Leers

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Leers : descriptif

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Leers

Leers (se prononce [lɛʁs]) est une commune française située dans le département du Nord (59) en région Hauts-de-France

Elle fait partie de la Métropole européenne de Lille

Elle est limitrophe de Leers-Nord en Belgique avec qui elle ne formait qu'un jusqu'en 1779

Leers et ses alentours ont appartenu au comté de Flandre, au royaume de France, aux Pays-Bas espagnols et aux Pays-Bas méridionaux (en latin Belgica Regia).

Géographie

Situation

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Communes limitrophes

Située à la frontière belge, la commune de Leers est limitrophe des communes françaises de Wattrelos, Roubaix, Lys-lez-Lannoy et Toufflers et en Belgique de la ville d'Estaimpuis (dont les sections ou anciennes communes de Néchin et Leers-Nord).

Communes limitrophes de Leers
Wattrelos
Roubaix Leers Estaimpuis Leers-Nord
( Belgique)
Lys-lez-Lannoy Toufflers Estaimpuis Néchin
( Belgique)

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la rivière Espierre, l'Espierre, le riez, les Trieux de Carihem et un autre petit cours d'eau,.

L'Espierre est un cours d'eau franco-belge, d'une longueur de 13,4 km en France, qui prend sa source dans la commune de Mouvaux derrière l'ancienne ferme des Masures, près du quartier du Hautmont et se jette dans l'Escaut au niveau de la commune belge d'Espierres-Helchin, après avoir traversé quatre communes en France. (cf. Deroubaix, J. (1986). Inondations et pollution, les deux fléaux de l'Espierre et de ses affluents. Mémoires de la Société d'Histoire de Mouscron et de sa Région, vol`. 8, pp. 133-236).

L'Espierre, d'une longueur de 24 km prend sa source dans la métropole lilloise et se jette dans l'Escaut au niveau de la commune belge d'Espierres-Helchin.

Réseau hydrographique de Leers.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Marque Deûle ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 120 bassins versants de la Marque et de la Deûle, formant une vaste cuvette sédimentaire de 40 km de long et de 25 km de large, où la pente est très faible. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la Métropole européenne de Lille.

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 14,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lesquin à 14 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Sandre, «  »
  2. Sandre, «  »
  3. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
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  7. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de Leers vient du germanique hlǣri- (« terrain marécageux boisé »).

  1. «  », sur bouwstoffen.kantl.be (consulté le ).

Histoire

La ville de Leers a été bâtie sur un marais asséché. Elle avait un protecteur dont le blason affichait quatre clés. Le blason des quatre clés est devenu aujourd'hui le symbole de la ville, avec son moulin.

Le nom de Leers est mentionné dès 1106 alors que l'entité dépend pour la majorité des terrains de l'abbaye de Hasnon qui possédait en 1770, 141 des 291 parcelles de Leers-Tournaisis, principalement centrées autour de la Place (Archives de l'Etat à Tournai, série C56). Cependant, nombre de terrains dépendait aussi de diverses seigneuries dont l'abbé Monteuuis a donné le détail dans son ouvrage (pp. 22-72). Certaines ces seigneuries auxquelles étaient parfois adjoints des parcelles séparées du gros de la seigneurie, sont reproduites sur la carte en couleur de 1703 conservée aux Archives départementales du Nord intitulée "Plan figuratif des terres & héritages situez à Lers (sic) & à Néchin..." (plan n° 20, repris en partie par dessin dans l'ouvrage de l'abbé Monteuuis, pp. 138-139). On y distingue ainsi la position de la "seigneurie et fiefs du Prêt" tenus de la seigneurie de Tressin et occupant plus de "12 bonniers" (environ 17 ha) le gros centré sur une zone comprise entre le riez Delbecq au Nord, la rue du Capitaine Picavet à l'Ouest, la rue de Gibraltar droite au Sud, un sentier à l'Est et comprenant une motte entourée d'eau (structure aujourd'hui disparue) sur une des parcelles plus une cense-manoir (dénommée la "Maison blanche"), plus au Nord sur la rue du Capitaine Picavet, côté Est, entre la rue Roger Salengro et le riez Delbecq. Le gros de cette seigneurie fut du XIXème à la fin du XXème siècle occupée par l'usine Parent. Plusieurs parcelles plus ou moins groupées et relevant toujours de cette seigneurie se trouvaient de part et d'autre de la planche de la Folie, soit du côté de Gibraltar gauche et débordant sur Néchin. Cet exemple, grâce à ce plan de 1703, montre la difficulté à retrouver le positionnement des diverses seigneuries sur le territoire de Leers.

La grande particularité de Leers et fait unique le long de la frontière franco-belge, réside dans sa partition en deux communes distinctes à la suite du traité des Limites du 18 novembre 1779, l'une relevant de la France et l'autre des Pays-Bas autrichiens. L'étude qui suit sur la partition de Leers est basée sur un ensemble d'articles paru dans : Bulletin no 1 spécial de l'ARHW [Association de Recherches Historiques de Wattrelos] (2002), 71 pages; idem, no 46 (2007), 73 pages & no 47 (2007), 82 pages.

Les opérations de bornage en 1780 entre Leers et Leers-Nord.

Remontons le temps. Sous le règne de Louis XV, nombre de villages de la châtellenie de Lille étaient mêlés d'enclaves relevant du bailliage de Tournai-Tournaisis mais on trouvait également des enclaves relevant de Lille dans le Tournaisis, sans compter d'autres enclaves dites « Terres franches » ne relevant ni de l'une, ni de l'autre. Leers relevait pour 75% de son territoire de la châtellenie de Lille et pour 25 % du Tournaisis, alors possession autrichienne. Au siècle des Lumières, un tel mélange ne pouvait perdurer sans entraver la libre circulation des habitants et surtout des commerçants régulièrement importunés par les gabelous de l'une ou l'autre domination quand une grand route traversait une enclave, même si des arrangements entre dominations existaient pour fluidifier les passages, les habitants n'étaient pas à l'abri de tracasseries. En 1740, le bailli et les échevins de Leers-châtellenie présentèrent une supplique à l'intendant de justice à Lille, Bidé de la Grandville, se plaignant des difficultés qu'ils rencontraient quand ils voulaient vendre leurs grains dans une ville de la châtellenie : « Premier, il se trouve que le dit village de Leers est limitrophe et enclavé de toutes parts des terres du Tournaisis; que les manants dudit Leers-châtellenie ne peuvent aller en la dite ville; non plus en aucun autre endroit où il y a marché publique dans la dite châtellenie, vendre leurs grains ou denrées, sans passer sur le Tournaisis... Faisant connaître de plus que les habitants du même village, Tournaisis, se trouvent aussi dans le même embarras parce qu'ils ne peuvent aller à Tournai... sans passer sur la châtellenie de Lille... » (orthographe modernisée - archives municipales de Roubaix, HH6/15) demandant des aménagements pour faciliter les déplacements. De même, en 1750, un cabaretier-brasseur de Leers-Tournaisis, Pierre Jacques Meurice se plaignait auprès de Jean Moreau, intendant de justice à Lille, des tracasseries auxquelles il était exposé quand il voulait importer des grains ou vendre sa bière dans la châtellenie de Lille : « ... comme il y a plus grand nombre de commis présentement qu'il y avait alors, qu'il semble que l'on est plus rigide que l'on était en ce temps, que pour un rien on fait des procès-verbaux contre le tiers et le quart, le suppliant souhaiterait prévenir toutes les fâcheries à ces causes, le dit Meurice prend la liberté d'avoir recours à votre justice... » (orthographe modernisée - Archives départementales du Nord, Flandre wallonne, C523).

De plus, certaines enclaves tournaisiennes telles que celles de Lezennes et Wazemmes près de Lille servaient bien à propos de repères pour les fraudeurs car il leur suffisait, en effet, étant poursuivis par les douaniers, de trouver refuge dans une enclave pour ne plus être inquiétés et elles servaient aussi d'entrepôts de boissons, car celles-ci étaient bien moins taxées (1/3 de moins) que dans la châtellenie, d'où le grand nombre de débits de boissons se trouvant dans ces enclaves, pour le plus grand bonheur des habitants ! Leers était ainsi encombré de plusieurs enclaves : la principale se trouvait autour de la Place, incluant l'église et l'ancien château de Bretagne ; une autre incluait le moulin de la Mottelette (cité Bauwens aujourd'hui); un peu plus loin, une grande partie des terrains des Logicop faisait également partie du Tournaisis, de sorte que Leers-France relevait alors plus du Tournaisis (territoire autrichien) que le futur Leers-Nord, dont le territoire ne comportait que quelques enclaves et qui donc était plus française que Leers-France aujourd'hui ! Le Tournaisis avait établi un bureau de ses Douanes dit « bureau de l'Empire » à l'entrée d'une de ses enclaves, au croisement des rues Victor Hugo et Jean Jaurès aujourd'hui de façon à pouvoir taxer les marchandises empruntant la grande route vers Audenaerde, mais le plus souvent les commis des Douanes des deux dominations se contentaient d'être une sorte de « douane volante » et parfois les mêmes agents agissaient pour chacune des deux dominations, échangeant juste de casquette et d'enclave pour se permettre des confiscations abusives !

Leers et Leers-Nord.

Après plusieurs tentatives au cours du Traité des Limites du 16 mai 1769 avait permis de rectifier la frontière par échange d'enclaves et Leers se trouvait intégralement donné à la France. Ainsi, les Leersois-Tournaisis se retrouvèrent réunis à la châtellenie ce qui en conséquence les empêchait de se rendre à Tournai, territoire autrichien et les obligeait à fréquenter les marchés de Lannoy et Lille pour la vente de leurs denrées par un chemin vers Lys qu'ils jugeaient impraticable à cause des ornières. S'adressant en 1775 aux Etats de Lille, ils demandaient l'octroi de pavés en grès pour empierrer leur chemin. On ne sait si cela leur fut accordé.

Cependant, une situation de conflit perdurait du côté de Maulde, au confluent de la Scarpe avec l'Escaut dont seuls quelque « 60 mesures » (environ 21 ha) de la rive gauche du confluent (partie marécageuse) avaient été attribuées à la France ce qui s'avérait fort insuffisant pour sauvegarder la sécurité de la navigation côté français. Aussi, les négociateurs français cherchèrent rapidement après la signature du traité à s'approprier par tous les moyens, mêmes malhonnêtes, - au moment de prendre possession du terrain en octobre 1769, les Français avaient tenté d'expliquer aux Tournaisiens que les 60 mesures octroyées étaient équivalentes à 60 bonniers (environ 84 ha), ce qui permettait d'englober la partie bâtie du village ! - les 276 bonniers de terres du territoire de Maulde pour satisfaire à leur souhait. D'un autre côté, les Tournaisiens avaient été interpelés par les voyageurs circulant sur la route de Tournai à Menin, territoire autrichien, sauf pour une portion de quelques centaines de mètres situés sur le territoire de Leers, au lieu-dit Belva (aujourd'hui, la route d'Estaimpuis à Estaimbourg) qui traversait donc le territoire français à l'extrémité Est de Leers. On aurait pu se contenter de céder le comté de la Motterie en incluant la route; le bailli et fermier de cette cense, Antoine Dubus, fraudeur à ses heures, étant lui-même un fervent supporter de ce changement de domination. Mais en mesurant la superficie du comté, les géomètres s'aperçurent qu'il ne représentait que 41 bonniers 2/3 et il fallut se résigner à prendre le complément à l'Ouest de la route, soit 234 bonniers 1/3. Un deuxième Traité des Limites, signé le 18 novembre 1779, attribua donc dans son article V, 276 bonniers du territoire de Leers en compensation de la même superficie prise à Maulde. Les travaux de triangulation s'effectuèrent sur trois mois de septembre à décembre 1780 par deux géomètres, un Français, Thomas Gombert et un Tournaisien, Mathieu Waller. Face à cette partition qui concernait 17 familles du comté de la Motterie, plus 25 à l'Ouest de la route, les Leersois de l'époque tentèrent en vain, par une supplique rédigée le 25 juin 1780 au commissaire du roi, Charles de Calonne, chargé des opérations avec son compère tournaisien, Philippe de Neny, de préserver l'intégrité de leur territoire : « Remontrent très humblement les manants et habitants du village de Leers, châtellenie de Lille, disant que le projet de réunion d'une partie de leur village sous la domination autrichienne, ne peut s'exécuter sans leur causer un intérêt notable et un très grand préjudice... » (Archives départementales du Nord, Flandre wallonne, C556). Les remontrants qui croyaient en avoir tout terminé après la réunion de ce territoire [e.g. le comté de la Motterie en 1769]... ne furent pas peu surpris d'apprendre qu'il devait être cédé en tout à l'impératrice-reine, 276 bonniers de leur territoire. Cette nouvelle les mit dans la consternation et ils ne purent croire que cette convention se soit faite sans un abus considérable pour leur communauté.

En effet, ils apprirent que le comté de la Motterie cédé à l'impératrice-reine le 3 juin 1780, était regardé par les deux puissances, contenir 220 bonniers environ, tandis que dans l'exacte vérité, il ne contient qu'environ 34 bonniers, de façon qu'au lieu de prendre sur la gauche pour compléter les 276 bonniers, environ 56 bonniers, comme les seigneurs-commissaires croyaient le faire, il eût fallu en prendre 242, [ce] qui aurait fait la majeure partie de la communauté !

« L'erreur est considérable, et le préjudice serait on ne peut pas plus grand pour les remontrants s'ils étaient réduits sous la domination autrichienne, obligés alors de fréquenter pour la vente de leurs grains et denrées, les marchés de Tournai et Courtrai, dont les chemins pour se rendre ès dites villes, sont impraticables pendant une partie de l'année; ils se verraient alors obligés d'abîmer voitures et chevaux par la difficulté et la longueur des chemins, ou contraints de s'en défaire sur les lieux, à vil prix, encore même difficilement; tandis qu'à présent, ils ont toutes les facilités possibles de vendre leurs grains et denrées aux marchés de Lille, Lannoy, Tourcoing et Roubaix... » (orthographe modernisée - Archives départementales du Nord, Flandre wallonne, C556).

Rien n'y fit. Le tracé était pratiquement achevé à la fin de 1780 sauf pour une petite portion au Sud du chemin mitoyen - les Archives départementales du Nord possèdent la copie du plan (« no 91 ») des opérations de bornage réalisées par les deux géomètres de septembre à décembre 1780. Les géomètres s'appuyèrent du mieux qu'ils le purent sur les fossés et les limites des champs mais dans un cas, l'un des propriétaires, Nicolas Florquin trouva son terrain coupé en deux par la frontière ! Au retour des commissaires (le 3 juin 1780), les habitants devenus sujets autrichiens furent déliés de leur serment de fidélité au roi de France et prononcèrent le serment de fidélité à l'impératrice-reine d'Autriche ; on fit échange du montant des taxes et impositions en janvier 1781 ainsi que des biens des pauvres en 1804. Curieusement avec l'annexion de la Belgique sous l'Empire et son découpage en départements, il n'y eut aucune tentative de réunir « Leers-Jemmapes » (Leers-Nord) et Leers-Nord (Leers-France): de quoi provoquer des confusions !

Comme la partie de Leers-Nord se trouvait dépourvue d'église, - le culte s'exerça jusqu'en 1799 dans la grange de Jacques Duquesne puis en 1801 dans une chapelle provisoire au toit de chaume, le temps qu'une nouvelle église elle-aussi dédiée à St-Vaast soit bâtie avec les matériaux récupérés du château Delbecq. Cette nouvelle église fut inaugurée le 1er novembre 1828. En attendant, un « chemin des Morts » (son entrée existe encore dans le prolongement de la rue des Longs Trieux à Leers-Nord, mais ce chemin ensuite dénommé de « La Croix Bazulante » n'existe plus que sur ses premiers 150 mètres étant jouxtant à la parcelle d'un exploitant agricole, M. Echevin. Cette portion disparue du chemin lui avait été échangée contre une surface identique (soit 523 ) à prendre en bordure de son champ, ce qui avait permis à la rue Aurèle Guénart d'avoir son prolongement jusqu'à la frontière (procès-verbal des délibérations du Conseil municipal de Leers du 24 février 1977). Ce chemin permettait d'amener les défunts à l'église de Leers-France par un itinéraire bien précis dont une partie seulement a été conservée sur Leers-France, à savoir une partie de la rue Aurèle Guénart, la rue Louise de Béttignies puis la rue Michelet. Pour une raison inconnue, le chemin n'empruntait pas la rue Gambetta pourtant plus directe pour se rendre à l'église. À partir de 1782, le curé de Leers-France tenait un registre séparé pour les habitants de Leers-Nord. L'administration civile des deux communes ne fut effective qu'en 1790.

Pour matérialiser la frontière, il était prévu de placer 22 bornes en fonte mais finalement ce seront 14 bornes en grès, d'environ 1,5 m de hauteur (5 pieds), taillées par un tailleur de Lille, le sieur Brame, qui seront posées. Au niveau du chemin mitoyen séparant Leers de Leers-Nord, les bornes devaient être plantées au milieu du chemin - on imagine les embarras que cela aurait créé pour la circulation automobile aujourd'hui ! Ces bornes dont il reste quelques exemplaires, parfois récupérés par des particuliers, montrent sur une face trois fleurs de lis et sur une face opposée un aigle bicéphale. Elles sont semblables à celle retrouvée à Halluin en 2012.

Bornes frontière à Leers.

Les derniers petits détails seront résolus par le Traité de Courtrai le 28 mars 1820. Il s'agissait de quatre petites pièces de terre à l'extrémité Sud-Est de Leers, à la frontière avec Néchin pour rectifier la frontière, entre le chemin Vert et le rieu de Gibraltar. La France devait obtenir une compensation territoriale sur un autre point indiquait le procès-verbal d'échange signé le 16 juillet 1821. La frontière était enfin tracée. De nouvelles bornes « 1819 » présentant les lettres « F » d'un côté et « N » (pour Nederland) de l'autre côté seront posées, cette fois en bordure du chemin mitoyen. L'une d'elles est toujours en place à l'entrée de la rue Aurèle Guénart sur le chemin mitoyen. A noter l'existence d'une borne frontière plus ancienne qui se trouvait à l'angle de la boulangerie au coin de la place Lucien Demonchaux et de la rue Jean Jaurès et qui semble datée du temps des enclaves tournaisiennes pour marquer l'emplacement (comme on planterait un drapeau aujourd'hui) de l'enclave principale du Tournaisis à Leers. C'était également l'opinion du curé de Leers Gustave Monteuuis dans son « Histoire de Leers » ().

Vue d'ensemble des territoires de Leers et Leers-Nord.

Des postes frontières furent ensuite mis en place : l'un avec Leers-Nord, dit poste de la « Grande frontière » et l'autre avec Néchin tout d'abord situé à l'angle des rues de Néchin et des Patriotes aujourd'hui, soit à près d'un kilomètre de la ligne frontière ! Puis, il sera ensuite déplacé rue de Néchin, peu après le cours du riez Delbecq, à une centaine de mètres de la frontière et sera connu sous le nom de poste de la « Petite frontière ». La position éloignée du poste avec Néchin, favorisa la fraude dès la Restauration puis sous la monarchie de Juillet avec le passage d'animaux, notamment des moutons de Belgique vers la France. Puis, les fraudeurs installeront sur la ligne frontière (le milieu du chemin Vert !), des « baraques » (plutôt genre de coffres) pour y entreposer leurs marchandises de contrebande (genièvre, sel, ballots de laine ou de coton principalement). Des opérations douanières comme celle organisée en 1838 à Leers (pour 12 baraques) destinées à détruire ces constructions seront organisées du côté français, avec des résultats plutôt incertains, puisqu'il s'agissait juste de démolir ces structures en transportant les marchandises de l'autre côté de la frontière, sans confiscation ! On imagine la suite une fois les gabelous partis ! Aussi, très curieusement, le Traité de Courtrai (articles 68 & 69) fixait une distance minimale (de 5 à 10 m de la ligne frontière !) pour l'érection de bâtiments dans la zone dite « d'extrême frontière » pour contrer les opérations de fraude mais les débits de boissons n'étaient pas concernés par cette mesure ! De plus, certains bâtiments érigés avant les Traités des Limites de 1769 et 1779 se retrouvèrent à cheval sur la ligne frontière, au grand dam de la douane dans l'incapacité légale d'y remédier, donc de les faire démolir, sauf à constater les va-et-vient permanents de sujets belges le plus souvent qui, à la moindre alerte se réfugiaient sur le territoire belge, remportant avec eux leur marchandise ! Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que sur proposition du directeur des Douanes à Lille, le préfet du Nord prendra des arrêtés au cas par cas pour interdire tous ces trafics, notamment celui des grains et farines. Ainsi, jusqu'au début du XXe siècle, la frontière faisait plus office de passoire que de ligne de séparation entre deux nations, quoique la zone s'étendant d'Halluin à Camphin eût concentré la plus importante concentration de douaniers du territoire national. Avec la proximité de Roubaix-Tourcoing et leur importante population ouvrière belge Wattrelos, (commune voisine de Leers) entre La Marlière et le Grimonpont ainsi qu'entre la gare du Pile et celle de Tourcoing, pas moins de 200 douaniers surveillaient cette portion de frontière. Entre 1898 et 1908 il n'y avait pas moins de neuf brigades de douaniers stationnées à Wattrelos : la plus forte concentration de gabelous du territoire national (Hamon, 1993, pp. 36–37) !

L'histoire de la ville est aussi marquée par son activité industrielle. Dès le lin à l'« otil », à domicile.

En 1870, Édouard Motte, déjà propriétaire d'une usine textile à Roubaix, ouvre un tissage à Leers qui cessera son activité en 1982. La tour Motte-Bossut (1895) domine encore la commune et témoigne de ce passé industriel qui a grandement modifié les aspects démographiques et sociaux de Leers.

La ville de Leers a été la scène d'un drame le samedi . En effet, deux adolescents de 16 et 17 ans avaient tenté de fabriquer une bombe artisanale qui a explosé entre leurs mains. Tous deux ont dû être amputés des bras et ont été victimes de graves mutilations aux jambes et au visage.

Leers a été victime d'une tornade (EF1), endommageant 150 pavillons et faisant 3 blessés légers le vers 16 h, détruisant également la cheminée de la briqueterie.

  1. archives municipales de Leers, B212
  2. «  », sur La Voix du Nord (consulté le ).

Héraldique

Blason
De sable à quatre clefs d'argent mises en pal, 2 et 2, les pannetons en haut et à dextre.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

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