Mouvaux
Localisation
Mouvaux : descriptif
- Mouvaux
Mouvaux est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France. Commune de 13 020 habitants, Mouvaux fait partie de la Métropole européenne de Lille, qui compte 1 174 273 habitants. Mouvaux et ses environs appartiennent à la région historique de la Flandre romane, appartenant elle-même à la province historique de la Flandre française, ancien territoire du comté de Flandre, ne faisant pas partie de l'aire linguistique du flamand occidental
Géographiquement, la ville est située dans le pays du Ferrain.
Géographie
Mouvaux est une ville du Nord, situé sur l'axe Lille / Tourcoing (sur la RN 350 à 5 km au nord-est de Lille). Sa superficie est de 417 hectares et son altitude est de 53 mètres. Elle est traversée par un ruisseau souterrain, l'Espierre qui devient à la suite canal affluent de l'Escaut.
Mouvaux a quatre villes « voisines » directes : Tourcoing au nord et à l'est ; Bondues au nord-ouest, Marcq-en-Barœul au sud-ouest et enfin Wasquehal au s.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 14,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lesquin à 13 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Mouvaulx en 1167 (Évêché de Tournai); Munuaus en 1171 (copie vers 1175); Monuaus en 1190 (copie vers 1191).
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -vaux, pluriel de val « vallon, val, vallée » précédé d'un élément obscur. Albert Dauzat qui ne connaît pas de forme ancienne, rapproche ce nom de lieu de Moval (Territoire de Belfort, Moval 1342, Movaulx 1615) dont il explique le premier élément Mo- par le nom de personne germanique Modo sans grande conviction.
Le nom de Mouvaux est Mouvouw en flamand.
- Maurits Gysseling, Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226), 1960 p. 720b (lire en ligne) [1]
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 485a
Histoire
Origines
L'histoire de Mouvaux commence au XIIe siècle. En 1167, le nom de Mouvaux (Mouvaulx) figure pour la première fois dans des archives : celles de l'Evêché de Tournai. Elles nous apprennent que les chanoines du chapitre cathédrale ont un « fief » ici, ce que confirme une nouvelle mention datée de 1190. Mouvaux est donc déjà une agglomération constituée intégrée dans le système féodal.
Moyen Âge
En 1242, Mouvaux est devenu une paroisse. Son nom figure dans la liste des 12 décanats que fit établir pour notre région Walter de Marvis, Évêque de Tournai. C'est cette paroisse qui constitue le premier territoire du « fief » de Mouvaux. Ce fief est administré par un bailli et sept échevins. Ils représentent à la fois la communauté des habitants et le seigneur local. Pour ce dernier, ils exercent les droits de haute, moyenne et basse justice (de la simple amende jusqu'à la peine de mort). Les premiers seigneurs de la terre féodale de Mouvaux sont issus d'une riche famille bourgeoise de Lille, celles des Liniés, ou Le Neveu.
Un certain Jacques Le Neveu, seigneur de Mouvaux, est connu pour avoir été choisi comme « Sire de Joie et Noble Roi de l'Epinette ». En cette qualité, il lui incombait d'organiser à ses frais de grands jeux de chevalerie comportant bals, banquets, joutes et tournois, entre le dimanche Gras et la Mi-carême. Nobles et bourgeois y prenaient part. Par ce titre, le Sire de Mouvaux comptait parmi les premiers de la noblesse du siècle de Saint Louis.
En 1312, le fief de Mouvaux passe aux mains d'un autre grand bourgeois de Lille : Gilles de Tenremonde. En 1315 se déroula sur le territoire de la commune une bataille opposant le roi de France Louis X dit « le Hutin » (fils de Philippe IV le Bel) à Robert de Béthune. Le combat, commencé à Roncq, s'acheva au lieu-dit le Hautmont. Aujourd'hui, le champ de bataille a laissé place à un centre spirituel tenu par les Jésuites. En 1341, le fief appartient désormais à Jean de Raineval. Son petit-fils, Raoul, porte à la fois le titre de Sire de Raineval et de Pierrefont ainsi que celui de Sire de Mouvaux et de Lambersart.
Époque moderne
La seigneurie passe ensuite, par héritage, aux Ailly, puis à Jean Ruffault, bourgeois de Lille anobli, qui l'achètera en 1522. Ce dernier possède déjà les terres de Neuville et de Fretin. Depuis le Moyen Âge, la population de Mouvaux se consacre essentiellement aux travaux de la terre et du textile. L'arrière petite-fille de Jean de Ruffault offre la seigneurie en douaire à son époux, le chevalier Robert du Chastel de la Howarderie. En 1669, la seigneurie échoit par mariage à Philippe de Berlaymont. Il reste dans la famille des Winaud, comtes de Berlaymont, jusqu'à la Révolution.
Les Mouvallois ont été successivement sujets des comtes de Flandre, des ducs de Bourgogne, puis de Charles Quint. Celui-ci ordonnera des persécutions contre la population qu'il jugeait trop favorable aux Protestants. À la tête d'un trop vaste empire, il confie la gouvernance de la région aux Archiducs d'Autriche, Albert et Isabelle. Ces derniers visitent Mouvaux et octroient aux tisserands de la ville des droits concernant la vente de leurs étoffes. Mais cette faveur sera de courte durée. Sujets des rois d'Espagne, puis du roi de France, Louis XIV venant de conquérir la Flandre, les tisserands mouvallois se plaignent auprès de ce dernier de la mévente menaçant la production des 280 métiers à tisser répartis sur la commune, jusqu'à ce que des édits de libre fabrication soient promulgués et ne les libèrent de la tutelle de leur corporation lilloise.
En 1793, après le départ du seigneur de la commune, Charles de Winaud, l'abbé Brizy, curé de Mouvaux, prête serment, sans difficulté, à la Constitution civile du clergé, promulguée par la Constituante. Il devient Officier public et est remplacé, la même année, par le premier maire, Jean-Baptiste Lepers.
Dans la guerre qui oppose la France à l'Autriche, Mouvaux est en partie le théâtre de la bataille de Tourcoing qui s'engage le . Des corps d'armées ennemis mis en déroute à Linselles sont rejetés sur Mouvaux. Au lieu-dit « Chemin des Bonnets », la bataille y est particulièrement sanglante. Battues, les troupes ennemies sont contraintes de se retirer, pratiquant la politique de la terre brûlée : le soir du , Mouvaux flambe dans la nuit. Quelques rares maisons échappent à l'incendie. On les appellera les « rescapées ». On peut encore voir l'une d'elles au 75 de la rue de Lille.
Époque contemporaine
Le front de la guerre franco-allemande de 1870 est loin et la vie des mouvallois ne s'en ressent pas. La région est en pleine révolution industrielle et la commune confrontée à l'accroissement de la population s'emploie à faire face à son développement.
Le , dans le cadre de l'affrontement entre la Troisième République et l'Église, qui devait aboutir à la Loi de séparation des Églises et de l'État en 1905, la gendarmerie à cheval charge ceux qui manifestent contre l'expulsion des congrégations. La loi de 1905 amène la dispersion des Jésuites qui détenaient la Maison Notre-Dame (devenue de nos jours le centre spirituel de Hautmont).
Le , encore, 70 gendarmes enfoncent les portes de la Maison Notre-Dame. L'État s'approprie le bâtiment qui est ensuite occupé par les Allemands qui en font un hôpital durant la Première Guerre mondiale
La vie quotidienne des habitants est un véritable cauchemar entre 1914 et 1918 : logement de l'occupant, pénuries en tout genre, réquisitions, interdictions de travail obligatoire, accueil des réfugiés. Mais surtout 218 de ses soldats mourront au champ d'honneur. La victoire n'effacera pas tout à fait ces humiliations.
Durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), Mouvaux sera un territoire de transit pour les armées. Seuls les officiers allemands occuperont durablement les belles propriétés. Dans la clandestinité, des engagés volontaires de la commune agiront dans le cadre d'un réseau de résistance, avec le soutien favorable des habitants. Antoine Masurel, un des trois compagnons de la Libération que compte le Nord était mouvallois. Néanmoins, comme bon nombre de communes en France, Mouvaux paiera un lourd tribut de cette grande guerre, bombardements, fusillés, etc.
Un concours d'architecture est lancé dès 1945. L'accent est mis sur le confort et sur la recherche de matériaux nouveaux. Les projets sont montrés la même année dans une exposition durant laquelle les visiteurs sont consultés. En 1946 est entreprise la construction d'une « cité expérimentale », rue du Congo à Mouvaux. Celle-ci comprend vingt-neuf maisons, de quinze modèles différents, disposant chacun du chauffage et d'une salle de bain. Le public est invité à les visiter et à remplir un questionnaire. Des dizaines de milliers de personnes, dit-on, viendront, dont Maxence van der Meersch, en voisin . Le militant de la JOC, qui a inspiré Maxence van der Meersch pour le héros de son livre Pêcheurs d'hommes sorti en 1940, est l'un des premiers occupants de la cité du Congo. Son faire-part mortuaire fera mention du nom du héros du livre.
De 1945 à 2008, Mouvaux aura 4 maires successifs. Après la Seconde Guerre mondiale, le conseil municipal en place depuis 1935 cesse ses fonctions le dimanche . Le , le comité de résistance installe en Mairie une délégation municipale approuvée par le Préfet le . Arsène Debruyne en est nommé Président. Il y siègera jusqu'aux élections du et sera élu maire de la commune le jusqu'en 1947 où il sera remplacé par Georges Courcol. Ce dernier tiendra la place de 1er magistrat jusqu'en 1971. Il recevra sur le territoire communal en le général de Gaulle auprès duquel il avait combattu dans les Forces Françaises Libres. Jean Richmond lui succédera de 1971 à 1996 et sera remplacé par son premier adjoint Patrick Balaÿ (élections en 2001) jusqu'en 2008. Depuis , Éric Durand préside à la destinée de la commune.
- Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, éditions la Voix du Nord, 1998, page 41
- La Voix du Nord du vendredi 20 août 2021, Rubrique Marcq-Lambersart et la métropole, p. 19.
- Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, éditions la Voix du Nord, 1998, page 61
- Le comité interprofessionnel du logement de Roubaix-Tourcoing de 1943 au début des années 1970 (cairn.info)
Culture
L'école municipale de musique Gérard-Roussel
Construite en même temps que la mairie (1996), elle possède de nombreuses salles de cours pour la pratique individuelle (instruments) et collective (solfège, orchestres…). Son activité d'enseignement prend des formes extrêmement diverses, de l'éveil à l'initiation, en passant par tous les degrés d'apprentissage, permettant, à travers de nombreux concerts et auditions, la pratique instrumentale et vocale.
Les instruments enseignés : clarinette, contrebasse à cordes, cor, cornet-trompette, flûte, hautbois, harpe, percussion, piano, saxophone, trombone, tuba, violon et violoncelle.
Les cours collectifs : le chant choral, L'orchestre Colombe (cordes, percussions), l'Harmonie Junior (bois, cuivres, percussions), les ensembles orchestraux : quatuor de saxophones, ensemble de clarinettes, duos multiples… Elle possède aussi un auditorium de 200 places qui accueille les orchestres de l'école et des auditions publiques des classes instrumentales et vocales.
Notons aussi la présence de l'Orchestre d'harmonie de Mouvaux. Depuis 1866, cette association prend part à tous les grands événements festifs de la commune (fête de la musique, Sainte Cécile…). Sous la direction de Emmanuel Ghessens et la présidence de Quentin Barrois, ce sont plus de 70 musiciens qui se réunissent chaque jeudi soir.
La salle Pierre-Bercker
Située à l'orée de la ville, dans le quartier des Francs, au sein d'un parc arboré, cette salle polyvalente et modulable est utilisée à la fois pour les cérémonies et spectacles, mais aussi par les associations culturelles pour la pratique de leurs activités. Sa capacité est de 400 places assises.
L'étoile - Scène de Mouvaux
Ce complexe culturel, inauguré en 2017, est la scène municipale de la ville. On y trouve une grande salle de spectacle, un petit théâtre de poche, un espace ludique pour les adolescents, l'Espace Jeunes, et une salle d'arts plastiques. La salle de spectacle est utilisée pour toutes sortes de spectacles, aussi bien les pièces de théâtre que les concerts. La scène accueille aussi durant les vacances le centre aéré, qui utilise la salle d'arts plastiques.
Héraldique
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Les armes de Mouvaux se blasonnent ainsi : « D'or fretté d'azur. » |
Le blason de Mouvaux est celui de la première famille féodale, les seigneurs Le Neveu. C'est un écu d'or fretté d'azur.
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Mouvaux dans la littérature
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