Soissons

Localisation

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Soissons : descriptif

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Soissons

Soissons [swa.ˈsɔ̃] est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France, bien que située dans l'aire d'attraction de Paris

Elle est la deuxième plus grande ville du département. Ses habitants sont les Soissonnais. Soissons est historiquement connue pour avoir été la première capitale de la France, après Tournai (ville actuellement en Belgique). Elle est surnommée « la cité du Vase ».

Géographie

Localisation

Située dans un méandre de la rivière Aisne, au centre du département homonyme, elle en constitue la seconde aire urbaine, avec 64 042 habitants.

La cité se trouve au centre de la région naturelle du Soissonnais, point de jonction naturel des trois zones géographiques et culturelles que sont l'ancienne région Picardie, l'ancienne région Champagne et l'Île-de-France.

Par sa position géographique, elle subit d'ailleurs l'influence de nombreuses villes et agglomérations alentour, dans et en dehors de la Picardie :

Soissons - Distance des villes principales les plus proches et leurs influences
Ville / Département Statut Fonctions et attraits principaux Distance orthodromique Distance routière Direction
Villers-Cotterêts 02 emploi, enseignement, industrie
21,6 km
23,7 km
sud-ouest
Laon 02 Préfecture administration, justice
29,9 km
40,2 km
nord-est
Compiègne 60 commerces, culture, enseignement, soins
36,3 km
38,5 km
ouest
Reims 51 commerces, culture, emploi, enseignement, soins
53,0 km
58,7 km
sud-est
Paris 75 Capitale nationale administration, commerces, culture, emploi, enseignement, soins, transports
91,4 km
105,0 km
sud-ouest
Amiens 80 Capitale régionale administration, enseignement, justice, soins
93,8 km
112,0 km
nord-ouest

Géologie et relief

Borne de nivellement sur le mur de la cathédrale: altitude 47m.

D'une superficie de 12,32 la Montagne de Paris ; tandis que le point le plus bas, 38 confluent de l'Aisne et de la Crise.

Le territoire communal est presque entièrement urbanisé, ne restant que quelques parcelles naturelles sur les pourtours de la ville.

La commune est classée en zone de sismicité 1, ce qui correspond à une sismicité très faible. Un seul événement de ce type a d'ailleurs été recensé, en 530 ap. J.-C., l'épicentre se situant vraisemblablement en Thiérache, contrefort occidental des Ardennes.

Lieux-dits et hameaux

Plusieurs quartiers sont séparés de la cité par divers aménagements naturels ou humains, d'autres ne correspondent qu'à quelques fermes ou châteaux :

  • Le Ponceau, au nord-est, attenant à Crouy, séparé de la ville par l'étang du même nom ainsi que par la voie ferrée ;
  • Orcamps, attenant de Belleu, et, en partie, la ferme Sainte-Geneviève, au sud-est, séparés du centre-ville par la gare ;
  • Presles-lès-Soissons, ainsi que les fermes du Maupas et de la Motte, au sud-ouest du quartier de Presles, séparés de la ville par la route à quatre-voies et des bois ;
  • Les châteaux de Chevreux, au sud, attenant à Courmelles.

Communes limitrophes

Distances orthodromiques des communes dont le territoire est limitrophe de celui de Soissons.

Communes limitrophes de Soissons
Pasly (3,4 Pommiers (3,6 km) Cuffies (3,5 km) Crouy (3,9 Bucy-le-Long (5,2 km)
Mercin-et-Vaux (3,3 km) Soissons Villeneuve-Saint-Germain (2,6 km)
Vauxbuin (2,9 km) Courmelles (3,6 km) Belleu (2,2 Billy-sur-Aisne (5 km)

Hydrographie

La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Aisne, la Crise, la Jocienne, la Dérivation de Vauxrot, divers bras de la Crise, divers bras de la Jocienne,,.

L'Aisne est un cours d'eau naturel navigable de 256 km de longueur, traversant les cinq départements Meuse, Marne, Ardennes, Aisne, Oise. Elle est un affluent de rive gauche de l'Oise, ce qui fait d'elle un sous-affluent de la Seine. Les caractéristiques hydrologiques de l'Aisne sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 59,8 . Le débit moyen journalier maximum est de 375 débit instantané maximal est quant à lui de 379 .

Sept grandes crues ont pu être observées sur le territoire de Soissons depuis qu'il y existe des relevés officiels. Celles de 1882, 1920, 1924 et 1926 ont semble-t-il atteint des records, avec un niveau des eaux de la rivière supérieur en moyenne de 4,30 mètres à son niveau habituel. Celles de 1910, 1958 et 1993 ont présenté un niveau supérieur à la normale de 3,90 mètres. D'autres crues, plus importantes encore, ont été répertoriées en 1658, 1740 et 1784.

La Crise s'écoule au sud. D'une longueur de 26 Arcy-Sainte-Restitue et se jette dans l'Aisne sur la commune, après avoir traversé huit communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Crise sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 0,681 . Le débit moyen journalier maximum est de 3,46 débit instantané maximal est quant à lui de 4,33 .

La Jocienne, d'une longueur de 11 Laffaux et se jette dans l'Aisne dans la commune de Soissons, face à Villeneuve-Saint-Germain, après avoir traversé huit communes.

Réseau hydrographique de Soissons.

Plusieurs pièces d'eau se sont formées dans les anciennes gravières situées entre l'Aisne et le ru Saint-Médard, à l'est de la ville. La plus vaste est l'étang du Ponceau (11,3 ,.

De l'autre côté du ru, on trouve les étangs de Saint-Médard et d'Abélard. À l'est de la ville, au nord du faubourg Saint-Christophe, ceux du Paradis et de la Croisette. Une petite retenue d'eau, enfin, est présente au sud, en bordure de la Crise, dans la ZAC de Chevreux.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 15 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Braine à 16 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. [1].
  2. Sources : bases de données de l'Insee - cf. reste de l'article wikipédia pour les détails afférents à chaque domaine ayant permis la constitution du tableau.
  3. Sources : bases de données de l'Insee - cf. reste de l'article wikipédia pour les détails afférents à chaque domaine ayant permis la constitution du tableau.
  4. [2]
  5. Itinéraire linéaire le plus rapide
  6. [3].
  7. [4].
  8. Cartes des communes des cantons de Soissons-Nord et Soissons-Sud : [5] + [6].
  9. Sandre, «  »
  10. Sandre, «  »
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Αὐγούστα Σουεσσόνων ; Augusta Suessionum ; Suessonas ; Suessio (561) ; Suessiones urbs (564) ; Suescio (841) ; Suesionis (1132) ; Soisson (1268) ; Soyssons (1272) ; Suessons (1406) ; Soyssons (1491).

La cité tire son nom de la tribu gauloise des Suessions, établie en Gaule belgique, dans les vallées et sur les plateaux attenants de l'Aisne et l'Oise.

  1. Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l'Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 262.
  2. Stephan Fichtl, Les peuples gaulois, éditions Errance, 2012.

Histoire

Antiquité

Période gauloise

Avant la conquête romaine (58-52 avant notre ère), le site de Soissons relève du peuple celte des Suessions, nom attesté par le livre de Jules César, (De Bello Gallico). Dans cet ouvrage, César indique que la Gaule (Gallia) (la province romaine de Narbonnaise conquise dès -120 étant à part) est divisée entre l'Aquitaine (au sud de la Garonne), la Celtique (entre la Loire et la Seine) et la Belgique (au nord de la Seine). Les habitants de la Gaule sont appelés « Gaulois » (Galli) par les Romains, mais ces Gaulois sont divisés en nombreux peuples indépendants les uns des autres (les Arvernes, les Éduens, les Parisii, les Trévires, etc.), bien que dotés d'une langue commune, dont il existe de nombreuses traces toponymiques (noms de villes en -dun, notamment). Les Celtes sont arrivés en Gaule à partir du Ve siècle avant notre ère, mais on sait peu de choses sur l'installation des différents peuples.

Les Suessions font donc partie de la Belgique, dont, selon César, les peuples sont moins romanisés que les autres Gaulois. Les Suessions sont alliés aux Rèmes, dont la ville principale est Reims (Durocorturum). La cité des Suessions a douze oppidums (sites fortifiés ; il existe aussi parfois des localités ouvertes, non fortifiées).

Les Suessions dominent un empire s'étendant jusque dans l'île de Bretagne[réf. nécessaire] (actuelle Grande-Bretagne), dont les habitants, les Bretons, sont proches des Gaulois. Le mot « empire » renvoie soit à des fonctions religieuses (l'enseignement druidique était dispensé par le collège sacré de l'île de Mona, actuel Anglesey) soit à des liens politiques (imperium signifie à l'époque de César « commandement militaire ») et commerciaux maritimes (Boulogne étant alors le principal port sur l'océan.[pas clair]

L'oppidum principal est appelé Noviodunum (« Nouvelle forteresse »), mais sa localisation est l'objet de débats, en l'absence d'inscriptions. Il pourrait s'agir soit du site de Pommiers (Aisne) soit de celui de Villeneuve-Saint-Germain[réf. nécessaire] (aussi dans l'Aisne).

Période de la conquête de la Gaule par César (58-52)

Durant cette période, le roi[réf. nécessaire] des Suessions, Galba (« prudent et juste[réf. nécessaire] »), se rallie à la coalition des Belges opposée à la présence romaine, alors que les Rèmes se rangent du côté des Romains, ce qui leur vaudra un statut privilégié dans l'empire.

En -57, donc au début du conflit, les Belges coalisés se rassemblent au nord de l'Aisne (Axona), en vue de la bataille de l'Aisne.

De ce fait, il laissent de faibles garnisons dans les villes situées au sud de la rivière. César cherche alors à prendre Noviodunum, qui a peu de défenseurs ; malgré cela, la largeur du fossé de protection et la hauteur des murs font échouer l'assaut des Romains. Grâce à l'intercession des Rèmes, le site de Soissons est par la suite considéré comme libre[pas clair] par les Romains, qui ne tentent plus aucune attaque par la suite.

César finit par l'emporter définitivement en -52, après avoir battu Vercingétorix à Alésia, puis les derniers combattants gaulois à Uxellodunum.

Dans l'empire romain à l'époque de la paix romaine

Après la fin de la guerre des Gaules, les Romains reconnaissent les Suessions comme une des cités (civitates) de la Gaule romaine, qui est d'abord une province unique dont le chef-lieu est Lyon (Lugdunum) fondée en -43.

À partir de 20 avant notre ère, le centre politique des Suessions est placé dans la colonie nouvelle d'Augusta Suessionum. Ceci est lié à la réorganisation de la Gaule par l'empereur Auguste, qui crée trois provinces, les Trois Gaules : l'Aquitaine (au sud de la Loire), la Lyonnaise (entre la Loire et la Seine) et la Belgique, qui ne diffère pas de ce que César appelait ainsi. Le chef-lieu de la Belgique romaine est Reims.

Augusta Suessionum est le siège de la curie, bâtiment dans lequel se réunit l'assemblée des décurions, notables chargés de l'administration de la cité et du paiement au gouverneur provincial des impôts dus, Rome n'envoyant pas de magistrat permanent à ce niveau. À partir du règne d'Auguste, un décurion des Suessions est envoyé chaque année le sanctuaire fédéral des Trois Gaules à Lyon, où les délégués des soixante-quatre cités gauloises (hors Narbonnaise) reconnues se rassemblent pour rendre un culte à l'empereur et à Rome.

La ville est repeuplée par des Lètes et des citoyens romains[réf. nécessaire], qui en font une cité prospère où se croisent les voies romaines reliant le port de Boulogne au reste de la Gaule[réf. nécessaire].

Au Reims, Rouen ou Amiens[réf. nécessaire]. La ville est dotée d'un théâtre de 20 000 places, seul témoin actuel de la gloire impériale passée[pas clair]

La légende du château d'Albâtre est née de la redécouverte et l'utilisation des ruines romaines de Soissons à partir de 1551. Offices voûtés peints, mosaïques, statues et statuettes en marbre, albâtre, jaspe, porphyre, ivoire, or et argent furent redécouverts à l'époque. Une note, citée dans la Notitia dignitatum, fait état de la présence d'une fabrique d'armes au sein de la caserne de la . Des fouilles archéologiques s'y déroulèrent ensuite jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale.

Après les réformes de Dioclétien (285)
  • Empire d'Occident et empire d'Orient ; tétrarchie ; l'empereur Auguste d'Occident réside à Milan, le César à Trèves.
  • création des préfectures du prétoire et des diocèses : la cité des Suessions fait partie du diocèse des Gaules (chef-lieu : Trèves) dans la préfecture du prétoire des Gaules (chef-lieu : Trèves), qui inclut la Bretagne et l'Hispanie.
  • augmentation du nombre des provinces : les Suessions font maintenant partie de la Belgique seconde (chef-lieu : Reims).

Cette période est aussi marquée par le progrès du christianisme après l'édit de Milan (313) de Constantin qui légalise le culte chrétien dans l'empire romain.

  • Liste des évêques de Soissons, diocèse de Soissons
À l'époque du royaume de Soissons (433-486)

Au empire romain d'Occident est envahi par des peuples germains qui créent leurs royaumes, dans certains cas en accord avec l'empereur (accord de fédération) : le royaume des Wisigoths (capitale : Toulouse) en 418, le royaume des Burgondes (capitale : Genève) et le royaume des Francs saliens (capitale :Tournai). Entre ces trois royaumes, de la Loire à la Somme, s'étend un espace qui reste romain sous la direction des généraux Aetius, puis Ægidius et Syagrius (fils d'Aegidius), ayant la fonction de maître de la milice des Gaules (magister militum per Gallias).

Soissons est le centre de ce territoire, dit (rétrospectivement) royaume de Soissons, qui se prolonge au-delà de la fin de l'Empire romain d'Occident en 476.

Attaqué à partir de 481 par Clovis, roi des Francs saliens, Syagrius est battu en 486 lors de la bataille de Soissons, qui donnera lieu par la suite à la légende du vase de Soissons. Clovis décide alors de faire de Soissons sa nouvelle capitale, après Tournai, créant le royaume de Soissons (Regnum Suessionense), mais par la suite, il choisira Paris.

Syagrius, emprisonné par les Francs, puis par les Wisigoths, qui le livrèrent à nouveau aux troupes franques ; et fut égorgé un an plus tard, sur ordre de Clovis[pas clair].

Haut Moyen Âge

Capitale de Clovis (486)

La ville devint la première capitale du royaume des Francs après le siège et la victoire (en 486 Clovis sur l'armée du général romain Syagrius. Le roi des Francs fit égorger le général romain un an après la bataille.

  • L'épisode du vase de Soissons

Après cela, la cité resta romaine, tant d'un point de vue d'expression orale qu'écrite, que dans un sens purement civil, durant plusieurs décennies suivant l'arrivée des Francs, fait qui fut favorable à Paris pour l'établissement d'une capitale.[réf. nécessaire]

Période mérovingienne

Soissons, ville épiscopale, redevient capitale de la Neustrie sous le règne de et sa région est le théâtre d'affrontements périodiques opposant la Neustrie à l'Austrasie.

Période carolingienne

En 752, Pépin le Bref est proclamé roi et sacré à Soissons par saint Boniface. En 768, à la mort de Pépin le Bref, Carloman monte sur le trône du Royaume franc partagé avec son frère Charles proclamé à Noyon.

En 948, le duc de France Hugues le Grand, en rébellion contre Louis IV d'Outremer, assiège Soissons. Des tirs de flèches enflammées atteignent la cathédrale — qui s'enflamme — et l'incendie se communique bientôt à toute la ville qui est ravagée.

Soissons, site de plusieurs batailles

Le rôle de voie de passage cruciale vaut à Soissons de figurer dans le registre des batailles

  • en 718 (voir bataille de Soissons),
  • en 923 (voir bataille de Soissons), entre le roi Charles III le Simple et le roi de France )
  • en 978, un affrontement de poursuite de l'armée d'Othon II par Lothaire de France et Hugues Capet (978).

Moyen Âge

Vue d'ensemble

La ville connaît la prospérité aux gothiques.

  • Cathédrale de Soissons
La bataille de Soissons (1414) pendant la guerre de Cent Ans

Le 21 mai 1414, la ville de Soissons, défendue par son capitaine bourguignon Enguerrand de Bournonville, est prise d'assaut par l'armée royale après un siège, dirigé par le roi Charles VI en personne. L'artillerie royale ouvre des brèches dans la muraille et les faubourgs se rendent. Bournonville décide de fuir la ville dans la nuit du 20 au 21 mai, mais un des capitaines bourguignons, Simon de Craon, seigneur de Clacy, l'en empêche.

Le 21 mai, la ville de Soissons est prise d'assaut et mise à sac par l'armée royale, qui tue, pille et viole les habitants. Le 26 mai 1414, Enguerrand de Bournonville, condamné à mort par le roi, est décapité sur la place du marché de Soissons. Sa tête est exposée fichée sur une lance. Certains de ses compagnons d'armes sont décapités ou pendus.

Temps modernes

Renaissance

Pendant les guerres de Religion, la ville est prise par les protestants en 1567, ce qui occasionne des dégâts, en particulier aux édifices religieux.

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Sous l'Ancien Régime, Soissons est le chef-lieu d'une généralité : l'intendant siège dans l'hôtel de l'intendance, actuel hôtel de ville.

Entre 1728 et 1729 s'y tint le congrès de Soissons, qui visait à régler la question de la succession du duché de Parme. France, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Autriche, Espagne et Russie entre autres se réunirent pour tenter de prévenir un conflit européen.

Époque contemporaine

Révolution et Premier Empire

Soissons perd cette fonction politique lors de la désignation du chef-lieu de département en 1791. Malgré la bataille menée par Louis Antoine de Saint-Just qui prend position pour Soissons, c'est la ville de Laon, plus centrale, qui est choisie.

Lors de la Révolution française, l'abbaye Notre-Dame est détruite, alors que c'était un des plus grands couvents de femmes du Nord de la France. Il n'en reste aujourd'hui que deux arcs de style roman, visibles à proximité de l'église Saint-Pierre. Cette abbaye figure sur le plan reliquaire de la ville, conservé au musée de l'église Saint-Léger.

En 1792, 20 000 soldats révolutionnaires français arrivent dans la ville (qui compte 8 000 habitants à l'époque), et chassent les chanoines du site de l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes, transformée en dépôt de matériel et de vivres. Soissons tient en effet une position stratégique, et constitue un rempart pour Paris.

Pendant la campagne de France de 1814, les troupes russes du général Alexandre Tchernychev prennent la ville presque sans combat le lors du premier siège de Soissons : le général Rusca, commandant de la place, est tué par un obus, ce qui déclenche une panique parmi ses troupes ; les Russes ne laissent pas de garnison sur place et les troupes françaises s'y réinstallent peu après avec un régiment polonais de la Légion de la Vistule). Le , la ville est prise en tenaille entre les forces prussiennes de Bülow et russes de Wintzingerode lors du second siège de Soissons : son commandant, Jean-Claude Moreau, capitule en obtenant la permission de se retirer avec ses troupes. De nombreux commentaires considèrent la capitulation de Soissons comme le basculement de la campagne car l'armée de Blücher, serrée de près par Napoléon, était sur le point d'être acculée sur l'Aisne. La reddition de Soissons permet à Blücher de passer sur la rive nord et de faire sa jonction avec les renforts russes de Vorontsov, formant une force de 100 000 hommes qui affronte les Français à la bataille de Craonne puis à celle de Laon.

De la Restauration au Second Empire

Le 13 octobre 1815, deux magasins de poudre établis dans le bastion Saint-Rémy explosent, causant de nombreux morts et des dégâts matériels importants. Le séminaire et la cathédrale sont particulièrement touchés.

Guerre franco-allemande de 1870

Défendue par sa garnison composée d'une compagnie d'artilleurs de ligne, de 200 artilleurs de la mobile du Nord, d'un bataillon du régiment d'infanterie de ligne, de deux bataillons de mobiles de l'Aisne soit en tout 4 000 hommes, la ville est sommée de se rendre le 11 septembre 1870, durant la défaite de 1870. Devant son refus, la ville est assiégée et bombardée par les Prussiens depuis Belleu.

Le Monument aux morts de la guerre de 1870, œuvre de Louis-Auguste Hiolin, commémore l'épisode tragique du siège de la ville du 11 septembre au .

1871-1914
La rue et la place de la Gare avant la Première Guerre mondiale.

La ville et ses défenses ayant souffert, les remparts défendant Soissons ainsi qu'une partie de l'enceinte protégeant l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes, sont démantelés, laissant alors la possibilité d'un réaménagement urbain, avec création de grands boulevards comme le boulevard Jeanne-d'Arc.

Le système de défense militaire est en effet revu selon le système Séré de Rivières, avec le fort de Condé, construit dans les environs proches de Soissons, de 1874 à 1885, ainsi que le fort de la Malmaison, sur le Chemin des Dames.

L'arsenal, construit en 1843 sur le site de l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes, est également agrandi en 1878.

La ville fut desservie par une des lignes d'un chemin de fer secondaire, les chemins de fer de la Banlieue de Reims, ainsi que par un tramway urbain, qui circula de 1907 à 1948.

Première Guerre mondiale
Factionnaire algérien gardant un pont de Soissons.
François Flameng, Les Ruines de l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes (1915).

« La destruction brutale et stupide des monuments consacrés par l'art et les ans est un crime que la guerre n'excuse pas ; qu'il soit pour les Allemands un éternel opprobre ! »

— Anatole France, Sur la voie glorieuse.

Soissons est l'une des villes martyres de la Première Guerre mondiale.
Après la bataille de Charleroi, le retrait des armées franco-britanniques se poursuit vers le Sud malgré la contre offensive de Guise à Saint-Quentin.
Le 31 août 1914 la ville est couverte par le groupe d'armée, du général Valabrègue composé par les divisions de réserve de la armée.
Des forces ennemies de cavalerie importantes, s'infiltrent entre les armées françaises et britanniques et progressent de Noyon vers Soissons. Dans la nuit du 31 août au 1er septembre, une division de cavalerie française est envoyée de Craonne à Cuffies pour résister le plus longtemps possible afin de laisser aux troupes d'infanterie le temps de traverser l'Aisne.
Le

Après la victoire de la Marne, la 6e armée française, victorieuse sur l'Ourcq, s'avance sur l'Aisne. Le 11 septembre, la division française marche sur Soissons par les vallées de l'Ourcq et de la Savières et rejette les occupants de Chaudun.
Le 12 septembre, soutenues par l'artillerie britannique établie à Buzancy, les troupes d'Afrique entrent dans la ville. Mais les ponts ont tous été coupés par l'ennemi en retraite.
Le 13 septembre, les zouaves et les tirailleurs du général Quiquandon montent à l'attaque de la « cote 132 » qui domine Soissons au Nord, sans succès. Après avoir lancé des attaques les 14, 17, 23 et 30 septembre les attaquants n'arrivent pas à déloger les défenseurs terrés dans ces collines percées de creutes et qui deviennent de merveilleux observatoires et positions pour bombarder Soissons.

Les tirs de destruction de la ville, incessants, décident le commandement français, début janvier 1915, à lancer une attaque pour dégager la ville; c'est la bataille de Crouy. le 8 janvier, un bataillon de chasseurs et un bataillon de tirailleurs marocains, soutenus par la division attaquent et réussissent à prendre pied sur l'« éperon 132 ».

Le front se stabilise au nord de la ville, qui est amplement bombardée jusqu'en 1917. Henri Barbusse y écrit Le Feu. Pendant les mutineries de 1917, la ville voit défiler des soldats refusant de monter au front après la désastreuse offensive du Chemin des Dames. Une statue dressée à l'effigie des soldats français tombés au combat en 1917 se trouve derrière l'église Saint-Pierre, à côté du palais de justice de Soissons.

Le , la division marocaine et le régiment de marche de la Légion étrangère sont acheminés par camion à l'ouest de Soissons qui vient de tomber aux mains de l'ennemi. Il s'agit de bloquer son avance vers Villers-Cotterêts en prenant position sur la Montagne de Paris. L'attaque se déclenche au petit matin après un bref mais violent barrage d'artillerie. Nettement supérieur en nombre, l'ennemi réussit à prendre pied dans les positions de la Légion. Obligés d'économiser leurs munitions, les légionnaires perdent 47 tués, 219 blessés et 70 disparus en deux jours de combat. Néanmoins, le régiment de marche de la Légion étrangère réussit à maintenir ses positions et à bloquer l'avance allemande dans son secteur.

Soissons est définitivement libérée au cours de l'été.

François Flameng, peintre officiel des armées pendant la Grande Guerre, a immortalisé ces événements dans des croquis et dessins qui furent publiés dans la revue L'Illustration. Mireille Andrieu, femme du sous-préfet de Soissons, a endossé l'uniforme d'infirmière au début de la guerre. Décorée de la croix de guerre et d'une citation à l'ordre de l'armée pour son héroïsme, elle a témoigné de son expérience en 1918 dans un recueil intitulé Souvenirs de Parisiennes en temps de guerre, publié sous la direction de Camille Clermont,.

Panorama de Soissons en ruines en 1919.

La ville est considérée comme détruite à la fin de la guerre et a été décoré de la croix de guerre 1914-1918, le .

Entre-deux-guerres
L'avenue de la Gare, dans l'entre-deux-guerres.

La ville fut reconstruite durant l'entre-deux-guerres, et notamment la cathédrale.

Seconde Guerre mondiale
Les rafles de juifs à Soissons

Au cours de l'Occupation durant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Soissons est déportée lors de deux grandes rafles : la première, le , est opérée par la police soissonnaise, en même temps que la rafle du Vél' d'Hiv', tandis que la Gestapo réalise la seconde le .

La Résistance à Soissons

Après l'appel du 18 Juin du général de Gaulle, des réseaux de résistance se mirent en place à Soissons, de juin à août 1940. Ce furent les résistants de la « première heure ». Le réseau « Vérité française » était affilié à celui de Paris (lui-même rattaché au réseau « Musée de l'Homme » ou « Boris Vildé »).

Des structures pour aider et cacher les évadés furent mises en place (faux papiers, fausses cartes d'alimentation, filières pour Londres, etc.).

Mais les résistants furent trahis. Un jeune homme, belge de dix-huit ans, Jacques Desoubrie, contacta Daniel Douay. Il se disait traqué et poursuivi (en réalité, il œuvrait pour la Gestapo). Pour se mettre à l'abri, il devint secrétaire du comte de Launoy, à Paris (réseau chapeautant celui de Soissons). Là, il réussit à trouver tous les renseignements voulus.

Le , la Gestapo organisa des rafles à Paris, Blois et Soissons. Les résistants sont incarcérés à la prison de Fresnes. Torturés, ils ne parleront pas. Le s'ouvre le premier procès d'un réseau de Résistance ; le verdict prononce la condamnation à mort. Le , le commandant Coqueugniot, le comte de Launoy, Pierre Stumm de Paris, Daniel Douay, Jean Vogel, Émile Louys sont fusillés à la caserne Balard. Le , dans la forteresse de Brandebourg, le capitaine Henri-Clotaire Descamps est décapité ainsi que Maurice Moreau en 1943. D'autres Soissonnais périront en camp de concentration : Aimé Dufour, Gilbert Jordana, Eugène Delhaye, André Meurghe, Ludovic Pluche et Louis Leseigneur, ainsi que Roger Ambroise de Berzy-le-Sec. La ville de Soissons a voulu honorer ce réseau en donnant son nom à une rue.

Libération de Soissons

Le , vers minuit, des maquisards du groupe Aurèle commandés par Lucien Berger sont guidés par Madame Delhaye et Madame Douay (dont les maris, résistants du réseau Vérité française ont été fusillés) vers des caches d'armes. Un arsenal de fusils, mitrailleuses, grenades, un mortier et un char démontés (de quoi équiper mille hommes) ont été mis en lieu sûr dès juillet 1940 par les résistants « de la première heure » (entre autres, le capitaine Descamps, Pasly. Arrivés place de la République, ils sont interpellés par une patrouille allemande. Après vérification des papiers d'identité, ils les laissent passer. Le , Soissons sera libérée par le corps de la armée américaine.

À la Libération, la résistance joue un grand rôle et « Roberte » (nom de résistance de Raymonde Fiolet) est maire de Soissons durant quelques mois.

  1. a b et c César, La Guerre des Gaules, II 3.
  2. Oppidum est un mot gaulois latinisé. Si on le considère comme un mot latin (oppidum), le pluriel est oppida (mais il doit alors être en italique).
  3. Cette histoire d'empire doit être référencée. S'agit-il d'une remarque de César ?
  4. Un certain nombre de peuples gaulois mentionnés par César ne deviennent pas des cités romaines. Par exemple, les Ambilatres, absorbés dans la cité des Pictons.
  5. a et b Denis Defente, « Soissons romain Les archives d'un sous-sol à redécouvrir », Revue archéologique de Picardie, Volume III, no 3-4, 1984, pages 205-222.
  6. Jean-Pierre Leguay, Les catastrophes au Moyen Age, Paris, J.-P. Gisserot, ISBN  et , OCLC 420152637)., p. 37.
  7. Bertrand Schnerb, Enguerrand de Bournonville et les siens. Un lignage noble du Boulonnais aux ISBN )
  8. Cf. Journal de Dom l'Epaulart sur la prise de Soissons par les Huguenots, copie manuscrite, bibliothèque municipale de Soissons.
  9. «  » (consulté le ).
  10. H. Martin et P. Jacob, dans Histoire de Soissons (1837) dénombrent 39 morts, dont 5 séminaristes (consultable en ligne).
  11. Archives nationales (France), travaux de restauration de la cathédrale de Soissons, cote F/19/7887.
  12. Ernest Lavisse, L'Invasion dans le département de l'Aisne.
  13. a et b Guide illustrés Michelin des champs de bataille (1914-1918) - Soissons avant et pendant la Guerre
  14. Franck et Michèle Jouve, La vraie histoire des femmes de 14-18, Éditions Chronique, 2013, 139 p., ISBN ).
  15. Le Nain jaune, «  », sur Gallica, L'Écho de France, (consulté le ), p. 2.
  16. Charles Merki, «  », sur Gallica, Mercure de France, (consulté le ), p. 350.
  17. Société d'histoire littéraire de la France, «  », sur Gallica, Revue d'histoire littéraire de la France, (consulté le ), p. 691.
  18. Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
  19. Journal officiel du 16 octobre 1921, p. 11829.
  20. Dominique Natanson, La Mémoire juive en Soissonnais, Éd. Mémoires, 1992.
  21. Le contenu de la section « La Résistance à Soissons » reproduit tout ou partie de celui de la page vallee-de-l-aisne.com, à l'initiative de son auteur, Nicole Rommechon-Douay, cf. ticket OTRS #2007112610018935.
  22. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
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Héraldique

Blason
D'azur, à une fleur de lis d'argent.
Ornements extérieurs
Croix de chevalier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
Devise
Fidelis aduror amore (Fidèle, je brûle d'amour)
Détails
Blason officiel accordé par ordonnance royale du .
Alias
Alias du blason de Soissons
De gueules à la fleur de lis d'argent.
Ancien blason connu de la ville utilisé avant l'ordonnance de 1819. Celui-ci a été changé pour éviter la confusion avec celui de Lille.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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Soissons dans la littérature

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3796 autres localités pour la Hauts-de-France

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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