévoit l'élargissement et l’alignement de nombreuses voies ainsi que la construction de plusieurs équipements (bureaux municipaux, école Jean Jaurès, aménagement des carrières, du dépôt de pavé de la Ville de Paris et du château de l’étang en parcs, etc.). Ce projet sera en grande partie réalisé après la Seconde Guerre mondiale.

Depuis 1945 : Grands travaux et rénovation urbaine
Vue de la Porte de Bagnolet, Paris

Dans les années 1960, une partie de Bagnolet est détruite pour construire l'autoroute A3 et la porte de Bagnolet. Les parcs de Jean Moulin et des Guilands sont aménagés aux alentours, afin de limiter les nuisances. L'échangeur de la porte de Bagnolet doit avoir une portée multimodale, abritant le terminus de la ligne 3 du Métro, Gallieni, une gare routière et un parking d'intérêt régional. Les travaux du pôle s'achèvent en 1970, et renforcent la rupture territoriale entre Bagnolet et la capitale.

Un projet économique et urbain accompagne ces infrastructures : l’opération « Centre Sud » est menée entre 1964 et 1976 par la ville de Bagnolet et Serge Lana, architecte en chef de l’opération. Du point de vue économique, il s’agit de mettre à profit l’hyper accessibilité et la visibilité du secteur, pour en faire une vitrine économique, un lieu d’emploi des salariés de l’Est parisien et d’opérer un rééquilibrage par rapport à la Défense, à l’ouest. Ce programme mixte n’est pas réalisé en totalité, mais 3 200 logements, 160 000 m² de bureaux, deux hôtels, un parc et un centre commercial sont tout de même construits.

Vue sur les Tours Mercuriales, Paris, 2023

L’urbanisme moderne est privilégié, notamment l’aménagement sur dalles -particulièrement pour les îlots les plus proches de l’échangeur - et la grande hauteur. Pour accompagner l’arrivée de ces infrastructures autoroutières et l’émergence d’un nouveau pôle économique, Lana conçoit un grand paysage en mouvement : « la colonnade », une série de tours le long de l’autoroute A3, dont les Tours Mercuriales sont la figure de proue. Malheureusement, en 1971, une fois les éléments fonctionnels achevés, les crédits se tarissent et limitent le projet au strict nécessaire. Les tours Mercuriales sont achevées en 1976, de même que d’autres tours plus petites, de part et d’autre de l’autoroute A3.

Pendant cette période, de nombreuses opérations de construction ou de rénovation urbaine voient le jour sur la commune. Des ensembles sont construits ex nihilo sur des parcelles encore en culture ou urbanisées de façon précaires, comme aux Malassis, à la Dhuys ou à la Noue. Les grands travaux réalisés au niveau de l’échangeur entraînent un renouvellement de l’habitat dans le bas du village, sur le tracé viaire[Quoi ?] ancien. Le centre-bourg ancien décline lentement au profit de l’échangeur, nouveau pôle d’attraction multimodal, économique et commercial. Beaucoup de maisons et immeubles anciens, souvent insalubres, sont détruits et remplacés par des constructions modernes.

Le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) s’intéresse au terrain des Malassis, sa taille et sa relative disponibilité permettant d'envisager d'en faire un des quatre sites des « quatre mille logements pour la région parisienne ». Le chantier est confié à Bernard Zehrfuss, qui conçoit les immeubles de Bagnolet identiques à ceux qu'il dessine pour Nanterre. Sept cent quarante et un logements seront construits, auxquels s’ajouteront huit cent quatre-vingt-trois autres issus d’un projet complémentaire proposé par la commune. La commune se dote d’un office HLM en 1951, qui accompagne la construction et la gestion de plusieurs ensembles : la cité Anatole-France (1955), le quartier des Malassis et des Rigondes (1957), les ensembles Girardot, Pierre-et-Marie-Curie, Robespierre (1961-1970) et le quartier de la Noue (1971).

L’agriculture disparaît totalement lors de cette période, remplacée par l’activité tertiaire, favorisée par la construction de tours de bureaux. L'industrie traditionnelle laisse place à des activités de logistique et d'entreposage, tandis qu’un tissu artisanal réduit se maintient difficilement. Si le secteur d'activité de la Noue se construit, les vieux ateliers disparaissent ou sont réhabilités en lieu d'activité (ancienne usine Belin), lieux de spectacles ou en habitat individuel (loft).

Les Trente Glorieuses sont marquées par une évolution de la structure industrielle de la ville tant au niveau de la taille des entreprises que des activités. Les secteurs de la métallurgie de transformation et de la mécanique se développent, tandis que l’industrie liée au bois décline. Les sites s’étendent et se reconstruisent sur eux-mêmes, le territoire n’offrant alors plus d’opportunités foncières intéressantes. Les activités tertiaires remplacent également de nombreuses unités industrielles.

  1. Voir : Jean Lebeuf 1883, Marcel Picard 1980, p. 19.
  2. a et b Jean Lebeuf 1883, p. 654.
  3. Marcel Picard 1980, p. 19.
  4. D'après Jean Lebeuf 1883, Marcel Picard 1980, p. 20, 21.
  5. Ménilmontant semble faire partie de la paroisse de Bagnolet avant les années 1771-1780, d'après les Archives nationales consultées par Marcel Picard 1980, p. 20,80.
  6. D'après Abbé Lebeuf 1883-1893 et surtout suivant de nombreuses références, dont les Archives nationales, citées dans Marcel Picard 1980, p. 24-29.
  7. Archives de Paris dans Marcel Picard 1980, p. 31, 32.
  8. D'après Vigneul Marville, Mélanges d'histoire et de littérature, Paris, (lire en ligne) cité par Marcel Picard 1980, hôtel de Sens, voir .
  9. Pour la section : d'après les Archives de Paris et de l'ancienne Seine dans Marcel Picard 1980, p. 31-37.
  10. Loi sur l'extension des limites de Paris (du 16 juin 1859), dans le Bulletin des lois de l'Empire français, lire en ligne].


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Héraldique

Blason
D'or à la branche de pêcher entrelacée en sautoir de sinople fruitée de trois pièces de gueules ordonnés 1 et 2.
Détails
Comme Montreuil-sous-Bois, Bagnolet possédait des murs à pêches où étaient cultivés ces fruits, que l'on retrouve sur le blason des deux villes.
Officiel.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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Bagnolet dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-idf/36825.html

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