Norrent-Fontes
Localisation
Norrent-Fontes : descriptif
- Norrent-Fontes
Norrent-Fontes est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France
Ses habitants sont appelés les Norrentfontois
La commune est membre de la communauté d'agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane.
Géographie
Localisation
Localisée dans l'est du département du Pas-de-Calais, Norrent-Fontes est une petite ville située à 6 Lillers et à 19 Béthune (chef-lieu d'arrondissement). Elle est desservie par l'ancienne RN 43 (actuelle RD 943) et aisément accessible, par la sortie Autoroute A26.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes. Les communes limitrophes sont Mazinghem, Saint-Hilaire-Cottes, Bourecq, Ham-en-Artois, Isbergues, Linghem, Rely et Rombly.
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 5,7 .
Hydrographie
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.
Le territoire de la commune est marécageux, et est drainé par de nombreux canaux qui se rejettent dans la Guarbecque, affluent de la Lys.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 13,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lillers à 6 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Espaces protégés et gérés
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée. Dans ce cadre, la commune fait partie de deux espaces protégés :
- le marais pourri et marais groette (parcelle acquise en maitrise foncière), terrain acquis (ou assimilé) par le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France, d'une superficie de 1,568 ;
- le marais pourri et marais groette (parcelle en maitrise d'usage), terrain géré (location, convention de gestion) par le Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, d'une superficie de 5,842 ,.
Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1 : le complexe humide du Guarbecque et marais Pourri, d’une superficie de 136 cressiculture.
Espèces faunistiques et floristiques
L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense plusieurs espèces faunistiques et floristiques sur le territoire de la commune dont certaines sont protégées et d’autres menacées et quasi-menacées.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Norhem en 1182 ; Norhen en 1259 ; Norrem en 1281 ; Norem en 1294 ; Norham au ; Norrent Fontes en 1793 ; Norrent-Foules et Norrent-Fontes depuis 1801.
De nord + heim « village du nord ».
Norrem en flamand.
La commune instituée sous la Révolution française sous le nom de Norrent Fontes, prend le nom de Norrent-Foules avant de prendre définitivement celle de Norrent-Fontes, regroupement au nom de Norrent de celui du hameau, le plus peuplé, de Fontes attesté sous les formes Adfondenis dans la donation d'Aroald à Saint-Omer en 654, Fontenes en 1207 (chap. d’Aire) Fontes en 1222 (cart. de Saint-Barthélemy, ; Norrent Fontes en 1793 ; Norrent-Foules et Norrent-Fontes depuis 1801. Dérivé de l'ancien français font (source, fontaine).
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- Toponymie générale de la France: Tome 2, Formations non-romanes - Ernest Nègre
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Histoire
Moyen Âge
- À l'origine se trouvait le village de Norrent et trois hameaux : Fontes, la Goulay et le Malznoi.
- Sous Charles Quint, plusieurs habitants du village ont été pendus dans l'église. La raison reste inconnue.
- Lors de la guerre franco-espagnole, en 1651, une troupe française venue piller le village a mis le feu à l'église ; 142 personnes y étaient réfugiées. L'Artois était alors une province des Pays-Bas espagnols et le théâtre de nombreuses guerres.
- Malbrancq rapporte que, au plomb. Des lacrymatoires de verre étaient mêlés aux ossements. À l'époque, pareilles découvertes étaient courantes dans les environs. Les Romains enterraient leurs morts importants le long des grands chemins.
Circonscriptions d'Ancien Régime
Avant la Révolution française, Norrent dépendait de la subdélégation d'Aires de la généralité de Picardie.
Norrent, en 1789, faisait partie du bailliage d'Aire et suivait la coutume d'Artois.
Sur le plan religieux, la paroisse dépendait du doyenné d'Aires, archiprêtré de Saint-Omer, diocèse de Saint-Omer.
Histoire contemporaine
- Première Guerre mondiale : 51 noms sur le monument aux morts.
- Entre les deux guerres mondiales, le territoire accueillait l'un des plus grands camps d'aviation militaire du Nord de la France. Créé en 1939, le groupe de chasse III/1 y était basé. Au début de la Bataille de France, le , parti de l'Aéroport du Bourget), le général Weygand a atterri à Norrent-Fontes. Il en a profité pour déjeuner dans une auberge avant de repartir, le soir, pour Calais puis pour Ypres (Belgique) afin d'y rencontrer le roi Léopold.
- Abandonné, le camp a été réutilisé par les Allemands. Ils y ont installé des rampes de lancement de V1. Ses restes sont visibles de la route de Rely. Un livre a été publié sur ce camp d'aviation.
- En , une unité avignonnaise, le Anvers (Belgique). L'unité s'est ensuite repliée dans le nord de la France. La totalité des effectifs a été fait prisonnier à la bataille des Flandres le , à Sailly-sur-la-Lys (Nord).
Installation d'un camp de réfugiés près de l’aire de repos
La guerre du Kosovo (1998-1999) met des réfugiés économiques sur la route de l’Angleterre. N’arrivant pas à embarquer à Calais, les migrants se replient sur l’aire d’autoroute de Saint-Hilaire-Cottes pour tenter de grimper chaque nuit sur les camions à destination de l’Angleterre.
Quotidiennement harcelé par la police, des exilés de la jungle de Calais se sont installés en 2006 à quelques centaines de mètres de Saint-Hilaire-Cottes, le long d’une haie à la limite de deux champs agricoles. Le camp est accessible par un chemin piéton de plusieurs centaines de mètres qui rejoint la rue de Rely partiellement goudronnée sur 2 km puis la départementale RD 943 qui traverse Norrent-Fontes. Le prix du passage clandestin serait beaucoup moins élevé qu’à Calais.
Le , à la demande du propriétaire, le camp est détruit pour la deuxième fois avec 2 tractopelles, 2 broyeurs et un camion de 38 tonnes. Les forces de l’ordre ont arrêté vingt migrants : quinze ont été remis en liberté et cinq placés en CADA de Coquelles pendant 24 heures, puis relâchés. Une cinquantaine d’habitants de Norrent-Fontes ne craignant pas d’être mis en examen pour délit de solidarité ou aide au séjour irrégulier, ont créé l’association « Terre d’errance ». Après des négociations difficiles avec les propriétaires des parcelles, un nouveau camp s’est installé à quelques dizaines de mètres du précédent. Le camp appartient aux Kurdes qui le « sous-louent » aux Soudanais. Le Secours populaire français du village voisin de Lillers leur apporte de la nourriture.
Entre janvier et , toutes les semaines, la police arrête les exilés et détruit le camp. Pour échapper au règlement Dublin II, les migrants qui ont leurs empreintes digitales enregistrées, se brûlent les doigts à l’acide. En , 80 Érythréens reprennent le parc aux Kurdes. La police détruit le camp. Les élections municipales et cantonales de mars inversent la tendance politique, Joël Fily remplace Didier Lauga comme sous-préfet de Béthune. Après quelques mois, la sous-préfecture accepte le principe de la réhabilitation du camp sur un terrain communal au lieu-dit « La Marnière ». En accord avec les municipalités environnantes, les migrants peuvent utiliser les douches publiques de chaque village. Selon les périodes, 10, 30 ou 80 migrants de nationalité érythréenne, quelques Soudanais et Éthiopiens vivent dans le camp. En mi-avril, 25 personnes vivent dans 7 tentes. En mai, l’effectif n’était plus que de 20 personnes. Deux jours plus tard, seulement 8 dont 3 femmes, parmi lesquelles, Hellen, une éthiopienne, qui a traversé le Soudan, la Libye, l’Italie, Paris puis enfin Calais. Le , l’effectif était de 19. Pendant la nuit du 22 au , sur l’aire de repos, un groupe de 7 Kurdes assassine Mansour, un jeune Érythréen, a failli tuer un autre, et a terrorisé le reste des Érythréens pour reconquérir le site, sans succès, car des Érythréens de Calais sont venus secourir leurs compatriotes.
Le , 23 Érythréens sont hébergés dans la salle paroissiale ouverte par la mairie. La SANEF a déposé plainte pour cause de dégradations du grillage. La même année, la police et la gendarmerie ont fait 497 interpellations de migrants en situation irrégulière sur cette aire. Le , profitant que le froid hivernal ait fait vider le camp de la cinquantaine d’étrangers en situation irrégulière, Pierre de Bousquet, préfet du Pas de Calais, écrit à Marc Boulnois, maire EELV de Norrent-Fontes, de raser le camp et de demander l’expulsion en cas de réinstallation des migrants. Le préfet relève que les conditions sont insalubres, sans point d'eau, ni toilettes et ni ramassage des ordures. Pendant tout l’hiver, les autorités municipales et des habitants de la commune se mobilisent pour permettre aux migrants de se protéger du froid.
En , l’État détruit le camp de la Marnière ou vivent 160 exilés. Le maire EELV, Marc Boulnois fait voter la construction de quatre chalets pour 12 000 euros, dont 10 000 euros subventionnés par le conseil régional PS-Verts,,. Le premier chalet s’appelle « Liberté », le deuxième « Égalité », le troisième « Fraternité » et le quatrième « Hospitalité ». Ils sont entourés par des dizaines de tentes. En 2015, deux chalets sont détruits par un incendie{, les migrants sont ensuite hébergés dans une salle communale réquisitionnée.
Depuis le , Gynécologie sans Frontières intervient sur le camp de Norrent-Fontes, comme ceux de Calais, Grande Synthe, Steenvoorde et Angres, pour rassurer et accompagner physiquement les femmes.
Le , le commandant de la compagnie de gendarme de Béthune, Didier Michaud, a déclaré que le nombre de migrants du camp de la Marnière est passé de quelques dizaines à 150-200 selon les semaines.
- Bruno Decrock, « », Découvrir Norrent-Fontes, sur norrent-fontes.fr (consulté le ).
- Comte Auguste de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale, , 499 lire en ligne), Gallica.
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- AFP, « Norrent-Fontes : le maire empêche la reconstruction d'un abri pour migrants : Le maire de Norrent-Fontes, petite commune du Pas-de-Calais proche de l'autoroute menant à Calais, a pris un arrêté jeudi contre la reconstruction par une association d'un abri pour migrants qui avait brûlé en avril », France 3 Hauts-de-France, (lire en ligne, consulté le ) « Le maire précédent, écologiste, avait donné son accord à la création de l'ancien abri, cinq cabanes en placoplâtre pour accueillir les 150 migrants présents dans la commune. Ceux-ci tentent de monter dans les poids lourds s'arrêtant sur une aire autoroutière proche avant de gagner l'Angleterre via le tunnel sous la Manche. Mais le nouvel édile, divers droite et élu l'an dernier, a pris un arrêté jeudi pour interrompre la reconstruction du camp détruit en avril par un incendie dans cette bourgade de 1.000 habitant ».
- Anne-Sophie Hourdeaux, « Norrent-Fontes : un nouveau délit de solidarité : Deux plaintes pour construction illégale ont frappé l'association Terre d’Errance, solidaire du camp de migrants existant depuis 2008 », Lille actu, (lire en ligne, consulté le ).
- Haydée Sabéran, « Dans le Pas-de-Calais, la solidarité en chantier : Depuis mardi, des bénévoles construisent des abris pour les migrants », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesLVDN07082015
- Hélène Abalo, « Bilan de Gynécologie Sans Frontières à Calais : viols, prostitution, grossesses non désirées… : "C'est une réelle crise humanitaire qui s'organise sous nos yeux", l'association Gynécologie Sans Frontières, dirigée par le Corrézien Claude Rosenthal dresse un bilan de sa présence dans les camps de réfugiés à Calais depuis mi-novembre 2015 », France 3 Nouvelle-Aquitaine, (lire en ligne, consulté le ).
- « Tout savoir sur l’activité de la Communauté de brigades de gendarmerie d’Isbergues : Le village devait accueillir les gendarmes pour la Sainte-Geneviève mais, à la suite des attentats de Paris, tout avait été annulé. Mais ils sont venus jeudi pour la réception à l’occasion de l’inspection annuelle de la communauté de brigades d’Isbergues », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ) « Le commandant de la compagnie de Béthune, Didier Michaud, a de son côté évoqué deux dossiers importants pour les gendarmes. Tout d’abord les migrants « avec une hausse du nombre sur place. De quelques dizaines à 150-200 selon les semaines aujourd’hui sur le camp de la Marnière » à Norrent-Fontes ».
Héraldique
Blason | De gueules à la fasce d'argent accompagnée de trois losanges du même. |
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Détails | Elles correspondent aux armes de l'ancienne Maison de Wissocq, seigneurs de Norrent. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- Armorial de France, p. 11432
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Norrent-Fontes dans la littérature
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