Zuydcoote
Localisation
Zuydcoote : descriptif
- Zuydcoote
Zuydcoote (Zuidkote en flamand occidental et néerlandais) est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France.
Géographie
Situation
La plage de Zuydcoote et la mer du Nord se situent au nord du village. La commune est bordée par la dune Dewulf à l'ouest et la dune Marchand à l'est. On retrouve le canal de Furnes à la limite sud du village.
Communes limitrophes
Zuycoote est limitrophe des communes suivantes :
Mer du Nord | Mer du Nord | |||
Ghyvelde-Les Moëres | N | Bray-Dunes | ||
O Zuydcoote E | ||||
S | ||||
Ghyvelde-Les Moëres | Ghyvelde-Les Moëres | Ghyvelde-Les Moëres |
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le canal Nieuport-Dunkerque, le fossé de séparation et l'Ouden Haven,,.
Le canal Nieuport-Dunkerque est un canal, chenal et un cours d'eau naturel qui relie Furnes, en Belgique, à Dunkerque.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Delta de l'Aa ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 208 bassin versant de l'Aa. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'Institution intercommunale des Wateringues.
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 13,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Dunkerque à 8 vol d'oiseau, est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Paysages
La commune s'inscrit dans les « paysages des dunes de la mer du Nord » tels qu’ils sont définis dans l’atlas de paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),.
Ces paysages concernent 23 communes du Nord et du Pas-de-Calais avec trois pôles d’attraction que sont Calais à l'ouest et Dunkerque à l’est et, dans une moindre mesure, Gravelines au centre où se trouve le delta du fleuve côtier l’Aa. On y distingue trois parallèles : la frange côtière avec son cordon dunaire ; l'ancienne route nationale 1 et l'Autoroute A16.
Ces paysages sont composés d’un cordon dunaire de 60 Pays-Bas et en Belgique. Ce cordon littoral datant du transgression marine et joue un rôle de digue en protégeant la plaine maritime de l’invasion de la mer. Sa taille n’excède pas, en largeur, quelques centaines de mètres et, en hauteur, une dizaine de mètres.
Une particularité de ces paysages est la présence de moëre (marais en flamand), point le plus bas du territoire français, avec une altitude de - 4 watringues. Ces polders, terres gagnées sur la mer, ainsi constitués sont les plus anciens de l’Europe du Nord.
Les cultures ne représentent que 35 % de ces paysages des dunes de la mer du Nord.
Concernant l'activité humaine, à l’ouest de ces paysages se trouve : la région de Calais, avec le tunnel sous la Manche et l'activité portuaire de Calais tournée vers l’Angleterre ; à l’est, la zone urbaine de Dunkerque et ses installations portuaires et, au centre, la zone de Gravelines avec son port de plaisance et sa centrale nucléaire.
Sur le plan de la biodiversité, on y observe de nombreux déplacements d’oiseaux marins, côtiers ou terrestres ainsi que des phoques veau-marin installés sur les bancs de sable.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Soutcota en 1121, Soutcote en 1183, Scoucota en 1187.
Zuydcoote est d'origine flamande: les étymologistes proposent deux hypothèses pour décrypter les origines de cette commune. L'une se réfère à « cabane de sel », zout (sel) et kot (masure, baraque), rappelant ainsi l'existence probable d'une saunerie ou activité liée au sel en ces lieux. L'autre hypothèse, plus récente que la précédente, fait dériver ce toponyme de zuiden (sud) et koot (côte), soit la « côte sud ». En effet, historiquement, Zuydcoote est une ville côtière du sud du comté de Flandre.
En néerlandais, la commune se nomme Zuidkote. Il existe un homonyme en Flandre Belge Zuidschote avec probablement la même signification.
- [1]Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 2, 1996, page 1030, (ISBN ).
Histoire
Avant 1789
Zuydcoote a toujours dû lutter contre l'avancée de la mer et le mouvement naturel des dunes déplacées par les tempêtes. La commune ne fut longtemps qu'un hameau de pêcheurs puis un village. Après une période favorable au Moyen-Âge, son développement n'a véritablement commencé qu'après 1900 (voir ci-dessous Section Démographie).
Néanmoins une voie romaine d'importance secondaire, la Via Vicinalia, reliait Cassel à la mer à Zuydcoote.
Zuydcoote reçoit son nom, dont l'orthographe fut longtemps variable, au siècle, à la suite du passage de saint Eloi (Éloi de Noyon) sur la côte, le village a un oratoire, puis est érigé en paroisse dépendant de l'évêque de Thérouanne. À cette époque, on construit des digues pour contenir la mer, on draine le sol, une chapelle est construite et l'agriculture commence à se développer. Zuydcoote dépend de la châtellenie de Bergues.
Au siècle, le village doit affronter une incursion marine puis les raids vikings. À la suite de ceux-ci, le comte de Flandre Baudouin II de Flandre (Baudouin le Chauve) fortifie Bergues et la chapelle de Zuydcoote entre dans la circonscription de la cure de Bergues. Le retour des Normands au siècle ruine ces efforts. Le comte Baudouin IV de Flandre (Baudouin Belle Barbe) reprend la reconstruction de Bergues et y fonde l'abbaye de Saint-Winoc. Celle ci reçoit en 1067, entre autres, de Baudouin V de Flandre (Baudouin de Lille), une partie de la dîme de Zuydcoote et l'abbé, avec l'accord de l'évêque de Thérouanne, nomme à la cure de Zuydcoote. En 1121, de Flandre, (Charles le Bon), donne à l'abbaye toute la dîme de Soutcota,.
Il reste encore des dîmes sur les terres possédées par des seigneurs : en 1166, Baudouin châtelain d'Ypres déclare que son vassal Roger Gange a donné à l'église d'Ypres, sans doute la cathédrale Saint-Martin d'Ypres, deux parties de la dîme de Zutscoten, en contrepartie l'église donnera chaque année au châtelain une pelisse de peau d'agneau. En 1171, Philippe d'Alsace, comte de Flandre, confirme à l'église cette possession.
À la mort de Charles Guillaume d'Ypres s'empare de Cassel, Furnes, Bergues et Zuydcoote mais il doit céder face à Guillaume Cliton (Guillaume de Normandie) soutenu par le roi de France Louis VI. Il s'exile en Angleterre quand en 1128 Thierry d'Alsace devient comte de Flandre. Va alors l'accompagner une partie des anciens habitants de Zuydcoote d'origine saxonne, présents depuis le .
Selon les chroniques anciennes, le premier port de pêche fut complètement ensablé vers 1200 à la suite d'une invasion marine due à une tempête hors norme, le village est totalement ruiné. Le watergand Havendick (fossé du port), près de l'Usine des Dunes, rappelle l'existence de ce port initial.
Après une nouvelle période troublée par des conflits dans la région au début du siècle, Zuydcoote reprend son développement. Les habitants essaient d'obtenir une charte communale ou keure, à l'instar des villes voisines Bergues, Furnes, Gravelines, Mardyck, etc., mais elle ne leur est pas accordée par les comtes de Flandre.
Au siècle, Zuydcoote, qui a atteint la taille d'une petite ville, est érigée en seigneurie. Cette érection, antérieure à 1309, est confirmée à cette date par le comte Robert III de Flandre (Robert de Béthune). La seigneurie dispose de toute la justice seigneuriale (haute, moyenne et basse, et donc un échafaud pour les condamnés à mort) avec les agents chargés de l'appliquer (bailli, amman, sergents), la cour féodale de la ville de Saint-Omer, relevant du Roi de France, étant la juridiction d'appel.
Du point de vue religieux, elle était située dans le diocèse de Thérouanne puis dans le diocèse d'Ypres, doyenné de Dunkerque.
Robert III de Flandre partage en 1320 ses biens entre ses fils de Nevers, fils aîné, désigné comme comte de Flandre et Robert de Cassel, fils cadet. Zuydcoote avec toute la Flandre maritime fait partie de l'apanage de Robert. La mort de Louis, deux mois avant son père en 1322, fait entrer toute la région dans une période très trouble : contestation du partage par Robert, révolte des Flamands, menés par Bruges et Nicolaas Zannekin, contre les nobles (révolte des Karls), excommunication des flamands. Un épisode se déroule à Zuydcoote : des représentants de Bruges viennent rencontrer Robert de Cassel alors présent à Zuydcoote. Celui-ci fait décapiter les délégués sur la place du village. En représailles, les brugeois menés par Nicolaas Zannekin, viennent ravager le littoral jusqu'à Dunkerque, et donc Zuydcoote, en 1324-1325. L'affaire se termine par la soumission de Robert de Cassel et l'écrasement des flamands révoltés par le roi de France Philippe VI de Valois, soutien du nouveau comte de Flandre lors de la bataille de Cassel en 1328. Zuydcoote est ruinée mais fait désormais partie du domaine de Robert de Cassel, seigneur de Dunkerque, Cassel, Bourbourg, Zuydcoote, .
En 1329, la paix à peine revenue, Zuydcoote se plaint auprès du roi de France des impôts et vexations subies du fait de Robert de Cassel et de Louis Yolande de Flandre, la ville se développe à nouveau, la chapelle primitive plusieurs fois restaurée et agrandie mais toujours trop petite est remplacée par une église d'architecture gothique en forme de croix latine, mise sous le patronage de saint Nicolas (Nicolas de Myre), avec un clocher d'une hauteur de 20 mètres sans sa flèche et une chapelle consacrée à la Vierge Marie sous l'invocation de Notre-Dame-de-Bon-Secours. Un hôpital est fondé pour les enfants et pour les vieillards infirmes. La ville est assez riche pour compter 3 orfèvres et 32 rues, l'ordre étant assuré par une milice bourgeoise.
Vers 1368, le nouveau comte de Flandre de Flandre (Louis de Male) autorise la ville de Zuydcoote à lever des impôts spécifiques pendant trois ans pour rénover l'église. Il se fait attribuer une partie de la dîme de Zuydcoote jusque là dévolue à l'abbaye de Saint-Winoc.
En 1382, année où l'agitation reprend à Gand et où des troupes menées par Philippe van Artevelde ravagent la Flandre (affaire terminée par la bataille de Roosebeke où sont tués plusieurs Zuydcootois rangés parmi les flamands écrasés), meurt de Bourgogne, veuve du comte Louis .
En 1391, après la mort de Louis de Male en 1383, le nouveau comte de Bourgogne (Philippe le Hardi) restitue à l'abbaye de Bergues, ravagée après la croisade d'Henri le Despenser en 1383, toute la dîme de Zuydcoote, elle-même traversée par des colonnes d'Anglais et de Gantois.
Zuydcoote subit, en , une nouvelle invasion marine. L'inondation dura car un puissant vent du nord souffla pendant plusieurs jours empêchant le reflux de la mer, la ville s'en remit mais pas le port en partie comblé par le sable et le limon. De ce fait, il ne fut uniquement possible, après cet épisode, que d'armer de petits bateaux pour la pêche.
Par le jeu des successions, après la mort de Yolande de Flandre en 1395, la Flandre maritime, Zuydcoote incluse, arrive dans les mains de Marie de Luxembourg, épouse de François de Bourbon-Vendôme. Marie vend la seigneurie de Zuydcoote à Philippe le Beau, comte de Flandre, archiduc d'Autriche. Philippe présent à Bergues en 1497 confirme à l'abbaye de Saint-Winoc ses droits déjà acquis notamment les dîmes de Zuydcoote (dîme des céréales, des harengs, des poissons…).
Au siècle, se constitue à Zuydcoote, une société de tir à l'arc, sous le patronage de saint Sébastien. Elle reçoit en 1540 des lettres patentes de Charles Quint. Il s'agit d'une confrérie ouverte à tous les bourgeois de la ville, elle compta jusqu'à cent membres, avec des armoiries figurant Saint-Sébastien attaché à un arbre. L'empereur accorde à la même époque des armoiries à la ville, sensiblement les mêmes que celles d'aujourd'hui (« D'argent, à l'aigle à deux têtes au vol élevé de sable, accompagné de deux lions grimpant de sable, posé en fasces, l'un à dextre, l'autre à senestre »).
La ville, non fortifiée, est mise à mal plusieurs fois en ce siècle : ravage par les protestants en (furie iconoclaste); de nouveau, lors de l'expédition en Flandres en 1558 de Paul de La Barthe, maréchal de Thermes, par la suite vaincu lors de la bataille de Gravelines; en 1570, une tempête se déchaîne et la mer envahit de nouveau la paroisse; en 1577, l'abbaye des Dunes, toute proche de la ville et source de travail pour ses habitants est détruite par les protestants. À la même époque, après la disparition du diocèse de Thérouanne (la ville de Thérouanne est détruite sur ordre de Charles Quint en 1553), Zuydcoote un temps rattachée au diocèse de Saint-Omer, est finalement intégrée dans le diocèse d'Ypres, ce qui ne modifie en rien la nomination du curé de la paroisse toujours faite par l'abbé de Saint-Winoc sous contrôle de l'évêque.
En 1579, pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans (révolte contre le pouvoir espagnol qui allait conduire à l'indépendance des Provinces-Unies devenues depuis les Pays-Bas), Zuydcoote subit les troubles de l'époque : troupes parcourant la région qui pillent et détruisent; le plomb, les ornements et les cloches de l'église sont emportées par des soldats protestants, comptant parmi les partisans de d'Orange-Nassau. Il faut attendre 1583 et le retour de la Flandre sous la domination espagnole pour que l'église soit rétablie.
À la suite de la période difficile récente et des exactions de bandes de pillards, l'archiduc Albert d'Autriche, nouveau souverain de la Flandre avec son épouse l'infante Isabelle, fait ériger des forts sur la côte : en 1600, un fort en terre, carré de 66 mètres de long, pouvant accueillir des gardes et des canons, entouré d'un large fossé de 10 mètres de large, est construit à Zuydcoote au sud de la ville. Il existait encore au siècle lorsque Raymond de Bertrand écrivait son histoire de Zuydcoote.
Ces princes entreprennent de faire creuser un canal, qui traverse la paroisse de Zuydcoote, menant de Dunkerque à Furnes, le canal Nieuport-Dunkerque connu en France sous le nom de canal de Furnes, les travaux mirent du temps à être exécutés en raison des guerres et durèrent jusqu'en 1641. Ils confirment, dans un texte en flamand, les lois coutumières de la ville et les statuts de la société de saint-Sébastien en 1616 et 1617,. À l'époque, un marché aux poissons existe à Zuydcoote, et les résidents font paître leur bétail dans les dunes qui n'étaient pas cultivées.
En 1623, le roi d'Espagne Philippe III, ayant des besoins d'argent pour financer les différentes guerres où il est engagé, notamment avec les Provinces-Unies, vend une partie de ses domaines, dont Zuydcoote. Les seigneurs de Zuydcoote à cette date sont des sieurs Vandewalle, père et fils, riches dunkerquois, chevaliers de l'Ordre du Christ, gentilshommes de la maison du roi d'Espagne et créanciers de celui-ci. À cette époque, la seigneurie d'Outezeele (probablement Oudezeele) et d'autres fiefs dépendent de la seigneurie de Zuydcoote, le seigneur de Zuydcoote étant le premier vassal du châtelain de Bergues. En 1632, le dit seigneur de Zuydcoote obtient la décoration de l'ordre de Saint-Jacques en raison des services rendus et du don de 12 vaisseaux de guerre (ce qui donne une idée de sa richesse).
En 1641, en même temps que s'achèvent les travaux du canal de Furnes, on creuse de nouveau le petit canal qui mène aux Moëres par Ghyvelde.
Dans les années 1650, après l'accession au trône de Louis XIV, la Flandre maritime, lieu entre autres de l'affrontement avec l'Espagne, va connaître de nombreuses années difficiles : passage de troupes, impôts supplémentaires pour financer la guerre, levées d'hommes, perturbations dans les cultures et donc disettes. En 1658, lors de la bataille des Dunes remportée par Turenne, Zuydcoote est en première ligne, l'affrontement a lieu à l'ouest de la paroisse, elle subit le passage des troupes des deux camps, on apporte les blessés à l'hôpital de Zuydcoote, les troupes espagnoles vaincues la traversent.
Après la bataille, Dunkerque prise par la France devient anglaise le même jour (voir Histoire de Dunkerque). La possession anglaise recouvre non seulement la ville de Dunkerque mais aussi des territoires dont certains jusque là relevaient de la châtellenie de Bergues : Mardyck, Grande Synthe, Petite Synthe, une partie d'Armbouts-Cappel, Cappelle-la-Grande, une partie de Coudekerque, Téteghem, Uxem, Ghyvelde, Leffrinckoucke, Zuydcoote. En 1662, Louis XIV rachète ce territoire aux Anglais. Le châtelain de Bergues, demanda à récupérer ses anciennes possessions, le gouverneur français de Dunkerque refusa en argumentant que la France avait racheté tout le territoire, et le châtelain dut s'incliner (la châtellenie de Bergues était restée espagnole, ce qui explique, au-delà de la volonté du gouverneur d'administrer un territoire conséquent, sans doute le refus français; Bergues devint française en 1668 à la suite de la paix d'Aix-la-Chapelle).
Louis XIV impose à tout le territoire de Dunkerque de ne se servir que de monnaie de France. Zuydcoote est désormais sous la tutelle du magistrat de Dunkerque pour toutes les affaires relevant du roi, notamment les impôts. Le magistrat fait arpenter toutes ces terres : la seigneurie de Zuydcoote représente 300 mesures, soit 132 hectares ou 1,2 .
En 1689, la France est en guerre contre la moitié de l'Europe (Angleterre, Hollande, Espagne, Allemagne). Pour surveiller les environs, on érige en différents endroits, notamment sur la côte, et donc à Zuydcoote, une tour de guet. Le village est frappé par un incendie en 1692, pourtant année où l'hiver fut très doux au point que parfois les poêles ne furent pas rallumés, qui détruit une bonne partie des archives entreposées dans la maison communale, plusieurs maisons dévastées ne furent pas reconstruites, le village perdit encore des habitants.
Au début du siècle, Zuydcoote n'est plus qu'un village pauvre, une localité de pêcheurs, au point que la cure est souvent refusée ou très vite abandonnée par ses titulaires, car elle ne permet pas l'entretien correct du curé. En 1707, lors d'une nouvelle guerre contre la Hollande, on effectue un recensement des hommes en état de porter les armes, dans l'objectif de pouvoir faire des levées d'hommes : à Zuydcoote, on ne compte que 36 hommes. À l'époque, deux postes de garde sont installés sur le village. En 1708, à la suite de la Bataille d'Audenarde perdue par la France, le vainqueur, duc de Marlborough) multiplie les « réquisitions » sur toute la frontière de la Flandre française : comme ses voisins, Zuydcoote est littéralement rançonnée pendant plusieurs années. Le village se dit toujours ville du fait de son droit de justice seigneuriale, mais en fait n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut. À la suite de la paix d'Utrecht signée en 1713, Dunkerque est privée de toute communication par eau avec la Belgique, un batardeau (digue en pierres et terre) installé à Zuydcoote sur le canal de Furnes intercepte la navigation, Le commerce de Dunkerque, de même que celui de Zuydcoote, subissent de plein fouet cette entrave. À la mort de Louis XIV en 1715, Zuydcoote est toujours une seigneurie mais n'a plus rien à voir avec l'ancienne ville aux 32 rues et, en réalité, est totalement sous la domination des villes voisines et ses dirigeants, les échevins, sont souvent illettrés. Un nouveau dénombrement de la population en aboutit à retrouver 160 personnes dont 26 pauvres. En 1729, le seigneur de Zuydcoote est Pierre de La Villette, pensionnaire (cadre administratif) de la ville de Bruges, écuyer, seigneur de différents lieux, et après lui en 1750, le titulaire est Marc Albert de Onate, écuyer, résidant à Bruges, gendre de Pierre de La Villette, seigneur de Zuydcoote, Rosendaël et autres lieux. Le curé Pierre Vandaele fait restaurer l'église sur ses propres deniers.
Sous Louis XV, la situation de Zuydcoote n'évolue pas, la population se nourrit de légumes et de poisson, les nouveaux seigneurs en 1763 sont Lauwereyns de Bruges et le même Marc Albert de Onate, échevin de la ville et du franc de Bruges. On creuse de nouveau le canal de Furnes en 1768, une écluse est construite sur celui-ci à Leffrinckoucke.
Le
En 1778, la France reconnait l'indépendance des États-Unis en lutte contre leur ancien colonisateur l'Angleterre, celle-ci déclare la guerre à la France. Afin de protéger Dunkerque, on installe à Zuydcoote une batterie en pierre et fascinages pouvant contenir 24 canons et le personnel desservant, sur les dunes bordant la plage et on rénove les anciennes installations. On reconstruit l'église en 1779-1780 au milieu de l'ancien cimetière, et à cette fin, on réutilise les meilleurs matériaux de l'ancienne église démolie, l'abbaye de Saint-Winoc, prenant à sa charge tous les frais concernant l'église. Les nouveaux seigneurs de Zuydcoote s'appellent : Marie de La Villette, douairière de messire Jacques de Crits, écuyer, messire Charles Lauwereyns, écuyer, seigneur de Rosendaël, échevin de la ville de Bruges, messire François-Xavier Simon, écuyer, écoutéte (officier de justice) de la ville de Bruges. Un nouveau recensement effectué en 1783 par l'évêque d'Ypres révèle que la population du village a encore diminué : seulement 120 personnes décomptées. Malgré tout à la veille de 1789, en 1784, signe d'espoir, une brasserie est construite.
Depuis 1789
Avec la Révolution française, plusieurs traces du passé disparaissent : Zuydcoote relève du district de Bergues devenu arrondissement de Bergues puis arrondissement de Dunkerque. Un décret du supprime à Zuydcoote, comme partout en France, le régime féodal et donc les titres de noblesse, c'en est fini des seigneurs de Zuydcoote. Autre évolution, est instaurée la constitution civile du clergé, c'est-à-dire l'obligation pour les prêtres de prêter le serment de fidélité à la Constitution. Contrairement à ce qui se passe dans beaucoup d'autres paroisses de la Flandre maritime, où les prêtres refusent, suivant en cela la position du Pape Pie VI, l'abbé Charles François Duprez, prêtre de Zuydcoote, prête le serment. Puis la Révolution se radicalisant et devenant de plus en plus anti cléricale, notamment à l'époque de la Convention Nationale, l'église est fermée en , la commune élit son premier maire (Jean-Baptiste Demey).
1793 est une nouvelle année sombre : la France doit faire face à plusieurs pays coalisés (Angleterre, États allemands, Hanovriens, de Hessois, d'émigrés français entre en Flandre avec l'objectif d'assiéger Dunkerque. Dans leur approche, les soldats campent sur Zuydcoote à partir du , ruinant les récoltes, réquisitionnant le bétail, les chevaux. Les desservants du fort luttent un moment puis se replient. Les Anglais (protestants) convertissent l'église en parc d'artillerie et de munitions de guerre. L'affaire se termine le par la bataille de Honschoote gagnée par la France, mais pour le village cela signifie un nouveau passage des troupes ennemies faisant retraite. Finalement, de nombreuses installations du village, de nombreuses archives (le papier étant utilisé comme étoupe quand celle-ci manquait) sont détruites.
Le , (4 prairial an II), les terres de la fabrique de l'église (l'église ne possédait pas directement de biens, ceux-ci étaient gérés par la fabrique de l'église : conseil de fabrique) sont vendues comme bien national. Par le traité de Campo-Formio (), la Belgique est cédée à la France. De ce fait, on abat la digue installée à Zuydcoote qui barrait le canal de Furnes. La navigation n'est pas intégralement rétablie pour autant : pendant toutes les années d'existence de la digue, le canal fut peu ou pas entretenu, il est donc très envasé. Néanmoins, la barque de transport (avant le siècle, en raison du mauvais état ou de l'inexistence des routes, du danger éventuel de pillards ou soldats déserteurs, les transports de marchandises et de voyageurs se font par voie d'eau) Dunkerque-Furnes retrouve son plein fonctionnement (lorsque la digue existait, il fallait arrêter à celle-ci, décharger, passer de l'autre côté de la digue, reprendre une autre barque, recharger, autrement dit perdre du temps et de l'argent). Ce rétablissement favorise le commerce, ce dont profite Zuydcoote.
En 1803, on abat la flèche de l'église et on rehausse la base (toujours pour qu'elle serve d'amer). Une nouvelle église fut élevée plus au sud, comme annexe de celle de Ghyvelde, Zuydcoote n'ayant plus les moyens d'entretenir une église et un presbytère, relevant désormais de la circonscription de l'évêque de Cambrai. L'ancienne tour, curiosité du littoral, fut dynamitée par les Allemands. Ses restes sont sous la grande butte de sable, au nord de la voie ferrée. Divers auteurs avaient conscience de l'importance de la végétation (oyats, buissons) fixant la dune, mais celle-ci était exploitée par la population, au détriment de la fixation des sables volants. Par exemple, en 1825, François Joseph Grille (d'Angers) écrivait après son voyage d'étude du département du Nord : « Il ne faudrait pas permettre d'arracher les épines sauvages qui naissent sur les sommets les plus arides des dunes, et garantissent ce sol mouvant contre les vents impétueux (note de bas de page : « de même que les hoyas (roseaux des sables). Les pauvres les arrachent pour la fabrication de vergettes, à laquelle la racine est propre. Quant aux épines, elles servent de combustible. ») ». Il rapporte également : « Avant ces travaux, les sables s'amoncelaient et gagnaient tous les jours. Déjà de la tour de Zudcoote on n'apercevait plus que la flèche. »
Le siècle voit la situation de Zuydcoote s'améliorer : assèchement des marais, responsables de mauvaises odeurs, de fièvres, en même temps que Les Moëres sont desséchées par le chevalier Jean-Louis De Buyser de Dunkerque, ce qui profite à toute la région. Ce siècle voit également les débuts des promenades des citadins vers les villages, avant que ce ne soit le goût nouveau pour la plage et les séjours à la mer. Les dunes de Zuydcoote sont fréquentées par de nombreux chasseurs du fait de l'abondance du gibier sur les bords des marais et dans les dunes, ce qui profite également aux commerces locaux.
Cependant, le début du siècle demeure menaçant avec les guerres napoléoniennes. ordonne en 1803 d'élever des batteries sur toutes les côtes de France pour les protéger des anglais, maîtres des mers. Une batterie est donc érigée à Zuydcoote au sommet d'une dune haute avec un télégraphe en liaison avec celui de Dunkerque. Elle accueille huit canons et deux mortiers desservis par 20 canonniers commandés par un officier (l'ancien fort, ayant montré son peu d'efficacité, avait été désarmé après le siège de Dunkerque de 1793), et protège ainsi le village. Celui-ci retrouve le calme et peut se reconstruire. Napoléon traverse le village le , en provenance de Dunkerque et se dirigeant vers la Belgique. Cette même année, on approfondit le canal de Furnes avec l'objectif final de pouvoir améliorer la navigation fluviale entre Dunkerque et Anvers, des prisonniers espagnols sont employés à ces travaux. Des recensements faits par le Préfet donnent en 1804 185 habitants dans 31 maisons et ménages et en 1806, 178 habitants.
Napoléon, venant de Belgique et accompagné de l'impératrice Marie-Louise traverse à nouveau le village en 1810, et une troisième fois en 1811. À cette époque, on voit les premières condamnations pour fraude de tabac et de genièvre.
À la chute de Napoléon, la batterie de 1803 est désarmée, le pays connait la paix, les soldats sont démobilisés. Les Cent Jours remettent tout en question, on réarme la batterie, on réquisitionne de nouveau les hommes. Après la bataille de Waterloo, on revient à la paix, la batterie désarmée de nouveau est remplacée par un poste de douaniers. Une opération de cadastre réalisée en 1828 donne comme superficie au village 264 hectares (599,5 mesures), soit la superficie actuelle, mais les landes et dunes occupent plus de 50% de la surface à cette époque. Cette même année, commence la construction d'une écluse avec pont-levis sur le canal de Furnes qui est de nouveau creusé pour permettre le passage de bateaux de plus gros gabarit. Cet aménagement permet aux deux parties du village, jusque là séparées par le canal, d'être reliées (avant le pont, on utilisait un bac pour passer d'un côté à l'autre).
Les progrès se poursuivent : en 1839, on empierre le chemin entre Dunkerque et Furnes; jusque là, n'existait qu'un chemin sablonneux. Bergues et Hondschoote, souhaitant conserver le passage par leur cité, se sont longtemps opposées à cette amélioration. En 1848, une école ouvre pendant quelques mois mais elle ferme rapidement, le nombre d'élèves demeure insuffisant (à l'époque, avant les lois de Jules Ferry sur l'école obligatoire, laïque et gratuite, dans les années 1880, les écoles sont privées et payantes) pour payer l'investisseur-enseignant. Le village subit encore des évènements climatiques (tempête du ou 18 brumaire 1800, , ), mais désormais on construit en dur (et non plus en bois et torchis) et les bâtiments, maisons, moulin reconstruit après la tempête de 1777, résistent.
Dans les années suivantes, Zuydcoote voit sa population augmenter progressivement (voir Section population et Société ci-dessous), l'activité progresse et le village s'achemine vers la configuration qui deviendra la sienne au siècle.
Le samedi , à la marée de 1 ichtyologique de Saint-Omer. L'animal pesait 4 tonnes, il fallut la charger sur des wagons spéciaux plats.
À la fin du - début siècle, une voie de chemin de fer assure la liaison entre Dunkerque et Bray-Dunes, vers la frontière belge et La Panne puis Furnes. Elle passe par les gares de Rosendaël, Leffrinckoucke, Sanatorium-maritime-de-Zuydcoote (halte), Zuydcoote.
siècle
Au siècle, Zuydcoote, dont la population avait commencé à croître dès le siècle (voir Section Population et société ci-dessous) connait un fort développement, lié notamment à l'attirance de la population pour les séjours à la mer. La construction au début du siècle du sanatorium puis hôpital maritime Vancauwenberghe illustre le nouveau départ pris par la commune.
Pendant la première guerre mondiale, en 1917-1918, Téteghem est le siège d'un commandement d'étapes, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. Zuydcoote a fait partie de ces communes et a accueilli des troupes à ce titre. La commune dépendait également depuis 1916 du commandement d'étapes de Hondschoote.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 4.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 5-8.
- Eugène Mannier, Études etymologiques, historiques et comparatives sur les noms des villes, bourgs et villages de département du Nord, - Auguste Aubry, 1861 - [1]
- Raymond de Bertrand 1855, p. 8-9.
- Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 1re partie, Année 1166.
- Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, Tome VII, 1re partie, Année 1171.
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- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, page 45.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, donne pages 46 et suivantes des précisions sur le fonctionnement de la confrérie et sur les coutumes ou charte de Zuydcoote.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, page 55.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, page 56.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, page 58.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, page 59.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, page 60.
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- Louis de Baecker, Recherches historiques sur la ville de Bergues (lire en ligne), p. 83.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, pages 64 à 66.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, page 67.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, pages 69 à 76.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, pages 77 à 79.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, pages 84 à 88.
- Raymond de Bertrand, cité dans la bibliographie, pages 95-96.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 99.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 102-105.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 103-104.
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- Raymond de Bertrand 1855, p. 107-108.
- François Joseph Grille (d'Angers), , Paris, Sazerac & Duval Éditeurs, 1825-1830 (livre commencé en 1824).
- Raymond de Bertrand 1855, p. 106-107.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 107-109.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 110-112.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 115-116.
- Raymond de Bertrand 1855, p. 117-118.
- Le Journal de Bourbourg et du canton de Gravelines, no 756 du mercredi 27 mars 1895
- « », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
Héraldique
Blason | D'argent à l'aigle à deux têtes éployée de sable, becquée et onglée de gueules, accostée de deux lions affrontés de sable, armés et lampassés de gueules. |
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Détails |
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